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"Si vous entendez ce message, c'est que vous êtes la résistance."

International Civil Liberties

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The International Civil Liberties Alliance is a project of the Center for Vigilant Freedom Inc.  We are an international network of groups and individuals from diverse backgrounds, nationalities and cultures who strive to defend civil liberties, freedom of expression and constitutional democracy.

We aim to promote the secular rule of law, which we believe to be the basis of harmony and mutual respect between individuals and groups in the increasingly globalised world, and to draw attention to efforts to subvert it.  We believe in equality before the law, equality between men and women, and the rights of the individual and are open to participation by all people who respect these principles.

We believe that freedom of speech is the essential prerequisite for free and just societies, secular law, and the rights of the individual.

We are committed to building and participating in coalitions in all parts of the world to effect significant progress in protecting rights of the individual which are sadly being eroded in many countries including those in the West.


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The Center for Vigilant Freedom

18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 22:57
Enderlin (Charles): Scénariste et producteur de fictions. Capable de transformer le vivant en mort; de faire apparaître et disparaître les cicatrices; d’empêcher les blessures par balles de guerre de saigner. Journaliste à l’objectivité sans faille. Modèle professionnel de Jacques Chirac et des journalistes français. Détenteur de rushes invisibles, mais néanmoins accablants. Les montrera le jour suivant la Saint-GlinGlin 2019, à cause d’une clause signée avec les acteurs, MM. Al-Dura père et fils.
Chabot (Arlette): personnalité télévisuelle (France 2); comme l’état-major de l’Affaire Dreyfus, est en possession de toutes les preuves qu’il faut mais n’en montrera aucune, ce qui contribue, évidemment, à asseoir sa crédibilité (référence: Mohammed al-Dura). Laurent Murawiec (Petit dictionnaire moyen-oriental des idées reçues)

Après le fameux faux reportage de la “mort” du Petit Mohammed (Al Doura) de Charles Enderlin qui avait valu à France 2 il y a cinq ans un “prix de la désinformation”, le temps ne serait-il pas venu de réparer une vieille injustice et de récompenser enfin les efforts particulièrement méritants de la TSR en lui attribuant à son tour son propre prix Goebbels?

Ou au moins, comme le propose ci-dessous notre confère du site “Mont de Sysyphe”, son prix Kim Jong-Il?

A la veille du procès en appel du directeur du site internet Medias ratings (le 12 septembre prochain), condamné en octobre dernier pour diffamation à l’encontre de France 2 et de Charles Enderlin pour un article dans lequel il appelait à la démission du journaliste et de la patronne de la chaine (Arlette Chabot) pour avoir diffusé le 30 septembre 2000 un reportage présentant frauduleusement la mort filmée d’un enfant palestinien, Mohamed Al Doura, dans les bras de son père comme la responsabilité de l’armée israélienne …

C’est l’Affaire Soha Béchara qui rebondit en Suisse romande avec le rejet par la justice du classement de la plainte pour diffamation de l’ex-militante libanaise et sympathisante du parti terroriste Hezbollah (pardon: “figure emblématique de la résistance à l’occupation israélienne”, comme s’est empressé de le rappeler Le Monde!) contre un collectif de citoyens suisses (de toutes tendances politiques et confessionnelles et non d’extrême-droite, comme il est souvent qualifié dans la presse) dirigé par notre confrère Alain Jean-Mairet, qui l’avait qualifiée de “ex-terroriste” dans le recours qu’ils avaient déposé contre le caractère propagandiste d’un reportage de la chaine publique suisse-romande.

La TSR avait en effet diffusé un reportage en octobre 2006 (soit quelques mois après la guerre de l’été dernier qui avaient suivi les bombardements de villes israéliennes et la capture de soldats israéliens par l’organisation terroriste Hebollah), mettant complaisamment en scène le retour sur place de la sympathisante déclarée dudit Hezbollah (elle-même impliquée dans la tentative d’’assassinat - chez lui - du général libanais pro-israélien Antoine Lahad en 1988) et présentant ladite organisation comme un simple parti politique.

Résumons donc:

Une personne qui se fait passer pour une amie de la famille (comme monitrice d’aérobics de la femme) et tire, sur ordre d’une organisation “militante”, à bout portant et par deux fois, sur un général chez lui… n’a pas commis un “acte terroriste”!

Et la même personne qui, vingt ans plus tard, ne regrette pas son geste et soutient ouvertement une organisation terroriste (pardon: un “parti politique à 18 000 missiles”!)… ne saurait être qualifiée de “ex-terroriste”!

Voilà une justice qui prend bien au sérieux son rôle de police de la pensée.

Et surtout (mais une certaine justice française fait-elle autre chose?),… de très opportune diversion par rapport à la plainte originale qui visait la TSR pour son reportage tendancieux!

Il faut sauver la militante du Hezbollah!
Le Mont de Syisyphe
Le 26 juillet, 2007

Quand en Suisse des gens expriment leurs idées et qu’ils traitent une terroriste militante du Hezbollah de terroriste, ils risquent de se faire épingler par la police de la pensée:

Le vocable de «terroriste» n’est pas anodin. On ne peut pas utiliser ce terme «choc» n’importe où, n’importe comment, hors d’un contexte particulier. C’est en substance ce qu’expliquent les juges de la Chambre d’accusation dans une ordonnance qu’ils viennent de rendre. Décision qui va faire du bruit puisqu’elle renvoie sa copie au procureur général pour l’inculpation de plusieurs personnes d’extrême droite, dont l’avocat et député Yves Nidegger, le conseiller national genevois Jacques Pagan, le conseiller national valaisan Oskar Freysinger, tous UDC, le journaliste polémiste Alain Jean-Mairet. Inculpations pour calomnie, ce qui n’est pas rien.

Ces messieurs avaient qualifié Soha Bechara, une Libanaise domiciliée depuis quelques années à Genève, de «terroriste». Cela apparaissait dans la plainte adressée à l’organe de surveillance contre une émission de la Télévision suisse romande. Celle-ci avait mis en scène l’ancienne sympathisante du Hezbollah dans un Temps présent, diffusé à l’automne, consacré à la situation au Sud- Liban après les bombardements israéliens de l’an dernier. (…)

Cette dernière [Soha Bechara -ed.] a été emprisonnée sans procès pendant dix ans pour avoir tenté d’assassiner en 1988 le général Antoine Lahad, alors chef d’une milice créée au Sud-Liban par l’Etat d’Israël. Des faits qu’elle ne conteste pas, même si elle n’a jamais été ni jugée ni condamnée. Elle a agi, affirme-t-elle, en tant que militante sympathisante du Hezbollah, mais conteste avoir été une «terroriste». (…)

Les médias font alors bien leur part des choses en traitant alors ces gens courageux d’ennemis du système de “personnes d’extrême droite”.

Notons par ailleurs que la plainte n’était pas dirigée contre une chaîne de télévision honnête, mais bien contre la télévision étatique (Télévision Soviétique du Régime, TSR), c’est-à-dire contre celle qui s’alimente des cotisations extorquées des citoyens contre leur gré et qui en profite pour faire de la désinformation à l’écart des mechanismes du marché.

En tous les cas, encore heureux que la terroriste militante en question ait cette fois choisi de privilégier la plume par rapport à la dynamite pour faire valoir son point de vue.

Tout cela sent déjà la candidature au prix Kim Jong-Il…

Merci Bretzelman.

 
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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 22:42

























































Un des grands problèmes de la Russie - et plus encore de la Chine - est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech (”L’Ensauvagement: le retour de la barbarie au XXIe siècle”, 2005)
Nous n’allons pas demander pardon… il n’y a aucune raison de demander pardon. Viktor Tchernomyrdine (ambassadeur de Russie en Ukraine, août 2003)
L’URSS a connu en 1932-1933 une sérieuse disette conduisant à un strict renforcement du rationnement, pas une famine et en tout cas pas une famine à “six millions de morts… Annie Lacroix-Riz

A l’heure où deux génocidaires rwandais qui coulaient depuis 13 ans des jours heureux dans une France elle-même complice de génocide viennent, dans l’indifférence générale, d’être arrêtés puis (pour cause de mandats d’arrêt mal rédigés) relâchés …

Et pour ne pas donner l’impression de s’acharner sur les actes de service génocidaires, passés et présents, des pays musulmans

Il faudrait bien sûr aussi mentionner ceux qui les ont longtemps soutenus (des Nasser, Assad et Saddam à tous les mouvements terroristes qu’a pu compter le Moyen-Orient) et qui continuent d’ailleurs aujourd’hui à les soutenir (des mollahs iraniens aux génocidaires de Khartoum) …

Et qui ont en commun (contrairement à l’Allemagne ou au Japon) non seulement de n’avoir jamais été punis pour leurs massifs crimes contre l’humanité, mais de ne les avoir jamais réellement reconnus, à savoir essentiellement la Russie mais aussi la Chine.

Ainsi, même si à strictement parler il n’y avait pas (comme pour les Hereros, Arméniens, Juifs ou Toutsis) la volonté d’exterminer tous les paysans ukrainiens jusqu’au dernier mais de briser leurs vélléités nationalistes comme leur refus de la collectivisation (au profit de l’Ukraine orientale industrielle des Khrouchtchev et des Stakhanov), la famine orchestrée d’Ukraine (l’Holodomor ou “extermination par la faim” - l’arme de la faim, plus “adaptée” que l’intervention armée ou la déportation pour une population si nombreuse, ayant déjà été utilisée en 1921-1922 avec détournement de l’aide alimentaire internationale pour une famine cette fois-là non directement provoquée) qui, en neuf mois (entre 1932 et 1933) transforma le grenier à blé du monde en mouroir (plus de 5 millions de victimes sur 30), n’est pas sans rappeler les marches de la mort de 1915 des chrétiens arméniens par les musulmans turcs. (merci à Banquise tropicale pour le rappel)

Avec d’ailleurs, même si cette dimension génocidaire a été reconnue depuis par une dizaine de pays (dont les Etats-Unis, le Canada et l’Australie, mais toujours pas, en cette année du 75e anniversaire, par la France, pourtant habituellement grande donneuse de leçons!), la complaisance de l’Occident et notamment de nombre de leurs journalistes et de leurs intellectuels (les fameux “idiots utiles” de Lénine).

Comme le prix Pulitzer anglais du NYT Walter Duranty ou le dramaturge irlandais (et défenseur de… Lyssenko!) George Bernard Shaw, dont il faudrait relire la prose qui n’a rien à envier à nos thuriféraires actuels, dans the Nation ou Le Monde diplodocus ou, de la cause palestinienne ou de la République islamique …

Avec une mention toute particuilère pour la négationniste de Paris VII Annie Lacroix-Riz pour qui la famine d’Ukraine n’était, comme le rappelle la lettre du Congrès mondial ukrainien au président français l’année dernière, qu’une “invention concertée de l’Allemagne, de la Pologne et du Vatican”.


L'éducation nationale soutient le négationnisme.

lundi, août 13, 2007


« Des quelques cent millions d'hommes que compte la population de la Russie soviétique, il nous faut en gagner quatre-ving-dix à notre cause. Nous n'avons pas à parler avec les autres, nous devons les exterminer » Zinoviev

 
« Dans un pays ou l'Etat est le seul employeur, toute opposition signifie mort par inanition. L'ancien principe : qui ne travaille pas ne mange pas, est remplacé par un nouveau: qui n'obéit pas ne mange pas. » Trotsky



 
En 1932-1933, Staline organise sciemment une famine en Ukraine pour détruire le peuple ukrainien et anéantir toute résistance à sa politique. 5 à 7 millions d'hommes, de femmes et d'enfants mourront de la famine ukrainienne, appellée Holodomor par les Ukrainiens. 5 à 7 millions de victimes innocentes pour assouvir les délires despotiques du tyran communiste.


Face à ce qui n'a pas encore été caractérisé comme un génocide, les communistes ont eux aussi leurs négationnistes/révisionniste, préférant nier l'échec systématique de tout régime communiste en falsifiant l'histoire.

