Quand on lui demanda à la fin du long pontificat du pape Jean-Paul II si l’Église catholique pourrait revoir son attitude envers l’Islam, l’archevêque Michael Fitzgerald, président du Concile pontifical pour le débat interreligieux déclara : « Il pourrait y avoir une plus grande prise en compte de la liberté religieuse ; mais je ne pense pas qu’il y aura une guerre. L’époque des croisades est révolue. »
Cela va sans dire. Malgré les fantasmes enfiévrés des djihadistes de par le monde, les croisades des livres d’histoire sont absolument terminées. Mais le djihad auquel devait faire face les croisés, lui, ne l’est pas. Le rêve musulman millénaire d’une Europe islamique n’est absolument pas terminé. En fait, dans un certain sens, son accomplissement est plus proche que jamais.
L’islamisation de l’Europe
En 2015 les touristes visitant Paris s’arrêteront-ils pour visiter la mosquée de Notre Dame ou le minaret d’Eiffel ? En raison d’une immigration massive et de la dhimmitude officielle des dirigeants européens, les Musulmans réalisent aujourd’hui ce qu’ils ne sont pas parvenus à faire du temps des croisades : conquérir l’Europe. À quelle allure l’Europe est-elle islamisée ? Tellement rapidement que même l’historien Bernard Lewis qui, tout au long de sa carrière prestigieuse, est toujours resté très prudent quant au radicalisme islamique et au terrorisme, déclara ouvertement au journal allemand Die Welt : « L’Europe sera islamique avant la fin du siècle. »
Ou peut-être même avant ; si les tendances démographiques actuelles persistent, la France, les Pays-Bas et d’autres pays d’Europe occidentale pourraient avoir des majorités musulmanes au milieu de ce siècle. En attendant, ces minorités musulmanes croissantes deviennent de plus en plus autoritaires et perturbatrices. En voici quelques signes récents apparus dans d’autres pays d’Europe :
- La troisième ville de Suède, Malmö, est devenue un avant-poste du Moyen-Orient en Scandinavie. Actuellement, un quart de la population de la ville est musulmane et cette proportion s’accroît régulièrement. Les Musulmans de Malmö ne se montrent ni paisibles ni tolérants. Même la police a peur : « Si nous laissons notre voiture sans surveillance, elle sera endommagée, alors nous devons y aller avec deux véhicules, l’un servant à protéger l’autre », relata un policier de Malmö. Et les ambulanciers suédois refusent de pénétrer dans certains quartiers de Malmö sans escorte policière.
- La Nordgärdsskolen à Aarhus, Danemark, est devenue la première école sans Danois. Les étudiants y sont issus de la population qui grandit le plus vite là bas : les immigrants musulmans.
- Également au Danemark, l’étude du Coran est maintenant obligatoire pour les élèves du secondaire. Il n’y a aucun problème avec l’obligation faite à ces élèves de lire le Coran, mais vu la prépondérance actuelle du politiquement correct sur le continent européen, il y a peu de chances que cette étude inclue un point de vue critique.
- Le dirigeant musulman pakistanais Qazi Hussain Ahmed donna une conférence au centre culturel islamique de Stockholm. On lui accorda l’entrée dans le pays bien que, selon le journal norvégien Aftenposten, il « ait tenu des propos flatteurs sur Oussama Ben Laden et [que] son propre parti, le Jaamat-e-Islami, [ait] présenté les membres d’Al Quaeda comme des héros ». En Norvège, il refusa de répondre quand on lui demanda si les homosexuels devaient être mis à mort.
Ailleurs en Europe, le djihad devient plus violent. Les autorités néerlandaises ont découvert au moins quinze projets terroristes différents, tous visant à punir les Pays-Bas pour leurs 1300 hommes de troupe participant au maintien de la paix en Irak. De même en Espagne où des Musulmans marocains, dont plusieurs soupçonnés d’avoir participé aux attentats du 11 mars à Madrid, ont pris le contrôle d’une aile d’une prison espagnole à l’automne 2004. Puis, ils diffusèrent à tue-tête des prières musulmanes, intimidèrent physiquement des prisonniers non musulmans, suspendirent des portraits d’Oussama ben Laden et clamèrent : « Nous allons gagner la guerre sainte. » Quelle fut la réaction des gardiens ? Ils demandèrent aux meneurs de baisser le volume des prières.
Ce que l’Europe a semé, elle le récolte aujourd’hui. Dans son livre Eurabia, l’écrivaine Bat Ye’or, pionnière de l’histoire de la dhimmitude, raconte comment cela s’est passé. L’Europe, explique-t-elle, a commencé voilà maintenant 30 ans à emprunter la voie de l’apaisement, de l’arrangement et de l’abdication culturelle en faveur de bénéfices politiques et économiques à court terme. Elle constate qu’aujourd’hui qu’elle « est passée d’une civilisation judéo-chrétienne avec un important héritage du siècle des lumières et de la laïcité à une civilisation de la dhimmitude, c’est-à-dire Eurabia – une société transitoire laïque musulmane dont les mœurs traditionnelles judéo-chrétiennes sont en voie de disparition rapide. »
Que faire ?
L’archevêque Fitzgerald a raison ; l’époque des croisades est depuis longtemps révolue. Il est inconcevable même d’imaginer qu’un pape actuel puisse appeler les Chrétiens à une défense militaire de la Terre sainte ou à tout autre acte contre des Musulmans. Il est encore plus inconcevable qu’une partie importante de l’Occident réponde à un tel appel. Non seulement l’Occident est parcouru de dissensions qui font ressembler celles des croisés à des fêtes de l’amour mais il n’existe en Occident aucun but ou point de vue majoritaire. Alors que les USA mènent une guerre contre la terreur qui a entraîné la destitution de Saddam Hussein et l’occupation de l’Irak, la France et l’Allemagne ont poursuivi une politique différente cherchant à faire de l’Union européenne un contre-pouvoir mondial opposé aux USA ; une stratégie impliquant une coopération étroite avec la ligue arabe.
La situation en Europe est devenue plutôt inquiétante et il faut faire quelque chose. Peut-être que le monde a besoin d’une nouvelle croisade, mais d’une espèce différente que celle menée par Richard cœur de Lion et Godfroy de Bouillon. Nous avons vu dans ce livre que les croisades étaient avant tout une défense contre l’impérialisme de l’Islam. Dans cette perspective, une nouvelle croisade est non seulement possible mais souhaitable.
Si j’appelle à la guerre entre la chrétienté et l’islam ? Certainement pas. Ce à quoi j’appelle est au constat du fait que nous sommes déjà engagés dans une guerre entre deux conceptions radicalement différentes de la façon de gouverner un état et de gérer une société, et que dans ce combat, l’Occident n’est redevable d’aucune excuse et possède de nombreux atouts à défendre. En effet, la lutte contre la charia n’est autre que la défense des droits de l’homme, une idée née en Occident et niée par l’islam. Chacun, dans l’Occident divisé et fragmenté, chrétien, juif, autre croyant ou athée humaniste devrait pouvoir admettre que c’est là une idée qui vaut la peine d’être défendue, même s’il reste des désaccords sur les détails.
