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Statistiques: Epidémie de foutaises chez nos journalistes (Looking back on bogus vet-suicide stats)

Smells like BSDes études répétées des quelque 700.000 anciens combattants de la première guerre du Golfe (…) n’ont trouvé aucun taux accru de suicide. De même pour une étude massive de 2004 des anciens combattants du Vietnam (…) - pourtant CBS annonce une augmentation massive parmi les anciens combattants en général. Pour confirmer les nombres de la chaine, il faudrait donc supposer une explosion des suicides parmi les anciens combattants qui n’ont jamais vu le combat. Michael Fumento (New York Post)

“Epidémie de suicides” chez les vétérans américains des guerres d’Afghanistan et d’Irak” …

nous balance, citant une enquête de CBS, le Monde en une avec des chiffres apocalyptiques (”120 morts par semaine, 17 par jour”), puis trois paragraphes plus loin, on apprend que:

“Cette enquête ne porte pas seulement sur les militaires ayant été au combat, en Irak, en Afghanistan, au Vietnam ou durant la deuxième guerre mondiale, mais sur tous les anciens soldats.”

Autrement dit, on nous laisse croire (au moment, comme par hasard, où les forces américaines enregistrent de réels succès en Irak) que de tels chiffres auraient un rapport avec les guerres actuelles d’Afghanistan et d’Irak.

Et on découvre un peu plus loin qu’en fait la prétendue enquête de CBS porte sur TOUS les anciens combattants américains depuis… 1945! Soit la bagatelle de 25 millions d’individus …

Mais juste après on nous donne quand même des chiffres plus significatifs (avec des taux pour 100 000):

“de 18,7 à 20,8 pour 100 000 contre 8,9 pour 100 000 pour la population civile”

Sauf que ces chiffres d’anciens combattants (quelque 25 millions, on l’a déjà dit) mêlent allègrement des individus de groupes qui peuvent varier considérablement selon l’âge (de 90 à 20 ans?).

Donc, on se décide finalement à mentionner un groupe d’âge (20-24 ans) qui semble effectivement plus correspondre aux guerres actuelles d’Afghanistan et d’Irak et des chiffres relatifs pour 100 000 permettant une réelle comparaison avec les taux actuels.

“Le chiffre est encore plus élevé chez les jeunes âgés de 20 à 24 ans, où la proportion atteint 22,9 à 31,9 suicides pour une population de 100 000, soit quatre fois le taux de suicide enregistré chez les non militaires pour cette même tranche d’âge”.

Sauf que là encore, on ne nous dit rien sur d’autres variables que peuvent encore mêler ces chiffres, notamment le sexe qui, on le sait, influence très largement la propension au suicide.

Autrement dit, si on prend les chiffres officiels (CDC ), sur un total de plus de 32 000 suicides annuels (2005), soit 89 par jour ou 11,05 pour 100 000, les hommes sont presque 4 fois plus nombreux que les femmesavec une nette surreprésentation des hommes vieux (plus de 3 fois le taux moyen, soit 37, 4 pour 100 000 pour les plus de 75%). (même si celles-ci font 2 à 3 fois plus de tentatives), représentant ainsi 78, 8% du total

Caractéristiques que l’on risque de retrouver, (sans compter la familiarité et l’accès probablement plus fréquents aux armes à feu) chez des anciens combattants issus de l’ensemble des guerres américaines (ie. depuis 1945), à savoir majoritairement hommes (93% contre 49% dans la population générale) et constitués de trois fois plus d’individus âgés (38,4% pour 12,4%) …

Quant aux suicidés anciens combattants de la tranche 20-24 ans, qui ont effectivement plus de chance d’avoir participé aux guerres actuelles (Afghanistan et Irak) aussi évoqués par l’article, ledit article les compare aux suicidés de la population générale là non plus sans tenir compte du différentiel hommes-femmes, (93%, on l’a vu, contre 49%).