Au sommet du panthéon de l'ignominie, Annie-Lacroix Riz, historienne stalinienne revendiquée, membre du très stalinien
Pôle de Reconnaissance Communiste en France (PRCF) pour qui le rapport Khroutchev ne contient que des bobards. Membre du Réseau Voltaire de Thierry Meyssan pour qui Bush est l'auteur de 9-11, elle s'était déjà illustrée avec d'autres travaux expliquant tout les malheurs du monde par un complot du pape, des banquiers et des nazis ou en soutenant avec force la censure d'Hugo Chavez, dictateur vénézuelien.

Selon Lacroix-Riz, « la grande famine » d’Ukraine est une campagne de propagande vaticano-polono-allemand lancé en 1933 (sic). Rien de moins que ça.. Le bourreau du Kremlin n'aurait pas osé un tel mensonge. Face à cela, il est impossible de rester silencieux et de laisser une soit disant historienne mentir et pervertir l'histoire.

En maintenant Annie Lacroix-Riz, l'éducation nationale soutient directement le négationnisme le plus ignoble et une histoire sous influence idéologique:

" Mme Lacroix-Riz ignore les témoignages de base et ne tient aucun compte des règles de travail élémentaire de l'historien. À aucun moment elle ne s'interroge. De surcroit, Mme Lacroix-Riz ignore tout autant les nombreux travaux tirés des archives soviétiques synthétisés par Nicolas Werth, elle ignore tout autant les nombreux ouvrages en anglais. " Stéphane Courtois

Soyons clair, cette dame peut raconter tout ce qu'elle veut. Il s'agit de liberté d'expression et il n'est pas question de la censurer. Mais qu'elle aille raconter ses mensonges et dénaturer l'histoire sur ses fonds et non en vivant de l'argent des contribuables.

De même que l'université Lyon III a suspendu Bruno Gollnisch pour 5 ans pour négationnisme, Paris VII doit renvoyer Annie Lacroix-Riz qui ressuscite les pires mensonges staliniens sur subventions publiques. En maintenant Annie Lacroix-Riz, Paris VII cautionne le révisionnisme et le négationnisme communiste. Il n'y a pas de différence à faire entre les victimes d'un régime ou d'un autre: Les victimes ukrainiennes, cambodgiennes, angolaises, hongroises, chinoises, russes, etc du communisme désservent le même respect que celles du nazisme. Dans tous les cas ce sont des hommes et des femmes.

Ce blog prendra part avec plaisir à toute initiative ou pétition contre les révisionisme et Annie Lacroix-Riz, envoyez un mail si vous voulez organiser quelque chose.

 

En mémoire des victimes de l'Holodomor et des 100 millions de victimes du communisme

source : 20 minutes
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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 21:19
V pour Vendetta est un film américain sorti le 19 avril 2006, présentation :

Dans un avenir proche, alors que l'Angleterre dévastée par une guerre est en proie à un régime totalitaire, un mystérieux combattant s'appelant "V" et arborant un masque blanc en porcelaine s'engage dans une lutte contre l'ordre établi.


source : evene

Pour le terrorisme

Ce film a été critiqué dans le sens où il légitimise voire encourage le terrorisme lorsque celui-ci est "nécessaire", c'est-à-dire lorsqu'un régime est jugé totalitaire, injuste, et donc voué à être détruit". En effet on peut penser que ce film, plutôt réussi dans l'ensemble puisqu'il transmet des messages positifs comme l'abnégation, le sacrifice au nom des idéaux, etc. est quelque peu entâché à cause de la position pro-terroriste qu'il revendique.

Cependant ce n'est pas cette critique, ou plutôt pas exactement cette critique, que j'aimerais faire ici.
Ce qui me gêne véritablement dans cette oeuvre c'est la représentation qui est faîte de l'Etat totalitaire en question, de façon plus précise.

Non seulement je trouve tout ceci caricatural, puisque les "méchants" sont représentés avec une esthétique rouge et noire, connotée nazie, avec une mégalomanie ostentatoire du dictateur (le chancelier Adam Sutler...) avec écran géant, conseil d'apôtres parfaitement soumis, et les "gentils" sont une jolie fille et un héros mystérieux, qui justifient leur violence par des idées nobles,
comme si le régime autoritaire n'avait aucune base idéologique lui... NDLR : l'adaptation est des 
Frères Wachowski.

Discréditer une critique en l'amalgamant à la haine de l'autre
 
Là on arrive au point le plus gênant. Ce film, malgré son apparence subversive, est en fait un pur produit du "système". Je m'explique : avant tout, voici deux extraits très brefs du film :

Dans cette vidéo on voit d'abord celui qu'on appelle "la voix de Londres", l'incarnation de la propagande de la dictature, et ensuite on voit un résistant dans sa cave, avec l'héroïne.

Vous remarquez que dans ce film, le fascisme est bête, puisqu'il associe immigration, islamisme, homosexualité et terrorisme, et qu'il les décrit comme des maladies. Avec un ton haineux, qui d'ailleurs s'incrit dans un discours moral ne faisant jamais appel à la raison, cet animateur vomit sur les immigrés, les musulmans, les homosexuels et les terroristes. Et Ô grande surprise : il est catholique.

Le méchant, le Mal, c'est ici celui qui est opposé à l'immigration, à l'islam, à l'homosexualité et au terrorisme. Le problème de ce passage est clair, il mélange tout volontairement dans un discours haineux et fasciste pour mieux cacher la légitimité qu'il peut y avoir à propos de ces différents sujets.

En mettant dans la bouche d'un fasciste de l'hostilité à l'égard de l'islam et de l'immigration, cette scène met du fascisme dans la bouche de ceux qui pourraient être hostiles à l'islam et à l'immigration. C'est la réciproque, fausse d'un point de vue logique mais qu'importe, qui s'opère inconsciemment chez le spectateur.

Si en effet vous êtes opposé à l'immigration, et/ou opposé à l'idéologie islamique, même en argumentant, en usant de la raison, vous devenez cet homme.

Il est pour moi très clair qu'il y a dans ce film la volonté de faire un parallèle entre le scénario et la géopolitique actuelle. Chaque pays qui se montre hostile à l'immigration et à l'islamisation, et même ferme face au terrorisme, est visé par ce parallèle.

A une époque où l'Occident et ses peuples font face à l'immigration et à l'islamisation massive, on comprend aisément le camp idéologique choisi par ce film. Cela est confirmé lorsque dans le deuxième extrait, l'Occident représenté par les drapeaux américains et britanniques sont associés au nazisme, et l'on voit un résistant au régime lire le Coran en cachette, comme si ce livre était à l'heure actuelle un symbole antifasciste face aux dictatures xénophobes de l'Occident, la résistance de l'art pur soumis à la persécution à cause de l'ordre froid, dur et intolérant. On croit rêver.

Certes comme le dit l'homme dans la vidéo, il y a de la poésie dans ce livre, et on peut ne l'apprécier que pour cela, mais cela efface-t-il tout ? Choisir le Coran comme l'oeuvre subversive n'est pas anodin. Dans un film avec une telle connotation politique, l'idéologie islamique qui est une idéologie politique n'est pas un choix fait au hasard, et quelques versets poétiques (sataniques ?) n'y changent rien.

Critiquer l'immigration, c'est être fasciste, critiquer l'islam, c'est être fasciste, s'opposer à l'homosexualité (ne serait-ce qu'en n'étant pas membre d'act-up ou en étant contre le mariage ou l'adoption homosexuelle), c'est être fasciste, demander des lois sévères et drastiques face au terrorisme, c'est être fasciste. D'ailleurs une partie du film est consacrée à l'histoire d'amour de lesbiennes, hasard encore une fois ? Le message subliminal du film, lorsqu'il est cerné, ne peut pas être plus clair.

Scénario lié au réel

Les U.S.A. et leur politique sont considérés par beaucoup comme impérialistes, voire fascistes, et ils ont subi un acte terroriste majeur le 11 septembre 2001 : ce film encourage au terrorisme face à un Etat jugé autoritaire.

Ce même acte terroriste a été commis par des islamistes : ce film diabolise l'
anti-islamisme et érige indirectement l'islam en victime du fascisme.

Vous l'aurez compris
, le message pseudo-libertaire de ce film est totalement corrompu par son serment d'allégeance à la pensée unique.

En réduisant la critique de l'islam, de l'immigration, de l'homosexualité et même du terrorisme au statut de purée verbale haineuse et xénophobe, V pour Vendetta amalgame tout ceux qui pourraient argumenter cette critique à des fascistes frustrés insensibles irrationnels et évidemment :
blancs.

La source du Mal
dont les couleurs sont évidemment ceux d'une dictature occidentale, le nazisme, et dont le symbole est un mélange entre la croix catholique (hasard...?), la croix gammée et même le croix de Lorraine gaullienne...tyrannise le Bien résistant que sont le Coran, les pauvres immigrés et musulmans persécutés, le Hamas, le Hezbollah, le terrorisme...

Hurler avec les loups

Je trouve très hypocrite de la part d'un film se revendiquant antifasciste de se fourvoyer dans une telle
bien-pensance.

Tout en plaidant en faveur du sacrifice pour les idées, pour le courage d'être "contre", cette oeuvre représente l'exact inverse : des messages d'une banalité institutionnalisée, homologués par le système, les médias, les valeurs du "Bien", le confort intellectuel et moral, et l'absence de prise de risques. Si de ce film nous devons retenir un bel exemple de dictature, c'est celle qui est à la mode, contre laquelle on ne peut rien puisque la morale est de son côté : celle de la Tolérance.

Triste lâcheté pour un film qui se complaît à "hurler avec les loups".

Voici pour finir quelques films qui eux aussi se sont vendus, volontairement ou non, à la pensée unique actuelle et au masochisme occidental permanent : anti-blanc, anti-catho, anti-Occident, pro-métissage, etc. :
Les films racistes d'Hollywood.
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 22:57
 
 
Introduction
Les phénomènes migratoires, du fait des progrès de la communication et des facilités du transport international, ont revêtu depuis une quinzaine d’années une importance croissante. Ils touchent pratiquement toute la planète avec cependant deux zones particulièrement concernées, les Etats-Unis à partir du Mexique et l’Europe à partir du Maghreb et surtout de l’Afrique Noire.
Longtemps abordés en des termes purement humanitaires, ces phénomènes, dès lors qu’ils prennent une ampleur significative, doivent nécessairement attirer l’attention de l’économiste, notamment en ce qui concerne les coûts de l’immigration et, en contrepartie, ses avantages.

Ce problème a longtemps été occulté, voire nié, et encore aujourd’hui.


Retraites : les mensonges sur l’immigration

Extrait d’un texte de Yves-Marie Laulan :

Le problème majeur que pose l’entrée massive d’immigrés en provenance du tiers-monde tient au fait qu’une économie moderne comme celle de la France réclame des travailleurs qualifiés disposant de compétences spécifiques, et non des travailleurs peu ou pas qualifiés.

A cet égard, on a dit que la France «exportait des bacs +5 et importait des bacs moins 5 ». Ces derniers risquent fort de devenir chômeurs ou assistés sociaux. C’est évidemment le cas pour les immigrés venus en France au titre du regroupement familial (2 500 000 sur 30 ans) et du droit d’asile, qui n’ont d’autres ressources que celles fournies par le généreux système social français.

Les projections démographiques montrent que chaque année des dizaines, puis des centaines de milliers de jeunes issus de l’immigration vont entrer sur le marché du travail en quête d’emploi.
Contrairement à la situation d’il y a 30 ans, la France d’aujourd’hui a moins besoin d’aides soignantes, de balayeurs, ou femmes de ménage que d’emplois qualifiés et rémunérateurs : ingénieurs, techniciens, cadres.

Ce ne sont pas les modestes cotisations des emplois modestes qui permettront de financer les retraites ou les dépenses de santé croissantes (vieillissement de la population). Si bien qu’il est permis de croire que les populations issues de l’immigration, loin de contribuer à «financer nos retraites», risquent fort de les ponctionner.

