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"Si vous entendez ce message, c'est que vous êtes la résistance."

International Civil Liberties

About

The International Civil Liberties Alliance is a project of the Center for Vigilant Freedom Inc.  We are an international network of groups and individuals from diverse backgrounds, nationalities and cultures who strive to defend civil liberties, freedom of expression and constitutional democracy.

We aim to promote the secular rule of law, which we believe to be the basis of harmony and mutual respect between individuals and groups in the increasingly globalised world, and to draw attention to efforts to subvert it.  We believe in equality before the law, equality between men and women, and the rights of the individual and are open to participation by all people who respect these principles.

We believe that freedom of speech is the essential prerequisite for free and just societies, secular law, and the rights of the individual.

We are committed to building and participating in coalitions in all parts of the world to effect significant progress in protecting rights of the individual which are sadly being eroded in many countries including those in the West.


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The Center for Vigilant Freedom

12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 22:22

19.07.2007

Annecy : le diocèse cède un terrain pour une mosquée de 1100m2
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   Cela s’était passé en octobre 2005, le diocèse avait vendu le terrain de la mosquée d’Annecy qu’il mettait gratuitement à disposition depuis 1978, pour 51 000 euros. Cette  mosquée, qui avait fait parler d’elle en mars 2004 lors d’un incendie criminel, dispose aujourd’hui d’une surface de 150 m2, insuffisante pour une oumma croissante. Un terrain adjacent appartenant à la mairie avait aussi été vendu à l’association loi de 1901 « Le Nouvel Avenir », une surface importante est en effet nécessaire pour héberger un projet aussi ambitieux.

Les mensurations de la future mosquée d’Annecy sont effectivement impressionnantes :

Lire la suite


Mosquée de Marseille : c’est maintenant sûr…avec deux minarets de dernière minute.

   La victoire juridique au tribunal administratif du FN, du MNR et du MPF n’aura fait que retarder l’échéance. La construction de la Grande Mosquée de Marseille a été voté lors d’un Conseil municipal très houleux lundi matin. La ville UMP a réajusté le loyer dérisoire de 300 euros annuel pour 8 600 mètres carrés à 24 000 euros, et raboté le bail emphytéotique à 50 ans.

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  Le bâtiment aura une emprise au sol de 2550 m2 et, surprise, Le Monde du 17 juillet rapporte que « Le plan d'aménagement de la zone où doit être implantée la mosquée a déjà été modifié, afin que puisse y être érigé un minaret de 25 mètres ». Le Figaro du même jour rapporte lui qu' il devrait y avoir deux minarets.

Lire la suite


16.07.2007

Allemagne : les turcs sont définitivement inassimilables

     Cela partait pourtant d’un sentiment généreux : 400 mesures pour faciliter l’intégration des étrangers, un budget de 750 millions d’euros. Jeudi dernier, les représentants d’une centaine d’associations d’immigrés ont assisté au second sommet pour l’Intégration. Tous les représentants des différentes communautés de Polonais, de Tchèques, de Portugais, de Croates étaient présents…une communauté manquait à l’appel, la turque. Les associations turques représentant 2,5 millions de colons ont boycotté le sommet. Le motif ? Le contenu de la loi sur l’intégration qui vient d’être voté au Parlement. En effet, certains points d’exigences ont été mal perçus : l’impossibilité de faire jouer le regroupement familial pour les filles mineures, ce afin de limiter les mariages forcés, et la maîtrise d’au moins « 200 à 300 mots d’allemand » selon la Ministre de la Justice Brigitte Zypries. Angela Merkel note à juste titre qu’il est courant que les femmes turques présentes depuis 2 ans sur le territoire « sont incapables de dire à un policier où elles vivent ou comment pourraient-elles être localisées »

     Selon le leader de la « Communauté des Turcs en Allemagne », Kenan Kolat, ces mesures sont « discriminatoires ». Pour le journal à grand tirage turc Hurriyet Angela Merkel fait preuve de « racisme pur ». Kenan Kolat met en garde la chancelière contre une insurrection de la jeunesse turque « à la française » : «  Si la loi se maintient en ces termes je ne pourrais pas maintenir la jeunesse sous contrôle ».

   Le « Plan National pour l’Intégration » est pourtant d’une générosité rare, en augmentant les crédits pour des cours de culture et de langue allemande, en favorisant l’accès des enfants aux garderies permettant aux mères de se former  dans 10 000 nouvelles places de formations professionnelles.

    La Ministre de la Justice, dépitée, a lâché samedi : «  C’est un véritable gâchis qu’une initiative si constructive, démocratique et avant-gardiste comme celle de Merkel soit perturbée par cette polémique »

    Les turcs sont définitivement inassimilables. Même Sarkozy l’a reconnu il y a quelques mois en off devant une caméra caché. « Ils ne veulent pas s’intégrer ».

   Qu’ils soient rapatriés au plus vite, ils ne seront jamais européens.

Joachim Véliocas, Observatoire de l’islamisation. Juillet 2007.  

15.07.2007

Critique de l'Islam : les autruches commencent à se réveiller

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 22:21
Annuaire Iceberg

Cet annuaire a pour objectif de recenser le maximum de mosquées, lieux de prière et pseudo-association-culturelle
-islamiques qui recouvrent d'une toile qui n'a rien de virtuelle l'ensemble du territoire métropolitain, et de mettre au point une - BD -base de données - recensement /comptabilisation / localisation  -et d'en faire un instrument fiable de vigilance au service de la cause que nous défendons.

 
Participation et cyber-décentralisation
 
Vous pouvez compléter cette base de données en me faisant parvenir le fruit ( décortiqué) de vos recherches : évitez de balancer des données brutes ou des listes de liens vers des annuaires de mosquées et lieux de prière ; Google est là pour ça.

Vérifiez toujours vos sources et Indiquez dans l'ordre , tel qu'il est édifié dans l'annuaire : la région, le département, la définition du local (mosquée, lieu de prière,etc ) adresse postale sans oublier le code postal et pour finir et si possible le numéro de téléphone / fax et email --- les adresses internet sont à proscrire ( pas de pub inutile)
 
Petite précision - je supprime toutes les références concernant les nationalités et les appellations genre "musulman, musulmane " terme trop ciblé et prêtant à des amalgames simplets qui profitent surtout à nos mahométans,dhimmis et collabos de service (sevice), exemple : dans le cas de :' Association des musulmans de Bohain ; cela donne "Association de Bohain".

Je remercie d'avance ceux qui vont participer à l'élaboration d' ICEBERG car faut de temps je limite ma communication au minimum donc de ce fait vous ne recevrez pas de mail individuel.
 
En cas d'une participation importante, comptez un maximum de deux à trois semaines avant de voir apparaître en ligne le fruit de votre cyber-action  le pseudo de ceux qui participent à l'élaboration d'ICEBERG apparaîtra dans un espace (en construction ) réservé à cet effet - notifiez moi clairement celui que vous désirez faire apparaître.
 
Dernière instruction , faites un  copier -coller de cet annuaire et conservez -le ; les piratages sont légions; si ce site disparaît reprenez le flambeau.
 
Salut et cyber-fraternité.

  Cet annuaire concerne uniquement la partie émergée
http://img571.imageshack.us/img571/7346/783t.jpg  

Merci pour votre participation citoyenne.

 
Avis -
  Retard dans les mises à jour

D'innombrables mosquées sont construites et mises en chantier journellement 

Notre service de comptabilisation a beaucoup de mal à suivre le rythme frénétique imposé par l'islamisation du territoire métropolitain. 

Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour ce problème de saturation.

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 22:21

La manif interdite

Le maire de Bruxelles a interdit une manifestation contre « l’islamisation de l’Europe », prévue le 11 septembre prochain.

Cette manifestation devait être organisée devant les locaux du Parlement européen, dans la capitale belge, par une organisation d’origine danoise, « Stop the islamisation of Europe » (SIOE).

Et voici quel est le motif de l’interdiction : « Le danger pour l’ordre public et trop élevé. L’importante communauté allochtone qui vit dans le quartier pourrait réagir à cette action. »

Le maire a peur des musulmans, et il se comporte déjà comme un dhimmi, comme si le critère d’autorisation d’une manifestation était, non pas le respect de la liberté d’expression, mais le respect de l’islam. On apprécier l’expression « allochtone », qui évite de dire « musulman » (même le mot est tabou), mais souligne qu’il s’agit d’une communauté étrangère… qui dicte les décisions du maire sans même avoir besoin de s’exprimer.

Il illustre ce que dit SIOE : « Islam et respect du Coran sont incompatibles à cause des enseignements du Coran lui-même. » Ou encore : « Notre liberté de parole, qui a été gagnée par des victoires sur des régimes tyranniques, est maintenant en train d’être retirée à la seule fin de protéger les musulmans d’être offensés. »

Et le porte-parole du maire souligne encore davantage quelle est la situation, lorsqu’il ajoute que la municipalité reçoit chaque année entre 500 et 600 demandes de manifestations et que, au cours des cinq dernières années, seulement 6 ont été interdites.

Ainsi, parmi les très rares exceptions, figure une manifestation pacifique organisée par des gens qui veulent seulement attirer l’attention sur les dangers de l’islamisation pour la démocratie.

Certes, les idées du fondateur de SIOE ne sont pas celles qui ont cours dans les cercles politiquement corrects. Il dit qu’il ne croit pas au concept d’islam modéré, et voici pourquoi : « Le cœur de l’islam sunnite est l’Arabie saoudite, et celui de l’islam chiite est l’Iran. Aucune personne sensée ne peut décrire ces pays comme modérés. »

Sans doute est-il difficile de répondre à cet argument. Alors on interdit à SIOE de le dire dans la rue.

L’interdiction de la manifestation est en soi une nouvelle preuve de la progression de l’islamisation : de la soumission à l’islam des autorités européennes. Autrement dit une preuve du bien-fondé de l’action de SIOE.

(Source: http://yvesdaoudal.hautetfort.com/)


SITA BELGIQUESITA UN TIMBRE SITA UNE MINUTE ACTION RESISTANCE EUROPE

***

Tentons une ultime opération pour sauver la vue à notre bon Roi Fred-Dhimmi de Bruxelles et à sa Cour de Borgnes.

1. Imprimer ce texte : les trois premières pages = une feuille recto verso + une page d'une autre feuille. (Les images se voient mal à l'impression ? A. Tant mieux, cela contribue à soigner la vue. B. Tant mieux, ils viendront nous voir.

2. Si vous le souhaitez, imprimer au dos de la deuxième feuille notre article sur les génocides musulmans au XXème siècle (ils iront lire la suite sur le site même si ça les chante)

3. Option carte-postale (bien gauloise de préférence) si pas d'imprimante, changer légèrement le texte du maire dans sa déclaration : "Pas de manifestation le 11/09/2007. Les musulmans sont trop nombreux, intolérants et violents pour que dans une démocratie l'on puisse manifester pacifiquement contre leur religion de Paix !" signé : Fred-Dhimmi Ier, Emir du Bruxellessistan, décodé par grouiik-grouiik.blogspot.com.

4. Expédier votre courrier à

a)
Monsieur Freddy Thielemans, maire de Bruxelles

Hôtel de Ville
Grand-Place 1
1000 Bruxelles
BELGIQUE

b)
Et aussi aux décisionnaires que sont les membres du conseil municipal, choisir un nom au hasard dans la liste, de préférence PS et expédier à la même adresse.


c)
Si vous avez de la suite dans les idées, vous enverrez un à votre représentant parlementaire.
Pour les députés français. En choisir un dans la liste puis écrire à son nom à :
Assemblée nationale,
126 rue de l'Université,
75355 Paris 07 SP
FRANCE

Nous ne pouvons pas faute de temps aller chercher toutes les adresses de tous les parlements de l'Europe, aussi comptons-nous sur votre dextérité si vous ne résidez pas en France. Enfin, nous ne dérangerons pas les parlements européens dans leur sommeil puisqu'ils n'ont strictement que le très faible pouvoir que les technocrates eurabéats de la Commission Européenne veulent bien leur donner (ce qui vaut d'ailleurs dans une moindre mesure pour nos politiques, mais passons)


5. Tarifs postaux : 0.60 € depuis la France (août 2007). Ressortissants d'autres pays, voici une liste de postes francophones pour vous renseigner aisément sur vos propres tarifs postaux à destination de la Belgique : Belgique, Suisse ,Luxembourg, Canada, Maroc, Algérie, Tunisie, Monaco...

6. Après avoir posté votre courrier, merci de référencer votre action au Sitathon pour inciter d'autres personnes à agir.

7. Complément : la pétition SIOE. Signer ici la pétition. (mais NE compte PAS comme une action SITA, nous sommes comme Amnesty International, nous croyons très peu aux pouvoirs des pétitions... mais celle-ci va nous permettre de nous compter au niveau européen, alors allez-y tout de même). Et pourquoi ne pas rendre la pétition vraiment utile en joignant par copie-collage ce message en anglais (il y a peu de francophones) : Participate to the action SITA : http://halal-pig.blogspot.com/2007/08/sioe-demonstration-dhimmi-mayor-of.html ?

8. Déjà fini ? Pourquoi pas une autre action ?

9. Enfin, n'hésitez pas à parler de cette action dans les salon de tchat, les forums, les blogs que vous fréquentez !
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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 22:58
Le laxisme politique des gouvernements européens fut aggravé par l’octroi aux pays arabes, d’exporter, avec leur population, leur culture et leur mœurs (Déclaration du DEA à Damas, 11 sept. 1978).
Cette implantation culturelle en Europe, intégrée dans l’immigration, c’est-à-dire le transfert de millions de musulmans d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie avec leur culture d’origine dans les pays d’accueil, avait déjà été planifiée au cours du séminaire Euro-Arabe tenu à l’Université de Venise (28-30 mars, 1977) sur « Les moyens et les formes de la coopération pour la diffusion en Europe de la langue arabe et de sa civili­sation littéraire. »
 
Le Séminaire fut organisé par l’Ins­tituto per l’Oriente à Rome et la Faculté de Langues étrangères, section de littérature arabe, de l’Univer­sité de Venise.
Les participants comptaient 14 univer­sitaires des pays arabes, 19 arabisants des universités européennes, de nombreuses autres personnalités liées au monde musulman ainsi que le représentant de l’Institut Pontifical des Etudes Arabes, à Rome.
Le séminaire était intégré au Dialogue Euro-Arabe, c’est-à-dire avec l’assentiment du Président de la CE et des ministres des Affaires étrangères de chaque pays qui y était représenté. Les participants arabes représen­taient l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Irak, la Jordanie, le Qatar, le Soudan et la Tunisie.11
 
Parmi les sujets abordés durant les quatre sessions de travail, les rapporteurs européens présentèrent leurs rapports sur la diffusion et la connaissance de l’arabe et de la civilisation des Arabes dans leurs pays respec­tifs.
Les délégués arabes de leur côté exposèrent les méthodes d’enseignement facilité de l’arabe pour les non-Arabes, qu’ils pratiquaient dans leur pays.
Le Séminaire se conclut par l’adoption de nombreuses Recomman­dations.
On ne peut ici les reproduire toutes, mais leur teneur générale préconise la création dans les capita­les européennes, de Centres de diffusion de la langue et de la culture arabe dans tous les pays européens en coordination avec les pays arabes.
Ce projet pré­voie l’instauration dans les Instituts et les Universités européennes de professeurs arabes spécialisés dans l’enseignement aux Européens.
 
