Entretien de David Benhamou (1) avec Miguel Garroté (2)
David Benhamou – Pensez-vous que la négation de la shoah est une liberté d'expression ou un délit raciste ?
Miguel Garroté – Ce n’est pas une question de liberté d’expression. C’est une question de conscience. Il y a eu et il y a encore des génocides. Il y a eu le génocide arménien. Il y a le génocide du Darfour. Sur une échelle plus grande et sur une période plus longue, il y a eu les 100 millions de victimes du communisme dans le monde entre 1917 et 1992. Cependant, il demeure ce que j’appelle l’exception de la shoah. Et en conscience, je ne peux pas tolérer la négation de cette exception qu’est la shoah. Parce que, justement, c’est une question de conscience et non pas une question de liberté d’expression. Pourquoi, en conscience, dis-je qu’il y a l’exception de la shoah ? C’est très simple. Certes, il y a eu et il y a encore des génocides. Certes, le communisme a fait plus de victimes que le national-socialisme. Mais il y a une particularité unique qui est propre à la shoah. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que dans des pays de culture judéo-chrétienne le peuple choisi par Dieu a fait l’objet de déportations et d’exterminations minutieuses, planifiées jusque dans les moindres détails logistiques et administratifs. Des Allemands et des collaborateurs ont organisé cette monstruosité en terre judéo-chrétienne avec la même discipline et la même sérénité que s’il s’agissait des bêtes contaminées, de bovins atteints de la maladie de la vache folle ou de poules atteintes de la grippe aviaire. Après cette monstruosité, ces mêmes Allemands et ces mêmes collaborateurs ont déclaré à leurs juges, qu’ils avaient simplement obéi aux ordres et qu’ils n’avaient pas eu le choix. En ma qualité de catholique et en ma qualité de journaliste, j’ose affirmer ici que nous avons tous une conscience. Et que par conséquent, nous ne pouvons pas dire que nous obéissons simplement aux ordres et que nous n’avons pas le choix. En conscience, nous avons le droit de choisir, le droit de désobéir et le droit de résister. C’est pour cela que la négation de la shoah est non seulement un délit raciste mais une offense envers la mémoire des victimes et une offense envers leurs descendants. De plus, le négationnisme est une offense envers Dieu, car Dieu a choisi le peuple juif. Or, Dieu ne peut ni se tromper ni nous tromper. L’existence du peuple juif et l’existence de l’Etat d’Israël sont les signes concrets de la fidélité de Dieu. Le national-socialisme a voulu supprimer le peuple choisi par Dieu. Autrement dit, le national-socialisme a voulu supprimer Dieu. En voulant supprimer les créatures créées et choisies par le Créateur, le national-socialisme a prétendu supprimer le Créateur lui-même. Un catholique ne peut donc pas assimiler le négationnisme à une liberté d’expression. Ce n’est pas un acte libre que de nier la shoah. C’est au contraire une forme diabolique d’esclavage. Un négationniste de la shoah est un esclave du Mal absolu et un esclave de la fausse liberté. La vraie liberté, la liberté intérieure, la liberté en conscience et la liberté de conscience, face à l’exception de la shoah, c’est la liberté de dire, en conscience, que la shoah est une exception et que cette exception ne peut pas tolérer l’intolérable, c’est à dire que cette exception ne peut pas tolérer le négationnisme. La shoah fut le fruit mauvais d’une société gravement malade. La négation de l’exception de la shoah est, elle aussi, le fruit mauvais d’une société gravement malade.
David Benhamou – Pourquoi la négation de la shoah est-elle devenue la pensée dominante dans la plupart des pays arabes ?