Immigrés non-intégrés et retraités vont probablement entrer en concurrence pour ce qui concerne les prélèvements opérés sur des ressources de plus en plus rares.

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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 22:48
Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS (CEVIPOF, Paris)
Le grand chantage des bien-pensants interdit de poser correctement les problèmes liés à « l'immigration » et pousse à la fuite dans l'utopisme aux mains pures. Ce chantage aux visages multiples est l'expression d'une désertion et d'une démission : insouciance quant à la vie quotidienne des citoyens actuels, irresponsabilité à l'égard du devenir de la communauté nationale. Il est aussi l'indice, particulièrement en France, d'une forme émergente de mésestime de soi, voire de mépris de soi, lequel peut se radicaliser en haine de soi. Nombre de Français ne s'aiment plus et n'aiment plus leur pays, qu'ils prennent plaisir à réduire à un passé criminel et à un présent décadentiel. D'une façon générale, ce chantage de la bien-pensance a pour principal effet de transformer la politique en une impolitique, et, ce faisant, de désarmer les nations démocratiques face aux nouvelles menaces.
Pierre-André Taguieff (photo de JP Stora, droits réservés)
Pierre-André Taguieff (photo de JP Stora, droits réservés)

Partons de la thèse bien-pensante sur l'immigration, la thèse centrale de l'immigrationnisme, telle qu'elle est formulée dans le langage politique ordinaire : l'immigration serait un phénomène à la fois inéluctable et positif. C'est là une thèse étrange, qui a pour conséquence de fermer la discussion qu'elle semble ouvrir. Elle indique en effet une voie politique unique : celle de l'acceptation sans discussion de ce qu'on appelle « l'immigration ». Il n'est nul besoin d'être un spécialiste du droit de la nationalité pour relever l'incompatibilité entre l'existence d'États-nations indépendants et souverains et le principe de l'entrée libre dans les États-nations de tous les migrants qui se présentent. Dans les débats politiques contemporains, en France tout particulièrement depuis les années 1980, on entend couramment par « immigration », d'une façon restrictive mais sans le savoir, un flux de personnes à destination de la France (1). C'est ainsi qu'on peut expliciter le contenu de la notion d'immigration telle qu'elle fonctionne dans la connaissance ordinaire. La réalité sociale, culturelle (aussi bien religieuse qu'ethnique), démographique et économique du phénomène est certes moins simple, mais il est possible d'aborder les interactions polémiques sur la question en partant de la notion de sens commun. La vision immigrationniste de l'immigration n'est bien entendu pas la seule possible. La thèse politiquement incorrecte serait que l'immigration est un phénomène inéluctable et négatif, comparable à un raz-de-marée ou à une invasion, à la conquête lente d'un territoire. Face à la force qui s'impose, la seule politique possible est alors celle d'une autodéfense désespérée, qui peut prendre la forme d'une réaction xénophobe. Une troisième thèse, politiquement incorrecte encore, consiste à juger l'immigration comme un phénomène non inéluctable et négatif. Il suffit alors, pour les autorités politiques, de fermer rigoureusement les frontières, ce qui est plus facile à concevoir qu'à réaliser dans un contexte d'échanges globalisés. Si l'on perçoit l'immigration, quatrième thèse, comme un phénomène non inéluctable, sans qu'on préjuge de sa positivité ou de sa négativité, alors une réflexion sérieuse sur la politique de l'immigration la plus souhaitable peut commencer. Cette politique relevant, jusqu'à nouvel ordre, de la souveraineté des États-nations, les dirigeants politiques ont pour tâche de délibérer et de prendre des décisions, au regard des intérêts de leurs communautés politiques respectives. La liberté de choix peut s'exercer pleinement sur la question, à la condition de déconstruire l'entité floue nommée « immigration » et d'identifier distinctivement les diverses réalités ayant un lien avec ce phénomène mal défini, pour distinguer les multiples problèmes amalgamés autour du terme « immigration » et les traiter d'une façon différenciée. Il va de soi, par exemple, que la question du droit d'asile doit être abordée indépendamment de celle d'une immigration de travail, que les problèmes posés par les travailleurs saisonniers sont distincts de ceux que soulèvent une immigration d'installation, que la question du regroupement familial n'est pas du même ordre que celle des mariages entre étrangers et nationaux, enfin que les problèmes des immigrés de première génération diffèrent de ceux des jeunes Français issus de telle ou telle vague migratoire. Dans tous les cas, concernant les politiques de l'immigration, le réalisme implique que des règles soient formulées clairement, diffusées largement dans l'espace public et respectées par tous.

Considérons de plus près la vulgate pro-immigrationniste qui tient lieu de pensée sur la question. Si l'immigration est inéluctable, au point d'incarner une fatalité, il n'y a qu'une politique possible : celle de l'adaptation au processus fatal. C'est là reconnaître en la matière l'impuissance radicale du pouvoir politique, dont l'exercice se réduit nécessairement à reconnaître et accepter cette figure du destin. Il n'y a pas d'alternative. Les dirigeants politiques n'ont plus rien d'autre à faire que contempler et commenter l'irrésistible processus. Disparition de l'action politique, effacement de la volonté politique, annulation de la liberté de faire des choix : avènement de l'impolitique. Si, en outre, l'immigration est un phénomène intrinsèquement positif, alors il faut se réjouir devant l'inéluctable, et tout faire pour éliminer les obstacles, limites et autres restrictions susceptibles d'empêcher la totale liberté des candidats à l'immigration de venir s'installer dans le pays de leur choix. Le destin prenant le visage bienveillant de la Providence, la politique de l'immigration ne peut qu'être de style abstentionniste. Il faut commencer par exclure tout projet de réglementation de l'immigration incluant une sélection des immigrés. Les dirigeants politiques n'ont pas à vouloir, à prendre des décisions et à réglementer, ils n'ont qu'à recevoir et à régulariser avec enthousiasme. Comment peut-on vouloir stopper l'irrésistible ? ou simplement trier dans ce qu'impose le destin à visage humain ? Si l'immigration est un bien commun de l'humanité, il faut la favoriser par tous les moyens. Vouloir par exemple la connaître selon des méthodes scientifiques, en formulant des distinctions conceptuelles consistantes et en établissant des statistiques fiables (2), c'est déjà manifester une défiance coupable à l'égard de ce qui doit être globalement accepté, les yeux fermés. Pour la belle âme immigrationniste, le devoir d'accueil sans réserve implique une obligation de méconnaissance. L'ignorance ou la connaissance vague devient une preuve de bonne disposition vis-à-vis des flux migratoires. L'acteur politique ne peut plus être qu'un spectateur qui applaudit au réjouissant spectacle, quitte à en faciliter le déroulement. L'ouverture des frontières prend dès lors le statut d'une norme universelle, impliquant l'abolition de la notion même de territoire lié à un peuple et à un État. L'immigration, objet d'un « droit de » (droit-liberté), devient l'objet d'un « droit à » (droit-créance) qui ne saurait être limité. Le droit d'immigrer dans un pays de son choix, sans restriction, s'inscrit sur la liste des droits de l'homme élargie. Ceux qui prononcent une telle série de jugements en arrivent logiquement à en déduire que les États-nations supposés résiduels doivent faire appel à l'immigration, en attendant leur disparition dans la post-histoire ouvrant l'âge du post-national, celui de la paix universelle. Dans la démocratie cosmopolite de l'avenir, il n'y aura plus ni nationaux ni étrangers, ni citoyens ni immigrés. Tous les humains seront intrinsèquement mobiles. C'est la rengaine des chantres postmodernes du « nomadisme ». L'indifférenciation sera la règle. L'humanité enfin unifiée vivra dans un état de bienheureuse indistinction et de mobilité permanente. Le refrain chanté par Homo mobilis sera : « Nous sommes tous des immigrés ». Mais ce refrain ne sera plus compris que par les plus anciens. Telle est l'utopie futuriste qui fait rêver nombre de nos contemporains. Elle implique une auto-destruction de toute politique de l'immigration. Cette vague utopiste est récente. C'est vers la fin du XXe siècle qu'est née l'utopie messianique du salut par l'immigration.

Revenons dans le monde social réel, régi par les calculs d'intérêts. Des arguments d'appoint, d'ordre économique et démographique, viennent vite renforcer la conjonction de l'inéluctable et du positif dans la figure rêvée de l'immigration. En premier lieu, on lance comme un fait scientifiquement établi qu'il y a une corrélation positive, un « cercle vertueux », entre l'immigration et la croissance. On donne en général l'exemple des États-Unis, exceptionnellement érigés en modèle, en oubliant les nombreux contre-exemples de divers types, à commencer par celui du Japon, dont la croissance ne doit rien à une main d'œuvre d'origine étrangère. En second lieu, on avance que le vieillissement et la stagnation de la population des pays de la « vieille Europe » sont tels qu'il faut impérativement faire appel à des immigrés dont le taux de natalité pourrait seul compenser le déficit démographique. L'argument n'est guère convaincant concernant un pays comme la France, dont le taux de fécondité est de 1,9 enfant par femme en 2003, contre 1,5 en moyenne dans les pays de l'Union Européenne. L'immigration est ainsi justifiée au nom des intérêts bien compris des peuples d'accueil, dont le premier est lié à l'impératif de survie. Mais l'argument démographique est interprété de façon biaisée, tant il est vrai qu'on peut lutter contre le déficit démographique soit par le relèvement du taux de natalité de la population nationale au moyen de diverses mesures (natalisme), soit par l'appel à du « sang neuf » impliquant une politique d'ouverture aux candidats à l'installation sur le sol national (populationnisme), en principe selon des règles bien définies, impliquant des critères de sélection. La vulgate angélique qu'est l'immigrationnisme ne retient que la voie du populationnisme, mais, en raison de son préjugé favorable sur l'immigration (globalement ou intrinsèquement positive), exclut toute réglementation sélective des flux migratoires. Or, en France notamment, ce sont surtout des travailleurs qualifiés qui peuvent répondre aux besoins d'un certain nombre de secteurs. Et, avant de faire appel à la main d'œuvre étrangère, il serait de bonne méthode de mobiliser les ressources internes, puisque le taux d'emploi des 15-64 ans est actuellement de 63% pour les personnes nées en France et de 57% pour celles nées à l'étranger, alors que l'un des objectifs définis par ce qu'il est convenu d'appeler le « processus » ou la « stratégie de Lisbonne » est de 70% de taux d'emploi pour 2010 (3). La politique migratoire doit donc être sélective. Mais l'on se heurte ici aux effets d'une sémantique mythologisée : le mot « sélection » est dénoncé et rejeté par les bigots de l'immigrationnisme comme un mot imprononçable, à l'instar du mot « race » pour ceux de l'antiracisme politiquement correct (4).

Dans le langage militant du nouveau gauchisme, le « tri sélectif » est diabolisé par amalgame polémique avec les « sélections » à l'entrée des camps d'extermination nazis, sur fond d'une indignation rituelle contre un « darwinisme social » censé légitimer la concurrence généralisée et la « sélection des meilleurs ». La « sélection » est ainsi condamnée comme intrinsèquement mauvaise, censée mener au pire, selon le sophisme bien connu de la « pente glissante ». Tout étranger qui se propose ou s'impose - tels les « sans-papiers », dits sans fard « clandestins » ou, d'une façon euphémisée, « irréguliers », donc à « régulariser » - doit être jugé digne d'être accueilli et « intégré » (le terme reste à définir, si la chose est possible). C'est la voie utopique et dangereuse du repeuplement à tout prix. Les dirigeants politiques, voués à ouvrir les bras au monde, n'ont plus rien à faire que dire et redire avec l'émerveillement requis : « L'immigration est une chance pour la France ». Certains croient y voir la main de la Providence. L'immigration, ajoute-t-on pour convaincre les adeptes de la néo-religion de la Diversité, est une « richesse ». Que cet enrichissement soit pensé comme mélange ou comme coexistence des différences (ethno-raciales et culturelles, de la cuisine à la religion, en passant par la couleur de la peau), ou encore, dans la plus grande confusion, comme les deux à la fois, il serait en lui-même une bonne chose. Étape de la marche triomphale vers la « société métissée », à travers le « nomadisme » planétaire - ce qui n'empêche pas les partisans dudit « nomadisme », peu regardants sur leurs propres contradictions, d'exiger des « papiers pour tous les sans-papiers qui en font la demande ». Pour les adeptes du culte immigrationniste, il serait donc vain de distinguer entre une immigration « subie » et une immigration « choisie ». Il n'y a rien à jeter ni à rejeter dans l'immigration : elle doit se recevoir « en bloc ». C'est ainsi que de l'utilitarisme naît un supplément d'utopisme.

