Miguel Garroté
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a publiquement annoncé, il y a peu, le fonctionnement opérationnel, d’un total de 3’000 centrifugeuses, produisant de l’uranium enrichi. Depuis cette annonce alarmante, les USA, craignent, qu’Israël décide de bombarder l’Iran. Trois journalistes du quotidien britannique The Times, Tom Baldwin depuis Washington, James Hider depuis Jérusalem et Francis Elliott depuis Londres, ont enquêté sur le sujet. Leur enquête, est parue, dans The Times, le 8 novembre.
Des sources militaires, à Washington, ont déclaré au Times, que l’existence d’un nombre aussi élevé de centrifugeuses iraniennes, pourrait déclencher, une attaque aérienne israélienne. Des officiels américains de la Défense, avaient déjà déclaré, au Times, avant les récentes déclarations d’Ahmadinejad, qu’Israël ferait quelque chose, quand l’Iran atteindrait le seuil de 3’000 centrifugeuses opérationnelles. E. Inbar, du Begin-Sadat Centre for Strategic Studies, a déclaré au Times, concernant les 3’000 centrifugeuses iraniennes: « Je ne serais pas surpris que nous (ndlr. Israël) fassions quelque chose si la communauté internationale nous laisse seuls. Je pense que nous sommes en train de nous préparer à cela ». L’Iran développe son programme d’enrichissement d’uranium, avec un objectif de 54’000 centrifugeuses, dans son site nucléaire de Natanz, précise encore The Times.
Dans une interview avec Ruthie Blum, du Jerusalem Post, édition du 11 octobre, le stratège Arnon Soffer déclarait, déjà à l’époque : « Etant donné l’évolution de la situation au Moyen Orient, il est fort probable que Bush autorise des attaques ciblées contre les usines d’enrichissement d’uranium ».
Le 7 novembre, l’agence arabe anglophone www.gulfinthemedia.com informait que les armées des pays membres du Gulf Cooperation Council (GCC) sont désormais préparées à la possibilité d’un conflit armé entre les USA et l’Iran. La déclaration a été faite par le Vice-ministre saoudien de la Défense, Abdul Rahman bin Abdul Aziz, à l’issue d’une réunion, à Riyadh (Arabie saoudite), des ministres de la Défense et des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Gulf Cooperation Council (GCC), à savoir le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes Unis.
Dans un éditorial paru le 8 novembre, Jamal Ahmad Khashogji, Rédacteur en Chef du quotidien saoudien libéral Al-Watan, revient sur la récente réunion d’Istanbul (Turquie), à laquelle participaient notamment le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saud Al-Faisal et son homologue iranien, Manouchehr Mottaki. Dans son éditorial, Khashogji révèle une sympathique prise de bec ente les deux ministres susmentionnés. En effet, le Saoudien Faisal reprocha vertement – et avec raison – à l’Iranien Mottaki de prôner d’une part l’unité islamique ; tout en vantant publiquement d’autre part, les fonds iraniens versés exclusivement à des Irakiens de confession chiite, aggravant ainsi les divisions confessionnelles (ndlr. avec les sunnites en Irak en particulier et dans le monde musulman en général).
Le 8 novembre, israelinfos.net informait que le cabinet (ndlr. israélien) de sécurité s’est réuni mercredi (ndlr. 7 novembre) matin à Jérusalem pour envisager les scénarios possibles permettant de bloquer la course nucléaire de Téhéran. Ehud Olmert, Tzipi Livni, Avi Dichter, Elie Yshaï, et Avigdor Lieberman se sont réunis dans le bureau du Premier ministre (ndlr. israélien), suite aux informations fournies la veille par les renseignements militaires israéliens sur l’état d’avancement des iraniens en vue de l’obtention de l’arme atomique. « L’année 2008 sera critique concernant le processus d’équipement de Téhéran. Le train nucléaire iranien roule bien plus vite que celui qui ramasse ceux qui tentent d’arrêter le premier » a déclaré Shaoul Mofaz de Washington, et qui était absent de cette réunion pour tenir des discussions stratégiques avec l’administration américaine.
