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Régimes spéciaux: Touche pas à mes privilèges sinon je te prends en otage! (France’s special pension privileges: the figures of shame)

 

Highway robbery4% de retraités qui ponctionnent 9% du montant total des retraites …

rééquilibrage tous les ans de 5 milliards, réglé par la collectivité nationale …

82,8 ans d’âge moyen de décès masculin (SNCF) contre 77,2 ans pour la population générale, soit 5,6 années de plus …

55,1 ans d’âge moyen de départ à la retraite (SNCF hors agents de conduite), soit 27,7 années de retraite …

56 ans (54 ans pour les femmes) d’âge moyen de départ (EDF/GDF) pour 79,8 ans d’âge moyen du décès …

10%-14% de contribution directe des salariés au financement de leur propre retraite, d’où 86%-90% de contribution de leurs employeurs, via notamment une taxe sur les consommateurs que nous sommes tous …

Au moment où nos agents publics sont tentés de nous refaire le coup de la prise d’otage de 95 pour défendre leurs privilèges chèrement acquis …

Et où l’Humanité nous sort des sondages bidonnés en jouant sur la formulation des questions (pour un tout à fait improbable 55% défendant les bandits de grand chemin qui se font appeler syndicats – contre à peu près le même chiffre les dénonçant pour le Figaro) …

Un blogueur au moins (Christophe Courtois) a pris le temps de relire les chiffres de la honte (étrangement absents de la synthèse mais bien cachés dans les tableaux) du rapport de la Cour des comptes d’il y a un an sur les régimes spéciaux de retraite.

En gros, on a affaire à une minorité de gens (cheminots mais aussi musiciens, danseurs, comédiens et… parlementaires!) qui partent en retraite plus tôt, vivent plus longtemps et se font payer l’essentiel de ladite retraite par le reste d’entre nous!

Extraits:

(..) Je vois déjà les grincheux tentés de contester ce billet d’humeur sur le scandale des “régimes spéciaux”. Aussi, j’ai pris le temps de lire attentivement le rapport (public) de la Cour des Comptes sur le sujet, et je vous invite à faire de même. Ce rapport de magistrats n’est évidemment pas contestable : il n’est pas partisan, s’appuie sur de vrais chiffres, et il est clair, même pour un béotien dans mon genre ! Je vous en livre quelques éléments édifiants : “Les affiliés aux régimes spéciaux ne représentent que 4% des retraités mais ponctionnent 9% du montant total des retraites. Le rééquilibrage de ces régimes représente tous les ans (!) une facture de 5 milliards, réglée par la collectivité nationale”, c’est à dire… vos impôts ! Merci qui ? La “pénibilité” ? Parlons chiffres : “L’âge moyen de décès masculin à la SNCF est de 82,8 ans, remarquablement supérieur à l’âge moyen de décès des français (77,2 ans)”. 5 ans et demi en plus ! Notez par ailleurs qu’il n’y a pas que les conducteurs de locomotives diesel qui partent plus tôt en retraite, puisque “l’âge moyen de départ à la retraite à la SNCF hors agents de conduite est de 55,1 ans” ! On trouve la même aberration chez EDF ou Gaz de France : “Chez EDF ou Gaz de France (industries électriques et gazières, les IEG), l’âge moyen de départ est de 56 ans pour les hommes et 54 ans pour les femmes. L’âge moyen au décès y est de 79,8 ans”, là encore notablement plus élevé que l’âge moyen au décès des français. Ils vivent plus longtemps, mais partent plus tôt à la retraite… Parlons argent, maintenant. “Ces régimes sont structurellement déficitaires”, soulignent les magistrats de la Cour de Comptes, avec des besoins de financements comblés directement par des subventions publiques”. Notez que s’il devait payer lui-même, un cotisant salarié de la SNCF “aurait théoriquement à sa charge 1,9 retraités de la SNCF” ! Tordons également le cou aux rumeurs (véhiculées par Alex et relayées par Olivier) qui sous-entendraient que les salariés d’EDF contribuent positivement au régime de leur retraite : “les salariés ne contribuant directement qu’entre 10% et 14% du financement de leur propre retraite, la contribution des employeurs des IEG (”la soulte”) doit couvrir entre 86% et 90% des charges nettes du régime” ! L’entreprise EDF étant tenue depuis la loi de 2003 d’équilibrer les comptes, elle paie pour ses salariés… Mais d’où vient l’argent ? “Les droits ne sont donc pas financés par leurs bénéficiaires, mais par la soulte de l’employeur, celle-ci étant couverte par une taxe sur la consommation (CTA) pesant directement sur les français clients d’EDF ou de Gaz de France”. Résumons simplement pour les benêts dans mon genre (sans même souligner que la démographie des agents actuellement en activité ne fera qu’accentuer ce déficit abyssal, ou que ces pauvres agents ne connaitront jamais le chômage) : dans ces régimes, on part à la retraite à 55 ans, on vit plus vieux que l’ensemble des français, et on se fait financer sa retraite, soit directement par vos impôts (5 milliards), soit par des taxes supplémentaires que vous acquittez sur vos factures (de gaz, d’électricité, de billets de train ou de tickets de métros… pour plus de 7 milliards). Les régimes des agents de la RATP, de la SNCF, d’EDF sont indéfendables. Mais le sont encore moins ceux des salariés de l’Opéra de Paris, de la Banque de France, de la Comédie Française, ou… des députés et des sénateurs! Sérieusement, vous soutenez encore cette grève ?