Mais il s'agit encore de faire taire définitivement les objecteurs et les récalcitrants, d'empêcher jusqu'aux murmures discordants, comme s'il fallait instituer un véritable culte de l'immigration et interdire les interrogations blasphématoires. C'est à ce point que le moralisme est sollicité de diverses manières. D'abord sur la base d'une instrumentalisation de la compassion pour les pauvres et de l'indignation face à la misère humaine : « Il y a tant de pauvres dans le monde que nous devons les accueillir ». Les militants des causes identitaires ajoutent que ces pauvres ont des droits particuliers en tant que descendants d'esclaves ou de colonisés. Il s'ensuit que les Occidentaux, qu'on les disent « Blancs » ou « judéochrétiens », ont des devoirs particuliers vis-à-vis des peuples qui ont souffert par leur faute dans le passé. À commencer par un devoir collectif d'expiation ou de repentance. Il va de soi que de tels coupables ne peuvent se permettre de nier le droit de tout pauvre venant du Maghreb ou de l'Afrique sub-saharienne à venir s'installer dans le pays ex-colonial de son choix. À gauche et à l'extrême gauche, les nouveaux tiers-mondistes décodent le message sur la base du postulat que « l'islam est la religion des pauvres », et en tirent une conclusion pratique : les immigrés de culture musulmane, transfigurés par leur pauvreté supposée et l'exclusion qu'ils sont censés subir, doivent être traités en hôtes privilégiés. Les stratèges islamistes savent jouer sur ces idées reçues et la culpabilité qu'elles entretiennent dans les esprits modelés par une culture chrétienne diffuse. Fermer les yeux sur la guerre culturelle non déclarée qui a lieu en Europe de l'Ouest tout particulièrement, c'est faire preuve d'angélisme (5). Pour fonctionner avec le maximum d'efficacité symbolique, l'argument standard doit s'accompagner d'un rappel culpabilisant de la « richesse scandaleuse » des pays riches. La stigmatisation de la richesse possède une force persuasive dont l'intensité n'est comparable qu'à celle de la dénonciation des puissants ou des dominants. La vertu chrétienne de charité, « nationalisée » au passage pour avoir force d'obligation, se conjugue avec le devoir d'hospitalité sans limites pour donner un fondement d'allure morale à l'ouverture indistincte aux flux migratoires. Et les élus politiques, aveuglés sous la pression vertuiste, vont se mettre une fois de plus à jouer de la lyre tandis que Rome brûle. La rhétorique sentimentale remplace le courage politique. La générosité abstraite, au nom des grands principes et des bonnes intentions, chasse tout souci de responsabilité. Car après l'ouverture, comment faire pour intégrer les nouveaux arrivants, alors que la « société plurielle » qui s'annonce offre le spectacle d'une fragmentation conflictuelle sur fond d'anomie, d'affaiblissement des normes ? Que peut bien signifier « l'intégration » si la nation civique se disloque en lobbies identitaires rivaux et hostiles les uns aux autres ? La multicommunautarisation convulsive de la France est l'un des indices de l'affaiblissement de sa capacité d'intégration d'une immigration non choisie. Le moralisme de la belle âme ne saurait remplacer une analyse sociologique et démographique sérieuse (qui n'a rien à voir avec le sociologisme néo-marxiste des militants immigrationnistes travestis en universitaires), ni une réflexion politique sur le possible et le souhaitable. L'éthique de la conviction, surtout si elle est forcée, n'est pas une politique.

Si la mauvaise conscience de l'Occidental supposé nanti n'est pas suffisamment réveillée, une deuxième salve de moralisme peut être tirée sous la forme d'un chantage du type : « Si vous refusez l'ouverture totale des frontières et la régularisation de tous les sans-papiers qui en font la demande, alors vous êtes mû par la peur de l'autre, vous êtes atteint par le virus de la xénophobie ou du racisme. » L'effet d'intimidation est ici maximal. L'impératif place le coupable potentiel devant un dilemme : « L'immigration, tu l'aimes et tu l'acceptes, ou bien tu es raciste et traité comme tel. » Et cet élan vers « l'autre » ne doit inclure nulle préférence marquée, comme si choisir revenait à exclure et à stigmatiser. La seule politique possible, une pseudo-politique dangereuse pour la paix sociale et l'économie, consiste à pratiquer des régularisations massives et successives, à l'infini, des « clandestins » ou « sans-papiers ». L'Occidental soupçonné de « racisme », terrifié à la seule perception vague de la mort sociale qui le menace, va donner des gages à ses accusateurs en se présentant comme un chaud partisan de l'immigration providentielle. Une variante de ce sophisme, fondé sur l'amalgame polémique de toute politique restrictive ou sélective de l'immigration avec le racisme, est souvent utilisée en France où la menace lepéniste sert de repoussoir et de base de réduction facilement instrumentalisables : l'argument fallacieux consistant à accuser un individu ou un groupe de « faire le jeu de Le Pen ». Méthode de diabolisation, tant il est vrai que l'accusation peut être traduite par « faire le jeu du diable ». Les classiques associations par contiguïté ou par ressemblance (« Vous parlez comme Le Pen », « Vos idées ressemblent à celles de le Pen ») permettent de disqualifier un adversaire politique quelconque. La « lepénisation » de l'adversaire est devenue en France un instrument de guerre idéologico-politique, dont la première conséquence est d'empoisonner de soupçons et d'auto-censure le débat public. « Lepéniser » quelqu'un, dans l'espace public, est une manière de le traiter de « raciste », donc de l'exclure du cercle des personnes respectables et des interlocuteurs possibles. Toute cette machine à délégitimer revient à tirer toutes les conséquences d'une simple définition qui, par la répétition, a pris une valeur d'évidence : un « lepéniste » ou un « raciste », c'est un individu abject qui pratique le « refus de l'autre ». En adhérant au credo immigrationniste, on n'a plus à s'interroger sur la question de savoir pourquoi il faut accepter « l'autre », et plus précisément n'importe quel « autre ».

Ce culte contemporain de « l'autre » (ou de « l'Autre ») ou de « l'étranger » représente une espèce de religion civile internationale qui semble aller de soi. Cet « autrisme » devrait au contraire nous étonner : pourquoi une telle préférence pour l'altérité, dans toutes ses figures ? Pourquoi cet amour obligatoire de « l'Autre », sous peine d'être jugé « abject » ? Pourquoi la xénophilie serait-elle une attitude morale, si elle n'est que l'avers d'une profonde haine de soi ? La « nostrophobie », c'est-à-dire le sociocentrisme négatif postulant que « les autres » sont meilleurs que « nous » ou supérieurs à « nous » (6), n'a rien à envier à l'ethnocentrisme (ou sociocentrisme positif : « nous » sommes les plus humains d'entre les humains), ni même à la xénophobie. La « belle âme » du siècle qui s'ouvre, en terres européennes tout au moins, déclare publiquement son amour de « l'Autre », et les nouveaux dévots locaux chantent les vertus d'une immigration qui va sauver le pays de la « fermeture », de la « crispation », du « repli sur soi ». Comme si l'on croyait, une fois de plus, que la « jeunesse du monde », du monde extra-occidental, allait régénérer la « vieille Europe ». Sous l'immigrationnisme, qui en forme l'un des indices, perce le mythe de la régénération par le « sang neuf » des « autres », par la venue providentielle de nouveaux et gentils « Barbares » qui ne veulent que notre bien.

Il reste une solution prônée par ceux qui se veulent réalistes en acceptant une réglementation des flux migratoires et récusent le pillage des élites des « pays en voie de développement » : le « co-développement ». L'idéal est certes séduisant, mais il ne pourrait se réaliser que dans un autre monde que le nôtre. Ce n'est là qu'une fausse sortie de l'impolitique angélique : les politiques de « co-développement » ne peuvent que reconduire sous un autre nom les politiques d'aide au développement, dont les effets pervers, sans parler des détournements de fonds, sont désormais bien connus. Comment mettre en œuvre ces politiques de « co-développement » alors que la plupart des pays d'origine des migrants, en particulier en Afrique, sont sous l'emprise de dictatures sanguinaires et ravagés autant par la criminalité que par les épidémies ? La corruption des États, a fortiori leur criminalisation, rend impossible toute politique de coopération. Or, le « co-développement », pour fonctionner, suppose la confiance et le respect des règles. C'est pourquoi il n'est qu'une nouvelle utopie, qui peut servir d'alibi à l'inaction volontaire.

L'angélisme immigrationniste fait couple avec la xénophobie anti-immigrés. Il enferme les acteurs politiques dans la geôle du manichéisme cher aux « terribles simplificateurs ». Comme s'il fallait choisir entre le parti du « tout-immigration » et celui de l'« immigration-zéro ». Ou entre les « bons sentiments » qui rendent aveugle au réel et les préjugés haineux (du type « immigrés = délinquants ») qui empêchent de formuler raisonnablement les problèmes de société et interdisent de les résoudre. Fausse alternative. En posant comme un axiome que « l'immigration » est un phénomène à la fois inéluctable et positif, ce que seuls des « racistes », en dernière analyse, pourraient mettre en doute, les nouveaux Tartuffe ne font guère qu'exercer et renforcer leur pouvoir symbolique. Sans considération pour l'avenir de leur nation. Voilà qui devrait suffire à faire prendre conscience aux Républicains de deux rives qu'il ne faut abandonner la « politique de l'immigration » ni aux fanatiques de l'ouverture sans règles, ni aux paranoïaques de l'immigration-invasion, qui trouvent dans l'angélisme des premiers un alibi commode pour justifier leurs fantasmes xénophobes. Quoi qu'il en soit, le grand chantage des bien-pensants interdit de poser correctement les problèmes liés à « l'immigration » et pousse à la fuite dans l'utopisme aux mains pures. Ce chantage aux visages multiples est l'expression d'une désertion et d'une démission : insouciance quant à la vie quotidienne des citoyens actuels, irresponsabilité à l'égard du devenir de la communauté nationale. Il est aussi l'indice, particulièrement en France, d'une forme émergente de mésestime de soi, voire de mépris de soi, lequel peut se radicaliser en haine de soi. Nombre de Français ne s'aiment plus et n'aiment plus leur pays, qu'ils prennent plaisir à réduire à un passé criminel et à un présent décadentiel. D'une façon générale, ce chantage de la bien-pensance a pour principal effet de transformer la politique en une impolitique, et, ce faisant, de désarmer les nations démocratiques face aux nouvelles menaces.

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1) Voir Michèle Tribalat, « De quoi parle-t-on ? », La Lettre de la Fondation pour l'innovation politique, n° 20, p. 10.
2) Voir Michèle Tribalat, « Une estimation des populations d'origine étrangère en France en 1999 », Population, 59 (1), 2004, pp. 51-82 ; Id., « De quoi parle-t-on ? », art. cit., pp. 10-11.
3) Voir Jean-Christophe Dumont, « La France a les ressources internes pour répondre à ses besoins de main d'œuvre » (propos recueillis par Caroline Mignon), La Tribune, 10 mai 2006.
4) Voir mon livre Les Fins de l'antiracisme, Paris, Michalon, 1995, pp. 329-356 (chap. X : « “Race” : un mot de trop ? »).
5) Voir Jeanne-Hélène Kaltenbach, Michèle Tribalat, La République et l'islam. Entre crainte et aveuglement, Paris, Gallimard, 2002 ; Yves Charles Zarka (avec la collaboration de Sylvie Taussig et de Cynthia Fleury) (dir.), L'Islam en France, Paris, PUF, 2004 (revue Cités, hors-série) ; Christophe Deloire, Christophe Dubois, Les Islamistes sont déjà là. Enquête sur une guerre secrète, Paris, Albin Michel, 2004.
6) Sur les deux formes de sociocentrisme, voir Raymond Boudon, L'Idéologie ou l'origine des idées reçues, Paris, Fayard, 1986, pp. 286-287 ; Pierre-André Taguieff, op. cit., pp. 31-32.

