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The International Civil Liberties Alliance is a project of the Center for Vigilant Freedom Inc.  We are an international network of groups and individuals from diverse backgrounds, nationalities and cultures who strive to defend civil liberties, freedom of expression and constitutional democracy.

We aim to promote the secular rule of law, which we believe to be the basis of harmony and mutual respect between individuals and groups in the increasingly globalised world, and to draw attention to efforts to subvert it.  We believe in equality before the law, equality between men and women, and the rights of the individual and are open to participation by all people who respect these principles.

We believe that freedom of speech is the essential prerequisite for free and just societies, secular law, and the rights of the individual.

We are committed to building and participating in coalitions in all parts of the world to effect significant progress in protecting rights of the individual which are sadly being eroded in many countries including those in the West.


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The Center for Vigilant Freedom

2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 22:27
« Quelle époque peut mieux que la nôtre comprendre l'inquisition médiévale à condition que nous transposions le délit d'opinion du domaine religieux au domaine politique ? » (Régine Pernoud).

Pour qui aime l'histoire, ce livre remplit bien son office. L'auteur, Jean Sévillia, est journaliste et critique littéraire. Rédacteur en chef adjoint au très conformiste Figaro Magazine, il sait de quoi il parle quand il rappelle que « le débat public fait constamment référence à l'histoire » et que « les hommes de presse, les polémistes, les gardiens sévères de la bienséance intellectuelle et, en tout cas, les policiers de la pensée cadrent leurs propos par rapport à des représentations du passé qui sont fausses… ». Il fustige les manuels scolaires en réhabilitant le fait historique et en le dépouillant de toute idéologie marxisante. Ne pouvant être exhaustif il limite son étude à « dix-huit points chauds » de l'histoire française et européenne.

Il entre tout de go dans l'histoire avec la Féodalité dont il désamorce un certain nombre de légendes telles que celle du droit de cuissage et surtout rétablit des concepts fondateurs comme celui, élémentaire mais primordial, de l'instauration de la royauté et de la nation par les Capétiens. Il bat en brèche cette vieille antienne chantée encore aujourd'hui aux jeunes Français lors de la Journée d'appel à la préparation de la défense : « La France commence en 1789 ».
Les Croisades : que de choses ont été écrites à leur sujet ! Aujourd'hui, il est de bon ton chez les humanistes de les considérer comme « une agression perpétrée par les Occidentaux violents et cupides à l'encontre d'un Islam tolérant et raffiné », alors que, si l'on en croit Sévillia, les Croisades sont tout bonnement une riposte à l'expansion militaire de l'Islam et une réplique à l'implantation des Arabes et des Turcs en des régions berceaux du christianisme. Cette considération partisane, pense-t-il, ne fait qu'alimenter la culpabilisation de l'Occident vis-à-vis de l'Orient dans le contexte colonialiste.

Un long chapitre est consacré aux rois catholiques d'Espagne et à l'Inquisition. On cite souvent Torquemada comme le modèle de l'intolérance et de la cruauté ; l'auteur, quant à lui, soutient que l'Inquisition au XVe siècle évolue dans un contexte très particulier propre à l'Espagne : « Torquemada n'est pas le fruit du catholicisme mais le produit d'une histoire nationale ». Toujours selon lui, et contrairement à une croyance bien ancrée, l'antisémitisme qui règne en Espagne au temps d'Isabelle la Catholique n'est nullement du fait de la reine mais des masses populaires qui reprochent aux juifs (air connu !) d'être « puissants, arrogants et accapareurs des meilleures places ». Leur expulsion en 1492 aurait une tout autre raison que celle, simpliste, qui est généralement présentée.

Revenant en France, Sévillia prend la défense de l'Ancien Régime contre les instructions de l'Education nationale. Il trouve comme une forme de paradoxe que, durant leur scolarité, les Français ont fort peu l'occasion d'entendre parler du Grand Siècle en cours d'histoire et, quand on leur en parle, c'est toujours sous le couvert de l'absolutisme et de l'obscurantisme. Pourtant, dans l'esprit de ces mêmes Français, l'Ancien Régime est bien vivant : ils adorent aller au théâtre voir jouer Molière, ils sont fous de la musique baroque, ils envahissent les monuments lors des Journées du patrimoine, etc. Comment comprendre, se demande l'auteur, que ces chefs-d'œuvre sont le fruit de l'intelligence et de la sensibilité d'une société qui aurait été hébétée par la servitude résultant de l'absolutisme ? Il a toute une série de réponses, fort séduisantes et convaincantes, sur la réalité de cet absolutisme dont le terme même a été forgé par la Révolution.

Sévillia dénonce la vision angélique que nos républicains modernes ont de la Révolution et de la Terreur en considérant la décennie 1790 comme un passage de l'absolutisme à la liberté, la Terreur ne constituant qu'un accident de parcours. Lui, il voit les choses différemment : « Conduite au nom du peuple, la Révolution s'est effectuée sans le consentement du peuple et souvent même contre le peuple ».
Une révolution en chassant une autre, l'historien traverse à pas de géant le XIXe siècle, alors qu'il aurait eu beaucoup à dire sur le Ier Empire et Napoléon fort délaissés par l'Education nationale, et aboutit à la Commune de 1871 dont il place avec clarté les origines dans la nostalgie de 1792 et les souvenirs de 1830 et 1848. Sa question : « Qui est responsable de cette tache sanglante dans l'histoire de France ? Est-ce le républicain Thiers, qui laisse ses troupes mener sans discernement la répression, ou bien sont-ce les communards, dont l'utopie était porteuse d'une violence que plus personne n'ose rappeler ? ».

Tout naturellement, la Commune, phase préparatoire de la IIIe République, amène l'auteur à s'intéresser à la question ouvrière au cours de l'industrialisation du XIXe siècle. Une fois encore, il dénonce un postulat républicain largement répandu dans les manuels scolaires en démontrant par les faits l'absurdité d'une idée bien installée selon laquelle seuls les socialistes ou les révolutionnaires auraient pris en charge le monde ouvrier. Rien n'est plus faux, dit-il : il suffit de faire l'inventaire des lois et des œuvres sociales ou de charité pour se convaincre qu'elles furent prises ou créées le plus souvent par des politiques ou des entrepreneurs catholiques.
Pour rester dans ce siècle avant de basculer dans le deuxième millénaire, l'abolition de l'esclavage, grande victoire de la IIe République, n'échappe pas à la loupe de Sévillia. À l'issue d'un long rappel historique, il conclut sur ce sujet par cette phrase laconique : « Qu'un magazine d'histoire, dénonçant un “tabou français”, publie les vrais chiffres de la traite des Noirs, c'est une démarche très légitime. Cependant, il ne serait pas moins intéressant de connaître les vrais chiffres de la traite des Noirs par les musulmans ».
Parmi les plus « chauds » sujets choisis par l'auteur apparaît l'Affaire Dreyfus. Il nous en livre une exégèse toute personnelle et fort intéressante. Selon lui, l'antisémitisme n'explique pas seul l'Affaire Dreyfus. Il va même jusqu'à écrire que « si l'accusé de 1894 n'avait pas été juif, il y aurait quand même eu une Affaire Dreyfus ». En effet, il fait intervenir dans cette alchimie d'autres éléments, notamment le radicalisme naissant, l'antimilitarisme de gauche et l'anticléricalisme, sujets interactifs qu'il développe.

« Ce n'est pas Hitler qui a engendré le nationalisme allemand ». Au risque de passer pour un iconoclaste, Sévillia dénonce trois raisons à ce nationalisme exacerbé : les énormes pénalités du Traité de Versailles, la stratégie exclusivement défensive conçue par l'état-major français en 1929 et le pacifisme des quarante-deux cabinets ministériels (!) en vingt et un ans.

L'entre-deux-guerres aura été la période du fascisme florissant, avec l'Italie et l'Allemagne et, par voie de conséquence, de l'antifascisme. Ce dernier naît en France de toutes pièces le 6 février 1934 quand la République entre en crise et que l'imaginaire politique de la gauche craint « le danger fasciste contre lequel doivent s'allier les forces de progrès ». Sévillia insiste bien sur le fait que le fascisme français des années 1930 représenté par les ligues et quelques petits partis sans aucune envergure est un mythe que la gauche utilise pour mieux combattre ses adversaires.
L'auteur traite les années 1940-1945 d'une façon inhabituelle mais intéressante. Ne voulant pas se plier à la règle qui veut qu' « aujourd'hui tout concourt à appréhender prioritairement l'étude de la seconde guerre mondiale par le récit des malheurs juifs », il préfère considérer que « sur le plan historique, cette tragédie est survenue à l'occasion d'un conflit mondial dont les enjeux n'engageaient pas que les juifs ». Après un rappel des événements survenus entre le 10 mai et le 10 juillet 1940, Sévillia analyse la période des quatre années suivantes selon un découpage thématique : Vichy n'est pas un bloc ; La tragédie juive : qui est responsable ? ; De Gaulle : de la révolte à la victoire ; Contre les Allemands, des hommes de tous les camps ; Vérités et légendes de la résistance ; Résistants de droite et collaborateurs de gauche.
Pour ce qui concerne la tragédie juive, l'auteur est mesuré dans ses observations : « S'il n'y a pas une faute collective de la France comme l'a affirmé Jacques Chirac le 16 juillet 1995, ses racines plongent jusqu'à la IIIe République ». « Les Français ne sont pas les antisémites que décrit une certaine légende noire », ce qui apporte un démenti à tout ce qui peut être dit sur cette tragédie dans les manuels scolaires et, plus généralement, dans les médias.

Quant à la Résistance et à la Collaboration, Sévillia réduit à néant le manichéisme habituel d'une gauche résistante et d'une droite collaborationniste en s'appuyant là encore sur des faits et en donnant des exemples de personnalités attachées à l'un ou l'autre camp.
Vers la fin de son livre, l'auteur s'intéresse, d'ailleurs avec une certaine sympathie, à la personnalité du pape Pie XII dont l'attitude pendant la guerre est très controversée. Pour les uns, il n'aurait été que le complice tacite du régime national-socialiste en restant silencieux face au martyre juif dont il aurait eu connaissance ; pour d'autres, il aurait été à la fois favorable aux Alliés et secourable aux juifs en organisant le sauvetage de certains d’entre eux. Sévillia, lui, se dit appartenir au camp de ses défenseurs et s'appuie pour cela sur les archives du Vatican que le pape Paul VI fit ouvrir en 1963 pour faire justice des accusations lancées contre Pie XII. On pourra regretter que l'auteur n'ait pas poussé plus avant sa recherche sur la véritable attitude du pape puisque, écrit-il, « Pendant la guerre, ni Roosevelt, ni Churchill ni le général de Gaulle n'ont publiquement accusé l'Allemagne nazie d'exterminer les juifs ».

Jean Sévillia a atteint son objectif. Puisse son livre être lu ! Fort d'une documentation sérieuse, il a la vivacité et la concision d'une œuvre journalistique, la précision et la clarté du travail de l'historien.
Cependant, on peut reprocher à Jean Sévillia, bien qu'il s'en défende, de ne pas s'être suffisamment extrait de la Pensée unique et du Politiquement Correct (environnement oblige !). Alors qu'en sa qualité de journaliste, il ne peut l'ignorer, il omet - et en cela il demeure "Historiquement Correct" - de citer tout l'arsenal répressif qui a été mis en place pour protéger une certaine histoire officielle et interdire certains écrits. Ainsi il a passé sous silence les annulations administratives de thèses et de mémoires universitaires, comme à Nantes ou à Lyon, et bien sûr la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990, loi dite « sur la liberté de la presse » qui entrave dans les faits la liberté de recherche historique.


René SCHLEITER
©POLEMIA
4 mai 2003


Jean Sévillia, « Historiquement Correct/Pour en finir avec le passé unique », Perrin, 2003, 456 pages, 21,50 euros.


 


Historiquement correct

  Par Charles Magne

 

Chers et fidèles lecteurs, lorsque la rédaction du Bastion m’a demandé de m’associer à la célébration du centième anniversaire de la naissance de George Orwell, j’ai été un peu embarrassé[i]. Il me semblait que les journaux commémoreraient largement l’événement à l’approche de l’été et qu’il y aurait peu à ajouter à un sujet, apparemment, consensuel.

Or, quelle ne fut pas ma surprise de constater, l’automne venu, que la grande majorité de la presse francophone avait, tout simplement ignoré l’anniversaire, passant sous silence l’œuvre et la vie de l’un des plus grands auteurs anti-totalitaires. Parmi les rares journaux à l’avoir évoqué, il y eut le quotidien parisien Libération. Encore, était-ce pour le calomnier. Ce journal a en effet, dans son édition du 25 juin[ii], accusé Orwel d’avoir, pendant la guerre froide, dénoncé des auteurs communistes auprès de l’Intelligence Service.

Pourtant, ce mensonge avait été démonté peu après son invention (1996) par un journaliste du Guardian en mal de scoop. Celui-ci avait intentionnellement déformé un passage d’une lettre d’Orwell, à l’une de ses amies, pour avancer une thèse aussi sensationnelle qu’absurde. Une brochure, parue aux éditions Ivréa (George Orwell devant ses calomniateurs, 1997), a d’ailleurs mis à jour les rouages de la supercherie. Sept ans après, on peut se demander pourquoi Libération l’a relancée ?

Avant de répondre à cette question, on donnera un aperçu du ton de l’article de Libération en citant les cinq qualificatifs retenus pour dépeindre Orwell : négligé, mauvais en chimie, dépassé, invalide et collabo. Avec ce florilège, à la Khmer-rouge, on voit tout de suite dans quel registre on se place : celui de l’attaque ad personem et non celui du débat d’idées. D’ailleurs, on chercherait en vain, dans cet article, la moindre analyse sur les idées d’Orwell et son apport à la sociologie politique.

Ainsi se dévoilent les vrais motifs de la calomnie : elle vise à jeter le discrédit sur un auteur et, au-delà, à effacer de la mémoire collective son œuvre, devenue politiquement incorrecte. Une relecture d’Orwell risquerait, en effet, de conduire à une prise de conscience collective du glissement progressif de nos systèmes politiques vers un totalitarisme de type post-soviétique.

Ainsi, s’éclairent les silences et les diffamations de la presse officielle. Ils traduisent un raidissement du système confronté à la montée des contradictions qu’il génère.

C’est ici que la critique orwellienne prend tout son sens. Elle nous enseigne que lorsque la réalité ne correspond plus au discours politique, les dirigeants - d’un système totalitaire - la recomposent par la manipulation de l’information et la réécriture de l’histoire. Les deux phénomènes sont liés, car le présent découle du passé. Il faut donc modifier l’un et l’autre pour empêcher toute critique du régime de se manifester. : « Le changement du passé est nécessaire pour deux raisons […] le prolétaire, tolère les conditions présentes parce qu’il n’a pas de point de comparaison. Il doit être coupé du passé […] La plus importante raison qu’à le Parti de réajuster le passé est, de loin, la nécessité de sauvegarder son infaillibilité […] C’est aussi que le Parti ne peut admettre un changement de doctrine ou de ligne politique. Changer de décision ou même de politique c’est un aveu de faiblesse […] Aussi l’histoire est-elle continuellement réécrite. Cette falsification du passé, au jour le jour […] est aussi nécessaire à la stabilité du régime que le travail de répression ou d’espionnage […] La mutabilité du passé est le principe de base de l’Angsoc. Les événements passés, prétend-on, n’ont pas d’existence objective et ne survivent que par les documents et la mémoire des hommes. Mais comme le parti a le contrôle complet de tous les documents […] il s’ensuit que le passé est ce que le Parti veut qu’il soit »[iii].

En ce qui concerne le présent, il suffit d’ouvrir un poste de télévision ou de radio pour se rendre compte que les sujets qui fâchent (lorsqu’ils sont traités) sont systématiquement altérés. L’immigration devient envahissante et échappe à tout contrôle ? On chante les mérites de la société multiculturelle ! Le chômage de masse se développe ? On dénonce la mondialisation  ! La délinquance d’origine étrangère augmente ? On condamne le racisme des Belges ! La dénatalité s’accentue ? On prône l’importation de multitudes afro-musulmanes.

Cette agit-prop, de tous les instants, montre que, pour l’actualité, on est déjà entré de plain-pied dans l’univers dénoncé par Orwell. Mais qu’en est-il du passé ? Est-il, lui aussi, touché par le principe de mutabilité énoncé dans 1984 ?

Jean Sévilla répond à cette question dans son essai : « Le politiquement correct quand il puise ses images dans l’histoire n’a que faire [de la chronologie et des faits]. Au gré des slogans il joue des époques et des lieux ressuscitant un phénomène disparu ou projetant dans les siècles antérieurs une réalité contemporaine. Jugeant le passé au nom du présent, l’historiquement correct traque le racisme et l’intolérance au Moyen Age, le sexisme et le capitalisme sous l’Ancien Régime, le fascisme au XIXe siècle. Que ces concepts ne signifient rien hors de leur contexte importe peu : médiatiquement l’anachronisme est payant. Ce n’est pas le monde de la science, mais de la conscience ; ce n’est pas le règne de la rigueur mais de la clameur ; ce n’est pas le règne de la critique mais de la dialectique. C’est aussi et surtout le règne du manichéisme […] il réduit tout à l’affrontement du Bien et du Mal. Mais un Bien et un mal réinterprétés selon la morale d’aujourd’hui […] Des personnages, des sociétés entières sont ainsi diabolisées. Toutefois ils ne forment qu’un leurre. Ce ne sont pas eux qui sont visés : par procuration c’est nous. »[iv]

            Nécessairement, la pensée unique conduit au mensonge permanent : « Chaque jour, des spécialistes qui ont consacré des années à tel ou tel sujet subissent l’épreuve de découvrir, au hasard d’un article de journal, d’une émission de radio ou de télévision des contrevérités flagrantes ».

            A partir de ce constat, Sévilla entreprend de rétablir la vérité sur une période allant du Moyen Age à la décolonisation. En cela, il nous offre une véritable cure de désintoxication idéologique. Bien que le livre soit axé sur l’histoire de France, le lecteur belge retrouvera aisément son passé perdu au travers de plusieurs thèmes. Parmi eux, on en retiendra trois : les croisades, l’islam et la traite des esclaves.

            Sur ces trois thèmes, Sévilla a le courage de remettre les idées à l’endroit. A propos des croisades, l’auteur souligne justement qu’elles sont une réaction à l’expansion militaire de l’islam : « Partis à la conquête du monde pour répandre la foi de Mahomet, les Arabes prennent la Palestine en 638. Les Chrétiens de Palestine sont tolérés. Cependant, ils sont réduits à la condition de dhimmi : moyennant le port de signes distinctifs et le paiement d’un impôt spécial, la djizya, ils sont autorisés à pratiquer leur culte. Mais il leur est interdit de construire de nouvelles églises, ce qui, à terme, les condamne. […] Au début du XIe siècle, la situation se tend. Les chrétiens qui servent dans l’administration du califat sont forcés de se convertir à l’islam. En 1009, le calife El-Hakim ouvre la persécution et fait détruire le Saint-Sépulcre […] Bientôt des nouveaux envahisseurs se répandent sur la Palestine : les Turcs. En 1078, les Seldjoukides s’emparent de Jérusalem. A partir de cette date les pèlerinages deviennent extrêmement périlleux, puis ils s’interrompent. Effectuer un pèlerinage, pour un chrétien du Moyen Age est un acte de courant [de foi et de repentance]. Alors ne plus avoir la possibilité de se recueillir sur le tombeau du Christ, ce n’est pas supportable. La croisade répond en premier lieu à une exigence morale et pratique délivrer les lieux Saints. »

            Dans ce chapitre, l’auteur tord le cou à plusieurs autres idées reçues (des historiens marxistes). Notamment celle selon laquelle les croisades auraient été inspirées par l’appât du gain. Dans les faits, la chevalerie occidentale s’est ruinée dans l’aventure. Il dénonce, aussi, la vision idéalisée  du djihad : « Le djihad prétend Cécile Morisson ne débouche pas comme la croisade sur le choix entre la conversion ou la mort offerts aux musulmans vaincus… contrebalançons cette vision idyllique par le récit de la prise de Jérusalemn rédigé par Imad ad-Din, secrétaire de Saladin : ‘’ On marchait pour passer la bride à Jérusalem devenue rebelle ; pour y faire taire le bruit des cloches chrétiennes et retentir l’appel islamique à la prière, pour que les mains de la foi en chassent celles des infidèles, pour la purifier des salissures de leur race, des ordures de cette humanité inférieure, pour réduire leur esprit au silence en rendant muant leurs clochers’’. »

On appréciera la citation marquée au fer de l’islam christianophobe. Celle-ci nous permet d’aborder un second thème du politiquement correct : le mythe de la tolérance musulmane en Andalousie :

« Dépeindre l’Espagne musulmane comme un modèle de coexistence pacifique relève de la fable. La légende, observe Manuela Martin, a imprégné le discours politique et est devenue un argument rhétorique commode pour affirmer le caractère bienfaisant de l’ouverture aux autres cultures. Mais le mythe fonctionne précisément parce que, aujourd’hui, on en a besoin. »

Là est la vraie raison, c’est bien parce que l’islam est foncièrement intolérant et guerrier, qu’il nous est présenté au travers du concept noirblanc cher à Orwell. Aussi, nous répète-t-on à l’envi qu’il est une religion d’amour et de paix (La guerre c’est la paix, 1984) afin d’anesthésier la conscience historique et les capacités des Européens colonisés.

De la même façon on instrumentalise l’esclavage pour nous faire accepter l’immigration massive des sub-sahariens. Or, dans ce domaine comme dans bien d’autres, les Européens n’ont pas plus de raisons d’être culpabilisés que les Arabes ou les sub-sahariens eux-mêmes : « A son apogée la traite (des esclaves) n’était possible qu’avec la complicité des potentats noirs et des marchands d’esclaves qui vendaient leurs frères de couleur. Mais ils n’avaient pas attendu les Européens pour se livrer à ce commerce. La traite des noirs remonte à des temps immémoriaux. Pendant plusieurs siècles durant, elle a alimenté l’Afrique du Nord et le Proche-Orient, à l’instigation et au profit des pays musulmans. […] En dix siècles, les Arabes auront ainsi déporté 12 millions de Noirs. »

C’est même à la gloire des Européens d’avoir mis un terme à cette pratique et plus particulièrement à Léopold 1er.  Celui-ci, en souverain catholique, a été particulièrement sensible aux appels du Cardinal Lavigerie chef de l’église d’Afrique. : « Si un voyageur raconte-t-il à Bruxelles, perd la route qui va de l’Afrique équatoriale où se vendent les esclaves, il peut aisément la retrouver par les ossements dont elle est bordée… Deux millions de créatures disparaissent par an [du fait des Arabes]. C’est la destruction de tout un continent… L’appel du cardinal Lavigerie sera entendu.  Le 18 novembre 1889, à Bruxelles, le roi des Belges accueille les représentants de seize gouvernements réunis pour déterminer les mesures à prendre en vue de réprimer la traite des esclaves. » Ce qui nous amena à l’inévitable confrontation avec les Etats musulmans. Cet épisode de notre histoire nationale est commémoré par le monument sis dans le parc du cinquantenaire, qui fait régulièrement l’objet des attaques de la mosquée et des lobbies islamophiles. Gageons que d’ici quelques années, il sera retiré parce qu’historiquement incorrect… A moins que nos compatriotes retrouvent le goût de la vérité et parviennent à se désintoxiquer de cinquante ans de mensonges crypto-marxistes et de propagande néo-trotskiste.