Ni surtout, comme le rappelle très justement Bill Sweetman d’Aviation week, du fait qu’il s’agit de la période où ledit différentiel dans la tendance au suicide est encore plus accentué car le plus grand, à savoir… quelque 6 fois plus pour les hommes! (7 pour wikipedia)

Du moins si, comme le Monde, on ne lit (ni ne mentionne) le 2e article de CBS expliquant leur méthodologie et notamment le fait qu’ils aient redressé leurs données par rapport au sexe et à l’âge.

“Nous avons demandé au directeur intérimaire d’épidémiologie et de biostatistique de l’université de Georgie, Steve Rathbun, de calculer le taux de suicide de 2004 à 2005. Rathbun a ajusté les taux de suicide pour l’âge, le genre et toute erreur potentielle dans la collecte de données brutes faite par les états.”

Reste qu’on ne peut que s’indigner avec le Quotidien de révérence qu’avec de tels taux de suicide (18,7 à 20,8 pour 100 000), les anciens combattants américains depuis 1945 puissent se rapprocher aussi dangereusement de celui de nos propres… civils (19/100 000)!

Extraits:

Chez les anciens combattants américains, les hommes sont 13 fois plus nombreux que les femmes. Etant donné qu’ils sont aussi quatre fois plus nombreux à se suicider dans la population générale, on peut prévoir que le taux de suicides des anciens combattants devrait être proche de celui des hommes en général, soit 17.6/100.000 par an en 2002 - et c’est le cas en effet, si les chiffres bruts de CBS sont corrects (…)

CBS soulève aussi le problème de la marge encore plus grande de l’excès de suicides des jeunes anciens combattants par rapport à la population générale - mais rien d’inattendu là encore puisque c’est dans cette catégorie d’âge que le déséquilibre des taux de suicide en faveur des hommes est le plus grand, presque de 1 à 6.

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Statistiques: Epidémie de foutaises chez nos journalistes (Looking back on bogus divorce stats)

Divorce billboardIt’s hard to be a saint in the city. Bruce Springsteen
Un mariage sur deux se termine par un divorce en région parisienne et un sur trois en France. Le Figaro (30/04/2007)
Dans les grandes agglomérations, un mariage sur deux se termine par un divorce, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le Monde (20.10.07)
Dans notre pays, plus d’un mariage sur trois se termine par un divorce. (…) En 2002, 40.434 mariages furent célébrés et 30.628 divorces furent prononcés. Blogdei (17/08/07)
Si les statistiques ne sont pas toujours précises, il est estimé, en France, qu’un mariage sur trois se termine par un divorce, la proportion tendant à se rapprocher d’un sur deux pour les grandes villes. Wikipedia

Salon du divorce, portails divorce, forfaits divorce “tout compris”, monoparentalité, “homoparentalité” (?), procréation assistée, mères porteuses, familles recomposées, PACS, union libre….

Suite à notre dernier billet sur la toute récente épidémie de foutaises de nos journaux concernant les suicides d’anciens combattants américains …

Retour, avec un vieux fonds de tiroir de 98, sur ces nouvelles formes de relations familiales issues de la désintégration ou de la subversion du mariage qui passent pour le summum de la (post) modernité et dont sont si friands nos journalistes en mal de copie.

Et notamment ces fameux chiffres du divorce qui sont censés les fonder ….

Quelques fausses vérités sur ces sacrés liens du mariage
JC Durbant
Aller simple
Janvier 1998

Le mariage donne de grandes excitations collectives: si l’on supprimait l’oedipe et le mariage, que nous resterait-il à raconter? Roland Barthes (grand intellectuel homosexuel des années 60)

Non, le mariage n’est pas mort

Comme on a pu le vérifier récemment (nov. 97) avec la polémique qui a suivi la proposition par la ministre de la Justice (Elisabeth Guigou) de créer une sorte de divorce devant le maire, le mariage (et le démariage, puisque c’est ce qu’il faut dire à présent) n’en ont pas fini de déchainer les passions.