NB : Une version abrégée de ce texte est parue dans Le Figaro le 09 mai 2006
 
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 06:43

Réalité de la dérive islamiste que nos politiciens feignent d’ignorer

 

 
 
 

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Mouvement NATION
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Communiqué du 13 août 2007

Tel est, en tous les cas, la théorie d’un journaliste hollandais Arthur Van Amerongen qui vient de publier un ouvrage sur la radicalisation des musulmans en Belgique.

Image Hosted by ImageShack.usEn avez-vous déjà entendu parler ? Bien sur que non car, du côté francophone, la chape de plomb du politiquement correct est toujours aussi lourde.

Saluons donc la télévision régionale bruxelloise flamande qui a eu le courage et la liberté d’esprit d’interviewer ce personnage qui a étudié de près, la communauté musulmane de Bruxelles.
Parlant arabe, il a même infiltré la mouvance radicale de cette communauté en se faisant passer pour un converti.

Et son bilan est terrible et affolant (nous lui laissons, bien entendu, toute la responsabilité des propos qu’il a tenu et que nous ne faisons ici que les reproduire pour information) :

« Ils nous haïssent. Ils haïssent la culture chrétienne » - « Tôt ou tard va se dérouler un attentat à Bruxelles « - « Ceux qui nous parlent d’une petite minorité sont des hypocrites » - « Ils doivent s’adapter ou quitter le pays » - « La société multiculturelle n’est pas une réalité en Belgique »

Non, vous ne rêvez pas ! Ces propos n’ont pas été tenus par d’horribles leaders racistes dans un meeting mais bien par un journaliste d’investigation à 19 h ce lundi sur les ondes de télé Brussel.

A l’écoute de tout ceci, il est à craindre qu’à Bruxelles, après Londres et Madrid, le compte à rebours a déjà débuté…

PS : Alors que les islamistes règnent déjà dans certains quartiers de Bruxelles, on veut interdire à des Européens de manifester contre l’islamisme radical. Signez donc la pétition en ligne contre l’interdiction faite au rassemblement du 11 septembre à Bruxelles :

http://www.petitiononline.com/ulfkotte/petition.html

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Mouvement NATION
http://www.nation.be
Contact : info@nation.be
BP 53 - 1030 Bruxelles 3
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 22:58
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 22:47
La Bulgarie est en train de devenir un pays du tiers-monde
par Peter Bachmaier


Pour des raisons géopolitiques, la Bulgarie a été intégrée à l’OTAN en 2004 et à l’UE en 2007. Elle fait maintenant partie, avec la République tchèque, la Slovaquie, la ­Pologne, la Hongrie et la Roumanie, de la « nouvelle Europe » qui est également considérée comme un « cordon sanitaire » contre la Russie. Mais cela n’a pas résolu les problèmes du pays et les élections européennes du 20 mai, qui ont enregistré une participation de 28 % et la victoire électorale du parti d’opposition GERB, ont été une dure leçon pour le gouvernement. L’article ci-dessous est consacré aux tenants et aboutissants des événements depuis 1989 et de la situation catastrophique actuelle.

Depuis le 1er janvier 2007, la Bulgarie est, avec la Roumanie, le dernier pays entré dans l’UE et le gouvernement bulgare a organisé une grande cérémonie au cours de laquelle il ne s’est pas seulement félicité de son succès mais a qualifié l’adhésion d’événement historique important parce que le pays a enfin trouvé sa place en Europe. L’UE a également organisé une cérémonie à Bruxelles à laquelle les Premiers ministres de Bulgarie et de Roumanie ont été invités. Cependant ceux qui connaissent bien l’histoire se souviennent que l’adhésion du pays aux forces de l’Axe en 1941 et au bloc de l’Est après la Seconde Guerre mondiale avaient également été fêtées et considérées, avec des arguments similaires, comme des nécessités historiques. Le vrai visage de la « transition », comme on l’appelle en Bulgarie, est complètement occulté par les médias bulgares et internationaux. […] Nous allons nous intéresser aux conséquences de cette politique pour la Bulgarie et cela n’est possible que si l’on tient compte de l’histoire, avant tout de l’ère communiste et de la période de transformation à partir de 1989. L’évolution politique de 1989 à aujourd’hui ne doit pas être envisagée seulement en tant qu’évolution intérieure de la Bulgarie mais dans le contexte de la politique internationale.

L’héritage ambivalent de la république populaire

Depuis la révolution de 1989, tous les gouvernements ont expliqué les difficultés du pays dans les domaines politique, économique et culturel par le lourd héritage du communisme. Il s’agit là d’un prétexte destiné à détourner l’attention des erreurs des gouvernements mais on ne peut pas comprendre le processus de transformation si l’on ne connaît pas le système précédent, qui devait être surmonté.

Le Parti communiste bulgare (PCB) a régné sur le pays depuis le 9 septembre 1944 lorsque la Wehrmacht a quitté la Bulgarie et que l’Armée rouge a passé le Danube. A l’époque, le Front patriotique prit le pouvoir et forma un gouvernement de coalition qui dura environ trois ans. Dès le début, les communistes y représentaient la force dominante parce que le pays, lors des conférences de Moscou (octobre 1944) et de Yalta (février 1945), avait été affecté à la zone d’influence russe. A la fin de 1947, à la suite du début de la guerre froide et du partage du monde en deux camps, le PCB établit la dictature à laquelle se soumit également le Parti paysan qui continua d’exister officiellement.

Le PCB introduisit le modèle communiste soviétique, appelé plus tard également « socialisme réel » ou « socialisme d’Etat », qui consistait dans le monopole du pouvoir détenu par le PCB, la suppression de la séparation des pouvoirs, la réunion des pouvoirs politique et économique via la nationalisation de l’industrie et la collectivisation de l’agriculture, l’imposition du marxisme-léninisme comme unique idéologie et la participation du pays au Conseil d’assistance économique mutuelle (COMECON) et au Pacte de Varsovie. La Bulgarie devint une partie du bloc de l’Est, un satellite de l’Union soviétique.

Après le XXe Congrès du Parti communiste d’Union soviétique, en 1956, où Nikita Khrouchtchev engagea la déstalinisation, la Bulgarie connut une évolution similaire. Todor Jivkov, représentant de la tendance nationale-communiste ou patriotique du PCB, devint Secrétaire général du Parti puis, en 1962, Premier ministre. Il essaya de suivre une « voie personnelle vers le socialisme » mais au sein du bloc de l’Est et de l’alliance avec l’Union soviétique. Pendant les 33 ans où il fut au pouvoir, le modèle soviétique ne fut certes pas abandonné, mais profondément modifié. Les camps de travail furent supprimés, les prisonniers politiques relâchés, les relations avec les pays occidentaux normalisées et la culture libéralisée. Lorsque ­Ludmila Jivkova était ministre de la culture, le pays connut un épanouissement culturel que l’on appela « printemps bulgare ». L’économie obtint d’importants succès : industrialisation du pays, importance des exportations, plein emploi, systèmes scolaire et sanitaire efficaces, dette extérieure peu élevée, niveau de vie modeste mais garanti que la majorité de la population n’a toujours pas retrouvé.

Certes, le régime rencontra, dans la seconde moitié des années 1980, de plus en plus de difficultés parce que l’Union soviétique ne voulait plus livrer d’énergie bon marché et que Jivkov ne s’entendait pas avec ­Gorbatchev au plan politique. L’héritage communiste (socialisme d’Etat) avait deux aspects : d’une part un Etat fort qui avait obtenu des résultats remarquables en économie et dans le domaine de la culture et d’autre part une nomenklatura qui s’efforçait de privatiser les moyens de production et dont est sorti l’essentiel de l’actuelle nouvelle classe.

La révolution de 1989 et la réorientation de l’élite

C’est le 10 novembre 1989, avec le renversement du régime national-communiste de ­Jivkov, que commença la période de transformation qui est quasiment achevée. Alors eut lieu un coup d’Etat de l’aile libérale, pro-occidentale et mondialiste du PCB dirigée par Andrei Loukanov et Petr Mladenov et soutenue par l’ambassade soviétique. Coup d’Etat grâce auquel les nationaux-communistes du Bureau politique du Comité central du PCB, avec l’aide de l’Allemagne et d’autres pays d’Europe, cherchèrent à promouvoir une évolution indépendante du pays, une économie de marché dirigée sur le modèle chinois. C’est Mikhaïl Gorbatchev et Alexandre Iakovlev, l’architecte de la perestroïka, qui, à Moscou, tirèrent les ficelles de cette révolution. L’ambassadeur américain à Sofia, Sol Polanski, était en permanence informé des événements par l’ambassadeur soviétique, le général du KGB Victor Sharapov, qui ne fut envoyé à Sofia qu’après 1988. Ce sont ces forces-là qui organisèrent les manifestations (« soulèvement des citoyens ») devant le Parlement mais elles n’étaient pas la cause de la révolution.

Pour les Bulgares et la totalité du bloc soviétique, le Sommet de Malte des 2 et 3 décembre 1989 fut décisif parce que Gorbatchev y avait « renoncé », au profit de George H.W. Bush, à l’Europe de l’Est et que les dirigeants de Sofia savaient qu’ils ne pourraient plus compter sur Moscou et étaient totalement livrés à eux-mêmes. Gorbatchev y reconnut « le droit pour chaque pays de se déterminer librement […] sans immixtion étrangère. » Bush déclara : « Nous sommes pour l’autodétermination » et son ministre des Affaires étrangères Baker ajouta que « la décision ne devait être prise que sur la base des « valeurs occidentales […] : ouverture, démocratie, pluralisme et marché libéralisé ».

Le nouveau président du Conseil d’Etat déclara lui-même quelques jours plus tard à Gorbatchev que ces pourparlers « étaient le signe d’un tournant de la politique mondiale ».

Le 16 novembre 1989 déjà, 6 jours après la chute de Jivkov, le nouveau Conseil des ministres organisait, sous la présidence de ­Loukanov, une discussion de deux jours avec des économistes américains, allemands, français et autrichiens, qui établirent un programme de réformes exhaustif assorti d’un calendrier précis de mesures à réaliser jusqu’à la fin de 1990. La Table ronde entre le gouvernement et l’opposition, qui avait été mise sur pied dans ce but par la direction du PCB et qui siégea de janvier à mars 1990, tomba d’accord pour renoncer au principe de rôle dirigeant du PCB (lequel principe fut rayé de la Constitution le 15 janvier), pour introduire une démocratie reposant sur le pluripartisme, les élections libres, l’abandon de l’idéologie, la séparation des pouvoirs et la liberté de la presse. Après 1989, la politique étrangère se modifia rapidement : elle abandonna son ancien attachement à l’Union soviétique pour adopter une position pro-occidentale. Le parti communiste, qui se rebaptisa Parti socialiste bulgare (PSB) était, en tant qu’unique parti de l’ancien bloc de l’Est, le seul en mesure de gagner les premières élections libres du 17 juin 1990 où il obtint 211 sièges au Parlement contre 144 pour l’Union des forces démocratiques (UFD). Mais cette dernière n’accepta pas sa défaite et organisa un mouvement de masse, première « révolution orange » dans un pays de l’Est. Des ména­gères munies de casseroles et des étudiants, financés par le National Endowment for Democracy, exigèrent l’annulation du résultat des élections. Le 6 juillet, le président Mladenov se retira, cédant son poste au chef de l’UFD Jeliu Jelev, qui se rendit en septembre déjà à Washington et adhéra à la coalition contre l’Irak (1re guerre du Golfe). Mais en dé­cembre, sous la pression de la rue, il dut également se retirer.

