En Octobre 2004, Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, remit à Nicolas Sarkozy, Ministre des finances, un rapport sur la croissance. Ce document insistait sur le décrochage de la France imputé au faible nombre d’heures travaillées. Nicolas Sarkozy s’en est d’ailleurs inspiré avec son slogan favori : Travailler plus pour gagner plus (1).
A présent, notre Premier Ministre vient de confier à jacques Attali la présidence d’une nouvelle commission qui va étudier le même sujet. Attali qui fut pendant 20 ans le conseiller du pouvoir socialiste, avec les succès qu’on sait en matière de croissance, est évidemment compétent. Il suffisait d’y penser: pour éteindre un incendie, faites appel au pyromane!
Jacques Attali devrait embaucher Guy Sorman. Cet Himalaya de la pensée libérale française connaît en effet la solution. Citons un extrait de son article du figaro du 25 juillet « l’islam n’empêche pas le développement économique, on peut même envisager qu’il le favorise…le Coran est le seul livre sacré au fondement d’une religion qui encense la richesse ici bas au contraire des évangiles ou du bouddhisme qui préfèrent la pauvreté. Mahomet est le seul prophète qui fut entreprenant et marié à une négociante »
J’ignore à quelles entreprises Sorman fait allusion. Toutefois la conclusion saute aux yeux: devenons tous musulmans et les freins à la croissance seront levés !
Plus sérieusement, ces commissions confondent les causes et les effets. Par exemple, le déficit de travail invoqué par le rapport Camdessus est un effet et non une cause. Les PME ne peuvent ni recruter, ni garder leur seniors, ni donner des heures supplémentaires à leurs salariés parce qu’elles n’ont pas assez de commandes. Elles n’ont pas de commandes parce que leurs prix sont trop élevés sur le marché mondial. Si leurs prix sont trop élevés, c’est parce que leurs coûts sont grevés par les charges exorbitantes de l’état providence à la française. Réduisez massivement ces dépenses, supprimez les fabriques à crétins et à fainéants et tous les freins à la croissance disparaîtront. En bref, tout rapport sincère devrait débuter par la phrase suivante : l’état providence à la française n’est plus compatible avec la mondialisation.
La France stagne parce qu’elle est restée un pays étatiste. Alors que la croissance mondiale atteint 5%, la France se traîne à 2%. Cela signifie qu’en cas de ralentissement mondial notre taux deviendrait nul, sinon négatif. Conseillons donc à monsieur Attali de se reporter aux propositions synthétiques de la Révolution bleue (www.freeworldacademy.com/bref
Gérard Pince
(1) Vous pouvez consulter ce rapport sur le site : http://www.ladocumentationfranc

Un ancien conseiller de Mitterrand recruté par le gouvernement
L'ouverture -toujours à gauche- se poursuit : Jacques Attali a accepté de présider la commission sur les freins à la croissance. Le président Nicolas Sarkozy avait annoncé la mise en place de cette commission le 20 juin, et l'avait chargée de " recenser tous les obstacles à l'expansion", notamment "l'amoncellement des réglementations". Cette commission doit rendre un rapport vers la fin novembre, après avoir abordé notamment le travail le dimanche, en préalable à un éventuel projet de loi.
Cet économiste et écrivain a été le conseiller spécial de l'ancien président Mitterrand de 1981 à 1990. C'est un ancien élève de l'ENA, qui a fondé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et préside PlaNet Finance depuis 1998.
Addendum : on peut légitimement s'inquiéter de cette nomination, car il se pourrait bien que parmi le recensement des freins à la croissance, on trouve l'allongement de la durée de vie. Jacques Attali avait déclaré en effet :
"Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir. Dès qu’on dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.
On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et créer ainsi un marché. Je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure."
in La médecine en accusation, publié dans L’avenir de la vie de Michel Salomon, Ed. Seghers, 1981. (merci à Feravec)