« Les participants à ce séminaire présentent unanimement les recommandations suivantes à l’attention des gouverne­ments des Etats membres de la Communauté Européenne et de la Ligue des États Arabes :
 
1. Coordination des efforts faits par les pays arabes pour diffuser la langue et la culture arabe en Europe et trouver la forme appropriée de coopération parmi les Institutions arabes opérant dans ce domaine.
 
2. Création de Centres Culturels Euro-Arabe jumelés dans les capitales européennes qui entreprendront la diffusion de la langue et de la culture arabe.
 
3. Encouragement aux institutions européennes, au niveau universitaire ou à d’autres niveau ; qui sont concernés par l’enseignement de la langue arabe et la diffusion de la culture arabe et islamique.
 
4. Soutien aux projets jumelés de coopération entre des ins­titutions européennes et arabes dans la recherche linguistique et l’enseignement de la langue arabe aux Européens ».12
 
La 10e recommandation stipule que l’enseignement de l’arabe doit être lié à la culture arabo-islamique et aux préoccupations actuelles arabes.
La 11e souli­gne la nécessité de coopération entre les spécialistes européens et arabes afin de présenter un tableau objectif de la civilisation arabo-islamique et des problèmes contemporains arabes aux étudiants et au public éduqué européen, afin de l’attirer vers les études arabes.
Les résolutions suivantes définissent les formes de coopération entre universités arabes et européennes et leurs spécialistes respectifs ainsi que l’organisation des fonds nécessaires à ce projet d’ara­bisation dans la CE.
La dernière recommandation (19) considère nécessaire l’établissement d’un comité permanent d’experts arabes et européens chargés de contrôler le suivi et l’application des décisions concernant la diffu­sion de l’arabe et de la culture arabe en Europe, dans le cadre du Dialogue Euro-Arabe.
Ce cadre signifiait l’approbation des ministres des Affaires étrangères des pays de la CE et de sa présidence, en relation avec le Secrétaire de la Ligue des pays arabes, ainsi que les autres diplomates, représentés dans la Commission Générale dont les travaux se déroulaient à huis clos et sans procès-verbaux.
 
Les exigences culturelles du bloc arabe
 
Ainsi dès les années 1970, la politique de l’immigra­tion, intégrée dans la conception économico-politi­que du DEA (1973), n’envisageait pas une émigration ponctuelle d’individus désireux de s’intégrer aux pays d’accueil.
Elle planifiait une implantation homogène dans le tissu laïc européen, de collectivités étrangères se chiffrant en millions, venues non pour s’intégrer mais avec le projet d’imposer de droit, aux pays d’ac­cueil, leur propre civilisation.
 
La pusillanimité politi­que de la CE facilita la création de milieux en rupture, hostiles à leur environnement dont ils rejettent les institutions laïques considérées inférieures à celles de la charia donnée par Allah.
Ainsi dès le début de l’im­migration, l’intégration était exclue, alors même que le DEA réclamait pour les immigrés arabes, les droits conférés par des institutions juridiques européennes que ces derniers refusaient, puisqu’ils se prévalaient de leur propre culture arabo-islamique fondée sur la charia.
 
Le Symposium de Hambourg (11-15 avril 1983) fut inauguré en grande pompe par le discours d’ouverture de Hans-Dietrich Genscher, ministre des Affaires étrangères de la République Fédérale d’Allemagne, suivi par celui du Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Chadly Klibi.
Genscher rappela avec force la dette de l’Europe envers la civilisation islamique et souligna l’importance du Dialogue pour cimenter la solidarité euro-arabe.
Il évoqua le début, en 1973, du Dialogue et l’importance du volet politique qui ne devait pas être ignoré - autrement dit la politique anti-israélienne de la CE au Moyen-Orient comme fondement de tout l’édifice économique de la Coopération Euro-Arabe.
Les deux parties du Dialogue — recom­mandait Genscher — devaient toujours se souvenir du Mémorandum Conjoint émis au Caire en 1975. Ce document constituait la Charte du Dialogue et insistait sur la vision politique commune des Arabes et de la CE qui ensemble, luttaient pour la création d’une relation spéciale entre les deux groupes.
 
«Nous Européens, nous avons parlé fort et de façon convaincante pour une reprise du Dialogue Euro-Arabe dans la Déclaration de Venise du 13 Juin 1980. Depuis lors, les différents groupes de travail intégrés au Dialogue sont devenus plus actifs et les projets pour le futur sont maintenant prometteurs » 13.
 
Dans la Déclaration de Venise, la CE s’était tota­lement alignée sur les exigences politiques arabes concernant Israël.
Elle avait affirmé les droits natio­naux des Palestiniens « qui n’étaient pas seulement des réfugiés » (art.6).
L’article 7 exigeait la participation de l’OLP aux négociations.
Dans l’article 8 « les Neuf soulignent qu'ils n’accepteront aucune initiative unilatérale visant à changer le statut de Jérusalem. »
Dans l’article sui­vant « Les Neuf soulignent le devoir pour Israël de mettre fin à l’occupation territoriale qu’il a maintenu depuis le con­flit de 1967 comme il l’a fait pour une partie du Sinaï.
Ils sont profondément convaincus que les villages (settlements) israéliens constituent un obstacle sérieux au processus de paix au Moyen Orient.
Les Neuf considèrent que ces villages, comme les modifications de population et de propriété dans les territoires arabes occupés, sont illégaux par rapport à la loi internationale. »
 
Au cours du Symposium les orateurs des deux par­ties présentèrent divers exposés liés à l’intégration des deux civilisations.
Les participants furent répartis en trois groupes de travail.
Le premier examina les pers­pectives d’avenir des échanges culturels. On y discuta des accords entre universités, des échanges d’étu­diants et de professeurs dans tous les domaines cul­turels, et de la diffusion en Europe des publications arabes.
Les domaines de cette coopération culturelle devaient être définis par un Accord culturel général entre la Ligue Arabe et la Communauté Européenne.
A l’intérieur de ce contexte des domaines plus spé­cialisés seraient délimités. Un petit comité conjoint dans le cadre du Dialogue serait créé et mandaté pour surveiller l’application et la conformité de ces accords avec les buts visés, il examinerait les nouveaux projets et leur exécution.
Le groupe de travail suggéra divers projets qu’on résumera ici :
 
1. La publication biannuelle d’un journal Euro-­Arabe destiné à faire connaître au public européen, le développement culturel et intellectuel du monde arabe.
 
2. Le renforcement des contacts et de la coopération intellectuelle par des accords et des échanges entre des syndicalistes arabes des différentes professions et leurs semblables européens.
Le côté arabe proposa tout particulièrement des accords avec l’union des Ecrivains et des Editeurs arabes, des rencontres pério­diques entre les syndicats européens et arabes de la Radio et de la Télévision et entre des Associations de producteurs de films et des acteurs.
 
3. La programmation de séminaires entre petits groupes de spécialistes sur différents thèmes tels que l’historiographie arabe, le dialogue religieux, la publi­cation de livres, la formation des libraires, l’investiga­tion du contenu des livres scolaires à tous les niveaux concernant l’histoire des deux régions.
 
Le second groupe de travail se consacra aux : «Conséquences de la Migration des Travailleurs et des Intellectuels ».
Les participants constatèrent que l’immigration arabe se transformant en résidence permanente, l’exécution de la Déclaration de Damas (décembre 1978), était désormais insuffisante pour la situation en 1983.
Il fallait notamment compléter l’article stipulant les droits du migrant arabe et des membres de sa famille, à jouir dans les pays euro­péens, de l’égalité de traitement en matière de loge­ment, de travail, de salaires, de droits économiques, d’association, et de libertés publiques fondamentales.
Des mesures politiques et des programmes « propres à assurer l’exécution de ces principes furent planifiés afin d’assurer le maximum de prestations aux migrants et un maximum de bénéfices pour les pays d'origine et d’accueil dans un esprit de franche coopération parmi les pays engagés dans le Dialogue ».
 
« Il est recommandé que l’intégration sociale des immigrés et de leurs familles soit facilitée dans les pays d’accueil par :
 
a. l’octroi de droits égaux dans le logement, le travail, le sys­tème éducatif la formation professionnelle et l’apprentissage,
 
b. rendre le grand public plus conscient du milieu culturel des immigrés par la promotion par exemple des activités cul­turelles des communautés immigrées,
 
c. fournir des informations adéquates sur la culture des communautés immigrées dans les programmes scolaires,
 
d. créer des facilités spéciales d’enseignement et de formation pour les fonctionnaires en relations avec les immigrés, médecins, policiers, enseignants, travailleurs sociaux, etc. »
 
Les immigrants arabes devaient avoir également accès aux mass media afin de leur assurer des infor­mations régulières dans leur propre langue, sur leur culture et sur les conditions de vie des pays d’accueil.
Il fut également recommandé « d’élargir la coopération entre les groupes d’immigrés et la population nationale et de prendre des mesures pour augmenter la participation des groupes d’immigrants dans les activités syndicales et d’explo­rer leur participation dans la vie politique. »
 
Le sixième point recommandait aux pays arabes d’origine de ren­forcer leur soutien culturel aux immigrés arabes en Europe et de renforcer la coordination pour soutenir les efforts des communautés arabes pour promouvoir la langue et la culture arabes en Europe.
 
Le troisième groupe de travail examina la coopé­ration dans le domaine de l’enseignement de l’arabe et des langues européennes.
Ce groupe souligna que cette question était de la plus haute importance car elle constituait un principe de base du Dialogue Euro-Arabe.
Les décisions du Séminaire de Venise (1977) furent complétées par celles du Symposium de Hambourg (1983).
On réitéra la nécessité de diffuser en Europe la langue et la culture arabes par les pays arabes et leurs institutions spécifiques ainsi que par des Centres culturels Euro-Arabe dans les capitales européennes.
Il fallait enseigner l’arabe aux enfants immigrés, assurer la publication et la distribution de journaux et de livres arabes destinés à un public cul­tivé européen afin de donner un tableau objectif et séduisant de la civilisation islamique.
Un programme d’exécution de toutes les activités examinées fut planifié sur cinq ans.
 
À la lecture des actes de ces nombreux symposiums, l’on est frappé par la différence de discours entre les deux parties.
Les Européens adoptent un langage prudent, admiratif et flatteur envers l’islam.
Des hom­mages excessifs sont rendus à la grande civilisation islamique à laquelle s’abreuva celle de l’Europe dans toutes ses composantes (Hans-Dietrich Genscher, ministre allemand des Affaires Etrangères, Sympo­sium de Hambourg, 1983).
De plates et humbles excu­ses sont formulées pour la colonisation et les préjugés européens anti-arabes.
Du côté arabe, par contre, le ton est celui d’un maître qui fustige et enseigne, sûr de la tolérance, de l’humanisme et de la grandeur de sa civilisation, source spirituelle et scientifique de l’Europe.
Les reproches ne manquent pas, notamment concernant l’insuffisance des mesures européennes contre Israël, point central et essentiel sur lequel s’est bâtie toute l’infrastructure du Dialogue.
Les discours arabes martèlent en termes venimeux (l’usurpation sioniste, la main sioniste brandie pour tuer le peuple arabe dans chaque pays, politique raciste institutionnalisée) l’obligation des Européens de sévir contre Israël.
Ils leur rappellent le devoir de reconnaître et d’enseigner au niveau universitaire, la grandeur et la supériorité de la civilisation islamique et de l’islam.
Des prédicateurs exposent l’origine islamique du judaïsme, du christianisme et de toute l’humanité, née musulmane dans sa pureté originelle.
 
L’alignement de la Communauté européenne
 
On peut sans hésiter affirmer que le Dialogue Euro­-Arabe transforma en trente ans (1973-2002) la civili­sation européenne, donnant naissance à une culture hybride : Eurabia.
 
On énumérera ici les conséquences du Dialogue.
 
Au plan politique la CE s’est totalement alignée sur les directives concernant Israël formulées par la Ligue Arabe dès 1970 comme on le constate dans la Déclaration des Neuf sur le Moyen-Orient (Londres, 29juin 1977) et le Discours prononcé par M. Simonet, ministre belge des Affaires étrangères, et président de la CEE aux Nations Unies (New York, 26 septembre 1977).
Certaines de ces déclarations répètent mot pour mot celles émises par la 2è Conférence islamique de Lahore (1974).
 
Ainsi, le Conseil Européen (Londres, 29juin 1977) précisait dans l’article 2 de sa Déclaration :
— l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force,
— la nécessité pour Israël de mettre fin à l’occupation territoriale qu’il maintient depuis le conflit de 1967,
— la reconnaissance que, dans l’établissement d’une paix juste et durable, il devra être tenu compte des droits légitimes des Palestiniens.
 
Dans son article 3, on lit :
« Les Neuf sont convaincus qu’une solution du conflit au Moyen- Orient ne sera possible que si le droit légitime du peuple palestinien à donner une expression effective à son identité nationale se trouve traduit dans la réalité qui tiendra compte de la nécessité d’une patrie pour le peuple palestinien. Ils considèrent que les représentants des parties au conflit, y compris le peuple palestinien, doivent participer aux négo­ciations d’une manière appropriée, à définir en consultation entre toutes les parties intéressées. Dans le cadre d’un règle­ment d’ensemble, Israël doit être prêt à reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien. De même la partie arabe doit être prête à reconnaître le droit d’Israël à vivre en paix à l’in­térieur de frontières sûres et reconnues »14.
 
Cette déclaration avait été préparée par la session de la Commission Générale du DEA de Tunis (10-12 Février 1977) et confirmée par la troisième session de la Commission Générale (Bruxelles, 26-28 octo­bre 1977) dont l’article 9 énonce que la partie arabe a répété que le moment était venu pour les Neuf de reconnaître comme représentant légitime du peuple palestinien l’Organisation de Libération de la Pales­tine qui a été reconnue comme telle par tous les États arabes, par la plupart des autres pays ainsi que par les Nations Unies.
 
