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The International Civil Liberties Alliance is a project of the Center for Vigilant Freedom Inc.  We are an international network of groups and individuals from diverse backgrounds, nationalities and cultures who strive to defend civil liberties, freedom of expression and constitutional democracy.

We aim to promote the secular rule of law, which we believe to be the basis of harmony and mutual respect between individuals and groups in the increasingly globalised world, and to draw attention to efforts to subvert it.  We believe in equality before the law, equality between men and women, and the rights of the individual and are open to participation by all people who respect these principles.

We believe that freedom of speech is the essential prerequisite for free and just societies, secular law, and the rights of the individual.

We are committed to building and participating in coalitions in all parts of the world to effect significant progress in protecting rights of the individual which are sadly being eroded in many countries including those in the West.


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The Center for Vigilant Freedom

16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 22:48
Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS (CEVIPOF, Paris)
Le grand chantage des bien-pensants interdit de poser correctement les problèmes liés à « l'immigration » et pousse à la fuite dans l'utopisme aux mains pures. Ce chantage aux visages multiples est l'expression d'une désertion et d'une démission : insouciance quant à la vie quotidienne des citoyens actuels, irresponsabilité à l'égard du devenir de la communauté nationale. Il est aussi l'indice, particulièrement en France, d'une forme émergente de mésestime de soi, voire de mépris de soi, lequel peut se radicaliser en haine de soi. Nombre de Français ne s'aiment plus et n'aiment plus leur pays, qu'ils prennent plaisir à réduire à un passé criminel et à un présent décadentiel. D'une façon générale, ce chantage de la bien-pensance a pour principal effet de transformer la politique en une impolitique, et, ce faisant, de désarmer les nations démocratiques face aux nouvelles menaces.
Pierre-André Taguieff (photo de JP Stora, droits réservés)
Pierre-André Taguieff (photo de JP Stora, droits réservés)

Partons de la thèse bien-pensante sur l'immigration, la thèse centrale de l'immigrationnisme, telle qu'elle est formulée dans le langage politique ordinaire : l'immigration serait un phénomène à la fois inéluctable et positif. C'est là une thèse étrange, qui a pour conséquence de fermer la discussion qu'elle semble ouvrir. Elle indique en effet une voie politique unique : celle de l'acceptation sans discussion de ce qu'on appelle « l'immigration ». Il n'est nul besoin d'être un spécialiste du droit de la nationalité pour relever l'incompatibilité entre l'existence d'États-nations indépendants et souverains et le principe de l'entrée libre dans les États-nations de tous les migrants qui se présentent. Dans les débats politiques contemporains, en France tout particulièrement depuis les années 1980, on entend couramment par « immigration », d'une façon restrictive mais sans le savoir, un flux de personnes à destination de la France (1). C'est ainsi qu'on peut expliciter le contenu de la notion d'immigration telle qu'elle fonctionne dans la connaissance ordinaire. La réalité sociale, culturelle (aussi bien religieuse qu'ethnique), démographique et économique du phénomène est certes moins simple, mais il est possible d'aborder les interactions polémiques sur la question en partant de la notion de sens commun. La vision immigrationniste de l'immigration n'est bien entendu pas la seule possible. La thèse politiquement incorrecte serait que l'immigration est un phénomène inéluctable et négatif, comparable à un raz-de-marée ou à une invasion, à la conquête lente d'un territoire. Face à la force qui s'impose, la seule politique possible est alors celle d'une autodéfense désespérée, qui peut prendre la forme d'une réaction xénophobe. Une troisième thèse, politiquement incorrecte encore, consiste à juger l'immigration comme un phénomène non inéluctable et négatif. Il suffit alors, pour les autorités politiques, de fermer rigoureusement les frontières, ce qui est plus facile à concevoir qu'à réaliser dans un contexte d'échanges globalisés. Si l'on perçoit l'immigration, quatrième thèse, comme un phénomène non inéluctable, sans qu'on préjuge de sa positivité ou de sa négativité, alors une réflexion sérieuse sur la politique de l'immigration la plus souhaitable peut commencer. Cette politique relevant, jusqu'à nouvel ordre, de la souveraineté des États-nations, les dirigeants politiques ont pour tâche de délibérer et de prendre des décisions, au regard des intérêts de leurs communautés politiques respectives. La liberté de choix peut s'exercer pleinement sur la question, à la condition de déconstruire l'entité floue nommée « immigration » et d'identifier distinctivement les diverses réalités ayant un lien avec ce phénomène mal défini, pour distinguer les multiples problèmes amalgamés autour du terme « immigration » et les traiter d'une façon différenciée. Il va de soi, par exemple, que la question du droit d'asile doit être abordée indépendamment de celle d'une immigration de travail, que les problèmes posés par les travailleurs saisonniers sont distincts de ceux que soulèvent une immigration d'installation, que la question du regroupement familial n'est pas du même ordre que celle des mariages entre étrangers et nationaux, enfin que les problèmes des immigrés de première génération diffèrent de ceux des jeunes Français issus de telle ou telle vague migratoire. Dans tous les cas, concernant les politiques de l'immigration, le réalisme implique que des règles soient formulées clairement, diffusées largement dans l'espace public et respectées par tous.

Considérons de plus près la vulgate pro-immigrationniste qui tient lieu de pensée sur la question. Si l'immigration est inéluctable, au point d'incarner une fatalité, il n'y a qu'une politique possible : celle de l'adaptation au processus fatal. C'est là reconnaître en la matière l'impuissance radicale du pouvoir politique, dont l'exercice se réduit nécessairement à reconnaître et accepter cette figure du destin. Il n'y a pas d'alternative. Les dirigeants politiques n'ont plus rien d'autre à faire que contempler et commenter l'irrésistible processus. Disparition de l'action politique, effacement de la volonté politique, annulation de la liberté de faire des choix : avènement de l'impolitique. Si, en outre, l'immigration est un phénomène intrinsèquement positif, alors il faut se réjouir devant l'inéluctable, et tout faire pour éliminer les obstacles, limites et autres restrictions susceptibles d'empêcher la totale liberté des candidats à l'immigration de venir s'installer dans le pays de leur choix. Le destin prenant le visage bienveillant de la Providence, la politique de l'immigration ne peut qu'être de style abstentionniste. Il faut commencer par exclure tout projet de réglementation de l'immigration incluant une sélection des immigrés. Les dirigeants politiques n'ont pas à vouloir, à prendre des décisions et à réglementer, ils n'ont qu'à recevoir et à régulariser avec enthousiasme. Comment peut-on vouloir stopper l'irrésistible ? ou simplement trier dans ce qu'impose le destin à visage humain ? Si l'immigration est un bien commun de l'humanité, il faut la favoriser par tous les moyens. Vouloir par exemple la connaître selon des méthodes scientifiques, en formulant des distinctions conceptuelles consistantes et en établissant des statistiques fiables (2), c'est déjà manifester une défiance coupable à l'égard de ce qui doit être globalement accepté, les yeux fermés. Pour la belle âme immigrationniste, le devoir d'accueil sans réserve implique une obligation de méconnaissance. L'ignorance ou la connaissance vague devient une preuve de bonne disposition vis-à-vis des flux migratoires. L'acteur politique ne peut plus être qu'un spectateur qui applaudit au réjouissant spectacle, quitte à en faciliter le déroulement. L'ouverture des frontières prend dès lors le statut d'une norme universelle, impliquant l'abolition de la notion même de territoire lié à un peuple et à un État. L'immigration, objet d'un « droit de » (droit-liberté), devient l'objet d'un « droit à » (droit-créance) qui ne saurait être limité. Le droit d'immigrer dans un pays de son choix, sans restriction, s'inscrit sur la liste des droits de l'homme élargie. Ceux qui prononcent une telle série de jugements en arrivent logiquement à en déduire que les États-nations supposés résiduels doivent faire appel à l'immigration, en attendant leur disparition dans la post-histoire ouvrant l'âge du post-national, celui de la paix universelle. Dans la démocratie cosmopolite de l'avenir, il n'y aura plus ni nationaux ni étrangers, ni citoyens ni immigrés. Tous les humains seront intrinsèquement mobiles. C'est la rengaine des chantres postmodernes du « nomadisme ». L'indifférenciation sera la règle. L'humanité enfin unifiée vivra dans un état de bienheureuse indistinction et de mobilité permanente. Le refrain chanté par Homo mobilis sera : « Nous sommes tous des immigrés ». Mais ce refrain ne sera plus compris que par les plus anciens. Telle est l'utopie futuriste qui fait rêver nombre de nos contemporains. Elle implique une auto-destruction de toute politique de l'immigration. Cette vague utopiste est récente. C'est vers la fin du XXe siècle qu'est née l'utopie messianique du salut par l'immigration.

Revenons dans le monde social réel, régi par les calculs d'intérêts. Des arguments d'appoint, d'ordre économique et démographique, viennent vite renforcer la conjonction de l'inéluctable et du positif dans la figure rêvée de l'immigration. En premier lieu, on lance comme un fait scientifiquement établi qu'il y a une corrélation positive, un « cercle vertueux », entre l'immigration et la croissance. On donne en général l'exemple des États-Unis, exceptionnellement érigés en modèle, en oubliant les nombreux contre-exemples de divers types, à commencer par celui du Japon, dont la croissance ne doit rien à une main d'œuvre d'origine étrangère. En second lieu, on avance que le vieillissement et la stagnation de la population des pays de la « vieille Europe » sont tels qu'il faut impérativement faire appel à des immigrés dont le taux de natalité pourrait seul compenser le déficit démographique. L'argument n'est guère convaincant concernant un pays comme la France, dont le taux de fécondité est de 1,9 enfant par femme en 2003, contre 1,5 en moyenne dans les pays de l'Union Européenne. L'immigration est ainsi justifiée au nom des intérêts bien compris des peuples d'accueil, dont le premier est lié à l'impératif de survie. Mais l'argument démographique est interprété de façon biaisée, tant il est vrai qu'on peut lutter contre le déficit démographique soit par le relèvement du taux de natalité de la population nationale au moyen de diverses mesures (natalisme), soit par l'appel à du « sang neuf » impliquant une politique d'ouverture aux candidats à l'installation sur le sol national (populationnisme), en principe selon des règles bien définies, impliquant des critères de sélection. La vulgate angélique qu'est l'immigrationnisme ne retient que la voie du populationnisme, mais, en raison de son préjugé favorable sur l'immigration (globalement ou intrinsèquement positive), exclut toute réglementation sélective des flux migratoires. Or, en France notamment, ce sont surtout des travailleurs qualifiés qui peuvent répondre aux besoins d'un certain nombre de secteurs. Et, avant de faire appel à la main d'œuvre étrangère, il serait de bonne méthode de mobiliser les ressources internes, puisque le taux d'emploi des 15-64 ans est actuellement de 63% pour les personnes nées en France et de 57% pour celles nées à l'étranger, alors que l'un des objectifs définis par ce qu'il est convenu d'appeler le « processus » ou la « stratégie de Lisbonne » est de 70% de taux d'emploi pour 2010 (3). La politique migratoire doit donc être sélective. Mais l'on se heurte ici aux effets d'une sémantique mythologisée : le mot « sélection » est dénoncé et rejeté par les bigots de l'immigrationnisme comme un mot imprononçable, à l'instar du mot « race » pour ceux de l'antiracisme politiquement correct (4).

Dans le langage militant du nouveau gauchisme, le « tri sélectif » est diabolisé par amalgame polémique avec les « sélections » à l'entrée des camps d'extermination nazis, sur fond d'une indignation rituelle contre un « darwinisme social » censé légitimer la concurrence généralisée et la « sélection des meilleurs ». La « sélection » est ainsi condamnée comme intrinsèquement mauvaise, censée mener au pire, selon le sophisme bien connu de la « pente glissante ». Tout étranger qui se propose ou s'impose - tels les « sans-papiers », dits sans fard « clandestins » ou, d'une façon euphémisée, « irréguliers », donc à « régulariser » - doit être jugé digne d'être accueilli et « intégré » (le terme reste à définir, si la chose est possible). C'est la voie utopique et dangereuse du repeuplement à tout prix. Les dirigeants politiques, voués à ouvrir les bras au monde, n'ont plus rien à faire que dire et redire avec l'émerveillement requis : « L'immigration est une chance pour la France ». Certains croient y voir la main de la Providence. L'immigration, ajoute-t-on pour convaincre les adeptes de la néo-religion de la Diversité, est une « richesse ». Que cet enrichissement soit pensé comme mélange ou comme coexistence des différences (ethno-raciales et culturelles, de la cuisine à la religion, en passant par la couleur de la peau), ou encore, dans la plus grande confusion, comme les deux à la fois, il serait en lui-même une bonne chose. Étape de la marche triomphale vers la « société métissée », à travers le « nomadisme » planétaire - ce qui n'empêche pas les partisans dudit « nomadisme », peu regardants sur leurs propres contradictions, d'exiger des « papiers pour tous les sans-papiers qui en font la demande ». Pour les adeptes du culte immigrationniste, il serait donc vain de distinguer entre une immigration « subie » et une immigration « choisie ». Il n'y a rien à jeter ni à rejeter dans l'immigration : elle doit se recevoir « en bloc ». C'est ainsi que de l'utilitarisme naît un supplément d'utopisme.

Mais il s'agit encore de faire taire définitivement les objecteurs et les récalcitrants, d'empêcher jusqu'aux murmures discordants, comme s'il fallait instituer un véritable culte de l'immigration et interdire les interrogations blasphématoires. C'est à ce point que le moralisme est sollicité de diverses manières. D'abord sur la base d'une instrumentalisation de la compassion pour les pauvres et de l'indignation face à la misère humaine : « Il y a tant de pauvres dans le monde que nous devons les accueillir ». Les militants des causes identitaires ajoutent que ces pauvres ont des droits particuliers en tant que descendants d'esclaves ou de colonisés. Il s'ensuit que les Occidentaux, qu'on les disent « Blancs » ou « judéochrétiens », ont des devoirs particuliers vis-à-vis des peuples qui ont souffert par leur faute dans le passé. À commencer par un devoir collectif d'expiation ou de repentance. Il va de soi que de tels coupables ne peuvent se permettre de nier le droit de tout pauvre venant du Maghreb ou de l'Afrique sub-saharienne à venir s'installer dans le pays ex-colonial de son choix. À gauche et à l'extrême gauche, les nouveaux tiers-mondistes décodent le message sur la base du postulat que « l'islam est la religion des pauvres », et en tirent une conclusion pratique : les immigrés de culture musulmane, transfigurés par leur pauvreté supposée et l'exclusion qu'ils sont censés subir, doivent être traités en hôtes privilégiés. Les stratèges islamistes savent jouer sur ces idées reçues et la culpabilité qu'elles entretiennent dans les esprits modelés par une culture chrétienne diffuse. Fermer les yeux sur la guerre culturelle non déclarée qui a lieu en Europe de l'Ouest tout particulièrement, c'est faire preuve d'angélisme (5). Pour fonctionner avec le maximum d'efficacité symbolique, l'argument standard doit s'accompagner d'un rappel culpabilisant de la « richesse scandaleuse » des pays riches. La stigmatisation de la richesse possède une force persuasive dont l'intensité n'est comparable qu'à celle de la dénonciation des puissants ou des dominants. La vertu chrétienne de charité, « nationalisée » au passage pour avoir force d'obligation, se conjugue avec le devoir d'hospitalité sans limites pour donner un fondement d'allure morale à l'ouverture indistincte aux flux migratoires. Et les élus politiques, aveuglés sous la pression vertuiste, vont se mettre une fois de plus à jouer de la lyre tandis que Rome brûle. La rhétorique sentimentale remplace le courage politique. La générosité abstraite, au nom des grands principes et des bonnes intentions, chasse tout souci de responsabilité. Car après l'ouverture, comment faire pour intégrer les nouveaux arrivants, alors que la « société plurielle » qui s'annonce offre le spectacle d'une fragmentation conflictuelle sur fond d'anomie, d'affaiblissement des normes ? Que peut bien signifier « l'intégration » si la nation civique se disloque en lobbies identitaires rivaux et hostiles les uns aux autres ? La multicommunautarisation convulsive de la France est l'un des indices de l'affaiblissement de sa capacité d'intégration d'une immigration non choisie. Le moralisme de la belle âme ne saurait remplacer une analyse sociologique et démographique sérieuse (qui n'a rien à voir avec le sociologisme néo-marxiste des militants immigrationnistes travestis en universitaires), ni une réflexion politique sur le possible et le souhaitable. L'éthique de la conviction, surtout si elle est forcée, n'est pas une politique.