Projet néolibéral et naissance d’une nouvelle classe

Si l’actuel système politique « démocratique » repose essentiellement sur la « Table ronde » entre le PCB et l’UFD de 1990 de même que sur la Constitution du 17 juillet 1991, la naissance du « projet néolibéral », au sens socio-économique du terme, repose sur le document programmatique des économistes américains Richard W. Rahn et Ronald D. Utt de la Chambre du commerce américaine, qui, au début de 1990, furent chargés par le gouvernement Lukanov d’élaborer un projet pour la transformation économique de la Bulgarie. La nouvelle élite économique déclara qu’il n’y avait pas d’alternative à ce programme auquel un petit nombre de personnes seulement eurent accès et qui ne fut jamais publié. Plusieurs milieux et médias ont tenté d’étouffer tout débat à son sujet et d’empêcher le développement d’autres projets.

Le modèle socio-économique élaboré selon les principes de la révolution néolibérale présentait les caractéristiques suivantes :
- 1. Quasi-économie de marché, qui n’est pas orientée vers la production mais vers la consommation de ressources en constante diminution et est incapable d’assurer la reproduction matérielle, culturelle et humaine du peuple bulgare.
- 2. Démantèlement de l’Etat réduit à une superstructure bureaucratique dans les domaines financier, juridique et scolaire.
- 3. Liquidation des biens de l’Etat, destruction de l’industrie et constitution d’un capital privé de type oligarchique.
- 4. Assujettissement du pays au contrôle du capital international. Plus de 90% du capital des banques et de ce qui reste de l’industrie sont entre les mains de l’étranger.

La réforme fut contrôlée par le Fonds monétaire international (FMI) et par la Banque mondiale, qui accordent les crédits. Les crédits du FMI sont liés à des conditions ­politiques et ne furent accordés qu’à la condition que le gouvernement donne son aval à des réformes structurelles radicales et respecte scrupuleusement le calendrier de leur mise en œuvre. Pendant les 6 premières années suivant la révolution, aucun crédit du FMI ne fut versé en totalité car le gouvernement ne pouvait pas remplir les conditions. Le programme imposé à la Bulgarie était le même que celui que le FMI avait imposé aux pays d’Amérique latine et du tiers-monde et qu’on appelle aujourd’hui monétarisme ou néolibéralisme.

Une partie de l’ancienne élite communiste participa au programme et devint une partie du système financier international. Les nouveaux chefs d’entreprise bulgares acceptèrent la globalisation, également sous son aspect idéologique. Ils signèrent un accord étrange : ils soutenaient le nouvel ordre mondial en échange de l’assurance qu’ils n’auraient à rendre de comptes à personne sur l’origine de l’argent investi sur les marchés financiers. Le chroniqueur de la révolution de 1989 Petko Simeonov, membre de la délégation de l’UFD à la Table Ronde, a expliqué la transformation de l’élite de la manière suivante : « La nomenklatura s’est systématiquement transformée en une ‹bourgeoisie rouge›. […] Il n’y avait pas de classe (il ne s’agit pas d’individus) qui eût un plus grand intérêt à l’effondrement du communisme que la nomenklatura. La réforme donnerait une légitimité à la transformation de la propriété administrative en propriété privée et permettrait en même temps de manifester son efficacité et ses relations économiques. »

A vrai dire, le résultat ne fut pas la naissance d’une classe moyenne productive et créatrice mais d’une « élite dépendante de l’étranger » (Brzezinski), d’une classe de nouveaux riches achetés qui ne produisent rien et ne possèdent aucune culture à eux, une « bourgeoisie comprador » contrôlée par le FMI et la Banque mondiale, phénomène caractéristique de l’Amérique latine. Leurs enfants vont faire leurs études dans des universités prestigieuses en Angleterre ou aux Etats-Unis pour rentrer au pays avec une « nouvelle sensibilité ». La Bulgarie est en train de devenir un pays du tiers-monde.

La révolution orange de 1997

En 1994, le PSB, avec son jeune chef Jan Videnov, a gagné les élections et formé un gouvernement qui a tenté de défendre les intérêts nationaux et d’adopter une ligne indépendante en politique étrangère. Il voulait limiter les privatisations et maintenir des parties importantes de l’industrie étatique, conserver l’Etat-providence, mener une politique éducative et culturelle nationale et collaborer avec la Russie et la Chine. Là-dessus, l’occident cessa de collaborer avec le gouvernement et le FMI lui refusa le prêt sur lequel il comptait. Dans le courant de 1996, la situation économique empira et on en arriva à une crise provoquée artificiellement qui se manifesta par une forte inflation et une pénurie alimentaire.

En janvier 1997, le gouvernement, boycotté par l’occident, fut renversé à la suite de plusieurs semaines de manifestations estudiantines sur le modèle de celles de Belgrade (qui, à vrai dire, n’eurent là de succès qu’en 2000) et également par des adversaires néolibéraux du Comité central du PCB, et remplacé, en février 1997, par un « cabinet de fonctionnaires » nommé par le président Petar Stoyanov, bien que le PCB ait encore été majoritaire au Parlement.

Il s’agissait en réalité d’un coup d’Etat déguisé, une deuxième « révolution orange », qui devenait nécessaire pour corriger la ligne politique et amener au pouvoir un gouvernement favorable à la globalisation et aux Etats-Unis. Les élections d’avril 1997 apportèrent la victoire attendue de l’UFD qui était cependant déjà au pouvoir à travers le « cabinet de fonctionnaires ». Le changement de gouvernement fut salué avec joie par l’OTAN, l’UE et le FMI car la nouvelle direction acceptait l’idée que la crise ne pouvait pas être surmontée sans l’aide de l’étranger. Mais le résultat ne fut pas un nouvel ordre mais un chaos qui dure encore.

Le gouvernement suivant, celui d’Ivan Kostov (1997 à 2001) apporta un nouveau changement radical, une « vraie transition » (Richard Crampton), c’est-à-dire une thérapie de choc dans tous les domaines. La politique économique reposait fondamentalement sur la privatisation massive à tout prix sur laquelle insistait le FMI. Le résultat, après 4 ans de gouvernement Kostov, fut la privatisation de biens publics d’une valeur de 30 milliards de leva (15 milliards d’euros) qui ne rapporta que 2 milliards d’euros au Trésor public et fit des millions de chômeurs.

Le « gouvernement fort » de Kostov n’avait pas de programme à lui, il ne faisait qu’exécuter les directives du FMI qui s’était installé dans des bureaux de la Banque nationale bulgare et sans l’accord duquel pas une seule ligne du budget national ne pouvait être modifiée. Le système financier ne fut cependant pas stabilisé par un essor économique réel mais par l’introduction d’un conseil monétaire (currency board) et par l’arrimage du lev au mark (à l’euro). Ainsi, le système financier bulgare et les politiques économique et sociale devinrent totalement dépendantes des institutions financières internationales.

Le gouvernement suivant de Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha (rebaptisé Saxecobourgotski) poursuivit l’essentiel de cette politique. Lors des élections législatives du 17 juin 2001, le Mouvement national Siméon II (MNSS), sous la direction de l’ex-roi, représentait le groupe parlementaire le plus important, mais à peine une année après, la vague de sympathie avait reflué car rien n’était resté des promesses de nouvelle politique économique et sociale. La raison principale du retour du nouveau gouvernement à la politique pratiquée jusque-là fut la vive critique du FMI qui, dans les négociations sur les crédits, insista sur le respect des conditionnalités.

La population dut s’accommoder de la stagnation des revenus qui, à la fin des années 1990, étaient descendus à 70% du niveau de 1989. Aussi la moitié environ de la population dépendait-elle plus ou moins de la production alimentaire domestique. Mais malgré cela, le FMI imposa une adaptation des prix de l’énergie au niveau du marché mondial, ce qui entraîna un renchérissement de 30%.

Nouvelle rééducation

Le programme des deux économistes américains Rahn et Utt prévoyait également l’abandon des valeurs nationales et de la conscience nationale par les médias, l’école et les ONG et leur remplacement par des « valeurs universelles ».

La Fondation Société ouverte de George Soros et sa filiale Culture ouverte ont joué un rôle important dans la propagation des idées de libéralisme et de mondialisation. Dans les années qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique, la Fondation a investi plus d’argent que le gouvernement bulgare dans l’école et la culture. La Fondation s’était fixé pour objectif de réformer l’école dans le sens de la globalisation et d’appliquer les exigences de la Banque mondiale.

La Fondation Free and Democratic Bulgaria du Bulgare en exil John Dimitri Panitza, qui collaborait avec la Fondation du financier de Wall Street John Train et l’agent de la CIA Michael Ledeen, joua également un rôle important. Le 10 février 1998, le président Bill Clinton et le président bulgare Petar ­Stoyanov déclarèrent que l’école était un des domaines de collaboration les plus importants. Ils tombèrent d’accord pour développer un nouveau programme scolaire afin de promouvoir les « valeurs démocratiques ». Pendant la campagne électorale de janvier 1997, Ivan Kostov déclara qu’il s’agissait d’un « choix de civilisation », que la Bulgarie devait opter pour la Russie ou pour l’Amérique. La tentative de remplacer l’écriture cyrillique par l’écriture latine et de scinder l’Eglise orthodoxe en deux tendances, une prorusse et une prooccidentale, visaient le même objectif. Aujourd’hui encore, il considère que son principal mérite est d’avoir libéré la Bulgarie de l’influence russe.

Un produit phare du nouveau système scolaire est l’université américaine de ­Blagoevgrad, qui a été ouverte en 1991 et compte aujourd’hui quelque 1000 étudiants venant de 25 pays. Les 70 professeurs, qui ont des contrats d’une année, viennent avant tout des Etats-Unis. Cet établissement a été fondé par l’université du Maine avec le soutien de la Fondation Soros, de la Fondation John-Dimitri Panitza et d’autres organisations américaines, et aligné sur les universités bulgares par décret du Parlement.

Le monopole de l’Etat sur l’école a été aboli et remplacé par des principes d’économie de marché. A côté du secteur étatique, un secteur privé est né qui compte aujourd’hui quelque 130 écoles privées réclamant des frais de scolarité ou des droits d’inscription, de même que des écoles étrangères financées par des organisations occidentales. Le système de valeurs traditionnel, qui datait de l’époque de la renaissance nationale et mettait l’accent sur l’esprit de communauté et de solidarité, a fait place à l’individualisme et au consumérisme. En 1985, 108 000 jeunes terminaient des études secondaires alors qu’ils n’étaient plus que 50 000 en 2005. Quelque 100 000 enfants ne vont pas du tout à l’école aujourd’hui. Ces dernières années, un quart des élèves ont quitté l’école avant la fin de la scolarité obligatoire.

Montée en force du Parti turc et rôle joué par la Turquie

Sous la pression de l’UE, le Parlement de l’UE a ratifié, le 18 février 1999, la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la protection des minorités que le gouvernement Kostov avait déjà signée le 9 octobre 1997. La loi, qui accorde des droits étendus aux minorités nationales, n’est pas conforme à la Constitution bulgare de 1991 qui, à son article 2-1, définit la Bulgarie comme un « Etat unitaire à autogestion locale. Les formations territoriales autonomes n’y sont pas admises. » L’article 2-2 stipule que « l’intégrité territoriale de la République de Bulgarie est inviolable. »

La notion d’Etat unitaire et centraliste a une tradition qui remonte à la fondation de l’Etat bulgare moderne de 1878, lorsqu’une minorité turque importante resta dans le Sud et le Nord-Ouest du pays. Elle compte aujourd’hui officiellement 747 000 personnes, à quoi on peut ajouter quelque 250 000 Bulgares musulmans, les Pomaques des Rhodopes. La Bulgarie a presque toujours mené une politique d’intégration des minorités (à l’exception des premières années de la démocratie populaire, de 1948 à 1956, pendant lesquelles les Turcs ont joui de privilèges particuliers) parce qu’on avait peur d’un mouvement sécessionniste comme à Chypre et au Kosovo.

