Cyber-Résistance : « Pouvoir total, c'est-à-dire corruption totale. »
Êtes-vous un Libertarien ?
Le diagramme de Nolan
Si les grands partis politiques vous déçoivent, c’est souvent parce que :
- Les progressistes (partis de gauche) soutiennent des idées à caractère égalitaristes et constructivistes. Une société basée sur la sécurité économique des personnes, assurée par l’État et militent pour un contrôle de toutes les fonctions économiques. Ils font confiance à l'État pour redistribuer massivement des richesses qu'ils n'ont pas produites, dans une solidarité publique entretenue par l’impôt. Ils entravent la liberté d'entreprendre ; défendent une fiscalité confiscatoire et contre-productive. Ils sont convaincus que la valeur politique au-dessus de tout est l'égalité matérielle de tous.
- Les conservateurs (partis de droite) soutiennent des idées à caractère traditionalistes et moralistes ; sont convaincus que la santé d’une société est déterminée par une certaine autorité et militent pour une sûreté contre les activités libertaires. Les conservateurs considèrent qu’une société juste est une société sans vices. Ils entravent la liberté de choix, de vivre sa vie selon ses propres convictions. Ils sont convaincus qu'il existe des dangers latents contre lesquels l'État doit absolument nous protéger ; sont conservateurs socialement et défendent trop souvent la pénalisation de la morale.
Si en plus vous partagez certaines des idées suivantes :
- La liberté individuelle fait partie des valeurs suprêmes à défendre ; nous devons rester vigilants aux tentatives naturelles des gouvernants à accroître leurs pouvoirs et prérogatives - la plupart du temps au détriment de nos libertés. [1]
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- Cette liberté doit être économique & sociétale . Il n'est pas du ressort de l'État de confisquer le fruit de notre travail ; de taxer la production ou l'épargne ; de défendre pénalement des consensus d'opinion ; de criminaliser la consommation de certaines molécules ou le téléchargement de certains fichiers ; de nous dire qui nous pouvons fréquenter, ou ce que nous devons apprendre ; de nous surveiller, identifier, filmer, ficher, enregistrer, répertorier. Surtout si c'est pour nous protéger.
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- Un pouvoir politique décentralisé est préférable à un pouvoir centralisé, la concentration du pouvoir est source de corruption, de répression de et de nationalisme. La professionnalisation de la politique est nuisible aux libertés individuelles : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument ». [2]
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- L’égalité devant la loi est pour vous une valeur fondamentale. Toute société civile est basée, en premier lieu sur une combinaison d'individus agissant de concert et de façon consentante. Un gouvernement n'est utile que dans le cas spécifique d'assurer que les individus traitent leurs affaires exclusivement de façon volontaire.
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- Que la seule morale valable pour vous est le libre arbitre et qu'un vice n'est point un crime.
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- L’État n’a pas à connaître nos secrets, qu’ils soient privés ou professionnels. La détention préventive, moralement indéfendable, ne devrait être mise en œuvre que dans des cas extrêmes où la présence du condamné au procès ne peut-être assurée autrement.
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- Une contribution volontaire est un mal nécessaire à la survie d'un gouvernement. Une taxation est une spoliation.
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- La redistribution contrainte des richesses est destructrice de celles-ci. Ainsi, un système qui s’appuierait sur une redistribution des richesses ne pourrait, à terme, que détruire toutes richesses.
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- La politique ne devrait s'occuper ni de la façon dont les gens s'occupent de leurs affaires, ni de comment ils vivent. Elle ne devrait s'assurer que d'une juste et honnête défense des droits et de la vie. [3]
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- Et qu’aucun individu ni groupe d’individus n’ait le droit d’agresser quelqu’un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété. On peut appeler cela « axiome de non-agression ». [4]
Si vous vous reconnaissez dans ces idées, c’est que vous êtes un libéral dit « classique ». En référence à son attachement aux idées classiques du libéralisme. Les héritiers de ces libéraux sont appelés « libertariens ». [5]
Le mot « libertarien » commence à être utilisé, car le terme « libéral » désigne aujourd’hui des choses très différentes. Comme par exemple :
- Aux États-Unis, les « liberals » sont principalement des « progressistes », à gauche de l'échiquier politique. Ils défendent un État fédéral tentaculaire, une taxation élevée, un percepteur omniprésent (IRS) et une redistribution planifiée massive de richesses (Medicare, Medicaid, etc.). Cet interventionnisme économique et cette concentration de pouvoirs créent inévitablement une corruption endémique, qui profite principalement aux établis et aux oligopoles, qui décourage la production et l’épargne. Les « liberals » américains sont en revanche libéraux socialement (pro-choix, laïques, contre la peine de mort, etc.).