Un couple sur trois se sépare ? Non, un sur quatre-vingt-dix!

Mais comme on le sait, la passion ne fait pas toujours bon ménage avec la vérité. Ainsi, le titre typique que les médias nous rabâchent ad nauseam depuis une bonne vingtaine d’années(1 couple sur 3 se sépare ! 1 sur 2 à Paris ! – couverture du Point du 13 décembre dernier) est l’exemple-type de l’utilisation non-maitrisée des données brutes des sciences sociales. Mais il est sûr que ce n’est pas avec des manchettes telles que 1 couple sur 90 se sépare ! 1 sur 60 à paris – pourtant beaucoup plus proches de la réalité – que l’on va attirer les foules ou vendre des journaux. Alors, les médias nous mentent-ils ? Non, même pas, l’explication est plus simple ; pris comme ils le sont par la nécessité de faire court et simple (ou par le simple manque de temps), la plupart d’entre eux se contentent de comparer le nombre de tous les divorces qui ont lieu en une année (quel que soit le moment où les couples en question se sont mariés) à celui des nouveaux mariages ayant été célébrés dans la même année. Alors qu’en bonne logique, il faudrait plutôt comparer par exemple les 118 489 divorces de l’année 95 (peut-être 7 500 à paris) non aux mariages de cette même année mais aux quelque 9millions (dans les 450 000 à Paris) qui ont pu se célébrer dans les décennies précédant l’année en question. Plus prudents, les sociologues travaillent à partir de « cohortes », autrement dit de « promotions » de mariés. On verrait alors par exemple que contrairement à ce que l’on arrête pas de répéter, le nombre de divorces est en réalité en baisse, ne serait-ce que par le simple effet de la diminution des mariages amorcée dans les années 70.

On ne se marie pas moins mais plus tard

Une autre manière apparemment plus « scientifique » est de parler en termes de « mariages ou divorces pour mille ». mais ce mode de calcul ne va pas non plus sans problème, y compris pour les sociologues. En effet, il suppose que les caractéristiques de la population en question (âge moyen, rapport mariés-célibataires) ainsi que les modalités des procédures n’ont pas varié entre-temps. Ainsi, il est clair qu’une population plus jeune, c’est-à-dire comprenant une proportion plus grande d’enfants – ce qui était encore le cas au début du siècle pour la plupart des pays industrialisés – aura proportionnellement moins de mariages et donc moins de divorces, d’où un effet de surestimation de la hausse du divorce pour les populations vieillissantes que nos pays connaissent aujourd’hui. De même, la hausse de la nuptialité qu’ont connue les mêmes pays à la fin des années 60 est généralement interprétée une désaffection à l’égard du mariage (ce qu’elle est nul doute aussi) alors qu’elle est peut-être surtout le fait (pour différentes raisons telles que l’allongement des études ou l’essor du travail féminin, voir la plus grande possibilité de relations sexuelles pré-maritales – pourquoi, comme disent nos amis anglo-saxons, acheter la vache si on peut avoir le lait gratuitement ?) d’un simple report de celui-ci – il vaudrait mieux alors parler d’augmentation de l’âge au mariage ; D’où également la difficulté des comparaisons internationales entre populations plus ou moins jeunes, comprenant plus ou moins de célibataires ou offrant une plus ou moins grande lourdeur de procédure aux candidats au divorce (jusqu’à l’interdiction pour des pays comme l’Irlande par exemple).

Les chiffres ne disent pas toute la vérité

Enfin, on oublie souvent que les chiffres en question ne sont que des moyennes statistiques et donc qu’ils peuvent cacher de grandes disparités, voire provoquer des distorsions. Ainsi, les grands consommateurs de mariages et de divorces contribuent d’une manière disproportionnée aux statistiques (sans parler des Eddy Barclay ou autres Johnny Halliday dont les généreuses contributions – dans les deux sens il est vrai – ne peuvent manquer de peser sur les chiffres de petites ou moyennes communes telles que celles de St Tropez ou de Neuilly). En effet, pour prendre un exemple simple, si sur quatre personnes qui se marient au même moment, trois ne divorcent jamais mais une se marie et divorce trois fois, l’ensemble aura produit un total de six mariages et de trois divorces, d’où la conclusion que la moitié des mariages de ce groupe se seront terminés par le divorce ; ce qui est vrai, mais que l’on aurait tout autant pu dire que 75% de ces personnes n’avaient jamais divorcé.

