Proche et Moyen Orient :
entretien avec David Benhamou* publié sur :
1- David Benhamou – Partagez-vous la vision du président américain qui déclare que la possession de l’arme nucléaire par l’Iran pourrait déclancher une troisième guerre mondiale ? Miguel Garroté - Oui. C’est comme si Hitler avait possédé l’arme nucléaire en 1938 et qu’alors on n’eut rien fait. En réalité, nous vivons déjà une guerre mondiale, la guerre contre la terreur islamique. La gravité du nucléaire iranien, c’est que s’il se réalise, la guerre mondiale contre la terreur islamique deviendrait, en plus, une guerre mondiale contre la terreur atomique. Les attentats islamiques à grande échelle ont commencé au milieu des années 1990. Ils ont atteint un premier point culminant le 11 septembre 2001. Et ils se poursuivent depuis. Si cela, si le Hezbollah, si Al-Qaïda, si le Hamas, si cela n’est pas une forme de guerre mondiale, alors qu’appelle-t-on une forme guerre mondiale ? Quand Hitler à fourré son né en Autriche, en Tchécoslovaquie puis en Pologne, n’était-ce pas, déjà, la Deuxième Guerre Mondiale ? L’Iran finance notamment le Hezbollah au Nord d’Israël et le Hamas à l’Ouest et au Sud d’Israël. L’Iran soutient la Syrie au Nord et au Nord-Est d’Israël. L’Iran finance des milices palestiniennes claniques en Judée-Samarie, au cœur d’Israël. L’Iran finance des groupes terroristes chiites en Irak. N’est-ce pas, déjà, la guerre mondiale ? Faut-il attendre que l’Iran ou l’une de ses succursales terroristes face circuler un petit engin radioactif dans Tel-Aviv pour découvrir, soudain, que c’est la guerre mondiale ?
2 - David Benhamou - Que visent concrètement les Américains ?
Miguel Garroté – En cas d’intervention militaire (53% des Américains y sont maintenant favorables), concrètement, les USA viseraient, dune part, le nucléaire iranien. Et d’autre part, les forces militaires et paramilitaires du régime iranien, comme les gardiens de la révolution par exemple. La question est : quelles centrales nucléaires faudrait-il frapper en priorité ? Quelles cibles militaires et paramilitaires faudrait-il frapper en priorité ? Et qui s’en chargerait ? Les USA, Israël, les deux ? Je note, au passage, que cinq pays ont manifesté, leur volonté concrète, de ne pas exclure, une opération militaire contre l’Iran : les USA, Israël, le Royaume Uni, l’Australie et la France.
3- David Benhamou - Comment l’Iran peut-il se défendre face à une telle politique ?
Miguel Garroté – L’Iran pourrait lancer des missiles contre Israël, mais cela serait difficile pour les Iraniens. Car les bombardements sur l’Iran créeraient, s’ils avaient lieu, le chaos. Et Israël disposerait, d’une part, d’abris antiaériens ; et d’autre part, de missiles antimissiles. L’Iran pourrait aussi activer davantage le Hamas et le Hezbollah notamment. En clair, s’il devait y avoir des frappes contre l’Iran, il faudrait qu’Israël prennent toutes les mesures pour protéger sa population civile.
4- David Benhamou - Avec la stratégie américaine, l’Arabie saoudite peut-elle devenir le gendarme régional ?
Miguel Garroté - En partie seulement. Les Saoudiens disposent d’armes sophistiquées. Ils ne veulent en aucun cas perdre leur leadership au profit de l’Iran ou au profit d’Al-Qaïda. Cela dit, nous n’avons pas intérêt à ce que les Saoudiens deviennent les seuls gendarmes de la région. Car les Saoudiens – c’est le moins que l’on puisse dire – sont des gens ambigus. Ben Laden est né Saoudien. Les centres islamiques sunnites qui ont engendré Al-Qaïda ont été financés par les Saoudiens. Si je peux me permettre d’être très direct, nous avons intérêt à ce qu’aucun pays musulman au monde ne détienne un trop grand leadership. Regardez le bazar flanqué par les Turcs, avec leurs 100'000 soldats massés à la frontière Nord de l’Irak. Quelques 100'000 soldats turcs soi-disant pour neutraliser 3'000 combattants du PKK, quelle farce !
5- David Benhamou - Que pensez-vous du fait que l’occident propose, aux responsables iraniens, tout ce que ceux-ci veulent, dans le cadre des négociations sur le nucléaire iranien ?
