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Histoire: C’est le christianisme qui met fin à la chasse aux sorcières et rend la science possible (The Christian roots of the West’s success)

Le Triomphe de la raison (Rodney Stark)Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. Jésus (Mt 5: 45)
Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. (Galates 3, 27-28)
On apprend aux enfants qu’on a cessé de chasser les sorcières parce que la science s’est imposée aux hommes. Alors que c’est le contraire: la science s’est imposée aux hommes parce que, pour des raisons morales, religieuses, on a cessé de chasser les sorcières.
Si on a assez d’esclaves, comme dans la république d’Aristote, pour pousser les charrettes ou même pour jouer les baudets, pourquoi voulez-vous qu’on se casse la tête à inventer le camion à moteur? René Girard

En ces temps où le christianisme semble au plus bas mais reste en fait la première religion mondiale avec plus de 2 milliards de fidèles (réduit certes au “minimum syndical” de pratiquants en Europe: 20% - et 14% en Europe de l’est - mais contre un sommet historique de plus de 60% - moins de 20% en 1776 - et seulement 2% d’athées aux EU ainsi qu’une forte croissance dans le reste du monde) …

Et où tout est bon, dans les universités tant européennes qu’américaines, pour écarter le judéo-chrétien de la culture officielle en le présentant comme un obstacle au progrès scientifique et à la liberté politique …

Petit retour sur la présentation (par l’auteur lui-même) de l’ouvrage du sociologue des religions Rodney King (”The Victory of reason”, 2005) qui, prenant le contre-pied de la vulgate universitaire et de l’image d’Epinal du prétendu obscurantisme du Moyen-Age, remet un certain nombre de pendules à l’heure.

Ainsi on (re)découvre que loin d’avoir été le frein que l’on dit au progrès scientifique, technique et politique, c’est le (judéo-)christianisme (religion au départ non des basses classes et des opprimés, comme on le croit souvent, mais des classes moyennes et hautes urbanisées) qui rend la science et l’industrie possibles et qui, mettant fin à l’esclavage (la première fois dès le début du Moyen-Age puis une deuxième fois au XIXe siècle après son rétablissement longtemps condamné par les religieux) et à des rituels innommables (comme les 20 000 victimes annuelles des prêtres aztèques), apporte la démocratie libérale et partant le formidable (bientôt imité par le reste du monde: 100 000 chrétiens dans le Japon du XVIe siècle avant qu’il ne se referme; un empereur de Chine très près un temps de la conversion) succès de l’Occident.

Et cela, bien au-delà des Grecs et de leur univers (et science) aristocratiques fondés sur l’esclavage et le colonialisme (et donc largement indifférents aux applications pratiques et à l’expérimental, trop “impurs” et “populaciers” - c’est d’ailleurs, contrairement à ce qu’on répète, plus contre l’apport aristotélicien géocentrique assimilé par l’Eglise que se battront les Galilée et Copernic, que contre la Bible elle-même, peu prolixe sur la question), à travers l’idée biblique d’un Dieu créateur rationnel et donc accessible à la raison, qui rend la science possible en désacralisant le réel et libérant peu à peu l’intelligence humaine des causalités magiques et des antiques contraintes du sacré.

Même si, emporté par sa volonté de réhabiliter à tout prix la scolastique médiévale et l’Eglise catholique (avec leurs universités et grands domaines monacaux aux nombreuses innovations techniques: moulins à vent ou à eau, jachère, harnais, étriers, horloges, début de démocratie), l’auteur semble inutilement évacuer les apports de sa fondation judaïque (invention du monothéisme, abolition du sacrifice humain).

D’où une indéniable avance intellectuelle encore observable aujourd’hui (0,3% de la population mondiale, 30% des prix Nobel scientifiques !) liée à une longue tradition d’étude et d’exercice de la pensée critique (comme les premiers chrétiens, ils furent aussi accusés d’athéisme par les peuples qui les entouraient).

Comme il parait minorer les incontestables avancées du protestantisme (foi personnelle, individualisme, recherche individuelle de la vérité).

D’où une difficilement niable avance des pays protestants liée à la généralisation et à la démocratisation plus précoce de l’alphabétisation (pour permettre, alors que sa lecture était interdite au simple fidèle du côté catholique, l’accès direct et individuel au texte biblique) et partant à la démocratie libérale (et ce y compris pour les pays émergents où on sent encore tout le retard pris par une Amérique latine finalement relativement peu christianisée). LIRE LA SUITE

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