Ce que nous faisons aujourd’hui n’est pas vraiment une « guerre contre la terreur ». La terreur est une tactique, pas un adversaire. Mener une guerre contre la terreur, c’est comme mener une guerre contre les bombes, c’est se braquer sur l’arme de l’ennemi plutôt que sur l’ennemi lui même. Refuser de reconnaître l’ennemi est extrêmement dangereux. C’est risquer de laisser ses flancs vulnérables comme le démontrent les invitations à la Maison Blanche octroyées tant par Bill Clinton que par George W. Bush aux djihadistes maintenant emprisonnés Abdurrahman Alamoudi et Sami al-Arian.
Reconnaître franchement que nous sommes face à un nouveau djihad aiderait beaucoup à prévenir ce genre de bévue de la part de la diplomatie et des renseignements. Ce n’est pas aussi extravagant qu’il y paraît. Les djihadistes ont déclaré la guerre aux États-Unis et aux autres nations non musulmanes. Tout ce que les États-Unis et l’Europe occidentale ont à faire est de reconnaître l’ennemi tel qu’il s’est lui même déclaré.
Vaincre le djihad sur le plan international
À la suite des attentats terroristes du 11 septembre, le président Bush a prévenu le monde : « Soit vous êtes avec les terroristes, soit vous êtes avec nous. » En raison de la position officielle de Washington qui refuse obstinément de reconnaître qui sont précisément les terroristes et pourquoi ils combattent, ces paroles vigoureuses ont été dénaturées à de nombreuses reprises. Peu de gens, voire personne ne pose seulement les bonnes questions.
Lors de son audition d’investiture au Sénat, la secrétaire d’état Condoleezza Rice fut mitraillée de questions à propos de l’Irak, des armes de destruction massives et de la durée du séjour de nos troupes dans ce pays déchiré par les conflits. Personne ne s’est donné la peine de lui poser une question pourtant plus importante : quand et comment la politique étrangère américaine cherchera-t-elle à affronter les buts et non seulement les tactiques de nos adversaires djihadistes ?
Trois ans après le 11 septembre, cela n’a pas encore été fait. Cela aurait dû constituer le premier objet à l’ordre du jour. C’est évident pour d’autres nations, y compris parmi nos ennemis. L’article 3 de la constitution iranienne déclare que l’Iran doit baser sa politique étrangère sur « des critères islamiques, l’engagement fraternel envers tous les musulmans et le soutien sans faille envers les combattants pour la liberté du monde entier ».
Je recommande que les USA en fassent autant : qu’ils annoncent leurs buts et leurs intérêts face au djihad mondial. Cela impliquerait une sérieuse réévaluation des positions américaines dans le monde.
Quelques modestes propositions dans cette optique : tout d’abord, il est scandaleux que tant d’années après que le président Bush ait annoncé « vous êtes soit avec les terroristes, soit avec nous », les USA comptent toujours parmi leurs amis et alliés, ou du moins parmi les bénéficiaires de leurs largesses, tant d’États où l’activité djihadiste est monnaie courante.
Lier l’aide étrangère au traitement des non-Musulmans.
Un Département d’État qui aurait véritablement à cœur les intérêts des USA cesserait immédiatement toute forme d’aide américaine au Kosovo, à l’Algérie, à la Somalie, au Soudan, à l’Égypte, à la Jordanie, aux territoires palestiniens, au Pakistan, à l’Indonésie et même à l’Irak et à l’Afghanistan – et à tout autre état qui n’aurait pas démontré de façon convaincante qu’il met fin à tout soutien, matériel, éducatif et religieux à la guerre djihadiste et qu’il accorde l’égalité totale des droits à tous ses citoyens non musulmans.
Revoir nos alliances mondiales selon les mêmes principes.
Le Pakistan, l’Arabie Saoudite et autres exportateurs de djihad doivent être avertis. La poursuite de relations amicales avec les USA dépend d’une renonciation immédiate et absolue au djihad, y compris une réforme des écoles qui l’enseignent.
Il ne suffit pas qu’un état dénonce ou renonce à la terreur ; chacun doit empêcher le djihad islamique de saper l’intégrité d’autres états. En même temps, les USA doivent chercher à nouer des relations avec des états victimes de la violence djihadiste, plus particulièrement la Russie. Jusqu’à présent, la résistance de la Russie au djihad mondial a été encore moins conséquente et plus limitée que la nôtre. Toutefois, si les USA reconnaissaient que nous affrontons un djihad mondial et cherchaient à resserrer ses relations en fonction de cela, la situation pourrait changer.
Appeler les États musulmans à renoncer à l’impératif expansionniste de la charia.
Pour être un ami des USA, chaque État doit renoncer à tous les objectifs islamiques énoncés par le dirigeant islamique pakistanais Syed Abul Ala Maududi qui déclara que quand des musulmans sont dirigés par des non musulmans, « les croyants doivent tout faire pour les déloger du pouvoir politique et les assujettir au mode de vie islamique ».
Ses propos sont tout à fait en accord avec la théologie et l’histoire islamiques ainsi qu’avec le Coran tel qu’il a été interprété et compris par les musulmans depuis des siècles. C’est là le but des djihadistes actuels ; ce devrait être le point de départ des alliances des USA avec les états musulmans.
Lancer un projet Manhattan à grande échelle pour trouver de nouvelles sources d’énergie de façon à ce que le réajustement de nos alliances dépasse le stade de paroles.
Le président Bush fit un premier pas timide dans ce sens en avril 2005, quand il appela à construire de nouvelles centrales nucléaires et des raffineries afin de diminuer la dépendance énergétique de l’Amérique vis à vis des fournisseurs étrangers (soit l’Arabie Saoudite). Cela revient à proposer un emplâtre pour une jambe de bois alors qu’il faut une remise en question fondamentale ; il faut faire bien davantage. Le projet Manhattan est une analogie délibérée. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les USA ont investi des millions et fait travailler les scientifiques les plus brillants du moment sur le projet de bombe atomique. Un effort comparable est-il mis en œuvre aujourd’hui pour rompre notre dépendance du pétrole saoudien ?
D’une manière plus générale, a-t-on la volonté, au Département d’État, de défendre ces mesures et d’autres analogues ? Ou n’est-il vraiment permis qu’à des régimes comme la mollahcratie sanglante de Téhéran d’exprimer ouvertement leurs buts et leurs principes et de se donner tous les moyens nécessaires pour assurer leur propre défense ?
La secrétaire d’État Rice doit poser ces questions et y répondre. La bureaucratie du Département d’État joue à la realpolitik depuis si longtemps qu’elle croit pouvoir travailler avec les djihadistes – comme si le largage de matériel de secours en Indonésie pouvait adoucir le dictat de Maududi selon lequel « les non-Musulmans n’ont aucun droit de se saisir des leviers du pouvoir ».
Le Département d’État doit admettre qu’il a affaire à une idéologie totalitaire, conquérante et expansionniste et agir en conséquence. Non seulement cela n’a pas été fait mais cette prise de conscience est si lointaine qu’il n’a même pas traversé l’esprit de la sénatrice démocrate Barbara Boxer de s’en servir comme d’un argument supplémentaire pour mettre en question la compétence et la crédibilité de Mme Rice lors de son audition d’investiture.
Maintenant, il s’agit pour la secrétaire Rice de montrer si, oui ou non, elle possède la vision nécessaire pour agir correctement.
Vaincre le djihad à domicile
La première chose qu’il nous faut pour vaincre le djihad chez nous, ce sont des citoyens informés :
Il faut lire le Coran.