Sur mediarabe.info, Chawki Freïha, dans un éditorial du 8 novembre, écrit : « La tension régionale culmine et les préparatifs de la guerre ou des guerres, vont bon train. La question n’est plus de savoir si elle aura lieu, mais quand est-ce qu’elle aura lieu ? L’échéance présidentielle libanaise (ndlr. ce mois de novembre) sera-t-elle, à cet égard, le facteur déclencheur ? (…) Toute explosion a nécessairement besoin d’un détonateur, et tout feu a obligatoirement besoin d’une étincelle. Certains vont jusqu’à parier sur une évolution dramatique au Liban à l’occasion de l’élection – ou de la non-élection – présidentielle, qui constituerait le point de départ d’une guerre régionale voulue par tous ».
Martin Birnbaum, sur www.LibertyVox.com, décrivait, le 22 octobre déjà, en quoi les options pacifiques et diplomatiques, ne fonctionnent pas, dans le cas des ayatollahs iraniens : « Pendant presque cinq ans de négociations (après avoir caché pendant 18 ans son programme nucléaire) l’Iran a passé outre 12 ultimatums différents - pour arrêter son programme d'enrichissement d’uranium - et aux résolutions du Conseil de sécurité 1696, 1737 et 1747. L’Iran a également rejeté un paquet très généreux d’incitations offertes par l’Ouest et la Russie, qui entre autres, lui promettaient de l’aide pour développer un programme nucléaire civil, la fourniture d’un réacteur à eau lourde et une assurance multiple pour la fourniture de carburant nucléaire ».
Sur rebelles.info, sur leblogdrzz, sur monde-info, sur d’autres sites et blogues, nous (David Bescond, Guy Millière, bien d’autres encore et moi-même) avons tenté, ces derniers mois, de suivre l’actualité politique, en France, aux USA, au Proche et au Moyen Orient. Nous l’avons tenté en révélant des faits que le 99% des médias francophones ne mentionnent tout simplement pas. En même temps, nous n’avons jamais fait semblant d’être – soi-disant – objectifs. Contrairement aux médias, notamment de langue française, qui se prétendent objectifs, tout en pratiquant le mensonge et la manipulation, au nom de pseudo-valeurs, dont l’histoire, pourtant, a déjà montré, qu’elles sont aussi énormes que destructrices.
Le mythe national-socialiste et le mythe socialo-communiste ont promis le paradis sur le papier et ils ont créé la shoah et le goulag sur le terrain. Les ayatollahs intégristes et génocidaires iraniens tiennent un langage encore plus fanatique et haineux que ne l’ont fait les gauleiters et les commissaires politiques, privés de kamikazes. De surcroît, ces ayatollahs, quant à eux, bien fournis en kamikazes, enrichissent l’uranium et déclarent vouloir rayer Israël de la carte. Lors du dernier défilé militaire iranien, à Téhéran, les trois ennemis étaient représentés par le drapeau américain, l’étoile de David et la croix des chrétiens.
Si Hitler avait annoncé 3'000 centrifugeuses en 1938, peut-être le monde n’aurait-il pas bougé pour autant. Mais dans le cas présent, l’immobilisme aurait des conséquences encore plus graves. « Préparez-vous au vrai holocauste », peut-on lire, aujourd’hui, sur les pancartes arborées par les manifestantes islamiques voilées et les manifestants islamiques barbus. Si ce n’est du nucléaire iranien, qu’il s’agit, sur ces pancartes, s’agit-il, de lance-pierres et de sarbacanes ? Faut-il attendre qu’un peu de produit radioactif soit déversé, par des kamikazes, dans les canalisations de New York, Tel Aviv ou Rome, pour dire, en suite : « On ne pouvait pas savoir » ?
Sommes-nous capables de comprendre, qu’après la shoah de 1939-45, les Juifs d’Israël, se sentent directement menacés, lorsque le Président iranien, d’une part, répète vouloir rayer Israël de la carte ; et d’autre part, annonce 3'000 centrifugeuses enrichissant toutes de l’uranium. Ou sommes-nous encore plus anesthésiés que ne l’étaient les Européens en 1938 ? En 2007, les occidentaux se sentent vaguement concernés. Israël et les Juifs, eux, sont directement impliqués. Sacrée nuance, n’est-il pas ? Terrible remake, aussi.