Si la mauvaise conscience de l'Occidental supposé nanti n'est pas suffisamment réveillée, une deuxième salve de moralisme peut être tirée sous la forme d'un chantage du type : « Si vous refusez l'ouverture totale des frontières et la régularisation de tous les sans-papiers qui en font la demande, alors vous êtes mû par la peur de l'autre, vous êtes atteint par le virus de la xénophobie ou du racisme. » L'effet d'intimidation est ici maximal. L'impératif place le coupable potentiel devant un dilemme : « L'immigration, tu l'aimes et tu l'acceptes, ou bien tu es raciste et traité comme tel. » Et cet élan vers « l'autre » ne doit inclure nulle préférence marquée, comme si choisir revenait à exclure et à stigmatiser. La seule politique possible, une pseudo-politique dangereuse pour la paix sociale et l'économie, consiste à pratiquer des régularisations massives et successives, à l'infini, des « clandestins » ou « sans-papiers ». L'Occidental soupçonné de « racisme », terrifié à la seule perception vague de la mort sociale qui le menace, va donner des gages à ses accusateurs en se présentant comme un chaud partisan de l'immigration providentielle. Une variante de ce sophisme, fondé sur l'amalgame polémique de toute politique restrictive ou sélective de l'immigration avec le racisme, est souvent utilisée en France où la menace lepéniste sert de repoussoir et de base de réduction facilement instrumentalisables : l'argument fallacieux consistant à accuser un individu ou un groupe de « faire le jeu de Le Pen ». Méthode de diabolisation, tant il est vrai que l'accusation peut être traduite par « faire le jeu du diable ». Les classiques associations par contiguïté ou par ressemblance (« Vous parlez comme Le Pen », « Vos idées ressemblent à celles de le Pen ») permettent de disqualifier un adversaire politique quelconque. La « lepénisation » de l'adversaire est devenue en France un instrument de guerre idéologico-politique, dont la première conséquence est d'empoisonner de soupçons et d'auto-censure le débat public. « Lepéniser » quelqu'un, dans l'espace public, est une manière de le traiter de « raciste », donc de l'exclure du cercle des personnes respectables et des interlocuteurs possibles. Toute cette machine à délégitimer revient à tirer toutes les conséquences d'une simple définition qui, par la répétition, a pris une valeur d'évidence : un « lepéniste » ou un « raciste », c'est un individu abject qui pratique le « refus de l'autre ». En adhérant au credo immigrationniste, on n'a plus à s'interroger sur la question de savoir pourquoi il faut accepter « l'autre », et plus précisément n'importe quel « autre ».

Ce culte contemporain de « l'autre » (ou de « l'Autre ») ou de « l'étranger » représente une espèce de religion civile internationale qui semble aller de soi. Cet « autrisme » devrait au contraire nous étonner : pourquoi une telle préférence pour l'altérité, dans toutes ses figures ? Pourquoi cet amour obligatoire de « l'Autre », sous peine d'être jugé « abject » ? Pourquoi la xénophilie serait-elle une attitude morale, si elle n'est que l'avers d'une profonde haine de soi ? La « nostrophobie », c'est-à-dire le sociocentrisme négatif postulant que « les autres » sont meilleurs que « nous » ou supérieurs à « nous » (6), n'a rien à envier à l'ethnocentrisme (ou sociocentrisme positif : « nous » sommes les plus humains d'entre les humains), ni même à la xénophobie. La « belle âme » du siècle qui s'ouvre, en terres européennes tout au moins, déclare publiquement son amour de « l'Autre », et les nouveaux dévots locaux chantent les vertus d'une immigration qui va sauver le pays de la « fermeture », de la « crispation », du « repli sur soi ». Comme si l'on croyait, une fois de plus, que la « jeunesse du monde », du monde extra-occidental, allait régénérer la « vieille Europe ». Sous l'immigrationnisme, qui en forme l'un des indices, perce le mythe de la régénération par le « sang neuf » des « autres », par la venue providentielle de nouveaux et gentils « Barbares » qui ne veulent que notre bien.

Il reste une solution prônée par ceux qui se veulent réalistes en acceptant une réglementation des flux migratoires et récusent le pillage des élites des « pays en voie de développement » : le « co-développement ». L'idéal est certes séduisant, mais il ne pourrait se réaliser que dans un autre monde que le nôtre. Ce n'est là qu'une fausse sortie de l'impolitique angélique : les politiques de « co-développement » ne peuvent que reconduire sous un autre nom les politiques d'aide au développement, dont les effets pervers, sans parler des détournements de fonds, sont désormais bien connus. Comment mettre en œuvre ces politiques de « co-développement » alors que la plupart des pays d'origine des migrants, en particulier en Afrique, sont sous l'emprise de dictatures sanguinaires et ravagés autant par la criminalité que par les épidémies ? La corruption des États, a fortiori leur criminalisation, rend impossible toute politique de coopération. Or, le « co-développement », pour fonctionner, suppose la confiance et le respect des règles. C'est pourquoi il n'est qu'une nouvelle utopie, qui peut servir d'alibi à l'inaction volontaire.

L'angélisme immigrationniste fait couple avec la xénophobie anti-immigrés. Il enferme les acteurs politiques dans la geôle du manichéisme cher aux « terribles simplificateurs ». Comme s'il fallait choisir entre le parti du « tout-immigration » et celui de l'« immigration-zéro ». Ou entre les « bons sentiments » qui rendent aveugle au réel et les préjugés haineux (du type « immigrés = délinquants ») qui empêchent de formuler raisonnablement les problèmes de société et interdisent de les résoudre. Fausse alternative. En posant comme un axiome que « l'immigration » est un phénomène à la fois inéluctable et positif, ce que seuls des « racistes », en dernière analyse, pourraient mettre en doute, les nouveaux Tartuffe ne font guère qu'exercer et renforcer leur pouvoir symbolique. Sans considération pour l'avenir de leur nation. Voilà qui devrait suffire à faire prendre conscience aux Républicains de deux rives qu'il ne faut abandonner la « politique de l'immigration » ni aux fanatiques de l'ouverture sans règles, ni aux paranoïaques de l'immigration-invasion, qui trouvent dans l'angélisme des premiers un alibi commode pour justifier leurs fantasmes xénophobes. Quoi qu'il en soit, le grand chantage des bien-pensants interdit de poser correctement les problèmes liés à « l'immigration » et pousse à la fuite dans l'utopisme aux mains pures. Ce chantage aux visages multiples est l'expression d'une désertion et d'une démission : insouciance quant à la vie quotidienne des citoyens actuels, irresponsabilité à l'égard du devenir de la communauté nationale. Il est aussi l'indice, particulièrement en France, d'une forme émergente de mésestime de soi, voire de mépris de soi, lequel peut se radicaliser en haine de soi. Nombre de Français ne s'aiment plus et n'aiment plus leur pays, qu'ils prennent plaisir à réduire à un passé criminel et à un présent décadentiel. D'une façon générale, ce chantage de la bien-pensance a pour principal effet de transformer la politique en une impolitique, et, ce faisant, de désarmer les nations démocratiques face aux nouvelles menaces.

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1) Voir Michèle Tribalat, « De quoi parle-t-on ? », La Lettre de la Fondation pour l'innovation politique, n° 20, p. 10.
2) Voir Michèle Tribalat, « Une estimation des populations d'origine étrangère en France en 1999 », Population, 59 (1), 2004, pp. 51-82 ; Id., « De quoi parle-t-on ? », art. cit., pp. 10-11.
3) Voir Jean-Christophe Dumont, « La France a les ressources internes pour répondre à ses besoins de main d'œuvre » (propos recueillis par Caroline Mignon), La Tribune, 10 mai 2006.
4) Voir mon livre Les Fins de l'antiracisme, Paris, Michalon, 1995, pp. 329-356 (chap. X : « “Race” : un mot de trop ? »).
5) Voir Jeanne-Hélène Kaltenbach, Michèle Tribalat, La République et l'islam. Entre crainte et aveuglement, Paris, Gallimard, 2002 ; Yves Charles Zarka (avec la collaboration de Sylvie Taussig et de Cynthia Fleury) (dir.), L'Islam en France, Paris, PUF, 2004 (revue Cités, hors-série) ; Christophe Deloire, Christophe Dubois, Les Islamistes sont déjà là. Enquête sur une guerre secrète, Paris, Albin Michel, 2004.
6) Sur les deux formes de sociocentrisme, voir Raymond Boudon, L'Idéologie ou l'origine des idées reçues, Paris, Fayard, 1986, pp. 286-287 ; Pierre-André Taguieff, op. cit., pp. 31-32.

NB : Une version abrégée de ce texte est parue dans Le Figaro le 09 mai 2006
 
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 06:43

Réalité de la dérive islamiste que nos politiciens feignent d’ignorer

 

 
 
 

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Mouvement NATION
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Communiqué du 13 août 2007

Tel est, en tous les cas, la théorie d’un journaliste hollandais Arthur Van Amerongen qui vient de publier un ouvrage sur la radicalisation des musulmans en Belgique.

Image Hosted by ImageShack.usEn avez-vous déjà entendu parler ? Bien sur que non car, du côté francophone, la chape de plomb du politiquement correct est toujours aussi lourde.

Saluons donc la télévision régionale bruxelloise flamande qui a eu le courage et la liberté d’esprit d’interviewer ce personnage qui a étudié de près, la communauté musulmane de Bruxelles.
Parlant arabe, il a même infiltré la mouvance radicale de cette communauté en se faisant passer pour un converti.

Et son bilan est terrible et affolant (nous lui laissons, bien entendu, toute la responsabilité des propos qu’il a tenu et que nous ne faisons ici que les reproduire pour information) :

« Ils nous haïssent. Ils haïssent la culture chrétienne » - « Tôt ou tard va se dérouler un attentat à Bruxelles « - « Ceux qui nous parlent d’une petite minorité sont des hypocrites » - « Ils doivent s’adapter ou quitter le pays » - « La société multiculturelle n’est pas une réalité en Belgique »

Non, vous ne rêvez pas ! Ces propos n’ont pas été tenus par d’horribles leaders racistes dans un meeting mais bien par un journaliste d’investigation à 19 h ce lundi sur les ondes de télé Brussel.

A l’écoute de tout ceci, il est à craindre qu’à Bruxelles, après Londres et Madrid, le compte à rebours a déjà débuté…

PS : Alors que les islamistes règnent déjà dans certains quartiers de Bruxelles, on veut interdire à des Européens de manifester contre l’islamisme radical. Signez donc la pétition en ligne contre l’interdiction faite au rassemblement du 11 septembre à Bruxelles :

http://www.petitiononline.com/ulfkotte/petition.html

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Mouvement NATION
http://www.nation.be
Contact : info@nation.be
BP 53 - 1030 Bruxelles 3
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 22:58
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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 22:55


par Daniel Pipes
New York Sun, 7 août 2007

VO: www.danielpipes.org/article/4793

Devinette: quel pays du Moyen-Orient a disparu de la carte pour plusieurs mois il n’y a pas si longtemps?

Réponse: le Koweït, qui a disparu d’août 1990 à février 1991 pour devenir la 19e province d’Irak. Cette conquête brutale par Saddam Hussein mettait un point d’orgue à des revendications iraquiennes intermittentes remontant aux années 1930. La restauration de la souveraineté du Koweït a nécessité une force expéditionnaire massive de plus d’un demi-million de soldats menée par les États-Unis.

Ces événements reviennent à l’esprit en raison d’une menace analogue à l’encontre du Bahreïn exprimée tout récemment par un porte-parole iranien. Hossein Shariatmadari, allié du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, et rédacteur en chef du quotidien Kayhan, publia une opinion, le 9 juillet dernier, dans laquelle il affirmait que «le Bahreïn fait partie du territoire iranien, dont il a été séparé par une conspiration illégale [fomentée] par (…) le Shah [Mohammed Reza Pahlavi, ainsi que] les gouvernements américain et britannique». En faisant référence à la population en majorité chiite du Bahreïn, Shariatmadari alla jusqu’à affirmer, sans avancer aucune preuve, que «le peuple bahreïni ne demande rien plus ardemment aujourd’hui que de voir revenir cette province (…) dans le giron de l’Iran islamique».

L’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI) rapporte que ces réflexions «ont déclenché une tempête au Bahreïn»: des gens ont protesté devant l’ambassade iranienne, le gouvernement a émis des déclarations sévères, les deux Chambres du Parlement ont voté des résolutions urgentes et une fatwa a même prescrit la peine de mort pour les Bahreïnis qui adopteraient cet irrédentisme iranien. D’autres États du golfe Persique se sont associés à cette réaction en émettant des déclarations tout aussi cinglantes.

Le thème est sensible. Les revendications de Téhéran sur le Bahreïn remontent à 1958, lorsque l’Iran déclara que l’île était sa 14e province et lui attribua même deux sièges à son Parlement national. Bien que le Shah ait formellement reconnu l’indépendance du Bahreïn en 1970, des revendications telles que celle de Shariatmadari sont apparues épisodiquement, à l’image de celles de l’Irak sur le Koweït avant 1990.

Ainsi, le Koweït a bel et bien été englouti par l’Irak et le Bahreïn pourrait subir le même sort. Et ces deux pays ne sont pas les seuls dans ce cas – trois autres États du Moyen-Orient sont également «menacés d’extinction».