Voir la synthèse du rapport:

LES REGIMES SPECIAUX DE RETRAITE DES INDUSTRIES ELECTRIQUES ET GAZIERES, DE LA RATP ET DE LA SNCF

SYNTHESE

1. - En 2004 et 2005, le régime des IEG et le régime de la RATP ont fait l’objet d’une réforme de leur financement. L’adossement aux régimes de droit commun (régime général et régimes complémentaires ARRCO et AGIRC) a été organisé pour éviter que les entreprises (EDF, GDF et RATP) supportent la charge du provisionnement de leurs engagements de retraite. En revanche, ces réformes n’ont pas touché aux droits des affiliés. L’opportunité n’a pas été saisie d’adapter les règles d’acquisition et de liquidation des droits à la retraite dans ces régimes, comme cela a été fait dans les fonctions publiques lors de la réforme des retraites de 2003. Aucune réforme n’est encore intervenue dans le régime de la SNCF.

2. - Les droits spécifiques représentent un avantage important. La réforme du financement des régimes des IEG et de la RATP a permis d’isoler et de mesurer le poids des droits spécifiques dans le montant de la pension liquidée. Ces droits complètent la pension versée par les régimes de droit commun. En 2005, ils représentaient, dans le régime des IEG, 35,7% des pensions versées.

3. - L’âge de départ à la retraite est précoce dans les régimes spéciaux des entreprises publiques en raison des bonifications d’annuités. L’importance des droits spécifiques dans ces régimes s’explique par le salaire pris en considération pour le calcul de la pension, la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein et, surtout, par la précocité de l’âge de départ en retraite. Dans le régime de la SNCF, l’âge de départ à la retraite est fixé à 55 ans. Par le jeu des bonifications d’annuités liquidables accordées en raison de la nature des emplois occupés, les catégories actives peuvent anticiper leur départ à la retraite de cinq ans et liquider à partir de 50 ans (SNCF, RATP) ou de 55 ans (RATP, IEG)). Il en résulte que près de 20 % des retraités de ces régimes spéciaux ont moins de 60 ans. De plus, ces régimes ont conservé la règle des 37,5 annuités accomplies dans le régime pour liquider à taux plein et aucune pénalisation financière sous la forme d’une décote n’est appliquée quand la condition de durée d’assurance n’est pas satisfaite pour obtenir le taux plein. Quelle que soit la durée de la carrière validée, le taux d’annuité est constant et garanti (2 %) alors que dans le régime général, cette durée est de 40 annuités et devrait passer à 41 annuités en 2012.

4. - Les droits spécifiques ne sont pas financés par leurs bénéficiaires. La réforme du financement du régime de la RATP a mis à la charge du budget de l’Etat la totalité du financement des droits spécifiques des agents de la régie. Dans le régime de la SNCF, la subvention publique d’équilibre finance plus de la moitié des prestations versées. Dans le régime des IEG, les droits spécifiques passés relevant des activités régulées sont financés par une nouvelle taxe sur la consommation, la CTA.

