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Racisme anti-blanc, à dire et à ne pas dire...

Si Samedi dernier, vous aviez été à Lille au Champion de la rue Gambetta pendant que j'y faisais mes courses, vous auriez pu m'apercevoir la bouche pincé et le sourcil froncé au rayon des revues. C'est probablement parce que j'étais en train de parcourir le nouveau numéro de l'hebdomadaire Marianne. Sa couverture avait attiré mon attention et ses titres m'avaient immédiatement déplu: On lit y en effet en caractères gras "ratonnades anti-Blancs" puis "Ceux qui veulent la guerre ethnique."

Certains vont me trouver difficile. L'expression anti-blanc fait enfin la couverture d'un hebdomadaire, un webmestre comme moi, qui travaille à faire prendre conscience du problême depuis 5 ans devrait se réjouïr. Eh bien non! je ne me réjouis pas de ce titre et vous comprendrez pourquoi en lisant cet article.

A mesure que j'ai fait mon site et approfondis ma réflexion sur le racisme anti-blanc, j'ai commencé à définir le type d'évènement raciste qui s'est produit le 08 Mars 2005 comme des "chasses aux Blancs", que j'estimais une manifestation de racisme distincte des pogroms ou des ratonnades; Pourquoi ? Parce des termes comme Pogroms ou Ratonnades évoquent immédiatement dans notre esprit le racisme des Blancs envers les Juifs ou le racisme des Blancs envers Les Arabes. Donc lorsqu'on parle de "ratonnades anti-blancs", en prétendant dénoncer le racisme anti-blanc, on le renforce puisqu'on confirme l'idée selon laquelle il existe "une norme" en matière de racisme, que cette norme est le racisme des Blancs et que dans tout discours sur le racisme, le racisme des Blancs est une référence incontournable. C'est le préjugé raciste du "mythe du racisme spécifique des blancs." Parler de "ratonnades antiblancs" ne dénonce pas seulement le racisme anti-blanc, mais nous rappelle simultanément que les Blancs peuvent être racistes, une détestable confusion de rôles.

Hors, ce qui fait la particularité du racisme anti-blanc - et la raison pour laquelle il est particulièrement difficile de le dénoncer - vient du fait qu'un certain type de discours anti-raciste est lui même vecteur de racisme anti-blanc. Dans certains cas, accuser les Blancs de "racisme" est raciste: j'ai donné des exemples de discours qui, en présentant les Blancs comme des racistes, sont clairement albophobes dans mon article sur le forum d'Amadoo.com.

Par souci de clarification du langage, j'ai inventé le terme Albophobie (du latin Albus; Blanc, et du grec Phobos; l'effroi. donc la peur des Blancs) avant de m'apercevoir que le terme existait déjà en Anglais, albophobia, même s'il est peu usité - il a la même signification que celle que je lui attribue. ce néologisme permet de mieux saisir des concepts autrement plus confus:

entre "l'antiracisme peut être raciste anti-blanc" et "l'antiracisme albophobe", entre un "antiraciste raciste anti-blanc" et "un antiraciste albophobe", faîtes votre choix...

J'ai baptisé "antiracisme albophobe" le discours anti-raciste qui, comme celui de Marianne, tout en prétendant lutter contre le racisme, propage une pensée raciste envers les Blancs. L'antiracisme albophobe présente les Blancs comme plus portés au racisme que les autres groupes ethniques, il présente le racisme envers les autres groupes ethniques comme plus préjudiciable qu'envers les Blancs, Il fait du racisme des blancs une référence constante en matière de racisme, il justifie parfois le racisme dont sont victimes les Blancs par des actes de racisme antérieurs et surtout, il minimise ou il nie l'existence du racisme anti-blanc afin de verrouiller un discours idéologisé sur le racisme.

Plusieurs expressions fréquemmement employées pour parler du racisme anti-blanc illustrent bien comment l'anti-racisme albophobe imprègne les gens de l'idée que les Blancs sont plus racistes que les autres groupes ethniques. Ce sont les expressions "racisme à rebours", "racisme inversé" et "racisme à l'envers.". le graphique ci dessous montre le nombre de pages web sur lesquelles on retrouve ces expressions. Les expressions en bleu sont les expressions acceptables et recommandées. Les expressions en rouge sont les expressions inappropriées véhiculant l'albophobie.

Ces expressions insinuent qu'il y a un "sens", une "direction", "une "norme" habituelle dans l'expression du racisme et de ses manifestations: Le Blanc est le raciste, les autres sont les victimes. La personne qui les utilise a intégré de façon consciente ou inconsciente la croyance raciste enseignée par l'antiracisme albophobe. Ces expressions présentent le racisme antiblanc -l'albophobie- non comme un phénomène spécifique mais plutôt comme un effet miroir. L'homme Blanc ou la femme Blanche qui est victime d'un acte albophobe ne l'est pas vraiment; il ou elle est victime d'un racisme des Blancs à effet boomerang. Bref le Blanc qui est victime de racisme est victime, en fait, du racisme des Blancs...

