Le dessinateur a refusé de s'excuser face aux pressions musulmanes.
Il s'agit donc du troisième dessinateur qui subit les foudres de la religion de paix. Depuis cet été, un dessinateur suédois vit caché pour avoir parodié l'image du prophète Mahomet, une année après l'affaire des caricatures danoises ayant entraîné plusieurs dessinateurs dans la clandestinité.
November 4, 2007
Où le nombre de victimes de mort violente et le nombre de soldats américains tués sont en chute libre:
Où les Irakiens retournent à Bagdad par milliers. Bagdad, où on replante des fleurs et où les petits commerces sont à nouveau ouverts toute la journée:
L’amélioration est bien sensible également au sein des troupes américaines, comme en témoigne par exemple cet échange avec Michael Yon, un journaliste authentiquement indépendant (c’est-à-dire payé uniquement par vos dons) qui vit avec les soldats américains en Irak depuis des mois:
Même un ou deux médias francophones en parlent. C’est tout dire.
UPDATE: Les reportages de Michael Yon sont adaptés en allemand, pour commencer.
UPDATE: La guerre d’Irak n’influence plus les élections américaines
UPDATE: Les tirs de roquettes et de mortiers à leur plus bas niveau depuis près de deux ans.
November 3, 2007
Le 30 octobre dernier, Ahmadinejad prononçait un discours devant le Basidj, une milice religieuse au sein de laquelle la rumeur voudrait qu’il ait été instructeur. Pendant ce discours, il a eu cette petite phrase (je traduis):
(…) vous mourrez de colère si vous tenez à rester en colère contre nos jeunes (scientifiques qui travaillent au projet de développement nucléaire). Ce sont les premiers pas de notre progression dans le domaine nucléaire. J’ai la certitude que ces jeunes gens vont nous mener aux plus hauts niveaux de développement.
Il ne reste plus qu’à bien expliquer ce que c’est que le Basidj. Le mieux est cette traduction d’un texte de Matthias Küntzel (références dans le pdf):
En réfléchissant au comportement de Mahmoud Ahmadinejad, je ne peux m’empêcher de penser aux 500.000 clefs en plastique que l’Iran a importé de Taiwan pendant la guerre Iran – Irak de 1980 – 88. A l’époque, une loi iranienne imposa que des enfants à peine âgés de 12 ans pouvaient être utilisés pour nettoyer les champs de mines, même contre les objections de leurs parents. Avant chaque mission, une petite clef de plastique était accrochée autour du cou de chaque enfant. Elle était supposée leur ouvrir les portes du paradis.
«Par le passé», écrivait le quotidien iranien semi-officiel Ettela’at, «nous avions des enfants volontaires: de 14, 15 à 18 ans. Ils allaient dans les champs de mines. Leurs yeux ne voyaient rien, leurs oreilles n’entendaient rien. Et puis, quelques instants plus tard, on voyait des nuages de poussière. Quand la poussière se redéposait, il n’y avait plus rien à voir d’eux. Quelque part, largement dispersés dans le paysage, reposaient des petits morceaux de chair brûlée et des fragments d’os.»
De telles scènes devaient dorénavant être évitées, assurait Ettela’at à ses lecteurs. «Avant d’entrer dans les champs de mines, les enfants s’enroulaient désormais dans des couvertures, et ils roulaient sur le sol, de sorte que les parties de leur corps restent ensemble après l’explosion des mines, et que l’on puisse les porter dans les tombes.»
C’était bien sûr une idée du grand imam Khomeiny:
Les enfants qui roulaient ainsi vers leur mort formaient une partie du mouvement de masse des «Basiji» qui a été appelé à naître par l’ayatollah Khomeiny en 1979. Les Basiji Mostazafan – la «mobilisation des opprimés» – était faite de milices volontaires à court terme. La plupart des membres des Basiji n’avait pas encore 18 ans. Ils partaient dans l’enthousiasme et par milliers vers leur propre destruction. «Les jeunes hommes nettoyaient les mines avec leurs propres corps», rappelait un vétéran de la guerre Iran–Irak, «c’était parfois comme une course. Même sans les ordres du commandant, chacun voulait être le premier.» (…)
Et Ahmadinejad comprend fort bien ce sentiment:
Loin d’être sujet à la critique, le sacrifice des Basiji fait pendant la guerre contre l’Irak est célébré de nos jours plus que jamais auparavant. Déjà, dans un de ses premiers entretiens télévisés, le nouveau président s’enflamma: «Y a-t-il un art qui soit plus beau, plus divin, plus éternel que l’art de la mort en martyr?»