5. - Dans le futur, la détérioration de la situation financière des régimes spéciaux augmentera la charge du financement des droit spécifiques. Dans le régime de la RATP, la subvention d’équilibre du compte retraite devrait, en euros constants, être multipliée par trois à l’horizon 2050, en raison de la forte détérioration de sa situation financière. Après la réforme du financement de 2005, cette subvention finance les droits spécifiques et elle est, à présent, directement versée par le budget de l’Etat. Dans le régime de la SNCF, la détérioration des comptes serait concentrée dans les dix prochaines années. La subvention d’équilibre devrait être multipliée par 1,3. Le régime des IEG est théoriquement équilibré puisque les besoins de financement sont comblés par appel de cotisations auprès des employeurs. Il n’échappera cependant pas à la forte augmentation du coût des pensions qui devrait être multipliée par 2,3 à l’horizon 2050.

6. - Les régimes spéciaux adossés feront face à des risques financiers. Dans les régimes adossés (IEG et RATP), les droits spécifiques sont équivalents à une pension supplémentaire différentielle qui garantit à la fois un montant de pension et des avantages particuliers sous la forme d’une durée de cotisation plus courte et d’une durée de retraite plus longue par rapport à ce qui prévaut dans les régimes de droit commun. Le mécanisme de l’adossement aux régimes communs et la garantie accordée à la pérennisation des droits spécifiques sont néanmoins porteurs de risques économiques et financiers dans le futur pour les entreprises et les salariés. En effet, les augmentations des taux de cotisation et la diminution relative des droits dans les régimes de droit commun se répercuteront automatiquement sur le coût des pensions et des droits spécifiques dans les régimes adossés.

RECOMMANDATIONS

44. En raison des perspectives démographiques et financières des régimes spéciaux, réformer ces régimes en mettant en œuvre les principes prévus par la loi de 2003.


Grève du 18 octobre: Près de 20 ans après la chute du Mur, la CGT prépare son rendez-vous avec les poubelles de l’Histoire (French communist union finally getting ready for the dustbin of History)

 To the dustbin of history
Suite à un mouvement social, le trafic est très perturbé sur la ligne 9 … Refrain préféré de la RATP (à bien mémoriser demain avant son très prochain retour au magasin des accessoires)

Près de 20 ans après la Chute du Mur de Berlin …

Quelque 70 ans de dictature du prolétariat sur nos services publics …

12 ans après les trois semaines d’octobre 95 qui avaient vu Bourdieu monter sur son tonneau Gare de Lyon …

Le dernier syndicat communiste du Monde libre profite de ses deux derniers mois (avant l’application le 1er janvier 2008 de la nouvelle loi sur le service minimum récemment votée) pour préparer son dernier grand rendez-vous avec l’Histoire (plutôt du côté des poubelles, mais bon, c’est toujours celles de l’Histoire!) …

A savoir sa dernière prise d’otages de la France entière …

Voir l’entretien “historique” (dans le sens de dernier) dans le Figaro d’hier avec “le dernier coco de la maison” et sa petite armée de retraités (actuels et futurs) à 50 ans.

A conserver précieusement dans ses archives et ne pas oublier d’emmener ses enfants pour savourer le moment historique …

