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par Daniel Pipes
Jerusalem Post, 5 décembre 2007
VO: http://www.danielpipes.org/article/5180
«Loin d’être une source d’anti-américanisme en Turquie, l’AKP constitue un partenaire idéal pour les États-Unis dans la région.» Ce jugement porté sur le Parti de la justice et du développement (AKP) est signée Joshua W. Walker, un ex-chef de pupitre chargé de la Turquie au Département d’État qui étudie actuellement à l’université de Princeton. Dans un texte publié par The Washington Quarterly, Walker soutient sa thèse en relevant le rôle constructif joué par la Turquie en Irak et loue «le soin avec lequel l’AKP a préservé l’alliance (avec les États-Unis) et tenté de coopérer avec l’administration Bush, surtout en comparaison avec l’attitude des autres nations européennes».
Et ce n’est pas tout; il se réjouit de l’affaiblissement de l’establishment laïque, auquel il reproche d’être «parvenu, des décennies durant, à définir la laïcité de manière assez étroite pour sauvegarder les caractéristiques désuètes et répressives de l’État turc».
Cette analyse qui «réexamine l’alliance entre les États-Unis et la Turquie» est un véritable défi lancé aux gens qui, comme moi, apprécient le long effort des dirigeants laïques et soupçonnent l’AKP d’être une organisation islamiste cherchant à imposer la loi islamique (la charia) et peut-être à renverser l’ordre laïque d’Atatürk en vue de créer une république islamique de Turquie.
Face aux nouvelles réalités, il faut procéder à une douloureuse réévaluation de la situation et renoncer aux relations chaleureuses établies au long de 60 ans d’alliance. Des mesures courageuses seront nécessaires pour ramener le pays dans le camp occidental tout en minimisant les dommages qu’une Turquie islamiste peut infliger aux intérêts occidentaux. Même si tous les gouvernements occidentaux partagent actuellement la complaisance et même l’enthousiasme de Walker pour une Turquie en fait de plus en plus hostile, leurs paroles apaisantes et leurs appréciations désinvoltes ne doivent pas nous cacher la dangereuse évolution actuelle.
Walker propose d’ailleurs obligeamment des indications de cette nouvelle situation. Pour commencer, l’anti-américanisme a prospéré avec exubérance pendant les cinq années du règne de l’AKP, au point que les sondages désignent régulièrement les Turcs comme la population du monde la plus hostile à l’Amérique. En 2000, les enquêtes les montraient bien disposés envers les États-Unis à 52% – ce taux est tombé à 9% en 2007. Il est incontestable que le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan et Abdullah Gül a contribué à favoriser ce que Walker appelle un «glissement à long terme vers un anti-américanisme qui ne pourra pas être effacé par l’élection d’un nouveau président des États-Unis en janvier 2009».
L’événement catalyseur et devenu aujourd’hui emblématique de ce changement a été le vote du parlement turc, le 1er mars 2003, pour refuser d’autoriser les forces américaines à organiser l’attaque contre le régime irakien de Saddam Hussein depuis la Turquie. Ce refus a nourri des soupçons mutuels et a écarté Ankara des prises de décision sur l’Irak. Or cette exclusion s’est révélée lourde de conséquences lorsque le gouvernement kurde local prit le pouvoir au nord d’Irak et permit à un groupe terroriste antiturc, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), d’utiliser le territoire irakien pour lancer des attaques contre les intérêts turcs, enflammant ainsi l’opinion publique turque.
En outre, le développement d’une doctrine de politique étrangère largement remaniée, baptisée «Profondeur stratégique» et qui appelle Ankara à mettre l’accent sur les relations avec ses voisins et à réduire sa dépendance de Washington, a également causé des tensions lorsque son principal défenseur, Ahmet Davutoğlu, est devenu le premier conseiller de politique étrangère d’Erdoğan. Walker admet que «ce type de politique n’est pas de bonne augure pour l’alliance historique avec les États-Unis».
Ironie du sort, ces problèmes sont dus en partie à l’administration Bush qui, à la fin de 2002, dans une version précoce de la politique d’encouragement à l’accession au pouvoir d’islamistes légaux, avait aidé Erdoğan à consolider une position légale précaire. Alors, rompant avec ses précédents, le président le rencontra – un simple leader de parti à l’époque, et non un officiel – à la Maison Blanche. De l’avis de Walker, ce geste a émis «un clair signe de soutien de l’administration Bush pour Erdoğan et le gouvernement de l’AKP».
La Turquie, comme le Japon, a montré qu’elle figure parmi les pays les plus influençables. En à peine 15 ans et presque à lui tout seul, Atatürk parvint à faire passer le pays à l’Occident; et il a fallu à peine cinq ans à Erdoğan pour le rediriger vers l’Orient. La transformation récente s’est déroulée si rapidement que la Turquie, en dépit de ses relations formelles avec l’OTAN, ne peut être considérée comme un allié de l’Occident. Elle n’est certes pas un ennemi non plus. Elle s’inscrit plutôt dans un statut intermédiaire de rival – à l’instar de la Russie, de la Chine et de l’Arabie Saoudite. Un jour elle coopère et le lendemain elle rivalise. Elle pourrait fort bien devenir menaçante sous peu.