  • La situation de la Jordanie a toujours été précaire, juchée qu’elle est entre plusieurs États plus grands, plus puissants et souvent agressifs. Durant l’un des épisodes mémorables de ce parcours périlleux, au plus fort de la crise koweïtienne, en novembre 1990, Hassan, le Prince héritier de l’époque, craignait que son «petit pays de 3,5 millions d’habitants ne soit sur le point de disparaître».
  • L’indépendance du Liban est disputée depuis la création de cet État, en 1926, parce que son voisin syrien n’a jamais pu se résoudre à la perte des territoires libanais. Damas a exprimé ses réticences de diverses manières, en termes cartographiques (désignation de sa frontière avec le Liban comme étant «régionale» et non internationale), diplomatiques (refus d’ouvrir une ambassade syrienne au Liban) et politiques (domination des affaires intérieures libanaises durant plus de trois décennies).
  • L’existence d’Israël en tant qu’État juif a été menacée dès le jour de sa déclaration d’indépendance, en 1948. Ses victoires militaires au cours des décennies qui suivirent lui ont assuré une certaine force de dissuasion et une certaine permanence; mais depuis 1992, un électorat désorienté et des dirigeants ineptes ont placé le pays devant une menace existentielle comparable à celle qu’il affrontait avant la guerre de 1967.

L’observation de ces cinq États du Moyen-Orient menacés dans leur existence suscite plusieurs réflexions. Premièrement, leur situation difficile révèle bien la nature exceptionnellement violente, instable et risquée de la vie politique dans cette région. À ma connaissance, aucun État situé hors du Moyen-Orient ne voit ainsi son existence même remise en cause.

Deuxièmement, ce schéma si particulier résulte en partie d’un problème largement répandu de frontières indéterminées. À quelques rares exceptions près – parmi lesquelles, ironie du sort, se trouvent deux des frontières internationales d’Israël –, la majorité des frontières du Moyen-Orient ne sont ni tracées, ni décidées d’un commun accord. Ce révisionnisme «de basse intensité» favorise des ambitions impliquant l’élimination d’un État.

Troisièmement, cette situation met bien en perspective le dilemme d’Israël. Autant le risque de voir un État disparaître est anormal d’une manière générale, autant il est commun dans la région. Les problèmes d’Israël sont certes les mieux connus de tous, et de très loin, avec une couverture médiatique et littéraire des centaines de fois plus importante que celle des quatre autres pays réunis, mais tous les cinq sont confrontés à une menace comparable. Ce contexte donne à penser que le statut incertain d’Israël pourrait se prolonger encore longtemps.

Enfin, ces profondes tensions non résolues traversant le Moyen-Orient mettent une nouvelle fois en lumière l’absurdité de la notion selon laquelle le conflit israélo-arabe serait la source des problèmes de la région entière. Chacun des États en danger affrontent des circonstances qui lui sont propres, aucun d’eux ne guide les affaires politiques régionales dans leur ensemble. Ainsi, résoudre le conflit israélo-arabe n’apporterait pas davantage que de résoudre ce conflit spécifique.

 
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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 22:21

La manif interdite

Le maire de Bruxelles a interdit une manifestation contre « l’islamisation de l’Europe », prévue le 11 septembre prochain.

Cette manifestation devait être organisée devant les locaux du Parlement européen, dans la capitale belge, par une organisation d’origine danoise, « Stop the islamisation of Europe » (SIOE).

Et voici quel est le motif de l’interdiction : « Le danger pour l’ordre public et trop élevé. L’importante communauté allochtone qui vit dans le quartier pourrait réagir à cette action. »

Le maire a peur des musulmans, et il se comporte déjà comme un dhimmi, comme si le critère d’autorisation d’une manifestation était, non pas le respect de la liberté d’expression, mais le respect de l’islam. On apprécier l’expression « allochtone », qui évite de dire « musulman » (même le mot est tabou), mais souligne qu’il s’agit d’une communauté étrangère… qui dicte les décisions du maire sans même avoir besoin de s’exprimer.

Il illustre ce que dit SIOE : « Islam et respect du Coran sont incompatibles à cause des enseignements du Coran lui-même. » Ou encore : « Notre liberté de parole, qui a été gagnée par des victoires sur des régimes tyranniques, est maintenant en train d’être retirée à la seule fin de protéger les musulmans d’être offensés. »

Et le porte-parole du maire souligne encore davantage quelle est la situation, lorsqu’il ajoute que la municipalité reçoit chaque année entre 500 et 600 demandes de manifestations et que, au cours des cinq dernières années, seulement 6 ont été interdites.

Ainsi, parmi les très rares exceptions, figure une manifestation pacifique organisée par des gens qui veulent seulement attirer l’attention sur les dangers de l’islamisation pour la démocratie.

Certes, les idées du fondateur de SIOE ne sont pas celles qui ont cours dans les cercles politiquement corrects. Il dit qu’il ne croit pas au concept d’islam modéré, et voici pourquoi : « Le cœur de l’islam sunnite est l’Arabie saoudite, et celui de l’islam chiite est l’Iran. Aucune personne sensée ne peut décrire ces pays comme modérés. »

Sans doute est-il difficile de répondre à cet argument. Alors on interdit à SIOE de le dire dans la rue.

L’interdiction de la manifestation est en soi une nouvelle preuve de la progression de l’islamisation : de la soumission à l’islam des autorités européennes. Autrement dit une preuve du bien-fondé de l’action de SIOE.

(Source: http://yvesdaoudal.hautetfort.com/)


SITA BELGIQUESITA UN TIMBRE SITA UNE MINUTE ACTION RESISTANCE EUROPE

***

Tentons une ultime opération pour sauver la vue à notre bon Roi Fred-Dhimmi de Bruxelles et à sa Cour de Borgnes.

1. Imprimer ce texte : les trois premières pages = une feuille recto verso + une page d'une autre feuille. (Les images se voient mal à l'impression ? A. Tant mieux, cela contribue à soigner la vue. B. Tant mieux, ils viendront nous voir.

2. Si vous le souhaitez, imprimer au dos de la deuxième feuille notre article sur les génocides musulmans au XXème siècle (ils iront lire la suite sur le site même si ça les chante)

3. Option carte-postale (bien gauloise de préférence) si pas d'imprimante, changer légèrement le texte du maire dans sa déclaration : "Pas de manifestation le 11/09/2007. Les musulmans sont trop nombreux, intolérants et violents pour que dans une démocratie l'on puisse manifester pacifiquement contre leur religion de Paix !" signé : Fred-Dhimmi Ier, Emir du Bruxellessistan, décodé par grouiik-grouiik.blogspot.com.

4. Expédier votre courrier à

a)
Monsieur Freddy Thielemans, maire de Bruxelles

Hôtel de Ville
Grand-Place 1
1000 Bruxelles
BELGIQUE

b)
Et aussi aux décisionnaires que sont les membres du conseil municipal, choisir un nom au hasard dans la liste, de préférence PS et expédier à la même adresse.


c)
Si vous avez de la suite dans les idées, vous enverrez un à votre représentant parlementaire.
Pour les députés français. En choisir un dans la liste puis écrire à son nom à :
Assemblée nationale,
126 rue de l'Université,
75355 Paris 07 SP
FRANCE

Nous ne pouvons pas faute de temps aller chercher toutes les adresses de tous les parlements de l'Europe, aussi comptons-nous sur votre dextérité si vous ne résidez pas en France. Enfin, nous ne dérangerons pas les parlements européens dans leur sommeil puisqu'ils n'ont strictement que le très faible pouvoir que les technocrates eurabéats de la Commission Européenne veulent bien leur donner (ce qui vaut d'ailleurs dans une moindre mesure pour nos politiques, mais passons)


5. Tarifs postaux : 0.60 € depuis la France (août 2007). Ressortissants d'autres pays, voici une liste de postes francophones pour vous renseigner aisément sur vos propres tarifs postaux à destination de la Belgique : Belgique, Suisse ,Luxembourg, Canada, Maroc, Algérie, Tunisie, Monaco...

6. Après avoir posté votre courrier, merci de référencer votre action au Sitathon pour inciter d'autres personnes à agir.

7. Complément : la pétition SIOE. Signer ici la pétition. (mais NE compte PAS comme une action SITA, nous sommes comme Amnesty International, nous croyons très peu aux pouvoirs des pétitions... mais celle-ci va nous permettre de nous compter au niveau européen, alors allez-y tout de même). Et pourquoi ne pas rendre la pétition vraiment utile en joignant par copie-collage ce message en anglais (il y a peu de francophones) : Participate to the action SITA : http://halal-pig.blogspot.com/2007/08/sioe-demonstration-dhimmi-mayor-of.html ?

8. Déjà fini ? Pourquoi pas une autre action ?

9. Enfin, n'hésitez pas à parler de cette action dans les salon de tchat, les forums, les blogs que vous fréquentez !
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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 22:58
Le laxisme politique des gouvernements européens fut aggravé par l’octroi aux pays arabes, d’exporter, avec leur population, leur culture et leur mœurs (Déclaration du DEA à Damas, 11 sept. 1978).
Cette implantation culturelle en Europe, intégrée dans l’immigration, c’est-à-dire le transfert de millions de musulmans d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie avec leur culture d’origine dans les pays d’accueil, avait déjà été planifiée au cours du séminaire Euro-Arabe tenu à l’Université de Venise (28-30 mars, 1977) sur « Les moyens et les formes de la coopération pour la diffusion en Europe de la langue arabe et de sa civili­sation littéraire. »
 
Le Séminaire fut organisé par l’Ins­tituto per l’Oriente à Rome et la Faculté de Langues étrangères, section de littérature arabe, de l’Univer­sité de Venise.
Les participants comptaient 14 univer­sitaires des pays arabes, 19 arabisants des universités européennes, de nombreuses autres personnalités liées au monde musulman ainsi que le représentant de l’Institut Pontifical des Etudes Arabes, à Rome.
Le séminaire était intégré au Dialogue Euro-Arabe, c’est-à-dire avec l’assentiment du Président de la CE et des ministres des Affaires étrangères de chaque pays qui y était représenté. Les participants arabes représen­taient l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Irak, la Jordanie, le Qatar, le Soudan et la Tunisie.11
 
Parmi les sujets abordés durant les quatre sessions de travail, les rapporteurs européens présentèrent leurs rapports sur la diffusion et la connaissance de l’arabe et de la civilisation des Arabes dans leurs pays respec­tifs.
Les délégués arabes de leur côté exposèrent les méthodes d’enseignement facilité de l’arabe pour les non-Arabes, qu’ils pratiquaient dans leur pays.
Le Séminaire se conclut par l’adoption de nombreuses Recomman­dations.
On ne peut ici les reproduire toutes, mais leur teneur générale préconise la création dans les capita­les européennes, de Centres de diffusion de la langue et de la culture arabe dans tous les pays européens en coordination avec les pays arabes.
Ce projet pré­voie l’instauration dans les Instituts et les Universités européennes de professeurs arabes spécialisés dans l’enseignement aux Européens.
 
« Les participants à ce séminaire présentent unanimement les recommandations suivantes à l’attention des gouverne­ments des Etats membres de la Communauté Européenne et de la Ligue des États Arabes :
 
1. Coordination des efforts faits par les pays arabes pour diffuser la langue et la culture arabe en Europe et trouver la forme appropriée de coopération parmi les Institutions arabes opérant dans ce domaine.
 
2. Création de Centres Culturels Euro-Arabe jumelés dans les capitales européennes qui entreprendront la diffusion de la langue et de la culture arabe.
 
3. Encouragement aux institutions européennes, au niveau universitaire ou à d’autres niveau ; qui sont concernés par l’enseignement de la langue arabe et la diffusion de la culture arabe et islamique.
 
4. Soutien aux projets jumelés de coopération entre des ins­titutions européennes et arabes dans la recherche linguistique et l’enseignement de la langue arabe aux Européens ».12
 
La 10e recommandation stipule que l’enseignement de l’arabe doit être lié à la culture arabo-islamique et aux préoccupations actuelles arabes.
La 11e souli­gne la nécessité de coopération entre les spécialistes européens et arabes afin de présenter un tableau objectif de la civilisation arabo-islamique et des problèmes contemporains arabes aux étudiants et au public éduqué européen, afin de l’attirer vers les études arabes.
Les résolutions suivantes définissent les formes de coopération entre universités arabes et européennes et leurs spécialistes respectifs ainsi que l’organisation des fonds nécessaires à ce projet d’ara­bisation dans la CE.
La dernière recommandation (19) considère nécessaire l’établissement d’un comité permanent d’experts arabes et européens chargés de contrôler le suivi et l’application des décisions concernant la diffu­sion de l’arabe et de la culture arabe en Europe, dans le cadre du Dialogue Euro-Arabe.
Ce cadre signifiait l’approbation des ministres des Affaires étrangères des pays de la CE et de sa présidence, en relation avec le Secrétaire de la Ligue des pays arabes, ainsi que les autres diplomates, représentés dans la Commission Générale dont les travaux se déroulaient à huis clos et sans procès-verbaux.
 
Les exigences culturelles du bloc arabe
 
Ainsi dès les années 1970, la politique de l’immigra­tion, intégrée dans la conception économico-politi­que du DEA (1973), n’envisageait pas une émigration ponctuelle d’individus désireux de s’intégrer aux pays d’accueil.
Elle planifiait une implantation homogène dans le tissu laïc européen, de collectivités étrangères se chiffrant en millions, venues non pour s’intégrer mais avec le projet d’imposer de droit, aux pays d’ac­cueil, leur propre civilisation.
 
La pusillanimité politi­que de la CE facilita la création de milieux en rupture, hostiles à leur environnement dont ils rejettent les institutions laïques considérées inférieures à celles de la charia donnée par Allah.
Ainsi dès le début de l’im­migration, l’intégration était exclue, alors même que le DEA réclamait pour les immigrés arabes, les droits conférés par des institutions juridiques européennes que ces derniers refusaient, puisqu’ils se prévalaient de leur propre culture arabo-islamique fondée sur la charia.
 
Le Symposium de Hambourg (11-15 avril 1983) fut inauguré en grande pompe par le discours d’ouverture de Hans-Dietrich Genscher, ministre des Affaires étrangères de la République Fédérale d’Allemagne, suivi par celui du Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Chadly Klibi.
Genscher rappela avec force la dette de l’Europe envers la civilisation islamique et souligna l’importance du Dialogue pour cimenter la solidarité euro-arabe.
Il évoqua le début, en 1973, du Dialogue et l’importance du volet politique qui ne devait pas être ignoré - autrement dit la politique anti-israélienne de la CE au Moyen-Orient comme fondement de tout l’édifice économique de la Coopération Euro-Arabe.
Les deux parties du Dialogue — recom­mandait Genscher — devaient toujours se souvenir du Mémorandum Conjoint émis au Caire en 1975. Ce document constituait la Charte du Dialogue et insistait sur la vision politique commune des Arabes et de la CE qui ensemble, luttaient pour la création d’une relation spéciale entre les deux groupes.
 
«Nous Européens, nous avons parlé fort et de façon convaincante pour une reprise du Dialogue Euro-Arabe dans la Déclaration de Venise du 13 Juin 1980. Depuis lors, les différents groupes de travail intégrés au Dialogue sont devenus plus actifs et les projets pour le futur sont maintenant prometteurs » 13.
 