Pourtant la cure est simple. Il suffit, à l’image du héros d’Orwell, Winston, de se répéter  : A bas Big Louis, A bas Big Louis et le Belgsoc ! Et tout peut arriver, même la chute de la dictature multiethnique et multiculturelle.

 

Voir également à propos de George Orwell:

1. Relire Orwell

2. La ferme des aminaux

3. Orwell et Huxley



[i] Orwell est né le 25 juin 1903.

[ii] Libération, Frédérique Roussel, Les parts d’ombre de George Orwell, édition du 25 juin 2003.

[iii] George Orwell, 1984, Folio, pp. 302-303.

[iv] Jean Sévilla, Historiquement correct, Perrin, 2003, pp.12-13.

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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 02:33
Raymond Aron écrivit : « Le régime de Mussolini ne fut jamais totalitaire. » Au contraire, pour Emilio Gentile, le fascisme fut le premier totalitarisme du XXe siècle. Confrontation des points de vue.
 
Le totalitarisme désigne le fonctionnement de tout Etat qui prétend régler non seulement la vie publique mais aussi la vie privée des individus. Les constantes d’un tel régime sont l’existence d’un parti unique, l’exercice d’un monopole idéologique, l’extension de ce monopole et des prérogatives de l’Etat dans le domaine privé, la militarisation de la vie politique, l’absence de séparation entre l’Etat et la société civile et enfin l’instauration d’un appareil de terreur visant à la domination totale des individus. Cette définition s’applique-t-elle au fascisme historique, c’est-à-dire au régime qui a existé en Italie de 1922 à 1945 ?
 
 
La censure du cinéma ne fut pas vigilante
 
 
Emilio Gentile [1] soutient l’idée que le fascisme fut le premier totalitarisme du XXe siècle. En 1979, Raymond Aron avait écrit dans la revue Commentaire [2] : « Le régime de Mussolini ne fut jamais totalitaire : les universités, les intellectuels ne furent pas mis au pas, même si leur liberté d’expression fut restreinte. » Alors, le fascisme fut-il un totalitarisme, ou non ? Peut-on le ranger dans la même catégorie que les systèmes politiques pour lesquels le qualificatif de totalitarisme ne fait aucun doute, à savoir le communisme et le nazisme ? Ou n’était-il qu’une dictature musclée ?
 
Raymond Aron, dans les propos que nous venons de citer, soulignait que la vie culturelle fut relativement libre sous le fascisme. Ce dernier ne visait en effet pas à façonner, à dicter l’inspiration, le style et les idées des œuvres intellectuelles. Sous Mussolini, une architecture moderne parvint à se développer tout à fait librement. Quant aux artistes futuristes, bien que fascistes, ils travaillèrent selon leurs goûts, sans se soumettre à des consignes officielles. Sur le plan culturel encore, la période mussolinienne fut longtemps classée, dans le domaine cinématographique, comme celle des films de propagande. En réalité, elle se révéla plus complexe et plus diverse. Sous Mussolini, la censure du cinéma n’était pas vigilante.
 
Pierre Milza a souligné qu’en 1929, un groupe d’intellectuels antifascistes, à la tête desquels se trouvait Benedetto Croce, parvint à publier dans la presse une réponse à un « Manifeste des intellectuels fascistes » afin de dénoncer l’engagement de leurs confrères [3]. La publication d’un tel document aurait été impossible dans des régimes authentiquement totalitaires, comme l’URSS ou l’Allemagne nazie. Les universités, l’Eglise, de très nombreuses entreprises artisanales et commerciales, les exploitants agricoles purent garder une indépendance relative mais certaine.
 
Mais Emilio Gentile souligne cette remarque de 1938 d’un observateur communiste : « Il n’y a pas moyen d’y échapper. Celui qui vit en Italie se doit d’arborer l’étiquette fasciste. » En 1941, le fascisme contrôlait totalement la population. Le 31 juillet 1924 fut mis en place un ministère de la Presse et de la Propagande. La plupart des journaux d’opposition fut supprimée et les grands quotidiens nationaux furent mis au pas. Les journalistes étaient organisés au sein d’un syndicat fasciste et c’est de ce syndicat qu’étaient issus les directeurs des quotidiens. Cependant, une réelle résistance existait, notamment de la part de quotidiens catholiques ou du quotidien génois Il Lavoro, dirigé par d’anciens socialistes.
 
En outre, Renzo de Felice écrit : « En réalité, l’opposition au régime de Mussolini était bien moins répandue qu’on l’affirme communément : elle n’avait pas la force de se regrouper et de se manifester. Mais il serait plus grave de croire que le régime tenait debout contre la volonté des Italiens et par la répression féroce qu’il devait exercer sans trêve. » [4] Le 2 mars 1943, des grèves éclatèrent à Gênes, à Milan et à Turin, pour la première fois depuis l’instauration du régime fasciste.
 
Emilio Gentile insiste d’abord sur le caractère absolument nouveau du fascisme, qui n’a rien à voir avec les dictatures du passé. Ce caractère nouveau réside dans la concentration du pouvoir de façon irréversible – alors que dans le passé, cette concentration se faisait pour un temps limité – et dans l’exercice d’une dictature du parti – et non d’un seul homme. En outre, le but du PNF – Parti national fasciste – était une transformation définitive du système politique, et non le retour à un ancien ordre des choses. Comme le nazisme et le communisme, le fascisme se concevait comme une révolution. Cependant, Emilio Gentile peut difficilement soutenir que le fascisme fut le premier totalitarisme du XXe siècle dans la mesure où le premier fut en réalité le communisme, qui s’installa en 1917 en Russie.
 
Soulignons aussi que c’est Mussolini le premier qui a parlé « d’Etat totalitaire ». Le Duce déclara également : « Tout dans l’Etat, rien en dehors de l’Etat, rien contre l’Etat. » Mussolini tint encore les propos suivants le 12 décembre 1929 : « c’est l’Etat qui forme les individus aux vertus civiques, les rend conscients de leur mission, les amène à l’unité ; il harmonise leurs intérêt dans la justice ; il transmet les conquêtes de la pensée dans le domaine des sciences, des arts, du droit et de la solidarité humaine. » Dans le fascisme, l’individu n’existe pas, il est absorbé par l’Etat centralisateur.
 
Le terme fut repris par des antifascistes, comme Luigi Sturzo, qui écrivit en janvier 1924 que l’objectif du fascisme résidait dans « la transformation totalitaire de chaque force morale, culturelle, politique, religieuse, en une nouvelle conception : la conception fasciste. »
 
 
Une emprise de plus en plus importante de l’Etat dans la vie économique
 
 
Ce qui tend encore à assimiler le fascisme à un totalitarisme est son emprise sur le domaine économique… comme le communisme et le nazisme. Mussolini l’affirme clairement en 1933 dans La doctrine politique et sociale du fascisme : « Le fait est que le XIXe siècle était le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie, ceci ne signifie pas que le XXe siècle doit aussi être le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie. Les doctrines politiques passent ; les nations restent. Nous sommes libres de croire que ceci est le siècle de l'autorité, […] un siècle fasciste. Si le XIXe siècle était le siècle de l'individualisme (le libéralisme implique l'individualisme) nous sommes libres de croire que ceci est le siècle collectif, et ainsi le siècle de l'État. »
 
En 1935, il déclara : « Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique. [...] L'Etat fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les autres ; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l'Etat »
 
En effet, Alfredo Rocco et les théoriciens du fascisme estimaient que les marchés et les conflits entre les acteurs sociaux menaient l’Etat libéral et le capitalisme vers l’effondrement. Ils devaient être placés sous le contrôle de l’Etat qui les organiserait à l’intérieur de nouvelles institutions corporatives.
 
Dans le domaine économique, Mussolini mena une politique dirigiste. Il instaura le protectionnisme. Un organisme chargé de nationaliser les firmes fut créé : l’Institut pour la reconstruction industrielle (IRI). Mussolini lança la bataille du blé en juillet 1925 qui entre dans le cadre d’une politique d’autarcie. En effet, les importations de blé représentaient près de la moitié du déficit de la balance commerciale. Le régime fasciste créa donc un comité permanent du grain chargé d’animer la « bataille du blé ». Le pain et les pâtes devaient reposer sur la seule production nationale.
 
En octobre 1925, fut instauré l’Union des syndicats fascistes. Il était le seul représentant des intérêts des ouvriers. Toutes les conventions signées entre les salariés et les ouvriers devaient passer par cet organisme. Le 3 avril 1926, le recours à la grève fut supprimé. Cette mesure s’inscrivait dans le cadre de la nouvelle orientation du fascisme qui avait décidé d’accentuer encore plus son emprise sur l’économie. Les diverses organisations des travailleurs et des employeurs dépendaient désormais de l’Etat. Le 2 juillet 1926, un règlement établit l’organisation corporatiste en six confédérations ouvrières et six confédérations patronales. Un ministère des Corporations, doté d’un organe consultatif, le conseil national, fut également créé. Les chefs des représentants des diverses corporations étaient désignés par l’Etat. Le but était de planifier l’économie. Le 2 avril 1927, une charte du Travail fut publiée : les dirigeants de l’économie étaient soumis à l’Etat qui les protégeait contre toute résistance des ouvriers. Enfin, en 1929 fut créé un Conseil national des Corporations.
 
Le régime fasciste lança de grands travaux. Ceux-ci prirent la forme, par exemple, de gigantesques réalisations d’urbanisme comme à Rome où l’architecture ne visait que le colossal. Le 17 mai 1928 fut fondé l’Office autonome de la route. Il était chargé de la construction d’autoroutes. Les grands travaux autoroutiers furent achevés en 1938. Le 24 décembre, une loi prévoyait la conquête de nouvelles terres cultivables par l’assèchement des marais.
 
Ainsi, le PNF était un parti révolutionnaire unique qui visait au monopole total sur l’Etat et à la création de l’« homme nouveau ». Bâtir l’homme nouveau : voilà un autre point commun avec le communisme et le national-socialisme.
 
L’élaboration de l’homme nouveau passait d’abord par l’embrigadement des milliers de jeunes italiens. En 1926 fut en effet mis en place le système Balilla qui visait à garantir la formation idéologique des générations futures. Ainsi, toute la population était encadrée afin de créer l’homme nouveau. En octobre 1937, une accentuation vers le totalitarisme s’opéra quand Achille Starace, le secrétaire général du PNF, prit la décision de regrouper toutes les organisations de jeunesse au sein d’un organisme unique, la « Jeunesse italienne du licteur », auquel il donna le mot d’ordre suivant : « Croire, obéir, combattre. »
 
Cette volonté de créer l’homme nouveau se traduisit aussi par l’instauration d’une véritable religion fasciste. Le parti était structuré comme un ordre religieux et militaire. Surtout, une véritable théologie fasciste se développa, avec le concours d’intellectuels comme Giovanni Gentile. Pour exemple, on peut citer les grandes cérémonies fascistes où se rassemblaient en rangs serrés, en ordre parfait, ceux qui y assistaient, ou alors les foules galvanisées par Mussolini. Ces manifestations avaient pour but de transformer le peuple italien en un peuple discipliné, compact, solidaire, c’est-à-dire, de créer l’homme nouveau. Qui, au moins jusqu’en 1938, n’avait rien à voir avec la race.
 
Un autre aspect de cette religion fasciste fut le culte des morts fascistes. Ce culte prenait place dans un nouveau calendrier fasciste où 1922 représentait l’an I du nouveau régime. Les anciennes fêtes furent remplacées par de nouvelles : anniversaire de la marche sur Rome (28 octobre), naissance de Rome (21 avril), fondation des faisceaux de combat (23 mars)… Le culte du chef voué à Mussolini, renforçait encore le caractère religieux du fascisme.
 
Cette religion fasciste était donc, selon Emilio Gentile, une façon de bâtir une communauté totalitaire.
 
 
Mussolini protégea les juifs
 
 
À partir de 1935-1936, le régime proclama la défense de la race italienne. En 1937, l’interdiction aux soldats italiens d’avoir des relations sexuelles avec des femmes noires fut proclamée. Et en 1938 furent prises des mesures antisémites. L’idée était donc de créer une « nouvelle race ». Mais ce racisme n’était pas celui du nazisme. D’ailleurs, le 23 mars 1932, Mussolini déclara à l’écrivain allemand Emil Ludwig : « Il n’y a plus de races à l’état pur. […] Je ne crois pas qu’on puisse apporter la preuve biologique qu’une race est plus ou moins pure, plus ou moins supérieure. […] La fierté ne nécessite pas un état de transe provoqué par la race, l’antisémitisme n’existe pas en Italie. Les Juifs italiens se sont toujours bien comportés comme citoyens et bravement battus comme soldats. » L’écrivain Julius Evola, dans son livre intitulé Sintesi di dottrina della razza, évoquait une « race de l’esprit », en opposition au racisme biologique nazi. Il insistait sur les valeurs « romaines » – sens de l’honneur, don de soi, fidélité, courage au combat – pour faire partie de la « race de l’homme fasciste ». C’était une façon de créer l’homme nouveau dans la mesure où ces dispositions antisémites visaient à créer la figure d’un « anti-Italien » afin de mobiliser l’opinion [5].
 
Toutefois, les mesures discriminatoires contre les Juifs furent appliquées sans excès et le régime multiplia les exemptions pour les familles juives fidèles au fascisme ou celles dont l’un des membres avait disparu à la guerre. Finalement, très peu de Juifs furent touchés par ces mesures. De plus, durant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs qui se réfugiaient dans la zone d’occupation italienne au sud-est de la France, étaient protégés par les autorités italiennes. Le 19 mars 1943 encore, Mussolini, qui venait de prendre connaissance d’un rapport sur les atrocités commises par les nazis sur le front de l’est, ordonna de nouveau de protéger les 25 000 Juifs se trouvant dans la zone d’occupation. Mussolini protégea également, autant que possible, les Juifs des Balkans. Enfin, l’Italie fut le pays d’Europe où le pourcentage de population juive tuée fut le plus bas : les trois quarts des Juifs d’Italie furent sauvés. Mais 8 000 périrent dans les camps nazis, déportés par les Allemands et les fascistes à partir de décembre 1943 sous la République de Salo.
 
Certes, donc, à partir de 1936 une accentuation du régime vers le totalitarisme s’effectua. Mais le fascisme n’a jamais commis de crimes de masse. Il n’a pas exterminé des personnes qui ne représentaient pour lui aucun danger. Il n’a pas liquidé par millions des individus. Enfin, il n’a jamais élaboré de système concentrationnaire, contrairement à l’Allemagne de Hitler et à l’Union soviétique. Le bilan de la répression fasciste fut finalement modeste.
 
La police secrète du régime, l’OVRA – Organisation de vigilance et de la répression de l’antifascisme –, n’a exécuté que vingt-cinq opposants. Ce sont 5 619 personnes qui furent condamnées, selon les estimations, à des peines de prison. Ce sont 42 opposants qui furent condamnés à mort et trois aux travaux forcés. Ce bilan est donc sans aucune commune mesure avec celui des nazis et des communistes. Et Renzo de Felice insista sur l’impossibilité, même durant les dernières années d’avant-guerre, d’assimiler le fascisme au nazisme. Et donc à un totalitarisme.
 
Au vu de tous ces éléments de réflexion, quelle conclusion pourrait-on tirer ? On ne peut certainement pas placer le fascisme sur le même plan que le nazisme et le communisme. Le fascisme n’est jamais allé aussi loin dans l’horreur et dans le mal. Des zones de liberté, relative, certes, existaient. Il n’est donc pas possible de considérer le fascisme comme un totalitarisme au sens plein. Il appartient au domaine des régimes antidémocratiques, mais pas non plus à celui des totalitarismes les plus violents et les plus meurtriers que l’histoire n’ait jamais connu.
 
 
 
 
 
Notes
[1] Emilio Gentile a notamment publié La religion fasciste, Paris, Perrin, 2002 ; et La voie italienne du totalitarisme, Monaco, Le Rocher, 2005.
 
[2] ARON, Raymond, « Existe-t-il un mystère nazi ? », in Commentaire, automne 1979.
 
[3] MILZA, Pierre, Mussolini, Fayard, 1999.
 
[4] DE FELICE, Renzo, Mussolini, Turin, 1965-1988.
 
[5] MATARD-BONUCCI, Marie-Anne, L’Italie fasciste et la persécution des Juifs, Paris, Perrin, 2007.

La-naissance-du-fascisme-en-Italie.gifÉléonore Taniel, étudiante en histoire, nous propose un article consacré à la naissance du fascisme en Italie. Plusieurs facteurs sont en cause : la crise économique, qui favorise des mouvements ouvriers et inquiètent les classes moyennes ; la crise morale, due à l’humiliation des traités de paix au lendemain de la guerre. Après la marche sur Rome, Mussolini instaure progressivement la dictature.

 
Nous sommes en 1922 : Mussolini est au pouvoir et crée peu à peu une nouvelle dictature : le fascisme, qui s’opposera au communisme et au capitalisme.
 
 
Crise économique et morale
 
 
Après la Première Guerre mondiale, en Italie, le terrain est prêt à accueillir le fascisme. Chômage, crise économique, crise morale, baisse de la production agricole et industrielle, inflation…
 
Tout cela a provoqué un important mouvement de foule : les ouvriers occupent les usines et créent des « conseils ouvriers ». Ils mettent en place des milices organisées sur le modèle soviétique. Le fascisme est en marche. [1]
 
Mussolini (1883-1945), est un homme plein d’action. D’abord instituteur, il réside plusieurs années en Suisse où il se mêle aux réfugiés politiques. Puis, de retour en Italie, Mussolini de viendra rapidement journaliste et militant socialiste. Avant la Grande Guerre, celui-ci était républicain et antimilitariste. Puis, il est exclu du parti socialiste en 1914 quand il abandonnera son antimilitarisme après la Grande Guerre. Il militera d’ailleurs pour l’entrée en guerre de l’Italie à laquelle il participera.
 
La guerre terminée, Benito Mussolini fonde, en 1921, son propre parti : le PNF (Parti National fasciste), avec un programme conservateur, nationaliste et anticommuniste. Ce parti réunira les déçus de l’après-guerre. [2]
 
 
Un régime autoritaire, corporatiste et nationaliste
 
 
Lorsque Mussolini arrive au pouvoir [3], tout le monde souhaite un retour à l’ordre. Nommé rapidement Premier ministre, le 29 octobre 1922, Mussolini se fait voter les pleins pouvoirs par l’Assemblée. [4]
 
Prudent, il gouverne pendant deux ans avec un ministère où les fascistes sont peu présents. L’opposition subsiste ainsi que le multipartisme. Si Mussolini gagne les élections de 1924, c’est par la terreur et la fraude. D’ailleurs, ces élections fraudeuses seront dénoncées par Matteotti, député socialiste qui sera enlevé et assassiné par les fascistes le 10 juin 1924.
 
Mussolini décide d’instaurer la dictature le 3 janvier 1925. Ainsi, le Duce (« guide ») [5], cumule tous les pouvoirs. [6] Un « Grand Conseil du fascisme » a déjà été crée [7]. Le PNF devient le parti unique. La police politique, l’OVRA [8], chasse tous les résistants.
 
Peu à peu, la propagande envahit la vie quotidienne et Mussolini est l’objet d’un véritable culte. Le travail est encadré, tout comme la jeunesse et l’Eglise. Toute l’Italie devait l’obéissance absolue au Duce.
 
Le fascisme durera de 1922 à 1945. Il sera né en plusieurs étapes, qui aboutiront à l’élaboration d’un parti unique. D’ailleurs, le but premier de Mussolini a toujours été de créer un régime autoritaire, corporatiste et nationaliste. A l’extérieur, le fascisme se voulait conquérant. C’est pourquoi Mussolini souhaitait donner à son pays un empire colonial digne de Jules César.
 
Voilà comment est né le fascisme, un des grands régimes totalitaires du XXe siècle.
 
 
 
 
Aller plus loin :
BERSTEIN, Serge et MILZA, Pierre, Le Fascisme italien, 1919-1945, Paris, Le Seuil, 1980.
DE FELICE, Renzo, Le Fascisme, un totalitarisme à l’italienne ?, Paris, PFNSP, 1988.
GENTILE, Emilio, La religion fasciste, Paris, Perrin, 2002.
TASCA, Angelo, Naissance du fascisme, Paris, Gallimard, « Tel », 2003 (publié pour la première fois en France en 1938 sous le nom d’Amilcare Rossi).
« Les fascistes » (dossier), L’Histoire, septembre 1999, n° 235, pp.33-57.
Nous avons publié : Le fascisme fut-il un totalitarisme ? 
 
[1] Le Parti socialiste italien (PSI) était dominé, depuis 1919, par les « maximalistes » qui, par leur surenchère verbale, encourageaient les ouvriers et effrayaient les classes moyennes et possédantes : le spectre de la révolution rôdait. Les grandes grèves de 1919 n’arrangèrent pas les choses. Mais par son refus d’accorder le moindre soutien à un gouvernement « bourgeois », le PSI favorisa le fascisme. Et le Parti communiste italien (PCI), né en 1921, n’écartaient pas l’idée, pour détruire la démocratie bourgeoise, de donner un appui aux fascistes.
 
[2] Dès 1920, les fascistes s’organisent en escouades – squadre – qui lancent des actions terroristes. Ce mouvement, le squadrisme, est né de la guerre et expliquera la militarisation de la politique sous le régime fasciste. L’expérience de la guerre est indispensable à la compréhension du fascisme. Le fascisme se nourrit aussi, au lendemain des traités de paix instaurant la « victoire mutilée », du sentiment national traversant une nation humiliée.
 
[3] À l’issue de la Marche sur Rome, le 28 octobre 1922.
 
[4] Le roi d’Italie, Victor-Emmanuel III, a nommé Mussolini Premier ministre devant la crainte d’une insurrection armée de la part des fascistes. Le pouvoir de Mussolini était inconstitutionnel dans la mesure où seulement trente députés fascistes avaient été élus en mai 1921 et où le PNF ne bénéficiait d’aucune coalition parlementaire.
 
[5] C’est le nom que les socialistes d’abord, puis les fascistes ensuite, donnaient à leur dirigeant.
 
[6] En novembre 1926 sont votées les lois « fascistissimes » qui suppriment toutes les libertés individuelles, interdisent les publications antifascistes, créent une police politique et ordonnent la dissolution des anciens partis.
 
[7] Le 15 décembre 1922. En théorie, il devait décider des grandes orientations du régime fasciste. En réalité, il ne fut qu’un simple organe d’enregistrement des décisions de Mussolini.
 
[8] Organisation de vigilance et de répression de l’antifascisme.


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31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 21:00


Non, ce n'est pas une blague mais un véritable site, une formidable mine de renseignements, un remède anti-désinformation magistral !!

http://www.pensee-unique.fr n'est pas un blog mais un site web à l'ancienne. Son auteur  , un chercheur de 65 ans, qui a été directeur de recherche au CNRS ne se contente pas de refourguer quelques arguments contre le réchauffement mais tente de mettre sur la table  tous les éléments scientifiques probants afin que l'on puisse se faire une opinion réelle !!

Chaque "chapitre" (en fait les titres présents sur l'accueil renvoie à une page longue comme un jour sans pain mais ultra documentée, avec des tonnes de liens, de références, d'explications...

Bref, un travail sérieux,  loin de toutes subventions ou mouvements de pression. Un site que La pensée néoconservatrice ne peut que recommander et dont je vais faire une pub maximale !!  Il le mérite.

Allez, quelques titres de chapitres pour vous aguicher :

Les média, les écologistes et les politiques tendent à accréditer l'idée que l'affaire est entendue : Le réchauffement global proviendrait de l'effet de serre engendré par le CO2 que nous envoyons à profusion dans l'atmosphère, disent-ils... Mais au fait, sur quelles "certitudes" scientifiques reposent ces affirmations ?