Pour cette raison, il est particulièrement important de parler de racisme anti-blanc ou d'albophobie pour évoquer le racisme dont sont victimes les Blancs. Lorsqu'on parle du "racisme", cela évoque automatiquement à l'esprit des gens le racisme des Blancs. Raison pour laquelle, lorsqu'ils veulent parler du racisme anti-blanc, beaucoups de gens parlent de racisme "à l'envers" ce qui, paradoxalement, contribue encore d'avantage de propager les stéréotypes véhiculés par l'antiracisme albophobe. De plus, parler de racisme anti-blanc permet de réaffirmer notre identité et notre appartenance à un groupe ethnique spécifique.

On peut considérer comme un fait significatif que, lors d'un entretien publié en février 2005, Dieudonné, l'humoriste Noir, évoque le racisme anti-blanc en utilisant le terme "racisme à rebours", cela montre parfaitement que son discours sur le racisme est imprégné d'albophobie.

Ces expressions ne sont pas les seules qui contribuent à la propagation de stéréotypes albophobes. Des tournures de language sont tout aussi efficaces dans ce domaine. Un titre comme "Ratonnades anti-blancs", s'il prétend dénoncer l'albophobie, contribue simultanément à renforcer l'idée des manifestations de racisme blanc comme la norme dans notre société et qu'on doit toujours s'y référer pour parler de racisme. C'est bien sur une idée fausse puisque les chasses aux Blancs qui ont eu lieu à Paris ont été la plus grande manifestation de violences racistes commises en France depuis des décennies.

L'expression "ratonnade" est donc particulièrement mal choisie. Le journaliste du Monde, plus neutre, évoque des violences anti-"blancs". De même, Michèle Alliot Marie, la ministre de la défense, évoquant le Novembre d'Abidjan, a parlé à juste titre de "chasse anti-blanc". Les Journalistes de Marianne, au contraire, ont choisi un propos qui, comme l'expression"racisme à rebours", suggère que le discours sur le racisme ne peut se faire qu'en référence au racisme des Blancs. Ce titre n'est pas fortuit: il reflète le contenu du "dossier" publié cette semaine dans ses colonnes. Marianne fait la promotion, en effet, d'une vision trés idéologisée du racisme.

Un autre exemple d'expression malheureuse et albophobe utilisée par Marianne pour parler de racisme:

Il y a plus d'un an, en Août 2003, L'hebdomadaire Marianne proposait à ses lecteurs un autre "dossier" qui s'appelait "Les Nouveaux racistes". Si le magazine publiait dès la couverture le nom des nouveaux "racistes", les Blancs n'y figuraient nul part parmis les possibles victimes. Le sobriquet raciste "petit Blanc" était utilisé en couverture. Le racisme anti-blanc - l'albophobie - était à peine mentionnée dans le dossier et le terme anti-blanc même pas utilisé dans le passage évoquant la politique de Robert Mugabe vis à vis des fermiers blancs, qui tenait en à peine 7 petites lignes...

Par contre, un article de ce dossier montrait bien de quelle façon le discours intellectuel est verrouillé lorsqu'il s'agit du racisme des autres groupes ethniques; Son titre était "Le racisme des victimes du racisme" Clairement une formulation qui réaffirme une vision stérétotypée - et raciste - du racisme puisque l'article parle ensuite de ces "victimes du racisme": des Maghrébins et des Noirs.


Si la couverture médiatique d'un journal comme Marianne et les expressions malheureuses qui y sont employées peuvent rendre pessimiste, une petite analyse des expressions utilisées sur l'interet francophone pour parler du racisme anti-blanc porte plutôt à l'optimisme, particulièrement si on les compare à celles employées au même sujet en langue anglaise. Une recherche effectuée dans les pages francophones de Google montre qu'en Français, les expressions "racisme anti-blanc", "racisme antiblanc" et "albophobie" sont utilisées dans 64.07 % des pages évoquant ce sujet. En langue anglaise, au contraire, les expressions équivalentes, "anti-white racism", "antiwhite racism" et "albophobia" ne sont utilisées que dans 3.28 % des cas et c'est la désastreuse expression "reverse racism" -équivalent à "racisme à rebours"- qui est utilisée dans 96.72 % des pages.

Concernant la part occupée par le discours sur le racisme anti-blanc dans une trilogie "racisme - antisémitisme - racisme anti-blanc" elle est de 0.2 % en Français et de 0.36 % en langue anglaise sur nombre total de pages recensées par le moteur de recherche Google pour ces trois sujets.

pages web francophones consacrées à divers types de racisme
racisme
1 090 000
70.36 %
antisémitisme (antisémitisme + anti-sémitisme)
456 100
29.44 %
racisme anti-blanc (cumul toutes expressions)
3 057
0.2 %
pages web anglophones consacrées à divers types de racisme
racism
6 570 000
79.28 %
anti-sémitism (cumul anti-semitism + antisemitism)
1 687 000
20.36 %
Anti-white racism ( cumul anti-white racism + reverse racism + albophobia)
29 776
0.36 %
source: Moteur de recherche Google et Google France - recherche par mots clefs en Mars 2005