Dans la Déclaration de Venise, la CE s’était tota­lement alignée sur les exigences politiques arabes concernant Israël.
Elle avait affirmé les droits natio­naux des Palestiniens « qui n’étaient pas seulement des réfugiés » (art.6).
L’article 7 exigeait la participation de l’OLP aux négociations.
Dans l’article 8 « les Neuf soulignent qu'ils n’accepteront aucune initiative unilatérale visant à changer le statut de Jérusalem. »
Dans l’article sui­vant « Les Neuf soulignent le devoir pour Israël de mettre fin à l’occupation territoriale qu’il a maintenu depuis le con­flit de 1967 comme il l’a fait pour une partie du Sinaï.
Ils sont profondément convaincus que les villages (settlements) israéliens constituent un obstacle sérieux au processus de paix au Moyen Orient.
Les Neuf considèrent que ces villages, comme les modifications de population et de propriété dans les territoires arabes occupés, sont illégaux par rapport à la loi internationale. »
 
Au cours du Symposium les orateurs des deux par­ties présentèrent divers exposés liés à l’intégration des deux civilisations.
Les participants furent répartis en trois groupes de travail.
Le premier examina les pers­pectives d’avenir des échanges culturels. On y discuta des accords entre universités, des échanges d’étu­diants et de professeurs dans tous les domaines cul­turels, et de la diffusion en Europe des publications arabes.
Les domaines de cette coopération culturelle devaient être définis par un Accord culturel général entre la Ligue Arabe et la Communauté Européenne.
A l’intérieur de ce contexte des domaines plus spé­cialisés seraient délimités. Un petit comité conjoint dans le cadre du Dialogue serait créé et mandaté pour surveiller l’application et la conformité de ces accords avec les buts visés, il examinerait les nouveaux projets et leur exécution.
Le groupe de travail suggéra divers projets qu’on résumera ici :
 
1. La publication biannuelle d’un journal Euro-­Arabe destiné à faire connaître au public européen, le développement culturel et intellectuel du monde arabe.
 
2. Le renforcement des contacts et de la coopération intellectuelle par des accords et des échanges entre des syndicalistes arabes des différentes professions et leurs semblables européens.
Le côté arabe proposa tout particulièrement des accords avec l’union des Ecrivains et des Editeurs arabes, des rencontres pério­diques entre les syndicats européens et arabes de la Radio et de la Télévision et entre des Associations de producteurs de films et des acteurs.
 
3. La programmation de séminaires entre petits groupes de spécialistes sur différents thèmes tels que l’historiographie arabe, le dialogue religieux, la publi­cation de livres, la formation des libraires, l’investiga­tion du contenu des livres scolaires à tous les niveaux concernant l’histoire des deux régions.
 
Le second groupe de travail se consacra aux : «Conséquences de la Migration des Travailleurs et des Intellectuels ».
Les participants constatèrent que l’immigration arabe se transformant en résidence permanente, l’exécution de la Déclaration de Damas (décembre 1978), était désormais insuffisante pour la situation en 1983.
Il fallait notamment compléter l’article stipulant les droits du migrant arabe et des membres de sa famille, à jouir dans les pays euro­péens, de l’égalité de traitement en matière de loge­ment, de travail, de salaires, de droits économiques, d’association, et de libertés publiques fondamentales.
Des mesures politiques et des programmes « propres à assurer l’exécution de ces principes furent planifiés afin d’assurer le maximum de prestations aux migrants et un maximum de bénéfices pour les pays d'origine et d’accueil dans un esprit de franche coopération parmi les pays engagés dans le Dialogue ».
 
« Il est recommandé que l’intégration sociale des immigrés et de leurs familles soit facilitée dans les pays d’accueil par :
 
a. l’octroi de droits égaux dans le logement, le travail, le sys­tème éducatif la formation professionnelle et l’apprentissage,
 
b. rendre le grand public plus conscient du milieu culturel des immigrés par la promotion par exemple des activités cul­turelles des communautés immigrées,
 
c. fournir des informations adéquates sur la culture des communautés immigrées dans les programmes scolaires,
 
d. créer des facilités spéciales d’enseignement et de formation pour les fonctionnaires en relations avec les immigrés, médecins, policiers, enseignants, travailleurs sociaux, etc. »
 
Les immigrants arabes devaient avoir également accès aux mass media afin de leur assurer des infor­mations régulières dans leur propre langue, sur leur culture et sur les conditions de vie des pays d’accueil.
Il fut également recommandé « d’élargir la coopération entre les groupes d’immigrés et la population nationale et de prendre des mesures pour augmenter la participation des groupes d’immigrants dans les activités syndicales et d’explo­rer leur participation dans la vie politique. »
 
Le sixième point recommandait aux pays arabes d’origine de ren­forcer leur soutien culturel aux immigrés arabes en Europe et de renforcer la coordination pour soutenir les efforts des communautés arabes pour promouvoir la langue et la culture arabes en Europe.
 
Le troisième groupe de travail examina la coopé­ration dans le domaine de l’enseignement de l’arabe et des langues européennes.
Ce groupe souligna que cette question était de la plus haute importance car elle constituait un principe de base du Dialogue Euro-Arabe.
Les décisions du Séminaire de Venise (1977) furent complétées par celles du Symposium de Hambourg (1983).
On réitéra la nécessité de diffuser en Europe la langue et la culture arabes par les pays arabes et leurs institutions spécifiques ainsi que par des Centres culturels Euro-Arabe dans les capitales européennes.
Il fallait enseigner l’arabe aux enfants immigrés, assurer la publication et la distribution de journaux et de livres arabes destinés à un public cul­tivé européen afin de donner un tableau objectif et séduisant de la civilisation islamique.
Un programme d’exécution de toutes les activités examinées fut planifié sur cinq ans.
 
À la lecture des actes de ces nombreux symposiums, l’on est frappé par la différence de discours entre les deux parties.
Les Européens adoptent un langage prudent, admiratif et flatteur envers l’islam.
Des hom­mages excessifs sont rendus à la grande civilisation islamique à laquelle s’abreuva celle de l’Europe dans toutes ses composantes (Hans-Dietrich Genscher, ministre allemand des Affaires Etrangères, Sympo­sium de Hambourg, 1983).
De plates et humbles excu­ses sont formulées pour la colonisation et les préjugés européens anti-arabes.
Du côté arabe, par contre, le ton est celui d’un maître qui fustige et enseigne, sûr de la tolérance, de l’humanisme et de la grandeur de sa civilisation, source spirituelle et scientifique de l’Europe.
Les reproches ne manquent pas, notamment concernant l’insuffisance des mesures européennes contre Israël, point central et essentiel sur lequel s’est bâtie toute l’infrastructure du Dialogue.
Les discours arabes martèlent en termes venimeux (l’usurpation sioniste, la main sioniste brandie pour tuer le peuple arabe dans chaque pays, politique raciste institutionnalisée) l’obligation des Européens de sévir contre Israël.
Ils leur rappellent le devoir de reconnaître et d’enseigner au niveau universitaire, la grandeur et la supériorité de la civilisation islamique et de l’islam.
Des prédicateurs exposent l’origine islamique du judaïsme, du christianisme et de toute l’humanité, née musulmane dans sa pureté originelle.
 
L’alignement de la Communauté européenne
 
On peut sans hésiter affirmer que le Dialogue Euro­-Arabe transforma en trente ans (1973-2002) la civili­sation européenne, donnant naissance à une culture hybride : Eurabia.
 
On énumérera ici les conséquences du Dialogue.
 
Au plan politique la CE s’est totalement alignée sur les directives concernant Israël formulées par la Ligue Arabe dès 1970 comme on le constate dans la Déclaration des Neuf sur le Moyen-Orient (Londres, 29juin 1977) et le Discours prononcé par M. Simonet, ministre belge des Affaires étrangères, et président de la CEE aux Nations Unies (New York, 26 septembre 1977).
Certaines de ces déclarations répètent mot pour mot celles émises par la 2è Conférence islamique de Lahore (1974).
 
Ainsi, le Conseil Européen (Londres, 29juin 1977) précisait dans l’article 2 de sa Déclaration :
— l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force,
— la nécessité pour Israël de mettre fin à l’occupation territoriale qu’il maintient depuis le conflit de 1967,
— la reconnaissance que, dans l’établissement d’une paix juste et durable, il devra être tenu compte des droits légitimes des Palestiniens.
 
Dans son article 3, on lit :
« Les Neuf sont convaincus qu’une solution du conflit au Moyen- Orient ne sera possible que si le droit légitime du peuple palestinien à donner une expression effective à son identité nationale se trouve traduit dans la réalité qui tiendra compte de la nécessité d’une patrie pour le peuple palestinien. Ils considèrent que les représentants des parties au conflit, y compris le peuple palestinien, doivent participer aux négo­ciations d’une manière appropriée, à définir en consultation entre toutes les parties intéressées. Dans le cadre d’un règle­ment d’ensemble, Israël doit être prêt à reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien. De même la partie arabe doit être prête à reconnaître le droit d’Israël à vivre en paix à l’in­térieur de frontières sûres et reconnues »14.
 
Cette déclaration avait été préparée par la session de la Commission Générale du DEA de Tunis (10-12 Février 1977) et confirmée par la troisième session de la Commission Générale (Bruxelles, 26-28 octo­bre 1977) dont l’article 9 énonce que la partie arabe a répété que le moment était venu pour les Neuf de reconnaître comme représentant légitime du peuple palestinien l’Organisation de Libération de la Pales­tine qui a été reconnue comme telle par tous les États arabes, par la plupart des autres pays ainsi que par les Nations Unies.
 
Le 26 septembre 1977, M. Simonet, ministre belge des Affaires étrangères et président du Conseil de la CEE avait déclaré à l’Assemblée Générale de l’ONU à New York, que le conflit du Proche-Orient devra être fondé sur les résolutions 242 et 338 (1973) :
« ainsi que sur les principes de base suivants : d’abord, l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force ; ensuite, la nécessité pour Israël de mettre fin à l’occupation territoriale qu’il maintient depuis le conflit de 1967 ; puis le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues ; et enfin, la reconnaissance que, dans l’établissement d’une paix juste et durable, il devra être tenu compte des droits légitimes des Palestiniens…
Les Neuf continuent également à penser qu’une solution au conflit ne sera possible que si le droit légitime du peuple palestinien à donner une expression effective à son identité nationale se trouve traduit dans les faits. Ce qui tiendrait compte bien sûr de la nécessité d’une patrie pour le peuple palestinien...
Il convient de rappeler ici que les Neuf ont fait part publi­quement de leurs inquiétudes devant les mesures illégales prises récemment par le gouvernement d’Israël dans les ter­ritoires occupés...
Dans cette attente, les Neuf réaffirment le souci qu’ils ont eu l'occasion d’exprimer à différentes reprises aux parties, que celles-ci s’abstiennent de toute déclaration et de l’adoption de toute mesure administrative, législative, militaire ou généra­lement quelconque constituant un obstacle au processus de paix. »15
 
Concernant Jérusalem, le communiqué final publié à l’issue de la deuxième session de la Commission Générale (Tunis 10-12 février 1977) déclarait que « la partie européenne... a marqué également son opposition à toute initiative tendant à modifier unilatéralement le statut de Jérusalem. La partie arabe a dit combien elle appréciait cette attitude. »
 
Cette prise de position fut réitérée par l’article 10 de la déclaration publiée à l’issue de la quatrième session de la Commission Générale du DEA (Damas, 9-11 décembre 1978).
Ces prises de position faisaient fidèlement écho à la Déclaration rendue publique par la deuxième Confé­rence islamique de Lahore (24 février 1974) :
« 1. La cause arabe est celle de tous les pays qui s’opposent à l’agression et qui n’admettent pas que l’usage de la force soit récompensé par l’obtention de territoires ou par tout autre gain.
2. Un appui total et efficace devrait être accordé aux pays arabes pour leur permettre de recouvrer par tous les moyens disponibles, tous leurs territoires occupés.
4. La restauration de la plénitude des droits nationaux du peuple palestinien sur sa patrie est la condition primordiale et fondamentale à l’établissement d’une paix durable fondée sur la justice.
7. La Conférence note avec satisfaction les efforts constructifs déployés par les Églises chrétiennes partout dans le monde et dans les pays arabes, notamment au Liban, en Egypte, en Jordanie et en Syrie, pour expliquer la cause palestinienne à l’opinion publique internationale et aux conférences religieu­ses mondiales et pour obtenir leur appui à la souveraineté arabe sur Jérusalem et les autres Lieux saints de Palestine.
8. Toute mesure prise par Israël pour changer le caractère des territoires arabes occupés, et en particulier de la Ville Sainte de Jérusalem, est une violation flagrante du droit internatio­nal et une atteinte aux sentiments des Etats membres de la Conférence islamique et du monde islamique en général » 16.
 
La porte ouverte à l’islamisme
 
Alors que la CE n’offre à Israël qu’un verbiage qui ne peut qu’être insignifiant pour les civilisations du djihad — paix juste et durable, frontières sûres et reconnues — elle exige de l’État hébreu des faits con­crets : cession de territoires, arabisation de Jérusalem, création de la Palestine arabe sur le territoire dévolu originellement à l’État d’Israël, et l’obligation pour Israël de négocier avec Arafat, chef terroriste avéré jusqu’aux accords d’Oslo, reconverti au djihad durant le processus qui s’en est suivi.
 
Reprenant la rhétorique arabe concernant la création d’un État palestinien (le second après la Jordanie, créée en 1921 par les Anglais) la CE, s’alignant sur les exigences de la Ligue Arabe, reconnut Arafat comme son seul représentant.
Elle conféra ainsi, une honorabilité et une légitimité au père du terrorisme international et à l’ennemi irré­ductible de l’État d’Israël.
 
La CE exigea le retour d’Israël sur les lignes d’armis­tice de 1948 en feignant de croire à la viabilité d’un tel État.
Son refus de reconnaître le droit d’Israël à sa capitale, Jérusalem, implique une délégitimation et une négation de l’histoire du peuple juif dont l’Eu­rope du fait de ses origines chrétiennes est pourtant le témoin par excellence.
 
La CE adopta l’obsession pathologique arabe conférant à Israël une centralité maléfique, qui éclipsa tous les événements de la pla­nète.
Elle l’instrumentalisa comme clé d’explication et de politique internationale, faisant du conflit israélo-arabe sa priorité absolue, aveugle aux dangers menaçant sa sécurité et son devenir.
C’est ainsi qu’elle abandonna les chrétiens du Liban aux massacres des Palestiniens, et les chrétiens du monde islamique aux persécutions de la dhimmitude.
 
La libération d’Israël, minuscule portion des territoires qui furent colonisés par les Arabes en Asie, Afrique et Europe par la guerre et la force, provoqua une paranoïa qui masqua les souffrances de millions de victimes des djihads modernes.
En s’engageant dans la guerre arabo-isla­mique contre Israël, l’Europe récuse toutes ses valeurs et le fondement même de sa civilisation.
 
