Babil, le journal officiel du régime irakien de Saddam Hussein, a publié le 16 novembre 2002 un article expliquant qu'un gradé de régime, Abd-al-Karim Muhammad Aswad, était "l'officier en charge des contacts avec Oussama Ben Laden".
Aswad était effectivement l'ambassadeur irakien au Pakistan. Voilà un article bien embarassant pour la coalition des Démocrates et des Zéropéens qui clament que le régime de Saddam Hussein n'entretenait aucun lien avec le terrorisme et Al-Qaeda...
LISEZ LE rapport SUR L'IRAK
Exclusif : Interview d'un ancien agent fédéral
INTERVIEW EXCLUSIVE "LE BLOG DRZZ"
Nom :
David GAUBATZ
Etats de service :
15 ans d'expérience comme agent fédéral de l'OSI (Air Force Office of Special Investigation), la "superpolice" de l'armée de l'air américaine /
Grade équivalent à celui de major dans l'armée régulière /
Spécialiste en contre-terrorisme et contre-espionnage /
Parle couramment arabe et a été entraîné à cet effet par le Département d'Etat américain /
2 ans dans les services de sécurité du pilote Juan Pablo Montoya (alors pilote de CART) /
1 année comme enquêteur spécialisé auprès de Target Corporation, la seconde plus grande chaîne commerciale des Etats-Unis /
Actuellement inspecteur en chef auprès du laboratoire médico-légal de la ville de Dallas (Texas) /
David Gaubatz a été le premier agent fédéral a être entré en Irak en 2003. Il travaillait alors pour le Iraq Survey Group et devait lui rendre compte de la présence d'Armes de Destruction Massive et de groupes d'insurgés.
Distinctions :
2001 : récompensé par le Pentagone pour être "l'agent le plus compétent dans l'investigation secrète et l'enquêteur le plus doué actuellement en place au Département de la Défense".
2003 : médaillé pour son "courage, son dévouement à sauver des vies et ses capacités critiques dans le renseignement."
Meritorious Service Medals with Oak Leaf Cluster / The Department of the Air Force Performance Award / The Air Force Achievement Medal / The Air Force Commendation Medal with Oak Leaf Cluster (for counterintelligence work) / The Department of the Air Force’s Award for Exemplary Civilian Service.
Des articles sur David Gaubatz sont parus dans le New York Times (2005), dans le Spectator (2007) et dans le Washington Times (2007). Il apparaît régulièrement sur Frontpage Magazine.
SPECIAL lecteurs du blog drzz :
Posez VOS questions à David Gaubatz en écrivant ICI. Je les relayerai auprès de lui et un article vous transmettra ses réponses.

GAUBATZ : J'ai passé vingt ans au sein de l'armée de l'air américaine, dont douze dans comme agent spécial de l'OSI, le bureau d'investigation de l'Air Force. J'ai travaillé principalement sur des affaires de contre-terrorisme et de contre-espionnage. J'ai passé les tests de sécurité [ndlr : examen interne qui juge les capacités d'un agent] avec le plus haut résultat que le gouvernement américain puisse délivrer. J'ai quitté le service en novembre 1999 pour rejoindre les services de sécurité de l'équipe Target puis celle de l'équipe de CART Chip Ganassi et je suis devenu le garde du corps du pilote Juan Pablo Montoya (qui a gagné le championnat de CART en 2000). J'ai beaucoup voyagé avec Montoya, qui était souvent menacé.
En juillet 2000, les tensions au Moyen Orient ont redoublé. Le gouvernement américain m'a alors demandé de reprendre mon poste comme agent de contre-espionnage au sein de l'OSI. Après le 11 septembre 2001, le Pentagone a réalisé qu'il ne disposait pas assez d'agents parlant l'arabe, aussi ai-je suivi un cours intensif d'arabe délivré par le Département d'Etat, soit plus de 2'300 heures (l'équivalent d'une année) à Arlington, en Virginie. J'ai passé l'examen avec succès à la fin novembre 2002. Ensuite, j'ai suivi un cours spécial de contre-espionnage en Virginie, avant d'être assigné en Arabie Saoudite jusqu'à ce que la guerre en Irak éclate. J'habitais dans la base ArAar, à la frontière entre l'Arabie Saoudite et l'Irak. Notre petite équipe a mené plusieurs opérations au-delà de la frontière avant le début de la guerre, pour recueillir des informations. Ma première mission consistait à découvrir l'emplacement des Armes de Destruction Massive de l'Irak et localiser Saddam Hussein et ses proches.