De nombreux et éminents chercheurs ont proposés des explications alternatives et convaincantes au réchauffement bénin de +0,6°C qu'a connu notre planète en deux épisodes successifs (1850-1940 et 1978-1998), tout comme d'ailleurs aux épisodes précédents de l'histoire de la planète. Leurs explications reposent sur l'observation directe des phénomènes naturels ...et non pas sur les projections hasardeuses des ordinateurs de l'effet de serre du GIEC.

Il est très instructif d’exhumer quelques unes des déclarations fracassantes proférées, dans un passé récent par nos prévisionnistes qu’ils soient scientifiques, politiques, journalistes ou écrivains. Cela nous permet de relativiser et de replacer dans un contexte historique les affirmations péremptoires, proférées dans les mêmes termes qu’autrefois mais démenties par les faits, de certains de nos penseurs actuels.
Si vous ne craignez pas de perdre vos illusions sur tout ce que l’on vous assène à longueur de journée, d’un ton sans réplique, n’hésitez pas à lire cette page.
Comme vous le verrez, c’est tout à fait étonnant, pour ne pas dire plus !


Les médias, Al Gore et Sir Stern (qui ne lisent pas les articles “trop techniques”) nous saturent de descriptions apocalyptiques sur la fonte des glaces polaires qui devraient engloutir notre planète comme l'antique Atlantide.
Eh bien NON, messieurs les Saint Jean de l’Apocalypse ! Les dernières mesures montrent que la fusion des glaces polaires ne contribue que très peu à la hausse du niveau des océans. L’Arctique et l’Antarctique fondent bien à certains endroits mais -ce que l'on nous dit jamais- s'épaississent en glace à d’autres endroits. La contribution au niveau des océans est quasiment nulle !
D'autre part, en juillet 2007, il a été démontré que le Groenland ne fondrait pas !

Et ce ne sont que les titres de la page d'accueil. Imaginez la somme d'infos qui se cachent derrière. Allez , hop, on clique !!

Comme promis en 2007, voici la publication d'un premier texte dirée du site Pensée Unique.fr !!

Celui ci porte sur certaines contradictions que le grand public ignore généralement. Mais c'est sans doute pour la bonne cause.

temperature98-06.jpgL'idée même que le réchauffement puisse être "global" pose problème à nombre de climatologues. En effet, le climat est très variable comme chacune sait, dans le temps et dans l'espace. Ceci est dû aux énormes courants d'air et aux cellules de convection qui parcourent notre planète. Rien n'est uniforme et tout cela varie dans le temps de manière difficile à prédire !

L'exemple de l'Antarctique est tout à fait typique : Une partie fond actuellement mais l'autre s'épaissit. Que signifie alors une température moyenne sur ce continent? A l'échelle de la terre c'est encore pire. Certaines parties se réchauffent (à cause de courants marins comme El Niño, par exemple) tandis que d'autres refroidissent. l'OMM (Organisation Météorologique Mondiale) qui fournit chaque année une moyenne "globale" se contente de simples moyennes du type ( Nord+Sud)/2 qui ne signifient pas grand chose en réalité. C'est aussi un sujet de débat. (Voir une bonne discussion de la NASA ici)
La mesure des températures est problématique en particulier à cause de l'effet dit des "îlots de chaleur", c'est à dire l'effet de la proximité des habitats et des industries de tailles grandissantes et de l'asphalte des voies de communication qui poussent les thermomètres à la hausse. Certains pensent que les mesures sont ainsi faussées par rapport aux mesures plus anciennes et donnent l'impression d'une hausse artificielle. D'autres disent que ces effets sont négligeables !

D'autre part, les évolutions de température d'une année sur l'autre sont de l'ordre de quelques dixièmes de degré (0,02 à 0,3 °C) comme le montre la courbe officielle ci-contre. Les physiciens savent bien que la mesure exacte de la température est toujours une chose délicate mais mesurer des variations aussi faibles (au millième de degré près comme les chiffres de la WMO ! ) sur différents points de la surface du globe avec une fiabilité suffisante pour en faire une moyenne significative relève d'un pari très difficile, sinon impossible. Prétendre évaluer la température de la planète au millième ou au centième de °C près relève de l'exploit... ou de la foi, car tout dépend de la manière dont on fait la moyenne des différents points de mesure ! Et quel est le vrai pourcentage d'incertitude que l'on ne donne jamais ?

L'incertitude doit être bien supérieure aux écarts supposés d'une année sur l'autre. Par contre les mesures satellitaires se révèlent plus précises et plus fiables que les mesures terrestres mais elles ont été longtemps rejetées par les partisans de l'effet de serre parce qu'elles indiquaient un réchauffement beaucoup plus faible voire pas de réchauffement du tout de la basse atmosphère. Il semble que des corrections aient été apportées depuis mais elles sont encore sujettes à caution. Bref, c'est un autre beau sujet de discussion et de disputes !

antarctique.jpg2e incursion du site Pensée-unique sur le blog. Aujourd'hui , l'auteur s'interroge sur le futur du climat. Et ses conclusions ne vont pas forcément dans le sens du Giec !!

Permettez moi, avant d'aborder le sujet de cette page un peu iconoclaste, un petite prologue destiné à introduire les méthodes scientifiques alternatives à celle du GIEC qui, comme vous le savez, est basée sur les projections données par les ordinateurs. Ces dernières font la manchette des journaux alarmistes et prédisent une élévation constante de la température de la planète dans les années qui viennent...

Mais (on ne vous le dit jamais), il y a deux manières, très différentes, d'aborder les sciences du climat, la climatologie. Or, ces deux approches conduisent à des résultats et à des prévisions diamétralement opposées...Voyons cela :

La première de ces méthodes, mise en avant par les climatologues du GIEC et ses adeptes et dont on vous rebat les oreilles en vous affirmant qu'elle est incontournable, repose sur l'utilisation exclusive de modèles d'ordinateurs dits GCM (Global Circulation Model ou modèles de circulation générale). C'est ce que l'on appelle des modèles "déterministes" en ce sens que l'on présuppose que l'on est capable d'élaborer des simulations numériques du climat du temps présent et du futur, à partir des tout premiers principes. Cela suppose que l'on a tout compris des mouvements de l'atmosphère et des océans et que l'on sait tout sur les équations et les multiples paramètres qui influencent le climat et aussi, sur les nombreuses réponses (contre-réactions) positives ou négatives des différents composantes de la planète (terres, océans, biotas etc.). Ce sont ces modèles déterministes qui sont utilisés, en particulier et parmi bien d'autres, par les ingénieurs de Météo-France qui ont extrapolés les modèles classiques utilisée par la météorologie (tel que ARPEGE-climat qui est un avatar de ARPEGE météorologie) pour essayer de prédire le climat... dans cent ans. Compte tenu de l'extraordinaire complexité du problème climatique et du grand nombre d'inconnues, il est clair pour des milliers de scientifiques rigoureux que le résultat d'un tel exercice ne peut-être qu'extrêmement hasardeux (voir ici). Cette méthode aboutit, en général, à ce que l'on appelle des "projections" ou encore à des "scénarios" et non à des "prévisions" comme beaucoup le pensent, à tort.
La seconde méthode est la méthode empirique. Elle consiste à étudier les variations climatiques du temps passé et à essayer de trouver d'éventuelles périodicités dans ces évolutions ou des corrélations entre les variables du climat, comme la température, et les quantités réellement observables (telles les caractéristiques des océans où des éruptions solaires, par exemple). Ces méthodes, car il y en a plusieurs, sont basées fondamentalement sur les sciences de l'observation et non pas sur les projections, plus ou moins virtuelles, fournies par les ordinateurs. Cette méthode ne présuppose pas la connaissance détaillée de la totalité des multiples processus qui influencent le climat. Elle se contente d'observer et d'extrapoler.
A noter que cette distinction entre ces deux approches, très différentes, de la science climatique, n'est absolument pas propre à cette dernière. On retrouve actuellement cette dualité dans pratiquement toutes les sciences des systèmes complexes. La première méthode est toute récente. Elle procède des énormes progrès accomplis par les ordinateurs durant ces dernières décades. La seconde est la méthode traditionnelle, classique. C'est celle qui a permis à la Science d'accomplir les immenses progrès que nous connaissons. C'est celle de Louis Pasteur ou de Claude Bernard, parmi d'autres. Ainsi, le débat actuel qui oppose les tenants de l'effet de serre anthropogénique et les "sceptiques", ou plutôt, les "rationalistes" n'est pas seulement un débat scientifique habituel. Il reflète aussi le débat, plus vaste encore, qui oppose, dans les sciences de la complexité, les tenants des sciences de l'observation à ceux des simulations numériques par ordinateur.

Peu d'entre vous connaissent la grande diversité des projections modérément alarmistes des ordinateurs du GIEC. Par contre, tout le monde connaît les prévisions catastrophistes du bureau politique du GIEC, répercutées et amplifiées au centuple par les journaux, les télévisions, les écologistes, Al Gore etc. qui s'en font quotidiennement l'écho au point que beaucoup commencent à se lasser de ce matraquage en règle, qui constituera un précédent dans l'Histoire avec des conséquences sans doute désastreuses.

jan77.jpgMais personne, à l'exception de quelques milliers de scientifiques vigilants, ne connaît les prévisions ou les projections des autres modèles empiriques qui pourtant ont été élaborées dans les règles de la plus stricte rigueur scientifique...Et de fait, ces projections, ces prévisions, ne satisfont pas la soif des médias et des écologistes pour les nouvelles alarmistes. Pourtant, elles le devraient, car ces méthodes qui utilisent l'observation et les faits réels, prédisent unanimement que nous allons vers un REFROIDISSEMENT de la planète dans les années qui viennent, comme on le craignait en 1977  . Et nous avons beaucoup plus à craindre du froid que du chaud...


(L'article se continue , ici, avec les différentes hypothèses envisagées. Allez y, cela vaut franchement le coup d'être lu!  Je vous donne sa dernière phrase)

A noter que la glace du pôle Nord dont on nous a dit qu'elle devait disparaître rapidement, s'est reconstituée à une vitesse record à la fin de l'automne 2007....

En attendant et en décembre 2007, au Canada et aux Etats-Unis, on a battu des records...
de neige et de froid !
Et cela continue à la fin du mois de Janvier.

La-pens--e-n--oconservatrice.jpg
"Il est impossible de prévoir le climat au-delà d'une dizaine de jours. Prévoir un trimestre ça n'a, évidemment, aucune valeur. Alors prévoir le climat dans cinquante ou cent ans, c'est carrément de l'astrologie"

Marcel Leroux, professeur émérite en climatologie à l'Université Jean Moulin - Lyon III, directeur du Laboratoire de climatologie, risques et environnement. 

 

LISEZ LE rapport SUR LE MYTHE DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE 



- Elizabeth Teissier, prochaine directrice du GIEC ? -

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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 13:57



Babil, le journal officiel du régime irakien de Saddam Hussein, a publié le 16 novembre 2002 un article expliquant qu'un gradé de régime, Abd-al-Karim Muhammad Aswad, était "l'officier en charge des contacts avec Oussama Ben Laden". 

Aswad était effectivement l'ambassadeur irakien au Pakistan. Voilà un article bien embarassant pour la coalition des Démocrates et des Zéropéens qui clament que le régime de Saddam Hussein n'entretenait aucun lien avec le terrorisme et Al-Qaeda...
 

LISEZ LE rapport SUR L'IRAK



 


Exclusif : Interview d'un ancien agent fédéral

INTERVIEW EXCLUSIVE "LE BLOG DRZZ"

Nom : 

David GAUBATZ

Etats de service : 

15 ans d'expérience comme agent fédéral de l'OSI (Air Force Office of Special Investigation), la "superpolice" de l'armée de l'air américaine / 

Grade équivalent à celui de major dans l'armée régulière /

Spécialiste en contre-terrorisme et contre-espionnage / 

Parle couramment arabe et a été entraîné à cet effet par le Département d'Etat américain / 

2 ans dans les services de sécurité du pilote Juan Pablo Montoya (alors pilote de CART) /

1 année comme enquêteur spécialisé auprès de Target Corporation, la seconde plus grande chaîne commerciale des Etats-Unis /

Actuellement inspecteur en chef auprès du laboratoire médico-légal de la ville de Dallas (Texas) /

David Gaubatz a été le premier agent fédéral a être entré en Irak en 2003. Il travaillait alors pour le Iraq Survey Group et devait lui rendre compte de la présence d'Armes de Destruction Massive et de groupes d'insurgés.

Distinctions : 

2001 : récompensé par le Pentagone pour être "l'agent le plus compétent dans l'investigation secrète et l'enquêteur le plus doué actuellement en place au Département de la Défense". 

2003 : médaillé pour son "courage, son dévouement à sauver des vies et ses capacités critiques dans le renseignement."
  

Meritorious Service Medals with Oak Leaf Cluster / The Department of the Air Force Performance Award / The Air Force Achievement Medal / The Air Force Commendation Medal with Oak Leaf Cluster (for counterintelligence work) / The Department of the Air Force’s Award for Exemplary Civilian Service.
 

 Des articles sur David Gaubatz sont parus dans le New York Times (2005), dans le Spectator (2007) et dans le Washington Times (2007). Il apparaît régulièrement sur Frontpage Magazine.


 
SPECIAL lecteurs du blog drzz  : 


Posez VOS questions à David Gaubatz en écrivant ICI. Je les relayerai auprès de lui et un article vous transmettra ses réponses.


DRZZ : Pourriez-vous résumer votre carrière pour les lecteurs du blog ?

GAUBATZ : J'ai passé vingt ans au sein de l'armée de l'air américaine, dont douze dans comme agent spécial de l'OSI, le bureau d'investigation de l'Air Force. J'ai travaillé principalement sur des affaires de contre-terrorisme et de contre-espionnage. J'ai passé les tests de sécurité [ndlr : examen interne qui juge les capacités d'un agent] avec le plus haut résultat que le gouvernement américain puisse délivrer. J'ai quitté le service en novembre 1999 pour rejoindre les services de sécurité de l'équipe Target puis celle de l'équipe de CART Chip Ganassi et je suis devenu le garde du corps du pilote Juan Pablo Montoya (qui a gagné le championnat de CART en 2000). J'ai beaucoup voyagé avec Montoya, qui était souvent menacé. 

En juillet 2000, les tensions au Moyen Orient ont redoublé. Le gouvernement américain m'a alors demandé de reprendre mon poste comme agent de contre-espionnage au sein de l'OSI. Après le 11 septembre 2001, le Pentagone a réalisé qu'il ne disposait pas assez d'agents parlant l'arabe, aussi ai-je suivi un cours intensif d'arabe délivré par le Département d'Etat, soit plus de 2'300 heures (l'équivalent d'une année) à Arlington, en Virginie. J'ai passé l'examen avec succès à la fin novembre 2002. Ensuite, j'ai suivi un cours spécial de contre-espionnage
en Virginie, avant d'être assigné en Arabie Saoudite jusqu'à ce que la guerre en Irak éclate. J'habitais dans la base ArAar, à la frontière entre l'Arabie Saoudite et l'Irak. Notre petite équipe a mené plusieurs opérations au-delà de la frontière avant le début de la guerre, pour recueillir des informations. Ma première mission consistait à découvrir l'emplacement des Armes de Destruction Massive de l'Irak et localiser Saddam Hussein et ses proches. 

DRZZ : La plupart des informations qu'obtiennent les Européens sur les agences secrètes américaines vient de l'industrie du divertissement. Pourriez-vous détailler la journée d'un employé d'une agence d'investigation fédérale ?

GAUBATZ : Je tiens à préciser une chose : le FBI bénéficie souvent de la plus forte couverture médiatique mais c'est l'OSI qui accueille en son sein les agents les plus expérimentés du milieu. C'est elle, également, qui demande les garanties de sécurité les plus élevées dans le monde du renseignement. La plupart des agents du FBI doivent présenter un "Secret Clearance" pour être engagés, alors que l'OSI exige un "Top Secret Clearance". L'OSI conduit les missions les plus difficiles qui existent dans le renseignement, des missions souvent ignorées du grand public, ce qui est le but recherché. Les agents de l'OSI ont toujours été et sont encore les premiers à être sur le terrain en cas de conflit. Nous étions les premiers en Afghanistan et en Irak ! J'invite vos lecteurs à lire des livres sur l'OSI, ils pourraient être surpris.

En 2003, notre vie quotidienne s'échelonnait comme suit : nous travaillions par groupe de deux. Mon collègue et moi devions quitter notre base autour de sept heures, chaque matin, et nous visitions plusieurs villes pendant la journée (Bagdad, Bassora, Nassirya, etc...). Parfois nous restions sur place. Nous n'avions ni véhicule blindé, ni garde rapprochée. Nous ne disposions que d'un pistolet 9mm et d'un fusil d'assaut M-16. Durant nos missions, nous avons aussi récupéré des grenades et des fusil d'assaut AK-47 après des accrochages avec l'ennemi, mais rien de plus. Si nous tombions dans une embuscade, nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes, et souvent nous n'avions même pas de contact radio. 

DRZZ : Comme agent de l'OSI, vous avez été le premier civil à débarquer en Irak. Qu'avez-vous trouvé là-bas, particulièrement au sujet du programme d'Armes de Destruction Massive du régime de Saddam Hussein ?

GAUBATZ
: Lorsque nous sommes arrivés en Irak, beaucoup d'Irakiens ont voulu aider les Américains et les forces de la coalition. Des Irakiens de toute condition sociale nous ont rapporté les emplacements exacts des Armes de Destruction Massive irakiennes (chimique, biologique et nucléaire). Les habitants nous ont expliqué que les ADM avaient été principalement enterrées au sud du pays, plus précisément dans des soutes étanches, cachées dans le système d'égoûts sous une ville et sous l'Euphrate. Pour retirer ce matériel, nous avions besoin d'une main d'oeuvre et de matériel conséquents. Nous n'avions ni l'un ni l'autre. J'ai alors contacté l'ISG [ndlr : Iraq Survey Group, la commission américaine chargée par le Congrès de découvrir les ADM irakiennes], à Bagdad. Ils nous ont répondu qu'ils ne disposaient pas, eux non plus, du personnel nécessaire à ces travaux. De plus, ce qui nous a attérés, nous autres agents, c'est que l'ISG a déclaré que le sud de l'Irak était trop dangereux pour qu'elle y envoie ses inspecteurs. Nous avions de la peine à y croire. 

Nos sources irakiennes (hauts responsables du gouvernement, officiers de police, militaires...) nous avaient pourtant avertis : soit nous déterrions les ADM, soit nos ennemis allaient le faire un jour ou l'autre. J'ai quitté l'Irak en juillet 2003 et personne ne s'était, à l'époque, occupé des sites d'ADM. Plus tard, des agents américains m'ont informé que nombre des Irakiens qui nous avaient briefés sur les ADM avaient ensuite été kidnappés, torturés et tués par les insurgés.

Finalement, ce matériel interdit est tombé entre les mains des insurgés irakiens et leurs alliés dans la région. Les Etats-Unis ont perdu une opportunité de priver les terroristes d'un arsenal d'ADM. 

[Plus de détails dans un ancien article du blog drzz :
"J'ai trouvé les ADM de Saddam" ]

DRZZ : Pouvez-vous nous éclairer un peu plus sur les buts de votre mission en Irak ?

GAUBATZ : J'ai donné quelques détails dans mes réponses précédentes. Notre missions consistait à faire du contre-terrorisme et du contre-espionnage dans l'Irak de l'immédiat après-guerre. Nous avons recueilli les témoignages de centaines d'Irakiens, mais aussi d'Iraniens qui commençaient à fuir le sud de l'Irak à l'été 2003. Notre travail a préservé nos forces armées de nombreuses attaques ennemies. 

DRZZ : Pensez-vous que le régime de Saddam Hussein entretenait des liens avec Al-Qaeda et d'autres groupes terroristes ?

GAUBATZ : En 2003, j'ai rédigé plusieurs rapports de renseignement sur les activités d'Al-Qaeda en Irak, lesquelles ont commencé bien avant 2003. Nous avions spécifié des noms d'agents de liaison et des groupes affiliés à Saddam. 

Certains des Irakiens avec lesquels j'avais travaillé en 2003 sont venus aux Etats-Unis afin de renforcer notre système légal contre le terrorisme. Mes interviews avec eux devaient être télévisées, mais elles ont été interdits de diffusion [ndlr : par le FBI]. Je ne suis pas autorisé à en dire plus sur le sujet, mais laissez-moi vous préciser que les Irakiens sous Saddam Hussein savaient qu'Al-Qaeda travaillait dans leur pays, le FBI le savait, et notre gouvernement le sait aussi. 

DRZZ : Quelle est votre opinion sur la nouvelle stratégie irakienne du Président Bush ? 

GAUBATZ : Elle a été menée trop tardivement. A l'été 2003, notre équipe a rapporté les signes annonçant une guerre civile entre Sunnites et Chiites en Irak. Nous avions aussi noté que les Iraniens allaient chercher à provoquer une guerre civile en armant les Chiites, en coupant les lignes de ravitaillement et en endommageant les systèmes d'approvisionnement en eau. Ces rapports de renseignement ont été ignorés. 

Le monde devrait réaliser que la majorité des musulmans qui pratiquent leur religion ne veulent pas d'un Etat démocratique. Ce qu'ils veulent, c'est une nation islamique régulée par la charia. Vos lecteurs peuvent lire à ce propos ma dernière 
interview accordée à Frontpage Magazine.  

Les Français doivent aussi comprendre que ces gens-là (les terroristes islamiques) veulent détruire notre pays, l'Amérique, et d'autres nations non-islamiques pour la seule raison que nous ne sommes pas des pays musulmans. Il existe de nombreux musulmans démocrates, mais même les Sunnites ne considèrent pas les Chiites comme étant des musulmans ! 

Les Sunnites pensent que les Chiites sont des croyants qui ont quitté l'islam - des apostats, et l'apostasie est punie de mort. Les musulmans qui pratiquent "l'islam le plus pur" estiment que celui-ci doit être imposé dans les autres pays, par la force s'il le faut. Bien sûr, je ne vais pas citer ici des extraits de Fiqh Us Sunnah, Tafsir Ibn Kathir, les travaux de Syed Qtub et de S. Abul Maududi, mais vos lecteurs devraient lire les écrits de ces intellectuels islamistes. Ils commenceraient alors à réaliser le travail à faire pour combattre le terrorisme et ses partisans. 

 
DRZZ : Enfin, comme citoyen américain, quel est votre candidat pour les présidentielles de 2008 ?

GAUBATZ
: C'est une question difficile vu que je n'ai plus confiance dans les deux partis en place depuis ces cinq dernières années... Alan Keyes [ancien diplomate afroaméricain sous l'administration Reagan] serait mon premier choix, mais comme ses chances sont de l'ordre de 0.001%, je pense reporter mon vote sur Mitt Romney. 

Merci de m'avoir interviewé. Je me joins à ma famille pour vous transmettre mon amitié et mon estime à l'égard de votre magnifique pays.


INTERVIEW EXCLUSIVE "LE BLOG DRZZ"

David Gaubatz est un ancien agent fédéral de l'OSI, la "superpolice" de l'armée de l'air américaine. Spécialiste en contre-terrorisme et contre-espionnage, Gaubatz a mené plusieurs missions d'infiltration en Irak et a également travaillé pour le compte de l'ISG, la commission chargée par le Congrès de trouver les Armes de Destruction Massives du régime de Saddam Hussein. Plusieurs fois primé par le Pentagone, il a quitté l'armée en 2003 pour devenir inspecteur spécial auprès du laboratoire médico-légal de la ville de Dallas (Texas).