Sur le plan démographique européen, la politique d’immigration de la CE encouragea le souhait isla­miste d’islamiser l’Europe, et lui donna des bases très concrètes.
Les chiffres réels de cette immigration furent dissimulés au public comme s’ils constituaient un secret d’État.
L’exportation dans les pays d’accueil, de la culture des immigrés, faveur exorbitante et unique dans l’histoire de l’immigration, fut intégrée dans les accords entre la CE et la Ligue Arabe comme un droit inaliénable des immigrés. Il constitua un obs­tacle à leur intégration, d’autant plus que les liens avec les pays d’émigration furent encouragés et maintenus au maximum par des accords culturels, politiques et économiques et par une collaboration et des échanges au niveau universitaire et international.
 
Les Saint-Just européens de l’antiracisme réussirent à éliminer toute discussion concernant l’insécurité, la criminalité et le fanatisme religieux de certains milieux d’une popu­lation qui refusait l’intégration.
Cette politique de l’autruche fut soutenue par les appareils de pouvoir de toutes tendances politiques et religieuses.
 
L’infrastructure culturelle du DEA permit d’im­porter en Europe le bagage culturel traditionnel de préjugés anti-chrétiens et anti-juifs, contre l’Occident et Israël, des peuples et de la civilisation du djihad.
C’est dans ces années là que le thème du djihad fut récupéré pour alimenter un activisme terroriste.
Des milieux de l’immigration s’en firent les vecteurs et les diffuseurs en Europe, avec le silence complice des uni­versitaires, des politiciens et de tout l’appareil culturel du DEA.
 
La déconsidération de la culture judéo-chré­tienne « infidèle » s’exprima dans l’affirmation de la supériorité de la civilisation islamique, à laquelle se seraient humblement abreuvés les savants européens.
Ni les centres du savoir répartis dans l’Europe latine et byzantine pour le Moyen Age, ni dans les siècles suivants, la création de l’imprimerie, essentielle à la diffusion du savoir, ni les découvertes scientifiques de l’Europe et leurs applications technologiques, ni l’évolution novatrice de ses institutions juridiques et politiques, ni sa richesse artistique et culturelle, ne peuvent entamer l’axiome de son infériorité par rapport aux Arabes, créateurs de la science et des arts.
 
Cette absurdité, répétée obséquieusement par nos ministres européens constitue, en fait, un principe religieux du monde arabe qui ne reconnaît aucune supériorité aux civilisations infidèles.
Les termes même « civilisation judéo- chrétienne » sont refusés par les musulmans fondamentalistes 17 qui n’admirent qu’une seule civilisation, la civilisation islamique qui englobe, par Abraham — prophète musulman — les juifs et les chrétiens.
C’est pourquoi nos ministres ne parlent plus de civilisation judéo-chrétienne mais de civilisation abrahamique.
D’ailleurs le judaïsme et Israël polarisent une telle haine que l’Europe se rallie volontiers à l’abrahamisme qui joue le rôle d’escamo­tage du judaïsme.
 
La vague d’expansionnisme culturel et religieux arabe, qui emporte l’Europe, est intégrée dans la fonc­tionnalité du DEA.
L’UE répudie ainsi ses racines juives et rejette le christianisme parce qu’il en est issu.
L’abla­tion de la mémoire historique de l’Europe, pour y gref­fer la conception arabo-islamique de l’histoire, permet aujourd’hui la diffusion d’une sorte de pseudo-culture négationniste et culpabilisante, où la vénération du mythe andalou remplace la connaissance des invasions dévastatrices musulmanes.
 
L’obséquiosité des univer­sitaires soumis à un pouvoir politique entièrement dominé par le matérialisme économique, rappelle les pires périodes du déclin de l’intelligence.
La censure de la pensée, la suppression de la liberté intellectuelle, importées des pays musulmans dans l’emballage d’une culture de haine contre Israël, conduit aujourd’hui à l’exclusion et au boycott des universitaires israéliens par leurs collègues d’Europe.
 
L’antisémitisme/antisionisme arabe fut implanté en Europe dans le cadre conceptuel agencé par le DEA, et sa planification d’ « un mouvement d’opinion » pour soutenir la politique arabe.
Le monde arabo-islami­que téléguidait l’Europe pour en faire l’exécutrice de sa politique de destruction d’Israël.
Les directives approuvées par les plus hautes autorités politiques, universitaires et religieuses engagées dans le DEA, impliquaient les médias, les télévisions, les radios, la presse, les universités, les diverses activités culturel­les.
Les thèmes majeurs de cette culture de la haine furent empruntés au monde arabe où ils étaient déjà diffusés dès les années 1950.
Les principaux sont :
1) le négationnisme concernant la Shoa ;
 
2) l’accusation de son instrumentalisation comme moyen de chantage sur l’Europe en faveur d’Israël ;
 
3) la délégitimation de l’État hébreu ;
 
4) l’occultation de son histoire transférée aux Arabes palestiniens ;
 
5) le culte de la destruction d’Israël comme source de rédemption du monde ;
 
6) le boycott culturel d’Israël et son isolement sur la scène internationale — politique qui réactivait le statut du Juif en Chrétienté et celui du dhimmi dans l’islam ;
 
7) l’absurde inculpation de l’Europe pour la résurgence d’Israël.
 
L’engrenage induit par le DEA conduisit la CE à tolérer les terroristes palestiniens sur son propre territoire, à justifier et légitimer passivement leur terreur contre Israël, puis à financer de fait l’infras­tructure terroriste palestinienne devenue « autorité palestinienne », et l’éducation de la haine dans ses écoles.
L’UE a été l’un des plus grands donateurs de l’UNRWA, auquel elle a fourni 38% de son budget. De 1994 à 1997 l’aide européenne s’est élevée à 1,68 milliard d’euros. En 1998, des aides supplémentaires furent planifiés sur cinq ans.
 
C’est en 2000-2002 qu’Eurabia a peut-être effacé Europa.
En Eurabia la conception islamique de l’histoire a supplanté le souvenir de l’institution du djihad, de la dhimmitude qui ont régi les relations des musulmans avec les non-musulmans du VIIe siècle à nos jours.
La culture d’Eurabia présente aujourd’hui une com­binaison d’animosité anti-juive, anti-chrétienne et anti-américaine.
Les hommes politiques et les intel­lectuels qui ont mené aux forceps la naissance de cette nouvelle entité politico-culturelle ont nié la vague de diffamation et d’attaques contre les Juifs en Europe, vague qu’ils ont eux-mêmes rendue possible et attisée de façon irresponsable depuis 30 ans.
 
Ils négligent la réalité de l’antisémitisme comme ils ont négligé les atteintes aux droits fondamentaux des citoyens européens par des courants idéologiques générant la délinquance et la menace terroriste, qu’ils ont laissé s’installer impunément dans leur pays.
Le silence et la négligence des pouvoirs publics en France face à la vague d’agression antisémite durant les années 2000-2002 n’est que la face émergée de l’iceberg d’une politique globale.
Sur tout le territoire d’Eurabia couvert par les accords du DEA, l’on retrouve la même uniformité de pensée, les mêmes tabous et les mêmes censures dans les universités et les appareils d’information, les mêmes contrevérités historiques et politiques érigées en dogme, la même tactique d’obstruction des éditeurs et des libraires, le même culte de valeurs destructrices des libertés civiles et intellectuelles, la même démonologie des Juifs et d’Israël, la même culpabilisation des Juifs et des Chrétiens à l’égard du monde arabo-islamique.
 
Quand les futures générations se pencheront étonnées sur la mort d’Europa, elles découvriront que les armes qui ont provoqué sa disparition furent l’intérêt économique et l’hostilité envers Israël.
Le DEA qui lia l’économie européenne aux stratégies politiques arabes planifiant la destruction d’Israël, fut le cheval de Troie de cette dérive de l’Europe vers la sphère d’influence et de pouvoir arabo-islamique.
Les apprentis sorciers ont ouvert la voie à un futur inquiétant.
 
NOTES
 
1. Saleh A. Al-Mani, The Euro-Arab Dialogue. A Study in Associative Diplomacy, ed. Salah Al-Shaikhly, Frances Pinter (Publishers), Lon­dres, 1983, p.48. Voir aussi sous la direction de Jacques Bourrinet, Le Dialogue Euro-Arabe, Economica, Paris 1979.
 
2. Documents d’Actualité Internationale (ci-après DAI), 1974, n°l, pp.2-3.
 
3. Voir Al-Mani, pp 70-73 ; 111 ; Bourrinet, p. 4. Analysant la formule du DEA, John Waterbury écrit « Le marchandage éventuel se déroulera sous forme d’un troc : les revendications politiques arabes contre les objectifs économiques européens. » ib., p.25, voir aussi Françoise de la Serre, «Conflit du Proche-Orient et Dialogue Euro-Arabe :La Position de l’Europe des Neuf » dans ib.
 
4. Voir la 2e Conférence islamique, Lahore, 24 février 1974, dans DAI, 1974, n° 14, pp. 274-81.
 
5. DAI 1974, Conférence des Chefs d’Etat Arabes (Alger, 26-29 novembre 1973) Déclaration de politique Générale (Alger, 28 novembre 1973) (Source : Conférence des Chefs d’Etat arabes, (en français) n°7, pp.122-26).
 
6. Al-Mani, pp.70-73.
 
7. Bat Ye’or, Juifs et Chrétiens sous l’Islam. Les dhimmis face au défi intégriste, Paris, Berg International, 1994, p. 252. 
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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 22:41
En 2001 une vague judéophobe déferla brutalement sur l’Europe ; elle coïncidait avec une intensification, dès le 30 septembre 2000, de l’Intifada al-Aksa. Cette simultanéité n’était pas fortuite.
En Europe, les gouver­nements, certaines Églises, les médias dans leur ensem­ble, approuvaient en fait, avec le discours moral adéquat, ce qui était, dans la politique des dirigeants palestiniens, une stratégie de la terreur.
 
La compré­hension et la négligence qu’ils lui manifestèrent équi­valaient à un encouragement. L’élimination des chefs du terrorisme fut qualifiée « d’assassinat » et les terro­ristes du Hamas de « combattants », d’«activistes », le Hamas, lui même, de     «Résistance », Israël fut accusé de « terrorisme d’Etat »…
 
En France surtout, les actes criminels commis par des activistes issus de l’émigra­tion arabo-musulmane, contre des individus et des biens communautaires juifs ont pu s’autoriser de cette condamnation. Aujourd’hui encore le gouvernement français refuse de placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.
 
Cette convergence de politiques propres à l’Union Européenne (UE) et à la partie palestinienne qu’elle finance, ainsi qu’à celles des pays arabes, apparaît comme l’aboutis­sement d’un processus de longue date.
A quelques nuances près, le discours contre Israël, entendu simulta­nément des deux côtés de la Méditerranée, présente des caractères identiques.
Cette judéophobie du XXI siècle s’enracine dans une structure européenne transnationale, issue d’un contexte historique et de la politique euro-arabe des 30 dernières années.
Les populations européennes lui restent grosso modo extérieures, même si elles furent, des décennies durant, soumises à une idéologie médiatisée démonisant Israël.
 
Il s’ensuit que les Européens risquent fort d’être le jouet et les victimes de haines religieuses, d’intérêts politiques et économiques masqués par le conflit israélo-arabe et un discours pseudo-humanitaire.
Car la structure idéologique de cette nouvelle judéophobie est importée du monde arabo-musulman, même si elle s’exprime dans les cadres d’un discours européen que répercutent trois secteurs : les partis politiques, les médias et le secteur religieux.
 
L’antisionisme/antisémitisme qui caractérise une grande partie de l’islam aujourd’hui, s’accompagne d’une haine de l’Occident et, comme on le verra plus bas avec l’évolution du dialogue euro-arabe, d’une ambition irrépressible d’islamisation de l’Europe, de son histoire et de sa culture, qu’expriment par exem­ple jusqu’au cœur de Londres certains leaders islamis­tes.
Cette politique glorifie la palestinité, elle instille dans l’opinion occidentale une version imaginaire de la religion, de l’histoire et de la civilisation islamiques. Elle oblige l’Europe à réviser sa propre interprétation de son identité et de son histoire pour la rendre con­forme à la vision islamique de l’Europe.

L’embargo sur le pétrole : le déclencheur
 
Après la guerre israélo-arabe de 1967, la France se fit l’instigatrice d’une politique européenne anti-israélienne. Elle ne pardonna pas à Israël sa victoire éclair sur une coalition qui alliait l’Egypte, la Syrie, la Jordanie, les Palestiniens, et qui était soutenue par l’ensemble du monde arabe.
Dans les instances internationales, la France vota les résolutions arabes anti-israéliennes et décréta un boycott unilatéral sur les ventes d’armes à l’État hébreu (1969).
Au plan européen, la diplomatie française soutint les intérêts arabes en s’efforçant d’infléchir la politique de l’Eu­rope dans une direction pro-arabe et anti-israélienne.
Dans cette perspective elle examina avec la Libye la conception d’un Dialogue Euro-Arabe (DEA).1
La guerre syro-égyptienne contre Israël en 1973 et l’embargo arabe sur le pétrole, utilisé comme une arme de pression mondiale, précipita ce projet.
 
Morti­fiés par la défaite arabe, les pays arabes producteurs de pétrole quadruplèrent le prix du pétrole, ordonnè­rent une réduction sur la production et imposèrent un embargo sur les livraisons destinées aux Etats-Unis et aux Pays-Bas ; les pays consommateurs furent classés en pays amis, neutres ou ennemis.
Aussitôt, les neuf pays de la Communauté Européenne (CE), réunis à Bruxelles le 6 novembre 1973, proclamèrent une Résolution conjointe qui s’alignait totalement sur la politique franco-arabe à l’égard d’Israël et décidèrent un embargo unilatéral sur les ventes d’armes à l’État hébreu.2
Comme en 1967, Israël était puni de sa vic­toire sur des ennemis déterminés à l’exterminer.
Dans cette résolution, la CE introduisait trois nou­veaux points :
 
1. l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force ;
 
2. Israël devait se retirer sur les lignes d’armistice de 1948 ;
 
3. l’inclusion des « droits légitimes des Palestiniens » dans la définition de la paix.
 
La première proposition était absurde car la Palestine ottomane avait été conquise par la force en 1917 par les Anglais, qui en détachèrent 78% pour créer la Transjordanie (1921-23).
Par la guerre de 1948 contre Israël, l’Egypte avait pris Gaza par la force et la Transjordanie avait occupé la Judée et la Samarie.
Par ailleurs tous les pays qui aujourd’hui sont arabes furent conquis à l’origine par des armées arabes.
Toutes ces conquêtes territoriales imposées par la force et la guerre, étaient-elles aussi inadmissibles ?
Quels critères détermineraient l’irréversibilité d’une conquête et d’une injustice, l’occupation de territoires ou leur libération ? L’Espagne, les Balkans, étaient-ils occupés ou libérés ?
 