GAUBATZ : Je tiens à préciser une chose : le FBI bénéficie souvent de la plus forte couverture médiatique mais c'est l'OSI qui accueille en son sein les agents les plus expérimentés du milieu. C'est elle, également, qui demande les garanties de sécurité les plus élevées dans le monde du renseignement. La plupart des agents du FBI doivent présenter un "Secret Clearance" pour être engagés, alors que l'OSI exige un "Top Secret Clearance". L'OSI conduit les missions les plus difficiles qui existent dans le renseignement, des missions souvent ignorées du grand public, ce qui est le but recherché. Les agents de l'OSI ont toujours été et sont encore les premiers à être sur le terrain en cas de conflit. Nous étions les premiers en Afghanistan et en Irak ! J'invite vos lecteurs à lire des livres sur l'OSI, ils pourraient être surpris.
En 2003, notre vie quotidienne s'échelonnait comme suit : nous travaillions par groupe de deux. Mon collègue et moi devions quitter notre base autour de sept heures, chaque matin, et nous visitions plusieurs villes pendant la journée (Bagdad, Bassora, Nassirya, etc...). Parfois nous restions sur place. Nous n'avions ni véhicule blindé, ni garde rapprochée. Nous ne disposions que d'un pistolet 9mm et d'un fusil d'assaut M-16. Durant nos missions, nous avons aussi récupéré des grenades et des fusil d'assaut AK-47 après des accrochages avec l'ennemi, mais rien de plus. Si nous tombions dans une embuscade, nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes, et souvent nous n'avions même pas de contact radio.
DRZZ : Comme agent de l'OSI, vous avez été le premier civil à débarquer en Irak. Qu'avez-vous trouvé là-bas, particulièrement au sujet du programme d'Armes de Destruction Massive du régime de Saddam Hussein ?
GAUBATZ : Lorsque nous sommes arrivés en Irak, beaucoup d'Irakiens ont voulu aider les Américains et les forces de la coalition. Des Irakiens de toute condition sociale nous ont rapporté les emplacements exacts des Armes de Destruction Massive irakiennes (chimique, biologique et nucléaire). Les habitants nous ont expliqué que les ADM avaient été principalement enterrées au sud du pays, plus précisément dans des soutes étanches, cachées dans le système d'égoûts sous une ville et sous l'Euphrate. Pour retirer ce matériel, nous avions besoin d'une main d'oeuvre et de matériel conséquents. Nous n'avions ni l'un ni l'autre. J'ai alors contacté l'ISG [ndlr : Iraq Survey Group, la commission américaine chargée par le Congrès de découvrir les ADM irakiennes], à Bagdad. Ils nous ont répondu qu'ils ne disposaient pas, eux non plus, du personnel nécessaire à ces travaux. De plus, ce qui nous a attérés, nous autres agents, c'est que l'ISG a déclaré que le sud de l'Irak était trop dangereux pour qu'elle y
Nos sources irakiennes (hauts responsables du gouvernement, officiers de police, militaires...) nous avaient pourtant avertis : soit nous déterrions les ADM, soit nos ennemis allaient le faire un jour ou l'autre. J'ai quitté l'Irak en juillet 2003 et personne ne s'était, à l'époque, occupé des sites d'ADM. Plus tard, des agents américains m'ont informé que nombre des Irakiens qui nous avaient briefés sur les ADM avaient ensuite été kidnappés, torturés et tués par les insurgés.
Finalement, ce matériel interdit est tombé entre les mains des insurgés irakiens et leurs alliés dans la région. Les Etats-Unis ont perdu une opportunité de priver les terroristes d'un arsenal d'ADM.
[Plus de détails dans un ancien article du blog drzz : "J'ai trouvé les ADM de Saddam" ]
DRZZ : Pouvez-vous nous éclairer un peu plus sur les buts de votre mission en Irak ?
GAUBATZ : J'ai donné quelques détails dans mes réponses précédentes. Notre missions consistait à faire du contre-terrorisme et du contre-espionnage dans l'Irak de l'immédiat après-guerre. Nous avons recueilli les témoignages de centaines d'Irakiens, mais aussi d'Iraniens qui commençaient à fuir le sud de l'Irak à l'été 2003. Notre travail a préservé nos forces armées de nombreuses attaques ennemies.
DRZZ : Pensez-vous que le régime de Saddam Hussein entretenait des liens avec Al-Qaeda et d'autres groupes terroristes ?
Certains des Irakiens avec lesquels j'avais travaillé en 2003 sont venus aux Etats-Unis afin de renforcer notre système légal contre le terrorisme. Mes interviews avec eux devaient être télévisées, mais elles ont été interdits de diffusion [ndlr : par le FBI]. Je ne suis pas autorisé à en dire plus sur le sujet, mais laissez-moi vous préciser que les Irakiens sous Saddam Hussein savaient qu'Al-Qaeda travaillait dans leur pays, le FBI le savait, et notre gouvernement le sait aussi.
