Milliere Guy - mercredi 09 janvier 2008
europeLe despotisme éclairé a été une doctrine politique très en vogue au XVIIIe siècle, celui des Lumières. Il s’agissait de combiner l’absolutisme à la française et l’esprit de la Raison.
Parmi ses adeptes, Voltaire et Diderot. Des monarques comme Frédéric de Prusse et Catherine de Russie, l’on incarné. On pourrait croire à tord qu’il s’agit là d’un passé révolu. La construction européenne telle qu’elle s’opère depuis une soixantaine d’années a de nombreux liens de parenté avec le despotisme éclairé.
La démocratie n’y a jamais été la préoccupation majeure dès lors qu’elle a, sur le continent européen, pris souvent le visage de la démocratie absolue qui, faute de reconnaître la souveraineté du Droit, peut aisément, selon l’expression d’Edmund Burke, se changer en « tyrannie multipliée ». Le respect humble du Droit tel qu’il s’est défini chez John Locke n’y a pas été la préoccupation majeure non plus. L’idée que quelques esprits d’élite guidés par des principes sublimes pouvaient constituer une société rationnelle a, elle, été présente dès l’origine.
Il a été dit que l’Europe s’est bâtie sur des fondements économiques : c’est inexact. L’Europe s’est bâtie sur la volonté de quelques politiciens et technocrates d’éviter que se reproduisent les errements qui avaient par deux fois au vingtième siècle conduit les Européens au pire et au bord de l’autodestruction. Elle s’est bâtie selon les logiques de la « politique industrielle » et du pouvoir suprême de « ceux qui savent » et décident parce qu’ils sont censés savoir.
L’ère était aux trusts et à la planification indicatrice, et ces références ont été bien plus importantes que toute référence au libre marché. Le projet de traité proposé en 2005 avait pour objectif de parachever l’édifice. Bien qu’il ait été rejeté par les Français et les Néerlandais, et quand bien même il serait aujourd’hui encore rejeté par de nombreux peuples européens s’il était soumis à leurs votes, il fait son retour. Et conformément à la logique du despotisme éclairé, il est prévu que les peuples ne soient pas consultés.
Les Français sont ignorants ou désinformés en matière économique et ils ne comprennent rien à la mondialisation et à l’ère post-industrielle dans laquelle nous entrons. Mais on ne remédiera pas à cet état de fait en laissant régner l’ignorance et la désinformation et en prenant des décisions sans informer les gens. Une économie dynamique implique des choix faits en connaissance de cause par un maximum des acteurs concernés. On pourra me dire que pour « peser » économiquement et géopolitiquement, l’Europe a besoin d’être unie.
Je répondrai que ce qui compte économiquement est le dynamisme, que celui-ci se dessine à l’échelle planétaire et que, pour se dessiner, celui-ci a besoin de liberté, pas de technostructures. Quant à la géopolitique : une zone en déclin militaire, démographique et financier ne peut qu’être une zone de faiblesse et ne pourrait en sortir qu’en remédiant à ce déclin, ce qui passe par la liberté et l’esprit de responsabilité, pas par des réunions confinées de monarques plus ou moins relookés.
La prétention est de concurrencer les États-Unis : Vladimir Boukovski, dans son livre « L’Union européenne : une nouvelle URSS ? » paru voici quelques années, procédait à une comparaison plus appropriée. Les dirigeants européens se sont réunis en fin d’année 2007. Ils ont signé un texte illisible. Ils ont parlé d’« avancée », et convenu qu’il ne fallait pas demander leur avis aux simples mortels. Plus de 70 % des règles et lois qui prévalent des pays d’Europe viennent de Bruxelles. Le Parlement européen n’a aucun pouvoir. Le Conseil décide sans la moindre transparence et sans rendre de comptes à qui que ce soit.
La Commission exécute et rajoute des décisions et n’a de comptes à rendre qu’au Conseil. Il sera bientôt inutile de voter : les parlements nationaux ont, d’ores et déjà, moins de pouvoir que ceux de l’un des cinquante États des États-Unis par rapport au gouvernement fédéral américain qui, lui, a des comptes à rendre devant les électeurs.
Aucune des entreprises majeures de la nouvelle économie n’est née en Europe, mais qu’importe aux despotes. Partout ailleurs, on pense que l’Europe va devenir vieille, moins développée, islamisée ; mais qu’importe aux despotes. Oui, ils sont « éclairés » et ont des projets « grandioses ».
