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Son dernier article sur les 4 vérites Hebdo (www.les4verites.com) :
« Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale», m’expliquait le penseur américain Norman Podhoretz dans son appartement de New York. Il a raison : nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale. Nombre de gens ne comprennent pas, continuait Podhoretz, parce que « la Troisième Guerre mondiale, nommée la “guerre froide”, s’est menée d’une manière si différente » : il y a eu un affrontement camp contre camp, mais c’est vrai que les guerres « chaudes » ont eu lieu par intermédiaires interposés. La guerre de Corée a impliqué Corée du Sud et Corée du Nord. Au Vietnam, ce fut la même chose, Nord Vietnam et Sud Vietnam.
L’opposition au Nicaragua, au Salvador, en Afrique du Sud a semblé reposer sur des mouvements de « libération nationale ». « Nous comprenions à Washington dans les années 1980 que derrière une multitude de masques, il y avait le monstre totalitaire soviétique et sa volonté d’asservir la planète entière ». À l’époque, nombre de gens ne comprenaient pas : certains soutenaient la lutte de « peuples voulant se libérer eux-mêmes », d’autres vociféraient contre un « impérialisme américain » imaginaire et se refusaient obstinément à voir un impérialisme russe, bien réel celui-là.
La Troisième Guerre mondiale s’est achevée grâce à la « doctrine Reagan » : ne pas en rester à l’endiguement, épuiser l’Union Soviétique militairement, l’invalider moralement. Sans Ronald Reagan, la « doctrine Reagan » n’aurait pu être mise en œuvre. Reagan est allé jusqu’au bout, l’Union Soviétique et son empire se sont effondrés. En parallèle, ceux qui ne comprenaient rien à rien et ceux qui avaient adopté préventivement la posture de la carpette insultaient Reagan, le traitaient de débile ou de cow-boy. J’ai traduit en français les écrits de Reagan pour ceux qui voudraient savoir ; les autres se contentent des documentaires de propagande de William Karel sur Arte.
Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale, et tout se passe de la même façon. La guerre se conduit différemment et les grilles de lecture deviennent obsolètes. Il n’y a plus et il n’y aura plus de grande puissance totalitaire. Nous sommes à l’ère du réseau, de la flexibilité, de la globalisation. Le terrorisme est devenu le moyen de destruction optimal contre les sociétés ouvertes. Les contours du totalitarisme sont devenus plus flous : à côté de résidus de léninisme et de national-socialisme, son noyau dur est l’islamisme, soit sunnite (Ben Laden), soit chiite (Ahmadinejad). Des États voyous servent de bases arrières, s’enrichissent grâce au pétrole ou au chantage, amassent des armes et des explosifs, disséminent un fanatisme suicidaire. Des attentats suivent. Pour certains, l’objectif est une planète soumise à l’islam radical, pour d’autres, c’est l’anéantissement du monde civilisé. Ceux qui parlent d’apocalypse et de destruction de l’Occident ne s’en cachent pas. Ils savent qu’après s’être couchés devant l’Union Soviétique, ils feront de même devant l’islam radical, seront volontairement myopes et montreront que leur stupidité est réelle.
Si j‘étais Ben Laden ou Ahmadinejad, je me réjouirais. Je verrais que la doctrine Bush pour mener la guerre existe, mais je verrais aussi qu’il n’y a guère que deux dirigeants occidentaux, Bush et Blair, pour comprendre ce qui est en jeu. Je verrais que je peux organiser des attentats, les réaliser, les voir déjoués, mais sans risquer d’être confronté à une détermination, chez ceux que je veux détruire, de me mettre hors d’état de nuire. Je verrais que je peux m’acharner à détruire une démocratie naissante en Irak avec le consentement tacite de la majorité des Occidentaux, que je peux créer une organisation terroriste comme le Hezbollah, agresser et m’en sortir sain et sauf. Je verrais même que les pays que je veux anéantir en premier, Israël et les États-Unis sont les plus détestés dans une Europe déjà prête à tomber, comme un fruit, pourri de l’intérieur.
Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale, et Ben Laden et Ahmadinejad ont de quoi se réjouir. Nous qui voulons rester libres savons que le sort de la liberté repose, précisément, sur les décisions qui se prendront aux États-Unis et en Israël. La guerre n’est pas finie. Elle ne fait sans doute que commencer.
Site officiel de Guy Millière : http://www.guymilliere.com/
Drzz