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irioufol@lefigaro.fr

Aborder maintenant  les sujets qui fâchent

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol du 21 mars.

Nicolas Sarkozy est-il à la hauteur ? Des Français en doutent. À commencer par ceux qui ont voté pour lui il y a dix mois et qui se sont abstenus, dimanche. Les sept millions d'électeurs restés chez eux ont favorisé la victoire de l'opposition aux municipales. C'est moins l'hystérie anti-Sarkozy de la gauche que la désillusion muette de la droite qui est préoccupante. Une défiance s'est installée chez les déçus. Il ne faudrait pas qu'ils se persuadent d'avoir été bernés.

Ceux-là se moquent que le président ait renoncé, paraît-il, à porter Rolex et Ray-Ban, cette victoire brandie par la gauche- comme-il-faut. Ces faux sujets, qui passionnent nos vigies, sont consternants de platitude. Alors que le pays est confronté à des désastres économiques et culturels inédits, la majorité ne saurait, elle aussi, détourner les regards vers ces artifices. Devant une gauche fuyant les faits, la droite doit être lucide pour deux.

Pour le PS, tout est simple : il suffirait de revaloriser les petites retraites et d'anticiper l'augmentation du smic pour, hop !, répondre au mécontentement des gens. Cependant, entendre l'UMP, par son secrétaire général Patrick Devedjian puis sa porte-parole Nadine Morano, soutenir dès lundi cette même analyse réduite à « la France du pouvoir d'achat » fait craindre un penchant pour le confort du discours prémâché. Pressentiment confirmé quand Jean-Pierre Raffarin déclare : « L'UMP est trop à droite et doit s'ouvrir au centre. » C'est contre ce complexe que le candidat Sarkozy disait vouloir lutter. Devenu président, il aura immédiatement cherché dans l'ouverture la caution de la gauche. Résultat : une majorité délaissée par sa base ; des réformes en demi-teinte. « Des réformettes, des quarts de réforme, des bouts de réformes », pour l'ancien ministre Renaud Dutreil.

L'ancrage à droite du nouveau gouvernement est une première clarification. Mais Sarkozy ne retrouvera son électorat que s'il accepte de résoudre « les sujets qui fâchent », pour reprendre le titre d'un livre qui fait converser sans tabous Alexandre Adler et Gilles-William Goldnadel (Éditions Gaswsewitch) sur des thèmes occultés. Ainsi du communautarisme, qui met en péril l'unité de la nation. C'est tout ce que la gauche aimerait dissimuler (la faillite de l'État-providence, la crise identitaire) qui devrait être pris à bras-le-corps.

Questions inabordables

La France est pauvre, l'État sans le sou, la croissance en berne. La modernisation de l'économie, lancée hier, ne se contentera pas de la mise en concurrence des grandes surfaces. Il est anormal que les prélèvements sociaux ponctionnent autant les salariés, que les impositions prennent le peu qui reste, que les plus entreprenants émigrent. Il est devenu vital d'alléger la machine publique, de réduire le périmètre des solidarités, de redonner de l'air aux créateurs d'emplois. Une étude de Jean-Paul Gourévitch, publiée hier par Contribuables associés, assure que « l'immigration serait responsable des trois quarts du déficit public de la France ». À quand l'audit officiel ?

Sarkozy répugne à brusquer les Français. Mais a-t-il le choix ? La crise financière qui ébranle les États-Unis n'épargnera pas l'Europe dont l'industrie de pointe, notamment en France, devient déjà de moins en moins compétitive face à un dollar toujours davantage sous-évalué. Une crise similaire à celle de 1929 est avancée par certains. Or un État en faillite ne pourrait résister à une récession impliquant son éventuelle intervention. La rigueur doit s'appliquer à lui-même, dès à présent.

Quant à l'inabordable crise identitaire, qui suscite des commentaires passionnés sur mon blog : elle désespère ceux qui observent la France se laisser bousculer par un peuplement nouveau se réclamant de ses propres origines. Le malaise ne peut se satisfaire de l'ode présidentielle à la « diversité », cet encouragement au multiculturalisme qui fragmente le pays et déboussole l'école. Les immigrationnistes, qui soutiennent cette solution, se gardent d'ailleurs d'exiger la réciprocité : les chrétiens d'Algérie subissent des discriminations qui n'émeuvent personne. Alors que l'immigration familiale a continué à croître en 2006 (+ 4,8 %), ne serait-il pas temps de s'interroger sérieusement sur ses conséquences ?