En 1141, Pierre le vénérable, abbé de Cluny, fit traduire le Coran en latin. Dès lors, chaque prédicateur des croisades se devait de l’avoir lu. Si des Européens devaient aller au Proche-Orient combattre des Musulmans, il était clair pour quasiment tout le monde qu’ils devaient connaître l’état d’esprit de leurs adversaires. Pourtant, aux USA, l’affirmation selon laquelle connaître l’islam et le Coran pourrait aider à élucider certains aspects de la guerre contre la terreur suscite les moqueries, l’indifférence, voire des accusations de « racisme ». Récemment, Mahmood Mamdani, professeur de la chaire Herbert Lehman de gouvernance de la faculté d’anthropologie et de l’école d’affaires internationales de l’université de Columbia, rejeta l’idée selon laquelle le Coran pouvait nous apprendre quoi que ce soit sur le terrorisme moderne :
« J’étais à New York le 11 septembre 2001. Dans les semaines qui ont suivi, les journaux nous ont appris que le Coran était devenu un bestseller chez les libraires américains. Étonnamment, les Américains semblent penser que la lecture du Coran pourrait leur donner des indices sur les motivations de ceux qui ont perpétré les attentats-suicide contre le World Trade Center. Récemment, je me suis demandé si les habitants de Fallujah se sont mis à lire la Bible pour comprendre ce qui motive les bombardements américains. J’en doute ».
Il était surprenant en effet que Mamdani et son éditeur puissent considérer cela comme un argument probant. Était-il vraiment étonnant que des américains lisent le Coran pour découvrir les motivations de ceux qui le citent constamment dans leurs communiqués pour justifier leurs actes ? Il était encore plus étonnant que Mahmoud Mamdani puisse penser que la lecture de la Bible par les habitants de Fallujah fut une preuve par l’absurde malgré le fait, démontrable, que nonobstant les suspicions vagues des politiquement corrects à propos de la foi chrétienne de Bush, la politique étrangère américaine n’a jamais tenu compte des préceptes bibliques ou chrétiens, de façon implicite ou explicite, sauf peut-être dans l’obsession des militaires d’éviter les victimes civiles autant que possible (un principe outrepassé plus d’une fois). Le contraste avec les messages d’inspiration coranique d’Oussama ben Laden est évident – il n’échappe qu’à ceux qui ne veulent pas voir.
Parler honnêtement de l’activité djihadiste aux USA et en Occident.
Des citoyens informés ne se contentent pas de lire le Coran et d’autres textes islamiques ; ils s’attendent à une attitude responsable de la part des médias et à de l’honnêteté de la part des forces de l’ordre au sujet des attentats djihadistes aux USA. Nous avons vu au chapitre 16 comment de tels attentats peuvent être expliqués et excusés. Cette attitude est sans doute inspirée par la crainte des autorités de voir apparaître des milices qui prendraient pour cible les Musulmans des USA. Et c’est faire insulte à l’intelligence et à la droiture de la population américaine. Le manque de volonté officielle à tirer des conclusions évidentes nous empêche de prendre des décisions fondées sur la bonne manière de mener la guerre contre la terreur. Il faut que cela cesse.
Réviser le statut les organisations musulmanes.
Tout groupe musulman aux USA qui ne renonce pas explicitement, en paroles et en actes, maintenant et à l’avenir, à remplacer la constitution des États Unis par la charia doit être désigné comme un groupe politique et non pas religieux. Ainsi, il doit assumer toutes les règles et les responsabilités auxquelles sont soumis les groupes politiques.
Être fier de la culture occidentale.
Il est temps que toutes les écoles dont les équipes sportives ont abandonné l’appellation « croisés » la reprenne. Les effets délétères du multiculturalisme ont produit une haine suicidaire de l’Occident parmi nos propres enfants. Il est temps qu’un effort concerté vienne éradiquer le multiculturalisme des manuels scolaires et de la culture en général. La civilisation occidentale a produit des droits humains universellement acceptés (excepté dans le monde islamique), des avancées technologiques dépassant les rêves les plus fous des générations passées et bien d’autres choses encore. Pourtant, nos dirigeants et nos enseignants nos disent que nous devons avoir honte de nous.
Il est temps de dire « cela suffit » et d’apprendre à nos enfants à être fiers de leur héritage. Qu’ils sachent qu’ils possèdent une culture et une histoire dont ils peuvent et doivent être reconnaissants, qu’ils ne sont pas les enfants et petits-enfants de criminels et d’oppresseurs, que leurs foyers et leurs familles valent la peine d’être défendus contre ceux qui veulent les en priver et qu’ils soient prêts à tuer pour cela.
Et appelons donc cela une croisade.
L’enjeu de l’Histoire
Notez bien que ces écrits, toujours diffusés mais médiatiquement « oubliés », datent d’une époque qui n’est plus la nôtre. Puisque dans la nôtre les évènements passés de l’Histoire semblent devoir être interpréter selon une nouvelle grille de lecture de plus en plus dominante…
Or cette nouvelle dominance, que propage t-elle comme nouveau paradigme historique ? Et Cela correspond t-il à la réalité ? Ou n’est-ce pas plutôt là la manifestation d’un dynanisme particulièrement vivace de nouveaux groupes de pressions médiatiquement « entendus »?
Mais pour que cette démarche atteigne son but il faut d’abord faire taire ses opposants. Puis désarmer idéologiquement et moralement les simples citoyens afin qu’ils n’aient pas d’arguments à opposer à ce nouveau révisionisme. Pour les « opposants », il y a les procès en justice. L’exemple de Louis Chagnon est connu, celui de l’historien Olivié Pétré-Grenouilleau l’est moins, nous en reparlerons.
Pour le désarmement des consciences, ils peuvent s’appuyer sur 30 ans de prise en charge déconstrutiviste de l’Education (a)nationale, ajoutée à la bien pensance médiatico-politique qui hier ne voulait pas desesperer Billancourt et aujourd’hui ne souhaite pas humilier ceux qui se plaignent (constamment) de l’être constamment.
Mais avant de poursuivre, je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter de la lecture de l’historien René Grousset.
An de grâce 1095 :
« L’islam surgit 400 ans plus tôt des sables de l’Arabie, couvrait maintenant , de la Syrie à l’Espagne, près de la moitié de l’ancien territoire romain, et le berceau du christianisme était toujour en son pouvoir. Un moment –il y avait déjà un siècle de cela- on avait pu croire que la Terre sainte allait être délivrée. C’était quand l’empire byzantin, par un redressement inattendu et dans une grande revanche contre les Arabes, les avait relancées jusqu’en Syrie. En 969 la ville d’Antioche avait été ainsi rendue au christianisme. En 975, l’empereur –Jean Tzimiscès, un des plus glorieux empereurs de l’histoire byzantine, avait traversé en vainqueur la Syrie entière et tenu sa cour sous les murs de Damas. On l’avait vu, à la tête des légions « romaines », venir prier sur les bords du lac de Tibériade, épargner en souvenir de la Vierge les habitants de Nazareth, monter en pèlerinage sur la montagne de la Transfiguration, au Thabor. Peu s’en était fallut qu’il ne poussât comme il en manifestait l’intention, jusqu’à Jérusalem ; mais l’obligation où il se trouva d’aller combattre les garnisons arabes, restées maîtresses des ports libanais, l’avait arrêté dans sa marche et, après s’être senti si près du but, il était revenu mourir à Constantinople, sans avoir délivré la ville sainte. La persécussion, que peut après, en 1005, le khalife du Caire, avait exercée contre le Saint-Sépulcre avait rendu plus visible aux yeux de la chrétienté cette carence des armes et de l’Eglise byzantines. Byzance avait décidément laissé échapper la gloire d’attacher son nom à la croisade.
