Dans la ligne de mire de ces groupes de pression figure l’éternel Jean-Marie Le Pen. Ainsi, pour avoir affirmé dans une interview du journal Le Monde " que lorsque les musulmans seront 25 millions en France, les Français raseront les murs ", la soit-disante " Ligue des Droits de l’Homme " et véritable relais de l’ordre moral gauchiste en France, accusa le président du Président du Front National " d’incitation à la haine raciale ", rien que cela. Le procureur de la République, appliquant les lois liberticides dont notre beau pays peut s’enorgueillir, réclama une peine de prison complétée d’une peine d’inéligibilité. Tout cela à quelques semaines des élections régionales, évidemment.
Que notre propos ne prête nullement à confusion : il ne s’agit nullement de défendre les idées du Front National, ni de placer Jean-Marie Le Pen en première ligne du martyrologue, encore moins de cautionner le racisme ou l’intolérance religieuse. Quand Le Pen affirma en 1983 que la Shoah se réduisait à " un point de détail ", le dérapage était infiniment plus grave. Meurtrie dans son histoire, la communauté juive avait droit à une juste compensation pour cette faute morale évidente. Mais dans notre cas présent, l’accusation de racisme relève d’une pure élucubration paranoïaque. Aussi, lorsque la justice et le droit d’expression sont bafoués par les tribunaux, lorsque la liberté de pensée est écrasée par les censeurs du politiquement correct, nous devons rétablir la vérité contre le mensonge et la diffamation. Dans cette optique, nous démontrerons en quoi les propos de Jean-Marie Le Pen se sont nullement condamnables sur le plan moral, et encore moins sur le plan judiciaire.
La religion n’est pas une race
Premièrement, la religion n’est pas une race. La critique des musulmans en tant que croyants, aussi injurieuse soit-elle, n’a strictement rien à voir avec la haine des musulmans en tant que "minorité raciale", si cette expression incongrue pouvait avoir un sens. Les musulmans sont d’origine ethnique très diverses, et rien ne permet de dire qu’un musulman serait obligatoirement d’origine arabe (par exemple) plutôt que bosniaque, kosovar, ou encore français de souche récemment converti... Reconnaître un délit de "racisme anti-arabe" derrière la stigmatisation des musulmans, c’est admettre que l’Islam serait la propriété exclusive des Arabes [ndlr : ils représentent 300.000 musulmans]. Cela est complètement faux sur le plan théologique, et scandaleux sur le plan moral car elle légitimerait de fait le nationalisme arabe. Or cet amalgame grotesque, c’est la Ligue des Droits de l’Homme elle-même qui le fait. Nous en déduisons que la Ligue des Droits de l’Homme adhère à une vision arabocentrique et nationaliste de la religion musulmane…
De toute évidence, les propos de Jean-Marie Le Pen se rapprocheraient beaucoup plus d’une forme possible d’intolérance religieuse [ndlr : l'islam est une idéologie (fascisme vert)] que d’une prétendue " incitation à la haine raciale " complètement inexistante. Mais là-encore, nous prouverons point par point que cette accusation d’intolérance religieuse ne repose sur aucun fondement.
Comme toute croyance, l’Islam génère ses intégristes
Nous savons aujourd’hui que toute religion, toute doctrine politique, tout courant idéologique a commis des crimes à un moment ou à un autre de son histoire. Et que ne nous dise pas que notre belle République est exempte de fautes originelles : on se souviendra de l’extermination des Vendéens en 1793 par les troupes révolutionnaires, on se souviendra qu’au nom des " Droits de l’homme ", on jeta des dans la Loire des femmes et des enfants cousus dans des sacs en cuir dans des simulacres horribles de " mariages républicains ". L’idéologie raciste ou l’intolérance religieuse n’ont pas le monopole du Mal.
Ces explications nous permettent d’affirmer que l’Islam, comme tout système de croyance, génère ses propres radicalismes. Or nous pouvons estimer grossièrement à 10% environ la proportion d’islamistes – aussi bien "softs" que "hards" – chez les musulmans de France, chiffre très raisonnable que nous tirons des récentes élections au C.F.C.M. remportées par l’U.O.I.F., une association ouvertement intégriste et proche des Frères Musulmans.
Mais si, d’un autre côté, " 25 millions de musulmans " devaient un jour habiter notre pays, comme le suggère Jean-Marie Le Pen dans son interview du journal Le Monde, un simple calcul arithmétique nous montre qu’environ 3 millions d’islamistes résideraient dans notre pays. Or 3 millions d’islamistes, c’est à la fois peu et beaucoup. Peu, parce que l’écrasante majorité des musulmans ne se retrouverait pas dans cette minorité radicalisée. Beaucoup, parce que cela suffit largement pour remettre en cause l’atmosphère de tolérance religieuse dans notre pays, à cause des revendications toujours plus affirmées et audacieuses de cette minorité agissante et vindicative.