 

Sur le Web, la prise de conscience du racisme anti-blanc est encore faible mais, particulièrement dans l'espace francophone, elle a beaucoup progressé ces dernières années, on n'en est plus au néant du début de la décennie. Ainsi, une recherche sur l'expression "racisme antiblanc" est encourageante. En 2000, avant la mise en ligne de ce site, le moteur de recherche Google, concernant cette expression mal orthographiée, ne donnait que deux réponses. Aujourd'hui, il propose plus de 400 réponses. Il faut espérer, de ce point de vue, que les pages web mentionnant le racisme anti-blanc continueront à se multiplier et que des webmestres ayant un site en rapport, même de façon périphérique, avec ce sujet y consacreront une page, augmentant ainsi la proportion d'espace occupé par ce thême dans la masse d'information disponible en ligne: on se doute bien que les centaines de milliers de pages concernant le racisme et l'antisémitisme ne se trouvent pas toutes sur le même site. Il ne faut pas non plus tomber dans un piège qui consisterait à croire qu'il y a "trop" de pages sur le racisme et l'antisémitisme; il devrait simplement y avoir plus de pages sur le racisme anti-blanc et l'albophobie.

Les francophones, c'est un constat encourageant pour nous, ont une meilleure approche du sujet et sont moins prisonniers de la pensée albophobe qui conditionne l'emploi de différentes formulations. C'est d'ailleurs particulièrement remarquable si on considère le nombre de pages qui sont consacrées au racisme (des Blancs). Ce site est peut-être pour quelque chose dans de tels résultats. Toutefois, avec 35 % de personnes qui, en voulant parler du racisme anti-blanc, contribuent à le propager par l'emploi d'expressions maladroites, un effort de pédagogie est plus que jamais nécessaire et des progrès restent à faire. Il sera interessant, chaque année, de suivre l'évolution sur le Web des proportions d'utilisation de chaque terme.

Les anglophones semblent, eux, dramatiquement prisonniers du piège sémantique albophobe.

Faut-il se désespérer de voir les expressions "racisme inversé", "racisme à rebours" et "racisme à l'envers" occuper tant de place? Oui et Non.

Oui parce que des personnes bien intentionnées contribuent à propager les stéréotypes albophobes.

Non parce que chaque fois qu'une de ces expressions est employée, elle nous rappelle de manière éclatante la nature trés particulière du racisme anti-blanc: c'est paradoxalement le discours anti-raciste qui le propage et lui fournit ses arguments. Expliquer à celui ou à celle qui les utilise pourquoi elles sont erronées est une excellente occasion de lui faire prendre conscience, par un exemple simple sorti de sa propre bouche, de sa plume ou de son clavier, des aspects particuliers de l'albophobie.

Comment lutter contre de telles expressions:

  • En écrivant systématiquement aux quotidiens et hebdomadaires qui les emploient.
  • Sur les forums, en reprenant les personnes qui les emploient et en expliquant pourquoi ces expressions sont érronées.
  • En discutant du sujet sur différents sites Webs ou tout autres médias.
  • En ne les utilisant pas soi-même: si nous voulons sincèrement lutter contre le racisme anti-blanc, il faut d'abord changer la façon dont nous en parlons.

    NB: Cet article ne se veut nullement une condamnation de l'appel lançé par plusieurs intellectuels parisiens pour protester contre le racisme anti-blanc, dans lequel l'expression "ratonnades anti-blancs" est utilisée.

    Des personnes sincères peuvent utiliser des expressions maladroites et c'est pour elles que cet article a été conçu, comme une mise en garde.

    Mon article a été conçu et mis en ligne une première fois le 24 mars 2005. Il se basait sur un article de Marianne publié la semaine dernière. En fait, cela montre parfaitement comment on peut propager des expressions érronées. Le fait que l'expression "ratonnades anti-blancs" soit utilisée dans le texte de l'appel montre bien comment, à cause du titre de Marianne, l'expression erronée s'est répandue de façon dramatique. Une recherche sur Google montre qu'elle n'était pas employées jusqu'à cette semaine...



références

www.google.com
recherches effectuées le 25 Mars 2005
Mots clefs francophones
"racisme"
1 090 000
"antisémitisme"
431 000
"anti-sémitisme"
25 100
"racisme anti-blanc"
1 540
"racisme antiblanc"
409
"racisme à l'envers"
462
"racisme à rebours"
436
"racisme inversé"
204
"albophobie"
16
Mots clefs anglophones
"racism" 6 570 000
"anti-semitism" 1 290 000
"antisemitism" 397 000
"reverse racism" 28 800
"anti-white racism" 802
"antiwhite racism" 164
"albophobia" 10

  • 11 au 17 Aout 2003 - Marianne N° 329 - "le racisme des victimes du racisme"
  • 19 au 25 mars 2005 - Marianne N° 413 - analyse des "articles" bientôt en ligne.
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