Miguel Garroté – C’est une politique lâche et inefficace. Cette politique dure depuis des années. Pendant ce laps de temps, l’Iran, avec l’aide de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord a développé son arsenal nucléaire et s’est bien fichu de nous. L’Iran est gouverné, depuis 1979, par des mollahs intégristes et génocidaires. Leur discours est celui de Hitler – qu’ils admirent publiquement – le tout enveloppé dans un pseudo-messianisme islamique** chiite avec, bientôt, la bombe atomique. Quand je lis que des euroguignols, comme par exemple Javier Solana, envisagent, de se rendre, encore, à Téhéran, pour y faire leurs grimaces de singes, je me dis que notre vieille Europe est devenue bien collaborationniste et bien capitularde. On dirait – hélas – que les peuples européens ont la mémoire courte et que l’histoire du Vieux Continent se répète.
6- David Benhamou - A votre avis, l’Union européenne doit adopter quelle politique vis-à-vis du régime iranien ?
Miguel Garroté – l’Union européenne a lamentablement échoué dans ses tractations – aussi nombreuses que ridicules – avec les mollahs iraniens. Que l’Union européenne laisse faire les USA et Israël. Ou que l’Union européenne se joigne à eux. Mais qu’en tous les cas, l’Union européenne cesse, enfin, de toujours critiquer les seuls qui bougent, à savoir les USA et Israël, précisément. Critiquer les USA et Israël dans le seul but de ménager l’islamisme radical et d’éviter ainsi des attentats terroristes sur sol européen, ce genre de stratégie, ne fonctionne pas. Au contraire, ce genre de stratégie renforce l’adversaire islamique.
30 ans, médecin généraliste, né à Casablanca, nationalité marocaine et française,
diplômé et docteur en médecine générale, capacité en médecine d’urgence,
Faculté de Paris, israélite sépharade, célibataire, diplômé en secourisme.
**Vous pensez que les islamiques ne sont pas dangereux ?
Alors, cliquez sur les deux liens ci-dessous.
Discours antisémite digne de Hitler à la télévision libanaise
(traduction sous-titrée en anglais) :
Défilé militaire filmé par la télévision iranienne
(les trois ennemis représentés sont les USA, l’étoile de David et la Croix) :
On peut lire, ça et là, que « les néoconservateurs américains intensifient leur propagande en faveur d’un bombardement de l’Iran ». Ah bon. Mais au fait, sur ce dossier, qui fait vraiment de la propagande ? Voyons cela.
Les USA, le Royaume Unis, la France, l’Australie et Israël sont les cinq pays, qui, en cas d’échecs des sanctions, ont clairement exposé l’alternative, entre d’une part, la bombe iranienne ; et d’autre part, le bombardement de l’Iran. C’est donc un exposé, publiquement partagé par cinq pays, et non pas, de la propagande néoconservatrice américaine.
Dans ce contexte, Bernard Kouchner a publiquement envisagé, à plusieurs reprises, qu’il faille se préparer à la guerre. C’est d’ailleurs à partir de là, que la propagande – la vraie – contre un bombardement de l’Iran, a commencé de mettre les bouchées doubles. Avant les propos de Kouchner, l’éventualité d’un bombardement de l’Iran, passait, pour un fantasme néoconservateur américain. Mais à partir du moment où un ministre, d’origine socialiste et ancien médecin sans frontière, a dit la même chose, le camp pacifical-socialiste s’est rendu compte, qu’il faillait intensifier, la propagande anti-américaine et pro-iranienne.
Les ténors du pacifical-socialisme affirment que proposer, au départ d’une crise, une logique de guerre, c’est – évidemment – prêter la main à un alignement sur Bush ; et c’est, aussi, la résignation de la France à laisser le champ libre à l’aventurisme militaire des faucons américains. Je n’invente rien. On peut lire ce genre de blabla bon marché sous la plume de Monsieur Chevènement dans le Figaro. Par exemple. Le fait est que la crise dure depuis de nombreuses années. Et que depuis de nombreuses années, l’Iran se moque de nous avec jubilation. Nous ne sommes donc pas « au départ d’une crise ».
La propagande pacifical-socialiste, ajoute, qu’il faut amener ce grand pays qu’est l’Iran, vieille nation, riche de potentialités immenses, à soumettre son industrie nucléaire civile à tous les contrôles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Ici, la propagande pacifical-socialiste rime avec poésie platonicienne.