Le 26 septembre 1977, M. Simonet, ministre belge des Affaires étrangères et président du Conseil de la CEE avait déclaré à l’Assemblée Générale de l’ONU à New York, que le conflit du Proche-Orient devra être fondé sur les résolutions 242 et 338 (1973) :
« ainsi que sur les principes de base suivants : d’abord, l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force ; ensuite, la nécessité pour Israël de mettre fin à l’occupation territoriale qu’il maintient depuis le conflit de 1967 ; puis le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues ; et enfin, la reconnaissance que, dans l’établissement d’une paix juste et durable, il devra être tenu compte des droits légitimes des Palestiniens…
Les Neuf continuent également à penser qu’une solution au conflit ne sera possible que si le droit légitime du peuple palestinien à donner une expression effective à son identité nationale se trouve traduit dans les faits. Ce qui tiendrait compte bien sûr de la nécessité d’une patrie pour le peuple palestinien...
Il convient de rappeler ici que les Neuf ont fait part publi­quement de leurs inquiétudes devant les mesures illégales prises récemment par le gouvernement d’Israël dans les ter­ritoires occupés...
Dans cette attente, les Neuf réaffirment le souci qu’ils ont eu l'occasion d’exprimer à différentes reprises aux parties, que celles-ci s’abstiennent de toute déclaration et de l’adoption de toute mesure administrative, législative, militaire ou généra­lement quelconque constituant un obstacle au processus de paix. »15
 
Concernant Jérusalem, le communiqué final publié à l’issue de la deuxième session de la Commission Générale (Tunis 10-12 février 1977) déclarait que « la partie européenne... a marqué également son opposition à toute initiative tendant à modifier unilatéralement le statut de Jérusalem. La partie arabe a dit combien elle appréciait cette attitude. »
 
Cette prise de position fut réitérée par l’article 10 de la déclaration publiée à l’issue de la quatrième session de la Commission Générale du DEA (Damas, 9-11 décembre 1978).
Ces prises de position faisaient fidèlement écho à la Déclaration rendue publique par la deuxième Confé­rence islamique de Lahore (24 février 1974) :
« 1. La cause arabe est celle de tous les pays qui s’opposent à l’agression et qui n’admettent pas que l’usage de la force soit récompensé par l’obtention de territoires ou par tout autre gain.
2. Un appui total et efficace devrait être accordé aux pays arabes pour leur permettre de recouvrer par tous les moyens disponibles, tous leurs territoires occupés.
4. La restauration de la plénitude des droits nationaux du peuple palestinien sur sa patrie est la condition primordiale et fondamentale à l’établissement d’une paix durable fondée sur la justice.
7. La Conférence note avec satisfaction les efforts constructifs déployés par les Églises chrétiennes partout dans le monde et dans les pays arabes, notamment au Liban, en Egypte, en Jordanie et en Syrie, pour expliquer la cause palestinienne à l’opinion publique internationale et aux conférences religieu­ses mondiales et pour obtenir leur appui à la souveraineté arabe sur Jérusalem et les autres Lieux saints de Palestine.
8. Toute mesure prise par Israël pour changer le caractère des territoires arabes occupés, et en particulier de la Ville Sainte de Jérusalem, est une violation flagrante du droit internatio­nal et une atteinte aux sentiments des Etats membres de la Conférence islamique et du monde islamique en général » 16.
 
La porte ouverte à l’islamisme
 
Alors que la CE n’offre à Israël qu’un verbiage qui ne peut qu’être insignifiant pour les civilisations du djihad — paix juste et durable, frontières sûres et reconnues — elle exige de l’État hébreu des faits con­crets : cession de territoires, arabisation de Jérusalem, création de la Palestine arabe sur le territoire dévolu originellement à l’État d’Israël, et l’obligation pour Israël de négocier avec Arafat, chef terroriste avéré jusqu’aux accords d’Oslo, reconverti au djihad durant le processus qui s’en est suivi.
 
Reprenant la rhétorique arabe concernant la création d’un État palestinien (le second après la Jordanie, créée en 1921 par les Anglais) la CE, s’alignant sur les exigences de la Ligue Arabe, reconnut Arafat comme son seul représentant.
Elle conféra ainsi, une honorabilité et une légitimité au père du terrorisme international et à l’ennemi irré­ductible de l’État d’Israël.
 
La CE exigea le retour d’Israël sur les lignes d’armis­tice de 1948 en feignant de croire à la viabilité d’un tel État.
Son refus de reconnaître le droit d’Israël à sa capitale, Jérusalem, implique une délégitimation et une négation de l’histoire du peuple juif dont l’Eu­rope du fait de ses origines chrétiennes est pourtant le témoin par excellence.
 
La CE adopta l’obsession pathologique arabe conférant à Israël une centralité maléfique, qui éclipsa tous les événements de la pla­nète.
Elle l’instrumentalisa comme clé d’explication et de politique internationale, faisant du conflit israélo-arabe sa priorité absolue, aveugle aux dangers menaçant sa sécurité et son devenir.
C’est ainsi qu’elle abandonna les chrétiens du Liban aux massacres des Palestiniens, et les chrétiens du monde islamique aux persécutions de la dhimmitude.
 
La libération d’Israël, minuscule portion des territoires qui furent colonisés par les Arabes en Asie, Afrique et Europe par la guerre et la force, provoqua une paranoïa qui masqua les souffrances de millions de victimes des djihads modernes.
En s’engageant dans la guerre arabo-isla­mique contre Israël, l’Europe récuse toutes ses valeurs et le fondement même de sa civilisation.
 
Sur le plan démographique européen, la politique d’immigration de la CE encouragea le souhait isla­miste d’islamiser l’Europe, et lui donna des bases très concrètes.
Les chiffres réels de cette immigration furent dissimulés au public comme s’ils constituaient un secret d’État.
L’exportation dans les pays d’accueil, de la culture des immigrés, faveur exorbitante et unique dans l’histoire de l’immigration, fut intégrée dans les accords entre la CE et la Ligue Arabe comme un droit inaliénable des immigrés. Il constitua un obs­tacle à leur intégration, d’autant plus que les liens avec les pays d’émigration furent encouragés et maintenus au maximum par des accords culturels, politiques et économiques et par une collaboration et des échanges au niveau universitaire et international.
 
Les Saint-Just européens de l’antiracisme réussirent à éliminer toute discussion concernant l’insécurité, la criminalité et le fanatisme religieux de certains milieux d’une popu­lation qui refusait l’intégration.
Cette politique de l’autruche fut soutenue par les appareils de pouvoir de toutes tendances politiques et religieuses.
 
L’infrastructure culturelle du DEA permit d’im­porter en Europe le bagage culturel traditionnel de préjugés anti-chrétiens et anti-juifs, contre l’Occident et Israël, des peuples et de la civilisation du djihad.
C’est dans ces années là que le thème du djihad fut récupéré pour alimenter un activisme terroriste.
Des milieux de l’immigration s’en firent les vecteurs et les diffuseurs en Europe, avec le silence complice des uni­versitaires, des politiciens et de tout l’appareil culturel du DEA.
 
La déconsidération de la culture judéo-chré­tienne « infidèle » s’exprima dans l’affirmation de la supériorité de la civilisation islamique, à laquelle se seraient humblement abreuvés les savants européens.
Ni les centres du savoir répartis dans l’Europe latine et byzantine pour le Moyen Age, ni dans les siècles suivants, la création de l’imprimerie, essentielle à la diffusion du savoir, ni les découvertes scientifiques de l’Europe et leurs applications technologiques, ni l’évolution novatrice de ses institutions juridiques et politiques, ni sa richesse artistique et culturelle, ne peuvent entamer l’axiome de son infériorité par rapport aux Arabes, créateurs de la science et des arts.
 
Cette absurdité, répétée obséquieusement par nos ministres européens constitue, en fait, un principe religieux du monde arabe qui ne reconnaît aucune supériorité aux civilisations infidèles.
Les termes même « civilisation judéo- chrétienne » sont refusés par les musulmans fondamentalistes 17 qui n’admirent qu’une seule civilisation, la civilisation islamique qui englobe, par Abraham — prophète musulman — les juifs et les chrétiens.
C’est pourquoi nos ministres ne parlent plus de civilisation judéo-chrétienne mais de civilisation abrahamique.
D’ailleurs le judaïsme et Israël polarisent une telle haine que l’Europe se rallie volontiers à l’abrahamisme qui joue le rôle d’escamo­tage du judaïsme.
 
La vague d’expansionnisme culturel et religieux arabe, qui emporte l’Europe, est intégrée dans la fonc­tionnalité du DEA.
L’UE répudie ainsi ses racines juives et rejette le christianisme parce qu’il en est issu.
L’abla­tion de la mémoire historique de l’Europe, pour y gref­fer la conception arabo-islamique de l’histoire, permet aujourd’hui la diffusion d’une sorte de pseudo-culture négationniste et culpabilisante, où la vénération du mythe andalou remplace la connaissance des invasions dévastatrices musulmanes.
 
L’obséquiosité des univer­sitaires soumis à un pouvoir politique entièrement dominé par le matérialisme économique, rappelle les pires périodes du déclin de l’intelligence.
La censure de la pensée, la suppression de la liberté intellectuelle, importées des pays musulmans dans l’emballage d’une culture de haine contre Israël, conduit aujourd’hui à l’exclusion et au boycott des universitaires israéliens par leurs collègues d’Europe.
 
L’antisémitisme/antisionisme arabe fut implanté en Europe dans le cadre conceptuel agencé par le DEA, et sa planification d’ « un mouvement d’opinion » pour soutenir la politique arabe.
Le monde arabo-islami­que téléguidait l’Europe pour en faire l’exécutrice de sa politique de destruction d’Israël.
Les directives approuvées par les plus hautes autorités politiques, universitaires et religieuses engagées dans le DEA, impliquaient les médias, les télévisions, les radios, la presse, les universités, les diverses activités culturel­les.
Les thèmes majeurs de cette culture de la haine furent empruntés au monde arabe où ils étaient déjà diffusés dès les années 1950.
Les principaux sont :
1) le négationnisme concernant la Shoa ;
 
2) l’accusation de son instrumentalisation comme moyen de chantage sur l’Europe en faveur d’Israël ;
 
3) la délégitimation de l’État hébreu ;
 
4) l’occultation de son histoire transférée aux Arabes palestiniens ;
 
5) le culte de la destruction d’Israël comme source de rédemption du monde ;
 
6) le boycott culturel d’Israël et son isolement sur la scène internationale — politique qui réactivait le statut du Juif en Chrétienté et celui du dhimmi dans l’islam ;
 
7) l’absurde inculpation de l’Europe pour la résurgence d’Israël.
 
L’engrenage induit par le DEA conduisit la CE à tolérer les terroristes palestiniens sur son propre territoire, à justifier et légitimer passivement leur terreur contre Israël, puis à financer de fait l’infras­tructure terroriste palestinienne devenue « autorité palestinienne », et l’éducation de la haine dans ses écoles.
L’UE a été l’un des plus grands donateurs de l’UNRWA, auquel elle a fourni 38% de son budget. De 1994 à 1997 l’aide européenne s’est élevée à 1,68 milliard d’euros. En 1998, des aides supplémentaires furent planifiés sur cinq ans.
 
C’est en 2000-2002 qu’Eurabia a peut-être effacé Europa.
En Eurabia la conception islamique de l’histoire a supplanté le souvenir de l’institution du djihad, de la dhimmitude qui ont régi les relations des musulmans avec les non-musulmans du VIIe siècle à nos jours.
La culture d’Eurabia présente aujourd’hui une com­binaison d’animosité anti-juive, anti-chrétienne et anti-américaine.
Les hommes politiques et les intel­lectuels qui ont mené aux forceps la naissance de cette nouvelle entité politico-culturelle ont nié la vague de diffamation et d’attaques contre les Juifs en Europe, vague qu’ils ont eux-mêmes rendue possible et attisée de façon irresponsable depuis 30 ans.
 
Ils négligent la réalité de l’antisémitisme comme ils ont négligé les atteintes aux droits fondamentaux des citoyens européens par des courants idéologiques générant la délinquance et la menace terroriste, qu’ils ont laissé s’installer impunément dans leur pays.
Le silence et la négligence des pouvoirs publics en France face à la vague d’agression antisémite durant les années 2000-2002 n’est que la face émergée de l’iceberg d’une politique globale.
Sur tout le territoire d’Eurabia couvert par les accords du DEA, l’on retrouve la même uniformité de pensée, les mêmes tabous et les mêmes censures dans les universités et les appareils d’information, les mêmes contrevérités historiques et politiques érigées en dogme, la même tactique d’obstruction des éditeurs et des libraires, le même culte de valeurs destructrices des libertés civiles et intellectuelles, la même démonologie des Juifs et d’Israël, la même culpabilisation des Juifs et des Chrétiens à l’égard du monde arabo-islamique.
 
Quand les futures générations se pencheront étonnées sur la mort d’Europa, elles découvriront que les armes qui ont provoqué sa disparition furent l’intérêt économique et l’hostilité envers Israël.
Le DEA qui lia l’économie européenne aux stratégies politiques arabes planifiant la destruction d’Israël, fut le cheval de Troie de cette dérive de l’Europe vers la sphère d’influence et de pouvoir arabo-islamique.
Les apprentis sorciers ont ouvert la voie à un futur inquiétant.
 
NOTES
 
1. Saleh A. Al-Mani, The Euro-Arab Dialogue. A Study in Associative Diplomacy, ed. Salah Al-Shaikhly, Frances Pinter (Publishers), Lon­dres, 1983, p.48. Voir aussi sous la direction de Jacques Bourrinet, Le Dialogue Euro-Arabe, Economica, Paris 1979.
 
2. Documents d’Actualité Internationale (ci-après DAI), 1974, n°l, pp.2-3.
 
3. Voir Al-Mani, pp 70-73 ; 111 ; Bourrinet, p. 4. Analysant la formule du DEA, John Waterbury écrit « Le marchandage éventuel se déroulera sous forme d’un troc : les revendications politiques arabes contre les objectifs économiques européens. » ib., p.25, voir aussi Françoise de la Serre, «Conflit du Proche-Orient et Dialogue Euro-Arabe :La Position de l’Europe des Neuf » dans ib.
 
4. Voir la 2e Conférence islamique, Lahore, 24 février 1974, dans DAI, 1974, n° 14, pp. 274-81.
 
5. DAI 1974, Conférence des Chefs d’Etat Arabes (Alger, 26-29 novembre 1973) Déclaration de politique Générale (Alger, 28 novembre 1973) (Source : Conférence des Chefs d’Etat arabes, (en français) n°7, pp.122-26).
 
6. Al-Mani, pp.70-73.
 
7. Bat Ye’or, Juifs et Chrétiens sous l’Islam. Les dhimmis face au défi intégriste, Paris, Berg International, 1994, p. 252. 
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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 22:41
En 2001 une vague judéophobe déferla brutalement sur l’Europe ; elle coïncidait avec une intensification, dès le 30 septembre 2000, de l’Intifada al-Aksa. Cette simultanéité n’était pas fortuite.
En Europe, les gouver­nements, certaines Églises, les médias dans leur ensem­ble, approuvaient en fait, avec le discours moral adéquat, ce qui était, dans la politique des dirigeants palestiniens, une stratégie de la terreur.
 
La compré­hension et la négligence qu’ils lui manifestèrent équi­valaient à un encouragement. L’élimination des chefs du terrorisme fut qualifiée « d’assassinat » et les terro­ristes du Hamas de « combattants », d’«activistes », le Hamas, lui même, de     «Résistance », Israël fut accusé de « terrorisme d’Etat »…
 
En France surtout, les actes criminels commis par des activistes issus de l’émigra­tion arabo-musulmane, contre des individus et des biens communautaires juifs ont pu s’autoriser de cette condamnation. Aujourd’hui encore le gouvernement français refuse de placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.
 