Miguel Garroté – Les nationaux-socialistes ont eu des alliés dans le monde arabe dès les années 1920. Puis, ce fut le grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin Al Husseini, qui devint l’allié palestinien du Reich hitlérien. Aujourd’hui, ce même monde arabe vit sous la férule de dictatures laïques ou de théocraties intégristes selon les cas. Ces dictatures et ces théocraties maintiennent leurs populations dans la misère et la répression. Pour justifier cela, il leur faut inventer un bouc émissaire. Le bouc émissaire c’est Israël en particulier et les Juifs en général. En niant la shoah, les dictateurs et les mollahs croient pouvoir nier Israël. Comme si Israël se justifiait par la shoah et rien que par la shoah ! Israël se justifie par la shoah et aussi par le droit des Juifs à avoir un Etat juif, un Etat pour les Juifs, dans ce vaste espace du Proche et du Moyen Orient où il reste encore beaucoup de place disponible pour d’autres, au Sinaï et en Jordanie par exemple… La littérature négationniste et les émissions radio télévisées négationnistes sont choses courantes dans le monde arabe. Le nazisme, le néonazisme et les nazis réfugiés dans le monde arabe (Aloïs Brunner etc.) ont donné une impulsion à ce phénomène. Mais aujourd’hui, ce phénomène est de la responsabilité des dictateurs et des mollahs en place. Les dictateurs et les mollahs sont responsables de cette situation. Les dictateurs et les mollahs prouvent, par cette situation, qu’ils ne veulent absolument aucune forme de paix avec les Juifs, quoi que les Juifs fassent ou ne fassent pas, à travers Israël, cet Etat minuscule, pas plus grand que la Picardie, dans l’immense Proche et Moyen Orient, avec ses vastes espaces encore inhabités…
David Benhamou – Quel danger représente la résurgence de cette négation en Europe ?
Miguel Garroté – Cette résurgence est d’autant plus grave qu’elle est subtile. Je m’explique. Aujourd’hui, le négationnisme en Europe n’est pas aussi franc et massif qu’à Damas ou à Téhéran. Le négationnisme en Europe est plus subtil, en ce sens qu’il est insinué, sous-entendu. On commence par dire que « la shoah ne justifie pas ce que font les Israéliens ». On continue en disant que « selon certains, il n’y aurait pas eu, dans les camps nazis, six millions de morts, mais beaucoup moins ». Bref, de mauvaise foi en mauvaise foi, on finit par insinuer à la fois la négation de la shoah et la négation d’Israël. Cela arrange bien l’Europe de véhiculer tous ces sous-entendus et toutes ces insinuations, car cela « justifie », en quelque sorte, le fait que les Européens soient à la fois très pro-palestiniens et très anti-israéliens. Ne pas combattre le double négationnisme à l’européenne (non à la shoah et non à Israël), c’est rester passif face à cette volonté, de plus en plus évidente, d’en finir avec Israël, l’Etat qui gêne, soi-disant. Qui gêne, soi-disant, uniquement parce qu’en réalité, les Européens, sont prêts, à s’allier aux Arabes, aux Russes, aux Chinois, pour mettre en échec les Américains. C’est l’eurobêtise et l’eurorgueil. Les Européens ne comprennent pas que l’antisémitisme est toujours un précurseur de l’anti-christianisme. Les haïsseurs d’Israël sont souvent les haïsseurs de l’Eglise catholique. Ce n’est pas nouveau. Dans « Mein Kampf », Hitler maudissait les Juifs et l’Eglise catholique. Aujourd’hui, c’est toute la société libre, de culture judéo-chrétienne, qui est en danger. On peut, hélas, dire que les propagandistes palestiniens et islamiques et leurs « idiots utiles », dans les médias européens, font du bon travail. Heureusement, il y a Internet où l’on peut lire, entre autre, Guy Millière (3), Laurent Murawiec (3) et Menahem Macina (4) sur toutes ces questions.
David Benhamou – Pourriez-vous nous dire un mot sur le rôle de l’Internet dans la lutte contre la négation de la shoah?
Miguel Garroté – Il se trouve que, justement, les négationnistes ont recours à Internet. Internet est l’espace privilégié des négationnistes de la shoah. Pourquoi ? Parce qu’il est beaucoup plus difficile, techniquement, de faire justice de délits commis sur le Net, que de faire justice des délits commis dans un média traditionnel. Mais cela signifie, aussi, que nous-mêmes, nous devons recourir à Internet le plus possible, notamment via des blogues. Par exemple, l’entretien que nous avons, en ce moment même, eh bien, je doute que vous parveniez à le publier dans Le Monde ou dans Le Figaro. En revanche, notre entretien sera lu sur Hatikva, sur juif.org, sur monde-info, sur leblogdrzz, etc., c’est-à-dire par des milliers et des milliers de personnes.