Dans le deuxième point l’Europe adoptait avec com­plaisance le refus des Arabes de leur propre défaite en 1967, une guerre qu’ils avaient eux-mêmes déclenchée après celle de 1948, pour détruire Israël.
La CE entérinait ainsi l’interprétation arabo-islamique de la Résolu­tion 242, car celle-ci, effectivement, ne mentionne qu’un retrait partiel « de » territoires (from territories), une formulation intentionnelle de la part de ses concepteurs.
 
Le 3ème point de la résolution introduisait dans le con­flit du Moyen-Orient, une innovation qui s’avèrerait, dans l’avenir, dramatique pour l’Europe.
Jusqu’en 1970, en effet, le peuple palestinien n’existait pas. On ne parlait que des Arabes en Palestine qui ne se distinguaient en rien des autres Arabes des vingt pays de la Ligue Arabe, et surtout des Arabes de Transjor­danie, c’est-à-dire des 78% de la Palestine historique, détachés par l’Angleterre en 1921 pour en faire un pays exclusivement arabe.
La résolution 242 de l’ONU recommandait une solution aux problèmes des réfu­giés arabes de Palestine et des réfugiés juifs expulsés des pays arabes et dépouillés de tous leurs biens.
La création ex nihilo d’un peuple palestinien, après l’embargo arabe sur le pétrole en 1973, conduirait l’Europe à lui fabriquer une légitimité, une histoire, un droit symétrique et même supérieur à celui d’Israël, par une réactualisa­tion de la théologie du remplacement constamment nourrie d’une propagande démonisant Israël pour justifier sa déchéance.
Cette voie l’engagera dans une solidarité active avec la politique exterminationiste arabe, la promotion, le financement et la légitimation du terrorisme international personnifié par l’OLP.
 
La formation du bloc économico politique euro-arabe
 
La démarche anti-israélienne de la CE répondait aux exigences des Arabes pour ouvrir un dialogue avec l’Europe, ils l’en récompensèrent par une augmenta­tion immédiate du pétrole.
Né de l’embargo pétrolier, le Dialogue Euro-Arabe s’établit dès le début comme un marché : les pays de la CE s’engageaient à soutenir la politique arabe contre Israël, et en échange, ils bénéficieraient d’accords économiques avec les pays de la Ligue Arabe3.
 
Le côté arabe exigeait un engagement politique de l’Europe contre Israël puisque le volet économique du dialogue était subordonné au contexte politique de la guerre arabe contre Israël. Le domaine économique s’inscrivait ainsi dans une solidarité politique euro-arabe contre Israël.
 
La volonté du Dialogue fut confirmée par le prési­dent Georges Pompidou et le chancelier Willy Brandt durant leur rencontre les 26-27 novembre 1973.
Moins d’un mois plus tard, le président français convoqua un sommet le 15 décembre 1973 à Copenhague pour examiner la crise du Moyen-Orient et jeter les bases d’une coopération entre les pays de la Ligue Arabe et ceux de la CE.
Quatre ministres arabes des Affaires étrangères, invités à suivre les travaux, proposèrent divers projets.
Le 10 juin 1974, les ministres des Affai­res étrangères des Neuf réunis à Bonn dans le cadre de la coopération politique, adoptèrent un texte où ils précisaient les domaines et les moyens de développer leur coopération et leurs relations avec les pays arabes. Ces domaines concernaient l’agriculture, l’industrie, les sciences, la culture, la formation, la technologie, la coopération financière, l’infrastructure civile, etc.
 
Au cours des réunions suivantes, les ministres des Affaires étrangères des Neuf, jetèrent les bases de cette coopération avec les pays arabes, selon une structure institutionnalisée, reliée aux plus hautes autorités de chaque pays de la CE.
Cette formule permettait d’harmoniser et d’unifier la politique des Communautés Européennes dans leurs échanges et leur coopération avec les pays de la Ligue Arabe.
 
Le 31 juillet 1974 à Paris, une première rencontre officielle au niveau ministériel, réunissait le ministre des Affai­res étrangères du Koweït, le Secrétaire Général de la Ligue Arabe, le Président de la Commission des Com­munautés Européennes et le Président en exercice de la Communauté pour discuter de l’organisation du Dialogue.
 
La Conférence de Damas (14-17 septembre 1974) organisée par l’Association interparlementaire de la Coopération Euro-Arabe, rassembla les membres représentant tous les partis des Parlements de la CE, excepté le Danemark.
Les Arabes posèrent les pré-conditions politiques aux accords de coopération économique avec les pays de l’Europe occidentale.
Le domaine économique qui intéressait la CE était condi­tionné par les exigences politiques des Arabes concer­nant le Moyen-Orient conformément au principe du troc, principe fondamental du Dialogue.
 
Les Arabes réclamaient :
 
1. le recul inconditionnel d’Israël sur les lignes d’armistice de 1948 ;
 
2. l’islamisation de Jérusa­lem dont ils s’étaient emparés par la force en 1948 et en avaient expulsé tous les Juifs ;
 
3. la reconnaissance du peuple palestinien et de son seul représentant, l’OLP 4;
 
4.des pressions exercées par la CE sur les Etats-Unis pour les rapprocher de la politique arabe et les détacher d’Israël.
 
Un secrétariat permanent de 350 membres chargé de la Coopération Euro-Arabe, fut créé avec son siège à Paris.
Le Dialogue Euro-Arabe fut structuré en divers comités chargés de la planification de projets conjoints industriels, commerciaux, politiques, scien­tifiques, techniques, culturels et sociaux.
 
L’importance du volet politique du Dialogue fut sou­ligné au 7e Sommet de la Conférence Arabe (Rabat, octobre 1974) où il fut rappelé que le Dialogue Euro-Arabe devait se développer dans le contexte de la Déclaration du 6e Sommet de la Conférence Arabe à Alger, adressée à l’Europe le 28 novembre 1973.
Il est intéressant de noter que la Déclaration de cette Confé­rence, et les suivantes également, parle uniquement de la Nation Arabe, déterminée à récupérer ses territoi­res.
Le territoire israélien est considéré comme appar­tenant à une nation arabe indifférenciée dont tous les membres soutiennent leurs frères en Palestine.5
 
Pour les Arabes, le Dialogue devait continuer jusqu’à la réalisation de ses objectifs. Les dimensions politiques et économiques de la coopération étaient interdépendantes.
 
Le 10 juin 1975, une délégation de la CEE (Communauté Economique Européenne) rencon­trait au Caire une délégation de vingt pays arabes et de l’OLP. Plus d’une trentaine de pays étaient représentés par un Comité général au niveau des ambassadeurs et par de nombreux spécialistes. La CE et le Secrétariat de la Ligue Arabe étaient représentés au niveau politique.
Le porte-parole jordanien de la délégation arabe, M. Dajani insista sur l’aspect et les implications politiques du Dialogue Euro-Arabe.
Le marché entre les deux parties était clairement défini : accords économiques avec l’Europe en échange de l’alignement européen sur la politique arabe concernant Israël.
Un Mémorandum Conjoint du Comité Mixte d’Experts donna une première formulation des principes généraux et des objectifs du dialogue euro-arabe.
Dans les années suivantes, cette collaboration fut renforcée par des réunions chaque six mois et diver­ses activités au niveau mondial (Rome, 24/7/1975 ; Abu Dhabi, 27/11/75 ; Luxembourg 18-20/5/1976 ; Bruxelles, plusieurs réunions en 1976 ; Tunis, 10-12/2/1977).
Les membres du Secrétariat permanent pour la Coopération Euro-Arabe, effectuèrent de nombreux voyages aux États-Unis pour orienter la politique américaine vers les thèses de l’OLP.
Les Arabes récla­maient de l’Europe la reconnaissance de Yasser Arafat et d’un État palestinien, le boycott d’Israël au niveau international et une stratégie de pressions politiques et économiques mondiales pour forcer l’État hébreu à reculer dans les lignes de 1948.
 
Des groupes de tra­vail étudièrent les méthodes propres à conditionner l’opinion publique européenne et internationale pour l’amener à soutenir l’OLP.
Selon al-Mani, l’OLP « utilisa avec succès le patronage du DEA pour amélio­rer son statut diplomatique en Europe. »
Faisant un bilan du DEA, l’auteur estime que la centrale palestinienne fut l’un de ses soutiens les plus actifs, exploitant ses structures comme un canal pour diffuser ses demandes ; ainsi « le Dialogue réussit à persuader les Européens de la néces­sité d’une patrie palestinienne et de la participation de l’OLP comme seul représentant des Palestiniens aux négociations futures sur le Proche- Orient. »6.
Cette observation de al-Mani confirme le lien direct entre l’OLP et les transactions économiques de la CE.
Dans son discours du 26 août 1980, Béchir Gémayel, après avoir décrit la guerre terroriste de l’OLP au Liban, avait dénoncé son rôle funeste en Europe :
« Voilà un petit bilan des agissements de ce peuple pour lequel s’agitent à longueur d’années les chancelleries du monde civilisé, et dont les vieilles nations d’Europe se bousculent pour arracher les faveurs. »7
 
Il est clair que l’OLP joua un rôle déterminant dans le troc des profits économiques accordés par les pays arabes à l’Europe, en contrepartie d’un soutien politique à leur guerre contre Israël.
Les réunions du DEA se concluaient par des déclara­tions de la délégation européenne alignées sur celles de la politique arabe (Londres, 9/6/1977; Bruxelles, 26-28/10/1978) : retrait d’Israël sur les lignes de 1948, obligation pour Israël de reconnaître les droits nationaux palestiniens, la paix liée au retrait d’Israël sur les lignes de 1948 et à sa reconnaissance des droits nationaux palestiniens, invalidation de toutes mesu­res et décisions prises par Israël dans les territoires extérieurs aux lignes de 1948, y compris à Jérusalem.
Judée et Samarie sont désignées comme « territoires arabes occupés »…
 
Les négociations de paix israélo-égyptiennes de Camp David (1977-78) sous la houlette du président américain Carter, jetèrent un froid sur le DEA.
La Ligue Arabe les rejeta totalement, et expulsa l’Egypte de ses rangs. Les pays arabes étaient furieux du succès de l’influence américaine dans la région au détriment de la diplomatie européenne qu’ils contrôlaient par la coopération économique.
La France s’abstint de reconnaître les Accords de Paix tandis que les autres pays de la CE les acceptèrent mais, à l’instigation de la France, avec une réserve.
 
Le DEA reprit cependant ses activités et la 4e réu­nion de la Commission Générale réunie à Damas (9-11 déc.1978), approuva la création d’un centre euro-arabe au Koweït, pour le transfert de techno­logie.
Selon al-Mani, dans « la Déclaration conjointe de 14 points à Damas, le DEA posait les principes d’une politique de l’immigration qui garantissait aux immigrants arabes en Europe, l’égalité économique avec les nationaux, une représentation légale et l’éducation professionnelle pour les migrants et leurs enfants. »8
 
Il est vrai que les textes du DEA établissaient une réciprocité, mais cette récipro­cité était toute théorique, puisque jamais aucun pays arabe ne naturaliserait des millions d’immigrants européens et leur octroierait des droits identiques à ceux des musulmans, alors qu’ils refusaient cette égalité à leurs minorités non musulmanes, même indigè­nes.
Cette Déclaration de la Commission Générale, c’est-à-dire au niveau des ambassadeurs, engageait la responsabilité des dix États de la CE.
 
Au cours de la réunion au Luxembourg (18-20 mai 1976), l’organisation et la procédure du Dialogue Euro-Arabe avaient été définies et publiées dans l’An­nexe 4 du Communiqué final.
Le Dialogue se compo­saient de trois organes : 1) la Commission Générale ; 2) les Groupes de travail ; 3) le Comité de Coordination.
La Commission générale réunissait les délégués des deux parties, comprenant des fonctionnaires ayant rang d’ambassadeurs, des membres de la Ligue des États Arabes et des Communautés européennes, du Secrétariat général de la Ligue des Etats Arabes et de la Commission des Communautés européennes ainsi que des co-présidents et rapporteurs des groupes de travail.
La Présidence de la Commission générale était assurée conjointement par les chefs des déléga­tions arabe et européenne.
La Commission prenait en charge la conduite générale du Dialogue et le suivi de ses développements dans les divers domaines. Elle était responsable de son instauration et de son orien­tation vers les objectifs politiques, culturels, sociaux, technologiques et économiques qui lui étaient assi­gnés ainsi que de l’approbation du programme du Dialogue et de ses travaux.
Les divers mandats de la Commission étaient précisés. Les séances de réu­nion se tenaient à huis clos et sans procès-verbaux. A l’issue de chaque réunion, la Commission générale pouvait publier un résumé des décisions prises et un communiqué commun9.
 
La composition des groupes de travail obéissait au même principe, chaque groupe comprenait des experts et des techniciens spécialisés des deux parties, ainsi que des représentants du Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et de la Commission des Commu­nautés Européennes.
Chacune des deux parties arabe et européenne nommait un président pour chaque groupe de travail. Les groupes de travail procédaient selon les instructions que leur communiquait la Commission générale concernant leurs mandats. Chaque groupe de travail pouvait créer des sous-groupes spécialisés dont les experts étaient choisis en coordination avec le Secré­tariat général de la Ligue des États Arabes et la Commis­sion des Communautés Européennes.
 
Le Comité de coordination était composé de repré­sentants de la présidence et du Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et de la présidence euro­péenne, les deux parties présidant conjointement.
Le Comité était responsable de la coordination des tra­vaux des divers groupes de travail sous la direction de la Commission générale. Toute information et docu­mentation était transmise par le Secrétariat Général de la Ligue des États Arabes et de la Commission des Communautés européennes.
 
Cette structure, résumée ici brièvement, établit une symbiose, une interpénétration des politiques arabe et européenne, engageant la responsabilité des États européens au plus haut niveau.
Il est clair que la politique européenne hostile à Israël, unifor­misée par les structures de la CE, n’est pas le fruit de jugements erronés, de préjugés susceptibles d’être corrigés.
Elle repose sur une construction politico-économique minutieuse dans ses moindres détails et enracinée dans sa symbiose multiforme avec le monde arabe.

Naissance d’Eurabia, nouvelle entité politique
 
Eurabia est le titre d’une publication éditée par le Comité Européen de Coordination des Associations d’Amitié avec le Monde arabe (Paris) et réalisée avec la collaboration du Middle East International (Londres), France-Pays Arabes (Paris) et le Groupe d’Etudes sur le Moyen-Orient (Genève).
 
Dans son n°2 (juillet 1975), Eurabia publiait les résolutions votées à l’unanimité les 7 et 8 Juin 1975, à Strasbourg, par l’Assemblée Générale de l’Associa­tion Parlementaire pour la coopération Euro-Arabe.
Cette Association regroupait plus de 200 membres de Parlements des pays d’Europe occidentale, qui repré­sentaient toutes les tendances des partis politiques.
C’est dire que le consensus du programme d’entente euro-arabe traversait dans sa totalité l’échiquier poli­tique européen.
 
L’éditorial d’Eurabia spécifiait « la nécessité d’une entente politique entre l’Europe et le monde arabe comme base aux accords économiques » et l’obligation du côté européen de « comprendre les intérêts politiques autant qu’économiques du monde arabe. »
Le dialogue euro-arabe devait exprimer « une volonté politique conjointe ».
 