Cette convergence de politiques propres à l’Union Européenne (UE) et à la partie palestinienne qu’elle finance, ainsi qu’à celles des pays arabes, apparaît comme l’aboutis­sement d’un processus de longue date.
A quelques nuances près, le discours contre Israël, entendu simulta­nément des deux côtés de la Méditerranée, présente des caractères identiques.
Cette judéophobie du XXI siècle s’enracine dans une structure européenne transnationale, issue d’un contexte historique et de la politique euro-arabe des 30 dernières années.
Les populations européennes lui restent grosso modo extérieures, même si elles furent, des décennies durant, soumises à une idéologie médiatisée démonisant Israël.
 
Il s’ensuit que les Européens risquent fort d’être le jouet et les victimes de haines religieuses, d’intérêts politiques et économiques masqués par le conflit israélo-arabe et un discours pseudo-humanitaire.
Car la structure idéologique de cette nouvelle judéophobie est importée du monde arabo-musulman, même si elle s’exprime dans les cadres d’un discours européen que répercutent trois secteurs : les partis politiques, les médias et le secteur religieux.
 
L’antisionisme/antisémitisme qui caractérise une grande partie de l’islam aujourd’hui, s’accompagne d’une haine de l’Occident et, comme on le verra plus bas avec l’évolution du dialogue euro-arabe, d’une ambition irrépressible d’islamisation de l’Europe, de son histoire et de sa culture, qu’expriment par exem­ple jusqu’au cœur de Londres certains leaders islamis­tes.
Cette politique glorifie la palestinité, elle instille dans l’opinion occidentale une version imaginaire de la religion, de l’histoire et de la civilisation islamiques. Elle oblige l’Europe à réviser sa propre interprétation de son identité et de son histoire pour la rendre con­forme à la vision islamique de l’Europe.

L’embargo sur le pétrole : le déclencheur
 
Après la guerre israélo-arabe de 1967, la France se fit l’instigatrice d’une politique européenne anti-israélienne. Elle ne pardonna pas à Israël sa victoire éclair sur une coalition qui alliait l’Egypte, la Syrie, la Jordanie, les Palestiniens, et qui était soutenue par l’ensemble du monde arabe.
Dans les instances internationales, la France vota les résolutions arabes anti-israéliennes et décréta un boycott unilatéral sur les ventes d’armes à l’État hébreu (1969).
Au plan européen, la diplomatie française soutint les intérêts arabes en s’efforçant d’infléchir la politique de l’Eu­rope dans une direction pro-arabe et anti-israélienne.
Dans cette perspective elle examina avec la Libye la conception d’un Dialogue Euro-Arabe (DEA).1
La guerre syro-égyptienne contre Israël en 1973 et l’embargo arabe sur le pétrole, utilisé comme une arme de pression mondiale, précipita ce projet.
 
Morti­fiés par la défaite arabe, les pays arabes producteurs de pétrole quadruplèrent le prix du pétrole, ordonnè­rent une réduction sur la production et imposèrent un embargo sur les livraisons destinées aux Etats-Unis et aux Pays-Bas ; les pays consommateurs furent classés en pays amis, neutres ou ennemis.
Aussitôt, les neuf pays de la Communauté Européenne (CE), réunis à Bruxelles le 6 novembre 1973, proclamèrent une Résolution conjointe qui s’alignait totalement sur la politique franco-arabe à l’égard d’Israël et décidèrent un embargo unilatéral sur les ventes d’armes à l’État hébreu.2
Comme en 1967, Israël était puni de sa vic­toire sur des ennemis déterminés à l’exterminer.
Dans cette résolution, la CE introduisait trois nou­veaux points :
 
1. l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force ;
 
2. Israël devait se retirer sur les lignes d’armistice de 1948 ;
 
3. l’inclusion des « droits légitimes des Palestiniens » dans la définition de la paix.
 
La première proposition était absurde car la Palestine ottomane avait été conquise par la force en 1917 par les Anglais, qui en détachèrent 78% pour créer la Transjordanie (1921-23).
Par la guerre de 1948 contre Israël, l’Egypte avait pris Gaza par la force et la Transjordanie avait occupé la Judée et la Samarie.
Par ailleurs tous les pays qui aujourd’hui sont arabes furent conquis à l’origine par des armées arabes.
Toutes ces conquêtes territoriales imposées par la force et la guerre, étaient-elles aussi inadmissibles ?
Quels critères détermineraient l’irréversibilité d’une conquête et d’une injustice, l’occupation de territoires ou leur libération ? L’Espagne, les Balkans, étaient-ils occupés ou libérés ?
 
Dans le deuxième point l’Europe adoptait avec com­plaisance le refus des Arabes de leur propre défaite en 1967, une guerre qu’ils avaient eux-mêmes déclenchée après celle de 1948, pour détruire Israël.
La CE entérinait ainsi l’interprétation arabo-islamique de la Résolu­tion 242, car celle-ci, effectivement, ne mentionne qu’un retrait partiel « de » territoires (from territories), une formulation intentionnelle de la part de ses concepteurs.
 
Le 3ème point de la résolution introduisait dans le con­flit du Moyen-Orient, une innovation qui s’avèrerait, dans l’avenir, dramatique pour l’Europe.
Jusqu’en 1970, en effet, le peuple palestinien n’existait pas. On ne parlait que des Arabes en Palestine qui ne se distinguaient en rien des autres Arabes des vingt pays de la Ligue Arabe, et surtout des Arabes de Transjor­danie, c’est-à-dire des 78% de la Palestine historique, détachés par l’Angleterre en 1921 pour en faire un pays exclusivement arabe.
La résolution 242 de l’ONU recommandait une solution aux problèmes des réfu­giés arabes de Palestine et des réfugiés juifs expulsés des pays arabes et dépouillés de tous leurs biens.
La création ex nihilo d’un peuple palestinien, après l’embargo arabe sur le pétrole en 1973, conduirait l’Europe à lui fabriquer une légitimité, une histoire, un droit symétrique et même supérieur à celui d’Israël, par une réactualisa­tion de la théologie du remplacement constamment nourrie d’une propagande démonisant Israël pour justifier sa déchéance.
Cette voie l’engagera dans une solidarité active avec la politique exterminationiste arabe, la promotion, le financement et la légitimation du terrorisme international personnifié par l’OLP.
 
La formation du bloc économico politique euro-arabe
 
La démarche anti-israélienne de la CE répondait aux exigences des Arabes pour ouvrir un dialogue avec l’Europe, ils l’en récompensèrent par une augmenta­tion immédiate du pétrole.
Né de l’embargo pétrolier, le Dialogue Euro-Arabe s’établit dès le début comme un marché : les pays de la CE s’engageaient à soutenir la politique arabe contre Israël, et en échange, ils bénéficieraient d’accords économiques avec les pays de la Ligue Arabe3.
 
Le côté arabe exigeait un engagement politique de l’Europe contre Israël puisque le volet économique du dialogue était subordonné au contexte politique de la guerre arabe contre Israël. Le domaine économique s’inscrivait ainsi dans une solidarité politique euro-arabe contre Israël.
 
La volonté du Dialogue fut confirmée par le prési­dent Georges Pompidou et le chancelier Willy Brandt durant leur rencontre les 26-27 novembre 1973.
Moins d’un mois plus tard, le président français convoqua un sommet le 15 décembre 1973 à Copenhague pour examiner la crise du Moyen-Orient et jeter les bases d’une coopération entre les pays de la Ligue Arabe et ceux de la CE.
Quatre ministres arabes des Affaires étrangères, invités à suivre les travaux, proposèrent divers projets.
Le 10 juin 1974, les ministres des Affai­res étrangères des Neuf réunis à Bonn dans le cadre de la coopération politique, adoptèrent un texte où ils précisaient les domaines et les moyens de développer leur coopération et leurs relations avec les pays arabes. Ces domaines concernaient l’agriculture, l’industrie, les sciences, la culture, la formation, la technologie, la coopération financière, l’infrastructure civile, etc.
 
Au cours des réunions suivantes, les ministres des Affaires étrangères des Neuf, jetèrent les bases de cette coopération avec les pays arabes, selon une structure institutionnalisée, reliée aux plus hautes autorités de chaque pays de la CE.
Cette formule permettait d’harmoniser et d’unifier la politique des Communautés Européennes dans leurs échanges et leur coopération avec les pays de la Ligue Arabe.
 
Le 31 juillet 1974 à Paris, une première rencontre officielle au niveau ministériel, réunissait le ministre des Affai­res étrangères du Koweït, le Secrétaire Général de la Ligue Arabe, le Président de la Commission des Com­munautés Européennes et le Président en exercice de la Communauté pour discuter de l’organisation du Dialogue.
 
La Conférence de Damas (14-17 septembre 1974) organisée par l’Association interparlementaire de la Coopération Euro-Arabe, rassembla les membres représentant tous les partis des Parlements de la CE, excepté le Danemark.
Les Arabes posèrent les pré-conditions politiques aux accords de coopération économique avec les pays de l’Europe occidentale.
Le domaine économique qui intéressait la CE était condi­tionné par les exigences politiques des Arabes concer­nant le Moyen-Orient conformément au principe du troc, principe fondamental du Dialogue.
 
Les Arabes réclamaient :
 
1. le recul inconditionnel d’Israël sur les lignes d’armistice de 1948 ;
 
2. l’islamisation de Jérusa­lem dont ils s’étaient emparés par la force en 1948 et en avaient expulsé tous les Juifs ;
 
3. la reconnaissance du peuple palestinien et de son seul représentant, l’OLP 4;
 
4.des pressions exercées par la CE sur les Etats-Unis pour les rapprocher de la politique arabe et les détacher d’Israël.
 
Un secrétariat permanent de 350 membres chargé de la Coopération Euro-Arabe, fut créé avec son siège à Paris.
Le Dialogue Euro-Arabe fut structuré en divers comités chargés de la planification de projets conjoints industriels, commerciaux, politiques, scien­tifiques, techniques, culturels et sociaux.
 
L’importance du volet politique du Dialogue fut sou­ligné au 7e Sommet de la Conférence Arabe (Rabat, octobre 1974) où il fut rappelé que le Dialogue Euro-Arabe devait se développer dans le contexte de la Déclaration du 6e Sommet de la Conférence Arabe à Alger, adressée à l’Europe le 28 novembre 1973.
Il est intéressant de noter que la Déclaration de cette Confé­rence, et les suivantes également, parle uniquement de la Nation Arabe, déterminée à récupérer ses territoi­res.
Le territoire israélien est considéré comme appar­tenant à une nation arabe indifférenciée dont tous les membres soutiennent leurs frères en Palestine.5
 
Pour les Arabes, le Dialogue devait continuer jusqu’à la réalisation de ses objectifs. Les dimensions politiques et économiques de la coopération étaient interdépendantes.
 
Le 10 juin 1975, une délégation de la CEE (Communauté Economique Européenne) rencon­trait au Caire une délégation de vingt pays arabes et de l’OLP. Plus d’une trentaine de pays étaient représentés par un Comité général au niveau des ambassadeurs et par de nombreux spécialistes. La CE et le Secrétariat de la Ligue Arabe étaient représentés au niveau politique.
Le porte-parole jordanien de la délégation arabe, M. Dajani insista sur l’aspect et les implications politiques du Dialogue Euro-Arabe.
Le marché entre les deux parties était clairement défini : accords économiques avec l’Europe en échange de l’alignement européen sur la politique arabe concernant Israël.
Un Mémorandum Conjoint du Comité Mixte d’Experts donna une première formulation des principes généraux et des objectifs du dialogue euro-arabe.
Dans les années suivantes, cette collaboration fut renforcée par des réunions chaque six mois et diver­ses activités au niveau mondial (Rome, 24/7/1975 ; Abu Dhabi, 27/11/75 ; Luxembourg 18-20/5/1976 ; Bruxelles, plusieurs réunions en 1976 ; Tunis, 10-12/2/1977).
Les membres du Secrétariat permanent pour la Coopération Euro-Arabe, effectuèrent de nombreux voyages aux États-Unis pour orienter la politique américaine vers les thèses de l’OLP.
Les Arabes récla­maient de l’Europe la reconnaissance de Yasser Arafat et d’un État palestinien, le boycott d’Israël au niveau international et une stratégie de pressions politiques et économiques mondiales pour forcer l’État hébreu à reculer dans les lignes de 1948.
 
Des groupes de tra­vail étudièrent les méthodes propres à conditionner l’opinion publique européenne et internationale pour l’amener à soutenir l’OLP.
Selon al-Mani, l’OLP « utilisa avec succès le patronage du DEA pour amélio­rer son statut diplomatique en Europe. »
Faisant un bilan du DEA, l’auteur estime que la centrale palestinienne fut l’un de ses soutiens les plus actifs, exploitant ses structures comme un canal pour diffuser ses demandes ; ainsi « le Dialogue réussit à persuader les Européens de la néces­sité d’une patrie palestinienne et de la participation de l’OLP comme seul représentant des Palestiniens aux négociations futures sur le Proche- Orient. »6.
Cette observation de al-Mani confirme le lien direct entre l’OLP et les transactions économiques de la CE.
Dans son discours du 26 août 1980, Béchir Gémayel, après avoir décrit la guerre terroriste de l’OLP au Liban, avait dénoncé son rôle funeste en Europe :
« Voilà un petit bilan des agissements de ce peuple pour lequel s’agitent à longueur d’années les chancelleries du monde civilisé, et dont les vieilles nations d’Europe se bousculent pour arracher les faveurs. »7
 
Il est clair que l’OLP joua un rôle déterminant dans le troc des profits économiques accordés par les pays arabes à l’Europe, en contrepartie d’un soutien politique à leur guerre contre Israël.
Les réunions du DEA se concluaient par des déclara­tions de la délégation européenne alignées sur celles de la politique arabe (Londres, 9/6/1977; Bruxelles, 26-28/10/1978) : retrait d’Israël sur les lignes de 1948, obligation pour Israël de reconnaître les droits nationaux palestiniens, la paix liée au retrait d’Israël sur les lignes de 1948 et à sa reconnaissance des droits nationaux palestiniens, invalidation de toutes mesu­res et décisions prises par Israël dans les territoires extérieurs aux lignes de 1948, y compris à Jérusalem.
Judée et Samarie sont désignées comme « territoires arabes occupés »…
 
Les négociations de paix israélo-égyptiennes de Camp David (1977-78) sous la houlette du président américain Carter, jetèrent un froid sur le DEA.
La Ligue Arabe les rejeta totalement, et expulsa l’Egypte de ses rangs. Les pays arabes étaient furieux du succès de l’influence américaine dans la région au détriment de la diplomatie européenne qu’ils contrôlaient par la coopération économique.
La France s’abstint de reconnaître les Accords de Paix tandis que les autres pays de la CE les acceptèrent mais, à l’instigation de la France, avec une réserve.
 