Le boycott des JO reste un moyen

Tous les peuples sont attachés à leur histoire et à leur mode de vie. Pourquoi serait-il honteux de défendre une identité française, qui mériterait néanmoins d'être préalablement définie ? Il est potentiellement explosif de vouloir jouer avec un métissage culturel qui peut être vécu comme une spoliation, voire une violence. Ce que rappelle ces jours-ci, cinq mois avant les Jeux olympiques de Pékin, l'insurrection des jeunes moines tibétains. Ils reprochent aux Chinois de favoriser une immigration de substitution aboutissant à un « génocide culturel ». « La langue, les coutumes, les traditions du Tibet sont en train de disparaître », se plaint le dalaï-lama (Le Figaro, 19 mars). Le prix Nobel de la paix s'est toujours tenu à la non-violence. Comment ne pas l'aider dans son combat contre un totalitarisme qui a entrepris de nier l'existence d'un peuple ? Le boycott de cette grande foire aux dopés que sont devenus les JO reste un moyen.

Soutenir les chrétiens d'Irak

La persécution des chrétiens en terre d'islam ne date pas de la guerre en Irak, lancée il y a cinq ans. Mais il est vrai que les catholiques d'Irak ont payé depuis un lourd tribut. Aussi est-ce l'honneur de la France, après l'assassinat de l'archevêque chaldéen de Mossoul, d'avoir accepté d'accueillir près de 500 réfugiés de cette vieille communauté d'Orient.


L'Europe défiée par l'islamisme 

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol du 28 mars.

Cette fois, Ben Laden s'en prend au Pape. Il vient d'accuser Benoît XVI de «jouer un rôle important» dans «une nouvelle croisade». Le chef d'al-Qaida prévient aussi les Européens : «S'il n'y a pas de contrôle de votre liberté de parole, alors soyez prêts dans vos cœurs à la liberté de nos actes.» Menaces sérieuses, même si le terrorisme a été plutôt contenu jusqu'à présent. Mais l'attention ne doit pas être dis­traite de l'autre djihad, plus subtil, qui cherche à subvertir l'Occident conciliant.

Tant mieux si la silhouette d'Antéchrist de Ben Laden n'impressionne pas le Souverain Pontife. Sa réponse au défi a été de baptiser, dimanche, le journaliste italien et musulman Magdi Allam. Celui-ci explique : «J'ai dû prendre acte que, au-delà du phénomène des extrémismes et du terro­risme islamique, la racine du mal est inhérente à l'islam, qui est physiologiquement violent et historiquement conflictuel.» Al-Qaida appréciera.

La résistance est d'abord celle de l'esprit, et le Pape en fait la démonstration en bravant la loi islamique (charia), qui interdit l'apostasie. Mais le pacifisme a ses limites. Aussi est-il heureux que Nicolas Sarkozy ait confirmé, mercredi à Londres, son intention de renforcer de 1 000 hommes le contingent (1 500 soldats) en Afghanistan. «Il se joue ici une guerre contre le terrorisme, contre le fanatisme que nous ne pouvons pas et ne devons pas perdre», avait-il déclaré en décembre, à Kaboul. En avril 2007, il parlait encore de retrait.

Ce revirement symbolise la volonté de la France de protéger sa civilisation. Ce choix serait plus lisible encore si le président accédait à la demande d'Ayaan Hirsi Ali, lâchée par l'Europe alors qu'elle est la cible d'une fatwa : «J'ai besoin de votre aide maintenant. Je serais honorée d'avoir la possibilité de devenir française», avait-elle lancé à Paris, en février, en présence de Rama Yade, secrétaire d'État chargée des Droits de l'homme. Depuis, silence.

La vigilance face aux rodomontades d'al-Qaida ne peut faire oublier les autres tentatives non violentes d'islamisation. La Charte pour les musulmans d'Europe, par exemple, adoptée en janvier par les organisations islamiques, entend affirmer la présence de l'islam partout dans la société. Alors que cette religion sera sans doute majoritaire à Bruxelles dans vingt ans ( no s éditions du 21 mars), rien n'empêchera ce texte, qui fait référence au djihad, de s'y appliquer. Se réveiller, non ?