Cette condition préalable à tous les accords écono­miques avec les pays de la Ligue Arabe, nécessitait la création en Europe « d’un mouvement d’opinion » favorable aux Arabes.
Cette question avait été exa­minée par de nombreux experts de l’Association de Solidarité Franco-Arabe et de l’Assemblée Générale de l’Association Parlementaire pour la coopération Euro-Arabe à Strasbourg :
 
« S‘ils veulent réellement coopérer avec le monde arabe, les gouvernements européens et les dirigeants politiques ont l'obligation de s’élever contre le dénigrement des Arabes dans leurs organes d'information. Ils doivent réaffirmer leur confiance en l'amitié euro-arabe et leur respect envers la con­tribution millénaire des Arabes à la civilisation universelle. Cette contribution et son application pratique seront l’un des thèmes de notre prochain numéro ». (Editorial)
 
Les exigences politiques arabes concernant les conditions du Dialogue, ne se limitaient pas à Israël exclusivement.
Elles concernaient l’Europe aussi M. Tilj Declerq, membre belge de l’Association Parle­mentaire pour la Coopération Euro-Arabe, soumit à la commission économique de cette Association une étude sur les conditions de cette coopération, réca­pitulée dans Eurabia, sous le titre : « Un point de vue européen ».
Il y est répété que la « coopération économique euro-arabe doit résulter d’une volonté politique. Elle doit donc reconnaître les intérêts politiques de cette coopération. »
Autrement dit les échanges économiques étaient subordonnés au soutien de la CE à la guerre des Arabes pour détruire Israël.
S’agissant de l’Europe elle-même, l’auteur belge préconisait une coopération économique par l’association des réserves de main d’œuvre et de matiè­res premières arabes — sans doute le pétrole — avec la technologie européenne.
« Une politique à moyen et à long terme doit être élaborée dès maintenant afin de réaliser une coopération économique par la conjugaison des réserves de main d’œuvre et de matiè­res premières arabes, de la technologie et du "management" européens. »
 
C’est apparemment cette clause qui fut à l’origine dès les années 1970 de l’immigration massive arabe en Europe qui semble avoir été liée aux accords éco­nomiques de la CEE avec le monde arabe.
 
Selon M. Declerq, le recyclage des pétrodollars devait réaliser l’interdépendance de l’Europe occi­dentale et des pays arabes pour « arriver graduelle­ment à une intégration économique aussi complète que possible ».
Mais cette intégration économique euro-arabe demeurerait théorique si le volet politique n’était pas réalisé, c’est-à-dire le combat contre Israël.
Aussi : « Une volonté politique réelle doit être à la base de projets concrets de coopération et doit se manifester à trois niveaux : au niveau national, au niveau du continent, au niveau mondial. »
Dans cette même optique « la coopéra­tion et la solidarité euro-arabe devait se réaliser à travers les organisations internationales et les conférences internatio­nales. »
Des réunions préparatoires communes et des colloques euro-arabes devaient « être multipliés à tous les niveaux, économique, monétaire, commercial etc. afin d’arri­ver à des positions communes. »
 
Les propositions de M. Declerq furent toutes inté­grées dans les Résolutions de l’Association Parle­mentaire pour la Coopération Euro-Arabe, réunie à Strasbourg (7-8 juin 1975) et publiées dans Eurabia.
La section politique des Résolutions visait trois domai­nes : la politique européenne à l’égard d’Israël, la créa­tion d’un mouvement d’opinion favorable aux Arabes, l’accueil des immigrés musulmans en Europe.
 
Concernant Israël, l’Association s’aligna sur les exigences arabes et réclama le retrait d’Israël sur les lignes d’armistice de 1948, contredisant la résolution 242.
L’Association réclamait, en outre, des gouverne­ments européens la reconnaissance de l’OLP comme le seul représentant des Arabes palestiniens, point fondamental qu’ils devaient imposer, dans les initiati­ves qu’il leur incombait de prendre dans la politique conjointe euro-arabe.
La CE devait forcer Israël à accepter les droits de la nation palestinienne et l’exis­tence d’un Etat palestinien sur toute la rive ouest du Jourdain et à Gaza.
 
Au niveau de l’Europe, l’Association réclamait une information favorable aux causes arabes et des condi­tions spéciales pour les immigrés :
« L'Association réclame des gouvernements européens un aménagement des dispositions légales concernant la libre cir­culation et le respect des droits fondamentaux des travailleurs immigrés en Europe : ces droits doivent être équivalents à ceux des citoyens nationaux. L’Association considère le règlement politique du conflit israélo-arabe comme une nécessité absolue pour l'établisse­ment d’une réelle coopération euro-arabe ».
 
Dans le même paragraphe, l’Association estimait que « le développement harmonieux de la coopération entre l’Europe occidentale et la nation arabe » gagnerait à la libre circulation des idées et des citoyens.
 
La Résolution économique exprimait son inquié­tude concernant des choix politiques qui avaient :
« porté préjudice à la coopération euro-arabe, tels que la création de l'Agence Internationale de l’Energie et la signa­ture d’un accord entre la C.E.E. et Israël, avant l’achèvement des négociations entre la C.E.E. et les pays arabes. A ce sujet, elle demande formellement que la coopération économique entre la C.E.E. et Israël ne s’applique pas aux territoires occupés. »

Eurabia, nouvelle entité culturelle

La Résolution culturelle contenait plusieurs affirma­tions dont on citera quelques unes :
 « Reconnaissant la contribution historique de la culture arabe au développement européen ; Soulignant l'apport que les pays européens peuvent encore attendre de la culture arabe, notamment dans le domaine des valeurs humaines » ; l’Association réclamait le développement de l’en­seignement de la langue et de la culture arabe en Europe : "Souhaitant que les gouvernements européens facilitent aux pays arabes la création de larges moyens pour la participation des travailleurs immigrants et de leurs familles à la vie culturelle et religieuse arabe" ».
 
L’Association faisait appel à la presse, aux groupes d’amitié et au tourisme pour améliorer l’opinion publique concernant le monde arabe.
Elle « demande aux gouvernements des Neuf d’aborder le secteur culturel du dialogue euro-arabe dans un esprit constructif et d’accorder une plus grande priorité à la diffusion de la culture arabe en Europe ; demande aux gouvernements arabes de reconnaître les con­séquences politiques d’une coopération active avec l’Europe dans le domaine culturel ».
 
La Résolution se terminait par une condamnation et une accusation d’Israël.
Elle « condamne, tout en recon­naissant le droit à l’existence de l’État d’Israël, la volonté sioniste de substituer sur le territoire palestinien la culture juive à la culture arabe, afin de priver le peuple palestinien de son identité nationale ; Considérant qu’en effectuant des fouilles dans les lieux saints de l'Islam — partie occupée de Jérusalem — Israël a commis une violation du droit international, malgré la mise en garde de l’Unesco ; Considérant que des fouilles ne pouvaient qu’entraîner l'inévitable destruction de témoins de la culture et de l’histoire arabe ; Regrette que la décision de l’Unesco de ne pas admettre Israël dans son groupement régional ait été exploité avec parfois un grand manque d’objectivité ».
 
La réunion à Strasbourg fut suivie quelques jours plus tard d’un symposium au Caire, du Comité Mixte d’experts (14 juin 1975) pour une première formula­tion des principes généraux et objectifs du dialogue euro-arabe.
Le Mémorandum conjoint de cette réu­nion précise dans son Introduction que « Le dialogue euro-arabe est le fruit d’une volonté politique commune qui s’est dégagée au niveau le plus élevé et qui a pour objet l'éta­blissement de relations spéciales entre les deux groupes. »
Les deux parties rappelaient que le dialogue trouvait son origine dans leurs échanges à la fin de 1973 et notamment dans la déclaration des Neuf du 6 novem­bre 1973 concernant la situation au Moyen-Orient.
Il y était affirmé que la croissance et l’épanouissement de la coopération économique euro-arabe dans un vaste domaine d’activités, se fondaient sur cette entente politique concernant Israël.
Dans le domaine économique, le dialogue avait pour but « d’établir les conditions fondamentales du développement du Monde arabe dans son ensemble et à réduire le fossé technologique qui sépare les pays arabes des pays européens. »
 
Parmi les innombrables domaines de coopération énumérés dans le Mémorandum, sont mentionnés la coopération dans la technologie nucléaire, dans la finance, la banque et la gestion des capitaux, dans la recherche scientifique, le développement technologique, la formation technique et professionnelle, l’utilisation de l’énergie nucléaire.
La formation de personnel spécialisé pour les nombreux projets envisagés, se ferait « soit par l’envoi d’équipes d’experts européens en vue de former la main-d’œuvre arabe, soit par la formation de cette main-d’œuvre dans les établissements des pays de la Communauté. »
Il était prévu de mettre en place une coopération « effective et d’échanges d’informations entre universités arabes et européennes » dans les méthodes de recherche, divers programmes et projets.
 
La section concernant la « Coopération dans les domai­nes de la culture et de la civilisation » précisait que son principal objectif était la consolidation et l’approfon­dissement des bases de la compréhension culturelle et du rapprochement intellectuel entre les deux régions.
À cette fin, diverses mesures étaient prévues, dont la création d’une institution culturelle euro-arabe commune, des échanges d’experts, le développement des rapports dans les domaines de l’éducation et du tourisme.
 
Enfin, les problèmes de main-d’œuvre des travailleurs émigrés devaient être réglés par l’égalité de traitement concernant :
 
1. la situation de l’emploi ;
 
2. les conditions de vie et de travail ;
 
3. les régimes de sécurité sociale.
 
Après presque trois décennies, quel fut l’impact sur le continent Europe de cette politique qui scelle en un seul bloc lié au monde arabe, des secteurs en principe indépendants, l’économie, l’immigration, la politique et la culture ?

L’engrenage : l’instrumentalisation arabe de la Communauté européenne
 
Dans cette corrélation entre secteur économique et politique, l’on constate tout d’abord la différence de niveaux entre les perspectives de la CE et celles de la Ligue Arabe.
La CE recherche le rendement écono­mique, le profit, par une stratégie d’expansion sur les marchés pétroliers, commerciaux, industriels.
Son action se caractérise uniquement par un pragmatisme affairiste de gestionnaires technocrates qui élaborent des programmes d’assistance et de développement régionaux, ainsi que des ventes massives d’armes, d’équipements nucléaires (Osirak en Irak) et indus­triels dans la course au profit.
 
Le côté arabe, par contre, exploite l’économie comme le moyen radical d’instrumentaliser la CE dans une stratégie politique à long terme visant Israël, l’Europe et l’Amérique.
L’emprise politique arabe sur l’économie de la CE imposera rapidement à cette dernière les directives politiques arabes concer­nant Israël.

L’un des délégués arabes exprimait bien l’esprit du Dialogue, lors de la réunion d’experts de la Coopération Euro-Arabe, à Amsterdam en 1975 :
« Les Européens et les Arabes peuvent par une stratégie d’interdépendance faire progresser la suppression de la source d’irritation constante dans leurs côtes — le problème israé­lien — et s’atteler à la tâche herculéenne au devant d’eux.. »

Les accords économiques entre la CE et le monde arabe sortant de la sphère de traités commerciaux, conduisirent à une inféodation progressive de l’Eu­rope aux objectifs politiques arabes.
Le DEA devint — surtout avec la France — une diplomatie associative dans les forums internationaux où la CE s’alignait sur les positions antisionistes arabes.
 
Véhicule de légitimation et de propagande de l’OLP, le DEA lui procura une reconnaissance diplomatique internatio­nale et conféra à Arafat et à son mouvement terroriste, une honorabilité et une stature internationale.
C’est au sein du DEA que se construisit toute la politique de guerre contre Israël, aux niveaux nationaux et internationaux de la CE, dans les syndicats, les media et les universités.
Le DEA fut le porte-voix qui diffusa et popularisa dans toute l’Europe la démonisation et la diffamation d’Israël.
La France, la Belgique et le Luxembourg furent les agents les plus actifs du DEA.
 
En Europe même, la stratégie arabe se développa principalement dans trois directions :
 
1) Obtenir la parité économique et industrielle avec l’Occident par le transfert des technologies modernes, notamment nucléaire et militaire ;
 
2) Implanter sur le sol européen une large population musulmane jouissant de tous les droits politiques, culturels, sociaux et religieux des pays d’accueil ;
 
3) Imposer la marque politique, culturelle et religieuse de l’arabo-islamisme dans l’es­pace européen par une immigration qui demeurait politiquement et culturellement attachée aux pays d’origine.
 
Les pays arabes demandaient un transfert de technologie, la coopération dans le développement nucléaire et le développement industriel.
Au niveau géostratégique, la Coopération Euro­-Arabe fut un instrument politique d’anti-américa­nisme en Europe visant à séparer et affaiblir les deux continents par l’incitation à l’hostilité réciproque et par le dénigrement permanent de la politique améri­caine au Moyen-Orient.
 
La synchronisation de l’importation de main-d’œuvre islamique en Europe avec l’exportation de produits européens dans les pays arabes, permit l’im­plantation définitive de plusieurs millions d’immigrés musulmans, processus dont la rapidité et l’ampleur sont uniques dans l’histoire.
Même au cours de la colo­nisation européenne, l’émigration d’Européens vers les colonies procédait à un rythme infiniment plus ralenti.
Le nombre de colons européens, descendance comprise, même après un à deux siècles maximum, fut incomparablement inférieur à celui des immigrés musulmans actuels dans chacun des pays d’Europe, après trois décennies seulement.
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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 22:57

Cette rubrique donne la parole à des intellectuels, des politiciens ou de simples citoyens qui défendent la liberté à travers le monde. Si vous voulez y écrire, n’hésitez pas en écrivant à drzz7@hotmail.com 

Guy Millière est titulaire d'un doctorat du troisième cycle en littérature, d'un autre en Sociologie culturelle et prépare un doctorat d'État en Philosophie. Enseignant-chercheur à l’Université de Paris VIII en Licence d'« Information et communication ». -- Visiting Professor à la California State University, Long Beach. -- Expert auprès de l’Union Européenne en bioéthique, biotechnologie. -- Diplômé en économie à Stanford - Conférencier pour la Banque de France. -- Enseignant à Sciences po. -- Traducteur et adaptateur en langue française pour le site DanielPipes.org. -- Éditorialiste à la Metula News Agency, Israël Magazine, FrontPage Magazine, Les Quatre Vérités, upjf.org. -- Membre du comité de rédaction d’Outre-terre, revue de géopolitique dirigée par Michel Korinman. -- Rédacteur en chef de la revue Liberalia de 1989 à 1992. -- Vice-Président de l'Institut de l'Europe libre et Directeur délégué. -- Membre du Conseil scientifique de l'Institut Turgot.
  

