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Le maudit barrage de Saddam


par Daniel Pipes
Jerusalm Post, 7 novembre
2007
VO: http://www.danielpipes.org/article/5107

L’effort supplémentaire des troupes américaines à Bagdad porte ses fruits mais des problèmes structurels plus profonds continuent d’affecter la présence américaine en Irak. Le plus grand barrage du pays, à 40 kilomètres au nord-ouest de Mossoul, près de la frontière turque, symbolise cette situation de manière spectaculaire.

Le barrage de Mossoul, appelé autrefois le barrage Saddam (arabe: «Sadd Saddam») risque de s’effondrer.

Juste après le début de l’occupation d’Irak, en avril 2003, un rapport révéla que le barrage de Mossoul «fuyait comme une passoire et semblait prêt à s’effondrer». Un rapport plus récent et encore secret établi par le corps d’ingénieurs de l’armée américaine conclut que «le barrage présente une probabilité annuelle de défaillance inacceptable» et que la probabilité actuelle de défaillance est «exceptionnellement élevée». Un membre d’une organisation humanitaire qualifia le barrage de «bombe à retardement prête à exploser».

Le barrage de Mossoul, appelé autrefois le barrage Saddam (arabe: Sadd Saddam) risque de s’écrouler. En effet, il a été construit sur un socle de gypse instable – des injections constantes de ciment sont nécessaires pour empêcher les fondations de s’éroder et le gigantesque barrage en terre de s’effondrer. Année après année, les ingénieurs ont pompé plus de 50.000 tonnes d’un mélange de bentonite, de ciment, d’eau et d’air dans les fondations de l’ouvrage. Comme l’explique le Washington Post, «vingt-quatre machines bruyantes s’affairent 24 heures sur 24 pour pomper du mortier au plus profond des fondations du barrage. Et des vides se forment régulièrement sous la structure à mesure que le gypse se dissout.»

En dépit de ces efforts, l’état du barrage continue de se détériorer, ce qui fait craindre son effondrement total. Selon Engineering News-Record, si cela se produisait avec un réservoir plein d’eau, «quelque 12,5 milliards de mètres cubes d’eau accumulée derrière le rempart de terre de 3,2 km de longueur dévaleraient la vallée du Tigre vers Mossoul, la deuxième plus grande ville du pays. La vague formé par la crête de 110 mètres de hauteur pourrait prendre deux heures pour atteindre cette cité de 1,7 million d’habitants.» De plus, des quartiers de Bagdad (sept millions d’habitants) se retrouveraient sous cinq mètres d’eau.

Le corps d’ingénieurs estime que l’inondation tuerait immédiatement un demi-million de gens et que les conséquences directes telles que les ruptures de courant et les pénuries ferait encore plus de victimes (l’Irak n’est pas pour rien le site de l’arche de Noé). Ce serait probablement la plus lourde perte en vies humaines provoquée par l’homme.

Hélas, de nombreux officiels irakiens adoptent une attitude désinvolte devant ces risques, ce qui aggrave encore le problème. Ils affirment qu’il est inutile, par exemple, de bâtir un deuxième barrage de secours plus en aval, comme le recommande le corps d’ingénieurs.

Mais si une catastrophe devait se produire, qui serait blâmé pour ce bilan en vie humaines sans précédent? Les Américains, évidemment. Et ce serait compréhensible, car l’administration Bush a pris sur elle de restaurer les infrastructures d’Irak, y compris le barrage de Mossoul. En l’espèce, les contribuables américains ont déjà financé des tentatives de consolidation pour un total de 27 millions de dollars. Mais l’inspecteur spécial général pour la reconstruction de l’Irak a jugé ces efforts mal gérés et inefficaces.

Un nombre massif de victimes irakiennes ne manquerait pas d’inspirer des théories conspirationnistes sur la malveillance américaine, lesquelles alimenteraient une fureur homérique contre le gouvernement américain et créerait un profond sentiment de culpabilité parmi les Américains eux-mêmes. Mais ce blâme et ces remords seraient totalement injustifiés.