La situation empira ensuite avec l‘apparition des Turcs.
Les Turcs, race miltaire par excellence, endurcis par des siècles de nomadisme et de misère dans les âpres solitudes de la Haute Asie, allaient apporter au monde musulman une force neuve. Le jour où en 1055 – date mémorable dans l’histoire de l’Asie- le chef d’une de leurs hordes sortie de la steppe kirghize, Toghroul-beg le Seldjoukide, entra à Bagdad et s’imposa au khalife arabe comme vicaire temporel et sultan, superposant ainsi à l’empire arabe un empire turc, quand, avec lui, les Turcs furent devenu une race impériale du monde musulman, tout fut changé. La conquête musulmane, depuis deux siècle arrêtée, reprit son cours. Le futur Urbain II, encore moine à Cluny, dut sans doute entendre raconter par les pèlerins comment les Turcs seldjoukides, après d’effroyables ravages, venaient d’enlever à l’empire byzantin la vieille terre chrétienne d’Arménie. Bientôt, une nouvelle plus terrible devait lui parvenir , celle du désastre de Malazgerd.
Un dernier soldat énergique, l’empereur Romain Diogène, venait de monter sur le trône de Byzance. Au printemps de 1071, avec une centaine de mille d’hommes, parmi lesquels de nombreux mercenaires normands, il voulut délivrer l’Arménie des Turcs. Le chef des Turcs, Alp Arsal, « le lion robuste », deuxième sultan de la dynastie seldjoukide, se porta à sa rencontre. Le choc eut lieu près de Malazgerd, au nord du lac de Van, le 19 août 1071. Dans cette journée décisive, Romain fut trahi par ses lieutenants. Resté seul avec une poignée de fidèles, il se défendit en héros jusqu’à ce que blessé, son cheval tué sous lui, il fut fait prisonnier.
La défaite de Malazgerd, trop peu mentionnée dans nos manuels, fut l’un des pires désastres de l’histoire européenne. Cette bataille livrée au cœur de l’Arménie eut comme conséquence dans les 10 ans, la conquête des trois quarts de l’Asie Mineure par les Turcs. Il est vrai que les progrès des Turcs furent aidés par l’incroyable absence de « patriotisme chrétien » des généraux byzantins qui se disputaient le trône. Ce fut l’un de ces prétendants qui en 1078 –crime insigne contre l’Europe- appela lui-même les Turcs comme alliés les installa à ce titre à Nicée, près de la Marmara, en face de Constantinople. 3 ans après, un cadet de la famille seldjoukide mettait les Byzantins à la porte et fondait, avec Nicée comme capitale, un royaume turc particulier d’Asie Mineure, noyau de la Turquie historique. Pendant ce temps en Syrie d’autres chefs turcs enlevaient Jérusalem aux Arabes d’Egyptes (1071) et Antioches aux Byzantins (1085). Sous le troisième sultan seldjoukide, Mélik-châch (1072-7092) , l‘empire turc s’étendait de Boukhara à Antioche. Mélik-châh, le petit-fils des nomades sortis des profondeurs de l’Asie Centrale, vint en 1087, en un geste curieusement symbolique, tremper son sabre dans les eaux de la Méditerranée.
Ces évènements, dont les premiers se déroulent sous le pontificat d’ Urbain II (1088-1099), eurent en Occident un retentissement profond. L’effondrement de l’empire byzantin après Malazgerd, son absence de réaction devant la prise de possession de l’Asie Mineure par la race turque et par l’islamisme imposèrent à l’Occident la conviction que devant une telle défaillance, pour sauver l’Europe directement menacée, les nations occidentales se devaient d’intervenir.
Nos vieux chroniqueurs ne s’y sont pas trompés. Guillaume de Tyr verra dans le désastre de Malazgerd l’éviction définitive des grecs comme protagonistes de la chrétienté, la justification historique de l’entrée en scène des Francs pour remplacer ces partenaires hors de jeu. De fait, il était temps d’aviser ; De Nicée où l’islam avait pris pied, il pouvait à tout instant surprendre Constantinople. La catastrophe de 1453 pouvait se produire dès les dernières années du XIème siècle. Comme allait le proclamer Urbain II, ce fut un des motifs qui le déterminèrent 14 ans après la prise de Nicée, à entreprendre la prédication de la première croisade. Point n’est besoin, pour expliquer une telle résolution, d’imaginer une appel direct de l’empereur byzantin Alexix Commène. Le sentiment qu’avait Urbain de ses devoirs comme guide et défenseur de la chrétienté suffit à éclairer sa politique. Politique aux larges vues s’il en fut jamais, qui, du haut de son trône pontifical dressé à Clermont-Ferrand embrassait aussi bien Jérusalem où les guerres entre les Egyptiens et Seldjoukides avaient aboutis à de nouveaux massacres de chrétiens, que la question des Détroits, « le bras Saint-George », comme on disait alors, toujours sous la menace d’un coup de main turc.
(…)
Ce qui reste à l’actif d’Urbain, c’est d’un part l’idée de la croisade, d’autre part son succès. Vers 1090, l’Islam turc, ayant presque entièrement chassé les Byzantins de l’Asie, s’apprêtait à passer en Europe. 10 ans plus tard, non seulement Constantinople sera dégagée, non seulement la moitié de l’Asie sera rendue à l’héllénisme, mais la Syrie maritime et la Palestine seront devenues colonies franques. La catastrophe de 1453, qui était à la veille de survenir dès 1090, sera reculée de trois siècles et demi. Et tout cela sera l’œuvre voulue et consciente d’Urbain II ».
Plus précisément , il faut ajouter que ces hordes, les européens les avaient déjà subies. Dès 668, elles attaquèrent Constantinople et lui imposèrent un siège de 5 ans. Il est vrai qu’elles avaient déjà envahies les chrétiennes Syrie et Palestine, puis pris en 638 Jérusalem et le Saint Sépulcre. Et ainsi en fut fait avec tout l’ancien monde chrétien. Qui ose se souvenir que l‘Egypte fut d’abord chrétienne, de même qu’une bonne partie de la Tunisie , de l’Algérie et du Maroc ? Chrétiennes avant d’être conquises par les armes elles aussi.
L’Europe elle-même fut attaquée, dès 711 par le détroit de Gibraltar et près de 8 siècles furent necessaire pour se libérer de ce joug.
711 : soit plus de 300 ans avant les croisades. Qui est l’impérialiste ici ? Qui est l’attaqué ? Qui est le colonisateur ?
En 731 une impressionnante armée de 380 000 fantassins et 16 000 cavaliers arriva à Bordeaux puis en passant par Poitiers voulut aller piller Tours et le tombeau de Saint-Martin. La bataille de Poitier (732) en décida autrement.
En 827 les troupes de conquêtes islamiques prirent pied en Sicile et il fallut attendre plus de 2 siècles et l’arrivée des Normands pour la délivrer.