DRZZ : Quelle est votre opinion sur la nouvelle stratégie irakienne du Président Bush ?
GAUBATZ : Elle a été menée trop tardivement. A l'été 2003, notre équipe a rapporté les signes annonçant une guerre civile entre Sunnites et Chiites en Irak. Nous avions aussi noté que les Iraniens allaient chercher à provoquer une guerre civile en armant les Chiites, en coupant les lignes de ravitaillement et en endommageant les systèmes d'approvisionnement en eau. Ces rapports de renseignement ont été ignorés.
Le monde devrait réaliser que la majorité des musulmans qui pratiquent leur religion ne veulent pas d'un Etat démocratique. Ce qu'ils veulent, c'est une nation islamique régulée par la charia. Vos lecteurs peuvent lire à ce propos ma dernière interview accordée à Frontpage Magazine.

Les Français doivent aussi comprendre que ces gens-là (les terroristes islamiques) veulent détruire notre pays, l'Amérique, et d'autres nations non-islamiques pour la seule raison que nous ne sommes pas des pays musulmans. Il existe de nombreux musulmans démocrates, mais même les Sunnites ne considèrent pas les Chiites comme étant des musulmans !
Les Sunnites pensent que les Chiites sont des croyants qui ont quitté l'islam - des apostats, et l'apostasie est punie de mort. Les musulmans qui pratiquent "l'islam le plus pur" estiment que celui-ci doit être imposé dans les autres pays, par la force s'il le faut. Bien sûr, je ne vais pas citer ici des extraits de Fiqh Us Sunnah, Tafsir Ibn Kathir, les travaux de Syed Qtub et de S. Abul Maududi, mais vos lecteurs devraient lire les écrits de ces intellectuels islamistes. Ils commenceraient alors à réaliser le travail à faire pour combattre le terrorisme et ses partisans.
DRZZ : Enfin, comme citoyen américain, quel est votre candidat pour les présidentielles de 2008 ?
GAUBATZ : C'est une question difficile vu que je n'ai plus confiance dans les deux partis en place depuis ces cinq dernières années... Alan Keyes [ancien diplomate afroaméricain sous l'administration Reagan] serait mon premier choix, mais comme ses chances sont de l'ordre de 0.001%, je pense reporter mon vote sur Mitt Romney.
Merci de m'avoir interviewé. Je me joins à ma famille pour vous transmettre mon amitié et mon estime à l'égard de votre magnifique pays.
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David Gaubatz est un ancien agent fédéral de l'OSI, la "superpolice" de l'armée de l'air américaine. Spécialiste en contre-terrorisme et contre-espionnage, Gaubatz a mené plusieurs missions d'infiltration en Irak et a également travaillé pour le compte de l'ISG, la commission chargée par le Congrès de trouver les Armes de Destruction Massives du régime de Saddam Hussein. Plusieurs fois primé par le Pentagone, il a quitté l'armée en 2003 pour devenir inspecteur spécial auprès du laboratoire médico-légal de la ville de Dallas (Texas).
David Gaubatz a accepté de devenir un expert scientifique pour le compte du "blog drzz" pour les questions relevant du terrorisme et du monde du renseignement.
Ne manquez pas la première partie de cet entretien : Exclusif : Interview d'un ancien agent fédéral
Questions et traduction de ADAMASTOR
ADAMASTOR : Comment avez-vous analysé les positions et prises de paroles françaises et européennes (ONU etc….) à l’égard de la politique américaine et de la guerre en Irak ?
GAUBATZ : Depuis mon retour d'Irak en 2003 et mes rencontres avec de nombreux hommes politiques, j'accorde peu d'attention à la presse et aux médias télévisuels. Ce qui se passe derrière les portes closes est souvent bien différent de ce que l'on dit publiquement. A part cela, je crois qu'être allé en Irak en 2003 était une bonne chose, mais je suis d'accord, il y a eu beaucoup d'erreurs commises. Des erreurs continuent d'être faites

ADAMASTOR: Vous critiquez comme étant tardive la nouvelle stratégie en Irak. Pour autant pensez-vous que la pacification soit en bonne voie, et sinon y aurait-il d’autres solutions ?