Le financement de ce qui s’appelait à l’origine le «Barrage Saddam» a été assuré par des aides saoudiennes et d’autres pays arabes – non par des fonds américains. La construction de cet ouvrage de 1,5 milliard de dollars a été assurée par un consortium italo-allemand mené par Hochtief Aktiengesellschaft entre 1981 et 1984. L’objectif du projet était surtout de nature politique – il s’agissait de soutenir le régime de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak. En d’autres termes, ce barrage n’a rien à voir avec les États-Unis – ni par le financement, ni par la construction, ni par les motivations. Néanmoins, une politique américaine mal conçue en a fait un problème américain.

Le barrage de Mossoul vient allonger la liste d’une myriade de problèmes irakiens moins sérieux qui ont atterri sur les bras des Américains (et, dans une moindre mesure, de leurs partenaires de la coalition) tels que l’approvisionnement en mazout et en électricité, le fonctionnement des écoles et des hôpitaux, un système politique honnête et légal et un cadre de vie protégé du terrorisme.

Depuis avril 2003, je soutiens que cette prise de responsabilité pour la vie intérieure irakienne fait du tort tant aux Américains qu’aux Irakiens. Elle fait peser sur les Américains une charge indésirable et superflue de pertes en vies humaines, d’obligations financières et d’implications politiques. Pour les Irakiens, comme l’indique l’affaire du barrage, elle encourage une attitude irresponsable aux conséquences potentiellement désastreuses.

Un changement de cap est nécessaire, urgemment. L’administration Bush doit se dégager de la responsabilité des malheurs irakiens, y compris et en particulier de celui du barrage de Mossoul. D’une manière plus générale, elle doit abandonner la démarche erronée et mal engagée de «guerre comme travail social» selon laquelle les efforts militaires américains sont jugés essentiellement en fonction des avantages qu’ils procurent à l’ennemi vaincu plutôt qu’aux Américains.


Le silence des musulmans « modérés » par Ayan Hirsi Ali

samedi 8 décembre 2007


Voir en ligne : Islam’s Silent Moderates, par Ayan Hirsi Ali publié dans le New York Times le 7 décembre 2007

Dans une chronique publiée dans le NY Times, Ayaan Hirsi Ali écrit que l’islam modéré sera un vœu pieux tant qu’il n’y aura pas un grand nombre de musulmans prêts à faire passer leur sens de la compassion avant l’obéissance aux prescriptions coraniques brutales et archaïques.

Nous traduisons une chronique signée Ayan Hirsi Ali publiée dans le New York Times du 7 décembre 2007

La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi d’Allah - si vous croyez en Allah et au Jour dernier (Coran 24 :2)

« Au cours des dernières semaines, trois épisodes largement médiatisés nous ont fait voir la justice islamique en action d’une manière qui devrait inciter les musulmans à s’indigner.

Une femme de 20 ans de Qatif en Arabie saoudite a porté plainte après avoir été séquestrée et violée à répétition par 7 hommes. Les juges ont toutefois conclu que la victime elle-même était coupable du crime de « fréquentations illégales ». Au moment de l’agression, elle se trouvait dans une voiture avec un homme n’appartenant pas à sa famille immédiate, ce qui est illégal en Arabie saoudite. Le mois dernier, elle a été condamnée à 6 mois de prison et 200 coups de fouet.

Deux cents coups de fouet suffisent à tuer un homme fort. D’habitude les femmes ne reçoivent pas plus de 30 coups à la fois ce qui signifie que durant sept semaines, la « jeune femme de Qatif », comme on l’appelle souvent dans les media, vivra dans la hantise de subir la justice islamique. Lorsqu’elle sera relâchée, sa vie ne reviendra certainement jamais à la normale. On rapporte que son frère a tenté de la tuer parce que son «  crime » aurait entaché l’honneur de la famille.

On a vu aussi la justice islamique en action au Soudan lorsque l’institutrice britannique de 54 ans Gillian Gibbons a été condamnée à 15 jours de prison avant que le gouvernement ne la gracie cette semaine. Elle aurait pu recevoir 40 coups de fouet. Lorsqu’elle a entrepris un projet de lecture sur les oursons en peluche avec les enfants de sa classe, elle a suggéré aux enfants de lui trouver un nom. Ils ont choisi Mahomet et elle les a laissé faire, ce qui a été considéré comme un blasphème.