David Gaubatz a accepté de devenir un expert scientifique pour le compte du "blog drzz" pour les questions relevant du terrorisme et du monde du renseignement.

Ne manquez pas la première partie de cet entretien : Exclusif : Interview d'un ancien agent fédéral
 
Questions et traduction de ADAMASTOR

ADAMASTOR : Comment avez-vous analysé les positions et prises de paroles françaises et européennes (ONU etc….) à l’égard de la politique américaine et de la guerre en Irak ?



GAUBATZ : Depuis mon retour d'Irak en 2003 et mes rencontres avec de nombreux hommes politiques, j'accorde peu d'attention à la presse et aux médias télévisuels. Ce qui se passe derrière les portes closes est souvent bien différent de ce que l'on dit publiquement. A part cela, je crois qu'être allé en Irak en 2003 était une bonne chose, mais je suis d'accord, il y a eu beaucoup d'erreurs commises. Des erreurs continuent d'être faites et je pense que les Etats-Unis devraient commencer désormais les préparatifs pour quitter l'Irak. Les guerres seront toujours affreuses et de nombreuses personnes innocentes auront à en souffrir, mais il ya des moments où c'est la seule option. Lorsque cette option est choisie comme en 2003, la guerre devrait être faite sans tenir compte du politiquement correct et sans se battre à 25%, comme au Vietnam. La guerre en Irak a réalisé exactement ce que les terroristes islamiques ont toujours voulu. Elle a divisé l'Amérique plus qu'à n'importe quel autre moment de notre histoire, elle a provoqué des tensions avec nos amis de France, Allemagne et Royaume-Uni, pour n'en mentionner que quelques-uns. Je pense que la plupart des Américains sont d'accord avec l'opinion générale en France sur le fait de quitter l'Irak, mais comment en sortir avec élégance et ne pas avoir le souvenir d'un autre Vietnam empêchera ceci d'arriver avant plusieurs années.  

ADAMASTOR: Vous critiquez comme étant tardive la nouvelle stratégie en Irak. Pour autant pensez-vous que la pacification soit en bonne voie, et sinon y aurait-il d’autres solutions ?

GAUBATZ : En 2003 d'autres agents fédéraux et moi-même avons souligné dans nos rapports au Département d'Etat américain et à notre administration que les Iraniens entraient dans le sud de l'Irak par milliers. Leur objectif était de monter une guérilla contre les forces de la coalition et provoquer une guerre civile entre les Sunnites et les Chiites. On nous a ignorés. Cette guerre est différente de tout celles dans lesquelles l'Amérique ou la France ont été engagées. L'ennemi n'a aucun respect de la vie et il ne porte l'uniforme d'aucun gouvernement. J'ai travaillé plus de 25 ans dans le contre-respionnage et le contre-terrorisme. Je me demande tous les jours: "Y at-il réellement une solution"? Cette guerre n'est pas contre l'Irak, c'est juste qu'elle se livre en Irak. La guerre se livre contre les terroristes islamistes et leurs partisans. Elle ne s'arrêtera jamais pour nous, contemporains. Finalement les États-Unis pourront quitter l'Irak, mais la guerre se poursuivra. Nos enfants et leurs enfants verront plus le terrorisme en Amérique, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. 

Des enfants innocents de tous les pays souffriront. En Irak et en Arabie Saoudite j'ai demandé à de nombreux musulmans, "y at-il une solution à la crise entre Israël et la Palestine ?" 100% ont répondu "seulement si les Israéliens quittent Israël" (et pas seulement Jérusalem ou d'autres régions). Nous savons tous que ça n'arrivera jamais. Quitter l'Irak ou rester en Irak ne marquera pas la fin du débat, cela n'indiquera qu'une seule chose: le lieu des combats changera.

ADAMASTOR: Comment interprétez-vous la NIE ?

GAUBATZ : Le rapport de la NIE ne signifie pas grand-chose concernant le véritable problème. "Ont-ils eu un programme interdit ou est-on au bord du cataclysme nucléaire" ne sont pas les questions dont l'Amérique, la France ou l'ONU devraient débattre. La vraie question est : "est-ce que l'Iran veut une bombe nucléaire?" Les Iraniens veulent l'arme nucléaire et cela devrait tous nous préoccuper. L'Iran est actuellement sous le contrôle d'un partisan du terrorisme et, si jamais il obtient l'arme nucléaire, il n'hésitera pas à l'utiliser contre des innocents.


ADAMASTOR : l’Arabie Saoudite est-elle fiable ?

GAUBATZ : L'Arabie Saoudite et le Soudan sont les deux nations islamiques les plus alignées sur la charia. Au cours des derniers mois, je me suis procuré de la documentation distribuée par l'Arabie saoudite dans des Centres islamiques aux États-Unis. Ces documents soutiennent de nombreux terroristes et le "djihad" contre tout pays ou personne qui ne suivent pas l'Islam. Quand je mentionne "djihad", je fais référence au djihad Qital (le combat physique) et non le "djihad" interne vu comme "prière". Les lecteurs intéressés à mieux comprendre la charia devraient consulter mes récents travaux sur www.mappingsharia.com. Je tiens à souligner que notre équipe de recherche dans ce projet de cartographie de la charia est composée de professionnels musulmans, chrétiens, juifs. De nombreux musulmans ne veulent pas vivre dans un État islamique, ni sous la charia.

ADAMASTOR : comment gardez-vous la foi, l’idéal, le sens du devoir ? Et naguère, sur le terrain ?

GAUBATZ : C'est certainement la plus simple et la plus difficile de toutes les questions. Je garde la foi et mon sens du devoir en sachant qu'il y a beaucoup, beaucoup de personnes honnêtes dans le monde. J'ai rencontré de nombreux Irakiens en 2003, que j'aimerai toujours et qui auront toujours de l'importance pour moi. A plusieurs reprises, les Irakiens ont sauvé non seulement ma vie, mais ont celles de nombreux membres des forces de la coalition. J'ai été, de mes propres yeux, témoin de la tristesse des enfants irakiens au cours de la phase initiale de la guerre. J'ai vu des enfants qui ont souffert après le 11 septembre 2001. 

Nous devons tous garder à l'esprit que les enfants sont innocents, ils n'ont pas de colère contre telle ou telle personne ou tel ou tel gouvernement, ou tel ou tel croyant. Les adultes insufflent cette haine dans l'esprit des enfants. Voilà comment je garde mon sens du devoir. Je veux donner tout ce qu'il  m'est possible de donner pour leur sécurité.

ADAMASTOR : Que pensez-vous de tous ces anciens responsables du renseignement qui sortent des ouvrages critiquant leur pays en guerre, livrent des informations dans la presse, se dédouanent de toutes responsabilités ?

GAUBATZ : Je pourrais répondre par du "politiquement correct" et dire que d'anciens fonctionnaires ne devraient jamais dire quoi que ce soit de critique, mais je ne le ferai pas. Je crois qu'un citoyen devrait toujours soutenir son pays, surtout en temps de guerre. Cela ne veut pas dire qu'ils ne doivent pas être en désaccord. Être critique, c'est au sens large du terme. Par exemple, je crois qu'on a eu raison de partir en guerre en 2003, mais je pense (comme la plupart des gens) que des erreurs ont été commises. Cependant, si mon président (Démocrate ou Républicain) me demandait de retourner en Irak conduire des missions de contre-espionnage, je le ferais sans aucune hésitation. Je crois que tout citoyen de son pays ferait de même, ou devrait faire de même.

Un jour peut-être, j' écrirai un livre. Ce ne sera pas pour l'argent mais pour l'histoire. Ces cinq dernières années, j'ai tenté de répondre aux questions de nombreuses personnes au sujet de mon expérience en Irak. Parfois, certaines d'entre eux n'ont pas aimé les réponses, mais on ne m'a jamais reproché d'être politiquement correct. L'époque que nous sommes en train de vivre est très dangereuse. Il n'y a pas de pays qui soit exempté d'une éventuelle attaque, chimique, biologique, ou nucléaire (bombe sale) par des terroristes.


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29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 17:11

n6684734468-5379.jpgLe 4 février 2008 à partir de 13 heures est organisé à Paris sur le parvis de l'Hôtel de Ville, comme dans le monde entier, un grand rassemblement international contre les FARC pour soutenir la libération d'Ingrid Betancourt et les autres 774 otages retenus dans la jungle colombienne.
POUR SOUTENIR LES 774 OTAGES : UN MILLIONS DE VOIX S'UNISSENT DANS LE MONDE CONTRE LES FARC

Un grand rassemblement international est organisé à Paris et dans le monde entier le 4 février prochain. Il s'agit pour le peuple colombien et ses amis de mobiliser l'opinion publique mondiale sur l'horreur subit au quotidien par le peuple colombien à cause d'un groupe terroriste : les FARC (Force Armées Révolutionnaires Colombiennes). C'est la cause humanitaire de cette année.

Un seul objectif : que de simples citoyens s'expriment devant le monde entier pour partager le malheur de la Colombie et dire simplement :


STOP! LES FARC

STOP ! Les attaques des populations les plus vulnérables

STOP ! Les enlèvements

STOP ! Les massacres et les assassinats

STOP ! Les actions terroristes

STOP ! LES FARCS


Des manifestations, marches ou rassemblements, auront lieu un peu partout le 4 février prochain en Colombie et dans le monde entier : Paris, New York, Londres, Madrid, Buenos Aires, Miami, Sydney, Barcelone, Munich, Toronto, Philadelphie, Boston et Quito, et d'autres villes encore.


Par Guy Sorman

L’Irak ? Non. Le Dollar
? Pas plus. L’absence d’assurance sociale ? À peine. La débâcle du crédit immobilier ? Certes pas . Le réchauffement climatique ? À coup sur , non. L’Iran ? À la rigueur.

Rien de ce qui, vu d’Europe ou d’ailleurs, nous paraît constituer une sorte de crise américaine, ne déterminera les prochaine élections présidentielles. Ce qui emportera le choix des primaires puis l’issue finale relèvera avant tout , de la morale , de la religion, de la psychologie des candidats. Ces candidats sont-ils pieux ? Démocrates et Républicains, tous pratiquent ou le prétendent ; la piété est plus intérieure chez les Démocrates , affichée chez les Républicains. Mitt Romney est Mormon : est-ce suffisamment chrétien ? Huckabee est un pasteur baptiste ? Voici qui en fait un candidat crédible . Mais il est soupçonné d’avoir accepté des cadeaux , Hillary Clinton aussi : est-ce bien moral ?Barack Obama avec un tel prénom, n’est-il pas un peu musulman ? Par chance , il se trouve un pasteur qui se porte garant de sa foi chrétienne. Rudolf Giulani s’est marié trois fois ? Désormais, c’est juré, il est un mari fidèle. Le Président américain pourrait être noir, une femme, mais athée , jamais.

Il importe ensuite que ce futur Président ne soit pas de gauche . Il n’existe pas de parti socialiste aux Etats-Unis ; mais les Démocrates doivent tous se défendre d’être libéraux, un mot (qui aux Etats-Unis, signifie l’inverse de son sens français) si salissant qu’on ne le désigne que pas son initiale , L. Etre L, c’est envisager que l’Etat résoudrait les problèmes économique et sociaux mieux que n’ y parviendraient l’économie de marché et la responsabilité individuelle ; alors que le vrai problème , disait Ronald Reagan, c’est l’Etat , c’est Washington . Tout candidat pour Washington, se doit d’être contre Washington.

Pacifiste est aussi suicidaire que L : le candidat sera donc un chef de guerre crédible qui fait confiance aux troupes. Le seul pacifiste déclaré , Ron Paul, passe pour extravagant ; une dérive qu’il compense par une passion immodérée pour le capitalisme . 

Du côté Républicain, l’allure martiale sied naturellement à John McCain, héros du Viet Nam et Rudolf Giuliani, héros du 11 septembre ; chez les Démocrates , Hillary Clinton y travaille en gommant sa féminité et par des tournées sur le front. Ce n’est qu’à New York, plus exactement au Nord Ouest de Manhattan ( Upper west side) , ou sur quelques campus universitaires, qu’un observateur européen en quête d’une gauche américaine, rencontrera une poignée d’anti-impérialistes avec qui sympathiser.

Vu d’Europe , ce qui rend les candidats si semblables est donc plus net que leurs différences : tous estiment que les Etats-Unis ont une destinée manifeste, de caractère quasi mystique. Tous dialoguent avec le Christ. Tous considèrent que le capitalisme américain est insurpassable. Aucun n’envisage un retrait du monde, ni économique, ni militaire. N’ayons sur ce sujet aucun doute : le cœur des Etats-Unis reste Reagano -conservateur .Un Président démocrate sera moins conservateur qu’un républicain mais il ou elle ,restera tout de même à l’intérieur du carré magique tracé par Ronald Reagan en 1980 : peu d’Etat, de la morale , du marché et de l’activisme militaire .

L’Irak ? Seul Obama regrette que l’armée y soit allée, il souhaite qu’elle en parte vite mais ce sera pour se renforcer en Afghanistan. Aucun autre candidat sérieux n’envisage un retrait du Proche-Orient d’autant que le sort des armes à Bagdad, grâce au général Petraeus, paraît tourner à l’avantage des Etats-unis. Ajoutons que l’Irak, aperçu à la télévision américaine, c’est assez loin et une affaire de professionnels.

L’assurance maladie est une préoccupation plus immédiate mais pas centrale non plus ; aux quelques dizaines de millions d’Américain non assurés (mais soignés dans les hôpitaux) , les Démocrates, et aussi les Républicains, proposent une meilleure couverture à condition qu’elle ne soit ni centralisée ni étatisée. Une Sécurité sociale à la française, ou à la canadienne qui lui ressemble, un monopole public, nul n’en voudrait aux Etats-unis et nul candidat ne le suggère : la liberté du choix et la privatisation, restent des normes incontournables . Une même prudence vaut pour le crédit immobilier : quelques millions de familles surendettées ont perdu leur logement ,mais il importe avant tout que le plus grand nombre continue à accéder à la propriété . Aucun candidat ne porterait atteinte à ce rêve-là. 

L’écart entre Républicains et Démocrates est-il plus franc sur les sujets qui fâchent et dressent véritablement certains Américains contre d’autres ? L’avortement , le droit de porter des armes , la peine de mort , l’immigration . Pour tous les candidats , c’est un exercice de funambule : les Démocrates penchent vers la liberté du choix des femmes, le contrôle des armes personnelles, l’abolition de la peine de mort mais avec modération. On s’en remet volontiers à la sagesse de la Cour Suprême et à la responsabilité locale des Etats . Les Républicains ne surenchérissent pour condamner l’avortement que pour mobiliser leur base radicale ; face aux électeurs dans leur ensemble, ils balancent sur la même ligne étroite que leurs adversaires . 

Reste l’immigration : sur ce sujet, les postures relèvent de l’arithmétique électorale. Depuis Ronald Reagan et avec George W Bush , les Républicains sont plus accueillants aux immigrés que les Démocrates , parce que plus individualistes ou à l’écoute des entreprises en quête de main-d’oeuvre . Les Démocrates ? Plus proches des syndicats , ils sont restrictifs , avec précaution : les Latinos pèsent plus lourd que les xénophobes et les riverains du Mexique hostiles aux clandestins . La même arithmétique rapproche les candidats confrontés à la mondialisation et aux importations chinoises : les emplois perdus coûtent des voix, mais les consommateurs des supermarchés en rapportent plus .

Le réchauffement climatique ? En dehors de la Californie, toujours en pointe ou à la mode, la plupart des Américains n’y croient pas et ceux qui le redoutent sont moins nombreux que ceux qui refusent une taxation de l’énergie , serait-ce pour sauver la planète. George W Bush n’a pas fait ratifier le traité de Kyoto par le Sénat , mais Bill Clinton et Al Gore non plus, parce que tous savaient que le Sénat y est unanimement hostile. Parions que le prochain Président, fera confiance à l’innovation technique, le credo américain, plutôt que d’accepter une contrainte internationale.

À ce seuil, l’économie n’a pas été évoquée parce que ce n’est pas aux Etats-Unis, un sujet politique ; il n’existe pas de Ministère de l’économie , on s’en remet au marché et à ses institutions, la Banque fédérale en particulier . Les controverses ne portent que sur la redistribution de la croissance : les Démocrates sont disposés à taxer les super riches , mais sans excès . Ils savent que les capitaux et les chefs d’entreprises sont volatiles.

Comment les Américains pourraient –ils arbitrer entre des programmes aussi nuancés ? La personnalité des candidats fera la différence : le caractère, la psychologie plus que l’économie ou la guerre , comme un vaste reality show à l’échelle de la nation.

Le monde devrait-il s’en inquiéter puisque le président des Etats-unis est aussi celui des non Américains ? La prospérité, la paix, la libre circulation sont partout tributaires du cours du Dollar et de la présence militaire américaine, gendarme planétaire . Mais le résultat de ces élections présidentielles sera-t-il si décisif ? La Maison blanche est pour l’essentiel un système autogéré et les institutions américaines plus durables que le pilote . Oui, l’idéologie dominante importe mais les élections de 2008 ne préfigurent pas une mutation comparable à celle de 1932 avec le New Deal, ni à celle de 1964 avec la Grande Société de Lyndon Johnson, ni à la Realpolitik de Richard Nixon en 1968 .La révolution conservatrice des années 1980 n’a pas encore épuisé son élan ; elle n’a pas non plus d’alternative , pas cette fois-ci .

Bill-Clinton-copie-1.jpgArticle de Vernon Smith, professeur de droit et d’économie à la George Mason University. Il a reçu le prix Nobel d’économie en 2002.

La crise conjointe du secteur immobilier et du marché des prêts nous rappelle à nouveau que toutes les implosions financières  ont leurs origines dans les mêmes causes : la possibilité d'emprunter à court terme et de prêter à long terme, sans assez de fonds propres pour faire face aux orages périodiques susceptibles de survenir dans l’intervalle.


Néanmoins cette bulle a été différente. En dehors du fait qu’elle a été alimentée par des achats immobiliers et des prêts aménagés, les uns comme les autres basés sur des fonds propres inadéquats, accrus par l’apport d’argent des autres, à la fin du processus, les plus values sur cessions d’actifs allaient de pair avec le droit d’encaisser 500.000 dollars de profit, net d’impôts. On peut remercier le Président Clinton pour sa décision de 1997, applaudie à l’époque par les banques, les promoteurs, et les citoyens désireux de bénéficier du statut de demi millionnaire acquis sur la base d’un investissement qu’ils ne pouvaient comprendre, et qu’ils croyaient, en se mentant à eux-mêmes, être sans risques. On peut remercier ceux qui ont alimenté la mère de toutes les bulles immobilières, ceux d’entre nous qui ont voulu acheter une seconde ou une troisième maison, et aussi des maisons avant qu’elles ne soient construites, et qui les ont vendues à quelqu’un d’autre qui rêvait de rester riche assez longtemps pour vendre la maison à un autre fou.

Une fois de plus, quoi que nous tentions de dire, et par delà la rhétorique politique, nous n’avons pas aidé les pauvres, et nous avons applaudi une action du gouvernement conçue de manière inepte.

La fringale de consommation est aujourd’hui finie, et il y a largement assez de blâmes et de reproches à disséminer. Le Congrès, quand ses membres cessent leurs bavardages inutiles, cherche à sauver la situation en envisageant des décisions qui  ne pourraient que créer à une date future la grand mère de toutes les bulles immobilières. Cette assemblée auguste a oublié depuis longtemps qu’elle a planté le décor pour toutes les bulles immobilières en créant des agences financées par le contribuable, Fannie Mae et Freddie Mac*, comme prêteurs immobiliers de dernier ressort.

Les innovateurs financiers qui ont inventé la titrisation en tant que mécanisme permettant de créer un marché national des liquidités pour les prêts sont maintenant critiqués pour avoir créé un « problème d’agence ». Ce qui équivaut à dire que les gestionnaires n’ont pas eu d’incitation à fournir aux investisseurs une information transparente quant aux risques économiques sous-jacents. Mais est-ce que la transparence importe encore  lorsqu’on est au sommet d’une bulle ? Les critiques prétendraient résoudre  le problème d’agence en recourant à davantage de régulation gouvernementale. Désolé de le dire, mais ne peut-on pas considérer que l’intervention politique constitue le plus grand de tous les problèmes d’agence ? Le Federal Reserve, confronté à un danger récurrent  d’insolvabilité, se sent lié par sa responsabilité face au risque d’une cascade de défaillances dans les obligations de haute qualité  et face à de mauvais investissements en quête de profits asymétriques libres d’impôts. Les ombres portées de Long Term Capital, de la crise des Savings and Loans, et de la « Portfolio Insurance »**, cas répertoriés où des emprunts à court terme ont servi à prêter sur des périodes plus longues que prévues, se font sentir. Les emprunts, en ces divers cas, ont tous été conditionnés par l’existence de liquidités qui se sont révélées pouvoir s’assécher à une vitesse inquiétante.

En conséquence, nous avons un Fed indépendant, conduit par les forces du marché à gérer les traits les moins défendables des marchés immobiliers. De surcroît, au moment où le Fed a abandonné sa position de lutte contre l’inflation, le dollar, le pétrole, l’or et les prix des matières premières produits ont indiqué un risque d’inflation, et deux mois plus tard, les prix à la consommation ont confirmé ce risque.

Une action plus audacieuse, et plus secourable envers les pauvres, que celle qui a consisté à exempter le secteur immobilier de taxes appliquées aux plus values sur cessions d’actifs, aurait pu consister à exonérer d’impôts toutes les plus values sur cessions d’actifs pourvu que le capital soit réinvesti, autrement dit non consommé : or, oui, chers citoyens, l’immobilier relève de la consommation.

A la différence de la bulle immobilière récente, les excès du marché boursier des années  1990 ont financé des milliers de nouveaux investissements, et certains de ceux-ci ont ouvert des voies  innovantes pour gérer la prolifération de nouvelles technologies . Le résultat : des gains de productivité inscrits dans la durée, et dont les effets se sont fait sentir jusqu’à une période récente.


Adam Smith, dans la Théorie des sentiments moraux (1748), notait judicieusement que la consommation des riches avait peu d’effet sur le bien être des pauvres.

Le revenu des riches est, en fait, largement investi dans les outils productifs et la connaissance, qui créent de la valeur à long terme pour tous  

« Les riches sélectionnent seulement ce qui est le plus précieux et agréable… bien qu’ils cherchent surtout… les gratifications de leurs désirs vains et insatiables, ils partagent avec les pauvres le fruit des améliorations ».

Les dépenses dans l’immobilier ne sont pas des « améliorations » qui mènent à une productivité accrue et à une richesse supplémentaire future qui sera partagée avec les pauvres. Elles ressemblent plutôt à la satisfaction d’une vanité subventionnée par le gouvernement.


Par la terreur et avec l’aide des medias, ils veulent toute la Palestine

hamas_20march_20w_20flag_204_2023_2004Par Albert Soued, pour www.nuitdorient.com

Il est indéniable qu’aussi bien le Hamas de Ismail Hanyeh que le Fatah de Mahmoud Abbas reprennent le scénario habituel de feu Arafat. Plus Israël s’enfonce dans des négociations, plus ils soufflent sur le feu de la violence.

Itshak Rabin à Oslo, puis Ehoud Barak à Sharm el Sheikh sont tombés dans le panneau de négociations où leurs adversaires leur extorquaient le maximum de concessions pour leur faire comprendre aussitôt qu’avec la violence des missiles, des tirs au pigeon sur les routes et des bombes humaines dans les villes, ils pouvaient obtenir toute la Palestine. Et aujourd’hui Ehoud Olmert se trouve dans la même impasse (1).