David Benhamou – Comment ressent-on les effets de la négation de la shoah quand on appartient à la génération de descendants des victimes de cette tragédie ?
Miguel Garroté – C’est le combat entre le bien et le mal, David. L’enfer des camps fut le triomphe apparent du mal absolu. Et comme si cela ne suffisait pas, le mal absolu passe une deuxième fois par le négationnisme. Mais en réalité, le mal, même absolu, ne triomphe pas éternellement. L’existence même du peuple juif, l’existence même d’Israël, traduisent la victoire du bien sur le mal. Cela dit, ce mal a tué six millions de Juifs. En cela, la négation de la shoah est non seulement un délit raciste mais une offense envers la mémoire des victimes et une offense envers leurs descendants. Quand on appartient à la génération de descendants des victimes de cette tragédie, les effets de la négation de la shoah sont, humainement, insoutenables. C’est pour cela, David, que je vous invite à croire fermement que le bien finit par triompher du mal. Mais nous devons participer à ce processus, comme nous le faisons en ce moment même, à travers cet entretien. Le bien ne peut pas triompher sans notre participation active à son avènement.
David Benhamou – Contre les prédateurs de la mémoire, que faire ?
Miguel Garroté – Ne pas nous endormir. Rester éveillés et vigilants. Ne pas avoir peur de témoigner à contre-courant. Restons, autant que faire ce peut, unis. Vous, Juifs, vous savez que, depuis Frère Ephraïm (« Jésus, Juif pratiquant », Fayard, 1987), le Père Etienne Richer (« Aimer Israël: pourquoi ? », Pneumathèque, Éditions des Béatitudes, 1995), Jean-Paul II (l’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes dans « Nostra Aetate ») Jacques Maritain et même depuis saint Bernard (« les branches ne doivent pas être ingrates envers la racine, les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ») ou, encore, bien avant, depuis saint Jean l’évangéliste (Jn 4, 22 : « Le salut vient des Juifs »), vous, Juifs, vous savez, avec ces personnes que je viens d citer, que vous avez des amis parmi les catholiques. Je ne suppute pas que vous deveniez un jour catholiques. Car je considère que, pratiquants ou non pratiquants, vous êtes nos frères aînés dans la foi. Ce n’est donc pas à moi de décider du plan de Dieu sur vous. De plus, je suis conscient que, sans le judaïsme, il n’y aurait jamais eu de christianisme. Dans le prolongement de saint Jean, de saint Bernard, de Jacques Maritain et des autres, je pense que nous sommes sur le même bateau, pour dire les choses simplement. L’année 2007 s’est terminée et l’année 2008 a commencé avec des drames. En terre dite « d’islam » (terre juive depuis 5768 ans et chrétienne depuis 2008 ans…), les ennemis du judéo-christianisme n’ont pas respecté la houdna, la trêve, entre Noël et le Nouvel An. Ils ont tué les vôtres, notamment deux jeunes Israéliens, Ahikam Amihai, 20 ans, et David Ruben, 21 ans. Ils ont tué les vôtres. Ils ont donc tué les nôtres. Restons unis et gardons courage !
Miguel Garroté
Le 23 décembre 2007 j’écrivais : « Comme le rappelle pertinemment notre ami drzz, la période de Noël est particulièrement importante pour notre foi chrétienne. C’est donc, aussi, l’occasion pour nous, de faire une trêve, une Houdna, dans notre résistance rédactionnelle au terrorisme islamique. Eux posent des bombes et nous pondons des articles. Pendant une dizaine de jours nous allons nous calmer. Eux je ne sais pas ». Voilà ce que j’écrivais il y a une dizaine de jours.
Nous sommes aujourd’hui le jeudi 3 janvier 2008. Je mets donc fin à notre Houdna, à notre trêve. Et je constate – cela ne m’étonne absolument pas – que le camp arabo-musulman, lui, n’a pas respecté la Houdna, n’a pas respecté la trêve.