La propagande pacifical-socialiste demande – elle interroge – ce que viennent faire le Royaume Unis, la France et l’Australie dans ce plan israélo-américain : Croit-on que la surenchère verbale rende la menace plus crédible ? Le Royaume Unis, la France et l’Australie ne maîtrisent pas les paramètres essentiels de la situation du Moyen Orient. La décision est dans la main des États-Unis. Une politique américaine, gravement erronée (ndlr. depuis 2003), a conduit à la radicalisation d’une partie du monde musulman. C’est tout cela, la propagande pacifical-socialiste. Je l’ai lu de mes yeux. Le monde musulman connaît la radicalisation – c’est le terme utilisé par la propagande pacifical-socialiste – depuis 2003. Avant, le monde musulman était donc modéré. Les ayatollahs de Téhéran, le Fatah, le Hezbollah et Al-Qaïda, avant 2003, étaient modérés.
La propagande pacifical-socialiste reconnaît – tout de même – que « la tentation existe de flatter à des fins de propagande interne le nationalisme iranien, en faisant miroiter l’obtention d’une arme nucléaire ». Mais aussitôt la propagande pacifical-socialiste se reprend et balance : « Les déclarations de Dick Cheney sur les graves conséquences qu’encourrait l’Iran, nourrissent la crainte que dans une période préélectorale, propice aux manipulations d’opinion, le premier prétexte venu soit utilisé pour procéder à des frappes militaires, au nom de la cause sacrée de la défense du droit d’Israël à l’existence ». J’aime bien le style ironique, quant au « premier prétexte » et quant à « la cause sacrée » (c’est l’athée Chevènement qui l’écrit) de la défense du droit d’Israël à l’existence. La propagande pacifical-socialiste insinue-t-elle qu’il faut laisser l’Iran acquérir la bombe atomique, quitte à supprimer le droit d’Israël à l’existence, droit qui d’ailleurs n’est qu’un prétexte ? A première vue, oui.
Et la même propagande pacifical-socialiste conclut : « Instruits par le précédent irakien de 2003, les faucons (ndlr. les néoconservateurs américains) savent qu’ils ne peuvent frapper qu’avec le lâche acquiescement des Européens ». Fermez le ban. Tirez le rideau. Délirant mais instructif : « le lâche acquiescement des Européens », ce n’est pas la diplomatie stérile de l’Union européenne, depuis quinze ans, avec des mollahs intégristes génocidaires qui se fichent de notre figure de façon active et radioactive.
Non. « Le lâche acquiescement des Européens », c’est, selon la propagande pacifical-socialiste, de refuser que l’Iran (qui invite des révisionnistes condamnés en justice à des congrès négationnistes de la Shoah et qui veut rayer Israël de la carte) obtienne l’arme nucléaire. La lâcheté, selon la propagande pacifical-socialiste, c’est de se sentir – culturellement et politiquement parlant – plus proche des Américains et des Israéliens que des Iraniens néo-khomeynistes nucléarisés. Il fut un temps pas si lointain où ce genre de lâche propagande portait deux noms indissociables : capitulation et collaboration. Après le pacte germano-soviétique, voici le pacte islamo-socialiste. En attendant la capitulation et la collaboration avec l’islamo-fascisme ? Lors d’un récent défilé militaire à Téhéran, « l’ennemi » était représenté par trois symboles. Un drapeau américain, une étoile de David et une croix. No comment.
Miguel Garroté, journaliste
Ecrivons-le franchement : en Irak, la Turquie veut sa part de gâteau. Les actes terroristes commis par le PKK communiste sont devenus l’occasion pour les Turcs de revendiquer, à nouveau, le nord de l’Irak. Quelques vingt combattants du PKK ont été tués dimanche 28 octobre lors d’une opération de l’armée turque, dans la province de Tunceli, située dans l’est de la Turquie. L’opération a mobilisé 8’000 soldats turcs. Huit mille soldats turcs pour neutraliser 20 combattants kurdes. Impressionnant, non ? De plus, la Turquie a déployé 100’000 soldats à la frontière irakienne, appuyés par des chasseurs, des hélicoptères et des chars, en vue d’une offensive contre les 3’000 combattants du PKK basés en Irak. Quelques 100'000 soldats turcs pour neutraliser 3'000 combattants kurdes. Toujours aussi impressionnant, non ?