Milliere Guy - mercredi 02 janvier 2008
ecologie, rechauffement-climatiqueEn une ère où le néo-communisme vert ne cesse de faire des progrès et de disséminer sa propagande insidieuse dans les médias, il est utile de voir qu’il existe des antidotes.
J’ai déjà parlé ici du livre de Claude Allègre, « Ma vérité sur la planète » (Plon/Fayard), ou de l’ouvrage de Bjorn Lomborg, « L’écologiste sceptique ». Il est possible d’y rajouter l’excellent livre de Cécile Philippe, « C’est trop tard pour la terre » (J.-C. Lattès), ou encore : « Écologie la grande arnaque » (Albin Michel) de Christian Gérondeau, qui pose de bonnes questions telles : « Pourquoi dépenser chaque année des dizaines de milliards d’euros pour tenter de réduire nos émissions puisque celles-ci ne représentent guère plus de 1 % des émissions de la planète, tandis que la Chine met en service chaque semaine une centrale à charbon de grande puissance ? ». Ou encore : « Pourquoi couvrir notre pays d’éoliennes qui produisent du courant dont nous n’avons pas besoin ? ». La liste ne serait pas complète sans l’ouvrage de Jean de Kervasdoué, « Les prêcheurs d’apocalypse » (Plon), et les ouvrages parus en langue anglaise.
Et il est tout à fait intéressant (mais aussi consternant) de constater que si les scientifiques qu’indigne et que révolte l’asservissement d’éléments prélevés sur des discours vérifiables à des lubies grotesques, ce sont les lubies qui tiennent toujours le haut du pavé. Il est intéressant aussi de constater que, comme le communisme, le néo-communisme vert est radicalement antihumaniste, repose sur une multitude de coercitions destinées à tuer la liberté, mais recourt aussi à la falsification des faits, aux thèses catastrophistes, à la prolifération bureaucratique et, pour finir, à l’anathème et à la censure.
J’ai dit quelques mots concernant l’inepte « Grenelle de l’environnement » qui a permis à Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo de s’afficher au côté d’Al Gore, le nouveau prophète de la jet-set bien pensante.
Je me suis abstenu d’évoquer la grande réunion style Club-Med qui s’est tenue à Bali, et qui a permis à tout ce beau monde d’aller passer quelques jours d’hiver dans un paradis tropical aux frais des contribuables, et en invoquant l’excuse qu’ils ont fait cela « pour sauver la planète ».
J’ai constaté que les scientifiques scrupuleux qui ont voulu se rendre à cette réunion en à leurs frais ont été exclus et se sont vu interdire de parler. J’ai même constaté que certains d’entre eux avaient fait l’objet de menaces, comme s’il devenait criminel de ne pas être « Al Gorique ».
J’ai constaté que dans de nombreux pays, dont la France, la lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations Unies par ces scientifiques n’avait pas été publiée par la presse (j’ai mis le texte sur le site de l’Institut Turgot). Je m’attends à ce que cela empire.
Voici une trentaine d’années, le communisme rouge tuait des humains par centaines de milliers, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des adeptes inconditionnels dans le monde développé. De nos jours, le néo-communisme vert a des adeptes dans le monde développé qui sont souvent des défroqués du communisme rouge. Comme lui, il tue chez les pauvres, et ses victimes sont déjà nombreuses : morts de malaria assassinés par ceux qui ont fait interdire le DDT, morts d’intoxications alimentaires ou de malnutrition là où les moyens modernes de conservation des aliments n’ont pas pénétré et risquent de ne jamais pénétrer, morts de maladies pulmonaires là où on se chauffe en brûlant n’importe quoi.
On redécouvrira un jour que l’innovation technologique sauve des vies et que les dogmes obscurantistes sont criminels. Combien de temps, et de destructions faudra-t-il encore ?
Si je n’étais pessimiste, je verrais une lueur d’espoir dans le fait que les données climatiques actuelles indiquent plutôt une tendance au refroidissement. Mais je ne doute pas qu’il se trouvera quelques abrutis sans scrupules et bien rémunérés pour dire que s’il fait globalement plus froid, c’est un signe supplémentaire du réchauffement global.
Pour ces gens, tout s’explique par le réchauffement global : tout et le contraire de tout, bien sûr.