En Effet, outre les habituels tirs de roquettes palestiniennes sur Israël, on apprenait, mardi 2 janvier, que deux des quatre terroristes responsables de l’attentat, survenu il y a quelques jours, près de Hébron, dans lequel deux Israéliens, Ahikam Amihai, 20 ans, et David Ruben, 21 ans, ont trouvé la mort, sont membres du Fatah, le mouvement de Mahmoud Abbas. Les deux terroristes palestiniens responsables de l’attentat, Ali Dandis, 24 ans, et Amar Taha, 26 ans, tous deux résidents de Hébron, se sont livrés aux forces de police de l’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, par peur d’être capturés par les services israéliens.
En clair, nous avons pratiqué la Houdna, la trêve, de l’écriture. L’ennemi, lui, à poursuivi, sans Houdna, sans trêve, la terreur islamique, notamment contre Israël, sans parler du Pakistan et autres pays.
Dans ce contexte, Martin Birnbaum, sur LibertyVox (1), se demande, à juste titre, ce que la France attend d’Israël ? Et Martin Birnbaum donne la seule réponse qui colle à la réalité : la France veut l’apaisement. La France veut qu’Israël rende les territoires qui permettraient, de créer, un Etat palestinien, avec la bande de Gaza réunie à la Cisjordanie, chose jamais faite dans l’histoire de la région. La France veut, aussi, qu’Israël aide Mahmoud Abbas, chef de l’autorité palestinienne.
Martin Birnbaum constate – et c’est la triste réalité – que la realpolitik de la France « la pousse à tenter de rallier à sa position tout ceux qui, en Europe, penchent depuis longtemps du côté des palestiniens, des pays arabes et, tout dernièrement, du côté de l’Iran ». Et Birnbaum de poser la question suivante et d’y répondre : « Mais comment peut-on faire la paix avec des gens qui veulent vous tuer ? Réponse : on ne peut pas. Et tant pis si l’Europe et le reste du monde font semblant de ne pas comprendre les objectifs de l’Iran, du Hezbollah et du Hamas qui se résument à vouloir la destruction d’Israël ».
Et Birnbaum touche le point sensible en demandant : « La peur (ndlr de la France) de perdre certaines de ses positions économiques dans le monde arabe ou le souhait (depuis De Gaulle) de s’associer au monde arabo-musulman pour faire pièce à l’empire américain, valent-ils le prix de la disparition d’Israël ? ».
Après une analyse très documentée de la capitulation des démocraties occidentales, européennes et nord-américaines, face au monde musulman, face à la Russie et face à la Chine, Birnbaum conclut : « Que faire ? La logique froide de la tragédie annoncée laisse, en réalité, une sombre alternative à Israël : Massada ou Samson. Il est fort peu probable que dans ce pays libre et démocratique (ndlr Israël), ses six millions d’êtres vivants, qui ont remplacé les six millions détruits par la barbarie nazie, accepteraient un nouveau Massada. Et pour le deuxième terme de l’alternative il s’agit de ne pas s’endormir … au moins jusqu’en 2009, année la plus probable de l’accession de l’Iran à la bombe ».
En ce qui me concerne, j’ai publié, entre mai et décembre 2007, 185 articles, repris, occasionnellement ou quotidiennement, sur 12 sites et blogues. Presque tout mes articles ont traité du Proche et du Moyen Orient. Dans chacun de ces articles, j’ai mis en garde, preuves à l’appui, contre le péril islamo-terroriste, Al-Qaïda, le Hezbollah, le Hamas, la Syrie, l’Iran, etc. ; et j’ai inlassablement répété, que lâcher Israël, était la pire erreur, que puissent commettre, les sociétés libres, de culture judéo-chrétienne. Cela m’a valu des injures et même des menaces de mort.
L’article de Birnbaum, cité ci-dessus, avec cette conclusion : « il s’agit de ne pas s’endormir … au moins jusqu’en 2009, année la plus probable de l’accession de l’Iran à la bombe », l’article de Birnbaum cité ci-dessus, écrivais-je, résume, les analyses et les points de vues, valorisés, sur la toile, sur le net ; mais interdits de séjour dans les médias européens. Nous allons suivre le conseil de Birnbaum en 2008 et ne pas nous endormir. Nous allons continuer de diffuser nos propres analyses ; et aussi celles de Martin Birnbaum (1), David Bescond et son équipe (2), drzz et son équipe (3), Daniel Pipes, Caroline Glick, Walid Pharès (4), les éditorialistes de Front Page Magazine, du Weekly Standard, de The New Republic et tant d’autres. En clair, c’est fini, la Houdna.