Entre temps elles débarquèrent en 836 à Brindisi et en 840 à Bari et tentèrent d’islamiser les Pouilles. Puis elles continuèrent leur progression pour arriver à Rome elle-même où elles pillèrent la Basilique de Rome !!! Imagine t-on la même chose dans le sens inverse ? Ose même t-on ? Le sac de Médine et de la mosquée du « Prophète » par des troupes infidèles ?
Et pourquoi ne pas se souvenir aussi, de leurs incursions en Provence, dès 898, leur entrée dans le Piémont en 911. Turin pillée, ses églises et bibliothèques brulées…Toulon occupée en 940…etc..(la liste est trop longue).
Et l’on devrait s’étonner et se scandaliser de la necessaire double reconquête qui prit corps à partir de cette situation dramatique ? La Reconquista espagnole d’abord, celle de la Sicile ensuite puis enfin la défense et la reconquête des terres chrétiennes et de ses lieux les plus saints compris entre Constantinople et Jérusalem ?
Car la Reconquista est - ne l’oublions pas- contemporaine des croisades. Et le pape Urbain II s’est entre autres appuyé pour la première croisade sur des hommes du midi, ayant déjà l’expérience d’expéditions contre l’occupation islamique des Maures d’Espagne, comme le comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles.
On ne peut comprendre l’une sans l’autre.
Car elles participent du même mouvement de libération. Et de défense.
Ce combat pour notre survie civilisationnelle s’est poursuivit bien après les croisades dans l’affrontement avec l’empire islamique ottoman qui fit de l’Europe son principal champs de bataille d’expansion impérialiste. Un empire démontrant que la fin justifie tous les moyens par la création du corps d’élite des janissaires : ces enfants mâles prélevés comme de la marchandise au sein des populations chrétiennes soumises ou sous influences (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Albanie, Serbie et parfois en Italie même), auxquels on effectuait un lavage de cerveaux, et que l’on formait pour devenir une armée contre les armées chrétiennes. Un bon moyen pour affaiblir démographiquement l’ennemi en préservant sa propre population.
Pourquoi taire cela ? Quel intérêt ? Qui a intérêt à présenter l’histoire de cette reconquista, celle d’Espagne comme celle des territoires chrétiens et des lieux saints, comme une folie et une infâmie ? Qui a intérêt à systématiquement regretter le temps fantasmé d’une Espagne où l’islam aurait soit -disant apporté la tolérance, et de citer l'Andalousie …
Qui en France aujourd’hui a intérêt à faire taire, y compris par la voie juridique, toute parole renvoyant à une lecture non caricaturale et non négative de notre passé ? Comme indiqué dans la première partie de l’article, cette question touche à toute les relectures imposées par la nouvelle dominance en cours d’installation. Et d’attaquer Louis Chagnon pour appeler un chat un chat.
Plus récemment, deux éléments font ressortir cet enjeu : la question de la reconnaissance –aussi- d’aspect positifs dans le processus de la Colonisation européenne et , adroitement amalgamé, la question de l’esclavage.
Pour exemple les réactions de la communauté noire toute origine confondue ( en tête de laquelle le CRAN) qui exprime haut et fort l’idée (Le Journal du Dimanche du 11 Décembre 2005), comme on peut le lire à Fort-de-France, écrit en rouge au pied de la statue décapitée de Joséphine de Beauharnais : « Kolonialism Krim Kont Limanité ». Et de demander l’abrogation de la « loi de la honte ». Une honte qui devrait être bien sûr éternelle . Il faut pour s’en convaincre entendre Georges-Emmanuel Germany , avocat trublion à l’origine de la création de l’Association des victimes de la catastrophe aérienne de Maracaibo ( vécue là-bas comme un drame national ): « Oui, je suis un fils de Césaire. Et comme lui je revendique le mot nègre parce que c’est une flèche indélibile dans le cœur des Français, qui leur rappelle ainsi la faute originelle de la colonisation »… Germany serait-il alors pour l’Indépendance ? Que neni : « Je suis français issu du peuple martiniquais, n’en déplaise la Constitution française qui ne reconnaît que le peuple français. »
Une logique bien intérréssante que celle-ci. La colonisation, un crime contre l’humanité mais tout à fait supportable au vu des avantages économiques qu’elle procure aujourd’hui aux antilles françaises. Avantage ? Non, dédomagements éternel serait-on tenté de comprendre dans cette logique. Comme le dit un haut fonctionnaire: « Les indépendantistes sont prisonniers d’une réalité économique qui les empêche d’aller au bout de leur logique, mais les liens affectifs se sont étiolés ».
« Notre objectif, explique Serge Letchemy, en charge de la communauté d’agglomération du centre de la Martinique , c’est de vivre en tant que peuple et pays dans un ensemble français et européen, tout en affirmant notre positionnement caribéen ». « Sans couper les ponts avec Paris il faut trouver un nouveau type de partenariat », soutient quant à lui le souverainiste Garcin Malsa…
Est-ce cela « être français » pour les Antillais ? Est-ce cela le fameux attachement à la France dont nous rabbachent nos élites bien-pensantes ?
Autre exemple : l’attaque fascisante, c’est-à-dire contre la liberté de pensée, que subit l’historien Olivié Pétré-Grenouilleau, membre de l’Institut universitaire de France, et auteur des « Traites Négrières », paru chez Gallimard. Il a été assigné devant le tribunal de Paris pour avoir selon ses accusateurs « bafoué » la mémoire des esclaves. A cause de son livre ? Non, ce sont ces propos tenus au Journal du Dimanche du 12 Juin 2005, à l’occasion du prix d’histoire du Sénat, décerné pour son ouvrage. Les accusateurs ? Le Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais (revendiquant 40 000 membres) qui lui reprochent notamment les paroles suivantes « la traite n’avait pas pour but d’exterminer un peuple (…) L’esclave était un bien qui avait une valeur marchande qu'on voulait faire travailler le plus possible. Le génocide juif et la traite négrière sont des processus différents. »
Le procès d’intention ubuesque n’arrive pas par hasard. Il est la continuité d’un nouveau terrorisme intellectuel ou plutôt judicaire qui poursuit la marche des amalgames entretenus par les politiques et la presse. La traite des noirs, selon ce nouveau code de la repentance, DOIT être considérée comme un génocide. Malgré les faits historiques qui prouvent pourtant la complexité du phénomène de la traite et de l’étendu des acteurs qui y ont pris part, les nouveaux accusateurs de la France seule ( !) contre-attaquent avec les surenchères les plus ignobles. La France devant avoir commis des fautes ontholigiques ce sera donc le phénomène en soi qui la salirait à JAMAIS. Et malheur à celui qui ose dire le contraire. C’est dailleurs ce que dit en substance Claude Ribbe (membre comme par hasard du Collectif des Antillais) qui n’hésite pas à traiter le livre de Pétré-Grenouilleau de « révisioniste ». Claude Ribbe lui-même auteur du livre « Le crime de Napoléon » qu’il compare sans nuance à… Hitler. Et d’ajouter que pour lui les bateaux soufrés transportant les esclaves étaient ainsi transformés en « chambres à gaz »…
Nous sommes de notre côté tout à fait rassuré de savoir que cet agrégé de …philosophie est depuis le 10 novembre membre pour 3 ans de la Commission nationale consultative des droits de l’homme à titre d’ « historien », nommé par…Dominique de Villepin. Emmanuel Le Roy Ladurie ce vrai et grand historien, lui, appréciera très certainement. Il soutient publiquement Olivié Pétré-Grenouilleau. Il y a tout de même des limites qu’il ne faut pas dépasser.