Les influences extérieures n’auront que peu d’impact sur une Turquie résolue à devenir islamiste, mais les instruments à disposition doivent tout de même être pleinement déployés. Le plus important consiste à empêcher l’adhésion à l’Union européenne d’une Turquie péremptoire sur le plan idéologique.mercredi 6 février 2008, par Annie Lessard, Marc Lebuis
Une pétition en ligne demande aux administrateurs de l’encyclopédie de retirer des images représentant Mahomet sur la version anglaise du site. Ils ont refusé de donner suite à la demande, invoquant leur politique de ne pas pratiquer la censure.
Un article sur Mahomet dans la version anglaise de Wikipédia est devenu l’objet d’une protestation en ligne au cours des dernières semaines en raison de ses représentations de Mahomet, reprises de manuscrits médiévaux.
En plus de nombreux e-mails envoyés à Wikipedia.org, une pétition en ligne cite une interdiction de l’islam sur les représentations de personnes.
La pétition compte plus de 80 000 « signatures », bien que beaucoup de ceux qui les ont soumises à ThePetitionSite.com sont restés anonymes.
« Nous avons remarqué beaucoup de emails au même effet, d’apparence similaire à compter de la mi-janvier », a déclaré Jay Walsh, un porte-parole de la Fondation Wikimedia, à San Francisco, qui administre les différentes encyclopédies en ligne, en plus de 250 langues.
Une page Foire aux questions du site explique la politique polie mais ferme du site refusant de supprimer les images : « Comme Wikipedia est une encyclopédie, et dans le but de représenter tous les sujets d’un point de vue neutre, Wikipedia ne fait pas de censure au profit d’un groupe particulier ».
Les notes laissées sur le site de la pétition viennent de partout dans le monde. « Il est totalement inacceptable de montrer l’image du Prophète », a écrit Saadia Bukhari du Pakistan dans un message. « Cela montre l’insensibilité envers les sentiments musulmans et devrait être retiré immédiatement ».
Le site a envisagé, mais rejeté un compromis qui permettrait aux visiteurs de choisir d’afficher la page sans les images.
Paul M. Cobb, qui enseigne l’histoire islamique à Notre-Dame, a dit que « l’enseignement islamique a toujours découragé les représentations de l’homme, en particulier Mahomet, mais cela ne signifie pas qu’elles soient inexistantes ». Il a ajouté : « Certaines des plus belles images de l’art islamique sont des images manuscrites de Mahomet ».
« L’idée d’imposer une interdiction de toutes les représentations de personnes, en particulier de Mahomet, date du 20ème siècle », a-t-il dit. Avec l’entrée Wikipedia, a-t-il ajouté, « vous n’avez pas affaires à des illustrations médiévales, vous traitez avec des médias modernes et en obtenez une réponse moderne ».
Traduction d’extraits de Muslims Protest Wikipedia Images of Muhammad, Fox News, le 6 février 2008
Les quatre images sur la page anglophone de Wikipedia sont d’assez jolies miniatures persanes et ottomanes du 14ème au 16e siècle. Les deux dernières dépeignent le visage de Mahomet couvert par un voile blanc, mais des paires antérieures montrent son plein visage.
« S’il vous plaît retirez ces photos ou laissez seulement les visages recouverts d’un voile blancs », a écrit un pétitionnaire anonyme de Belgique à plusieurs reprises sur le site de la pétition. « Merci de respecter les croyances des musulmans. Paix et la Lumière ».
Wikipedia possède des entrées sur Mahomet dans plusieurs dizaines de langues. Une rapide enquête a révélé des images du prophète sur les pages en néerlandais, allemand, français, espagnol et russe, mais pas sur les pages en arabe, turc, chinois, albanais, ourdou ou Bahasa Indonesien.
L’édition croate dépeint Mahomet, mais la version écrite dans le dialecte bosniaque presque identique n’en a pas, ce qui reflète l’identité islamique de la Bosnie.
Curieusement, une version dans une langue parlée majoritairement par des musulmans avait plusieurs images de Mahomet, à la fois voilé et dévoilé – l’édition en langue farsi, lisible par ceux qui parlent la langue persane en Iran, en Afghanistan, au Tadjikistan et les diasporas iraniennes et afghanes du monde entier.
vendredi 8 février 2008
L’Archevêque de Cantorbéry était confronté à une demande de démissionner hier soir alors que la controverse autour de la charia s’intensifie.
Des évêques influents ont publiquement contredit les appels du Dr Rowan Williams pour que la loi islamique soit introduite dans le système juridique britannique.
Avec l’Église d’Angleterre plongée dans une crise, de hauts responsables seraient, dit-on, en discussion sur l’avenir de l’archevêque.