L’armée turque a envoyé samedi 27 octobre du matériel supplémentaire à la frontière irakienne et les préparatifs sont maintenant terminés. « Les USA, comme l’Irak, n’ont rien fait qui ait satisfait la Turquie pour le moment », a déclaré dimanche 28 octobre le Vice-premier ministre turc Cemil Cicek.
« La Turquie a différents instruments à sa disposition face au PKK. Par exemple, nous pouvons utiliser ou continuer à utiliser des moyens diplomatiques ou bien recourir à des moyens militaires. Toutes ces options sont sur la table, pour ainsi dire », a déclaré de son côté, à Téhéran, le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, sur la chaîne de télévision iranienne Press TV. Le ministre turc des affaires étrangères a déclaré cela à Téhéran lors d’une rencontre avec son homologue iranien, Manouchehr Mottaki. Lors de cette rencontre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki a rappelé que l’Iran condamnait les actes de terrorisme commis par le PKK en Turquie.
De son côté, le président génocidaire iranien Mahmoud Ahmadinejad a téléphoné au Premier ministre irakien Nouri al Maliki, un chiite, et au président irakien Djalal Talabani, un Kurde, dans le cadre de cette affaire. Ahmadinejad a dénoncé les activités terroristes du PKK, mais il a privilégié une solution « pacifique ».
Dans un article intitulé « Prévenir la 3ème guerre mondiale », daté du 29 octobre 2007, article paru dans la Jewish World Review, avec une adaptation française dans Sentinelle 5768 © (1), Caroline Glick donne un aperçu de l’incroyable complexité de ce dossier : « Cette semaine, le Premier Ministre turc Recip Erdogan a fait une visite soudaine à Londres. Là, il rencontra Olmert (ndlr. le Premier ministre israélien), qui s’y trouvait ce jour-là. La réunion se tint moins de deux semaines après que le ministre des affaires étrangères (ndlr. turc) Ali Babacan se soit rendu en Israël. Dans une analyse cette semaine du journal Asia Times, M. K. Bhadrakumar, l’ancien ambassadeur de l’Inde en Turquie lia l’intérêt soudain du gouvernement turc en faveur du Hamas en parlant d’une tension avec Israël entre la Turquie et le Kurdistan irakien. Bhadrakumar, remarque qu’Israël a des relations étroites avec le président kurde (ndlr. irakien) Massoud Barzani. Il fit l’hypothèse que l’intensification des discussions de haut niveau signale probablement qu’un arrangement est négocié, impliquant la position de la Turquie sur l’Iran, et la position du Kurdistan irakien sur la Turquie et le PKK. Son opinion est étayée par le fait qu’Erdogan (ndlr. Premier ministre turc) doit rencontrer Bush à la Maison Blanche le 5 novembre ».
Daniel Pipes, le 30 octobre (2), dans « Ambitions turques en Irak », rappelle, quant à lui, des faits historiques essentiels pour comprendre l’actuel jeu d’échec : « Quelque 100.000 soldats turcs (…) sont prêts à pénétrer en Irak (…) Mais une fois sur place, ils pourraient bien y rester (…) en 1923 (…) Ankara et Londres ne parvinrent pas à conclure un tel arrangement à l’amiable (ndlr. sur le tracé de la frontière entre la Turquie et l’Irak) et la Société des Nations (ndlr. ancêtre de l’ONU) finit par attribuer la province de Mossoul et ses 600.000 habitants à l’Irak (…) La guerre du Koweït (…) incita les forces turques à intervenir 29 fois au-delà de la frontière, renforçant à chaque fois les ambitions d’Ankara sur Mossoul. Ces aspirations atteignirent leur point culminant en 1995, quand près de 35.000 soldats turcs pénétrèrent dans le nord de l’Irak (…) Beaucoup de choses ont changé depuis 1995; Saddam Hussein a été écarté, le leader du PKK séjourne dans une prison turque, des islamistes règnent à Ankara et le nord de l’Irak est devenu un havre de paix à la dérive (…) Les Turcs ont des raisons parfaitement valables de frapper le PKK en Irak, mais l’irrédentisme voilé manifesté par Ankara depuis les années 1990 indique qu’on y nourrit l’ambition de récupérer certaines terres ottomanes (ndlr. terres actuellement irakiennes). En d’autres termes, une frontière moyen-orientale incertaine de plus fait peser des menaces d’instabilité sur la région ».