Ces limites BHL, cet autre « philosophe », lui, les franchit allègrement. Son éditorial de l’hebdommadaire Le Point de début décembre est intitulé « Du colonialisme et des ses prétendus « aspects positifs » ». BHL, qui a toujours été dans la philosophie de l’air du temps partage sans complexe ce constructivisme de la culpabilité. La réalité historique et sa complexité ne l’intérrèsse pas. BHL, lui, a des principes et ne jugent que par eux. « Le projet colonial…(…) est un projet pervers, fondé sur des règles qui font, en tant que telles, honte à un démocratie. (…) L’idéologie coloniale (…) est une idéologie criminelle. (…).L’idée coloniale était en soi une idée perverse : l’aventure coloniale a été, en son principe, une page sombre de notre Histoire ; et il y a dans le geste de ceux qui veulent réviser cette évidence, il y a dans leur aplomb, leur passion, leur enthousiasme repu de beaufs qui se lâchent, un parfum de bond en arrière que l’on n’avait pas senti depuis longtemps ».
On l’aura compris celui qui ose rappeler la complexité de l’histoire est confondu avec un révisioniste. Oser affirmer que l'on ne doit pas par honnêteté intellectuelle évoquer la Colonisation sous le seul angle de l’auto-stigmatisation fait des 64% de francais qui approuvent ce ré-équilibrage critique des « beaufs qui se lâchent ». La logique de cette pensée est dailleurs dans les termes du titre : « …ses prétendus « aspects-positifs » ». La condamnation morale là encore étouffe toute pensée critique. Il n’ y a pas de bilan possible puisque si il y a un passif il ne peut y avoir d’actif…Or résumer l‘histoire à une série de condamnations de principes ferait de TOUS les peuples de toutes les époques des « salauds » par nature. Est-ce cela que pense BHL ? Condamne t-il d’autres pays avec le même principe de detestation ? Pour sa logique et son image d’honnêteté « intellectuelle » nous aimerions le croire, mais depuis que nous l’avons vu se recueillir sur la dépouille de l’ancien président djihadiste de Bosnie, nous en doutons fortement.
Et, exactement comme à l’odieuse conférence de Durban en 2001, l’histoire tend à être revisitée afin de rendre coupable, seul, l’Occident.
Mais à ce stade qui a intérêt à passer sous silence la traite des blancs vers ces mêmes pays musulmans ? Qui en parle encore aujourd’hui ? Qui l’a chiffré ? Devons-nous aussi demander des réparations pour cette « humiliation passé contre nos frères blancs européens » ?
Devons-nous créer une Fédération Blanche de France et pourquoi pas d’Europe et dénoncer le martyr du « peuple blanc » à travers les âges face aux multiples tentatives d’invasions, de soumissions et d’exterminations des « autres » peuples ?
Poursuivant sa conquête européenne il repartit en campagne en 1529 pour s’attaquer à l’Autriche, désormais dernier rempart de la chrétienté.
Le destin en décida autrement et Soliman le « Magnifique » échoua.
Mais en battant en retraite il massacra 30 000 paysans qui selon lui ne méritaient pas d’être vendus dans les différents marchés aux esclaves…Il faut dire que le prix unitaire moyen de l’esclave, suite à la campagne de 1526, avait décidement trop baissé…
On évalue à un million le nombre d’habitants enlevés en Europe occidentale entre le XVIe et le XVIIIe siècle, au temps de François 1er, Louis XIV et Louis XV. En Europe orientale et dans les Balkans, pendant la même période, les Ottomans prélevèrent environ trois millions d’esclaves !
Un minimum de 4 millions d’esclaves européens en 2 siècles, voilà qui donne à réfléchir quand on sait que la traite islamique des esclaves a durée pendant au moins 1200 ans et quelle a concernée certes des pays européens mais aussi et surtout ceux du continent noir africain, où l’esclavage se maintient encore dans un certain nombre de pays…islamiques…( Exemple ? Le Soudan, dans un contexte de guerre civile visant à l’écrasement des populations animistes et chrétiennes du Sud -plus de 2 millions de morts à ce jour-, n’est pas en reste, comme en témoigne le rapport 2002 d’Amnesty International . A titre d'exemple, il faut savoir qu’en 1988, une arme automatique pouvait valoir six ou sept enfants esclaves. En 1989, une femme ou un enfant de la tribu Dinka - une peuplade pastoral du Nil de taille exceptionnellement grande - pouvait être achetée pour 90 $. En 1990, les raids ont augmenté, le marché inondé, et le prix est tombé à 15 $.)
Mais alors, une question demeure. Où sont-ils passés les descendants de ces esclaves blancs d’Europe ?
Et bien les textes de l’époque nous donne une partie de l’explication. Je reprend ici le fil d’un autre historien, Jacques Heers qui a écrit « Les négriers en terres d’islam, la première traite des noirs, VIIè-XVIème siècle », livre néanmoins plus spécialement consacré à l’Afrique.
Ibn Khudahbeth, géographe et astronome, cite Ibn al-Fakih (ces deux auteurs sont du IXème et XIème siècles) qui nous confirme que: « de la mer occidentale, arrivent en Orient les esclaves hommes romains, francs, lombards et les femmes romaines et andalouses ». Ibn Haukal (1122-1213) affirme tout bonnement que « le plus bel article importé de l’Espagne sont les esclaves, des filles et de beaux garçons qui ont été enlevés dans le pays des Francs et dans la Galice. Tous les eunuques slaves qu’on trouve sur la terre sont amenés d’Espagne et aussitôt qu’ils arrivent on les châtre. »
Un autre auteur manifestement bien au courant de ces trafics, al-Istakhri (géographe arabe de la première moitié du Xème sicècle) précise les prix: « Ce qui vient du Maghreb, ce sont les esclaves chers. Pour une telle esclave et pour un homme qui n’a pas appris de métier, on obtient, selon leur condition physique et leur apparence, mille dinars et plus. »
Dans la péninsule ibérique, les tentatives de Reconquista chrétienne, très limitées pourtant dans les premiers temps, faute de moyens, se sont heurtées à de fortes résistances et ont aussitôt provoqué de terribles expéditions de représailles des califes de Cordoue, plus meurtrières, plus dévastatrices même que les premières offensives des années 700 , lors de l’invasion du pays.
Ainsi En 985, al –Mansur dit le « Victorieux » ( général et ministre du calife de Cordoue Hicham II, on lui doit l’agrandissement de la mosquée de Cordoue. Mort en 1082) mena ses hommes au sac de Barcelone et, en 997, à la tête d’une armée réputée invincible, de victoires en victoires, de pillages en pillages, fit la guerre totale aux chrétiens jusque dans leurs derniers réduits Galice, laissant Saint-Jacques-de-Compostelle à l’état de ruines et de cendres, ville dépeuplée, hommes et femmes ramenés esclaves. Une flotte du calife armée à Séville, surprit Lisbonne en 1185 ; les navires revinrent au port croulant sous le poids des prisonniers enchaînés. Quelques bâtiments allaient même croiser jusqu’au long de la côte de Galice et débarquaient au petit jour dans les villages de pêcheurs. En méditerranée, dès qu’elles furent reprises par les chrétiens, les villes du littoral ibérique, de Barcelone à Valence, étaient, chaque bonne saison, mises à sac par les pirates du Maghreb, d’Oran, de Bougie et de Mahdia. Tarragone perdit beaucoup d’hommes cette même années 1189.