Le DEA reprit cependant ses activités et la 4e réu­nion de la Commission Générale réunie à Damas (9-11 déc.1978), approuva la création d’un centre euro-arabe au Koweït, pour le transfert de techno­logie.
Selon al-Mani, dans « la Déclaration conjointe de 14 points à Damas, le DEA posait les principes d’une politique de l’immigration qui garantissait aux immigrants arabes en Europe, l’égalité économique avec les nationaux, une représentation légale et l’éducation professionnelle pour les migrants et leurs enfants. »8
 
Il est vrai que les textes du DEA établissaient une réciprocité, mais cette récipro­cité était toute théorique, puisque jamais aucun pays arabe ne naturaliserait des millions d’immigrants européens et leur octroierait des droits identiques à ceux des musulmans, alors qu’ils refusaient cette égalité à leurs minorités non musulmanes, même indigè­nes.
Cette Déclaration de la Commission Générale, c’est-à-dire au niveau des ambassadeurs, engageait la responsabilité des dix États de la CE.
 
Au cours de la réunion au Luxembourg (18-20 mai 1976), l’organisation et la procédure du Dialogue Euro-Arabe avaient été définies et publiées dans l’An­nexe 4 du Communiqué final.
Le Dialogue se compo­saient de trois organes : 1) la Commission Générale ; 2) les Groupes de travail ; 3) le Comité de Coordination.
La Commission générale réunissait les délégués des deux parties, comprenant des fonctionnaires ayant rang d’ambassadeurs, des membres de la Ligue des États Arabes et des Communautés européennes, du Secrétariat général de la Ligue des Etats Arabes et de la Commission des Communautés européennes ainsi que des co-présidents et rapporteurs des groupes de travail.
La Présidence de la Commission générale était assurée conjointement par les chefs des déléga­tions arabe et européenne.
La Commission prenait en charge la conduite générale du Dialogue et le suivi de ses développements dans les divers domaines. Elle était responsable de son instauration et de son orien­tation vers les objectifs politiques, culturels, sociaux, technologiques et économiques qui lui étaient assi­gnés ainsi que de l’approbation du programme du Dialogue et de ses travaux.
Les divers mandats de la Commission étaient précisés. Les séances de réu­nion se tenaient à huis clos et sans procès-verbaux. A l’issue de chaque réunion, la Commission générale pouvait publier un résumé des décisions prises et un communiqué commun9.
 
La composition des groupes de travail obéissait au même principe, chaque groupe comprenait des experts et des techniciens spécialisés des deux parties, ainsi que des représentants du Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et de la Commission des Commu­nautés Européennes.
Chacune des deux parties arabe et européenne nommait un président pour chaque groupe de travail. Les groupes de travail procédaient selon les instructions que leur communiquait la Commission générale concernant leurs mandats. Chaque groupe de travail pouvait créer des sous-groupes spécialisés dont les experts étaient choisis en coordination avec le Secré­tariat général de la Ligue des États Arabes et la Commis­sion des Communautés Européennes.
 
Le Comité de coordination était composé de repré­sentants de la présidence et du Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et de la présidence euro­péenne, les deux parties présidant conjointement.
Le Comité était responsable de la coordination des tra­vaux des divers groupes de travail sous la direction de la Commission générale. Toute information et docu­mentation était transmise par le Secrétariat Général de la Ligue des États Arabes et de la Commission des Communautés européennes.
 
Cette structure, résumée ici brièvement, établit une symbiose, une interpénétration des politiques arabe et européenne, engageant la responsabilité des États européens au plus haut niveau.
Il est clair que la politique européenne hostile à Israël, unifor­misée par les structures de la CE, n’est pas le fruit de jugements erronés, de préjugés susceptibles d’être corrigés.
Elle repose sur une construction politico-économique minutieuse dans ses moindres détails et enracinée dans sa symbiose multiforme avec le monde arabe.

Naissance d’Eurabia, nouvelle entité politique
 
Eurabia est le titre d’une publication éditée par le Comité Européen de Coordination des Associations d’Amitié avec le Monde arabe (Paris) et réalisée avec la collaboration du Middle East International (Londres), France-Pays Arabes (Paris) et le Groupe d’Etudes sur le Moyen-Orient (Genève).
 
Dans son n°2 (juillet 1975), Eurabia publiait les résolutions votées à l’unanimité les 7 et 8 Juin 1975, à Strasbourg, par l’Assemblée Générale de l’Associa­tion Parlementaire pour la coopération Euro-Arabe.
Cette Association regroupait plus de 200 membres de Parlements des pays d’Europe occidentale, qui repré­sentaient toutes les tendances des partis politiques.
C’est dire que le consensus du programme d’entente euro-arabe traversait dans sa totalité l’échiquier poli­tique européen.
 
L’éditorial d’Eurabia spécifiait « la nécessité d’une entente politique entre l’Europe et le monde arabe comme base aux accords économiques » et l’obligation du côté européen de « comprendre les intérêts politiques autant qu’économiques du monde arabe. »
Le dialogue euro-arabe devait exprimer « une volonté politique conjointe ».
 
Cette condition préalable à tous les accords écono­miques avec les pays de la Ligue Arabe, nécessitait la création en Europe « d’un mouvement d’opinion » favorable aux Arabes.
Cette question avait été exa­minée par de nombreux experts de l’Association de Solidarité Franco-Arabe et de l’Assemblée Générale de l’Association Parlementaire pour la coopération Euro-Arabe à Strasbourg :
 
« S‘ils veulent réellement coopérer avec le monde arabe, les gouvernements européens et les dirigeants politiques ont l'obligation de s’élever contre le dénigrement des Arabes dans leurs organes d'information. Ils doivent réaffirmer leur confiance en l'amitié euro-arabe et leur respect envers la con­tribution millénaire des Arabes à la civilisation universelle. Cette contribution et son application pratique seront l’un des thèmes de notre prochain numéro ». (Editorial)
 
Les exigences politiques arabes concernant les conditions du Dialogue, ne se limitaient pas à Israël exclusivement.
Elles concernaient l’Europe aussi M. Tilj Declerq, membre belge de l’Association Parle­mentaire pour la Coopération Euro-Arabe, soumit à la commission économique de cette Association une étude sur les conditions de cette coopération, réca­pitulée dans Eurabia, sous le titre : « Un point de vue européen ».
Il y est répété que la « coopération économique euro-arabe doit résulter d’une volonté politique. Elle doit donc reconnaître les intérêts politiques de cette coopération. »
Autrement dit les échanges économiques étaient subordonnés au soutien de la CE à la guerre des Arabes pour détruire Israël.
S’agissant de l’Europe elle-même, l’auteur belge préconisait une coopération économique par l’association des réserves de main d’œuvre et de matiè­res premières arabes — sans doute le pétrole — avec la technologie européenne.
« Une politique à moyen et à long terme doit être élaborée dès maintenant afin de réaliser une coopération économique par la conjugaison des réserves de main d’œuvre et de matiè­res premières arabes, de la technologie et du "management" européens. »
 
C’est apparemment cette clause qui fut à l’origine dès les années 1970 de l’immigration massive arabe en Europe qui semble avoir été liée aux accords éco­nomiques de la CEE avec le monde arabe.
 
Selon M. Declerq, le recyclage des pétrodollars devait réaliser l’interdépendance de l’Europe occi­dentale et des pays arabes pour « arriver graduelle­ment à une intégration économique aussi complète que possible ».
Mais cette intégration économique euro-arabe demeurerait théorique si le volet politique n’était pas réalisé, c’est-à-dire le combat contre Israël.
Aussi : « Une volonté politique réelle doit être à la base de projets concrets de coopération et doit se manifester à trois niveaux : au niveau national, au niveau du continent, au niveau mondial. »
Dans cette même optique « la coopéra­tion et la solidarité euro-arabe devait se réaliser à travers les organisations internationales et les conférences internatio­nales. »
Des réunions préparatoires communes et des colloques euro-arabes devaient « être multipliés à tous les niveaux, économique, monétaire, commercial etc. afin d’arri­ver à des positions communes. »
 
Les propositions de M. Declerq furent toutes inté­grées dans les Résolutions de l’Association Parle­mentaire pour la Coopération Euro-Arabe, réunie à Strasbourg (7-8 juin 1975) et publiées dans Eurabia.
La section politique des Résolutions visait trois domai­nes : la politique européenne à l’égard d’Israël, la créa­tion d’un mouvement d’opinion favorable aux Arabes, l’accueil des immigrés musulmans en Europe.
 
Concernant Israël, l’Association s’aligna sur les exigences arabes et réclama le retrait d’Israël sur les lignes d’armistice de 1948, contredisant la résolution 242.
L’Association réclamait, en outre, des gouverne­ments européens la reconnaissance de l’OLP comme le seul représentant des Arabes palestiniens, point fondamental qu’ils devaient imposer, dans les initiati­ves qu’il leur incombait de prendre dans la politique conjointe euro-arabe.
La CE devait forcer Israël à accepter les droits de la nation palestinienne et l’exis­tence d’un Etat palestinien sur toute la rive ouest du Jourdain et à Gaza.
 
Au niveau de l’Europe, l’Association réclamait une information favorable aux causes arabes et des condi­tions spéciales pour les immigrés :
« L'Association réclame des gouvernements européens un aménagement des dispositions légales concernant la libre cir­culation et le respect des droits fondamentaux des travailleurs immigrés en Europe : ces droits doivent être équivalents à ceux des citoyens nationaux. L’Association considère le règlement politique du conflit israélo-arabe comme une nécessité absolue pour l'établisse­ment d’une réelle coopération euro-arabe ».
 
Dans le même paragraphe, l’Association estimait que « le développement harmonieux de la coopération entre l’Europe occidentale et la nation arabe » gagnerait à la libre circulation des idées et des citoyens.
 
La Résolution économique exprimait son inquié­tude concernant des choix politiques qui avaient :
« porté préjudice à la coopération euro-arabe, tels que la création de l'Agence Internationale de l’Energie et la signa­ture d’un accord entre la C.E.E. et Israël, avant l’achèvement des négociations entre la C.E.E. et les pays arabes. A ce sujet, elle demande formellement que la coopération économique entre la C.E.E. et Israël ne s’applique pas aux territoires occupés. »

Eurabia, nouvelle entité culturelle

La Résolution culturelle contenait plusieurs affirma­tions dont on citera quelques unes :
 « Reconnaissant la contribution historique de la culture arabe au développement européen ; Soulignant l'apport que les pays européens peuvent encore attendre de la culture arabe, notamment dans le domaine des valeurs humaines » ; l’Association réclamait le développement de l’en­seignement de la langue et de la culture arabe en Europe : "Souhaitant que les gouvernements européens facilitent aux pays arabes la création de larges moyens pour la participation des travailleurs immigrants et de leurs familles à la vie culturelle et religieuse arabe" ».
 
L’Association faisait appel à la presse, aux groupes d’amitié et au tourisme pour améliorer l’opinion publique concernant le monde arabe.
Elle « demande aux gouvernements des Neuf d’aborder le secteur culturel du dialogue euro-arabe dans un esprit constructif et d’accorder une plus grande priorité à la diffusion de la culture arabe en Europe ; demande aux gouvernements arabes de reconnaître les con­séquences politiques d’une coopération active avec l’Europe dans le domaine culturel ».
 
La Résolution se terminait par une condamnation et une accusation d’Israël.
Elle « condamne, tout en recon­naissant le droit à l’existence de l’État d’Israël, la volonté sioniste de substituer sur le territoire palestinien la culture juive à la culture arabe, afin de priver le peuple palestinien de son identité nationale ; Considérant qu’en effectuant des fouilles dans les lieux saints de l'Islam — partie occupée de Jérusalem — Israël a commis une violation du droit international, malgré la mise en garde de l’Unesco ; Considérant que des fouilles ne pouvaient qu’entraîner l'inévitable destruction de témoins de la culture et de l’histoire arabe ; Regrette que la décision de l’Unesco de ne pas admettre Israël dans son groupement régional ait été exploité avec parfois un grand manque d’objectivité ».
 
La réunion à Strasbourg fut suivie quelques jours plus tard d’un symposium au Caire, du Comité Mixte d’experts (14 juin 1975) pour une première formula­tion des principes généraux et objectifs du dialogue euro-arabe.
Le Mémorandum conjoint de cette réu­nion précise dans son Introduction que « Le dialogue euro-arabe est le fruit d’une volonté politique commune qui s’est dégagée au niveau le plus élevé et qui a pour objet l'éta­blissement de relations spéciales entre les deux groupes. »
Les deux parties rappelaient que le dialogue trouvait son origine dans leurs échanges à la fin de 1973 et notamment dans la déclaration des Neuf du 6 novem­bre 1973 concernant la situation au Moyen-Orient.
Il y était affirmé que la croissance et l’épanouissement de la coopération économique euro-arabe dans un vaste domaine d’activités, se fondaient sur cette entente politique concernant Israël.
Dans le domaine économique, le dialogue avait pour but « d’établir les conditions fondamentales du développement du Monde arabe dans son ensemble et à réduire le fossé technologique qui sépare les pays arabes des pays européens. »
 
Parmi les innombrables domaines de coopération énumérés dans le Mémorandum, sont mentionnés la coopération dans la technologie nucléaire, dans la finance, la banque et la gestion des capitaux, dans la recherche scientifique, le développement technologique, la formation technique et professionnelle, l’utilisation de l’énergie nucléaire.
La formation de personnel spécialisé pour les nombreux projets envisagés, se ferait « soit par l’envoi d’équipes d’experts européens en vue de former la main-d’œuvre arabe, soit par la formation de cette main-d’œuvre dans les établissements des pays de la Communauté. »
Il était prévu de mettre en place une coopération « effective et d’échanges d’informations entre universités arabes et européennes » dans les méthodes de recherche, divers programmes et projets.
 
La section concernant la « Coopération dans les domai­nes de la culture et de la civilisation » précisait que son principal objectif était la consolidation et l’approfon­dissement des bases de la compréhension culturelle et du rapprochement intellectuel entre les deux régions.
À cette fin, diverses mesures étaient prévues, dont la création d’une institution culturelle euro-arabe commune, des échanges d’experts, le développement des rapports dans les domaines de l’éducation et du tourisme.
 
Enfin, les problèmes de main-d’œuvre des travailleurs émigrés devaient être réglés par l’égalité de traitement concernant :
 
1. la situation de l’emploi ;
 
2. les conditions de vie et de travail ;
 
3. les régimes de sécurité sociale.
 
Après presque trois décennies, quel fut l’impact sur le continent Europe de cette politique qui scelle en un seul bloc lié au monde arabe, des secteurs en principe indépendants, l’économie, l’immigration, la politique et la culture ?

