Milliere Guy - mercredi 19 septembre 2007
terrorisme, islamisme
L’horreur absolue et sans précédent des attentats qui ont frappé les tours jumelles à New York a semblé ne plus être qu’un épiphénomène banal. La plupart de ceux qui ont parlé ont dit, au mieux, que, pour une fraction de seconde, nous nous étions tous « sentis américains ». Mais pour ajouter aussitôt que le sentiment de compassion avait été très vite gâché par la « violente réaction » américaine.
Si, bien sûr, le gouvernement américain avait adopté la pose de la méditation masochiste et s’était demandé, d’un air repentant, ce que les États-Unis avaient fait pour attirer autant de haine, s’il avait ouvert une période de mortification, les commentateurs auraient été contents. Mais a prévalu à Washington et dans tout le pays, un sentiment d’outrage et de colère : attaquer les États-Unis, c’est attaquer la liberté, a-t-on entendu dire.
On a parlé, très vite, de guerre contre le terrorisme islamique, et celui-ci a été présenté comme un nouveau totalitarisme. La guerre, depuis, est en cours. Elle est au cœur des débats outre Atlantique. En Europe et en France, non seulement on ne dit pas que c’est une guerre, mais les commentateurs, pour la plupart, en attribuent la responsabilité à l’administration Bush.
comme les victimes béates décrites par Aldous Huxley dans « Le meilleur des mondes », qu’ils reçoivent la dose requise de Vérité, que la guerre en cours est planétaire, qu’elle touche les cinq continents, et que l’Europe n’y est pas une simple spectatrice.
Un totalitarisme ne connaît que la victoire complète ou la défaite absolue, et ignore les compromis et les demi-mesures. On dira à ceux qui sont en retard de trente ans en termes de réflexion que la guerre présente n’a rien à voir avec les guerres qui l’ont précédée, puisqu’elle est guerre de l’ère du réseau, d’Internet, de la miniaturisation des armes, et de l’asymétrie. Il y a d’un côté les États-Unis attaqués parce qu’ils sont le seul pays à avoir encore la force et la détermination requises pour défendre la liberté.
Il y a, du côté des États-Unis, tous ceux qui aspirent à être ou à rester libres, et cela inclut divers gouvernants d’Europe, plus particulièrement en Europe centrale où le souvenir du poids écrasant d’un totalitarisme précédent reste assez vif pour que la tentation de succomber à un autre totalitarisme ne soit pas prédominante. Il y a, dans cette catégorie encore, Israël, Taïwan, le Japon, l’Australie, le Canada, ainsi que tous ceux qui, de par le monde, aspirent à être délivrés de la servitude et de l’oppression, et parmi eux, j’insiste sur ce point, on compte de nombreux musulmans.
Il y a de l’autre côté, celui de l’ennemi, le barbu métrosexuel qui use de teinture noire et qui fait des cassettes vidéos dans la cave où il croupit, la nébuleuse appelée al Qaida qu’il est censé diriger, les divers groupes islamistes disséminés un peu partout, mais aussi les fanatiques au pouvoir à Téhéran. Sont alliés à cet autre côté la Russie poutinienne, la Chine néo-communiste, le dictateur vénézuélien Chavez.
Jouent le rôle d’alliés de cet autre côté les démocrates américains qui misent ignominieusement sur la défaite de leur propre pays pour tenter de gagner les élections en 2008, les gauches et les extrême droite européennes, qui, les unes et les autres, n’ont jamais aimé la liberté et jamais rien compris au cours du monde, et, aussi, nombre de commentateurs européens. Ces derniers savent-ils ce qu’ils font ?
Je préfère me dire que ce sont des imbéciles plutôt que les soupçonner de disséminer erreurs et faussetés de manière volontaire, cynique, délibérée. Je ne veux penser qu’ils souhaitent la victoire de l’islam radical qui, s’il devait régner sur le Proche-Orient, finirait assez vite par régner aussi sur l’Europe. Ce qui se joue à Bagdad ou à Kandahar trouve ses prolongements dans les banlieues françaises et européennes. Ce qui s’est passé, voici peu, aux alentours de la gare du Nord à Paris pourrait, si l’ennemi n’est pas écrasé, avoir des allures de simple plaisanterie.