Aucune frontière, entre chrétiens et musulmanes, ne fut, au cours des siècles de ce que nous appelons le Moyen Âge et plus tard encore, ni bien définie, ni bien gardée. Sur la Frontera qui, en Castille, dans le Levant et en Andalousie, marquait le contact entre les pays reconquis par les chrétiens et ceux demeurés aux mains des musulmans, les habitants souffraient, des deux côtés, angoisses et peines, leurs terres dévastées et leurs maisons brûlées, les femmes , les hommes et les enfants enlevés de force. Parler, comme l’ont fait et le font encore quelques historiens d’occasions, d’une civilisation et d’une société « des trois cultures », musulmane, juive et chrétienne, est signe d’ignorance ou de supercherie, les deux ensembles généralement. Les marchandages pour les rachats ou les échanges d’esclaves puis les accords conclu par les souverains ou les gouverneurs des cités et des provinces montrent que plus de 300 captifs chrétiens furent libérés en1410, 100 en 1417, et 550 en 1439. Henri IV, roi de Castille, obtint en 1456 que 1000 prisonniers lui soient aussitôt remis et ensuite 353 chacune des années à venir. Le voyageur allemand Jérôme Munzer évalue à 2000 le nombre de captifs chrétiens enfermés dans les geôles de Grenade au moment de la reconquête de la ville par les Rois Catholiques , en 1492. Deux à trois milles captifs avaient été expédiés par mer vers le bagne de Tétouan, en Afrique.
Sur un autre front, les musulmans maîtres de la Sicile et de l’Italie méridionale, jusqu’aux offensives des Normands dans les années 1080, lançaient leurs chevauchées contre les grands monastères et les routes de pèlerinage vers Rome ou vers le Monte Gargano (sanctuaire de Saint-Michel). Les pirates retranchées sur la côte du Levant espagnol, près de Denia et d’Alméria, pour la plupart berbères et « slaves », ces derniers étant sans doute d’anciens esclaves, ravagaient les bourgs et les pêcheries du Languedoc. Les Sarrasins d’Afrique prirent Bari dans l’Adriatique,et, dans la mer Tyrrhénienne, en 846, ils emportèrent les maigres défenses de Rome ; ils y firent un énorme butin, de reliquaires et de vases sacrés, laissant la basilique de Saint-Paul-hors-lesMurs complètement ruinée, ses murs à peine debout. Ceux que l’on appelait alors les « Africains », partis du nid de Corsaires de Mahdia, prirent d’assaut la ville de Gênes en 933 et 3 ans plus tard forcèrent de nouveau l’entrée du port à la tête d’une flotte de 200 voiles. En terre chrétienne, les brigands sarrasins se retranchaient dans des camps fortifiés, si bien gardés ou si mal identifiés qu’ils demeurèrent hors d’atteinte pendant plusieurs dizaines d’années ; en Campanie, sur les rives du fleuve Liri, en Provence, à Fraxinetum dans le massif des Maures. Leurs cavaliers couraient dans les montagnes jusqu’au pied des grands cols, dans les Abruzzes et dans les Alpes.
La chasse aux captifs faisait bonne recette. Navires et négociants d’Egypte chargaient des « Slaves », en fait des Calabrais pour la plupart, dans les ports de l’Italie du Sud et de l’Adriatique. L’an 870, un moine franc, s’embarquant à bari pour aller en pèlerinage en Terre sainte, voit deux navires lever l’ancre vers l’Egypte, portant à leur bord 3000 prisonniers chrétiens, promis à l’esclavage. Ce même moine chiffre à 6000 ceux qui sur plusieurs bâtiments tout de même étaient en route pour le Syrie.
En fait, expliquer qu’aujourd’hui il n’y ait pas de descendants « slaves » pour revendiquer en pays musulmans un droit de mémoire occulté, est assez simple. En pays d’islam, principalement en Orient, les esclaves ne fondaient pas de familles et n’avaient pas ou peu d’enfants. Le nombre relativement important d’eunuques, l’interdiction faite, bien souvent aux femmes de se marier, les mortalités terriblement élevées du fait des conditions de travail sur les grands domaines et dans les mines, des guerres entre souverains, peuples et factions, des maladies et des épidémies, firent que les maîtres voyaient leur cheptel humain sans cesse s’affaiblir et devaient le renouveler.
La durée de vie de l’esclave ne dépassait pas 7 ans.
Il y avait clairement là une volonté de ne pas se mélanger ni de maintenir sur place des ethnies européennes…
Il y avait dans la technique des razzias la volonté d’affaiblir, petit à petit, les ressources naturelles des « chiens infidèles », y compris et surtout leur ressource démographique.
Bref n’y a t-il pas là, réellement, une intention délibérée de tuer le plus grand nombre possible de chrétiens (génocide) et destabiliser leurs royaumes ? Préparant et facilitant la suite de l’invasion ?
La chasse à l’esclave chrétien fut chantée par les poètes de Cour, à la solde des émirs ottomans d’Anatolie. Grâce à eux nous connaissons les «exploits » des pirates de Smyrne et d’Alania qui enlevaient les femmes et les enfants de « ces chiens de mécréants ».
De 1327 à 1348, Umur Pacha, l’un des cinq fils de l’émir d’Aydin, lui même émir de Smyrne et pirate à tous vent, sema la terreur dans tout l’Orient mediterranéen, dans les îles de Chio et de samos, et jusque sur les côtes Peloponnèse. Non pour conquérir des terres, non même pour établir des guerriers et des marchands en quelques comptoirs, mais pour ramener, chaque saison, de merveilleux butins et des centaines de captifs. Ses hommes « capturèrent beaux garçons et belles filles sans nombre au cours de cette chasse et les emmenèrent. Ils mirent le feu à tous les villages…Au retour, riches et pauvres furent remplis de joie par ses présents. Tout le pays d’Aydin fut comblé de richesses et de biens et la gaieté régna partout. Filles et garçons, agneaux, moutons, oies, canards rôtis et le vin étaient débarqués en abondance. A son frère, il donna en cadeau nombre de vierges aux visages de lune, chacune sans pareille entre mille ; il donna aussi de beaux garçons francs pour qu’il dénoue les tresses de leurs cheveux. A ces cadeaux, il ajouta de l’or, de l’argent et des coupes innombrables ».
Les armées ottomanes franchissent les détroits vers 1350, s’établissent à Andinople, défont les Serbes à Kosovo (1389) puis les princes et les chevaliers de la croisade de Sigismond de Hongrie à Nicopolis (1396). Pendant plus d’un siècle, elles allèrent de plus en plus loin à la chasse au butin et aux escalves. En 1432, bertrandon de la Brosion, conseiller du duc de Bourgogne et chargé de mission en Orient, par ailleurs tout à fait capable de s’entendre avec les Turcs au cours de son voyage en Anatolie, croise sur sa route, dans les Balkans, plus d’une troupe misérable de captifs menés par des guerriers au retour d’une razzia chez les chrétiens et prend alors conscience de la manière dont les Turcs traient leurs prisonniers, tous voués à l’esclavage :
« Je vis quinze hommes qui étaient attachés ensemble par de grosses chaînes par le cou et bien dix femmes, qui avaient été pris peu auparavant dans une course que les Turcs avaient faite dans le royaume de Bosnie et qu’ils conduisaien
Ces malheureux demandaient l’aumône aux portes de la ville ; c’était une grande pitié que de voir les maux dont ils souffraient. »
Ils prenaient les enfants pour les convertir de force et les initier très jeunes au métier des armes, les soumettre à un dur entraînement pour en faire ces janissaires, corps d’élite de leur armée.
