ANTI-MILITARISME
Pacifisme révolutionnaire
"La pire des abominations ?"
Isaac de Barbanègre : Un siècle de pacifistes
Le terrorisme d’extrême gauche rejoint les djihadistes ?
Explicitation de la notion
La défense de la paix (à travers la tolérance, le libre-échange, etc.) est une constante de la tradition libérale. Mais cela ne signifie pas que le libéralisme prône une absence de réaction à l'agression. Au contraire, en ce dernier cas, il importe de rétablir la paix par des moyens libéraux:
- Voie du Droit;
- Riposte proportionnée et individualisée;
- Refus de la torture;
- Respect des pays et individus neutres par les belligérants.
La paix défendue par les libéraux n'est donc pas à confondre avec une soumission aveugle à d'éventuelles offensives. Mais le retour à la paix ne peut pas non plus s'opérer de n'importe quelle manière.
Ainsi, pour les libéraux, l'opposition systématique à la guerre par certains pacifistes est critiquable; Dans la préface à l'édition de 1946 de La Trahison des Clercs, Julien Benda prend position contre un pacifisme systématique, qui exclut la guerre dans tous les cas. Parlant des « clercs » qui défendent cette théorie, il écrit :
«Nous estimons que le clerc est parfaitement dans son rôle en admettant l’emploi de la force, voire en l’appelant, dès qu’elle n’agit qu’au service de la justice, à condition qu’il n’oublie pas qu’elle n’est qu’une nécessité temporaire et jamais une valeur en soi. »
Dans ses Reflections on Gandhi, George Orwell (socialisme mais anti-totalitaire) défendait également une position proche en reprochant aux pacifistes d'« éluder les questions gênantes » et d'adopter « la thèse stérile et malhonnête selon laquelle dans chaque guerre les deux camps représentent la même chose, ce pourquoi il est sans importance de savoir qui gagne. » S'adressant à Gandhi, il écrivait également : « Et les Juifs ? Acceptez-vous qu'on les extermine tous ? Et sinon, que proposez-vous pour l'éviter, si vous excluez l'option de la guerre ? »
Enfin, selon l'auteur péruvien Mario Vargas Llosa, le pacifisme intégral revient à laisser le pouvoir aux dictateurs. Il écrit ainsi dans Les Enjeux de la liberté que[1] :
«Le pacifisme semble être un sentiment altruiste, inspiré par une œcuménique abjuration de la violence et le rêve d'un monde de bon sens, où tous les conflits entre les nations se résoudraient autour d'une table de négociations et où les armes auraient disparu. C'est une belle affabulation, mais celui qui croit que la meilleure façon de la rendre réalité consiste à s'opposer à toutes les guerres pareillement œuvre en vérité pour que le monde soit une jungle dominée par des hyènes et des chacals, et où les brebis seraient exterminées »
Citation
- « La prédilection du libéralisme pour la paix n'est pas un sport de bienfaisance qui s'accommode fort bien de toute sorte de convictions. Elle répond à l'ensemble de sa théorie sociale où elle s'insère harmonieusement. (...) Le pacifisme libéral est un produit logique de la philosophie sociale du libéralisme. Lorsqu'il entend protéger la propriété et rejeter la guerre, ce sont là deux expressions d'un même principe. » Ludwig von Mises
Notes et références
- ↑ Mario Vargas Llosa, Les Enjeux de la liberté, Gallimard, 1997, p. 43-48
Voir aussi
La politique étrangère libérale par Ludwig von Mises
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