L’autre soir, sous les étoiles, je me faisais à moi-même, quelques réflexions, sur le fait que la France est absolue. Le lendemain matin, je tombais, providentiellement, sur un texte de Guy Millière. En clair, j’étais extirpé de la vallée de l’ombre.
En effet, le professeur universitaire français de science politique Guy Millière, sur Metula News Agency, le 6 novembre 2007, écrivait notamment (début de citation sous forme d’extraits condensés) : « Certes, le politiquement correct est très largement représenté (ndlr. aux USA), mais, à la différence de ce qui se rencontre à Paris, il n’est pas hégémonique, et celui qui ne pense pas ‘correctement’ n’est pas seul de son espèce et n’a pas un sentiment d’isolement, de dissidence et de déréliction. Certes, dans les librairies, on trouve des livres nauséeux, tels « The Israeli Lobby and U.S. Foreign Policy » (le lobby israélien et la politique étrangère américaine). Mais on trouve aussi, juste à côté, sur le même présentoir, le livre rédigé en réponse, « The Deadliest Lies: The Israel Lobby and the Myth of Jewish Control » (Les plus mortels mensonges : le lobby israélien et le mythe du contrôle juif). Certes, il existe, sur les écrans de télévision américains, des reportages très orientés ; mais, grâce à une simple pression sur sa télécommande, on switche sur Foxnews. En France, on peut recevoir CNN, on peut aussi recevoir Al Jazeera, mais absolument pas Foxnews. La presse américaine inclut, naturellement, son lot de journaux et de magazines de gauche ou très à gauche, New York Times, The Nation, Newsweek. Mais on peut aussi acheter le Washington Times, le Weekly Standard, la National Review ou Commentary. Quiconque vit en France et ne lit que le français se trouve confronté à une forme d’asphyxie de l’intelligence. Quiconque lit l’anglais est contraint à chercher de quoi alimenter ses réflexions, en utilisant cet outil de liberté que les frontières ne peuvent arrêter : Internet. Mais évoluer dans une société où les lecteurs d’une presse vraiment pluraliste se comptent par millions (ndlr. les USA) n’est pas du tout pareil, intellectuellement et au sens des libertés, que se trouver dans un pays (ndlr. la France) où ils se comptent sur les doigts des deux mains. En Europe, on glisse vers l’agonie, mais nul ne semble vouloir en parler. Nul ne semble autorisé à en parler. Cela fait partie des sujets tabous » (fin de citation du professeur Guy Millière sous forme d’extraits condensés).
J’ajoute, quant à moi, pour reprendre ma réflexion de départ : La France est absolue. A cet égard, j’ai expérimenté à Paris – et j’expérimente encore, depuis la Suisse, dans les Alpes, à 1'500 mètres d’altitude, ce qui s’avère tout de même moins asphyxiant – la même réalité que celle décrite par Guy Millière, à savoir : « la France a une pensée hégémonique. Celui qui ne pense pas ‘correctement’ a un sentiment d’isolement et de dissidence. Quiconque vit en France se trouve confronté à une forme d’asphyxie de l’intelligence. En Europe, on glisse vers l’agonie ». Dieu merci, je maîtrise quatre langues. Dieu merci, j’utilise, selon la formule de Guy Millière, « cet outil de liberté que les frontières ne peuvent arrêter : Internet ». Mais si je ne maîtrisais, entre autre, l’anglais, je ne serais pas en mesure, de nourrir mes réflexions, en surfant, par exemple, sur les sites Internet de Commentary, du Washington Times, du Weekly Standard, de l’International Media Review and Analysis, de l’American Enterprise Institute ou de FOXNEWS. Je ne serais pas en mesure de lire la propagande islamiste, diffusée en anglais, par les mollahs de Téhéran, sur Pharsnews et Irnanews. Et je ne serais pas en mesure d’écrire, sur les blogs monde-info, drzz, rebelles.info et consorts, autre chose que des pseudo-analyses, inspirées du (suffisant dans la forme et insuffisant sur le fond) « Monde diplomatique »…
La France, disais-je, est absolue. Elle est absolue car elle décrète absolues et non-négociables des idées inspirées au gouvernement (sous de Gaulle à l’époque de Staline) par des ministres communistes de ce même gouvernement (sous de Gaulle à l’époque de Staline). Cet absolu non-négociable est devenu une forme d’absolutisme ; de monarchisme républicain ; d’Ancien régime version pseudo-laïque ; de crypto communisme syndical ; et de tapis volant (dés)orienté vers l’islam radical.