On rapporte qu’un membre du « cabinet » de l’église, le Conseil de l’archevêque, aurait dit : « Beaucoup de personnes ont demandé sa démission. Je ne pense pas qu’il va en prendre note mais oui, il devrait démissionner ».
Des officiels à Lambeth Palace ont déclaré à la BBC que le Dr Williams était dans un « état de choc » et « complètement débordé » par l’ampleur de la controverse.
Il a été dit qu’il ne pouvait pas croire la fureur de la réaction. L’attaque la plus dommageable est venue de l’évêque de Rochester originaire du Pakistan, le révérend Michael Nazir-Ali.
Il a déclaré qu’il serait « tout simplement impossible » d’introduire la charia dans le droit britannique « sans affecter fondamentalement son intégrité ».
La charia « serait en tension avec la tradition juridique anglaise sur des questions comme la monogamie, les dispositions en matière de divorce, les droits des femmes, la garde des enfants, les lois en matière de succession et de preuve.
Sans mentionner la relation entre la liberté de croyance et d’expression et les règles sur le blasphème et l’apostasie ».
Le deuxième plus haut dirigeant de l’église, l’Archevêque de York, le Dr John Sentamu, a refusé de discuter de la question. Mais il a dit que la charia « n’arriverait jamais » en Grande-Bretagne.
Les politiciens se sont joints au choeur des condamnations, avec Downing Street disant que le droit britannique devrait être fondé sur les valeurs britanniques. Les leaders Tory et LibDem ont également exprimé de vives critiques.
Même d’éminents musulmans se sont ligués contre le Dr Williams. Shahid Malik, député travailliste de Dewsbury, a déclaré : « Je ne connais pas de clameur ou de désir fervent de la charia dans ce pays ».
« S’il y a des gens qui préfèrent la charia, il y a toujours des pays où ils peuvent aller vivre ».
Khalid Mahmood, député travailliste de Birmingham Bar Perry, a rejeté l’idée que la loi britannique force les musulmans à choisir entre leur religion et leur société.
Il a dit : « Cela va aliéner des gens d’autres communautés, car ils penseront que c’est ce que veulent les musulmans - et ce n’est pas le cas ».
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne s’est toutefois porté au secours du Dr Williams, décrivant comme « réfléchies » ses observations dans une conférence de juristes et lors d’une interview à la BBC.
Mais le savant musulman de Oxford University, Tariq Ramadan, a admis : « Ce genre de déclarations vient alimenter les craintes des concitoyens. Je pense vraiment que nous, en tant que musulmans, devons arriver à quelque chose qui nous permet de respecter le droit commun et, à l’intérieur de ces paramètres, il y a des possibilités pour nous d’être fidèles aux principes de l’islam. »
L’archevêque a de fortes chances de tomber sous des tirs intenses la semaine prochaine à une réunion du Synode général de l’Église.
Des critiques libéraux et féministes ont été horrifiés par l’idée de la charia alors que les opposants évangéliques croient que le Dr Williams n’a pas réussi à défendre le christianisme.
L’archevêque a déjà combattu d’inextricables difficultés au sein de l’Eglise sur les droits des homosexuels, une controverse qui a débuté il y a près de cinq ans et lui a amené des critiques de toutes parts. Plus tard cette année, il doit faire face à une conférence de centaines d’évêques venus du monde entier qui menace d’amener d’autres divisions amères.
Les opposants au Dr Williams parmi l’aile conservatrice évangélique - qui éprouvent du ressentiment face à ses convictions libérales sur des questions comme les droits des homosexuels – suggéraient hier soir que l’archevêque était fini.
Le révérend Paul Dawson du groupe de la Réforme comprenant quelque 500 membres du clergé, a déclaré : « Nous sommes très tristes qu’il ne semble pas être en mesure d’articuler une vision chrétienne de la Grande-Bretagne. Il est vrai de dire qu’il y a beaucoup d’insatisfaction ».
Dr Williams s’est défendu dans une déclaration de Lambeth Palace, disant qu’il a essayé de « clarifier » la question.
L’archevêque a dit que ça pourrait aider à construire une société meilleure et plus solidaire si les musulmans étaient en mesure de choisir de soumettre les différends conjugaux ou les questions financières, par exemple, à un tribunal de la charia. L’adoption de certains éléments de la charia « semble inévitable ».
Mais la déclaration a insisté : « L’archevêque n’a fait aucune proposition concernant la charia, et n’a certainement pas demandé sa mise en place comme une sorte de juridiction parallèle au droit civil ».
Même les collègues évêques, toutefois, pensent que c’est précisément ce que M. Williams a dit.
L’évêque de Southwark, Tom Butler, un libéral dont on se serait normalement attendu qu’il prenne la défense du Dr Williams, a déclaré que l’archevêque était entré dans un champ de mines et a ajouté : « Il faudra beaucoup de réflexion et de travail avant que je pense que c’est une bonne idée ».
Il a été plus brutal dans une circulaire au clergé de son diocèse, disant qu’il avait encore à être convaincu de la faisabilité d’intégrer tout droit religieux non-chrétien dans le système juridique anglais.