Sous la pression du Département d’Etat Américain, Annapolis a démarré ce processus asymétrique où Israël doit céder et donner et les Palestiniens recevoir un territoire "contigu" et viable dans une Palestine indépendante, sans aucune contrepartie tangible ou vérifiable, sans aucune action sérieuse et responsable pour cesser la terreur et commencer à construire un état.

Israël s’est désengagé de Gaza unilatéralement en 2005, évacuant par la force 8000 de ses citoyens de leur terre, de leur maison, de leur gagne-pain. Un "bienfaiteur" américain ex-directeur de la Banque Mondiale, a même racheté les serres des implantations, de magnifiques potagers et vergers, pour les offrir aux Palestiniens, dans le but de faire vivre des milliers de familles. Ces serres sont aujourd’hui démantelées, ravagées ou délaissées. Un vrai désastre. Mais à Gaza, c’est le chaos permanent et le mouvement islamiste radical Hamas, ayant pris le pouvoir, en a éjecté les dits modérés. Le Hamas est financé aussi bien par l’Iran que par l’Arabie. Les camps de réfugiés créés il y a 60 ans perdurent et continuent à être subventionnés par les Nations Unies.

Pendant le temps où ceux qu’on avait évacué de Gaza essayaient difficilement de se réinsérer ailleurs sur le territoire Israélien, les nombreuses milices armées et incontrôlées du Hamas et du Fatah déversaient des milliers de roquettes Qassam et de mortiers sur les villes et implantations limitrophes tuant, blessant et traumatisant des centaines d’Israéliens. Peu de médias européens en parlent.

Périodiquement, venant du territoire de Cisjordanie contrôlé par l’Olp et le Fatah de Mahmoud Abbas, des terroristes tuent des citoyens Israéliens, randonneurs, travailleurs ou officiers de police, s’infiltrant à travers les postes-frontières, dans les écoles, les supermarchés ou posant des bombes au bord des routes. La brigade al Aqsa, bras armé du Fatah, vient d’annoncer même que ce n’était que le début d’une offensive plus vaste. C’est donc la guerre ! Israël se défend par des attaques ciblées contre les responsables et leurs chefs instigateurs ou en limitant les échanges commerciaux, ne laissant passer que les convois humanitaires. Mais dans ces convois, le sucre est parfois remplacé par des explosifs.

Hier encore, le groupe humanitaire Zaka essayait de ressusciter une femme policier, sous le feu des terroristes du Fatah. C’est donc bien la guerre qui continue. Une guerre certes asymétrique, mais qui est constante, n’ayant aucune limite dans sa portée, ni dans son ampleur, et qui n’obéit qu’aux règles de la violence et de la haine viscérale, cherchant à éliminer l’autre ou au mieux à l’inciter à quitter les lieux.

Dans leur partialité constante, les médias européens parlent rarement de la terreur palestinienne visant les Israéliens, les victimes étant toujours du même côté, même s’il s’agit de mises en scène de crises humanitaires montées par les Palestiniens (2).

Il est vrai qu’il est entré dans le subconscient de l’Européen de la rue que l’arabe est toujours une victime et que l’Israélien est l’"agresseur". Les spécialistes devraient élucider cette perversion de la pensée (3).

La situation est analogue en Colombie où les terroristes du Farc sont encensés parce qu’ils ont enfin libéré deux otages. Ils l’ont fait pour se faire valoir et faire valoir un de leurs fans, le président du Vénézuela Ugo Chavez, mais, en même temps, ils ont pris en otage 6 nouvelles victimes innocentes. Et là les médias se taisent. Car "la pensée dominante, politiquement correcte et perverse" des médias, considère que les guerilleros terroristes sont des héros, victimes d’un pouvoir colombien abusif qui ne fait rien pour libérer les otages. C’est ce que répète inlassablement et d’une voix nasillarde la très "médiatique" fille de l’otage Ingrid Bettancourt.

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Notes

(1) Ehoud Olmert pourrait être visé par le rapport appelé Winograd. Cette enquête sur les responsabilités de la 2ème guerre du Liban ayant tardé à être divulguée, a surtout comme enjeu la stabilité politique d’Israël. Rappelons qu’en dehors des annonces d’objectifs qui n’ont jamais été atteints, lors des 2 derniers jours de la 2ème guerre du Liban, Ehoud Olmert a pris des décisions malheureuses qui ont coûté la vie à 33 soldats.

Le rapport définitif de la commission Winograd devait en toute logique censurer le 1er ministre, mais des "tractations" de dernière minute ont fait en sorte que le rapport final est plus nuancé à l’égard du 1er ministre. Or l’opinion publique ne l’entend pas de cette oreille et la cote d’Olmert est au plus bas (quelques %), alors qu’Abraham Burg ex-président de la Knesset, qui s’est exilé à Paris parce qu’il considère qu’Israël est "un état nazi et raté", vient d’encenser Ehoud Olmert comme étant le meilleur 1er ministre d’Israël depuis 30 ans....

Plutôt que de vouloir survivre coûte que coûte, "en arrosant les uns et les autres" et en risquant un schisme dans la société, Ehoud Olmert devrait organiser des élections en 2008, mais il ne le fera pas.

(2) Des journalistes Palestiniens ont déclaré le 23 janvier 2008, qu’à au moins deux reprises, le Hamas avait mis en scène des "blackout" pour mettre fin aux sanctions économiques contre la bande de Gaza. Dans un cas, des journalistes invités à couvrir une réunion du Hamas, présidée par le Premier ministre Ismaël Haniyeh, ont été surpris de découvrir celui-ci avec ses ministres, assis autour d’une table sur laquelle on avait allumé des bougies. La pièce était plongée dans l’obscurité. Dans l’autre cas, les journalistes ont découvert les députés du Hamas rassemblés dans une salle mise en scène de la même manière. Les journalistes ont déclaré qu’il n’y avait pas besoin de bougies, les réunions ayant lieu en pleine journée. Les responsables du Hamas avaient tout simplement tiré les rideaux.

(3) "Israël est le seul endroit au monde qui fournit de l’électricité à des organisations terroristes qui lui lancent des roquettes. La vie des Palestiniens dans la bande de Gaza n’est pas facile en raison du terrorisme qui y règne, et ceci doit être clair comme de l’eau de roche : le Hamas peut changer la vie de la population gazaouie en un rien de temps, s’il cesse son terrorisme" - Tsipi Livni, ministre des Affaires étrangères, 21 janvier 2008


Nouveau livre d'Albert Soued - Quand le Moyen-Orient verra-t-il la lumière ?

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 15:11
Pierre-Alain Pralong, secrétaire général en entreprise – Nous voici bientôt à cheval sur 2007-2008. Commençons par l’outil de travail : Internet. Quel bilan pour leblogdrzz et pour monde-info ?
  
Miguel Garroté, rédacteur responsable monde-info – C’est le choix d’Internet après des années de presse écrite. D’une part, les sites et les blogues Internet, sont devenus, le dernier espace, de liberté sans conditions. D’autre part, les sites et les blogues Internet, sont devenus, le cinquième pouvoir. Cela, plus personne ne le conteste. En outre, les sites et les blogues Internet, peuvent, comme les agences de presse, diffuser, des informations instantanées, en temps réel.
  
  
Pierre-Alain Pralong – Qui s’informe aujourd’hui sur les sites et les blogues Internet ?
  
Miguel Garroté – De plus en plus de personnes, y compris des politiciens de haut rang, des journalistes, des écrivains, des attachés de presse, des directeurs de la communication et des universitaires, ont recours aux sites et aux blogues, pour s’informer. De plus en plus de personnes ont recours aux sites et aux blogues Internet, parce que le quatrième pouvoir, à savoir les médias, la presse écrite, la radio et la télévision, exercent, presque tous, l’autocensure, au nom du politiquement correct et de la pensée unique. Il y a vingt ans, Louis Pauwels, alors Rédacteur en Chef du Figaro Magazine, s’inquiétait, déjà, de la dictature croissante de la pensée unique. Les sites et les blogues sont la réponse actuelle à cette dictature anesthésiante de l’esprit.
  
  
Pierre-Alain Pralong – Concrètement, comment se déroule le passage de la presse écrite à la presse internaute ?
  
Miguel Garroté – J’ai téléchargé, en avril de cette année, monde-info, sur Internet, après avoir exercé, le même métier, pendant de nombreuses années, dans la presse écrite, y compris avec la formule de la Lettre d’Information (Newsletter). Quelques mois après la transformation, de la Lettre monde-info, en un blog monde-info sur Internet, j’ai été sollicité, toujours pour écrire, par divers supports du net, sur lesquels on peut me lire aujourd’hui. Ainsi, outre mon propre blog, http://monde-info.blogspot.com , je publie, pour ainsi dire quotidiennement, sur http://leblogdrzz.over-blog.com , sur http://rebelles.info et sur http://juif.org . De façon plus occasionnelle, je publie sur d’autres supports Internet, tels que par exemple http://www.upjf.org/ , http://www.nuitdorient.com/ et http://www.surlautrerive.com/ .
  
  
Pierre-Alain Pralong – Quel est le point commun entre ces sites et blogues ?
  
Miguel Garroté – Le point commun, des sites et blogues, sur lesquels j’écris, c’est, entre autre, la prise de conscience, que le terrorisme islamique et divers régimes musulmans, poursuivent une guerre mondiale, contre la société libre, de culture judéo-chrétienne ; et que la société libre, de culture judéo-chrétienne, a le droit et le devoir, de résister, à cette guerre mondiale, que poursuivent, contre elle, le terrorisme islamique et divers régimes musulmans.
  
  
Pierre-Alain Pralong – Tu as véritablement pris pied dans http://leblogdrzz.over-blog.com, un blog néoconservateur qui compte, en moyenne, 1'500 lecteurs par jour provenant de dizaines de pays. Pourquoi être entré dans leblogdrzz ?
  
bush-4.jpgMiguel Garroté – Parce que je suis attaché à un idéal, ne transigeant pas, sur les valeurs judéo-chrétiennes ; un idéal qui demande, au moins, le respect de ces valeurs, dans une économie libre de marché ; dans une société libre et démocratique. Dans l’amitié avec les USA et dans le soutient à Israël. Parce que je ne veux pas, que les générations futures, se retrouvent, un jour, dans une société protectionniste, nationaliste, fermée et policée. Le patriotisme oui. Le nationalisme craintif non. A l’époque de Ronald Reagan, premier président américain néoconservateur, je suis sorti du gauchisme OLPique, mais j’étais, encore, sous l’influence, de l’antiaméricanisme et de l’antisionisme, véhiculés par les médias. En 2007, j’ai réalisé, mieux vaut tard que jamais, que ce que Reagan proposait jadis ; et que Bush tente de maintenir vivant aujourd’hui, c’est, justement, ce en quoi je crois, depuis longtemps. Il se trouve qu’en termes politiques, on nomme cela le conservatisme ou le néoconservatisme. C’est ni l’UMP ni le Front National. C’est entre les deux. En Europe, c’est politiquement très incorrect, de s’afficher conservateur ou néoconservateur. Néanmoins, j’ai pris pied dans leblogdrzz, un blog néoconservateur. Et je ne le regrette pas le moins du monde. Au contraire, j’en suis très heureux.
  
  
Pierre-Alain Pralong – Quid de l’Eglise catholique en 2007-2008 ?
  
Miguel Garroté – Catholique veut dire universel, c’est à dire, attaché à Dieu qui s'étend à tout, qui s'étend partout. Je rappelle ici que j’ai vécu, tant à la maison qu’à l’école et à l’université, dans l’athéisme anticlérical jusqu’à l’âge de 27 ans. Je me suis converti à Jérusalem, en 1983, sans faire exprès, non pas lors d’un pèlerinage, mais lors d’un voyage en relation avec mon activité. Pour moi, le catholicisme, en 2007-2008, se vit, dans une attitude, à la fois ouverte sur les autres ; et transparente sur nos convictions. Les catholiques d’aujourd’hui, nous ne sommes pas en position de force. Nous avons peu de pouvoir temporel. Alors contentons-nous d’être des témoins, pas des prosélytes agressifs. Le monde va mal. Il a besoin d’unité. Si nous voulons de l’œcuménisme, je propose de continuer avec les Juifs. Plutôt que de nous planter avec les musulmans, dans de creux bavardages, au cours desquels, est soigneusement évité, le vrai problème : l’islam radical et intolérant, source de dictatures et de terrorismes. Je note, qu’à aucun moment, Benoît XVI, n’a formulé, une mise en garde, concernant la lutte contre le régime iranien. Il parle de paix tout en condamnant la guerre islamique. Pour ceux qui savent décortiquer les déclarations vaticanes, c’est un signe, que le pape actuel, est très conscient, du péril islamique. Peut-être grâce aux suites de sa conférence à Ratisbonne.
  
  
Pierre-alain Pralong – Quelles sont tes relations avec les sites et blogues catholiques ?
  
Miguel Garroté – Leblogdrzz est un blog néoconservateur, catholique et ami d’Israël. Jusque là, mes relations, en termes de blogues et de sites, sont – évidemment – excellentes. En revanche, je suis catastrophé, par la plupart des blogues et sites catholiques français. La plupart des blogues et sites catholiques français, critiquent ou ignorent, le catholicisme philo-sioniste. Alors que le catholicisme philo-sioniste, est dans la filiation, de Charles Péguy et de Jacques Maritain, deux catholiques philosémites français. La plupart des blogues et sites catholiques français, critiquent ou ignorent, les conservateurs et les néoconservateurs. Ils les critiquent ou les ignorent, sous le prétexte idiot, que le conservatisme, serait, disent-ils, une invention du siècle des lumières. J’appelle cela « être à côté de la plaque ». Nous sommes bientôt en 2008. Le principal adversaire, c’est l’islamisme terroriste. Et voilà que, dans un pays avec 40 milliards d’euros de déficit et 1'000 milliards d’euros de dettes, on se masturbe intellectuellement, pour savoir, si c’est catholique ou pas catholique, d’être conservateur ou néoconservateur. Quand on a la maison qui part en miettes, on commence par s’allier aux plus proches, pour rebâtir la maison. On ne s’enferme pas, dans un catholicisme, intello-franchouillard et anachronique, qui prône le « nous sommes les seuls qui savent », dans l’opposition et la contestation permanentes. Entre la nostalgie de l’Ancien régime et le rêve d’un Ordre Nouveau, ceux qui croient tout savoir ont surtout l’art de se planter. J’espère, pour cette France que j’aime, un meilleur discernement en 2008 qu’en 2007.
  
  
bagin-1.jpgPierre-Alain Pralong – Venons-en au point le plus sensible. Monde-info, leblogdrzz, rebelles.info et juif.org publient, entre autre, des articles « sionistes ». Peux-tu, encore une fois, nous expliquer ce que cela signifie, selon toi, être juif sioniste et être catholique philo-sioniste ?
  
Miguel Garroté – But of course… Pour moi, sioniste et philo-sioniste, c’est tout simplement, reconnaître aux Juifs, le droit, d’avoir un Etat juif. Il y a des dizaines d’Etats musulmans et des dizaines d’Etats islamiques qui se définissent comme tels. Ils se proclament ouvertement Etat musulman ou Etat islamique. Et ces mêmes Etats, refusent, la simple idée, d’un seul et unique petit Etat juif. La Palestine historique est grande. La Jordanie, Etat artificiel peuplé à 70% de Palestiniens, la Jordanie, partie intégrante de la Palestine historique, constitue le seul Etat palestinien viable. L’invention selon laquelle la Judée-Samarie (« Cisjordanie ») doit devenir un Etat palestinien est un piège et une imposture. Cela ne fonctionnera jamais. Israël sans la Judée-Samarie, c’est un Etat juif dont les frontières ne sont pas réellement défendables. Inversement, la Judée-Samarie est trop petite pour devenir (en plus au cœur d’Israël), un Etat palestinien.
  
  
1501iranb.jpgPierre-Alain Pralong – Pourquoi cette conviction que l’Iran est actuellement la menace numéro un ?
  
Miguel Garroté – L’Iran, malgré le stupide rapport NIE (agglomérat compilé par treize agences américaines de renseignement incapables de se mettre d’accord), rapport sur lequel je me suis déjà prononcé, l’Iran, disais-je, dispose de missiles de longue portée et l’Iran dispose d’uranium enrichi. L’Iran est en mesure de fabriquer, aujourd’hui même, une « bombe sale ». L’Agence Internationale de l’Energie Atomique le sait. Les services secrets britanniques le savent. Les services secrets français le savent. Les services secrets israéliens le savent. Et même les services de renseignements américains, y compris la très nulle CIA, le savent. L’Iran est une théocratie intégriste. Son discours est génocidaire. L’Iran finance le Hezbollah, divers éléments du Hamas et divers éléments en Judée-Samarie (« Cisjordanie »). L’Iran finance divers éléments en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs. Il y a trois pays très dangereux pour l’équilibre mondial : l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Mais le plus tentaculaire et le plus menaçant des trois, c’est actuellement l’Iran. Mes amis et moi avons consacré, une bonne partie de l’année 2007, à le démontrer, sources fiables et vérifiables à l’appui.
  
  
Pierre-Alain Pralong – Après tous ces sujets, souvent inquiétants, quel est ton message de fin d’année, pour les lectrices et les lecteurs de leblogdrzz et de monde-info notamment ?
  
cervin.jpgMiguel Garroté – Oui, je sais, tout le monde, aimerai, une note positive, pour conclure. C’est humain. Primo, je constate, que l’Irak, n’est plus soumis, à l’enfer, des attentats suicides quotidiens. Pour un pays, dont l’ancien chef, Saddam Hussein, avait fait périr, sous une forme ou sous une autre, 3 millions de citoyens, c’est évidemment très réjouissant. Secundo, je constate, qu’en Israël, tant l’opposition, que la population et l’armée, sont déterminés, à ne pas laisser l’Iran, concrétiser, ses projets génocidaires nucléarisés. Tertio, je constate, que la victoire, de la gôche, aux USA, n’est pas acquise, peut s’en faut. Quarto, je constate, que ni Sarkozy ni Kouchner, ont renoncé, à l’amitié franco-américaine ; et à la lutte commune contre l’Iran. Quinto, je constate, qu’en Europe, y compris en France, le conservatisme et le néoconservatisme, progressent, malgré l’antiaméricanisme ambiant. L’année 2008, pourrait être, l’année, de la victoire, des Républicains, aux élections présidentielles américaines. L’année 2008, pourrait être, la dernière année de survie, des mollahs intégristes, qui sévissent, à Téhéran, depuis 1979. J’affirme que le cinquième pouvoir, le net, doit, de ces faits-là, poursuivre son travail. A mes amis Juifs et Chrétiens, pratiquants et non pratiquants, croyants et non croyants, à drzz et son équipe, à David Bescond, à l’équipe de juif.org, à Menahem Macina, à Albert Soued, à Ofek, à l’équipe Pralong, à Mgr Joseph Roduit, aux Pères Nicolas Michel Amman, Jean-Marie Baptiste Cettou et Gérald Void, à Sr. Marie-Christine et Sr. Séraphim, à Vincent Pellegrinni, à tous les autres et à toutes les autres – je ne peux pas citer chacune et chacun – je souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année. Que l’espérance et le courage nous habitent tout au long de l’année 2008.


UNE PLATEFORME COMMUNE SUR L'ESSENTIEL

  
La répression soft, les menaces de mort et la censure qui cache son nom, sont devenus, tous les trois, des crimes légitimés. Mais personne ne nous fera taire. Ci-dessous, je tente de dégager, une plateforme commune sur l’essentiel, à partir d’un certain nombre de textes et d’auteurs, dont je partage les analyses et les idées. Je reprendrai plus en détail, ce thème important, de la plateforme commune sur l’essentiel, dans un prochain article.
  
Carte-2-copie-5.JPG1- Le mensonge fait office de vérité
Ci-après, deux citations qui démontrent le mensonge sur l'Iran ayant soi-disant suspendu son programme nucléaire militaire. « l'Iran viole effectivement, depuis longtemps, le TNP (traité de non-prolifération). Les Iraniens, s'ils décidaient d'aller au plus vite, auraient actuellement besoin d'au moins un an, plus probablement de deux, pour disposer d'une quantité de combustible suffisante pour se doter d'une arme nucléaire » (L'Express du 22/08/2005, Bruno Tertrais, Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique ; propos recueillis par Dominique Lagarde).
  
« L’élément central du rapport, contenu dans sa première ligne, affirme: ‘Nous estimons avec une grande certitude que Téhéran a suspendu son programme d’armement nucléaire au printemps 2003’. D’autres analystes – John Bolton, Patrick Clawson, Valerie Lincy and Gary Milhollin, Caroline Glick, Claudia Rossett, Michael Rubin et Gerald Steinberg – ont disséqué et réfuté avec adresse cette parodie médiocre et scandaleuse de propagande politicienne, de sorte que je n’ai pas à revenir ici sur ces aspects. En outre, des membres importants du Congrès ne sont ‘pas convaincus’ par les conclusions des auteurs du rapport. Les dirigeants français et allemands lui ont opposé une rebuffade, de même que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord; et même l’Agence internationale de l’énergie atomique a émis des doutes. Les services de renseignement britanniques pensent que leurs collègues américains ont été menés en bateau et les experts israéliens se montrent choqués et déçus » (Daniel Pipes 12 décembre 2007).
  
2- Il faut le travail des idées
« Pour être un Blair, il faut qu’il y ait eu, auparavant, une Thatcher pour accomplir les tâches les plus âpres. Dois-je ajouter, et ce sera ma façon de trouver des circonstances atténuantes à Sarkozy que, pour qu’il y ait eu Thatcher au Royaume-Uni, puis Reagan aux États-Unis, il a fallu qu’il y ait auparavant le travail des idées, celui des Think Tanks. La France est un pays où ceux qui font le travail des idées et qui ne sont ni socialistes ni étatistes ont le plus grand mal à se faire entendre. Il en résulte des débats souvent hémiplégiques, et une incompréhension du monde et de l’économie. Tant que rien ne se modifiera en ce domaine, les changements politiques auront des destins de feuilles mortes en fin d’automne, et l’avancée vers le crépuscule sera striée d’apparences de sursauts, juste d’apparences » (« Juste des apparences de sursauts », Guy Millière, Les 4 vérités hebdo, mardi 27 novembre 2007).
  
3- Prévenir la guerre civile
« La République doit reprendre pied dans ces lieux surarmés, laissés aux trafiquants et aux prêcheurs radicaux. Il est ahurissant de voir que même les journalistes y courent des risques réservés jusqu’alors aux grands reporters dans des zones de combats. La police doit y avoir sa place, voire l’armée (…) L’apparition de fusils de chasse et de pistolets à grenailles lors de ces derniers affrontements est d’autant plus préoccupante que nombre de cités recèlent des armes de combat. Les utiliser demain serait un acte de guerre civile » (« La France en morceaux », Ivan Rioufol, Le Figaro, vendredi 30 novembre 2007).
  