La droite dite nationale s’est avérée incapable d’affronter cet ensemble de défis. Elle s’en est avérée incapable, parce qu’au lieu de se tourner vers le néoconservatisme et l’anthropologie judéo-chrétienne vécue dans une société libre, elle a préféré refaire l’histoire, avec un stalinisme d’extrême-droite pétri de réflexes post-maurrassiens, anti-américains, anti-anglo-saxons et anti-juifs. Sous le prétexte chauvin de ne pas copier le monde anglo-américain, la France se limite à trois tendances : le centre mou qui engloutit la gauche et la droite ; l’extrême-gauche ultra-divisée ; et l’extrême droite, elle aussi, ultra-divisée. Dans cette France absolue, il n’y a pas, il n’y aura pas avant longtemps, de parti de droite, comme aux USA, en Suisse ou en Israël, par exemple…
Le néoconservatisme, serait devenu, aux yeux des Français, une vertu à vocation universelle, s’il avait été inventé en France. Or, le néoconservatisme, a été inventé, aux USA, par des Américains. Ces Américains néoconservateurs, soit dit en passant, sont de culture et d’origine européenne. Seulement voilà, aux yeux de la France, aux yeux de l’Europe, les Américains sont tous des cow-boys incultes. Par nature, ils ne peuvent donc rien inventer. Et s’ils inventent quelque chose, ce qu’ils inventent ne vaut rien. « En Europe, on glisse vers l’agonie », écrivait Guy Millière, le 6 novembre dernier. « Et néanmoins on se la pète », aurais-je envie d’ajouter, à 1'500 mètres d’altitude. Allez, bon vent !
Miguel Garroté, journaliste
A lire la plupart de mes confrères, la question kurde se limite, essentiellement, aux Kurdes de Turquie et – depuis peu – aux Kurdes du Nord de l’Irak. Or, la réalité – c’est le moins qu’on puisse dire – est infiniment plus complexe. Prenons l’Allemagne. Elle héberge 2,4 millions de Turc dont 600000 sont, en fait, des Kurdes de Turquie. Parmi les Turcs d’Allemagne sévit le mouvement ultranationaliste des loups gris, une nébuleuse à tendance paramilitaire qui rassemble quelques milliers de sympathisants. Parmi les Kurdes turcs d’Allemagne sévit le mouvement kurde armé, communiste et terroriste PKK, qui rassemble environ 10000 membres. En clair, avec les loups gris d’un côté et le PKK de l’autre côté, l’Allemagne pourrait – elle aussi – devenir un nouveau champ de bataille, dans le cadre de la question kurde.
Ajoutons qu’il en va de même – quoi que dans une moindre mesure – pour la France et l’Autriche. Samedi 3 novembre, à Sarcelles, en France, un affrontement violent a eu lieu entre Turcs et Kurdes. Des Kurdes qui défilaient à bord d’une quinzaine de voitures arborant des drapeaux kurdes ont été coincés dans un embouteillage à proximité d’un café turc. Dimanche 4 novembre, cinq personnes ont été blessées lors d’affrontements impliquant entre 70 et 80 personnes, turques et kurdes, à Vienne, en Autriche.