Didier Le Reste, le cheminot qui rêve de bloquer la France

Fabrice Amedeo.
Le Figaro
Le 15 octobre 2007

Le secrétaire de la CGT-cheminots est l’homme fort de la SNCF. Il a tout fait pour déclencher la grève de jeudi. Cette grève du 18, c’est sa grève. En 1995, Didier Le Reste, qui représentait les contrôleurs, vivait dans l’ombre de Bernard Thibault. Devenu en 2000 patron de la puissante CGT-cheminots, il est, cette fois-ci, en première ligne. Et il joue gros. « C’est une occasion unique pour lui de devenir le Bernard Thibault de 1995 », analyse un membre de la direction de la SNCF. Si le mouvement de jeudi est très suivi, Didier Le Reste en sortira grandi. Si le conflit s’envenime et se poursuit, il pourrait, à 52 ans, rêver à d’autres ambitions. Son souhait n’est pas d’égaler Bernard Thibault, avec qui il entretient des relations qualifiées de « houleuses » par son entourage, mais de quitter un jour la planète syndicale pour le monde politique. « Je ne dis pas non, admet-il. Je suis militant communiste depuis 1977. Je réfléchis, mais je n’ai pas d’idée arrêtée. » En tout cas, sa détermination et son ambition ont inspiré un bon mot qui circule dans le groupe public : « Il y a Didier et le reste. » Une détermination, une inflexibilité dont l’origine est peut-être à chercher dans une enfance difficile. Abandonné très jeune par ses parents, Didier Le Reste a été recueilli par l’Assistance publique. « Cette expérience a profondément marqué ma vision de la société et a influencé mon engagement politique et syndical », confie-t-il. À 18 ans, à Nevers, le jeune homme crée une antenne CGT dans la fonderie où il est ouvrier. Entré à la SNCF, il acquiert l’expérience du terrain comme contrôleur de 1977 à 1992. Enfin, l’homme a connu sa grande épreuve initiatique : la grande grève de 1995 qu’il baptise « le mouvement historique de l’automne 1995 ». Il compte d’autant moins rater son rendez-vous avec l’histoire qu’il n’est pas loin de considérer que la SNCF « déraille ». Pour celui que les mauvaises langues de la maison qualifient de « dernier coco » de la maison, l’ouverture des chemins de fer à la concurrence est une hérésie. « On peut développer des activités ferroviaires sous forme de coopération mais pas par la concurrence frontale qui supprime des emplois », analyse-t-il. Pour sauver le fret, Didier Le Reste ferait tout le contraire de la direction qui ferme des gares non rentables et prévoit des suppressions d’emplois. « Il faut mettre en place une politique de volume pour faire baisser les coûts fixes », assure-t-il. Ce syndicaliste pur et dur ne rêve pas de grand soir à la SNCF ni de mettre la France à feu et à sang. Il se verrait plutôt dans le rôle du premier opposant politique à Nicolas Sarkozy. À défaut, il ferait bien chuter Anne-Marie Idrac, la présidente de la SNCF. « Ce n’est pas mon objectif, explique-t-il. À la différence de Louis Gallois, son prédécesseur, qui était un vrai patron, Anne-Marie Idrac n’a pas compris comment marchait la SNCF ainsi que le rôle des syndicats dans la gouvernance de l’entreprise. » La grande bataille du 18 octobre Les détracteurs de Louis Gallois voient les choses autrement. Ils lui reprochent sa cogestion avec la CGT. Ce qui peut expliquer pourquoi Didier Le Reste ne porte guère dans son coeur les membres de l’actuelle direction. « La nouvelle équipe dirigeante ne connaît pas le monde ferroviaire, assène-t-il. On ne réforme pas la SNCF à coup de ratios savants ! » Pour sa grande bataille du 18 octobre, il compte et recompte ses divisions. Il a réuni sur son nom, aux élections, 40 % du personnel de la SNCF, soit 29 500 cheminots. Et pour grossir les rangs de manifestants, il espère le renfort des 21 000 retraités. Depuis son arrivée à la tête de la CGT-cheminots il y a sept ans, Didier Le Reste n’a fait que multiplier les escarmouches. Il a réussi à bloquer le projet Cap clients qui prévoyait, en 2001, une profonde réorganisation des emplois. Mais l’ex-contrôleur a aussi essuyé son lot de défaites. Par exemple, le fiasco de la grève de novembre 2005 contre l’intéressement. Son appel à une grève illimitée n’avait pas été entendu. Il a dû se contenter d’une grève « carrée » (c’est-à-dire de 24 heures) avec 20 % de grévistes. « Il pensait que ce serait son 1995 », ironise son rival, Bernard Aubin, secrétaire fédéral de la CFTC-cheminots. Des convictions profondes Faute de « mouvement historique », le patron des cheminots CGT a poursuivi sa guérilla. À chaque fois qu’Anne-Marie Idrac doit prendre une décision importante, la présidente de la SNCF ne coupe pas à une entrevue à Didier Le Reste. « Les négociations sont souvent difficiles. Il n’est pas aisé de gagner sa confiance, reconnaît Guillaume Pépy, directeur général exécutif de la SNCF. En revanche, il faut reconnaître que c’est quelqu’un de très sincère et un leader qui a des convictions très profondes. » Elles sont si fortes que l’homme est accusé d’être jaloux de son autorité. « Didier Le Reste est un animal à sang-froid, très autoritaire, qui a des convictions communistes », constate Bernard Aubin. « Il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme, se défend Didier Le Reste. Je suis très ferme dans mes convictions. J’aime la franchise et l’intégrité. J’ai fait démissionner des gens qui n’étaient pas irréprochables. » Car le pur et dur se rêve en Saint-Just du rail.

http://jcdurbant.blog.lemonde.fr/
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