4- Notre résistance
« Un éditeur m’a commandé, voici un peu plus de deux ans, un ouvrage sur le conflit du Proche-Orient. Au moment de la parution, cet éditeur a reçu des menaces parfois graves. J’ai moi-même été menacé, de mort, par égorgement quelquefois. J’ai pu, grâce à des correspondants se cachant sous divers pseudonymes, enrichir mes connaissances dans le domaine de l’antisémitisme islamique (…) Il est des sujets désormais tabous en France, qu’on ne peut plus aborder sauf à risquer l’ostracisme, la marginalisation, voire sa propre vie. Il existe en ce pays une forme de totalitarisme occulte qui pose des glissières à l’intérieur desquelles se situe la pensée acceptable et tolérable. Ce qui a été graduellement considéré comme inacceptable et intolérable, ces dernières années, ce ne sont pas des idées telles que le racisme ou l’antisémitisme (...)  Non, ce qui est inacceptable, c’est de ne pas participer à l’hystérie collective vis-à-vis des dirigeants démocratiquement élus de la plus puissante démocratie du monde, et de dire que ces dirigeants parlent et agissent en faveur des droits de la personne humaine (…) Ce qui est inacceptable est de dire la vérité sur le Proche-Orient, sur l’Irak, sur Israël surtout. On me dit que cela va changer : j’attends de voir. En attendant, je n’accepte pas une censure consensuelle et qui ne dit pas son nom (...) J’ai appelé ce livre qui a failli ne pas paraître ‘Houdna’(1), parce que c’est un mot arabe qui veut dire 'trêve' (...) Il y a des 'trêves', mais il n’y a pas de paix (...) Nous sommes dans une guerre planétaire dont l’épicentre est au Proche-Orient ». (Guy Millière pour Les 4 Vérités hebdo le 12 décembre 2007).
  
5- Nous ne sommes pas seuls
Pour continuer la résistance au « totalitarisme occulte » et à la « la censure consensuelle »,paris-liberte-eiffel.jpg selon les deux excellentes formules de Guy Millière, nous devons lire et citer, outre les auteurs mentionnés dans cet article, à savoir, je les nomme encore une fois : Bruno Tertrais (Fondation pour la recherche stratégique), Daniel Pipes, Yvan Rioufol (Le Figaro), Guy Millière (Les 4 vérités hebdo), John Bolton, Patrick Clawson, Valerie Lincy, Gary Milhollin, Caroline Glick, Claudia Rossett, Michael Rubin et Gerald Steinberg. Outre ceux-là, écrivais-je, nous devons lire, relire et citer, aussi, Charles Péguy, Jacques Maritain, David Bescond (rebelles.info), Claude Moniquet (ESISC), Alexandre del Valle, Laurent Murawiec (MENA), Michel Gurfinkiel et Maurice Dantec et pourquoi pas...Gélim Téroga (2).
  
      (1)   ‘Houdna’ est disponible pour le prix de 11 euros sur le site des éditions Underbahn : www.underbahn.net.
  
(2) "Dieu est-il dépressif ?", Editions St-Joseph, février 2007. 8 euros.
Diffusion:
 miguel.garrote@yahoo.fr


LE LIBAN N'EXISTE PAS POUR L'INSTANT


Mardi 11 décembre 2007
Miguel Garroté, journaliste
  
Dans un article, publié dans la Jewish World Review (1), édition du 30 novembre, Caroline Glick, qui est aussi, rédacteur en chef adjoint du Jerusalem Post d’une part ; et membre senior pour le Moyen Orient du Center for Security Policy (Centre pour la Politique de Sécurité) à Washington, d’autre part ; Caroline Glick donc, revient, longuement, sur la Conférence d’Annapolis. J’aimerais, reprendre et commenter, ci-après, l’essentiel de cet article, dont l’auteur, pose sur la table, avec courage, les vrais enjeux, à venir, pour Israël.
  
Le premier point, soulevé par Caroline Glick, est loin d’être anodin. Ce point, relate, les tribulations, de Madame Tzipi Livni, Ministre israélien des Affaires étrangères, lors de la Conférence d’Annapolis. En effet, à cette conférence, les services de Condi Rice ont séparé physiquement les Juifs et les Arabes. Lors de la principale assemblée de la conférence d’Annapolis, en accord avec les Saoudiens, les Américains ont interdit aux Israéliens d’entrer dans le hall par la même porte que les Arabes. Caroline Glick expose les faits : « A la réunion des ministres des affaires étrangères, la ministre Tzipi Livni interpella ses homologues arabes sur leur comportement discriminatoire. ‘Pourquoi personne ne veut-il me serrer la main ? Pourquoi personne ne veut-il être vu discutant avec moi ?’ demanda-t-elle ostensiblement. La ministre des affaires étrangères d’Israël humiliée ne reçut aucun soutien de son homologue américaine. La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, qui passa son enfance dans le Sud américain ségrégationniste, a pris le parti des Arabes. Bien qu’assez polie pour remarquer qu’elle ne soutient pas le massacre des Israéliens, elle ne fit pas mystère du fait que ses vraies sympathies penchent vers les Arabes racistes. Condi Rice le formula ainsi : ‘Je sais ce que c’est que d’entendre que vous ne pouvez pas aller sur une route ou à travers un point de contrôle parce que vous êtes un Palestinien. Je comprends le sentiment d’humiliation et d’impuissance’. Les remarques de Rice montrent clairement que pour la Secrétaire d’Etat, il n’y a pas de différence entre les Israéliens essayant de se défendre eux-mêmes contre une société palestinienne djihadiste qui soutient la destruction de l’Etat juif, et des Sudistes blancs intolérants qui opprimaient les Noirs américains du fait de la couleur de leur peau. Il est vrai qu’Israël a des problèmes de sécurité, mais en ce qui concerne Rice, les Palestiniens sont les victimes innocentes. Ce sont ceux qui sont discriminés et humiliés, pas Livni, qui a été obligée – par Rice – d’entrer à la conférence par la porte de service », conclut Caroline Glick.
  
Certes, quelques médias, ont relaté, avec sobriété, les mêmes faits, mais sans éprouver le moins du monde le besoin de s’en indigner. J’imagine, les mêmes médias, si c’était Israël, qui avait imposé, l’apartheid, aux Arabes, durant la Conférence d’Annapolis.
  
Le deuxième point soulevé par Caroline Glick porte sur le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Caroline Glick écrit : « A Annapolis, les USA se sont joints aux Arabes pour attribuer à Israël la part du lion du blâme pour l’absence de paix entre Israël et les Palestiniens. Mais vous n'entendrez pas cela de la bouche d’Olmert, qui œuvre sans cesse à cacher ce qui est arrivé là-bas. Olmert cache la vérité parce que sa stabilité politique repose entre les mains des partenaires ‘faucons’ de sa coalition, Yisrael Beiteinou (parti de la droite patriotique) et le Shas (parti patriotique des Juifs pieux). En fait, le gouvernement Olmert a fait des concessions massives. La déclaration conjointe Israël - OLP à Annapolis contient une promesse associée «de propager une culture de paix et de non-violence ; de s’opposer au terrorisme et à sa provocation, qu’il soit commis par des Palestiniens ou des Israéliens. Bien qu’Olmert, Lieberman et Yishai aient négligé l’acceptation de l’équivalence morale avec les djihadistes palestiniens comme une concession rhétorique sans signification, la décision du gouvernement est pleine d’implications politiques et légales. La rencontre sans précédent de l’ambassadeur des USA Richard Jones cette semaine, avec la présidente de la Cour Suprême d’Israël Dorit Beinisch a montré clairement que les USA exigent que les Cours israéliennes interprètent le droit d’une manière préjudiciable, de façon à diaboliser les opposants israéliens à un Etat  palestinien, et à l’épuration ethnique des Juifs de Judée et de Samarie. Leur rencontre a aussi donné le signal que les USA attendent d’Israël qu’il traite les activités de construction légales par les Juifs de Judée et de Samarie, et même dans de quartiers de Jérusalem, comme des actes criminels. Puisque le gouvernement Olmert a accepté qu’Israël est moralement indifférencié de l’Autorité palestinienne, il est difficile de prévoir qu’il empêchera la criminalisation de ses opposants politiques. Dorénavant, les Israéliens qui s’opposent aux décisions du gouvernement Olmert peuvent s’attendre à être traités comme les équivalents moraux des terroristes palestiniens".
  
Sur les chances de voir aboutir la paix, Caroline Glick rappelle que « dans le passé, ‘la substance du processus de paix’, pour l’administration Clinton, était de signer des accords de paix. Ce n’était pas de s’assurer que les Palestiniens soient vraiment intéressés à vivre en paix avec Israël. Quand Rice a déclaré qu' ‘un échec n’est pas une option’ dans le processus de paix à venir, elle a fait savoir clairement qu’il en est de même pour l’administration Bush aujourd’hui. Elle veut un accord. Que les Palestiniens veuillent sérieusement la paix ou non n’est pas son affaire ».
  
« Sur Jérusalem », écrit Caroline Glick, « le fait est qu’Israël a donné son accord pour négocier le statut de sa capitale en acceptant de discuter toutes les questions importantes. Puisque les Américains veulent un Etat palestinien d’ici un an et qu’ils savent que le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas ne fera aucune concession sur Jérusalem, on peut s’attendre à ce qu’ils mettent la pression sur Israël pour accepter la position palestinienne ».
  
soldier.jpgQuant à moi, j’ajoute, pour conclure, qu’Israël est une démocratie. Que plus des deux tiers des Israéliens ne croient pas au miracle annapolique. Que plus de 90% des Israéliens désavouaient Olmert bien avant la Conférence d’Annapolis. Qu’il me paraît étrange que l’on s’obstine à parler de « paix » avant de mettre fin, aux trois guerres anti-israéliennes, menées depuis Gaza par le Hamas ; depuis la Judée Samarie par une dizaine de milices privées incontrôlables ; et depuis le Sud-Liban par la milice iranisée du Hezbollah. Je n’imagine aucune démocratie occidentale prête à lâcher du terrain face à la guerre de la terreur. Avant de parler d’autonomie basque, les Espagnols veulent détruire l’ETA. Avant de parler d’autonomie corse, les Français veulent détruire le FLNC. Mais Israël, avant d’en finir avec le Hezbollah, le Hamas et la dizaine de milices privées incontrôlables de Judée Samarie, Israël donc, doit lâcher cette même Judée Samarie et, en plus, une partie de sa capitale, Jérusalem. Parce qu’une Secrétaire d’Etat américaine, est, soudain, peinée, d’avoir subit, jadis, le racisme anti-black. C’est le sommet du blues.
  
MONDE-INFO.jpg
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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 15:05
L’Union européenne est un régime despotique

Milliere Guy - mercredi 09 janvier 2008

europe
Le despotisme éclairé a été une doctrine politique très en vogue au XVIIIe siècle, celui des Lumières. Il s’agissait de combiner l’absolutisme à la française et l’esprit de la Raison.

Parmi ses adeptes, Voltaire et Diderot. Des monarques comme Frédéric de Prusse et Catherine de Russie, l’on incarné. On pourrait croire à tord qu’il s’agit là d’un passé révolu. La construction européenne telle qu’elle s’opère depuis une soixantaine d’années a de nombreux liens de parenté avec le despotisme éclairé.
La démocratie n’y a jamais été la préoccupation majeure dès lors qu’elle a, sur le continent européen, pris souvent le visage de la démocratie absolue qui, faute de reconnaître la souveraineté du Droit, peut aisément, selon l’expression d’Edmund Burke, se changer en « tyrannie multipliée ». Le respect humble du Droit tel qu’il s’est défini chez John Locke n’y a pas été la préoccupation majeure non plus. L’idée que quelques esprits d’élite guidés par des principes sublimes pouvaient constituer une société rationnelle a, elle, été présente dès l’origine.

Il a été dit que l’Europe s’est bâtie sur des fondements économiques : c’est inexact. L’Europe s’est bâtie sur la volonté de quelques politiciens et technocrates d’éviter que se reproduisent les errements qui avaient par deux fois au vingtième siècle conduit les Européens au pire et au bord de l’autodestruction. Elle s’est bâtie selon les logiques de la « politique industrielle » et du pouvoir suprême de « ceux qui savent » et décident parce qu’ils sont censés savoir.
L’ère était aux trusts et à la planification indicatrice, et ces références ont été bien plus importantes que toute référence au libre marché. Le projet de traité proposé en 2005 avait pour objectif de parachever l’édifice. Bien qu’il ait été rejeté par les Français et les Néerlandais, et quand bien même il serait aujourd’hui encore rejeté par de nombreux peuples européens s’il était soumis à leurs votes, il fait son retour. Et conformément à la logique du despotisme éclairé, il est prévu que les peuples ne soient pas consultés.

Les Français sont ignorants ou désinformés en matière économique et ils ne comprennent rien à la mondialisation et à l’ère post-industrielle dans laquelle nous entrons. Mais on ne remédiera pas à cet état de fait en laissant régner l’ignorance et la désinformation et en prenant des décisions sans informer les gens. Une économie dynamique implique des choix faits en connaissance de cause par un maximum des acteurs concernés. On pourra me dire que pour « peser » économiquement et géopolitiquement, l’Europe a besoin d’être unie.
Je répondrai que ce qui compte économiquement est le dynamisme, que celui-ci se dessine à l’échelle planétaire et que, pour se dessiner, celui-ci a besoin de liberté, pas de technostructures. Quant à la géopolitique : une zone en déclin militaire, démographique et financier ne peut qu’être une zone de faiblesse et ne pourrait en sortir qu’en remédiant à ce déclin, ce qui passe par la liberté et l’esprit de responsabilité, pas par des réunions confinées de monarques plus ou moins relookés.

La prétention est de concurrencer les États-Unis : Vladimir Boukovski, dans son livre « L’Union européenne : une nouvelle URSS ? » paru voici quelques années, procédait à une comparaison plus appropriée. Les dirigeants européens se sont réunis en fin d’année 2007. Ils ont signé un texte illisible. Ils ont parlé d’« avancée », et convenu qu’il ne fallait pas demander leur avis aux simples mortels. Plus de 70 % des règles et lois qui prévalent des pays d’Europe viennent de Bruxelles. Le Parlement européen n’a aucun pouvoir. Le Conseil décide sans la moindre transparence et sans rendre de comptes à qui que ce soit.

La Commission exécute et rajoute des décisions et n’a de comptes à rendre qu’au Conseil. Il sera bientôt inutile de voter : les parlements nationaux ont, d’ores et déjà, moins de pouvoir que ceux de l’un des cinquante États des États-Unis par rapport au gouvernement fédéral américain qui, lui, a des comptes à rendre devant les électeurs.

Aucune des entreprises majeures de la nouvelle économie n’est née en Europe, mais qu’importe aux despotes. Partout ailleurs, on pense que l’Europe va devenir vieille, moins développée, islamisée ; mais qu’importe aux despotes. Oui, ils sont « éclairés » et ont des projets « grandioses ».



Le néo-communisme vert tue lui aussi

Milliere Guy - mercredi 02 janvier 2008

ecologie, rechauffement-climatique
En une ère où le néo-communisme vert ne cesse de faire des progrès et de disséminer sa propagande insidieuse dans les médias, il est utile de voir qu’il existe des antidotes.

J’ai déjà parlé ici du livre de Claude Allègre, « Ma vérité sur la planète » (Plon/Fayard), ou de l’ouvrage de Bjorn Lomborg, « L’écologiste sceptique ». Il est possible d’y rajouter l’excellent livre de Cécile Philippe, « C’est trop tard pour la terre » (J.-C. Lattès), ou encore : « Écologie la grande arnaque » (Albin Michel) de Christian Gérondeau, qui pose de bonnes questions telles : « Pourquoi dépenser chaque année des dizaines de milliards d’euros pour tenter de réduire nos émissions puisque celles-ci ne représentent guère plus de 1 % des émissions de la planète, tandis que la Chine met en service chaque semaine une centrale à charbon de grande puissance ? ». Ou encore : « Pourquoi couvrir notre pays d’éoliennes qui produisent du courant dont nous n’avons pas besoin ? ». La liste ne serait pas complète sans l’ouvrage de Jean de Kervasdoué, « Les prêcheurs d’apocalypse » (Plon), et les ouvrages parus en langue anglaise.

Et il est tout à fait intéressant (mais aussi consternant) de constater que si les scientifiques qu’indigne et que révolte l’asservissement d’éléments prélevés sur des discours vérifiables à des lubies grotesques, ce sont les lubies qui tiennent toujours le haut du pavé. Il est intéressant aussi de constater que, comme le communisme, le néo-communisme vert est radicalement antihumaniste, repose sur une multitude de coercitions destinées à tuer la liberté, mais recourt aussi à la falsification des faits, aux thèses catastrophistes, à la prolifération bureaucratique et, pour finir, à l’anathème et à la censure.

J’ai dit quelques mots concernant l’inepte « Grenelle de l’environnement » qui a permis à Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo de s’afficher au côté d’Al Gore, le nouveau prophète de la jet-set bien pensante.

Je me suis abstenu d’évoquer la grande réunion style Club-Med qui s’est tenue à Bali, et qui a permis à tout ce beau monde d’aller passer quelques jours d’hiver dans un paradis tropical aux frais des contribuables, et en invoquant l’excuse qu’ils ont fait cela « pour sauver la planète ».

Il est interdit de contredire !

J’ai constaté que les scientifiques scrupuleux qui ont voulu se rendre à cette réunion en à leurs frais ont été exclus et se sont vu interdire de parler. J’ai même constaté que certains d’entre eux avaient fait l’objet de menaces, comme s’il devenait criminel de ne pas être « Al Gorique ».

J’ai constaté que dans de nombreux pays, dont la France, la lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations Unies par ces scientifiques n’avait pas été publiée par la presse (j’ai mis le texte sur le site de l’Institut Turgot). Je m’attends à ce que cela empire.
Voici une trentaine d’années, le communisme rouge tuait des humains par centaines de milliers, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des adeptes inconditionnels dans le monde développé. De nos jours, le néo-communisme vert a des adeptes dans le monde développé qui sont souvent des défroqués du communisme rouge. Comme lui, il tue chez les pauvres, et ses victimes sont déjà nombreuses : morts de malaria assassinés par ceux qui ont fait interdire le DDT, morts d’intoxications alimentaires ou de malnutrition là où les moyens modernes de conservation des aliments n’ont pas pénétré et risquent de ne jamais pénétrer, morts de maladies pulmonaires là où on se chauffe en brûlant n’importe quoi.

On redécouvrira un jour que l’innovation technologique sauve des vies et que les dogmes obscurantistes sont criminels. Combien de temps, et de destructions faudra-t-il encore ?

Si je n’étais pessimiste, je verrais une lueur d’espoir dans le fait que les données climatiques actuelles indiquent plutôt une tendance au refroidissement. Mais je ne doute pas qu’il se trouvera quelques abrutis sans scrupules et bien rémunérés pour dire que s’il fait globalement plus froid, c’est un signe supplémentaire du réchauffement global.

Pour ces gens, tout s’explique par le réchauffement global : tout et le contraire de tout, bien sûr.
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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 23:46
Qu’est ce que le sionisme ?

Le sionisme est un mouvement politique incluant de nombreuses nuances et différentes factions, les différents commentateurs ont offert des définitions du sionisme variées en fonction de leurs objectifs. Il ne sont pas tous historiquement ou idéologiquement précis et ils font des généralisations.

Le "sionisme" a plusieurs significations différentes:

1. Une idéologie - l'idéologie sioniste soutient que le peuple juif est un peuple comme les autre et qu’il devrait se rassembler dans un seul pays. Le sionisme était identique aux mouvements de libération nationaux italiens et allemands du dix-neuvième siècle. Le terme "sionisme" a été apparemment inventé en 1891 par le publiciste autrichien Nathan Birnbaum, pour décrire cette nouvelle idéologie, il a été employé aussi à posteriori pour décrire les premiers efforts et idées visant à faire retourner les juifs vers leur patrie d’origine sur la base de différentes raisons. Le sionisme est une idéologie qui concerne aussi les chrétiens évangéliques voulant que le peuple juif retourne en Israël afin d'accélérer l’avènement de Jésus Christ. 

2. Un terme précis -  le terme "sionisme" a été apparemment inventé en 1891 par le publiciste autrichien Nathan Birnbaum, pour décrire la nouvelle idéologie.  Il est également employé pour décrire n'importe qui croyant que les juifs devraient retourner vers leur patrie antique.

3. Un mouvement politique - le mouvement sioniste a été fondé par Théodore Herzl en 1897, incorporant les idées de premiers penseurs comme celles de l'organisation de l’Hovevei Tziyon ("les amoureux de Zion"). 

 

Une définition de sionisme - voici une définition de l'idéologie sioniste qui est historiquement correcte et n'exclue aucune tendance sioniste ni ne fait pas du sionisme la "propriété" d'une faction politique particulière :

 

Le sionisme est le mouvement national de renaissance des juifs. Il soutient que les juifs sont un peuple et ont donc le droit à leur auto-détermination dans leur propre foyer national. Il vise à fixer et à soutenir un foyer national légalement reconnu pour les juifs dans leur patrie d’origine et à lancer et stimuler une renaissance de la vie, de la culture et de la langue nationale juive. 

Qu’est ce qui n'est pas du sionisme ?

Tous ce que le mouvement sioniste a accompli ou ce que les sionistes font ou disent n’est pas nécessairement du sionisme

Ce n’est pas uniquement une histoire d’état - le sionisme n'était pas, historiquement et officiellement un mouvement pour créer "un état juif." Le premier congrès sioniste à Bâle, Suisse, dans 1897 décrète :

Le sionisme cherche à établir un foyer légal pour le peuple juif en Palestine.

Les sionistes ont donc cherché l’accord des gouvernements pour établir un foyer national sous leur protection. Beaucoup ont pensé que les objectifs du programme de Bâle ont été réalisés avec la déclaration de Balfour de 1917 ainsi que le mandat pour la Palestine accordés par les Anglais en 1922. Cependant, les Anglais ont par la suite renoncé à leur obligation du mandat pour soutenant un foyer juif. En 1942, en opposition à la politique britannique, les résolutions de la conférence de Biltmore ont pour but de créer un état juif en Palestine. Ce fut dans un certain sens forcé par les circonstances mais ce n'était pas le but original du sionisme.

Ce n’est pas uniquement une histoire de religion - il y a beaucoup de Sionistes religieux et les premiers partisans du retour à Sion au 19ème siècle étaient des rabbins. Cependant, les fondateurs du mouvement sioniste n'étaient pas religieux et le mouvement sioniste n'est ni religieux ni un retour "à la terre promise."

Ce n’est pas une histoire de frontières - le sionisme ne s’est jamais préoccupé de frontières. Quelques programmes développé par les sionistes ont envisagé un foyer juif hors de la Palestine,  des Sionistes ont envisagé un état Bi-national (le parti du Mapam), alors que d'autres (les "Révisionnistes") insistaient sur le fait que l'état juif devait être établi des deux côtés du fleuve de la Jordanie, dans l’intégralité du territoire du mandat britannique.

Ce n’est pas une histoire de prendre à certains ou d’en rejeter d'autres - bien que l'histoire du sionisme se soit rapidement mélangé avec les aspirations nationalistes arabes, le sionisme n'était pas au sujet de prendre la terre à  d'autres ou d'exclure les autres. Le projet "colonial" sioniste a visé à acheter la terre en Palestine, pour ne pas la conquérir par la force.

Ce n’est pas une histoire de militarisme - bien que l'histoire d'Israël et de l’implantation des juifs en Palestine ressemble souvent à une longue guerre avec des interruptions, tous les Sionistes n’étaient pas des militaristes. La plupart des Sionistes ont cru que leur cause triompherait par seule la force morale. Un des premiers Sioniste a écrit :

Nous ne posséderons jamais des canons, même si les non-juifs s’opposent toujours les uns aux autres. Par conséquent, nous ne pouvons pas juste s’implanter dans notre tranquillement et vivre et laisser vivre "
(Meir Dizengoff (écriture en tant que "Dromi") "la question d'ouvriers," Hatzvi, septembre 21, 22, 1909)

Êtes-vous un Sioniste ?