Pour en revenir aux Allemands, il faut savoir qu’en Iran, les séparatistes kurdes armés, bénéficient du soutien de Kurdes d’Allemagne, dans leur lutte armée contre le régime iranien. Etonamment, à l’université de la Bundeswehr (l’armée fédérale allemande), à Munich, on soutient les Kurdes iraniens, en vue de fragiliser l’Iran des mollahs intégristes ; et en vue d’une éventuelle partition du pays. Certains milieux militaires américains, eux non plus, n’excluent pas une éventuelle partition de l’Iran. Et ils ont avancé, depuis un certain temps, sur des projets qui vont dans ce sens. De plus, l’Allemagne entretient également de bonnes relations avec le gouvernement autonome kurde en Irak.
Le président de la Région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, est un promoteur du grand Kurdistan autonome. Il a déjà rencontré la Chancelière allemande Angela Merkel plusieurs fois. Des contacts se poursuivent, aussi, entre Massoud Barzani et le député au Landtag bavarois Siegfried Martsch. A noter que dans trois régions irakiennes riches en pétrole, Kirkouk, Nineveh et Diyala, des référendums pourraient avoir lieu sur leur rattachement à la Région autonome du Kurdistan irakien.
Pour en revenir à l’Iran, pays où, rappelons-le, 49% de la population n’est pas perse, les montagnes de Kandil – une région d’influence du Kurde irakien Massoud Barzani, encore lui – se trouvent au carrefour de l’Irak, de l’Iran et de la Turquie. C’est, aussi, depuis là, que le PKK lance des attaques contre la Turquie. Et dans ces montagnes de Kandil se trouve également la base du PEJAK (Parti pour une Vie Libre au Kurdistan), un mouvement dont les médias ne parlent presque jamais et qui est proche du PKK. Le PEJAK combat dans l’Ouest de l’Iran. Le magazine télévisé Monitor, dans un reportage diffusé 21 juin 2007, a révélé que le chef du PEJAK, Abdul Ahmadi, a son siège à Cologne, en Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne) et qu’il y recrute des insurgés pour la lutte contre l’Iran. De son côté, le Washington Times du 4 août 2007, révèle, dans une enquête, que le PEJAK jouit également de soutiens aux USA.
L’officier américain à la retraite Ralph Peters a publié, dans le Armed Forces Journal, une carte qui dessine, selon des critères ethniques, les frontières du Proche et du Moyen Orient. Le professeur Michael Wolffsohn, de l’université de la Bundeswehr (l’armée fédérale allemande) à Munich, a ébauché, des plans similaires, dans le quotidien allemand Die Welt, édition du 7 mars 2007.
C’est surtout depuis mars 2007, que la reprise des attentats perpétrés par les Kurdes du PKK et du PEJAK agace les régimes islamiques turc et iranien. Et leur donne un prétexte pour entrer dans la cour des grands au Moyen Orient. En effet, en mars dernier, selon le commandant des Gardiens de la Révolution iranienne, le général Yahya Rahim Safavi, 30 rebelles kurdes avaient été tués, au cours d’affrontements entre les Gardiens de la Révolution iranienne et le PEJAK kurde iranien. Le général iranien Yahya Rahim Safavi, déclarait, déjà à l’époque : « Si le gouvernement irakien n’expulse pas les rebelles armés iraniens liés aux étrangers de la zone (frontalière Iraq-Iran), les Gardiens de la Révolution iranienne se réservent le droit de les pourchasser au-delà des frontières » de l’Iran, autrement dit en Irak. Concrètement, les Iraniens et les Turcs, menacent le gouvernement régional du Kurdistan irakien, créé le 7 mai 2006. Pour régler le problème, les USA préféreraient, tout au moins à ce stade et au plan diplomatique, une meilleure coopération entre la Turquie, le gouvernement irakien et les Kurdes irakiens, mais sans l’Iran nucléarisé. (lire http://hebdo.ahram.org.eg/Arab/Ahram/2007/3/7/bref2.htm ).