L’exemple de Trappes
Comme l’illustre un reportage d’Envoyé Spécial à Trappes diffusé sur France 2 le 12 février dernier, les islamistes réussissent toujours à imposer leur points de vue et à accroître leurs exigences dès qu’ils se retrouvent en position de force. Ce reportage montre, de manière tristement éloquente, que les jeunes filles émancipées de cette ville des Yvelines n’osent plus sortir en minijupes à cause de l’atmosphère pesante qu’entretiennent les islamistes. Petit à petit, les hidjabs se sont multipliés, et les récalcitrantes – qu’elles soient d’origine maghrébine, africaine, turque, française de souche – sont toujours à la merci des réflexions déplacées de la part de cette minorité d’hommes. Que la majorité des musulmans de Trappes n’adhère nullement à cette mentalité sexiste ne change rien à la donne : il suffit qu’une poignée d’islamistes ou de jeunes désoeuvrés occupent le terrain – sur les places publiques, dans les transports, à la sortie des lycées – pour harceler les beurettes françaises ou les françaises de souche.
Ainsi, dans cette ville de Trappes composé à plus de 50% de musulmans, on peut dire sans exagération que les " français(es) rasent les murs ", qu’elles soient françaises musulmanes ou françaises non musulmanes ! On peut certes regretter que les musulmans modérés ne s’opposent pas avec plus d’énergie aux dérives réactionnaires de leurs coreligionnaires, mais les faits sont là : à cause de leur prosélytisme et de leur organisation supérieure, à cause de leur rhétorique plus adaptée au déracinement culturel de la jeunesse immigrée, à cause aussi du soutien financier de l’Arabie Saoudite dont les pétrodollars inondent systématiquement les imams les plus obtus, les islamistes semblent plus efficaces que les musulmans modérés dans la longue lutte qui les opposent, cette lutte dont nos banlieues déshéritées sont actuellement le théâtre. Dans ces conditions, une minorité agissante d’islamistes radicaux suffit largement pour renverser les esprits et harceler les dernières poches de résistances laïques et républicaines.
Demain, si toutes les villes de France devaient ressembler à Trappes, ce phénomène d’exclusion des français dans leur propre pays (ces français qui, répétons-le, sont aussi bien musulmans modérés, juifs que chrétiens) pourrait s’accentuer. C’est exactement ce que voulait dire Jean-Marie Le Pen, malgré la mauvaise foi évidente de ses détracteurs. Et c’est peut-être le scénario qui nous attend, malgré la censure politiquement correcte des associations dites "anti-racistes" qui veulent absolument que la réalité soit étouffée et l’avenir occulté.
La différence avec le Catholicisme
Bien sûr, les sceptiques peuvent légitiment se demander en quoi " 25 millions de musulmans " génèrerait plus d’extrémisme que 25 millions de catholiques dans notre pays. Toute religion en position de suprématie démographique n’a-t-elle pas tendance à accaparer le pouvoir, qu’il s’agisse du Christianisme, du Judaïsme ou de l’Islam ?
Malheureusement, cette vision relativiste des religions repose sur une analyse complètement fausse parce que fortement déformée par nos conceptions occidentales. Car que l’on veuille ou non, l’Islam n’est pas la copie conforme du Christianisme. La grande différence entre l’Islam et le Catholicisme, c’est que l’Islam demeure une religion politique alors que la séparation de l’Eglise et de l’Etat figure au centre du message du Christ (" Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu " (Marc 12, 14-17)). La laïcité est donc une impossibilité doctrinale en Islam, et l’altérité religieuse demeure inacceptable en Islam, surtout s’agissant des religions étrangères au Livre (" Les juifs et les chrétiens et les païens brûleront dans le feu d’enfer à jamais. Ils sont les plus vils de toutes les créatures " (sourate 98, verset 51)).
Autre différence capitale, l’Islam n’a pas encore acquis la même expérience historique que le Christianisme, du fait de sa jeunesse supérieure de six siècles. Sans non plus forcer le trait, les musulmans se trouvent actuellement dans la situation des catholiques du quatorzième siècle, en plein durant l’Inquisition. Conséquence, le Catholicisme a subi la Réforme et la Contre-Réforme, pas l’Islam. Le Catholicisme a été confronté aux Lumières, pas l’Islam. Le Catholicisme s’est engagée définitivement sur la voie de la modernité avec Vatican II, pas l’Islam.