- En Europe, les partis dits « libéraux » sont souvent infectés d'idées rigoristes et nationalistes, voire racistes. Les libertés individuelles ne font plus partie de leurs priorités. Ils soutiennent l’État fort : police sécuritaire pléthorique, sécurité sociale, dépenses publiques illimités, etc. Bien qu'ils soutiennent des idées économiques libérales ; ils proposent encore trop souvent des contraintes régulatrices, qui élèvent les barrières d'entrée et appauvrissent les entreprises au profit de corporations et de cartels. Finalement, par ignorance ou par intérêts personnels, ils se satisfont de la planification de l’économie.
Le libéralisme qu’on dit « classique » est celui qui défend le mérite et l'action humaine comme moteur de liberté, de responsabilité et de prospérité.
Le libéral classique défend :
Une théorie économique rationnelle, hostiles aux théories économiques douteuses des corporatistes, des socialistes et de Keynes.
Une économie basée sur les principes du libre marché, encourageant l'investissement, le travail et l'épargne - plutôt que l'endettement et la consommation.
Une approche monétaire impliquant une réduction du pouvoir absolu des banquiers centraux, qui agissent comme des planificateurs et provoquent crise après crise.
Le libre échange et la libre circulation des personnes, des capitaux et des biens.
La neutralité diplomatique.
L'État de droit, c'est-à-dire basée sur la stricte égalité de chaque personne devant la justice.
Ce qu’on nomme le « laissez-faire », c'est-à-dire la non-intervention de l'économie politique dans la vie privée des gens.
Pour le libéral classique, le rôle de l’État doit se limiter à :
Protection des Droits et libertés, ainsi que l’intégrité physique et la propriété des individus ; contre la criminalité et la fraude. Défense du territoire contre les agressions extérieures avec efficience et diplomatie.
Les libéraux débattent de nombreux détails sur ces points, en particulier de définir quelles sont les rares prérogatives qui doivent êtres cédées à l’État. Ils sont toutefois en désaccords sur d’importantes choses :
Les libéraux classiques, conservateurs et de gauches ne sont certainement pas anarchistes : Ils sont démocrates et humanistes. Pour eux l’absence d’un gouvernement est destructeur de liberté, car personne ne doit lui-même défendre son intégrité physique ou sa propriété. Ce qui serait synonyme de « loi de la jungle » ou « loi du plus fort ». Contradictoire du principe de liberté.
Les agoristes et les libertariens peuvent êtres anarchistes, pour eux il existe une contradiction interne dans la fonction même du gouvernement. Car si le gouvernement protège la population, qui protège la population du gouvernement ? L’état est ainsi l’incarnation même du pire monopole qui soit : celui de la violence. [6]
Le libéral de gauche est favorable à une allocation universelle, qui serait indistinctement donnée à quiconque afin d’assurer des « conditions de départ » équitables à chacun.
Le libéral conservateur intègre une dimension nationaliste et morale au libéralisme classique.
Si vous vous sentez désormais libertarien, alors sachez que vous appartenez à un courant philosophique qui existe depuis l'Antiquité. Qui a toujours apporté innovation et indépendance lorsqu’il a été promu. Que cette application n’a jamais été complète et que ce ne sont que les quelques rares parties qui l’ont été qui ont permis toutes les avancées que nous connaissons aujourd’hui.
La question se pose alors : pourquoi ces évolutions ne sont-elles pas plus communément formulées et appliquées ?
Pour la simple raison que le fait de défendre publiquement tous ces principes entraîne des critiques d’égoïsme par la gauche et d’utopisme par la droite. Car les progressistes se voient comme ayant le monopole de la vertu et les conservateurs le monopole de la morale.
Il existe pourtant des secteurs, dans le monde, qui se distinguent particulièrement. Car ils sont la démonstration du genre d’abondance de croissance que le libéralisme apporte. Ces puissances sont la Suisse ; certains états américains [7] comme le New Hampshire ; Hong-Kong ; etc. Les principes et les idées présentées précédemment y sont communément acceptés et appliquées.
Incontestablement, la majorité des discussions politiques d’aujourd’hui et dans le monde combinent futilité et démagogie. Nous sommes en face d’un consensus « étatiste » mondial [8], où la gauche veut un État fort pour administrer l'économie et la droite un État fort pour décider de ce que doivent êtres nos valeurs. Un État minimal , garant de liberté et de prospérité, a été oublié des deux côtés.