Effets d'une somnolence

La somnolence de l'Europe est la meilleure alliée des fondamentalistes. C'est de Turquie que viennent les mises en garde contre les atteintes à la laïcité. Le procureur de la Cour de cassation y dénonce l'AKP, le mouvement du premier ministre, Recep Erdogan. «Le parti en question aspire, à terme, à un système fondé sur la charia plutôt qu'à un État de droit», accuse le haut magistrat (Le Monde, 18 mars). Il soupçonne l'AKP, dont il demande l'interdiction, de vouloir s'attaquer à la République en «recourant au terrorisme» et en dissimulant ses intentions derrière un «islamisme modéré» : ce faux nez dont l'Union européenne s'accommode.

Ceux qui accusent Nicolas Sarkozy de vouloir remettre en cause la laïcité, au prétexte d'avoir évoqué l'héritage chrétien de la France, se font généralement discrets dès qu'il s'agit de protester contre ces intimidations qui réclament la pénalisation du blasphème et la prohibition de toute cri­tique du Coran. Soulever les incompatibilités entre la charia et la démocratie vaut, au pays de Voltaire et de la libre expression, d'être étiqueté raciste, xéno­phobe, extrémiste, y compris par la pensée molle. S'inquiéter du sort des chrétiens d'Orient est vu comme une incongruité.

Dans ce contexte, le député néerlandais Geert Wilders, qui voit dans le Coran «un livre fasciste», est déjà condamné par les faiseurs d'opinion. Or personne n'a encore vu son film, annoncé sur l'Internet pour ces jours-ci. Les accusations de Wilders, présenté comme un populiste d'extrême droite, ressemblent à celles que porte son ancienne collègue au Parti libéral, Ayaan Hirsi Ali, quand elle déclare : «Il y a des graines de fascisme dans l'islam.» L'écrivain algérien Boualem Sansal le dit autrement : «La frontière entre islamisme et nazisme est mince.» A la condition que Wilders n'accuse pas sottement l'ensemble des musulmans, sa critique doit être permise.

Sous-préfet limogé

Une constatation : ce Geert Wilders a droit à moins de soutiens que le sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), Bruno Guigue. Le ministère de l'Intérieur, qui vient de le limoger, lui reproche d'avoir violé l'obligation de réserve en ayant exprimé son antisionisme sur le site islamique francophone oumma.com. Le Mrap dénonce la «manœuvre d'intimidation» de la République. «La critique de la politique d'Israël relève d'un tabou qu'il est toujours dangereux de transgresser», estime l'organisation «antiraciste». Le sous-préfet, voyant une «hystérie verbale» et une «prose haineuse» dans une pétition dénonçant les dérives du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a signé un article où il compare l'État hébreu au Reich, décrit Israël comme le «seul État au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles» et ironise sur les «geôles israéliennes où on s'interrompt de torturer durant le shabbat». Guigue pourra toujours continuer à écrire ce qu'il veut. Mais comment un haut représentant de l'État en est-il venu à cautionner cette propagande antijuive ?

Pour la cause tibétaine

Eh oui ! Les Tibétains défendent aussi leur identité culturelle et religieuse. C'est pour cela, n'en déplaise aux intégristes laïques, qu'ils doivent être aidés. Sarkozy semble ne plus exclure un boycott de la cérémonie d'ouverture des JO. Mais pourquoi pas un boycott des Jeux ?


La France en panne d'idées

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol du 4 avril.

«La droite est en faillite idéologique», estime Ségolène Royal (Le Point, 27 mars), qui oublie juste de regarder l'état de son camp. La futilité de l'analyse socialiste sur le «président bling-bling» a pourtant montré le vide dont la gauche semble se satisfaire. Cependant, face aux bouleversements économiques, sociaux, culturels qui s'installent, la majorité donne également l'impression d'improviser au gré de l'actualité. Où sont les idées ?

Même les mots font peur. Le gouvernement n'ose dire «rigueur», mais François Fillon annonce «des économies partout» et des efforts pour tous. Cette réserve ne rime à rien, quand le budget de l'État connaît un déficit tel que le financement du revenu de solidarité active semble également compromis. La crainte de dire les choses dissimulerait-elle une impréparation ?

De ce point de vue, Christian Estrosi a raison d'accuser l'UMP de conformisme. Son successeur au secrétariat d'État à l'Outre-Mer, Yves Jégo, s'est empressé de refermer le débat entrouvert sur la réforme du droit du sol à Mayotte : «C'est un sujet qui doit être préservé», a dit l'ancien porte-parole du parti majoritaire. L'UMP saura-t-elle redevenir la boîte à idées qui a aidé Nicolas Sarkozy à gagner la présidentielle ? Une libération des esprits reste à faire.