Cela ne veut nullement dire qu’un jour, l’Islam ne sera pas capable d’entreprendre sa Réforme et sa modernisation. Dans plusieurs siècles peut-être, l’Islam deviendra sans doute une religion admirable pour l’ensemble de l’Humanité. Mais à l’heure actuelle et dans les décennies à venir, l’Islam produit davantage de crispations, d’intolérance, de machisme, de ségrégation que le Catholicisme. Par conséquent, Jean-Marie Le Pen a parfaitement raison de s’inquiéter d’un renversement démographique en faveur des musulmans conservateurs en France : les Juifs, les Chrétiens et plus encore les musulmans modérés risquant fort de figurer dans la ligne de mire des intégristes islamiques devenus trop nombreux et donc incontournables dans notre pays
La mémoire sélective des associations " anti-racistes "
Prétendre que lorsque " 25 millions de musulmans habiteront notre pays, les français raseront le mur " ne relève donc nullement d’une incitation à l’intolérance religieuse – et encore moins d’une incitation à la haine raciale, mais procède seulement d’une analyse sans complaisance à l’égard de l’Islam en tant que religion. On peut certes croire le contraire et faire preuve d’optimisme en espérant la victoire des musulmans modérés sur les islamistes rétrogrades, mais on ne peut nullement dénier à quiconque le droit de tirer la sonnette d’alarme concernant une politique d’immigration incontrôlée que sanctionne une intégration ratée. Le politologue Réné Rémond déclara lui-même que " l'irruption sur le territoire de la République de millions d'êtres humains d'origine étrangères qui s'installent sur le territoire et restent fidèles à leurs origines et à leurs coutumes nourrit une inquiétude qui n'est pas forcément de la xénophobie ou du racisme ". Les associations dites "anti-racistes" ont-elles pour autant traîner dans la boue Réné Rémond ?
Et d’ailleurs, s’inquiètent-elles du racisme anti-français courant dans les banlieues, ont-elles levé le petit doigt lorsque le groupe de rap NTM stigmatise les " faces de craie " dans ses clips nauséabonds ? Ont-elles réagis quand l’anarchiste Léo Ferré déclara dans une émission télévisée que " les catholiques sont des nazis qu’il faut exterminer " ? Ont-elles crié à la diffamation quand l’antisémite Dieudonné déclara que " les blancs sont des racistes et des esclavagistes " ? Cette attitude sélective en fonction de la couleur de peau des victimes concernées relève, elle, d’un racisme bien réel et inavoué.
Il faut rétablir la liberté d’expression
Plus généralement, il faut s’interroger sur ces lois "anti-racistes" qui bâillonnent le droit d’expression en France. Ces lois étouffent la liberté de parole et conduisent à des excès dont nombre d’intellectuels sont victimes. L’écrivain Houellbecq, par exemple, faillit être condamné pour avoir osé dire ce qu’il pensait de l’Islam. La suppression souhaitable des lois anti-racistes ne signifie nullement que les propos racistes soient moralement tolérables, c’est même justement tout le contraire ! C’est justement parce que les propos racistes sont insupportables qu’il faut les laisser s’exprimer, car c’est au débat, à la pédagogie, à la persuasion que reviennent la charge de guérir notre société du racisme. En imposant le silence par la loi, nous ne faisons que développer la rancœur et nous ne changeons pas le cœur malade du raciste. Oui, il faut avoir le courage de le dire : seul l’intelligence et le raisonnement sont capables de faire reculer durablement l’intolérance. Dans ce sens, les lois anti-racistes sont à la fois liberticides, mais en plus, elles sont contre-productives.
Conclusion
Les Droits de l’Homme sont devenus la nouvelle religion de notre époque agnostique et matérialiste. Tout comme durant le Moyen-Age chrétien, la certitude de détenir la vérité ultime conduit les censeurs politiquement corrects à se comporter comme de véritables inquisiteurs contre les déviants " racistes " ou autres. Les bûchers médiatiques ont remplacés les supplices d’autrefois. La honte, la calomnie, le sceau de l’infamie servent à entretenir cette atmosphère malsaine de suspicion intellectuelle, et aucun homme courageux ne semble se dresser contre le carcan moral du politiquement correct. Contre ce manque de confiance dans la démocratie, contre cette volonté totalitaire de régenter la pensée par la loi, nous croyons à la supériorité de l’intelligence sur la médiocrité. Vive la liberté, à bas l’obscurantisme !
Constant Rémond
16/02/04