A ce stade, il est adéquat de proposer une nouvelle définition du « spectre » politique. Un régime politique devrait être considéré en plusieurs échelles. Car il est certain que les conservateurs et les progressistes se trouvent à l’opposé l’un de l’autre. Néanmoins ils peuvent être plus ou moins étatistes : C'est ainsi qu’apparaissent les trois dimensions ! [9]
On compte donc, à la base, tous les totalitarismes. Comme la nomocratie islamique, le communisme et le fascisme : dans tous les cas, la présence de l’État est totale ; une classe de privilégiés est libre et à tout pouvoir, là où une autre classe de serviteurs n’existe que pour servir les idéaux de la première.
Au sommet, c’est l’absence d’État : l’anarchisme au sens strict, le « Libertarianisme ». [10] Au milieu, on trouve l’État de droit : le pouvoir et les devoirs de l’État sont strictement limités par la constitution. Le but de cette loi est de garantir l'égalité de tous devant elle et d’assurer la sécurité et la liberté.
La Révolution Libertarienne s'oppose aux sociétés démocratiques totalitaires, le refus de tout pouvoir est la voie vers l’émancipation de la civilisation.
[1] Le jusnaturalisme est une doctrine philosophique et juridique fondée sur le concept de droit naturel.
[2] Cf. Lord Acton.
[3] Il n'y a qu'un seul droit fondamental (tous les autres sont ses conséquences ou corollaires) : le droit d'un homme à sa propre vie. La vie est un processus d'action qui s'auto-génère et s'auto-entretient ; le droit à la vie signifie le droit de s'engager dans un tel processus, c'est-à-dire la liberté de prendre toutes les actions requises par la nature d'un être rationnel pour la conservation, le développement, l'accomplissement et la jouissance de sa propre vie. Telle est la signification du droit à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur. (Ayn Rand, La vertu d'égoïsme)
[4] Murray Rothbard, Le Manifeste libertarien, 1973
[5] Le Gadsden Flag et sa devise libertarienne « Ne me marche pas dessus » figurent parmi l'imagerie révolutionnaire de la guerre d'indépendance reprise par les partisans du mouvement Tea Party.
[6] « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. » — Benjamin Franklin
[7] Le Free State Project (Projet d'État libre) est une invitation aux libéraux et aux libertariens à se regrouper dans l'État du New Hampshire (États-Unis) afin d'obtenir une puissance politique suffisante pour imposer par le vote leur choix politique et économique. L'objectif est de minimiser l'État et de développer de façon optimale la philosophie libérale.
[8] Votre système est une guerre civile légale, où les hommes se constituent en groupes antagonistes et se battent entre eux pour s’emparer de la machine à fabriquer les lois, laquelle leur sert à écraser leurs rivaux jusqu’à ce qu’un autre gang s’en empare à son tour pour les évincer, le tout dans une protestation perpétuelle d’attachement au bien non spécifié d’un public non précisé. (Ayn Rand, Atlas Shrugged, Discours de John Galt)
[9] Le diagramme de Nolan est un échiquier politique qui permet de se représenter sur une échelle du positionnement de partis ou mouvements politiques. Il a été élaboré par le libertarien David Nolan. Ce diagramme montre ce qu'il considère comme les « libertés économiques » (comme le niveau des impôts, le marché libre et la libre entreprise) sur l'axe des abscisses, et les « libertés individuelles » (liberté de circulation, laïcité, libre possession de son corps qui regroupe la légalisation des drogues, l'avortement, l'euthanasie,...) sur l'axe des ordonnées.
Ceci place l'aile gauche en haut à gauche de ce diagramme, l'aile droite en bas à droite, les libertariens en haut à droite, et en bas à gauche les totalitaristes (d'extrême-gauche comme d'extrême droite). Ces derniers furent regroupés par Nolan sous l'appellation de populistes pour leur tendance à s'appuyer sur le « petit peuple », toutefois cela ne recoupe pas l'usage récent du terme populiste pour désigner des programmes économiquement très libéraux. L'axe droite/gauche est donc représenté par une diagonale traversant le diagramme du coin supérieur gauche au coin inférieur droit.
[10] La panarchie est une théorie politique prônant la libre concurrence de tous les systèmes politiques.
Selon cette définition, le monde tout entier est en train de se diriger dangereusement vers la gauche. La crise financière qui sévit en est une conséquence, une illustration, et un accélérateur (pour l’instant). C’est de ce thème que le manifeste Néo-Libertarien traitera.
Chapitre 1 – Notre condition actuelle: l’étatisme
Chapitre 2 – Notre objectif: l’agorisme
Chapitre 3 – Notre moyen: la contre-économie
Chapitre 4 – Notre stratégie: la Révolution
Chapitre 5 – Nos tactiques: Action !