Dans ce cadre, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a annoncé, vendredi 2 novembre 2007, que les USA, la Turquie et l’Irak vont coopérer pour empêcher d’agir les séparatistes kurdes du PKK depuis leurs bases dans le Nord de l’Irak. Le lendemain, samedi 3 novembre, les Kurdes du PKK étaient au centre de la conférence des pays voisins de l’Irak, réunis à Istanbul. « Le rétablissement de la sécurité intérieure et de la stabilité de l’Irak est d’une importance vitale pour l’Irak et ses voisins », a déclaré le Premier ministre islamiste turc Recep Erdogan à cette occasion. Les options militaires « restent sur la table pour la Turquie », a affirmé de son côté le chef de la diplomatie turque. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a quant à lui déclaré : « Nous avons pris une décision définitive de fermer les bureaux du PKK en Irak. Nous prenons des mesures fortes (...) Nous allons surveiller les membres (du PKK) dans les régions où ils sont basés ». Mais l’événement clé a lieu aujourd’hui, lundi 5 novembre : le Premier ministre islamiste turc Recep Erdogan Recep Erdogan rencontre le président américain George W. Bush à Washington. (lire dépêches des 2 et 3 novembre 2007 sur http://www.esisc.org/ ).
Rompant avec les silences complices et les mensonges débiles, entretenus, par les médias politiquement corrects et moralement abjects, David Bescond, sur http://rebelles.info , écrivait, le 29 octobre 2007 : « Il faut être bien naïf pour croire que les attaques du PKK contre les militaires turcs sont à l’origine des tensions qui secouent le Kurdistan. C’est oublier que le sud-est de la Turquie abrite également 2000 rebelles kurdes du PKK. Rebelles que l’armée turque n’a toujours pas réussi à vaincre. Autrement dit, avant de s’en prendre aux 3500 insurgés du PKK réfugiés dans le Nord de l’Irak, Ankara ferait bien d’assurer la sécurité sur son propre territoire. Mais en vérité, les 3500 soldats du PKK présents en Irak ne sont qu’un prétexte. Ce qui gêne la Turquie, c’est la réussite, tant au niveau économique que sécuritaire, de la région autonome kurde en Irak. C’est la peur de voir cette région s’établir en Etat indépendant kurde et donner des idées sécessionnistes à l’ensemble de la diaspora kurde répartie sur quatre états (Syrie, Turquie, Irak et Iran). Cela explique le soutien appuyé de Damas envers Ankara pour une intervention militaire dans le Nord de l’Irak dans l’espoir de voir l’expérience autonome kurde irrémédiablement brisée. Quant à l’Iran, s’il exprime les mêmes craintes d’une contagion indépendantiste à partir du Nord irakien, il voit d’abord dans une intervention militaire turque un excellent moyen de compliquer les plans américains d’une intervention contre ses installations nucléaires. Téhéran fera tout pour favoriser l’exacerbation des tensions dans la région ».
Aujourd’hui lundi 5 novembre, David Bescond, toujours sur http://rebelles.info , ajoute : « …Le vice-Premier ministre islamiste turc, Cemil Cicek, a annoncé que le gouvernement voulait adopter des sanctions militaires politiques, diplomatiques et économiques contre les "associés" des séparatistes du PKK. Autrement dit contre l’administration kurde irakienne accusée par la Turquie de les soutenir (…) pendant qu’Ankara menace, le marchandage avec les Etats-Unis et Israël se poursuit. Consciente que sa menace d’intervenir militairement dans la région gêne les Occidentaux dans leurs préparatifs pour empêcher Téhéran de posséder l’arme atomique, la Turquie est bien décidée à se servir de la situation pour faire monter les enchères ».
Or donc, aujourd’hui 5 novembre, à Washington, le Premier ministre islamiste turc Recep Erdogan rencontre le président américain George W. Bush. Espérons qu’au-delà des gesticulations diplomatiques de Condoleezza Rice, elle qui kérosène de liane en liane depuis des mois à travers le Moyen Orient ; espérons qu’au-delà de cette ridicule savane, Bush saura s’entourer, de conseillers (ères), un peu moins obnubilés (ées) par leur carrière personnelle de futur expert (e) en relations théoriques internationales auprès de la ploutocratie médiatique.
Le soudain prétexte du Kurdistan fera peut-être basculer le Proche et le Moyen Orient. L’Amérique et le monde ont donc besoin de personnes de la trempe de Ronald Reagan, Richard Perle et John Bolton. Oui, je sais, ce sont des néoconservateurs…