À en croire les paroles du prophète de l’Islam, non.
Sur le champ de bataille, les Basiji représentaient 30% des forces armées comme telles, constituant la plus grande partie de l’infanterie. Les Pasdarans représentaient quelques 40% des forces armées et l’armée régulière les 30% restant. Les membres des Pasdarans avaient généralement un niveau d’éducation plus élevé que les Basiji, qui pour la plupart venaient de la campagne, et étaient souvent illettrés. Quand les Basiji furent envoyés sur le front, les Pasdarans se tenaient à l’arrière… en règle, les Pasdarans étaient envoyés à la bataille après que des vagues successives de Basiji avaient déjà été tuées.
On estime leur nombre à près d’un demi-million en trois ans:
La tactique de la vague humaine était exécutée comme suit: les enfants et les adolescents à peine armés devaient avancer de façon continue en rangs parfaitement rectilignes. Il n’importait pas qu’ils tombent comme de la chair à canon au feu ennemi, ou fassent exploser les mines avec leurs corps: la chose importante était que les Basiji continuent d’avancer par-dessus les restes déchiquetés et mutilés de leurs camarades tombés, allant vers leur mort vague après vague.
La tactique produisait quelques succès initiaux indéniables du côté iranien. «Ils viennent vers nos positions en hordes immenses en brandissant leurs poings», se plaignait un officier irakien à l’été 1982. «Vous pouvez tirer sur la première vague, et puis la seconde. Mais à un moment donné, les cadavres s’empilent devant vous, et tout ce que vous voulez faire, c’est de hurler et de jeter votre arme. Ce sont des êtres humains, après tout.» Au printemps 1983, les Pasdarans avaient envoyé quelque 450.000 Basiji par périodes vers le front. Après trois mois, celui qui survivait à son déploiement était renvoyé à l’arrière à son école ou à son travail.
Comme aujourd’hui, les écoles servaient de bases de recrutement:
Comment étaient recrutés les Basiji? Principalement dans les écoles: les Pasdarans envoyaient des éducateurs «spéciaux» qui désignaient à la main leurs martyrs pour les exercices paramilitaires obligatoires. Des films de propagande – comme le film de télévision en 1986 «une contribution à la guerre» – faisaient l’éloge de l’alliance entre les étudiants et le régime contre ces parents qui essayaient de sauver la vie de leurs enfants.
Au début, les mollahs avaient fait des tests avec des animaux:
Au tout début, les Mollahs n’envoyaient pas des êtres humains sur les champs de mines, mais plutôt des animaux: des ânes, des chevaux, et par-dessus tout, des chiens. Mais la tactique se montra inutile: «Après que quelques ânes aient explosé, les autres s’enfuyait de terreur», rapporte Mostafa Arki dan son livre Acht Jahre Krieg im Nahen Osten [Huit ans de guerre au Moyen-Orient].
Les ânes réagissaient normalement. La peur de la mort est naturelle. Les Basiji, d’un autre côté, marchaient sans peur et sans se plaindre – comme guidés par une main invisible – vers leur mort. Les curieux slogans qu’ils entonnaient en entrant sur les champs de bataille sont importants à noter: «Contre le Yazid de notre temps», «La Caravane de Hussein va en avant!», «Un nouveau Kerbala Nous Attend».
Tout cela nécessite des références culturelles profondes:
Yazid, Hussein, et Kerbala: trois références essentielles de la religion shiite. Le mythe primordial de la Shia concerne la bataille de Kerbala en 680 qui opposa les fondateurs de l’Islam sunnite et shiite. La figure clé dans la doctrine shiite est l’imam Hussein, le petit-fils du prophète Mohammed. Hussein conduisit une révolte contre le calife «illégitime» Yazid. Mais la révolte de Hussein fut trahie par les personnes mêmes qui avaient juré de le servir fidèlement. La honte de ce «pêché originel» de la Shia engendre une loyauté inconditionnelle à la direction religieuse jusqu’à nos jours.
