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A ce titre, "Nahoul" est le digne remplaçant de "Farfour". Ce personnage en forme de Mickey avait suscité l'ire du gouvernement israélien, à la mi-mai, pour quelques phrases au ton quasi djihadiste, où il était question de libérer "les pays musulmans envahis par les assassins". Accusés par les médias du monde entier d'endoctriner les enfants, les dirigeants d'Al-Aqsa TV avaient d'abord fait front, avant de céder devant la crainte d'un procès de la compagnie Disney, scandalisée par la récupération à des fins politiques de son personnage fétiche. La décision du gouvernement israélien de réduire la puissance d'émission de la chaîne sur le bouquet satellite Nilesat les avait également incités à faire profil bas.
Al-Aqsa TV a donc sacrifié "Farfour", mais à sa propre manière : la souris intégriste a succombé, dans une scène pleine de cris suraigus, aux coups de poing d'un interrogateur israélien, désireux de lui voler sa propriété. "Farfour est mort en martyr en protégeant sa terre, a commenté Saraa en conclusion de ce pied de nez aux détracteurs de l'émission. Il a été tué par les tueurs d'enfants." "Nous n'aimons pas les juifs, car ce sont des chiens, a ajouté une spectatrice. Nous les combattrons."
"COMBATTANTE DU DJIHAD"
Le concepteur des "Pionniers de demain", Hazem Sharawi, est un jeune trentenaire, diplômé en sciences de l'éducation. Assailli depuis le début de l'affaire de demandes d'entretien, il persiste, dit-il, à ne pas comprendre les raisons de l'émoi occidental.
"Nous ne faisons que refléter la réalité, plaide-t-il. Regardez ce qui est arrivé à Mohamed Al-Doura (un gamin tué par des tirs israéliens au tout début de l'Intifada), à Hoda Ghalia (une fillette tuée avec six autres membres de sa famille dans le bombardement d'une plage de Gaza, en juin 2006) et plus récemment à Emad Ghanem (un cameraman d'Al-Aqsa TV, amputé des deux jambes après avoir été fauché par les tirs d'un char israélien, en juillet). Pensez à l'enfermement dont nous sommes victimes depuis des années, aux bombardements, à l'embargo. Nos programmes n'incitent pas à la haine. Les pratiques israéliennes suffisent largement pour cela."
Fort de ce principe, "Nahoul" poursuit sur la lancée de "Farfour". Dans un épisode diffusé fin juillet, l'abeille islamiste parle de libérer la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem, des "impuretés des juifs criminels".
A une petite spectatrice qui explique par téléphone vouloir devenir "journaliste", "Nahoul" conseille de "photographier les juifs quand ils tuent les enfants". Puis une autre fillette appelle et clame que, une fois grande, elle sera une "combattante du djihad". "Si Dieu le veut", répond Saraa, comblée par la ferveur islamiste de son très jeune public. Un discours aliénant, à l'image des conditions de vie des Palestiniens dans la nasse gazaouie.