GAUBATZ : En 2003 d'autres agents fédéraux et moi-même avons souligné dans nos rapports au Département d'Etat américain et à notre administration que les Iraniens entraient dans le sud de l'Irak par milliers. Leur objectif était de monter une guérilla contre les forces de la coalition et provoquer une guerre civile entre les Sunnites et les Chiites. On nous a ignorés. Cette guerre est différente de tout celles dans lesquelles l'Amérique ou la France ont été engagées. L'ennemi n'a aucun respect de la vie et il ne porte l'uniforme d'aucun gouvernement. J'ai travaillé plus de 25 ans dans le contre-respionnage et le contre-terrorisme. Je me demande tous les jours: "Y at-il réellement une solution"? Cette guerre n'est pas contre l'Irak, c'est juste qu'elle se livre en Irak. La guerre se livre contre les terroristes islamistes et leurs partisans. Elle ne s'arrêtera jamais pour nous, contemporains. Finalement les États-Unis pourront quitter l'Irak, mais la guerre se poursuivra. Nos enfants et leurs enfants verront plus le terrorisme en Amérique, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Des enfants innocents de tous les pays souffriront. En Irak et en Arabie Saoudite j'ai demandé à de nombreux musulmans, "y at-il une solution à la crise entre Israël et la Palestine ?" 100% ont répondu "seulement si les Israéliens quittent Israël" (et pas seulement Jérusalem ou d'autres régions). Nous savons tous que ça n'arrivera jamais. Quitter l'Irak ou rester en Irak ne marquera pas la fin du débat, cela n'indiquera qu'une seule chose: le lieu des combats changera.
ADAMASTOR: Comment interprétez-vous la NIE ?
GAUBATZ : Le rapport de la NIE ne signifie pas grand-chose concernant le véritable problème. "Ont-ils eu un programme interdit ou est-on au bord du cataclysme nucléaire" ne sont pas les questions dont l'Amérique, la France ou l'ONU devraient débattre. La vraie question est : "est-ce que l'Iran veut une bombe nucléaire?" Les Iraniens veulent l'arme nucléaire et cela devrait tous nous préoccuper. L'Iran est actuellement sous le contrôle d'un partisan du terrorisme et, si jamais il obtient l'arme nucléaire, il n'hésitera pas à l'utiliser contre des innocents.
ADAMASTOR : l’Arabie Saoudite est-elle fiable ?
ADAMASTOR : comment gardez-vous la foi, l’idéal, le sens du devoir ? Et naguère, sur le terrain ?
GAUBATZ : C'est certainement la plus simple et la plus difficile de toutes les questions. Je garde la foi et mon sens du devoir en sachant qu'il y a beaucoup, beaucoup de personnes honnêtes dans le monde. J'ai rencontré de nombreux Irakiens en 2003, que j'aimerai toujours et qui auront toujours de l'importance pour moi. A plusieurs reprises, les Irakiens ont sauvé non seulement ma vie, mais ont celles de nombreux membres des forces de la coalition. J'ai été, de mes propres yeux, témoin de la tristesse des enfants irakiens au cours de la phase initiale de la guerre. J'ai vu des enfants qui ont souffert après le 11 septembre 2001.
Nous devons tous garder à l'esprit que les enfants sont innocents, ils n'ont pas de colère contre telle ou telle personne ou tel ou tel gouvernement, ou tel ou tel croyant. Les adultes insufflent cette haine dans l'esprit des enfants. Voilà comment je garde mon sens du devoir. Je veux donner tout ce qu'il m'est possible de
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ADAMASTOR : Que pensez-vous de tous ces anciens responsables du renseignement qui sortent des ouvrages critiquant leur pays en guerre, livrent des informations dans la presse, se dédouanent de toutes responsabilités ?
GAUBATZ : Je pourrais répondre par du "politiquement correct" et dire que d'anciens fonctionnaires ne devraient jamais dire quoi que ce soit de critique, mais je ne le ferai pas. Je crois qu'un citoyen devrait toujours soutenir son pays, surtout en temps de guerre. Cela ne veut pas dire qu'ils ne doivent pas être en désaccord. Être critique, c'est au sens large du terme. Par exemple, je crois qu'on a eu raison de partir en guerre en 2003, mais je pense (comme la plupart des gens) que des erreurs ont été commises. Cependant, si mon président (Démocrate ou Républicain) me demandait de retourner en Irak conduire des missions de contre-espionnage, je le ferais sans aucune hésitation. Je crois que tout citoyen de son pays ferait de même, ou devrait faire de même.
Un jour peut-être, j' écrirai un livre. Ce ne sera pas pour l'argent mais pour l'histoire. Ces cinq dernières années, j'ai tenté de répondre aux questions de nombreuses personnes au sujet de mon expérience en Irak. Parfois, certaines d'entre eux n'ont pas aimé les réponses, mais on ne m'a jamais reproché d'être politiquement correct. L'époque que nous sommes en train de vivre est très dangereuse. Il n'y a pas de pays qui soit exempté d'une éventuelle attaque, chimique, biologique, ou nucléaire (bombe sale) par des terroristes.