Dans la plaine de Kerbala, le dixième jour du mois de Muharram, Hussein et son entourage ont été attaqués et vaincus par une force numériquement supérieure sous la conduite de Yazid. Le cadavre de Hussein portait les marques de 33 trous de lance et de 34 coups d’épée. Sa tête fut coupée, et le tronc restant de son cadavre fut piétiné par des chevaux. Depuis lors, le martyr de Hussein porte le coeur de la théologie shiite et la fête de l’Ashura qui le commémore est le jour le plus saint de la Shia. Des hommes se battent eux-mêmes avec leurs poings, ou se flagellent avec des chaînes d’acier, de façon à approcher les souffrances de Hussein.
Mais il ne faut pas mettre toute la faute sur l’Islam:
Ces rituels sont de nature préislamique: la Shia les a adaptés de traditions zoroastriennes et païennes.
Et il faut lire le tout.
November 2, 2007
Le prince Saoud (ci-dessus), ministre saoudien des affaires étrangères, annonçait hier à Londres que son gouvernement allait s’efforcer de trouver une solution à la crise nucléaire iranienne en proposant l’édification d’une installation d’enrichissement située dans un pays tiers neutre, «tel que la Suisse». Des diplomates américains, britanniques, chinois, français, allemands et russes de haut rang se rencontrent à Londres aujourd’hui même pour parler du dossier iranien – ils évoqueront sans doute cette proposition bizarre.
Et hier, ce ne peut guère être un hasard, le roi Abdallah (ci-dessus, photo de juin dernier) se posait à Genève avec une suite de plusieurs centaines de personnes pour une «visite privée». Ni son hôtel (le Président Wilson) ni la police, qui a déployé un important dispositif de sécurité, ne souhaite donner de détail. À suivre.
«Cette proposition montre le désarroi dans lequel se trouvent les pays du Golfe. En cas de guerre entre les Etats-Unis et l’Iran, ils seraient en première ligne. Et apparemment, ils viennent de le réaliser. On assiste donc à une véritable course contre la montre pour proposer des alternatives», explique Hasni Abidi, politologue et spécialiste du Monde arabe à Genève. «Cette offre restera virtuelle. Ce qu’ils cherchent avant tout, c’est à gagner du temps», conclut-il.
La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a rencontré samedi le roi Abdallah d’Arabie saoudite dans un palace genevois. Les deux responsables se sont entretenus en fin de journée pendant près d’une heure (…). “Ils ont évoqué le fonctionnement de la Suisse et de ses institutions, ainsi que la Genève internationale (…). L’initiative sur l’interdiction des minarets n’a en revanche pas été abordée.
La tournée européenne du Roi d’Arabie saoudite, Abdallah II, sera marquée mardi prochain 6 novembre, par un rendez-vous sans précédent. Le pape Benoît XVI recevra le souverain en audience au Vatican. C’est la première fois que le plus grand dirigeant d’Arabie saoudite met un pied au-delà du Tibre. (…) rappelons qu’il y a seulement deux mois, le 6 septembre, à Castel Gandolfo, le Saint Père avait reçu le ministre des Affaires Étrangères saoudien, le prince Saoud al-Fayçal.
D’une manière générale, dans l’Islam, il est admis que le Musulman peut battre sa femme lorsque son comportement ne lui donne pas satisfaction. Voici un exemple (ci-contre) de dissertation télévisée typique.
Mais certains veulent prétendre le contraire, comme Madame Blair et d’autres personnes. Qu’en est-il?
La base coranique du droit des Musulmans de battre leur femme est le verset 4:34, lequel contient deux volets. le premier explique que les femmes doivent être protégées et soutenues par les hommes envers lesquels elles doivent donc se montrer dévouées. Le deuxième volet règle l’attitude de l’homme confronté à une femme déloyale. Dans ce dernier cadre, le texte recommande une succession d’attitudes: parler à la femme, ne plus coucher avec elle et … iDRiBuhunne [transcription anglo-saxonne du mot arabe] la femme en question.
Ce terme, comme de nombreux autres, peut revêtir plusieurs sens selon le contexte. Il est utilisé à divers endroits (en différentes déclinaisons) dans le Coran, où il revêt des significations variées (je reprends la démonstration des réformistes): partir, sortir, attaquer (raid), frapper, préparer, expliquer, emporter, ignorer (activement), condamner, sceller, couvrir. Je laisse de côté les applications modernes, sans pertinence ici.