Trop d'interdits empêchent de penser la réalité. Tandis qu'une proposition de loi de la gauche veut supprimer le mot «race» de l'article 1 de la Constitution, le discours de Pennsylvanie du candidat à la Maison-Blanche, Barack Obama, restera comme un modèle de lucidité. «La race est une question que notre pays ne peut se permettre d'ignorer», a-t-il expliqué, en se proposant de réduire cette «fracture». La France, qui connaît un comparable séparatisme, préfère monter en affaire d'État l'insulte aux «ch'tis» proférée par des crétins d'un club de foot.

La politique vit en vase clos. Les think tanks («réservoirs de pensée»), qui participent ailleurs à la vie intellectuelle, peinent à se faire entendre. L'étude sur le coût de l'immigration (bloc-notes du 21 mars) est tombée dans un puits. C'est la Chambre des lords qui, à Londres, a rendu lundi un rapport contredisant les bienfaits de l'immigration massive : elle rendrait difficile, notamment, l'accès au logement. Imagine-t-on nos parlementaires proférer un tel blasphème ?

Affronter la radicalité

La droite renoue avec ses faiblesses, quand elle ne sait plus exprimer d'idées neuves pour répondre aux mutations lourdes de la société (paupérisation, déculturation, mondialisation). Le gouvernement confirme le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux en 2009, mais il se garde d'aborder la mise en concurrence du financement des retraites ou de la santé, qui s'imposera par l'ampleur des déficits. La gauche fait pire : elle ne peut toujours pas dire «libre marché» sans s'étouffer de honte.

Ces doutes renforcent les certitudes des mouvements radicaux. Ils se développent sur le rejet du capitalisme mondial et des démocraties occidentales. La récession nord-américaine donne des arguments supplémentaires à Olivier Besancenot et aux altermondialistes, dans leurs critiques du système. Les lycéens dressés aux «rébellions citoyennes», qui consolident ces jours-ci leur mouvement, rêvent de passer aux travaux pratiques.

Dans ce contexte, aggravé par la «désoccidentalisation» du monde (Jacques Sapir, Le Nouveau XXIe siècle, Seuil), s'épanouit une apologie de la terreur qui a ses convertis. Slavoj Zizek tresse des lauriers à Robespierre. Alain Badiou traite Sarkozy d'«homme aux rats» et veut faire partager son enfermement marxiste. Comme le déplore André Grjebine (La Guerre du doute et de la certitude, Berg international) : «On assiste à une inversion de la révolte, celle-ci n'étant plus motivée par la recherche de la liberté mais par son rejet.»

La démocratie sera-t-elle assez forte pour maintenir à la marge ce totalitarisme bourgeonnant, qui se pourlèche de la précarité des démunis et des sans-papiers, ces nouveaux prolétaires ? La gauche n'a pas pour l'extrême gauche le rejet qu'a la droite pour l'extrême droite. Quant à la majorité, elle ne semble pas toujours très sûre des valeurs qu'elle doit défendre, y compris face à la Chine oppresseur du Tibet. Cette panne d'idées rend la France vulnérable.

Défendre la démocratie

Voir, mardi à l'Assemblée, la majorité défendre mollement le choix de Sarkozy d'envoyer «quelques centaines» de soldats supplémentaires en Afghanistan illustre un manque de conviction sur le rôle de la France dans le monde. Sa lutte contre les talibans devrait pourtant être à la hauteur des participations, là-bas, de l'Italie, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne. L'union occidentale est plus cruciale que l'union méditerranéenne, quand ce sont les démocraties qui sont l'enjeu de la guerre mondiale déclarée par le terrorisme islamiste, le 11 septembre 2001. L'Occident s'honorerait, d'ailleurs, en accédant rapidement aux vœux de l'Ukraine et de la Géorgie d'être accueillies dans l'Otan, après avoir rejoint le monde libre. L'attrait de la gauche pour le pacifisme a toujours fait le jeu des totalitarismes. Son anti-atlantisme n'est plus de saison.

La France et Betancourt

Tout faire, certes, pour libérer la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, otage des Farc depuis six ans. Mais c'est du côté du président Alvaro Uribe, et non des terroristes soutenus par le Vénézuélien Hugo Chavez, que la France doit rester. Cela va sans dire ?

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