L’engrenage : l’instrumentalisation arabe de la Communauté européenne
 
Dans cette corrélation entre secteur économique et politique, l’on constate tout d’abord la différence de niveaux entre les perspectives de la CE et celles de la Ligue Arabe.
La CE recherche le rendement écono­mique, le profit, par une stratégie d’expansion sur les marchés pétroliers, commerciaux, industriels.
Son action se caractérise uniquement par un pragmatisme affairiste de gestionnaires technocrates qui élaborent des programmes d’assistance et de développement régionaux, ainsi que des ventes massives d’armes, d’équipements nucléaires (Osirak en Irak) et indus­triels dans la course au profit.
 
Le côté arabe, par contre, exploite l’économie comme le moyen radical d’instrumentaliser la CE dans une stratégie politique à long terme visant Israël, l’Europe et l’Amérique.
L’emprise politique arabe sur l’économie de la CE imposera rapidement à cette dernière les directives politiques arabes concer­nant Israël.

L’un des délégués arabes exprimait bien l’esprit du Dialogue, lors de la réunion d’experts de la Coopération Euro-Arabe, à Amsterdam en 1975 :
« Les Européens et les Arabes peuvent par une stratégie d’interdépendance faire progresser la suppression de la source d’irritation constante dans leurs côtes — le problème israé­lien — et s’atteler à la tâche herculéenne au devant d’eux.. »

Les accords économiques entre la CE et le monde arabe sortant de la sphère de traités commerciaux, conduisirent à une inféodation progressive de l’Eu­rope aux objectifs politiques arabes.
Le DEA devint — surtout avec la France — une diplomatie associative dans les forums internationaux où la CE s’alignait sur les positions antisionistes arabes.
 
Véhicule de légitimation et de propagande de l’OLP, le DEA lui procura une reconnaissance diplomatique internatio­nale et conféra à Arafat et à son mouvement terroriste, une honorabilité et une stature internationale.
C’est au sein du DEA que se construisit toute la politique de guerre contre Israël, aux niveaux nationaux et internationaux de la CE, dans les syndicats, les media et les universités.
Le DEA fut le porte-voix qui diffusa et popularisa dans toute l’Europe la démonisation et la diffamation d’Israël.
La France, la Belgique et le Luxembourg furent les agents les plus actifs du DEA.
 
En Europe même, la stratégie arabe se développa principalement dans trois directions :
 
1) Obtenir la parité économique et industrielle avec l’Occident par le transfert des technologies modernes, notamment nucléaire et militaire ;
 
2) Implanter sur le sol européen une large population musulmane jouissant de tous les droits politiques, culturels, sociaux et religieux des pays d’accueil ;
 
3) Imposer la marque politique, culturelle et religieuse de l’arabo-islamisme dans l’es­pace européen par une immigration qui demeurait politiquement et culturellement attachée aux pays d’origine.
 
Les pays arabes demandaient un transfert de technologie, la coopération dans le développement nucléaire et le développement industriel.
Au niveau géostratégique, la Coopération Euro­-Arabe fut un instrument politique d’anti-américa­nisme en Europe visant à séparer et affaiblir les deux continents par l’incitation à l’hostilité réciproque et par le dénigrement permanent de la politique améri­caine au Moyen-Orient.
 
La synchronisation de l’importation de main-d’œuvre islamique en Europe avec l’exportation de produits européens dans les pays arabes, permit l’im­plantation définitive de plusieurs millions d’immigrés musulmans, processus dont la rapidité et l’ampleur sont uniques dans l’histoire.
Même au cours de la colo­nisation européenne, l’émigration d’Européens vers les colonies procédait à un rythme infiniment plus ralenti.
Le nombre de colons européens, descendance comprise, même après un à deux siècles maximum, fut incomparablement inférieur à celui des immigrés musulmans actuels dans chacun des pays d’Europe, après trois décennies seulement.
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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 22:50

 De toutes ces années où l'Europe a collaboré avec les Soviétiques, en pleine guerre froide, alors que cette alliance lui promettait la terreur et la soumission, de toutes ces années de lâche compromission, il reste les portraits de Che Guevara. Cet immonde personnage, responsable de l'édification des premiers camps de concentration à Cuba (dans la baie de Guanaha), tête pensante de l'instrumentalisation de la jeunesse cubaine, responsable de centaines de morts arbitraires, cet assassin psychopathe, grand admirateur de Lénine, est porté par des centaines de milliers d'imbéciles à travers tout l'Occident.

"Je ne peux accepter quelqu'un qui n'a pas le même avis que moi" se plaisait à dire Guevara, dont le premier fait d'arme a été d'avoir ordonné la mort d'un gosse de douze ans qui avait volé de la nourriture alors qu'il marchait avec les guerrilleros dans la montagne. Parmi les autres "exploits" du grand révolutionnaire socialiste qui passait sa vie dans le quartier le plus riche de la Havane, la ruine de la banque centrale cubaine - dont il eut la direction pendant un certain temps - ainsi que l'exécution sommaire de guerrilleros luttant contre Battista mais comptant également lutter contre la dictature nouvelle instaurée par Fidel Castro.  (voir "le livre noir du communisme", Paris,  Robert Laffont, 1997, pp. 763-764)

Il serait sain de s'interroger pourquoi, il y a quelques années, nous avons entonné une chanson populaire dédiée à cet assassin, pourquoi, tous les jours, nous voyons passer des centaines de personnes arborant la tête de l'un des plus grands malades du XXe siècle. L'Europe gauchisée et la gauche américaine l'adorent. Le socialisme étant par nature une idéologie totalitaire, Che Guevara est devenu son emblème.

Alors que nous fêtons la mort et la descente aux enfers d'une autre pourriture - Mao -, je propose à tous les lecteurs de ce blog de sortir le champagne le 8 octobre prochain. Cela fera 40 ans que la CIA a éliminé le Che. ça se fête.

Et si par hasard vous aviez un t-shirt du personnage, brûlez-le, et arborez fièrement le visage d'un vrai révolutionnaire de la liberté :

T-shirts disponibles ici : http://www.thoseshirts.com/reagan.html

 Pour plus d'infos, lire : 

"Le Che, le bras assassin de Castro" (en anglais) 

http://frontpagemag.com/Articles/ReadArticle.asp?ID=19823

"Le Che, la machine à tuer" (en anglais)

http://www.independent.org/newsroom/article.asp?id=1535

"Le véritable Che Guevara" (en anglais)

http://www.newcriterion.com/archive/23/oct04/che.htm

"Le véritable Che" (en anglais)

http://www.sfherald.com/columnists/fontova/the_real_che.html



Che Guevara, l’envers du mythe.

Fidel Castro se referait sans cesse à la révolution Française : le Paris Jacobin avait eu son Saint Just, La Havane des guérilleros avait son Che Guevara, version latino-américaine de Netchaïev (nihiliste et révolutionnaire Russe qui soutenait la thèse selon laquelle le révolutionnaire doit accentuer les souffrances du peuple, afin que celui-ci trouve le courage de se révolter…).

Etant donné l’état de santé précaire du Leader Maximo, il fait peu de doute que nous allons devoir subir à court terme une avalanche de commentaires sinon bienveillants du moins complaisants ou indulgents à l’égard du dictateur Stalinien tropical.

C’est donc l’occasion de revenir sur cet autre personnage mythique de la révolution Cubaine, dont l’effigie orne encore bon nombre de chambres d’étudiants..

La jeunesse et les voyages.. qui la forment.

Fils de bonne famille né à Buenos Aires en 1928, Ernesto Guevara sillonne très jeune le sous-continent américain. Ce jeune bourgeois fragilisé par un asthme chronique termine ses études de médecine après un périple à mobylette entre la Pampa et la jungle d’Amérique centrale. La jeunesse de Guevara fut tourmentée, instable et indécise : un père lointain, indulgent mais peu sécurisant, une mère fantasque, cultivée et politisée. medium_child-young-2.jpgLes témoignages directs sur l’enfance du Che sont rares, souvent de peu de valeurs et rédigés à posteriori dans le culte du héros. Des récits sur sa jeunesse, il suffit de retenir comme élément décisif pour l’adulte, l’asthme et le rapport qu’il entretint avec cette maladie, les longs voyages en Amérique Latine et ce qu’il y cherchait. Dans son « Journal de Bolivie » (Paris, Maspero, 1968), il écrit : « pendant vingt-neuf ans , j’ai eu une compagne : l’asthme » : l’homme inflexible des années soixante s’est partiellement forgé à travers la lutte contre cette maladie. Le tourment essentiel de sa jeunesse ne fut cependant pas sa maladie mais l’anxiété qui s’exprimait à travers ses longs voyages. L’univers de Guevara fut ordonné dés la jeunesse autour de deux pôles extrêmes : le riche, arrogant, brutal criminel…et le misérable¸humilié, exploité, dépossédé ; Curieusement, alors que sa famille n’était pas pauvre, il avait dés la jeunesse fait de son monde, un monde de pauvreté, de désordre et de brutalité, négligeant volontiers son hygiène et son apparence physique. On retrouve ce penchant à la morbidité dans son journal de Bolivie, ou il consigne scrupuleusement ses mauvaises odeurs, ses troubles intestinaux.. Globalement c’est un sentiment de détresse qui ressort de cette jeunesse rude et chaotique.

Au début des années cinquante, il rencontre la misère au Guatemala à l’époque du régime progressiste de Jacobo Arbenz qui est renversé par les Américains ; Guevara apprend à haïr les Etats-Unis. « J’appartiens, de par ma formation idéologique à ceux qui croient que la solution des problèmes de ce monde est derrière ce que l’on appelle le rideau de fer », écrit-il à un ami, René Ramos Latour, en 1957 (1).

Il se marie une première fois durant l’été 1954 avec Hildéa Gadéa, militante marxiste, censée avoir jouée un rôle déterminant dans sa culture politique. « Quand on est révolutionnaire, l’important c’est de rencontrer une bonne camarade, la beauté n’a pas d’importance », dit-il au journaliste J P LLada. Guevara quitta sa première femme et sa fille en 1956 pour s’embarquer sur le Granma, puis il quitta la seconde et ses quatre enfants en disparaissant en 1965 : cela ne prouve pas forcément qu’il ne tenait pas à eux, cela illustre l’absolutisation de la Révolution par le révolutionnaire.

La jeunesse de Guevara apparaît donc austère; elle n’a rien de séduisant ni d’exceptionnel, rien non plus qui annonce une grande destinée ; Ce qui manque, c’est la source de la violence, du fanatisme, de cette exaltation de la haine qu’on trouve chez le personnage public surtout à la fin de sa vie : « Nous devons dire ici ce qui est une vérité connue que nous avons toujours dite au monde : oui nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons de fusiller tant qu’il le faudra » (2)

Cette capacité de violence et cette audace à la justifier ne furent pas sans attrait pour une certaine jeunesse des années soixante.

Guérilla et révolution

Une nuit de 1955 au Mexique, il rencontre un jeune avocat cubain exilé, qui prépare son retour à Cuba : Fidel Castro. Cette rencontre est cruciale : désormais Guevara a un but, il est prét à « mourir en pays étranger pour un idéal si élevé » (5).Guevara décide de suivre ces Cubains qui débarqueront sur l’île en décembre 1956. medium_che_guevara1.jpgNommé dans les maquis commandant d’une colonne, il se fait très vite remarquer par ses aptitudes exceptionnelles au combat et à la guérilla mais aussi par sa dureté (à son égard et à celui des autres) et son ascétisme. Ce partisan de l’ « autoritarisme à tous crins », selon son ancien compagnon de Bolivie Régis Debray (4), qui veut déjà imposer une révolution communiste, se heurte à plusieurs commandants cubains authentiquement démocrates. Le choix en faveur de la lutte armée, le rejet des voies démocratiques, électorales est désormais clair : tout ce qui n’était pas lutte violente n’était pour lui que « trahison » (5). Roger Marsant diplomate à la Havane et proche du Che l’a décrit ainsi : « Cet homme n’aimait que la mort (…) Sa passion ne pouvait s’assouvir que dans le combat dans l’ombre, dans la guerre d’embuscade (...) En se rapprochant du pouvoir, il avait laissé se développer en lui une sorte de psychose de la destruction qui le poussait à écraser ceux qu’il dominait et à abattre ceux qui le dominaient ». Le monde de Guevara fut toujours d’une simplicité radicale: nous vs  les autres ; cette rigidité jointe à une violence latente, en fit un personnage redoutable, d’autant plus redoutable que bientôt il eut un immense pouvoir.

Il fit partie des 82 hommes qui partirent avec Castro en novembre 1956 pour Cuba, sur un petit yacht appelé "Granma". Ils furent attaqués et défaits juste aprés leur débarquement par les troupes de Batista, informées de leur expédition. Les survivants (une vingtaine seulement) fuirent et trouvèrent refuge dans les montagnes de la Sierra Maestra, d'ou ils lancèrent une guerilla contre le régime en place. Ces années-là sont exceptionnellement heureuses et exaltées: "je n'oublierais jamais le moment ou me fut remis le fusil-mitrailleur, ces instruments de mort étales comme dans une exposition, mettaient de l'avidité aux yeux de tous les combattants" (5) dit Guevara  fasciné par la lutte et les armes. Il avait un but clair, les paysans pauvres qu'il rencontrait dans la sierra confirmaient sa conception d'une lutte pour les dépossédés, enfin tout le mode de vie lui convenait: ce mélange de discipline rigide et de licence, l'abandon des conventions socialmes qu'il détestait, la fratenité des hommes, la solitude quand il le voulait et les pulsions agressives légitimées.

A l’automne 1958, il ouvre un second front dans la plaine de Las Vilas, au centre de l’île et remporte un succès éclatant en attaquant à Santa Clara un train de renfort militaire envoyé par Batista : les militaires s’enfuient, refusant le combat. Une fois la victoire acquise, Guevara occupe la charge de « procureur » et décide des recours en grâce. La prison de la Cabana, ou il officie est le théâtre de nombreuses exécutions, notamment d’anciens compagnons d’armes demeurés démocrates. Les tribunaux révolutionnaires siègent sans discontinuer dans toutes les casernes, depuis la Moncad à Santiago de Cuba (sous les ordres de Raul Castro), jusqu' à la Cabana, à la Havane. Il est rare que quelqu'un soit acquitté: c'est soit la peine de mort, soit dix, vingt, trente ans de prison. Les juges improvisée, ne font que suivrent les demandes des procureurs -eux mêmes improvisés-, elles mêmes dictées par Castro, qui ne s'embarasse pas d'arguties légales. La révolution n'est-elle pas source de droit? Au cours des premiers mois de 1959, pendant lesquels il officie à la Cabana, prés de deux cent exécutions documentées sont à mettre à son compte, ce qui lui vaudra à l'époque le gentil surnom de "carnicerito" (le petit boucher) de la Cabana.