Chaque juif  doit décider de lui même s'il est sioniste.

Que vous apparteniez ou non à n'importe quelle organisation sioniste, que vous acceptiez ou non n'importe quelle définition "officielle" du sionisme,  si vous habitez en Israël ou projetez d’habiter en Israël, si vous croyez que les juifs sont un peuple et soutenez que les juifs ont droit à un foyer national, ou bien alors, si vous êtes prêt à agir pour cela même si c’est un défi, alors vous pouvez vous appeler un Sioniste, 

Les définitions du sionisme sur le Web

Voici quelques liens trouvé par Google et d'autres sources sur le Web pour les  définitions du sionisme.. Nous ne sommes pas responsables de la teneur idéologique ou de l'exactitude historique ou linguistique de ces définitions. 

Sionisme : mouvement national de libération du peuple juif désirant l'établissement de l'état de l'Israël et voyant l’établissement d’un état juif, sioniste, démocratique et sûr comme étant la volonté et la responsabilité du peuple juif pour sa continuité et son futur.

Les bases du sionisme sont :

1. L'unité du peuple juif, ses liens historiques à sa terre d’origine Eretz Yisraël et l’importance fondamentale de l’état d’Israël
et de Jérusalem sa capitale dans le vie de la nation. 

2. L’Aliyah vers l'Israël depuis tous les pays et une intégration parfaite de tous les immigrés à la société israélienne.

3. Renforcer Israël en tant qu'état juif, sioniste et démocratique et en faire une société exemplaire avec un caractère moral et spirituel spécifique, marqué par le respect mutuel de la diversité du peuple juif, enraciné dans la vision des prophètes, essayant d'obtenir la paix et contribuant à l’amélioration du monde.

4. Assurer le futur et la particularité du peuple juif par l’éducation juive, hébreu et sioniste, promouvoir et stimuler les valeurs spirituelles et culturelles avec l'hébreu enseigné comme langue nationale ;

5. Consolider l’entraide juive, défendre les droits des juifs en tant qu’individus et nation, représenter les intérêts sionistes nationaux du peuple juif et lutter contre toutes les manifestations anti-sémites ;

6. L’implantation dans le pays est  l’expression pratique du sionisme.

 

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Qu'est-ce que le sionisme ?

Il existe toutes sortes de définitions du sionisme et toutes sortes de sionistes : religieux, athées, socialistes, de droite, de gauche, d'extrême droite, etc. Il ne me semble pas utile d'entrer dans le détail de toutes les nuances ou des divergences qui les séparent. Il suffit d'indiquer que le sionisme est une forme de nationalisme, donc une idéologie qui repose sur une communauté d'intérêts imaginaire entre des individus appartenant à des classes sociales différentes. Le sionisme tente de mobiliser de façon totalement acritique le peuple juif (à l'échelle internationale) et les citoyens juifs d'Israël derrière le gouvernement de l'Etat qui s'est édifié au Moyen-Orient depuis 1948.
 

Existe-t-il un peuple juif ?

Pour les deux lecteurs de Socialist Worker, les Juifs seraient uniquement les pratiquants d'une religion, au même titre que les catholiques, les protestants, les hindouistes ou les bouddhistes et il n'existerait donc pas de peuple juif. Par conséquent les Juifs n'auraient aucun « droit » à un Etat, du moins c'est ce que leur lettre sous-entend. Effectivement, si l'on nie qu'il existe un peuple juif, et que ce peuple a éventuellement droit à une terre quelque part sur la planète, il est bien plus facile de « résoudre » le problème… sur le papier. Malheureusement pour nos doctrinaires bornés, il existe bien un peuple juif, et aujourd'hui un peuple et un Etat israéliens. On ne peut plus revenir en arrière. Mais il faut approfondir un peu le problème. Les marxistes défendent depuis toujours le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes comme une revendication démocratique qui pourrait éventuellement débloquer certaines situations inextricables. C'est ainsi, par exemple, que Trotsky envisagea un moment la possibilité que les Noirs américains créent leur propre Etat, face au racisme indécrottable des Blancs. Ou que, d'un autre côté, Marx s'opposa aux luttes de libération nationale de certains peuples d'Europe centrale car elles ne lui semblaient pas aller dans le « sens de l'Histoire ».

Aujourd'hui, on peut tirer le bilan de ces positions : les révolutionnaires socialistes n'ont eu aucune influence sur le développement des différentes luttes de libération nationale et le XXe siècle a vu apparaître de multiples nouveaux États indépendants. Apparemment ce processus de morcellement en États-nations n'est pas terminé, y compris au sein de la vieille Europe où les mouvements autonomistes prospèrent, de l'Ecosse au Pays Basque et à la Catalogne en passant par la Corse. Cette volonté de repli sur soi, ce besoin d'identité locale, régionale ou nationale s'est malheureusement avéré beaucoup plus fort que l'internationalisme prolétarien, la solidarité de classe entre les exploités.

On peut le regretter, dénoncer le nationalisme comme une impasse, mais comment fermer les yeux sur ce phénomène et s'étonner que le peuple juif ait voulu, lui aussi, avoir son Etat ? Rien n'exclut un jour de penser que les Roms, minorité anti-étatique s'il en est jusqu'à présent, réclament un jour, eux aussi, d'avoir un Etat-nation quelque part sur la planète. C'est donc dans ce cadre plus général qu'il faut situer la force du nationalisme juif, l'intérêt renouvelé de beaucoup de Juifs laïcs ou athées pour leur culture et leur religion, etc. A cette situation générale est venue s'ajouter l'élimination de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'Holocauste n'a pu que convaincre (définitivement ?) les Juifs qu'ils ne devaient compter que sur eux-mêmes et que leur seul moyen de ne pas se faire massacrer encore une fois était de faire bloc, d'appuyer la constitution d'un Etat disposant d'une puissance militaire imposante et de conclure toutes les alliances militaires ou économiques possibles, y compris avec les États les plus crapuleux. Le nationalisme des opprimés est-il moins nocif que le nationalisme des oppresseurs ?

Ce qui se cache derrière le soutien souvent acritique aux mouvements de libération nationale, c'est à la fois l'idée que le nationalisme des vieilles nations serait plus nocif que celui des jeunes nations, mais aussi que les luttes de libération nationale pourraient accélérer l'avènement d'une révolution socialiste. Cette analyse est totalement erronée.

Aucun mouvement de libération nationale victorieux dans les pays du tiers monde n'a débouché sur une révolution sociale. Quant à la domination coloniale ou impérialiste, elle a été remplacée par des dictatures implacables sur la classe ouvrière et les classes exploitées, de la Chine à l'Algérie en passant par Cuba. Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne fallait pas s'opposer aux guerres coloniales, mais cela fixe les limites du soutien que l'on peut apporter aux luttes de libération nationale et surtout aux organisations qui en prennent la tête, et aux illusions que font naître ces mouvements. En clair : soutenir le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes oui, porter les valises des futurs exploiteurs, non !

A moins que, à l'instar des tiers-mondistes indécrottables du Monde diplomatique, on veuille encenser des politiciens comme Nasser, Ben Bella, Torrijos, Chavez, Castro ou Noriega, en les parant de vertus socialistes ou anti-impérialistes que ceux-ci n'ont jamais eues.

Le sionisme est-il colonialiste ?

Oui. Israël est une colonie de peuplement dont l'évolution ressemble à celle des Etats-Unis, de l'Australie, voire, par certains côtés de l'Afrique du Sud. Cette dernière comparaison est cependant dangereuse car la situation des Palestiniens en Israël n'a, pour le moment, aucun rapport avec celle des Africains noirs en Afrique du Sud avant la fin de l'apartheid et qu'elle criminalise dangereusement non seulement le gouvernement mais tous les citoyens israéliens. Israël s'est construit sur l'expropriation violente des terres et des biens du peuple palestinien et ce processus ne s'est jamais arrêté. Le sionisme est-il impérialiste ?

Si l'on entend par là que l'Etat d'Israël a des visées expansionnistes, oui. Mais que dire alors de l'invasion du Koweit par l'Irak, du Liban par la Syrie, pour ne prendre que deux exemples dans la région ? Si l'on utilise le mot « impérialiste » dans le sens d'expansionniste, cela est vrai d'un nombre impressionnant d'États sur terre que les gauchistes ne passent pas leur temps à dénoncer à longueur de temps comme ils le font avec Israël. Mais les gauchistes emploient ce mot dans un autre sens également : ils considèrent qu'Israël serait un « valet de l'impérialisme américain ». Tout mouvement qui se réclame d'une idéologie nationale peut être amené à s'allier avec une ou plusieurs puissances dites impérialistes. C'est ce qu'ont fait le FNL algérien, le FLN vietnamien, tous les mouvements de guérilla d'Amérique latine et d'Afrique, l'Etat cubain, etc., avec l'impérialisme russe. C'est ce qu'ont fait les résistants afghans en acceptant l'aide américaine. Les gouvernements israéliens ont, eux, choisi l'impérialisme américain après avoir été directement aidés par les Soviétiques, au moment crucial de la création de l'Etat d'Israël, en 1948. Donc oui, l'Etat israélien a de fortes affinités avec les grandes puissantes impérialistes, mais cela ne fait pas de lui un impérialisme au sens économique et financier du terme. Ou en tout cas, il faudrait le démontrer, chiffres à l'appui, et ne pas se contenter d'invectives.

Le sionisme est-il raciste ?

Toute idéologie nationaliste peut, à un moment ou un autre, employer des arguments racistes. Et tout Etat national utilise à un moment ou un autre l'arme de la xénophobie ou du racisme. Le nationalisme, l'Etat et le racisme marchent parfois ensemble, parfois séparément mais il n'existe aucune incompatibilité majeure entre les trois. C'est d'ailleurs pourquoi les révolutionnaires sont favorables à la disparition des nations, des frontières et des États.

Donc, oui le sionisme a une dimension raciste potentielle, mais comme n'importe quelle autre idéologie nationale et nationaliste, y compris celle des Palestiniens, et pas davantage qu'une autre. Signalons d'ailleurs qu'au sein même d'Israël il existe de puissants préjugés racistes entre les Juifs eux-mêmes, préjugés dénoncés depuis des dizaines d'années par les Juifs orientaux ou éthiopiens, et sources de discriminations réelles en Israël.

Cependant, souligner constamment les tendances racistes du sionisme, tout en faisant l'impasse sur les tendances racistes des nationalistes palestiniens est extrêmement dangereux. L'utilisation systématique de cet argument est relativement nouvelle, comme l'a montré la conférence internationale de Durban sur le racisme où Israël fut condamné comme un Etat raciste par la majorité des présents. Ceux qui veulent absolument démontrer que le sionisme est une idéologie raciste jouent sur l'indignation morale qu'a suscitée l'Holocauste et essaient de la retourner contre Israël. Ce procédé est crapuleux car il aboutit, par touches successives, à faire un parallèle entre sionisme et nazisme. Et c'est justement ce que faisait Socialist Worker en comparant les Palestiniens de Jenine aux Juifs du ghetto de Varsovie et Socialisme en juxtaposant des photos de soldats nazis et israéliens. De telles comparaisons ne sont pas du tout innocentes, car elles constituent une des armes favorites des négationnistes et des antisémites qui veulent à tout prix montrer que les Juifs sont aussi racistes que les autres, voire davantage. Enfin, à force d'être banalisée, l'accusation de racisme devient une espèce de tarte à la crème qui lui enlève tout sérieux aux yeux de la majorité de la population, renforçant le nouveau credo des réactionnaires qui prêchent, sur le ton du bon sens, que tout le monde est raciste et que l'on ne pourrait rien y faire.

Un Etat ou deux États ?

Les lecteurs de Socialist Worker prônent la création d'un Etat qui regrouperait Juifs et Palestiniens. Leur position est incohérente. On ne peut pas à la fois prétendre que les Juifs ne seraient que les pratiquants d'une « religion », qu'ils occupent un territoire « étranger », que leur Etat est « raciste », « colonialiste » et fait le jeu de « l'impérialisme » et en même temps croire que les Juifs pourraient demain vivre sur le même territoire que les Palestiniens. Les lecteurs de Socialist Worker n'emploient même pas le terme d'Etat binational, ce qui est logique, puisqu'ils nient, du moins dans leurs lettres, qu'il existe un peuple juif et donc une nation juive.

Si les Juifs d'Israël sont les « pieds noirs » de la Palestine, ou bien une simple bande de religieux fanatiques ou illuminés, alors il faut en tirer la conclusion : ils doivent retourner dans les métropoles « impérialistes » d'où ils sont partis, comme c'est arrivé aux centaines de milliers de Français qui vivaient en Algérie ou aux Portugais qui habitaient l'Angola, le Mozambique ou la Guinée-Bissau. Rappelons que ce fut le credo de l'OLP pendant des dizaines d'années (cf. les déclarations de Choukeiry qui voulait « jeter les Juifs à la mer »), que son timide changement de position n'est que très récent (1988), et que c'est toujours la position des organisations terroristes comme le Hamas et le Djihad islamique qui posent des bombes en Israël.

Nos deux lecteurs le savent bien mais évitent soigneusement de poser le problème. Et pour rendre la situation encore plus inextricable, ils se réfugient derrière une résolution de l'ONU qui, si elle énonce un droit parfaitement juste, est inapplicable. On voit mal comment les 4 millions de Palestiniens de la Diaspora pourraient récupérer les terres et les maisons dont ils ont été expropriés ainsi que les emplois dont ils ont été privés. Où iraient les expropriateurs, c'est-à-dire les Israéliens ? Autant le versement d'une indemnisation semble raisonnable, autant le « droit au retour » est une aberration pour les Palestiniens - mais aussi pour les Juifs du monde entier.

Les Juifs ont constitué un Etat en s'appuyant sur la force, comme tous les peuples qui ont cherché à avoir un territoire à eux. La légende sioniste veut qu'ils soient arrivés dans une région inhabitée mais aujourd'hui même une partie des historiens israéliens ont démonté ce grossier mensonge. Les compromis auxquels il faudra bien arriver un jour seront forcément douloureux et injustes pour les deux parties. C'est pourquoi j'avais écrit à Socialist Worker que les Israéliens « n'occupaient pas un pays étranger » et que la situation était « plus complexe » qu'une occupation coloniale classique d'un lointain territoire. Les frontières de l'Etat d'Israël sont par nature extensibles puisqu'au départ ni cet Etat ni l'Etat de Palestine n'avaient d'existence reconnue et par conséquent de frontières claires.

Vu la situation actuelle, et l'idéologie nationaliste qui mobilise les deux peuples concernés, il semble impossible de concevoir que Palestiniens et Israéliens puissent vivre dans un même Etat. Il faudra donc bien deux États et non un seul.

L'Etat d'Israël fabrique-t-il de l'antisémitisme ?

Non, cette accusation est absurde. Ou bien seulement dans le sens où tous les États fabriquent de l'hostilité contre leurs ressortissants lorsque leurs armées commettent des actes criminels. L'intervention armée des Etats-Unis en Serbie, en Afghanistan, en Irak ou en Somalie fabrique de l'anti-américanisme : de nombreuses personnes, de toutes tendances politiques, méprisent globalement les Américains. Mais aussi on pourrait dire aussi que Chirac, en ce moment, suscite des réactions anti-françaises en Côte d'Ivoire ou que Mitterrand en a provoquées auparavant en Afrique et au Moyen-Orient.

C'est donc aux révolutionnaires de répéter inlassablement que l'on ne peut amalgamer les citoyens d'un Etat avec la politique de leur gouvernement et de faire connaître le combat des Israéliens qui s'opposent à leur gouvernement et luttent pour la paix, quitte à risquer la prison dans leur pays et à être considérés comme des traîtres par leurs compatriotes. Et c'est aux révolutionnaires d'expliquer les différences entre Israéliens (citoyens d'Israël), Juifs (membres du peuple juif) et juifs (pratiquants du judaïsme). Les crétins antisémites sont en fait mobilisés par leurs pulsions racistes et non par les actes criminels de l'armée israélienne.

Ce n'est pas l'Etat israélien qui fabrique l'antisémitisme, ce sont les antisémites eux-mêmes. La lutte contre l'antisémitisme a besoin d'explications sérieuses sur les origines du racisme pas de raisonnements tordus, à l'allure d'excuses.

L'État d'Israël va-t-il « nous » entraîner dans la guerre, voire dans une guerre mondiale ?

Cette façon de poser la question révèle une des principales raisons pour lesquelles le conflit israélo-palestinien suscite tant de passions en France, alors que cet affrontement, mineur par la taille des populations directement impliquées, demeure marginal et que d'autres conflits sont infiniment plus meurtriers sur la planète. Comme le disait la chanteuse Noa (par ailleurs fille d'Iztak Rabin), « En Israël, plus de gens meurent à cause des accidents de la route qu'à cause des attentats. » L'importance de l'affrontement israélo-palestinien se mesure plutôt à sa durée, au nombre de réfugiés et d'exilés concernés (plusieurs millions) et surtout à sa portée symbolique.

Beaucoup de gens ont l'impression que le monde occidental pourrait se trouver au bord du chaos ou en tout cas menacé par le terrorisme, à cause d'Israël (en clair à cause des Juifs). Le milliardaire Ben Laden les renforce dans cette vision en feignant de s'intéresser au sort des Palestiniens, c'est-à-dire en instrumentalisant leur situation, à l'instar de tous les dirigeants arabes. Mais, comme ils l'ont toujours fait, il les oubliera à la première occasion. L'absence de militants palestiniens dans les réseaux d'Al Qaida semble indiquer qu'ils ne sont guère dupes de la démagogie du personnage.

Traiter de la guerre à propos d'Israël, c'est toucher au problème de l'origine profonde des guerres. Même si cet État n'était pas né en 1948, les rivalités seraient très fortes dans cette région, qui connaît depuis l'effondrement de l'empire ottoman une situation d'instabilité géopolitique considérable. On le doit largement à l'action des grandes puissances impérialistes du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui ont cherché à se tailler des zones d'influence, à s'approprier des marchés et à contrôler les gisements de pétrole. La liquidation de toute puissance régionale et l'émiettement en États locaux plus ou moins artificiels favorisent les interventions extérieures et attisent les raisons de conflits internes. Ainsi, la guerre la plus grave dans la région, qui s'est produite indépendamment de l'existence d'Israël, a opposé l'Irak à l'Iran de 1980 à 1988. Elle a représenté pour les pays impliqués une saignée équivalente à celle causée par la première guerre mondiale en Europe. Tous les États occidentaux, ainsi que l'URSS, ont soutenu l'agression irakienne contre le régime islamiste iranien. L'État français y fut même cobelligérant, en prêtant des avions de guerre et des pilotes à l'Irak. Les attentats terroristes de 1986 furent d'ailleurs une conséquence du contentieux de l'État français avec l'État iranien, aggravé par la question d'un financement que les Français ne voulaient pas restituer. Qui dans ce pays a dénoncé cette désastreuse diplomatie ?

On peut admettre que l'existence d'Israël et sa dépendance économique totale vis-à-vis des États-Unis compliquent la situation, mais elles ne sont pas à l'origine des tensions multiples qui déchirent la région, bien que les dirigeants de Tel Aviv essaient d'en jouer. Ceux qui voudraient prendre Israël comme bouc émissaire, et voir en lui l'obstacle à la paix dans le monde, oublient les deux guerres mondiales, la guerre froide et toutes les guerres coloniales depuis un siècle. Pour poser la question autrement, Israël fait-il ou non partie du monde occidental ? Et si c'est bien le cas, ce fragment imbriqué au monde arabo-musulman peut-il aspirer le monde occidental dans un conflit avec l'ensemble de cette aire ? Quoi qu'il arrive, tout se passe comme si l'Europe avait tenté de résoudre son problème avec les Juifs sur le dos des Palestiniens. La responsabilité historique des Européens est donc encore plus lourde que celle des Américains. L'aggravation de la situation en Palestine n'est pas le produit d'un machiavélique cynisme chez quelques politiciens israéliens, ni de l'inconscience criminelle d'un Arafat. Ces gens-là prospèrent plutôt sur un terreau de problèmes inextricables que tous nos gouvernants ont tissé depuis un ou deux siècles. Comme nous persistons à les laisser en place, il n'y a aucune raison que les choses s'arrangent.

Le rassemblement des Juifs dans un Etat séparé constitue-t-il une démission devant l'antisémitisme ?

Non. Pendant quelques dizaines d'années, des centaines de milliers d'ouvriers et d'intellectuels juifs ont cru au socialisme, voire à la révolution sociale. Aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord et en Amérique latine, le mouvement ouvrier a compté de très nombreux militants et théoriciens juifs, athées et révolutionnaires, aussi bien dans les mouvements anarchistes que marxistes. Mais vu la passivité ou l'inefficacité du mouvement ouvrier international devant les persécutions et les massacres des Juifs notamment avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, on peut comprendre que la majorité des Juifs tirent un constat d'échec des tentatives d'une forte minorité d'entre eux de résoudre la prétendue « question juive » par une révolution socialiste. Le moins qu'on puisse dire est que l'Union soviétique, considérée comme un exemple par l'immense majorité des gens de gauche sur la planète pendant des décennies, n'a pu que servir de repoussoir, vu l'importance de l'antisémitisme dans ce pays et la façon dont les staliniens l'ont utilisé, y compris dans les démocraties populaires.

Ce que les gauchistes demandent aux Juifs c'est de leur faire confiance les yeux fermés, de croire que les petits groupuscules révolutionnaires, si jamais leurs idées s'emparaient des masses, ne commettraient pas les mêmes crimes et rendraient, pourquoi pas, l'humanité meilleure. C'est beaucoup demander, non ? Surtout lorsqu'on sait qu'une (petite) partie des négationnistes français vient des rangs de l'extrême gauche. Cette même extrême gauche n'hésite pas à défiler avec des groupes qui brandissent les drapeaux du Hamas et qui crient « Mort aux Juifs » dans les rues de Paris. Encore récemment, le samedi 12 octobre, un appel à manifester en « solidarité avec les Palestiniens », appel signé par des dizaines d'organisations d'extrême gauche et de gauche dénonçait justement la politique israélienne actuelle mais sans mentionner une seule fois les attentats terroristes qui ont fait des centaines de victimes en Israël. De plus, qui peut affirmer sérieusement que l'antisémitisme disparaîtrait dans un monde socialiste, si jamais celui-ci voit le jour ?

Enfin, il est faux de prétendre que l'Etat israélien ne combat pas l'antisémitisme. Au contraire, il ne fait que cela depuis 50 ans. Il mobilise toutes les énergies contre l'antisémitisme à l'échelle internationale. Que cette propagande ne fasse pas disparaître l'antisémitisme, c'est une évidence (mais quelle propagande le pourrait ?) ; qu'elle ait imposé des limites à son expression publique dans les pays démocratiques occidentaux est difficilement contestable.

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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 23:11


par Daniel Pipes
Jerusalem Post, 29 novembre
2007
VO: http://www.danielpipes.org/article/5149

Étonnamment, la combinaison entre les bases faussées de la rencontre d’Annapolis et la mollesse du premier ministre israélien Ehud Olmert («la paix est affaire de concession») a généré quelque chose d’utile. En effet, rompant avec ses prédécesseurs, Olmert a exigé avec vigueur que ses partenaires de négociation palestiniens acceptent l’existence permanente d’Israël en tant qu’État juif, suscitant ainsi une réaction révélatrice.