Milliere Guy - mercredi 12 septembre 2007
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D’abord, fallait-il intervenir et libérer l’Irak ? Oui. La guerre de 1991 s’était achevée par des massacres de masse parmi les shiites. Elle avait laissé Saddam au pouvoir et celui-ci continuait à se conduire de manière abominable vis-à-vis de la population. Le pays était victime d’un embargo dont les plus humbles souffraient tandis que la nomenklatura du régime prospérait. Saddam soutenait diverses organisations terroristes et seuls ceux qui pensent qu’aucun Kurde n’a été gazé peuvent avoir l’impudence de dire qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak.
Deuxième question : la guerre a-t-elle été bien menée ? La réponse, là, doit être plus mitigée. D’une part, les sordides manœuvres chiraco-villepiniennes ont retardé les opérations, divisé l’Europe et conduit à faire qu’une action simultanée depuis le Nord et le Sud est devenue impossible : la France de l’époque a eu un réel pouvoir de nuisance. D’autre part, si la chute de Bagdad s’est passée de la façon prévue, les opérations de stabilisation ont ensuite été menées sur un mode qui n’a pas été optimal et qui n’a été rectifié qu’assez tardivement. Des entraves ont existé, donc. Des décisions malencontreuses ont été prises, dont la rectification a fini par s’effectuer. Des morts auraient pu être évitées, mais, je le répète : la critique est aisée, et l’art bien plus difficile.
Troisième question : au-delà du fait qu’elles ont été, incontestablement, une nuisance, les sordides manœuvres chiraco-villepiniennes pouvaient-elles être justifiées en quoi que ce soit ? La réponse doit être : clairement et absolument non. Chirac, Villepin, et leurs complices Schröder et Poutine, ont essayé de sauver un dictateur aux intentions génocidaires explicites.
Non seulement, ils ont fracturé l’Europe et nui à l’efficacité militaire de la coalition, mais ils ont ainsi envoyé une sorte de message de solidarité aux islamo-terroristes qui n’a pas été sans conséquences jusqu’à ce jour. Les propos parlant d’unilatéralisme sont absolument malhonnêtes et reposent sur une amnésie très sélective (les opérations en Bosnie et au Kosovo n’ont pas été effectuées avec l’aval de l’ONU, mais n’ont pas été fustigées par la France parce qu’elle était partie prenante). Les propos « déplorant » les difficultés ultérieures et louant la « sagesse » de la France sont bien davantage que malhonnêtes, sauf pour ceux qui considèrent « sage » de fermer les yeux sur des crimes de masse, de soutenir de facto le terrorisme et de se laver les mains dans le sang des morts.
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Ultime question : et maintenant ? Il importe de faire preuve de lucidité. L’Irak n’est pas en guerre civile : il est le champ de bataille où s’affrontent terroristes djihadistes soutenus par l’Iran, la Syrie et al Qaida d’une part, et forces de la civilisation d’autre part. Les forces de la civilisation doivent impérativement l’emporter pour que survive la civilisation. Tout terrain cédé aux terroristes djihadistes permettraient à ceux-ci de se sentir galvanisés et de mener plus loin leurs opérations de destruction des sociétés ouvertes.
Les États-Unis ne céderont pas. Fin 2001, Bush a dit qu’il s’agissait d’une guerre plus vaste, qui serait longue. La cohorte brinquebalante où se mêlent extrême gauche, extrême droite, gaullistes français, islamistes, amis des dictateurs et des tortionnaires, continuera à pérorer, invectiver et trépigner, mais elle sera du côté des vaincus. La liberté a souvent été menacée au fil de l’histoire. Ses ennemis avoués ou inavoués, conscients ou inconscients n’ont jamais gagné.