Nommé ministre de l’industrie et directeur de la banque centrale à 31 ans, il trouve l’occasion d’appliquer sa doctrine politique collectiviste, imposant à Cuba le modèle « soviétique ». Méprisant l’argent, mais vivant dans les quartiers privés de La Havane, ministre de l’économie mais dépourvu des plus élémentaires notions d’économie, il finit par ruiner la banque centrale. Il est plus à l’aise pour instituer les « dimanches de travail volontaire », fruit de son admiration pour l’URSS et la Chine, dont il saluera la « révolution culturelle » (Simon Leys montra bien que cette dernière ne fut qu’une vaste purge sanglante, prélude à une reprise ne main du pouvoir). En 1952, Cuba occupait le troisième rang sur les 20 pays latino-américains pour le produit national brut par habitant; trente ans plus tard, aprés plus de vingt ans de castrisme, Cuba n'occupait plus que le 15eme rang, juste devant le Nicaragua et Haiti...(1)

Dogmatique, froid et intolérant, Guevara est en complet décalage avec le naturel ouvert et chaleureux des Cubains.Assez paradoxalement (dut penser Guevara), l’obstacle principal à sa révolution collectiviste, ce furent les ouvriers ! Brusquement placé en situation de pouvoir face aux ouvriers, il leur proposa un modèle qu’il croyait évident mais qui était inquiétant : il fallait que les ouvriers soient prêts à se sacrifier pour la révolution, qu’ils la servent sans demander d’avantages pour eux-mêmes !, tout en les dépouillant des maigres avantages et garanties qu’ils avaient acquis au cours des deux décennies précédentes sous Batista. Guevara, qui croyait en la violence dans la paix comme dans la guerre, conçut alors des solutions coercitives ou rééducatives ; Régis Debray fait remarquer (4) : « C’est lui et non Fidel qui a inventé en 1960, dans la péninsule de Guanaha, le premier camp de travail « correctif » » et cite Guevara: « Je ne peux pas être ami avec quelqu’un s’il ne partage pas mes idées » (4), dit ce disciple de l’école de la Terreur qui baptise son fils Vladimir en hommage à Lénine. Par ailleurs, en invitant les ouvriers à s’organiser, Guevara excluait toute idée de défense ou de revendication de la classe ouvrière : la fonction des syndicats était à l’avenir d’expliquer les nouveaux sacrifices (toujours temporaires) présentés comme les devoirs révolutionnaires de chacun : « Nous devons être prêts à sacrifier tout avantage personnel au bien collectif » (6). Guevara avait retrouvé naturellement, dés son accession au pouvoir, le syndicalisme officiel des régimes socialistes, le syndicat comme courroie de transmission.

Il est possible de dresser un bilan de la répression des années soixante: de sept à dix mille personnes ont été fusillées, et on estimait le nombre de prisonniers politiques à plus de trent mille (7). De nombreux camps de concentration, de travail, de rééducation furent construits, ou étaient jetés pèle-mèle, des religieux, des homosexuels, des sympathisants de l'ancien régime (les rares non fusillés) et tout "individu considéré comme potentiellement dangereux pour la société", ce qui est assez peu restrictif on en conviendra...Globalement, depuis 1959, plus de cent mille Cubains ont connus les camps ou la prison. De 15000 à 17000 personnes ont été fusillées, sans compter les centaines de milliers de "balseros" qui ont fui Cuba sur des embarcations de fortune et dont on sait que prés de la moitié n'a pas survécu. (7) (au passage on pourra faire la "comparaison" avec les 2 à 3000 victimes de la dictature de Pinochet justement condamnée et la complaisance malsaine de la Gauche à l'égard des révolutionnaires Cubains, notamment en France).medium_che-pistol-big.jpg

Désireux d’exporter la révolution dans sa version Cubaine et aveuglé par un anti-américanisme sommaire, il s’emploie à propager les guérillas à travers le monde, selon le slogan (mai 1967): « Créer deux, trois, de nombreux Vietnam », ou bien « Comme nous pourrions regarder l’avenir proche et lumineux, si deux, trois, plusieurs Vietnam fleurissaient sur la surface du globe, avec leur part de morts et d’immenses tragédies… » (1). En 1963, il est en Algérie puis à Dar es salam, avant de gagner le Congo ou il croise le chemin d’un certain désiré Kabila, un autre marxiste, devenu aujourd’hui maître du Zaïre qui ne répugne pas au massacre de populations civiles.

Fin d’un révolutionnaire

Il semble que Castro ait utilisé Guevara à des fins tactiques. Une fois leur rupture consommée, Guevara gagne la Bolivie. Tentant d’appliquer la théorie du « foco » (foyer) de guérilla, dédaignant la politique du PC Bolivien, ne rencontrant aucun soutien de la part des paysans dont pas un ne rejoindra son maquis itinérant : « De toutes les chose prévues, la plus longue a été l’incorporation de combattants Boliviens » (7 ). Alors que dans la  Guerre de guérilla , Guevara avait affirmé le rôle fondamental de la paysannerie et de l’appui de la majorité de la population locale à l’avant garde combattante, comme condition sine qua non, il constatait l’indifférence totale, la peur et parfois l’opposition des paysans. « La peur reste ancrée dans la population », 7 juillet 1967 (7) ou bien « Le manque de contact est toujours total (…), le manque d’engagement de la part des paysans medium_225px-Felix_Ismael_Rodriguez.2.jpgcontinue à se faire sentir » 6 juin 1967 (7). Plus encore : « « La base paysanne ne se développe toujours pas, bien qu’il semble que nous finissions par obtenir la neutralisation du plus grand nombre au moyen de la terreur organisée ; le soutien viendra ensuite » 19 juin 1967 (7) !!! Cette annonce claire du recours à la terreur organisée contre les paysans n’empêcha jamais une partie de ses admirateurs de vanter sa « bonté »…Isolé et traqué, Guevara est capturé le 8 octobre 1967 et exécuté le lendemain, par l’armée Bolivienne.

(1)   La lune et le caudillo, Jeannine Verdès-Leroux, Gallimard 1989.

(2)   Discours 19eme assemblée des Nation Unies, 11 décembre 1964.

(3)   Les habits neufs du président Mao ; Simon Leys, 1975. Champ libre.

(4)   Loués soient nos seigneurs, Gallimard, 1996.

(5)   Guevara, Souvenirs de la guerre révolutionnaire, 1967 ; Maspero.

(6)   E C Guevara « La classe ouvrière et l’industrialisation de Cuba » ; Bohemia 17 jan 1964.

(7)   E C Guevara. Journal de Bolivie. Paris Maspero, 1968.

(8) Le livre noir du communisme, Robert Laffon 1998.


Un homme complexe

Sa vie, emplie d’inquiétudes, puis de certitudes (« nous prenons le marxisme avec autant de naturel que toute chose qui n’a plus besoin d’être discutée » (1), enfin de revers sans appel, paraît à posteriori dominée par l’échec, mais il serait sans doute faux de croire qu’il l’avait cherché : l’échec est venu comme une réponse logique à sa méconnaissance du monde et à son hyper volontarisme. L’échec ne pouvait que venir, car à la différence de Castro qui ne cherchait que le pouvoir, Guevara poursuivait lui la transformation radicale du monde et la naissance d’un monde nouveau .

Il y avait bien du Netchaïev en Guevara, mais il avait aussi, ce qui le rend plus complexe, des points communs avec saint Paul : comme lui, Guevara pratiquait ce qu’un exégète appelait « une ascèse athlétique », c’est à dire « essentiellement orientée vers le fruit à porter », et non stérile.(2) Le Guevara pénétré de la misère des populations rencontrées lors de son périple en moto ou celui qui passe quelques semaines comme volontaire dans la léproserie de San Pablo, a quelque ressemblance avec ce missionnaire converti au christianisme. Il était, à un degré moindre que saint Paul certes, un alliage assez rare d’angoisse et de tension positive. Si son discours, pourtant creux et dérisoire sur l’  « homme nouveau » eut une audience, c’est qu’il le prononçait avec une espérance anxieuse : cela devenait autre chose que le discours routinier, froid et inquiétant des apparatchiks bolcheviques sur l’ « homme nouveau ». En définitive ces deux cotés- violence aveugle et quête de perfection- s’entrechoquant au moins dans la première partie de sa vie, le rendaient autrement intéressant qu’un Castro tendu vers le seul but du pouvoir, à vie.

L’échec de l’internationalisation de la guérilla  et l’impasse Bolivienne

On sait que Guevara souhaitait créer un deux, trois nouveaux VietNam..En décembre 1964, Guevara fait une tournée internationale de trois mois ou il visite la Chine, l’Egypte, l’Algérie, le Ghana, la Guinée, le Congo, la Tanzanie mais aussi l’Irlande, Prague et Paris ; De retour à Cuba, il s’entretient longuement avec Castro puis disparaît mystérieusement pendant plusieurs mois. En fait il s’embarque incognito pour la Tanzanie, afin d’intégrer l’armée de libération du Congo et de renverser le pouvoir « impérialiste e » en place. Il n’y restera que sept mois, sept mois d’échec à créer une dynamique révolutionnaire. De retour en Europe (Tchécoslovaquie), il commence à songer à la création d’un foyer de guérilla en Bolivie. Pourquoi la Bolivie ? Sans doute parce que ce pays est limitrophe de cinq pays agités de mouvements révolutionnaires (Pérou, Chili, Paraguay, Brésil et son Argentine natale), ce qui en fait une tête de pont idéale pour soulever tout le continent sud-américain. On l’a vu, l’aventure Bolivienne tourne au désastre, non seulement à cause de l’hostilité ou tout au moins de l’absence de soutien des populations locales, mais aussi largement par amateurisme : pas de médicaments (le Che est asthmatique), pas de nourriture (les guérilleros en viennent à manger leur cheval ou boire leur urine !), pas de carte précise et pas de communication radio ! L’isolement, les désertions, les trahisons font le reste malgré le renfort de Danton (Régis Debray, qui de son propre aveu « ne se sent pas mûr pour la mort »…).

Ni au Congo ni en Bolivie Guevara n’est parvenu à créer les conditions d’un foyer insurrectionnel. Reste à savoir si cet homme qui voulait créer « un homme nouveau » voulait gagner ces guerres, ou s’il lui importait d’abord de les mener. La fuite en avant est telle, notamment en Bolivie, que l’on ne peut s’empêcher de penser à une sorte de suicide conscient. Le guérillero écrit dans son dernier message d’avril 1967 : « il faut mener la guerre jusqu’ou l’ennemi la mène : chez lui, dans ses lieux d’amusement, il faut la faire totalement. » Des paroles que ceux qui prennent Guevara pour un martyr christique ont quelque peu opportunément oubliées.

Naissance d’une icône

La mort de Guevara suscita d’abord une incrédulité qui était avant tout un refus sentimental d’admettre que l’idole des révolutionnaires avait pu se faire prendre ; Régis Debray, retrouvant exactement les mots de la religiosité Stalinienne de la fin de la vie du dictateur, déclara : « Le Che n’est pas de ceux qui meurent : exemple et guide, il est à proprement parler immortel, parce qu’il vivra dans le cœur de chaque révolutionnaire. Un Che est mort. D’autres sont sur le point de naître. »(3)

Cette passion pour le révolutionnaire meurtrier qu était Guevara échappe donc au rationnel. En effet, son action décisive dans l’érection de la société communiste Cubaine avec son cortège de meurtres, d’emprisonnement, de déportations, d’exode meurtriers de centaines de milliers de Cubains depuis 1959 n’a bien sur rien d’admirable et suffirait à mettre au ban des démocraties n’importe quel homme, mais pas Guevara !

Son « visage d’archange », notamment sur cette photo célèbre d’ Albert Korda représentant Guevara vêtu d’un treillis militaire, avec béret à étoile, prise en mars 1960, est sans doute un élément de cette passion. Les circonstances de la mort (mystère, assassinat, trahison, panique des autorités, photo « christique » de sa dépouille et mise en scène du cadavre) et son jeune âge (39 ans) sont également importantes dans la naissance du mythe. Que Guevara meure avant la fin de sa vie, si l’on peut dire, encore jeune et assassiné, confortait aussi ce qu’une fraction des révolutionnaires soixante-huitards entendaient par être révolutionnaire : vivre dans l’absence de limites, d’entraves, de régulations de la vie : le révolutionnaire devait être hors norme, étranger à notre condition, fut-ce au prix de la misère d’un peuple et de la mort de nombreux innocents…

 

« La haine comme facteur de lutte ; la haine intransigeante de l’ennemi, qui pousse au delà des limites de l’être humain et en fait une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer » (1).

(1)   Che Guevara, Textes politiques. Paris, Maspero 1968.

(2)   Claude Tresmontant. Saint Paul et le mystère du christ. Paris, Le seuil, 1956.

(3)   R Debray, Le monde, 13 octobre 1967.

 

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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 15:58
real_holocaust.jpgA l’heure où l’Occident se gargarise avec de nombreux espoirs de paix, certains pays semblent plutôt préparer la guerre. Hier des bombardiers russes ont survolé une base de l’armée américaine à Guam, dans le Pacifique. C’est une première depuis la fin de la guerre froide. La Syrie a déployé sur le Golan des missiles capables d’atteindre Tel-Aviv. Il y a peu, la flotte navale russe annonçait son intention de rétablir des bases militaires dans les ports syriens. Ce n’est pas tout. On a parlé de la rencontre, tenue hier, du Premier ministre irakien Maliki, à Téhéran, avec le président iranien Ahmadinejad.
  
Une autre visite, en revanche, est passée inaperçue des médias occidentaux (sans doute une négligence involontaire). En visite à Téhéran, hier jeudi 9 août, le ministre nord-coréen du commerce extérieur, Rim Kyo’ng a rencontré le Vice-président iranien Parviz Davoudi, tandis que le Président iranien faisait causette avec le Premier ministre irakien. Les discussions entre le Vice-président iranien et le ministre nord-coréen ont porté sur « l’expansion de leurs relations mutuelles et sur des développements globaux majeurs » (1).
  
Le Vice-président iranien Parviz Davoudi a mentionné le volume des échanges commerciaux et son rôle-clé dans les relations bilatérales entre les deux pays, notamment en matière de commerce, d’industrie, de savoir-faire technologique et de projets conjoints. « Un jour, les nations opprimées seront débarrassées des pouvoirs tyranniques » a ajouté le Vice-président iranien Davoudi, en présence du ministre nord-coréen. « Par sa résistance, la nation iranienne a mis à genoux l’arrogance globale», a encore ajouté Davoudi.
  
Pour sa part, le ministre nord-coréen Kyo’ng a loué les succès remportés par l’Iran «dans de nombreux domaines» et a précisé que «la Corée du Nord en tirera avantage». A part le développement olympique d’armes nucléaires et le soutient sportif au terrorisme islamique, l’Iran n’a remporté aucun succès et n’a mis personne à genoux. C’est donc avec sérieux que nous prenons acte des domaines dans les quels l’Iran intégriste et la Corée communiste annoncent publiquement vouloir coopérer et en « tirer avantage », selon la formule du ministre Kyo’ng…
  
(1) cf. dépêche en anglais de l’agence de presse iranienne IRNA sur :
www2.irna.com/en/news/view/line-17/0708093467190825.htm 
MONDE-INFO.jpg
   
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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 15:45
Faut-il une preuve plus flagrante de la collaboration islamo-socialiste ? « Le maire de Bruxelles, le socialiste Freddy Thielemans, a informé la presse qu'il interdisait la manifestation anti-islamisation de l'Europe, préparée par plusieurs associations européennes, et prévue à Bruxelles le 11 septembre prochain. » Source : Bafweb, signalé par Pistache, « Bruxelles : Interdiction de la manifestation anti-islamisation du 11 septembre 2007 », 10 août 2007. Lire l'article complet.