Olmert annonça le 11 novembre que si les Palestiniens ne reconnaissaient pas Israël comme «un État juif», les discussions d’Annapolis seraient stoppées. «Je n’ai pas l’intention de transiger d’une quelconque manière sur la question de l’État juif. Cela constituera une condition à notre reconnaissance d’un État palestinien.»

Il confirma cette position le lendemain, qualifiant la «reconnaissance d’Israël comme un État pour le peuple juif» de «point de départ à toutes les négociations. Nous n’entamerons aucun débat avec qui que ce soit sur le fait qu’Israël est un État pour le peuple juif.» Il releva aussi que les dirigeants palestiniens doivent «avoir la volonté de faire la paix avec Israël en tant qu’État Juif».

La mise en exergue de ce point a l’avantage d’attirer l’attention sur la question centrale du conflit israélo-arabe – le sionisme, le mouvement nationaliste juif, un aspect généralement ignoré dans le brouhaha des négociations. De fait, quasiment depuis la naissance de l’État, les pourparlers se sont concentrés sur la complexité de questions secondaires telles que les frontières, la disposition des troupes, le contrôle de l’armement et des armes, les lieux sacrés, les ressources naturelles, les droits d’établissement, la représentation diplomatique et les relations étrangères.

Les dirigeants palestiniens ont répliqué rapidement et sans équivoque à l’exigence d’Olmert:

  • Le Higher Arab Monitoring Committee de Nazareth décida à l’unanimité d’appeler l’Autorité palestinienne à ne pas reconnaître Israël comme un État juif.
  • Salam Fayad, le «premier ministre» de l’Autorité palestinienne: «Israël peut se définir comme il lui plaît, mais les Palestiniens ne le reconnaîtront pas comme État juif.»

  • Yasser Abed Rabbo, secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine: «Cette question n’est pas sur la table de négociation; elle est destinée à la consommation interne [israélienne].»
  • Ahmad Qurei, chef des négociateurs palestiniens: «Cette [exigence] est rejetée catégoriquement.»
  • Saeb Erekat, responsable des négociations de l’OLP: «Les Palestiniens ne reconnaîtront jamais l’identité juive d’Israël. (…) Il n’existe aucun pays dans le monde où les identités religieuse et nationale sont liées de cette manière.»

La généralisation d’Erekat est à la fois curieuse et révélatrice. Non seulement 56 États et l’OLP appartiennent à l’Organisation de la conférence islamique, mais la plupart d’entre eux, y compris l’OLP, font de la charia (la loi islamique) leur principale ou unique source de législation. L’Arabie Saoudite exige même que tous ses sujets soient musulmans.

En outre, le lien entre la religion et la nation n’est de loin pas l’apanage des pays musulmans. Comme le relève Jeff Jacoby, du Boston Globe, la loi argentine «charge le gouvernement de soutenir la foi catholique romaine. La reine Elizabeth II est le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre. Dans le royaume himalayen du Bhoutan, la constitution proclame que le Bouddhisme est l’‹héritage spirituel› de la nation. La deuxième partie de la constitution grecque déclare que ‹la religion dominante en Grèce est celle de l’Église orthodoxe orientale du Christ›.»

Pourquoi, donc, ce faux refus de principe de reconnaître Israël comme un État juif? Peut-être parce que l’OLP nourrit toujours l’intention d’éliminer Israël en tant qu’État juif, justement.

Je dis bien «éliminer» et non détruire. Oui, jusqu’à présent, l’antisionisme a essentiellement revêtu une forme militaire, du «jetez les Juifs à la mer» de Gamal Abdel Nasser à l’«Israël doit être rayé de la carte» de Mahmoud Ahmadinejad. Mais la puissance des Forces de défense israéliennes a poussé l’antisionisme vers une démarche plus subtile, qui consiste à accepter un État israélien puis à en démanteler le caractère juif. Les antisionistes envisagent plusieurs moyens d’y parvenir:

Démographie. Les Palestiniens pourraient submerger la population juive d’Israël, un objectif signalé par leur exigence d’un «droit au retour» et par leur «guerre des ventres».

Politique. Les citoyens arabes d’Israël rejettent toujours davantage la nature juive du pays et exigent qu’il devienne un État binational.

Terreur. Les quelque 100 attentats palestiniens hebdomadaires perpétrés entre septembre 2000 et septembre 2005 visaient à susciter le déclin économique, l’émigration et une politique d’apaisement en Israël.

Isolement. Toutes ces résolutions des Nations Unies, ces condamnations dans la presse et ces attaques sur les campus sont destinées à miner l’esprit sioniste.

La reconnaissance par les Arabes de la nature juive d’Israël doit revêtir une priorité diplomatique maximale. Les négociations devraient être stoppées et gelées jusqu’à que les Palestiniens acceptent formellement le sionisme puis mettent un terme à toutes leurs stratégies visant à éliminer Israël. D’ici-là, il n’y a rien à discuter.

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26 janvier 2008 6 26 /01 /janvier /2008 19:05
Armée en marche – stratégie suivra ?


Petraeus
Par Laurent Murawiec à Washington
© Metula News Agency








(...) Bush se tourna, au début de cette année, vers un officier qui n’est pas l’un de des généraux-bureaucrates, généraux-CNN, - généraux politiquement corrects -, mais un soldat pragmatique, qui a tiré les leçons des échecs (...) (en photo, le général Dave Petraeus)








La courbe d’apprentissage est lente et ardue. Les Etats-Unis, assoupis dans la vulgarité clintonienne des années 90, « dividendes de la paix », « fin de l’histoire », « c’est l’économie stupide », furent réveillés en sursaut le 11 septembre 2001. Nous avions gagné la Guerre froide, endormons-nous sur nos lauriers ! Vieillissants et détériorés, les structures institutionnelles, les cadres intellectuels, la vie politique, dataient, sans parler de l’arme de guerre et des services de renseignement, engraissés dans l’autosatisfaction. Le coup de tonnerre de Manhattan frappa un dormeur abasourdi.

 

Tous les pays et toutes les institutions connaissent ce genre de cycle. Mais la rapidité et l’efficacité du réveil et des réorganisations sont variables. Pendant la Grande Guerre, en France, on écarta tant de généraux, que la ville où l’on envoyait les officiers renvoyés, en attendant leur réaffectation, Limoges, accoucha d’un vocable nouveau : limoger. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’armée américaine congédia et destitua des généraux, colonels et autres officiers par centaines. En 1943, au lendemain de l’humiliante défaite subie à Kasserine, en Tunisie, première bataille contre Rommel, Eisenhower renvoya les généraux britanniques et américains qui avaient failli, et fit appel à l’impétueux George Patton, génie de l’audace et de l’offensive éclair, qui montra bientôt à Rommel que son mépris du soldat américain était fort mal placé. Les Américains apprirent vite.

 

Or, depuis le début de la bataille d’Irak, pas un officier général américain n’a été révoqué, comme si l’armée américaine n’était qu’une vulgaire fonction publique, protégée par des syndicats à la française et où la pérennité de l’emploi est sacro-sainte. Ceci, alors que les opérations ont révélé, chez les officiers généraux bien plus que dans les rangs inférieurs, de très graves carences. Pis, le summum de l’incompétence complaisante et prétentieuse, l’ancien patron de la CIA, George Tenet, aux responsabilités accablante dans la non prévention des attentats du 11 septembre, fut non seulement maintenu à son poste, mais quand il le quitta de son plein gré, il reçut, des mains mêmes du président, la Médaille de la Liberté, la plus haute décoration civile des Etats-Unis. C’est là un signe irréfutable d’une absence de capacité d’adaptation : on ne change pas institutions et doctrines en profondeur sans écarter les hommes qui en sont les porteurs. Leur maintien empêche précisément le changement.

 

Bush s’est largement entouré d’opposants à sa propre politique ou de sycophantes à la compétence douteuse. Au département d’Etat, Condoleezza Rice présente bien, mais ses options, celles du « réalisme », qui préfère toujours la stabilité à court terme, quel qu’en soit le prix, même si elle consiste à abandonner nos meilleurs amis et à pactiser avec nos pires ennemis, se situent aux antipodes des instincts politiques de Bush.

 

La liste est interminable - et je ne la répéterai pas ici - des opposants farouches qui sapent de l’intérieur la politique présidentielle, sans que Bush ne s’en offusque. La logique aurait voulu que Bush purge avec énergie les secteurs de l’Etat qui, non seulement refusaient d’appliquer sa politique, mais la sabotaient sans même s’en cacher – diplomatie, services de renseignement au premier chef -. Bush laissa faire, quand bien même ces opposants de l’intérieur affaiblissaient et dénaturaient sa politique. C’est dire que la courbe d’apprentissage est plombée par ceux qui savent déjà tout, mais à l’envers.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le grand patron du Pentagone, qu’il venait de faire construire, le général George Marshall, était d’une férocité sans concession quand il fallait faire sauter les officiers nuls. Ce n’est donc pas du tout le modèle suivi pendant la Deuxième Guerre mondiale qui est actuellement appliqué. Bush suit plutôt – alors qu’il aurait les moyens de s’en passer – le « modèle » que dut nolens volens adopter le président Lincoln pendant la Guerre civile de 1861-1865.

 

Lincoln avait été élu dans le cadre d’une élection triangulaire, c’est-à-dire sans majorité. Contesté au sein même de son cabinet et surveillé de près par un Congrès peu amène. Menacé, sur sa gauche, par les « abolitionnistes radicaux », insoucieux, au nom de leur objectif intransigeant, de maintenir une coalition capable de poursuivre la guerre. Sur sa droite, Lincoln se trouvait harcelé par ceux qui voulaient traiter avec les confédérés sécessionnistes – ce qui aurait irréparablement miné l’Union et maintenu l’esclavage sur son territoire –. Lincoln trouva, à Washington, un pays et des structures inadaptés à la situation nouvelle, celle de la guerre, dont les Sudistes avaient pris l’initiative. L’Armée de l’Union avait, peu auparavant, battu à plate couture l’armée mexicaine – mais elle faisait désormais face à une « vraie » armée, conduite par deux des génies stratégiques les plus éminents du siècle, Robert E. Lee et ‘Stonewall’ Jackson. Avec sagesse, ayant de loin dépassé toutes les limites d’âge, le commandant en chef des forces de l’Union, le général Winfield Scott, démissionna immédiatement, et Lincoln dut accepter la nomination du général George McClellan ; d’abord à la tête de la formation centrale des armées nordistes, l’ « Armée du Potomac », puis au poste de chef suprême.

 

McClellan, grand logisticien, n’avait pas son pareil pour former, préparer, doter et équiper une armée. En campagne, toutefois, il était timoré, hésitant, balourd. Face à un adversaire tel que Lee, féroce artiste de la guerre, il était l’ours maladroit et inepte. Une phrase de Lincoln est restée célèbre : « Si le général McClellan ne fait pas usage de l’Armée, peut-être pourrait-il me la prêter quelque temps ! ». C’est que le général tenait avant tout à préserver son armée, fût-ce au prix de l’inaction. Mais, populaire chez les soldats, fermement soutenu à Washington par tous ceux qui voulaient brider Lincoln, il fit preuve d’insubordination autant que d’incompétence : la guerre piétinait, les pertes s’amoncelaient – par dizaines de milliers. Il fallut à Lincoln plusieurs années pour s’en débarrasser et pour trouver « ses » généraux, ceux qui voulaient en découdre, vaincre et terminer la guerre : le général Ulysses S. Grant et le général William Tecumseh Sherman. L’un et l’autre avaient acquis leur puissance en s’illustrant au cours des opérations des années précédentes. Une fois libérés de la tutelle de McClellan, ils écrasèrent les forces confédérées, et la guerre prit fin sur la préservation de l’Union et l’abolition de l’esclavage.

 

Différence essentielle entre Bush et Lincoln, ce dernier savait qu’il devait se défaire des poids morts qui entravaient son action, alors que Bush semble attacher un grand prix à la conservation de boulets en tous genres à ses chevilles. Cependant, à bout de souffle, assiégé à Washington par les défaites politiques, déserté par un électorat qui est moins anti-guerre qu’anti-défaite, Bush se tourna, au début de cette année, vers un officier qui n’est pas l’un de des généraux-bureaucrates, généraux-CNN, - généraux politiquement corrects -, mais un soldat pragmatique, qui a tiré les leçons des échecs – y compris ceux de la stratégie Rumsfeld – et lancé une guerre contre-insurrectionnelle.

 

Comme on le sait depuis quelque mois, boostée par l’application du Surge, la stratégie montée par Dave Petraeus est efficace, et a réussi à renverser la vapeur. L’avantage tactique, l’initiative, sont désormais du côté des forces coalisées. C’est sur le terrain, en Irak, qu’a commencé le changement politique à Washington.

 

Bush a trouvé son général, comme Lincoln avait trouvé les siens. Le séjour à Washington  qu’achève le général Petraeus a renversé la vapeur, dans ce cratère bouillonnant qu’est la capitale fédérale. Alors que l’été devait être celui de l’offensive finale des Démocrates contre l’engagement en Irak, le rapport Petraeus a paralysé leur initiative, qui voulait imposer la retraite. La stratégie actuelle continuera au moins jusqu’au printemps et à l’été 2008. Ironisons : « All we are saying, is: Give War a Chance” (tout ce que nous disons, c’est : donnez une chance à la guerre. Ndlr).

 

Au cours des auditions, lors desquelles il a présenté son rapport-bilan sur les opérations en Irak, le général a confondu ses détracteurs démocrates, et il les a immobilisés. Al Qaida-Irak (AQI. Ndlr) est en pleine déconfiture ; l’alliance sunnite avec les forces américaines contre AQI s’accompagne d’une vigueur redoublée contre les assassins iranophiles du nervi chiite Muqtada al-Sadr. Les conditions d’une stabilisation des dessinent. Voilà qui a déstabilisé les capitulards du Congrès.

 

On est cependant encore loin du compte. Car les succès militaires doivent non seulement être prolongés par une reconstruction politique en Irak, mais aussi par un recadrage de la stratégie américaine : les troubles en Irak, la guérilla, les attaques, sont très largement orchestrés par l’Iran, par la Syrie, et par l’Arabie saoudite côté sunnite. Faute de mettre les points sur les « i » avec tous ces manants, les militaires américains font face à une tâche de Sisyphes. Or Bush oscille sans fin et continue d’appliquer, en partie, les désastreuses recommandations du « Groupe d’études Irak » de MM. James Baker et Lee Hamilton : afin d’acquérir les bonnes grâces des ennemis, Iran et Syrie, et Arabie, il importe de livrer le Liban à Damas, l’Irak à Téhéran et Israël aux Arabes en général. Cela devrait permettre de se retirer d’Irak – comme on s’était éjecté du Vietnam -. On cause avec les ennemis en espérant les amadouer. Tout en même temps, on serre la vis à l’Iran avec des mesures bancaires, financières et énergétiques, qui font très mal au régime des mollahs.

 

En un mot, on est en pleine incohérence politico stratégique. La courbe d’apprentissage est hésitante, à l’image des montagnes russes. Les succès militaires sont admirables. Ils ne pourront néanmoins être pérennisés que si le politique prend le relais. Or on est bien loin du compte : les « McClellan » sont toujours là, Grant et Sherman viennent tout juste d’arriver. « Armée en marche – stratégie suivra ? ».


Correction du tir ?

Par Laurent Murawiec à Washington

George Bush
© Metula News Agency







...mais la reprise victorieuse d’une offensive militaire et politique replacerait les cols bleus dans un sens favorable à Bush et à la guerre


 

Pour le leadership démocrate, dont le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, pour Madam Speaker, Nancy Pelosi, à la chambre des Représentants, pour les media, qui portent à gauche à concurrence de 90 pour cent, et pour les « classes baratineuses », qui font l’opinion, ou une bonne partie de celle-ci, la cause est entendue depuis longtemps : la guerre d’Irak se solde par une défaite dont il convient d’urgence de se dépêtrer. Peu leur chaut que l’Amérique perde, pour autant que Bush tombe. Si l’effondrement du Moyen-Orient doit être la rançon d’un retrait précipité des forces américaines, peu leur importe, tant que la politicaillerie intérieure peut suivre son cours. On a rarement vu une telle disproportion entre l’extraordinaire médiocrité des motifs et l’importance historique des conséquences. C’est pourquoi, collectivement, on n’hésite pas à révéler des secrets d’Etat qui affaiblissent l’effort de guerre, à priver les forces armées de moyens qui leur permettraient de mieux lutter, à entraver la collecte du renseignement en se servant du moindre prétexte, à harceler l’Administration sur le moindre détail, même au risque de faire trébucher les soldats sur le terrain.

 

Les candidats démocrates à l’investiture renchérissent l’un sur l’autre : il faut replier les troupes et les faire quitter l’Irak le plus vite possible ; demain matin, dit l’un, ce soir même, dit l’autre, tout de suite, surenchérit le troisième. L’enjeu de la vraie guerre a disparu, rien ne compte plus que gagner la guéguerre – politique – à Washington : et pour cela, il est urgent de perdre la vraie guerre.
 
Le djihad ? La terreur ? Le 11 septembre ? Tout cela disparaît de l’horizon dans la course à la reddition engagée à l’extrême-gauche, et reprise de proche en proche par le parti démocrate : ce sont les activistes carburant à l’idéologie qui font la différence dans les élections primaires ! Barak Obama, la jolie frimousse qui a percé sur la scène politique, taille des croupières à Hillary Clinton, qui fait, quant à elle, plus « establishment. ». Obama, dont la nullité en matière de politique étrangère vient de lui éclater au nez au cours de plusieurs débats des candidats, est le favori des extrémistes. Les autres prétendants s’alignent pour ne pas se faire siffler, quitte à devoir faire le grand écart quand il s’agira de s’adresser à l’électorat tout entier.
 
Il y a peu, le New York Times, la Pravda des anti-guerre, commandait un sondage d’où il ressortait qu’un nombre croissant d’Américains s’était remis à soutenir l’effort de guerre de l’administration Bush. N’en croyant pas ses yeux, ne voulant surtout pas en croire ses yeux, l’auguste quotidien de la gauche caviar faisait refaire le sondage : comment le vulgum pecus ose-t-il contredire les pontifes de l’Establishment ? Le deuxième sondage confirma, en tous points, le premier, infligeant un démenti sérieux à ceux qui savent tout toujours mieux que les autres. Comment expliquer ce retournement, au moins partiel, de l’opinion américaine ?
 
Il y a quelques mois, le président Bush a confié au général David Petraeus la tâche difficile de remettre l’ouvrage militaire sur le métier. Le général a changé le fusil américain d’épaule. Il a abandonné trois ans d’une stratégie faillie. En bref, au lieu de se barricader en attendant que les troupes irakiennes reprennent le flambeau, Petraeus a lancé une campagne classique de contre-insurrection ; les forces américaines sont allées au contact, par petits groupes, certes plus exposés et plus vulnérables, qui ont travaillé avec les forces de sécurité irakiennes. Elles ont recherché des alliances contre les forces d’al Qaïda en Irak, elles ont utilisé les forces tribales comme contrepoids aux terroristes étrangers qui se conduisaient comme en territoire conquis.
 
Les Sunnites irakiens n’acceptent pas le « Califat » décrété par les jihadis, et se sont retournés contre ces derniers. Les forces américaines se sont aussi attaquées, et fort brutalement, aux tueurs chiites, ceux du nervi Muqtada al-Sadr. En s’en prenant aux extrêmes, elles ont renforcé les forces plus modérées – avec un succès indiscutable. Des villes et des régions, hier zones interdites, sont aujourd’hui reconquises et pacifiées.
 





Le général David Petraeus,
l’homme qui fait tourner le vent, à Bagdad et… à Washington
 
Pour faire tout cela, Petraeus a obtenu un renfort substantiel de troupes, baptisé the Surge, (la montée en puissance). Les victoires de l’armée américaine gênent les véhéments discours des Démocrates et la contestation des media, tous consacrés à prêcher la défaite ; et démentent la validité de la pseudo stratégie prêchée par les « réalistes » républicains, James Baker et compagnie, qui croient niaisement pouvoir compter sur la bonne volonté de l’Iran, de la Syrie et de l’Arabie saoudite pour aider l’Amérique en Irak. Ou qui sont prêts à tout pour avoir le calme au Moyen-Orient, y compris à le solder, « tant qu’on a le pétrole. ». C’est ce à quoi s’affaire depuis des mois Mlle Condoleezza Rice, qui réinvente la roue chaque fois qu’elle a enfourche un vélo. Alors que les partisans de la défaite poussaient à la barre pour qu’on se rue vers la porte de sortie, Petraeus a pris la voie contraire. « Elle est ardue mais elle est prometteuse », disait-il il y a seulement quelques jours.
 
D’étranges volte-face commencent à changer la physionomie du rapport à la guerre d’Irak à Washington. Ainsi, deux experts, bien connus pour leur opposition traditionnelle à la guerre, des Démocrates insoupçonnables – Michael O’Hanlon, de la Brookings Institution, un institut de recherche situé au centre gauche, et Ken Pollack, qui fut responsable du Moyen-Orient à la Maison Blanche de Clinton – sont rentrés d’un voyage d’étude en Irak avec un message neuf : la Surge fonctionne, elle est en train de retourner la situation militaire à notre profit sur le terrain. Leur article paru dans le New York Times a secoué les cocotiers du Landernau fédéral. L’important sénateur démocrate Richard Durbin, du Michigan, a concédé que la Surge avait un impact militaire important. D’autres voix démocrates se sont fait entendre sur la même fréquence. La surprise est considérable.
 
En Irak même, où de puissantes forces tribales se sont ralliées à la stratégie de Petraeus – pour éviter d’être mangées toutes crues, soit par les tueurs d’al Qaïda, soit par les meurtriers alliés de l’Iran – les prodromes d’un réalignement stratégique sont là, vulnérables mais réels.
 
C’est également pour des motifs en tous points pragmatiques que se dégage un mouvement chez les Démocrates, qui refuse de laisser faire du parti le porte-drapeau de la défaite : certains se souviennent que le triomphe de l’extrême-gauche du parti, en 1972, qui fit de l’ultra pacifiste George McGovern le candidat démocrate à la présidentielle, leur fit non seulement cadeau d’une déroute électorale, mais leur valut, parenthèse Carter refermée, trois mandats républicains successifs à la Maison Blanche. Une victoire pacifiste chez les Démocrates garantirait une série de triomphes républicains aux élections prochaines. Car l’électorat démocrate n’est pas circonscrit aux gauchistes bon teint de San Francisco ; ainsi, les cols bleus, qui avaient rallié le drapeau de Ronald Reagan, avaient durablement déserté le parti démocrate. Une bonne partie de l’électorat démocrate est conservateur et patriote. Il avait largement approuvé le renversement de Saddam Hussein. La conduite défectueuse des opérations l’a, depuis, braqué contre Bush, mais la reprise victorieuse d’une offensive militaire et politique le replacerait dans un sens favorable à Bush et à la guerre.
 
C’est à cet électorat démocrate-conservateur que s’adresse le sénateur démocrate du Connecticut Joe Lieberman, ferme soutien de la guerre contre les jihadis ; pour être réélu au Sénat, alors qu’il avait été blackboulé par les activistes gauchistes de son Etat, Lieberman s’est présenté sous l’étiquette « indépendant ». En novembre dernier, les électeurs lui ont réservé un triomphe, faisant de lui l’homme-pivot du Sénat.
 
La course aux gauchistes, qui a dominé le positionnement démocrate depuis plusieurs années, a reçu récemment plusieurs coups d’arrêt. Pour peu que la stratégie du général Petraeus continue de marquer des points, la donne changera plus encore dans les mois qui viennent. Les dés avaient été jetés, ils changent de trajectoire en plein vol.    
 
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