Même les homosexuels en redemandent!

Donc, si l’on ajoute le fait que 80% des divorcés se remarient généralement dans les années qui suivent, on voit bien , contrairement aux visions apocalyptiques – mais si payantes – des médias, le mariage a encore de beaux jours devant lui. Sinon, comment expliquer l’engouement que suscite actuellement le fameux projet de contrat d’union sociale qui étendrait à tout cohabitant (y compris de même sexe) les avantages – pas seulement économiques- de la plus sacrée des unions ?


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Médias: Pendant les grèves, la désinformation continue… (Gréviculture vs. Sarko)

France en panneLes régimes spéciaux, c’est l’apéritif. Le menu principal sera rédigé en février et mars: Le gouvernement, si par malheur il arrivait à battre les cheminots, s’attaquera à tous les salariés de ce pays. Olivier Besancenot
La Grèce et l’Espagne ont un profil assez semblable: la grève est utilisée par les oppositions (communistes, socialistes déçus, ou de droite selon le cas ou la période) afin de protester contre la politique gouvernementale, voire pour la déstabiliser. Il faut aussi situer les conflits du travail en Espagne, en Grèce et en Italie dans un contexte politique global : une société civile et syndicale faible face à une “partitocratie” forte. Maximos Aligisakis
Peut-on rapprocher les statistiques d’un pays dans lequel la majorité des grèves a lieu dans la fonction publique à un autre où les grévistes sont essentiellement des ouvriers de la métallurgie ou du textile ? Est-il pertinent de comparer un pays dans lequel ont lieu de grandes grèves nationales à un autre où les conflits restent localisés à des entreprises de petite taille ? Ian Eschstruth

Beau numéro de désinformation dans le Guardian l’autre jour, de la part de l’ex- correspondante à Londres de plusieurs journaux français “aux mains”, comme elle le dit elle-même, “des amis du président”, Agnès Catherine Poirier.

D’abord, on apprend que le fait que certains des régimes spéciaux actuellement en question en France dateraient de Louis XIV ne peut être qu’une “preuve apparente d’archaïsme relayée par la presse des amis du président”.

Sauf qu’elle oublie de rappeler combien d’années de cotisation peut bien avoir un conducteur de train français qui, ayant commencé par exemple à 25 ans et gagnant 1000 euros de plus par mois que son collègue allemand (soit € 2500) pour 7 h de travail de moins par semaine (soit 36 h) et 17 ans de moins d’annuités pour une retraite indexée sur ses derniers six mois de salaire, part (avant d’aller éventuellement pantoufler à l’étranger comme formateur défiscalisé dans une filiale off shore de la SNCF) à la retraite à 50 ans?

Enfin, on apprend que, 11e loin derrière les Danois ou les Espagnols par exemple (1998-2004), les Français ne font effectivement pas le plus grand nombre de grèves.

Sauf qu’elle oublie de préciser qu’avec quelques grèves dans les secteurs publics et stratégiques des transports (ferroviaires ou maritimes), les petits syndicats français disposent d’une notoirement redoutable capacité pour paralyser un pays entier (3 semaines en novembre 95) et de faire ainsi capoter les moindres tentatives de réaliser les réformes que la plupart des pays occidentaux ont faites depuis longtemps.

Mais bon, s’il fallait commencer à douter de la bonne foi de tous les journalistes qui concluent leurs papiers sur les rodomontades du dernier facteur-de-Neuilly-trotsko de France et tout récent thuriféraire de l’homme de main de Castro


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