Le professeur Walid Phares, Directeur à la Foundation for the Defense of Democracies, a rappelé certaines réalités, jeudi 26 décembre, quelques heures après l’assassinat de Mme Bhutto : Mme Bhutto a constamment critiqué les islamistes durant sa campagne politique. De hauts dirigeants taliban et djihadistes ont menacé de la tuer. En octobre dernier, Baitullah Mehsud, un commandant taliban au Waziristan a menacé de tuer Mme Bhutto. Mme Bhutto était consciente des menaces des taliban et d’Al-Qaïda à son encontre. Lors d’une conférence de presse, à Dubaï, en novembre dernier, Mme Bhutto a déclaré qu’elle ne craignait pas les extrémistes. Le but stratégique de cet assassinat terroriste est de briser le processus politique en cours au Pakistan. Les djihadistes visent à la fois le gouvernement de Musharraf et l’opposition séculière. Cette politique de la terreur islamique se déroule dans un pays doté de l’arme nucléaire et dans lequel les forces islamiques occupent une position significative.
L’expert en questions stratégiques Andrew C. McCarthy, dans la National Review, édition du vendredi 27 décembre, rappelle, lui aussi, certaines réalités pakistanaises : un récent sondage CNN montre que 46% des Pakistanais approuvent Ben Laden. Mme Bhutto est une socialiste élevée à l’américaine, dont la famille fit cause commune avec les Soviétiques. Mme Bhutto fut impliquée dans des affaires de corruption. Le vrai Pakistan, est un terrain fertile de la guerre sainte pour près de la moitié des Pakistanais (ndlr 46%). Le vrai Pakistan, est un endroit où services secrets infiltrés et fondamentalistes islamiques travaillent parfois ensemble, avec des chefs de guerre claniques tels que Gilbuddin Hekmatyar et Sheikh Omar Abdel Rahman, tous deux actuels champions du djihad mondial contre les USA. Dans un pays ou la population veut la charia et le djihad, seul le régime en place reste notre allié et lui seul reste capable de confronter l’islam militant. La transformation d’une société islamique en une vraie démocratie est un projet à long terme. Si vraiment nous voulons la démocratie dans un pays comme le Pakistan, nous devons d’abord éliminer les djihadistes. Ou ils nous tueront comme ils ont tué Mme Bhutto.
Voilà pour W. Phares et Andrew C. McCarthy. Maintenant, en ce me concerne, j’écrivais, le 16 novembre dernier, sur divers sites et blogues, notamment ceci : « Il se trouve que dans le cas du Pakistan, nous sommes confrontés, à une situation très particulière. En effet, le Pakistan, avec ses 160 millions de musulmans, détient l’arme nucléaire ; et ce même Pakistan, risque de basculer, dans l’islam extrémiste, style Taliban, Ahmadinejad ou Al-Qaïda. La question essentielle, pour nous, n’est donc pas d’aimer ou de ne pas aimer, le Président Musharraf et sa politique ». http://monde-info.blogspot.com/2007/11/pakistan-pas-si-simple.html . A cet égard, les médias occidentaux, notamment les chaînes de télévision européennes, ont traité la question pakistanaise avec leur habituelle dose de crétinerie. Sur le petit écran, on nous a montré quelques dizaines de jeunes avocats qui manifestaient dans la rue pour plus de droits de l’homme. Mais on s’est bien gardé de préciser que cela se déroulait dans un pays de plus de 160 millions d’habitants. Et on s’est bien gardé de nous montrer les millions de manifestants intégristes, qui représentent 46% de la population, soit environ 80 millions de personnes. Pour comble, les télévisions européennes sous-entendent maintenant que c’est – évidemment – Musharraf qui aurait fait assassiner Mme Bhutto. Et le plus grotesque de tout : les supporters de feu Mme Bhutto ont déclaré que celle-ci « est morte en martyr ». Traduction faite par certains médias occidentaux : « Mme Bhutto a été martyrisée avant de mourir ». Par le régime, je suppose…