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Chaque Homme, d'où qu'il vienne, quelle que soit sa religion, sa couleur ou sa langue, peut devenir un Français à part entière, peut faire de la France sa nation de coeur. Il suffit pour cela qu'il le veuille. D'accord. Ce principe des Lumières s'est plus ou moins bien vérifié dans les périodes d'immigration, tant que celle-ci ne se faisait qu'entre pays européens.
L’identitarisme, qui fait de l’identité nationale, ethnique, clanique, la clef de voute de sa réflexion politique, débouche par extension à une théorie des relations internationales d’une profonde originalité.
Ce courant de pensée postule que l’identité est un fait matériel observable, que chaque peuple ou groupe de population en développe une particulière, et qu’il convient au nom du respect qu’on doit à sa propre identité, respecter celle des autres. Il en découle une égalité formelle entre identités, et un refus du métissage identitaire (cosmopolitisme), et des contacts civilisationnels trop appuyés. En gros de l’isolationnisme doublé de fraternité identitaire.
On pourrait résumer cette conception des relations internationales à : “Touche pas à mes jouets, et je viendrais pas piquer les tiens.” ou “Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse” ou en langage identitaire “Respecte ma terre, et je respecterai la tienne”. Pourtant chacun sait depuis le bac à sable que, ne pas toucher aux jouets du petit copain, ne l’empêchera pas de prendre les votres. Tout au contraire, ce manque d’agressivité, cette passivité conduisent à exciter ses instincts : rapines et domination. En langage plus adulte on dira que rien ne reste immobile, et surtout pas les identités, qui se développent ou régressent aux dépends les unes des autres.
On pourrait croire à la pose tactique, qui s’articulerait autour du droit des peuples européens à l’autodétermination, pour se vêtir des oripeaux du politiquement correct. Mais les identitaires semblent sincères. Ils sont même généralement tout ce qui a de plus opposés au colonialisme territorial ou économique, à l’exploitation des ressources naturelles en pays étranger, pétrole compris, ou même au tourisme sexuel.
Ils semblent vouloir croire à un monde colorés de petites taches d’identité qui ne déteindraient jamais les unes sur les autres. Mais il n’en est rien, sorti de la réflexion doctrinaire, ils savent parfaitement que l’islam est en expansion et qu’il faudrait lui faire barrage. En réalité et c’est sans doute leur plus grand tort, ils pensent en terme moral, en terme de justice. Comme si une fois libéré de nos entraves (si jamais), il ne faudrait pas usé de nos forces à notre propres fins. Comme il est sain de le faire. Comme s’il ne nous faudrait pas renouer avec la puissance.
Lorsque je feuillette la table des auteurs cités dans un journal intime (prenons celui de Renaud Camus par exemple), je cherche si le nom de Leopardi y apparaît. Dans l'affirmative j'achète l'ouvrage.
Leopardi a touché du doigt ce que pouvait être l'esprit des anciens Grecs et Romains. Il distingue par exemple le malheur moderne collectif et irrémédiable du malheur chez les Anciens, individuel et résultant toujours d'une faute commise par celui qui en est touché.
Malheur désespéré des Anciens pour qui ce malheur pouvait être évité ; malheur qui peut trouver chez les modernes une consolation philosophique de par son universalité même.
Leopardi tellement actuel en cette époque de dictature de l'amour universel. Ainsi page 127 de l'édition Allia du Zibaldone :
“Voici un autre trait fort curieux de la philosophie moderne. Cette dame a traité le patriotisme d'illusion : elle a voulu que le monde entier fût une seule patrie et que l'amour pour l'humanité fût universel : projet contre nature, qui ne peut avoir aucun effet bénéfique, aucune grandeur, etc.
C'est l'amour de la communauté, et non l'amour des hommes, qui a toujours fait naître de grandes actions ; pour des esprits étroits, il arrive fréquemment que la patrie, ayant un corps trop vaste, n'ait aucun effet sur eux, et ils se choisissent d'autres corps, comme les sectes, les ordres, les villes, les provinces, etc.
Voilà pourquoi l'amour de la patrie a effectivement disparu. Aussi tous les individus n'ayant pu se reconnaître en une seule patrie, les patries ont toutes fini par se diviser en autant d'individus ; l'union universelle qu'avait exaltée cette fameuse philosophie s'est transformée en une véritable séparation des individus”
Dans ces lignes écrites le 3 juillet 1820 au fond d'une des provinces les plus arriérées d'Italie, on trouve tous les maux qui ravagent la France d'aujourd'hui.
La dictature de l'amour universel qui nous impose d'aimer tous les hommes indistinctement et traite de raciste celui qui préfère sa patrie au reste du monde.
Le repliement communautaire ou régionaliste des esprits étroits et des coeurs secs incapables de se hausser à l'amour de la patrie.
L'individualisme destructeur auquel les belles âmes humanistes qui font les lois et l'opinion nous ont conduits à force de stigmatiser l'amour de la France au bénéfice d'un impossible amour universel.
(issu de Léopardi et la préférence nationale)