Dans l’ensemble, il y a une notion assez claire de geste définitif et une certaine véhémence, ce qui parle en faveur de l’interprétation classique (battre la femme). Mais il n’est pas impossible de considérer que Dieu (l’auteur présumé du texte en question) voulait exprimer seulement la notion de départ, de quitter la femme. Et les apologistes de clamer que bien sûr, Dieu ne pouvait pas avoir d’autres intentions et que les exégètes et juristes musulmans classiques sont tous d’horribles machistes, ce sur quoi il est certes aisé de réunir un solide consensus (hors d’Islam).
Mais ni ce verset ni aucun autre ne donne à la femme des recommandations comparables pour le cas où son mari manquerait à ses devoirs, ce qui indique bien une attitude machiste, sans guère de ressemblance avec le profil doux que les apologistes veulent donner ici au Dieu du Coran. En outre, le Coran prévoit d’autres châtiments corporels cruels (les houdouds, commentés ici dans les hadiths), notamment pour les femmes.
De plus, les hadiths confirment plutôt la rectitude islamique d’une attitude très sévère du Musulman croyant envers les femmes (désobéissantes). Certes, les apologistes contestent l’authenticité des hadiths, mais ils s’en servent aussi, forcément, pour meubler l’histoire squelettique laissée par le Coran et n’ont que leur propre interprétation, très moderne, pour fonder leur choix. À ce niveau, c’est leur parole contre celle d’innombrables lettrés. Et rien, sinon de bonnes intentions, ne dit que leur interprétation soit seulement viable.
Ainsi, le résultat de tels efforts de «réforme» ne saurait être que de nouveaux affrontements d’«experts», de nouvelles discussions interminables, très probablement stériles et qui ne décourageront assûrement pas les partisans d’une lecture au premier degré (voir ci-contre).
C’est au mieux de l’énergie perdue et au pire une manière de donner une certaine respectabilité à des bases soi-disant religieuses qui ne le méritent peut-être pas.
On peut même s’interroger sur les intentions réelles de ces experts, donc de gens qui connaissent bien ces écritures et qui émettent des interprétations apologiques en Occident sans pouvoir ignorer la portée réelle très limitée et les conséquences publicitaires concrètes de leurs efforts.
Et surtout, surtout, cela fait oublier l’essentiel: ces vieux textes n’ont de valeur que s’ils sont réellement divins (comme l’affirme le Musulman croyant), ou au moins inspirés (comme aime le croire l’homme moderne respectueux des religions). Or quelle inspiration trouve-t-on dans un texte qui utilise, comme ici, au lieu d’une désignation parfaitement claire, un mot passe-partout pour désigner ce qui peut le plus aisément du monde passer pour un ordre de frapper sa femme?
De fait, à cause de cette injonction ou – pour accorder un minimum de crédit aux réformistes – du choix fort peu judicieux de son expression, des millions et des millions d’hommes ont frappé et frappent encore leurs femmes avec la certitude de plaire à Dieu.
De fait, la simple existence du Coran a clairement compromis, des siècles durant, auprès de centaines de millions de gens, par l’intermédiaire des plus puissants moyens normatifs qui soient (les lois, considérées comme divines de surcroît) la bonne compréhension d’une morale pourtant toute simple: il n’est pas bon qu’un homme frappe sa femme, la mère de ses enfants — c’est entièrement contre-nature. Et c’est de toute évidence également contre la religion au sens intuitif du terme. Et ce n’est qu’un exemple.
Soit le Coran est l’oeuvre d’un Dieu qui souhaite semer l’immoralité crasse et la zizanie parmi les hommes, soit c’est un canular cruel. Dans les deux cas, il faut mettre ce lamentable témoignage d’un obscurantisme haineux et destructeur dans la poubelle de nos mémoires. Activement.
November 1, 2007
…comme je le propose, on peut tenter d’interdire quelques-uns de ses voiles en France, dans certains lieux, pour certaines catégories de la population (enfants) et pour certaines de ses variantes (la burqa et le niqab). Voici une initiative dans ce sens, soutenue par des personnalités importantes:
Mais interdire n’est une bonne solution qu’exceptionnellement et elle ne peut pas passer par le poids de la rue.