Résumé et conclusions :
1- 100’000 soldats turcs sont massés à la frontière irakienne, officiellement pour contrer 3’000 combattants du PKK basés en Irak. Personne ne peut rester dupe. Avec quelques dizaines d’hélicoptères équipés de missiles, les Turcs peuvent aisément neutraliser les bases du PKK qui se sont actuellement repliées dans les montagnes nord-irakiennes.
2- l’Iran condamne les actes de terrorisme commis par le PKK en Turquie. Le président génocidaire terroriste iranien Ahmadinejad dénonce les activités terroristes du PKK, mais il privilégie une solution « pacifique » (au sens ahmadinejadique du terme). Autrement dit, l’Iran ne voit pas d’inconvénient à une intervention turque contre le PKK en Irak et ne voit pas d’inconvénient à ce que le Kurdistan irakien soit occupé de façon « pacifique » par l’armée turque. En échange de quoi ? En échange de Kurdes iraniens maintenus sous la férule de Téhéran et en échange d’une poursuite de la mainmise de l’Iran sur la partie chiite de l’Iran et sur le Liban via le Hezbollah. Cela, c’est le scénario irano-turc au détriment d’Israël.
3- L’intérêt soudain du gouvernement turc en faveur du Hamas, en parlant avec Israël d’une tension entre la Turquie et le Kurdistan irakien. Autrement dit, la Turquie renonce à soutenir le Hamas si Israël ne s’oppose pas à une intervention turque en Irak.
4- Un arrangement est négocié (ndlr. notamment entre Israël et la Turquie) impliquant la position de la Turquie sur l’Iran, et la position du Kurdistan irakien sur la Turquie et le PKK. Cela est étayé par le fait qu’Erdogan (ndlr. Premier ministre turc) doit rencontrer Bush à la Maison Blanche le 5 novembre. Autrement dit, Israël pourrait fermer les yeux sur l’opération turque en Irak, si la Turquie ferme les yeux sur le bombardement des centrales nucléaires iraniennes par les USA ou Israël. Cela, c’est le scénario israélo-turc au détriment de l’Iran.
5- Une fois en Irak, les 100'000 soldats turcs pourraient bien y rester, pour récupérer certaines terres ottomanes (ndlr. terres actuellement irakiennes). En d’autres termes, une frontière moyen-orientale incertaine de plus fait peser des menaces d’instabilité sur la région. Donc, si la Turquie occupe de façon prolongée le Kurdistan irakien, cela réduit à néant la création d’un Grand Kurdistan, à cheval sur la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak. Et si Israël bombarde les centrales nucléaires iraniennes, cela réduit à néant la création d’un Grand Croissant fertile iranien, depuis le Golfe persique, avec la partie chiite de l’Irak et jusqu’au Liban, avec le Hezbollah. La question est donc de savoir qui, d’Israël ou de l’Iran, parviendra le mieux à négocier des arrangements avec la Turquie.
6- A noter que dans les deux cas de figure (scénario irano-turc ou scénario israélo-turc), l’Irak resterait partiellement occupé par l’armée turque. Autrement dit, pour dissuader la Turquie de pénétrer et de rester trop longtemps dans le nord de l’Irak, Bush n’a qu’une solution : dire au maître chanteur et Premier ministre turc Erdogan, le 5 novembre prochain, à la Maison Blanche, que ce n’est pas le moment de ficher le bazar. Que dans le nord de l’Irak, l’armée turque se retrouvera, à terme, nez à nez avec l’armée américaine. Que l’armée américaine peut approvisionner ses troupes en Irak autrement que via la Turquie. Que de toute façon, les centrales nucléaires iraniennes et les alliés de l’Iran seront, un jour, détruits. Que les porte-avions américains déjà présents dans le Golfe et les 150'000 (130’000+20'000) soldats américains déployés en Irak sont là pour régler toutes ces questions, justement. Bush peut se permettre de dire cela à Erdogan. Il peut se le permettre, parce que l’alliance de circonstance entre la Russie orthodoxe cryptocommuniste, la Turquie islamo-laïque post-ottomane, l’Iran chiite intégriste et la Syrie laïque alaouite, cette alliance rocambolesque n’a aucune espérance de vie à moyen et à long terme. Bush a lancé l’opération Grand Moyen Orient en 2003. Espérons qu’il l’assume jusqu’en 2008 au moins.