Partout où passaient leurs troupes ou leurs galères de combat ce n’étaient que rafles de prisonniers, butin de guerre. A la même époque et jusqu’à leur retentissante défaite de Lépante (7 Octobre 1571), où plus d’une centaine de leurs galères furent envoyées par le fond ou prises d’assaut, les Turcs ne cessèrent de lancer chaque année vers l’Occident, Espagne et Italie surtout, de fortes escadres chargées de nombreuses pièces d’artillerie. Les sultans criaient leur détermination de prendre Rome et d’anéantir les Etats Chrétiens, ceux du roi d’Espagne en premier. Ils échouèrent et cet acharnement à poursuivre leurs attaques si loin de leurs bases du Bosphore et d’Asie n’eut pour eux d’autres profits que de ramener régulièrement des troupes d’hommes et de femmes, de jeunes gens surtout, pris lors des sièges de villes pourtant puissamment fortifiées ou razziés au long des côtes. De telle sorte que cette guerre des sultans ottomans de Constantinople, de Sélim Ier et de Soliman le Magnifique, s’est le plus souvent ramenée à de misérables et cruelles raffles d’hommes. Dans un des gros bourgs de la Riviera génoise, en 1531, un homme sur cinq se trouvait alors esclave chez les Turcs.
Dans Alger, où l’on ne comptait pas moins de six ou sept bagnes pour les chrétiens, plusieurs centaines de captifs, peut être un millier, étaient entassés dans des conditions épouvantables, dans le plus bagne, situé en plein cœur du tissu urbain, sur le souk principal qui couraitd ‘une porte à l’autre. C’était un vaste édifice de soixante-dix pieds de long et quarante de large, ordonné autour d’une cour et d’une citerne. Au temps d’Hassan Pacha, dans les années 1540, 2000 hommes logeaient dans un bagne plus petit et, un peu plus tard, encore 400 dans celui dit « de la Bâtarde ». A Tunis, demeurée longtemps indépendante sous un roi maure, la conquête de la ville par les Turcs, en 1574, fit que l’on bâtit en toute hâte huit ou neuf bagnes qui suffirent à peine à y entasser les prises de guerre ; les hommes s’y pressaient jusqu’à dix ou quinze dans des chambres minuscules, voutées et somrbes….etc…etc….
La question se doit d’être posée de nouveau aujourd’hui au grand jour. Pourquoi ces faits nous sont-ils cachés ? Pourquoi si certains demandent réparations pour d’autres faits ne devrions-nous pas demander réparations pour tous ceux-ci ?
Si d’autres entretiennent cette mémoire et éduquent leur population dans cette relation à cette histoire, pourquoi n’aurions-nous pas le droit nous aussi d’avoir de la mémoire et de lire les événements présents en les reliants au sens de cette vieille histoire ?
Qui veux-t-on désarmer ? Qui doit être armé ? Et au nom de quoi ? De qui ?
Cette mémoire entretenue a pour eux un but.
Une vision. Qui trouve son affirmation légitimée dans le perpétuel renouvellement et apprentissage de son souvenir et de sa continuité dans les évènements contemporains. Ainsi l’Histoire , ils en font vraiment partie et peuvent même y participer. Ils vivent dans leur chaire cette Histoire qui se fait.
Car cette histoire est pour eux vivante et c’est ainsi qu’ils peuvent ressentir avec la même émotion les évènements d’il y a mille quatre cent ans et ceux qu’ils vivent parfois à travers, interposé, le poste de télévision, même si ces évènements, contemporains eux, se passent à 20 000 kilomètres de leur domicile. C’est qu’il y a, pour eux, un sens dans les évènements d’hier et d’aujourd’hui. La même histoire se poursuit et continue de s’accomplir. Celle d’une guerre perpétuelle. Dont ils ont consience. Et qu’au fond ils soutiennent.
L’idée que pour eux l’histoire n’est pas morte et qu'ils en sont les acteurs possibles et nécessaires.
Une histoire de Guerre. Une guerre dont ils seraient les victimes. Où ils ne prendraient jamais une part de responsabilité réelle. Ou en tout cas qui finalement est justifiée au regard de leur objectif politico/religieux.
Ce qu’ils ont gardé et entretiennent, c’est un lien, et le sentiment affirmé qu’il y a derrière l’Histoire une philosophie de l’histoire, c’est-à-dire un sens total de l’histoire qui explique le passé de l’humanité et commande son avenir.
Or, c’est ce lien et jusqu’au questionnement de ce lien que nous avons perdu.
Non pas que ce questionnement du sens de l’histoire face publiquement défaut ( Cf Fukoyama et Co…). Mais ce qu’il implique , profondément, lui le fait. Nous en avons perdu la saveur. Car il est tout de même assez surréaliste que certains, pensent encore ce questionnement, mais que le sens de celui-ci échappe en fait au plus grand nombre. Pour la plupart de nous tous, ce questionnement et ce lien ne sont plus qu’un objet de débat. Ni plus ni moins. Un débat ouvert, à l’image de notre société. Or, pour celui qui éprouve ce lien comme un spectateur regarde une histoire qui ne serait pas la sienne, il n’a pas d’intérêt à s’y investir plus particulièrement. On peut très bien même ne pas trouver d’intérêt ni de sens à questionner notre lien à notre passé ni le sens que ce lien peut avoir.
Ce sentiment d’indifférence peut très bien être accentué si l’éducation que vous reçevez ne vous donne pas les moyens de conçevoir cette interrogation.
Victimes de la méthode de lecture globale et du traitement idéologique d’une classe professorale de gauche et surtout d’extrême gauche à plus de 75%, les générations d’élèves des années 80 à 2005 ne pouvaient pas ne pas finir par en être profondément marquées.
On retrouve principalement cette influence dans la fissuration de deux piliers fondateurs de tout fondement d’une société : la capacité à lire, comprendre et analyser les problématiques d’un texte ; La place de l’histoire et du sens de l’histoire de l’entitée civilisationelle dont ses élèves sont les potentiels héritiers.
Une fois cette fragilisation des esprits effectuée, alors la véritable manipulation peut commencer.
Et tout peut être réécrit, occulté ou déformé, et jusqu’à la validité de l’expérience civilisationelle qui a été celle des générations antérieures, par le biais d’une culpabilisation perpétuelle.
Et pour eux de devenir ainsi les jouets de l’Histoire. Ou plutôt de celle de leurs ennemis civilisationnels. Et de ceux qui permettent à ses ennemis de jouer gagnant.
L’enjeu de l’histoire est là. Premier. Primordial.
Apprendre et comprendre les enjeux de cette histoire qui se fait afin qu’elle ne se défasse pas dans des âges de chaos.
Se (re)souvenir que ces enjeux produisent des situations mortelles.
Et que ce danger, ni notre frivolité ni notre lâcheté ne nous empêcheront d’avoir à l’affronter comme ont dues l’affronté les générations antérieures.
Et que si nous décidons d’affronter, enfin, notre destin, nous devrons avoir assez de force encore pour l’affronter victorieusement…