Après la signature de la Convention-cadre, le parti turc, le Mouvement pour les droits et les libertés (MDL), formula encore d’autres revendications. Lors de la conférence nationale du MDL le 29 janvier 2000, le président du parti Achmed Dogan proposa de modifier la Constitution et de définir la Bulgarie, à l’article premier, comme un Etat multiethnique ou multinational. Les Turcs devaient être reconnus, à côté du groupe slavo-bulgare, comme le second groupe ethnique constitutif de la nation.

C’est dans ce contexte que le MDL, parti gouvernemental depuis 2001, formula le slogan « Vers l’Europe par le Bosphore ». Membre de l’OTAN, la Turquie joue effectivement un rôle particulier en tant que puissance protectrice de la minorité turque et également en tant que puissance économique qui a aujourd’hui déjà une grande influence sur l’économie bulgare. Les fondamentalistes islamiques (wahhabites) exercent, à travers leurs émissaires, leur influence sur les musulmans bulgares (Pomaques) et cela en opposition au MDL qui ne tient pas à partager son pouvoir avec les religieux islamiques.

L’influence grandissante du MDL se traduit dans les chiffres suivants : lors des élections de 1994, le MDL a obtenu 283 094 voix (5,44%) et 15 sièges, en 1997, il récoltait déjà 323 429 voix (7,6%) et 19 sièges, en 2005, 467 400 voix (14,17%) et 34 sièges et lors des élections européennes de 2007, 382 000 voix (20,2%).

Rôle de premier plan des Etats-Unis

L’influence des Etats-Unis est décisive depuis 1989, mais surtout depuis le tournant de 1997. Dans les ministères, à la Banque nationale, dans l’Armée travaillent des conseillers américains et des fondations américaines soutiennent les médias et les partis politiques. Les Forces armées bulgares ont, depuis 1992, participé à 10 engagements à l’étranger sous le commandement de l’OTAN, avant tout en ex-Yougoslavie, mais également en Géorgie, au Tadjikistan, en Angola, en Ethiopie et en Afghanistan. Finalement, en 2004, la Bulgarie a adhéré à l’OTAN et a envoyé un bataillon d’infanterie en Irak en soutien de l’opération « Liberté immuable ». Les nouvelles bases militaires américaines de Bulgarie et de Roumanie sont utiles dans la mesure où la mer Noire est « la porte d’entrée au Moyen-Orient » (Bruce Jackson, directeur du Projet pour les démocraties transnationales). Dans leur essai « La mer Noire et les limites de la liberté », le Sous-secrétaire d’Etat Ronald Asmus et Bruce Jackson écrivent : « La région de la mer Noire se trouve à l’épicentre de l’important défi stratégique consistant à étendre la stabilité à un espace européen au sens large et, au-delà, à la région du Proche et du Moyen-Orient. […] Le bassin de la mer Noire est de plus en plus considéré dans une autre perspective : au lieu d’être à la périphérie de l’Europe, cette région apparaît comme une composante centrale de l’arrière-pays de l’Occident. »

En avril 2006, les Etats-Unis ont conclu avec la Bulgarie un accord de stationnement qui leur donne le droit d’utiliser les quatre bases de Bezmer, Graf Ignatievo, Novo Selo et Aitos pour des interventions dans des pays tiers sans consulter Sofia. Les membres de l’Armée américaine jouissent de l’immunité totale. La base aérienne de Bezmer est considérée par la revue stratégique Foreign Policy comme l’une des six plus importantes bases américaines au monde.

En 2006 ont eu lieu dans les Balkans des mouvements de troupes d’importance géopolitique. Les attaques du Liban par Israël ont augmenté les activités militaires dans cette région qui consistent actuellement en une mobilisation de l’armée de l’air. « La Bulgarie et la Roumanie sont des alliées des Etats-Unis rompues à la guerre […] Ce sont des partenaires estimées dans la guerre globale contre le terrorisme », a déclaré le général David McKiernan, commandant de l’Armée américaine en Europe. Cette Armée effectue dans les Balkans, avec les membres de l’OTAN que sont la Roumanie et la Bulgarie, des manœuvres et des opérations de défense mal connues. L’opération « Immediate Response » s’est terminée en juillet 2006 et l’opération « Viper Lance » en septembre 2006.

Le colonialisme démocratique de l’UE

La Bulgarie a commencé ses négociations avec l’UE en 2000, lesquelles ont conduit, en avril 2005, à la signature de l’accord d’adhésion. Cette adhésion est toutefois soumise à des conditions. Dans son dernier rapport de monitoring de septembre 2006, la Commission européenne demande de nouveaux progrès dans la réforme de la justice et dans la lutte contre la corruption et le crime organisé. C’est pourquoi des structures propres à l’UE ont été créées pour la surveillance dans ces domaines. Parallèlement à l’accord d’adhésion, en mai 2005, le Parlement a adopté le Traité constitutionnel européen sans débat (lequel n’aurait guère été possible car il n’existait pour ainsi dire aucun exemplaire du Traité) et sans que l’opinion en ait été informée. La question se pose de savoir si la Commission va longtemps accepter dans l’UE un Etat de type latino-américain.

L’UE n’a rien fait contre les privatisations sauvages. Au contraire, elle a souvent reproché à la Bulgarie le fait qu’elles n’allaient pas assez loin et n’étaient pas assez rapides. La centrale nucléaire de Kozloduj a dû, malgré sa remise en état, à la demande de l’UE, par des firmes internationales, arrêter ses blocs de réacteur III et IV, qui ont coûté 10 milliards d’euros, ce qui a fait passer la dépendance énergétique du pays de 48% à 60%.

La Présidence allemande de l’UE a déclaré que la région de la mer Noire, les relations avec la Russie et l’accès à l’Asie centrale riche en gaz étaient une priorité de l’UE. Bruxelles a des projets de réorganisation du bassin de la mer Noire. La Russie suit avec méfiance les activités de coopération dans cette région et veut faire échouer le projet de gazoduc Nabucco grâce à un contre-projet. L’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN et celle de la Turquie à l’UE porteraient à son comble la division politique de la région. L’UE a fondé en octobre 1985 une communauté énergétique UE-Europe du Sud-Est si bien qu’un cadre juridique a été créé pour un marché énergétique intégré dans le Sud-Est de l’Europe. L’accord concerne le gaz naturel et l’électricité. Les signataires sont, outre l’UE, neuf pays du Sud-Est de l’Europe, dont la Bulgarie. Grâce à de nouveaux gazoducs et l’adaptation aux règles et aux normes de l’UE, le Sud-Est de l’Europe va devenir une importante région de transit du gaz entre l’Asie centrale, la mer Caspienne, le bassin de la mer Noire, le Proche-Orient et l’UE.

Résultats économiques et sociaux précaires de la « transition »

La thérapie de choc de la première moitié des années 1990 a conduit à la dissolution de la direction économique, à la déstabilisation du système financier, au délabrement des infrastructures nationales et à l’effondrement de la production et du potentiel scientifique et technique. A la suite des privatisations, les capacités productives du pays ont été anéanties par des investisseurs incompétents ou mal intentionnés. La dissolution précipitée des coopératives de production agricole (TKZS) et la restitution des terres aux anciens propriétaires ou à leurs descendants ont également rendu l’agriculture incapable de fonctionner.

La Bulgarie peut aujourd’hui faire état d’une situation économique dont la Commission européenne de Bruxelles est officiellement satisfaite. En 2005, l’augmentation du PIB était de 5,5%, le PIB par habitant équivalait, en parité du pouvoir d’achat, à 9600 dollars (Etats-Unis : 30100 dollars), les prix à la consommation avaient augmenté de 5,5% (2006 : 5%), le taux de chômage était officiellement de 9,9% (UE : 8%) et la dette extérieure se montait à 15,3 milliards de dollars.

Mais la croissance économique n’a pas d’impact sur le revenu de la grande majorité de la population, parce que seule une minorité en profite. Le salaire minimum est aujourd’hui de 77 euros, le salaire moyen d’environ 150 euros et la moitié de la population vit avec 2 euros par jour. Le PIB est essentiellement obtenu grâce aux services alors que l’industrie n’y contribue qu’à raison de 27% et l’agriculture de 10%. Même en 2005, le PIB atteignait seulement 93% de sa valeur de 1989. Au classement mondial, la Bulgarie occupait, en 1989, la 26e place, mais en 2005, elle ne se situait plus qu’au 86e rang. A cause de cette mauvaise situation économique, 288 000 personnes – 7,7% de la population – ont quitté le pays entre 1989 et 2005 pour émigrer à l’Ouest, la plupart ­d’entre elles dans l’intention d’y rester définitivement. Si l’on ajoute à cela le fort recul démographique, la Bulgarie a perdu pendant cette période 1 185 000 habitants, soit 13,2% de sa population. Ainsi, la population est passée, entre 1989 et 2005, de près de 9 millions à 7,8 millions.

Une caractéristique de l’économie bulgare consiste dans la persistance d’une économie souterraine qui remonte aux dernières années du régime communiste lorsque les activités privées étaient déjà autorisées. Selon une estimation, environ 30% de toutes les entre­prises de la production et des services travaillent au noir, c’est-à-dire cachent la totalité ou une partie de leurs activités au gouvernement. La raison en est qu’elles échappent ainsi à l’impôt sur les salaires, qui est élevé, et aux procédures bureaucratiques d’enregistrement des entreprises. Selon la même source, le taux réel de chômage est de 18,6%.

Les détracteurs du « projet néolibéral » indiquent qu’aujourd’hui, à la suite des privatisations chaotiques des dernières années, la société bulgare est extrêmement polarisée et qu’une nouvelle oligarchie de 200 à 250 millionnaires contrôle toute l’économie. A cela s’ajoute une nouvelle « bourgeoisie comprador » qui représente 20% de la population, les « gagnants de la transformation », alors que les 80% restants, les « perdants », appelés ­luzeri, vivent dans la pauvreté.

« Ivan Kostov a probablement été la meilleure greffe (priskada) du PCB/PSB sur la racine des forces démocratiques. Il a été formé et mobilisé pour liquider complètement les fondements de la démocratie bulgare. Après l’assassinat de Lukanov, en 1996, il se sentait plus libre, plus indépendant et unique chef tout-puissant de l’Union des forces démocratiques. »

Résistance du peuple bulgare

Les partis « démocratiques » se sont accordés sur deux choses – la démocratie et l’économie de marché – et font tout, par le biais des médias, pour empêcher toute alternative. Mais ils peuvent de moins en moins compter sur l’assentiment du peuple. Cela apparaît déjà dans les taux de participation qui diminuent depuis 1990 presque à chaque élection : 1990 : 90%, 1991 : 80%, 1994 : 75%, 1997 : 58%, 2001 : 67%, 2005 : 54%, 2006 (élections présidentielles) : 42,5% et 2007 (élections européennes) : 28,6%.

Depuis quelques années, on assiste à des tentatives de renouveau culturel alors que depuis 1989, on ne parlait que d’économie et d’investissements. La fréquentation des théâtres, des salles de concert, des musées et des librairies augmente. On célèbre de nouveau des fêtes nationales comme celle des saints Cyrille et Méthode le 24 mai avec des drapeaux et des danses populaires, et le nombre des mariages religieux augmente.