Et il y a Taslima Nasrin, l’écrivaine bangladeshi de 45 ans qui a courageusement défendu les droits des femmes dans le monde musulman. Forcée de fuir le Bangladesh, elle vivait en Inde. Mais des groupes islamistes indiens réclament son expulsion et l’un d’eux a offert une récompense de 500 000 roupies pour sa tête. En août, elle a été agressée par des militants islamistes à Hyderabad. Au cours des dernières semaines elle a dû fuir Calcutta et puis le Rajasthan. Son visa expire l’année prochaine et elle craint qu’elle ne sera plus autorisée à vivre en Inde.

On dit souvent que l’islam a été détourné par un petit groupe extrémiste de fondamentalistes radicaux et que la vaste majorité des musulmans sont modérés. Mais où sont les modérés ? Où sont les musulmans qui protestent contre les terribles injustices que révèlent ces incidents ? Combien de musulmans sont prêts à se lever debout et à dire, dans le cas de la jeune femme de Qatif, que cette forme de justice est ép0uvantable, brutale et archaïque et que cela ne devrait plus se faire – peu importe qui a dit que c’était la chose à faire et depuis combien de temps il l’a dit.

Les organismes musulmans comme l’Organisation de la conférence Islamique sont prompts à dénoncer tout ce qui porte atteinte à l’image de l’islam. L’Organisation, qui représente 57 États islamiques, avait envoyé 4 ambassadeurs rencontrer le chef de mon parti politique aux Pays Bas pour lui demander de m’expulser du Parlement après que j’aie accordé une entrevue à un journal en 2003 où j’observais que selon les normes occidentales, certains comportements de Mahomet seraient inconcevables.

Quelques années plus tard, des ambassadeurs musulmans au Danemark ont protesté contre les caricatures de Mahomet et demandé que les auteurs soient poursuivis. Mais alors que les incidents en Arabie saoudite, au Soudan et en Inde ont fait bien plus pour ternir l’image de la justice islamique qu’une douzaine de caricatures de Mahomet, l’Organisation de la conférence islamique - qui s’était mobilisée pour protester contre l’odieuse offense danoise à l’islam - est maintenant muette.

Je souhaiterais qu’il y ait davantage de musulmans modérés. J’apprécierais, par exemple, des indications du fameux théologien musulman modéré Tariq Ramadan. Mais en présence de souffrance réelle et de véritable cruauté au nom de l’islam, nous entendons d’abord un discours de déni de toutes ces organisations qui se disent pourtant tellement préoccupées par l’image de l’islam. Nous entendons que la violence ne fait pas partie du Coran, que l’islam signifie paix, qu’on a affaire à une perversion par des extrémistes et à une campagne de salissage et ainsi de suite. Mais les preuves s’accumulent.

La justice islamique est une institution fière à laquelle souscrivent plus d’un milliard de personnes, du moins en théorie. C’est la loi du pays au cœur du monde islamique. Jetez un coup d’œil au verset cité en exergue. L’exhortation au croyant de ne démontrer aucune pitié est plus impérieuse que celle de flageller les fornicateurs. C’est ce commandement de préférer Allah à sa conscience et à sa compassion qui emprisonne les musulmans dans une mentalité archaïque et extrémiste.

Si les musulmans modérés croient qu’on ne doit pas éprouver de compassion pour la jeune femme de Qadif - alors qu’est-ce qui en fait des modérés ?

Quand son sens de la pitié et sa conscience entrent en conflit avec les prescriptions d’Allah, le musulman « modéré » devrait choisir la compassion. À moins que cela ne se généralise, l’islam modéré restera un vœu pieux. »

Ayaan Hirsi Ali est une ex-député du Parlement hollandais. Elle collabore maintenant au American Enterprise Institute. Elle est l’auteur de « Infidèle ».

Lire aussi : Mon point de vue sur l’islam par Ayan Hirsi Ali

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G
<br /> Politique et ingérence font généralement mauvais ménage !<br />
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