"Le danger pour l'ordre public est trop élevé. L'importante communauté allochtone (d'origine étrangère) qui vit dans le quartier pourrait réagir à cette action", explique la mairie de Bruxelles. » Une façon de confirmer que, comme l'écrit l'organisation "Stop the Islamisation of Europe" (SIOE), « islam et démocratie sont incompatibles… » et de reconnaître officiellement la réalité de l'occupation islamiste de l'Europe. Ceci devrait faire comprendre aux Européens qu'ils n'ont plus le choix : se soumettre ou se révolter. Qu'en est-il dans les autres capitales européennes ?

Cette affaire soulève la dialectique impossible entre « paix » et « sécurité ». Lire à ce sujet l'excellent article de Salomon Benzimra, « La paix est le faux objectif », sur le blog de Gad, 22 juillet 2007. La paix islamiste n'est pas le résultat d'un accord raisonnable, c'est à dire politique, avec l'occident, mais une paix résultant d'une défaite totale de l'occident. Une paix dans le sens où nous n'avons plus de droit d'être ce que nous sommes. La paix par l'imposition du silence.

Dans le cas du maire de Bruxelles, il désigne parfaitement ceux qui troubleraient l'ordre public et qui ne sont, en l'occurrence, pas les manifestants mais bien « l'importante communauté allochtone qui vit dans le quartier et qui pourrait réagir à cette action ». Ce sont donc les musulmans qui menacent l'ordre public et ce sont donc les musulmans qui devraient être interdit de « réagir » à Bruxelles.

Notez l'emploi du conditionnel « qui pourrait réagir ». Les musulmans se sont-ils manifestés auprès de la mairie au sujet de cette manifestation ? Non, sinon pourquoi employer le conditionnel. Le maire de Bruxelles pense au renouvellement de son mandat électoral et les musulmans appliquent avec M. Freddy Thielemans l'article 4.5 du tic-tac islamiste: Etablir des alliances avec les partis politiques "progressifs" occidentaux qui peuvent partager des objectifs communs avec des musulmans modérés. Nous voyons le comment et nous comprenons le pourquoi de ce tic-tac.

Vive la République et par-dessus tout, vive la France !

© Eric GAILLOT, mis en ligne le 10 août 2007.
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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 22:59
Les français affectés par la baisse de leur pouvoir d’achat (voir l’article précédent) sont à présent confrontés à une autre mauvaise surprise: la fonte de leurs économies placées en bourse. En réalité, la baisse du CAC 40 n’est pourtant qu’un évènement mineur comparé aux risques que représenterait une crise financière mondiale. A bien des égards, les évènements actuels rappellent en effet les prémisses de la grande dépression. Par exemple, le système bancaire allemand vient de vivre une semaine très éprouvante. Selon le directeur de l’agence de surveillance des marchés financiers « la plus grande crise financière depuis 1931 » n’a été évitée, qu’in extremis, grâce au renflouement d’une banque menacée de faillite. De telles déclarations sont loin d’être rassurantes (1).

Tout d’abord, essayons d’expliquer les faits de la manière la plus simple possible. Certaines banques américaines ont attribué des crédits immobiliers excessifs à leurs emprunteurs en contrevenant aux règles élémentaires de l’orthodoxie financière (2). En outre, elles ont prêté à des ménages insolvables et à des mauvais payeurs (les « subprimes »). Tous ces crédits ont proliféré au point de représenter en 2006 la somme colossale de 600 milliards $ (1/3 du PIB français). Tant que le marché immobilier américain est resté orienté à la hausse, les ménages insolvables ont eu la possibilité de revendre leurs maisons pour rembourser leurs emprunts. A présent, avec l’éclatement de la bulle immobilière, la valeur des maisons ne couvre plus les prêts consentis et les banques n’étant pas remboursées se trouvent acculé à la faillite.
Cette histoire digne des « raisins de la colère » déborde le cas américain. En effet, dans le cadre de la globalisation, toutes les banques s’empruntent mutuellement au jour le jour pour résorber leurs pics de trésorerie. Lorsque des banques spécialisées dans l’immobilier aux USA ne peuvent plus rembourser les banques allemandes, ces dernières, à leur tour, n’honorent plus leurs échéances à l’égard de banques japonaises ou françaises. On assiste ainsi à un phénomène de contagion mondiale.

Si la crise financière s’étendait, elle se propagerait à l’économie réelle. Etant de proche en proche affectées par des difficultés de trésorerie, les banques devraient réduire tous leurs crédits. Mieux encore, comme elles ne gardent en liquide que 8% des dépôts qui leur sont confiés (3) elles ne pourraient plus faire face aux retraits d’argent des particuliers. De leur coté, à défaut de nouveaux crédits, les entreprises n’investiraient plus. On entrerait ainsi dans une spirale déflationniste comparable à la grande dépression des années 30.

Toutefois, nous n’en sommes pas encore là. Compte tenu de la forte croissance mondiale et surtout de la hausse de matières premières, les liquidités placées dans les banques restent abondantes et devraient leur permettre de résister au choc. En dernier recours, le Trésor américain, le FMI et les Banques Centrales pourraient injecter des liquidités dans le système quitte à relancer l’inflation puisque la monnaie ainsi fabriquée servirait en fait à éponger des pertes. J’essaye ainsi de vous rassurer mais je suis néanmoins inquiet : l’importance des sommes en jeu est sans commune mesure avec les chocs précédents et si la crise se propageait aux autres produits dérivés (1600 milliards de $ spéculatifs), elle pourrait alors devenir incontrôlable.

S’agissant de vos propres économies, il n’existe pas de solutions évidentes. Il ne sert à rien de changer de banque ou de monnaie puisque toutes les places, de l’Australie à l’Europe, sont touchées. Faut il investir dans la pierre? Les prix restent pour le moment prohibitifs et la généralisation de la crise entraînerait un éclatement de la bulle immobilière, notamment dans le secteur des résidences secondaires. En vérité, face à un phénomène d’ampleur mondiale, il faut surtout rester, au moins pour le moment, le plus « liquide » possible et s’écarter de tous les produits risqués et notamment des placements « dynamiques » recommandés par les banques qui en tirent de juteuses commissions !

Sachant que le pire n’est jamais certain, passez de bonnes vacances quand même !

Gérard Pince

(1) La grande presse s’efforce de ne pas affoler le public. Pour détourner l’attention, on préfère inventer de fausses polémiques (ventes d’armes) ou raconter des balivernes insipides (le « bonheur » de telle ou telle présentatrice ; les vacances de Sarkozy etc.).

(2) Il s’agit de la technique consistant à « recharger le crédit hypothécaire ». En substance, on a financé des dépenses de consommation au moyen de prêts à long terme ! Une entreprise qui procéderait ainsi aurait très vite un fonds de roulement négatif. Il s’est pourtant trouvé un économiste français, conseiller du gouvernement et habitué des plateaux de télévision, pour approuver ce système et recommander son application en France!

(3) Ratio « Cook »
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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 22:59
« -Pourquoi, après 1989, les Européens n’ont-ils pas condamné le communisme comme une monstruosité politique et morale ? Pourquoi le seul jugement acceptable sur celui-ci a-t-il été l’observation anodine que « cela n’a pas fonctionné » ? 


-Pourquoi les électeurs Espagnols ont-ils accordé une victoire de facto à l’apaisement, lors des élections de mars 2004, tenues quelques jours après que, les bombes d’al Qaida aient tué des centaines de personnes et blessé des milliers d’autres dans une gare de Madrid ?

-Pourquoi l’Europe est-elle sur la voie de ce que le politologue Français Pierre Manent appelle la « dépolitisation ». Pourquoi, comme le dit Manent, l’Europe se drogue-t-elle « elle-même avec l’humanitarisme, afin d’oublier qu’elle existe politiquement de moins en moins » ? Pourquoi ce même Manent a-t-il l’impression que « les plus grandes ambitions actuelles des Européens sont de devenir inspecteurs des prisons Américaines ? »

-Pourquoi tant d’intellectuels européens sont-ils « christophobes », Pourquoi dans la culture populaire européenne, le christianisme est-il l’objet de caricatures grossières que l’on ne tolérerait pas pour l’Islam ou le Judaïsme ?

-Pourquoi tant de dirigeants politiques ont-ils insisté pour que le projet de nouvelle constitution européenne renie délibérément mille cinq cent ans de contributions du christianisme à la définition de l’Europe ?

-Pourquoi l’Europe commet-elle un véritable suicide démographique en se dépeuplant elle-même dans ce que l’historien Anglais Niall Ferguson appelle « la plus grande réduction de la population européenne depuis la peste noire du XIV° siècle » ? Pourquoi dix-huit pays d’Europe ont-ils un taux de croissance naturelle négatif ? Pourquoi aucun pays d’Europe n’affiche-t-il un taux de fécondité propre à assurer le renouvellement des populations ? (sauf la France dont on sait qu’il est obtenu grâce à l’immigration africaine)

-Pourquoi les politiciens ou l’opinion publique européens sont-ils incapables de tirer de ces chiffres démographiques alarmants les conclusions qui s’imposent sur la faillite imminente de leurs systèmes d’assurances sociales, de santé et de retraire. Et que se passe-t-il lorsqu’un continent entier, plus riche et plus puissant qu’il ne l’a jamais été auparavant, refuse-t-il de créer son avenir humain au sens le plus élémentaire, en engendrant une nouvelle génération ? » 


Sur le blog Insoumission : Gunnar Heinsohn - Un continent de perdants…, une analyse qui fait froid dans le dos.

Et aussi, pour les graphiques, très parlants, surtout le troisième :

Sur le blog jcdurbant : Terrorisme:It’s the demography, stupid! (Why the so-called peace process between Israel and the Palestinians can never work)


Voici quelques interrogations lourdes de sens auxquelles le politologue et philosophe Américain Georges Weigel essaye de répondre dans un ouvrage singulier intitulé « Le cube et la cathédrale » (La table ronde, 2005). Weigel fait le diagnostic d’une rupture culturelle entre les Etats-Unis et l’Europe, en basant sa réflexion sur « la crise de la raison morale », sorte de crise de civilisation morale que connaîtraient les européens après un siècle de guerres, de massacres de masse, de totalitarismes. « Pourquoi l’Europe a-t-elle eu le XX ème siècle que nous lui connaissons ? » La réponse qu’apporte ce théologien est « l’oubli de Dieu », c'est-à-dire la laïcisation et la déchristianisation des sociétés européennes.

Faisant le constat que ce sont des courants profonds culturels et spirituels qui définissent l’« histoire », et non pas des considérations idéologiques, politiques ou économiques, aussi importantes soit-elles, Weigel « date » le début de cet ensauvagement, de cette « sortie de l’histoire »,  à la première guerre mondiale, cette « guerre civile européenne » pour Ernst Nolte, qui éclate dans un climat violent de course aux armements, de révolution scientifique et industrielle et de nihilisme Nietzschéen, et met à bas l’ancien ordre aristocratique et diplomatique européen. W. Churchill, le 29 juillet 1914 : « Tout va à la catastrophe et à l’effondrement, une vague de folie a balayé l’esprit du christianisme » ; le même jour, du général en chef Von Moltke : « Cette guerre va anéantir la civilisation de presque toute l’Europe pour les décennies à venir. »

Cet « oubli de Dieu », cet « humanisme athée » selon le Jésuite Henri de Lubac, expliquerait les tyrannies de ce siècle, arguant que, sans Dieu, cet « humanisme » ne pouvait qu’être inhumain. Disparition de la transcendance et no man’s land spirituel…

« L’homme européen s’est persuadé que pour être moderne et libre, il devait être radicalement laïc. Cette conviction a eu des conséquences cruciales, voire létales, sur la vie publique et la culture de l’Europe: elles sont de facto à la racine de la crise morale de la civilisation que connaît actuellement l’Europe. Cette crise nous aide à son tour à expliquer pourquoi l’homme européen oublie délibérément son histoire; pourquoi il abandonne le dur labeur et le haut risque de la politique démocratique, préférant apparemment la fausse sécurité domestique de la bureaucratie et la sécurité internationale douteuse offerte par le système des Nations Unies; Cette crise éthique de civilisation est l’une des raisons essentielles pour lesquelles l’européen échoue à créer l’avenir humain de l’Europe

Weigel montre ainsi combien la doctrine chrétienne est consubstantielle de l’idéal européen contemporain. Combien cet héritage chrétien, n’en déplaise aux thuriféraire de cet humanisme athée si vain et destructeur, fut important et décisif dans ce que nous sommes : dignité de l’homme et individualisme (au sens de l’accomplissement d’une destinée singulière voulue par Dieu), sécularisation, idée d’un ordre de justice transcendant (ce qui est « juste » n’est pas seulement ce que les détenteurs du pouvoir politique déclarent être juste). Et combien nier cet apport singulier et décisif est absurde (de même qu’il serait absurde de nier les fondements grec et romain de notre civilisation…). Ce reniement d’une partie de nos racines culturelles (qu’on le veuille ou non), la malhonnêteté de ce questionnement sur la dimension chrétienne de l’identité européenne, me rappelle le titre d’une conférence bouffonne organisée par certains milieux universitaires dans les années 80 et relatée par la médiéviste Régine Pernoud (dans un petit livre indispensable, Pour en finir avec le Moyen-Âge) : « Le Moyen-Âge était-il chrétien ? » Poser la question, c’est y répondre !

« L’Eglise, porteuse de l’évangile, a aidé à répandre et à consolider ces valeurs qui ont rendu universelle la culture européenne » disait Karol Wojtyla. Et encore, le même : « Lorsque les grandes valeurs qui ont amplement inspiré la culture européenne sont volontairement séparées de l’Evangile, ces vertus, comme la tolérance et le respect de l’autre, perdent leur vraie âme et pavent le chemin d’aberrations », comme par exemple, imposer la laïcité au nom de la tolérance et du pluralisme. Pour Weigel,  « la doctrine sociale de l’Eglise offre ainsi à l’Europe la possibilité de défendre la structure morale de la liberté, de façon à protéger la culture et la société de l’Europe d’une double utopie : l’utopie totalitaire de la justice sans liberté et l’utopie contraire de la liberté sans justice qui va de pair avec un concept erroné de « tolérance » ».

Loin du concept d’aire géographique et économique -utilitaire- promu par nos élites technocratiques et endogamiques, l’Europe est et reste fondamentalement un concept historique et culturel dont la dimension religieuse -chrétienne- a été et reste encore cruciale, ne serait-ce que pour apporter un minimum de transcendance à un projet résolument matérialiste.

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