Depuis juin 2005, il existe un parti national, la coalition Ataka (Attaque) qui regroupe divers groupements patriotiques et a obtenu aux élections législatives de 2005 8,1% des voix et 21 sièges. Le Parti socialiste bulgare (PSB) a engrangé 31% des voix et est devenu le parti le plus fort, le Mouvement national Siméon II, 19% et le Parti turc 14,5%. Les voix obtenues par Ataka provenaient aussi bien du PSB que du parti de l’ex-tsar. Lors des élections législatives du 22 octobre 2006, le candidat d’Ataka Volen Siderov a obtenu 597 000 voix (21,5%) et lors du scrutin de ballottage contre le titulaire de la fonction Georgi Prvanov, une semaine plus tard, 650 000 voix (24%). Lors des élections européennes du 20 mai, Ataka a recueilli 14% des voix. Si les nationalistes sont entrés au Parlement, c’est avant tout en raison de la situation économique et sociale catastrophique dont souffre la majorité du peuple et du sentiment que les choses ne vont pas s’arranger.

La revendication clé d’Ataka est : « Rendons la Bulgarie aux Bulgares ! ». Le programme d’Ataka comporte 20 principes, dont les suivants : unité de la nation bulgare, indépendamment de la religion et de la langue, transfert de l’économie aux Bulgares, révision des privatisations criminelles, lutte contre la catastrophe démographique, sortie de l’OTAN et proclamation de la neutralité, arrêt de la collaboration avec le FMI et la Banque mondiale et confiscation des biens acquis illégalement.

Cependant la coalition Ataka a éclaté peu après les élections en trois partis – Ataka, dirigé par Volen Siderov, Zora (Aurore) dirigé par Min o min ev et Zaštita (Protection) – plus quelques députés indépendants. Min o Min ev est la figure centrale d’un nouveau front unitaire national socialiste et prorusse. La crise de la société bulgare s’aggrave. Une situation à la hongroise menace, c’est-à-dire un soulèvement populaire contre la nouvelle classe qui s’éloigne de plus en plus du peuple et n’est plus en mesure de gouverner le pays, ce qui pourrait conduire à un régime autoritaire soutenu par l’UE. Un homme offre une alternative au gouvernement de coalition actuel : le général Boïko Borisov, maire de Sofia, ancien Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, qui, avec son nouveau parti GERB (Les citoyens pour le développement européen de la Bulgarie – le sigle est également un nom signifiant « armoiries ») et le soutien massif de milieux néoconservateurs européens, promet un Etat fort et la lutte contre la corruption. Le 20 mai dernier, le GERB, qui se présentait pour la première fois, a obtenu 21,7% des voix et est devenu le parti le plus important, devançant le PSB.

La Bulgarie a besoin aujourd’hui d’une nouvelle théorie de la transformation qui repose sur les traditions nationales et sur la critique internationale du système libéral global. Il s’agit notamment de rétablir le système de valeurs national, de rénover l’identité culturelle et de reconstruire l’Etat souverain qui est seul en mesure de garantir l’existence de la nation bulgare au XXIe siècle.

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 22:51

Mardi 14 août ...


Algérie: attentat contre un chef islamiste repenti 
 
Un chef islamiste algérien repenti, Mustapha Kartali, a été grièvement blessé à l'aube dans un attentat à la bombe attribué à un groupe islamiste. M. Kartali, 55 ans, s'installait dans sa voiture à la sortie d'une mosquée d'El Arbaa, dans la grande banlieue d'Alger, où il venait d'accomplir la première des cinq prières quotidienne rituelles, lorsqu'une bombe a explosé dans le véhicule, selon ces sources. Grièvement blessé, il a été transporté à l'hôpital proche de Zmerli, à El Harrach, sud-est d'Alger. Il serait dans un état critique.

Pays-Bas : un évêque demande à ses fidèles d'appeler Dieu "Allah"

L'évêque catholique Tiny Muskens  de la ville hollandaise de Breda a demandé à ses fidèles d'appeler désormais Dieu "Allah" afin d'"améliorer le dialogue mutuel" avec les communautés musulmanes.

Maroc: le kamikaze n'était pas fiché

Le kamikaze, qui a fait sauter sa charge explosive près d'un bus de touristes dans l'ancienne cité impériale de Meknes, le jour de ses trente ans, n'était pas fiché comme un extrémiste, a-t-on appris aujourd'hui de source policière. Marié, sans enfants, Hicham Dokkali, était ingénieur et travaillait aux services des impôts à Meknès. Il a eu un bras arraché et a été atteint au foie lors de l'explosion de la bouteille de butane qu'il tenait à la main. Son état est jugé critique. 

Attentat/train: portraits-robots de 3 suspects

La police russe est en train d'établir les portraits-robots de trois personnes susceptibles d'avoir participé à l'attentat qui a provoqué le déraillement d'un train Moscou-Saint-Pétersbourg faisant soixante blessés.

Allemagne: foulard interdit à l'école

Le tribunal de Dusseldorf (ouest de l'Allemagne) a rejeté la plainte d'une enseignante musulmane du secteur public qui réclamait, au nom de la liberté de culte, l'autorisation de conserver son foulard en cours à la façon de l'actrice Grace Kelly. La Rhénanie-du-Nord/Westphalie, dont Dusseldorf est la capitale, interdit depuis juin 2006 le port du foulard à l'école publique.

Quatre Palestiniens tués à Gaza

Quatre Palestiniens, deux terroristes et deux civils, ont été tués durant une incursion de l'armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza, ont indiqué des sources hospitalières. Vingt sept personnes ont également été blessées dans l'incursion, qui s'est déroulée à l'est de Khan Younès.

Somalie: 31 morts à Mogadiscio

Une organisation de défense des droits de l'homme a annoncé aujourd'hui que 31 personnes ont été tuées et 60 autres blessées au cours des dernières 24 heures dans la capitale somalienne.

Liban: menaces d'attaques du Fatah al-Islam

 Un chef islamiste menace le Liban de prochaines attaques de la part de militants du Fatah al-Islam ayant réussi à fuir le camp palestinien de Nahr al-Bared, où des combats avec l'armée libanaise font rage depuis trois mois, dans un enregistrement audio publié sur Internet. "Plusieurs des héros du Fatah al-Islam ont quitté le camp (de Nahr al-Bared) et sont parmi vous", déclare Abou Jandal al-Damashqui, émir du Groupe al-Tawhid wal Jihad fi Bilad al-Sham (l'unicité et la guerre sainte en Syrie), un groupe sunnite se réclamant d'Al-Qaïda pour le "Levant" (Jordanie, Liban, Syrie).

"Attendez-vous a un jour sombre (...), ils vous piégeront", ajoute Damashqui, qui s'adresse au premier ministre Fouad Siniora, qualifié "d'apostat".

 

A demain...

 
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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 22:55


par Daniel Pipes
New York Sun, 7 août 2007

VO: www.danielpipes.org/article/4793

Devinette: quel pays du Moyen-Orient a disparu de la carte pour plusieurs mois il n’y a pas si longtemps?

Réponse: le Koweït, qui a disparu d’août 1990 à février 1991 pour devenir la 19e province d’Irak. Cette conquête brutale par Saddam Hussein mettait un point d’orgue à des revendications iraquiennes intermittentes remontant aux années 1930. La restauration de la souveraineté du Koweït a nécessité une force expéditionnaire massive de plus d’un demi-million de soldats menée par les États-Unis.

Ces événements reviennent à l’esprit en raison d’une menace analogue à l’encontre du Bahreïn exprimée tout récemment par un porte-parole iranien. Hossein Shariatmadari, allié du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, et rédacteur en chef du quotidien Kayhan, publia une opinion, le 9 juillet dernier, dans laquelle il affirmait que «le Bahreïn fait partie du territoire iranien, dont il a été séparé par une conspiration illégale [fomentée] par (…) le Shah [Mohammed Reza Pahlavi, ainsi que] les gouvernements américain et britannique». En faisant référence à la population en majorité chiite du Bahreïn, Shariatmadari alla jusqu’à affirmer, sans avancer aucune preuve, que «le peuple bahreïni ne demande rien plus ardemment aujourd’hui que de voir revenir cette province (…) dans le giron de l’Iran islamique».

L’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI) rapporte que ces réflexions «ont déclenché une tempête au Bahreïn»: des gens ont protesté devant l’ambassade iranienne, le gouvernement a émis des déclarations sévères, les deux Chambres du Parlement ont voté des résolutions urgentes et une fatwa a même prescrit la peine de mort pour les Bahreïnis qui adopteraient cet irrédentisme iranien. D’autres États du golfe Persique se sont associés à cette réaction en émettant des déclarations tout aussi cinglantes.

Le thème est sensible. Les revendications de Téhéran sur le Bahreïn remontent à 1958, lorsque l’Iran déclara que l’île était sa 14e province et lui attribua même deux sièges à son Parlement national. Bien que le Shah ait formellement reconnu l’indépendance du Bahreïn en 1970, des revendications telles que celle de Shariatmadari sont apparues épisodiquement, à l’image de celles de l’Irak sur le Koweït avant 1990.

Ainsi, le Koweït a bel et bien été englouti par l’Irak et le Bahreïn pourrait subir le même sort. Et ces deux pays ne sont pas les seuls dans ce cas – trois autres États du Moyen-Orient sont également «menacés d’extinction».

  • La situation de la Jordanie a toujours été précaire, juchée qu’elle est entre plusieurs États plus grands, plus puissants et souvent agressifs. Durant l’un des épisodes mémorables de ce parcours périlleux, au plus fort de la crise koweïtienne, en novembre 1990, Hassan, le Prince héritier de l’époque, craignait que son «petit pays de 3,5 millions d’habitants ne soit sur le point de disparaître».
  • L’indépendance du Liban est disputée depuis la création de cet État, en 1926, parce que son voisin syrien n’a jamais pu se résoudre à la perte des territoires libanais. Damas a exprimé ses réticences de diverses manières, en termes cartographiques (désignation de sa frontière avec le Liban comme étant «régionale» et non internationale), diplomatiques (refus d’ouvrir une ambassade syrienne au Liban) et politiques (domination des affaires intérieures libanaises durant plus de trois décennies).
  • L’existence d’Israël en tant qu’État juif a été menacée dès le jour de sa déclaration d’indépendance, en 1948. Ses victoires militaires au cours des décennies qui suivirent lui ont assuré une certaine force de dissuasion et une certaine permanence; mais depuis 1992, un électorat désorienté et des dirigeants ineptes ont placé le pays devant une menace existentielle comparable à celle qu’il affrontait avant la guerre de 1967.

L’observation de ces cinq États du Moyen-Orient menacés dans leur existence suscite plusieurs réflexions. Premièrement, leur situation difficile révèle bien la nature exceptionnellement violente, instable et risquée de la vie politique dans cette région. À ma connaissance, aucun État situé hors du Moyen-Orient ne voit ainsi son existence même remise en cause.

Deuxièmement, ce schéma si particulier résulte en partie d’un problème largement répandu de frontières indéterminées. À quelques rares exceptions près – parmi lesquelles, ironie du sort, se trouvent deux des frontières internationales d’Israël –, la majorité des frontières du Moyen-Orient ne sont ni tracées, ni décidées d’un commun accord. Ce révisionnisme «de basse intensité» favorise des ambitions impliquant l’élimination d’un État.

Troisièmement, cette situation met bien en perspective le dilemme d’Israël. Autant le risque de voir un État disparaître est anormal d’une manière générale, autant il est commun dans la région. Les problèmes d’Israël sont certes les mieux connus de tous, et de très loin, avec une couverture médiatique et littéraire des centaines de fois plus importante que celle des quatre autres pays réunis, mais tous les cinq sont confrontés à une menace comparable. Ce contexte donne à penser que le statut incertain d’Israël pourrait se prolonger encore longtemps.

Enfin, ces profondes tensions non résolues traversant le Moyen-Orient mettent une nouvelle fois en lumière l’absurdité de la notion selon laquelle le conflit israélo-arabe serait la source des problèmes de la région entière. Chacun des États en danger affrontent des circonstances qui lui sont propres, aucun d’eux ne guide les affaires politiques régionales dans leur ensemble. Ainsi, résoudre le conflit israélo-arabe n’apporterait pas davantage que de résoudre ce conflit spécifique.

 
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