Son dernier article sur les 4 vérites Hebdo (www.les4verites.com) :

« Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale», m’expliquait le penseur américain Norman Podhoretz dans son appartement de New York. Il a raison : nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale. Nombre de gens ne comprennent pas, continuait Podhoretz, parce que « la Troisième Guerre mondiale, nommée la “guerre froide”, s’est menée d’une manière si différente » : il y a eu un affrontement camp contre camp, mais c’est vrai que les guerres « chaudes » ont eu lieu par intermédiaires interposés. La guerre de Corée a impliqué Corée du Sud et Corée du Nord. Au Vietnam, ce fut la même chose, Nord Vietnam et Sud Vietnam.

L’opposition au Nicaragua, au Salvador, en Afrique du Sud a semblé reposer sur des mouvements de « libération nationale ». « Nous comprenions à Washington dans les années 1980 que derrière une multitude de masques, il y avait le monstre totalitaire soviétique et sa volonté d’asservir la planète entière ». À l’époque, nombre de gens ne comprenaient pas : certains soutenaient la lutte de « peuples voulant se libérer eux-mêmes », d’autres vociféraient contre un « impérialisme américain » imaginaire et se refusaient obstinément à voir un impérialisme russe, bien réel celui-là.

La Troisième Guerre mondiale s’est achevée grâce à la « doctrine Reagan » : ne pas en rester à l’endiguement, épuiser l’Union Soviétique militairement, l’invalider moralement. Sans Ronald Reagan, la « doctrine Reagan » n’aurait pu être mise en œuvre. Reagan est allé jusqu’au bout, l’Union Soviétique et son empire se sont effondrés. En parallèle, ceux qui ne comprenaient rien à rien et ceux qui avaient adopté préventivement la posture de la carpette insultaient Reagan, le traitaient de débile ou de cow-boy. J’ai traduit en français les écrits de Reagan pour ceux qui voudraient savoir ; les autres se contentent des documentaires de propagande de William Karel sur Arte.

Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale, et tout se passe de la même façon. La guerre se conduit différemment et les grilles de lecture deviennent obsolètes. Il n’y a plus et il n’y aura plus de grande puissance totalitaire. Nous sommes à l’ère du réseau, de la flexibilité, de la globalisation. Le terrorisme est devenu le moyen de destruction optimal contre les sociétés ouvertes. Les contours du totalitarisme sont devenus plus flous : à côté de résidus de léninisme et de national-socialisme, son noyau dur est l’islamisme, soit sunnite (Ben Laden), soit chiite (Ahmadinejad). Des États voyous servent de bases arrières, s’enrichissent grâce au pétrole ou au chantage, amassent des armes et des explosifs, disséminent un fanatisme suicidaire. Des attentats suivent. Pour certains, l’objectif est une planète soumise à l’islam radical, pour d’autres, c’est l’anéantissement du monde civilisé. Ceux qui parlent d’apocalypse et de destruction de l’Occident ne s’en cachent pas. Ils savent qu’après s’être couchés devant l’Union Soviétique, ils feront de même devant l’islam radical, seront volontairement myopes et montreront que leur stupidité est réelle.

Si j‘étais Ben Laden ou Ahmadinejad, je me réjouirais. Je verrais que la doctrine Bush pour mener la guerre existe, mais je verrais aussi qu’il n’y a guère que deux dirigeants occidentaux, Bush et Blair, pour comprendre ce qui est en jeu. Je verrais que je peux organiser des attentats, les réaliser, les voir déjoués, mais sans risquer d’être confronté à une détermination, chez ceux que je veux détruire, de me mettre hors d’état de nuire. Je verrais que je peux m’acharner à détruire une démocratie naissante en Irak avec le consentement tacite de la majorité des Occidentaux, que je peux créer une organisation terroriste comme le Hezbollah, agresser et m’en sortir sain et sauf. Je verrais même que les pays que je veux anéantir en premier, Israël et les États-Unis sont les plus détestés dans une Europe déjà prête à tomber, comme un fruit, pourri de l’intérieur.

Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale, et Ben Laden et Ahmadinejad ont de quoi se réjouir. Nous qui voulons rester libres savons que le sort de la liberté repose, précisément, sur les décisions qui se prendront aux États-Unis et en Israël. La guerre n’est pas finie. Elle ne fait sans doute que commencer.

Site officiel de Guy Millière : http://www.guymilliere.com/



Drzz

 
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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 22:56
par Daniel Lefeuvre, professeur d'histoire contemporaine, Université Paris VIII-Saint-Denis, et Michel Renard, professeur de lycée, historien
Les historiens Daniel Lefeuvre et Michel Renard discutent ici, dans une perspective critique, la pétition publiée par le quotidien Libération le 22 juin 2007 protestant contre la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale.


Dans une pétition, qui leur vaut la « Une » de Libération du 22 juin 2007, quelques 200 universitaires et intellectuels s'élèvent « contre la dénomination et les pouvoirs dévolus » au ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement.

Au cœur de leur protestation, il y a cette affirmation que, de leur « point de vue, l'identité nationale constitue, aujourd'hui, une synthèse du pluralisme et de la diversité des populations et ne saurait être fixée dans le périmètre d'un ministère. »

Cette thèse suscite plusieurs objections majeures.
On a parfois le sentiment que parler d'identité nationale, qu'affirmer sa fierté d'être français relèverait d'un positionnement politique d'extrême-droite, xénophobe et raciste. D'ailleurs, combien de fois, lors de la campagne électorale précédant le référendum sur le projet constitutionnel européen, ces qualificatifs ont-ils été jetés à la face des partisans du « Non » ? Aujourd'hui même, dans le débat qui nous occupe, ceux qui revendiquent la réalité d'une identité française ne sont-ils pas victimes d'une même stigmatisation ?

Situation étrange lorsque l'on sait que la plupart des initiateurs de la pétition et de bon nombre de ses signataires se revendiquent, par ailleurs, de l'anticolonialisme. Mais sur quoi ont reposé les mouvements de libération nationale, de l'Indochine à l'Algérie, de Madagascar à l'Afrique noire, sinon sur l'affirmation que la domination coloniale bafouait les identités des peuples et qu'il fallait mettre à bas ce système d'aliénation. Combien de fois, dirigeants nationalistes et militants anticolonialistes, pour justifier leur combat, ne se sont-ils revendiqués de la France des Lumières, de la Révolution française et de Victor Hugo, bref, d'une « certaine idée de la France » qui est la marque de son identité nationale, y compris pour ceux qui ont combattu sa domination.

Pourquoi alors s'enthousiasmer pour les luttes d'indépendance des autres peuples si on ne mesure le prix de sa propre indépendance... ? Pourquoi s'enflammer pour le destin national d'un peuple si on reste indifférent au sien ? Pourquoi se passionner pour les identités « Autres » si on nie la sienne...?

Il est, également, surprenant de défendre le droit du travail ou les services publics français – y compris son modèle universitaire – autres marques de l'identité nationale, lorsqu'ils sont mis en cause et, en même temps, combattre les principes sur lesquels reposent les notions de service public et d'exception culturelle à la Française.

Aujourd'hui, en France même, combien de communautés n'affirment-elles pas leur identité avec fierté, sans que nos pétitionnaires semblent y trouver à redire ? Fierté revendiquée des homosexuels lors des gay pride, fierté d'être Noir ou Arabe, fierté d'être Marseillais ou Breton. Mais être fier d'être Français voilà l'inadmissible !

Pour notre part, nous voulons situer notre attachement à l'identité nationale dans la double filiation de Marc Bloch et de Vidal de la Blache. L'historien, fondateur des Annales, écrivait qu'en mai 1940, « sur les hommes qui en ont fait leur chant de ralliement, la Marseillaise n'avait pas cessé de souffler, d'une même haleine, le culte de la patrie et l'exécration des tyrans. (…) Je n'ai jamais cru qu'aimer sa patrie empêchât d'aimer ses enfants ; je n'aperçois point davantage que l'internationalisme de l'esprit ou de la classe soit irréconciliable avec le culte de la patrie » (L'étrange défaite, examen de conscience d'un Français). Le géographe, auteur du Tableau géographique de la France notait que « le mot qui caractérise le mieux la France est variété » et poursuivait : « La France oppose aux diversités qui l'assiègent et la pénètrent sa force d'assimilation. Elle transforme ce qu'elle reçoit. Les contrastes s'y atténuent ; les invasions s'y éteignent. Il semble qu'il y a quelque chose en elle qui amortit les angles et adoucit les contours ».

L'État ne devrait-il jouer aucun rôle dans la construction de l'identité nationale ? En réalité, dans ce domaine, l'État a toujours joué un rôle majeur, notamment :
-par la définition de l'espace de l'identité nationale avec la création des frontières de la nation française ;
-par l'imposition progressive, à partir de l'ordonnance royale de Villers-Cotteret (25 août 1539), d'une langue nationale, qui n'est pas seulement une façon de parler mais aussi une façon de penser ;
-par la construction d'une administration centralisée luttant contre les particularismes locaux ou provinciaux, des premiers âges de l'absolutisme royal à l'administration préfectorale ;
-par l'autonomisation croissante de l'État et de la société civile vis-à-vis des Églises, de la Renaissance à la loi de séparation de 1905, qui fait qu'aujourd'hui la laïcité constitue un des fondements de notre identité nationale ;
-par l'instauration d'une Instruction publique, dotée de programmes nationaux, et dont l'une des ambitions majeures était d'amener tous les écoliers, quelles que soient leurs origines sociales ou géographiques, à devenir des citoyens français et à en concevoir de la fierté ;
-par l'égalité de tous devant une justice commune ;
-par la distinction de plus en plus nette opérée entre Français et Étrangers, à partir du milieu du XIXe siècle, processus qui s'est accompagné par la définition des conditions d'accès de ces derniers à la nationalité française, notamment par la loi du 26 juin 1889.

Certes, l'État n'a jamais été le seul acteur de cette construction. Français et immigrés installés sur le territoire national y ont pris leur part, individuellement ou collectivement, notamment lors des révolutions, des révoltes et des mouvements sociaux : le suffrage universel, le droit du travail, le droit à la santé, etc. tout cela, qui constitue aussi des éléments de notre identité nationale, en est aussi le fruit. Sans leurs luttes, le droit de vote des femmes n'aurait pas fini par s'imposer, tout comme le droit à la contraception et à l'avortement.

Si l'identité nationale est une construction historique faite de synthèse, elle repose d'abord sur un héritage, sur la « possession d'un riche legs de souvenirs » (Ernest Renan). Dans L'identité de la France, Fernand Braudel écrit qu'une « nation ne peut être qu'au prix de se chercher elle-même sans fin, de se transformer dans le sens de son évolution logique, de s'opposer à autrui, de s'identifier au meilleur, à l'essentiel de soi (…) toute identité nationale implique, forcément, une certaine unité nationale ».

Loin d'être le résultat d'un processus spontané, l'identité nationale est un produit historique, c'est-à-dire une réalité construite par l'histoire et ancrée dans l'histoire. Dès lors, l'intégration des nouveaux arrivants au sein de la Nation a toujours constitué un défi : défi pour la Nation d'accueil qui doit intégrer des immigrés dont la culture, les coutumes, les valeurs spirituelles lui sont plus ou moins étrangères. Défi pour les immigrés qui doivent assimiler les valeurs de la Nation au sein de laquelle ils aspirent à vivre, ce qui signifie abandon d'une partie de leur propre identité. Il est indiscutable que les immigrés, à quelque période que ce soit, ont enrichi la France, par leur travail comme par leurs apports culturels. Mais il est tout aussi indiscutable qu'ils ont été progressivement conduits, voire contraints, de se fondre dans la société française, de devenir des Français.

N'est-ce pas Claude Lévi-Strauss qui écrivait « aux XVIIIe et XIXe siècles, (le) système de valeurs (de la France) représentait pour l'Europe et au-delà, un pôle d'attraction. L'assimilation des immigrés ne posait pas de problème. Il n'y en aurait pas davantage aujourd'hui si, dès l'école primaire et après, notre système de valeurs apparaissait à tous aussi solide, aussi vivant que par le passé (…) Si les sociétés occidentales ne sont pas capables de conserver ou de susciter des valeurs intellectuelles et morales assez puissantes pour attirer des gens venus du dehors et pour qu'ils souhaitent les adopter, alors, sans doute, il y a sujet de s'alarmer ».

« La synthèse des pluralismes et de la diversité des populations », chère à nos pétitionnaires ne relève donc pas d'un processus de fusion, elle ne constitue pas un alliage à égalité de proportion, mais un processus d'assimilation, tout à la fois contrainte et acceptée, dans un espace à la fois géographique, politique et mental, qu'on appelle la nation française. Une assimilation qui entraîne l'acceptation de normes et de règles qui s'imposent à tous, aux « vieux » Français, comme au nouveaux et à ceux qui aspirent à le devenir.

C'est cela qui constitue les « traditions démocratiques françaises » : la possibilité pour chacun de devenir citoyen du pays qui l'accueille, dès lors qu'il en adopte les principes fondamentaux et qu'il en accepte les règles.

Par conséquent, ce que souhaitent les pétitionnaires, dans leur appel au président de la République, ne relève pas des « traditions démocratiques françaises » qu'ils invoquent, mais, bien au contraire, leur tourne le dos : leur revendication conduit à ce que la République renonce à sa tradition assimilatrice au profit d'un multiculturalisme et d'un communautarisme destructeurs des valeurs universelles dont notre pays se veut le porteur.

Ce débat sur l'identité nationale montre que la République est, aujourd'hui, à une croisée des chemins. Deux voies sont proposées. La première, dans la perpétuation des « traditions démocratiques françaises », entend maintenir la République dans ses valeurs universelles, une République une et indivisible, laïque, composée de citoyens égaux en droits et en devoirs, assurant l'égalité des hommes et des femmes, etc. quitte à lutter pour que les réalités se rapprochent chaque jour un peu plus de cet idéal.

L'autre voie, qu'esquisse le texte de la pétition, jusque dans le vague de sa formulation, suggère d'abandonner l'universalisme républicain au profit d'une République de la cohabitation, du voisinage entre communautés, chacune disposant de ses valeurs, de ses normes, de son droit et de ses représentants.

Mais il convient alors, d'aller jusqu'au terme du projet. Dans cette « synthèse » qu'ils appellent de leurs vœux, jusqu'où les pétitionnaires poussent-ils le compromis ? Jusqu'où acceptent-ils que la France reconnaisse et accorde une place aux valeurs « du pluralisme » et à la « diversité des populations » ? Veulent-ils abandonner le Français comme langue nationale pour un multilinguisme ? Appellent-ils à une refonte des règles de la laïcité et de la loi de 1905 ? Renoncent-ils, au moins pour certaines populations françaises ou résidants en France, au principe de l'égalité entre les hommes et les femmes, en matière d'éducation, d'héritage, de droits au sein de la famille ? Acceptent-ils le droit à la polygamie ? Veulent-ils restreindre le champ du droit à la contraception et à l'avortement ? Veulent-ils légaliser l'excision et l'infibulation ?

Caricatures de notre part ? La notion de synthèse conduit pourtant bien à accepter certaines des valeurs de ceux qu'on veut intégrer et donc à renoncer à certaines de nos propres valeurs. Qu'est-ce qui, dès lors, est acceptable et ne l'est pas ? En fonction de quels critères objectifs ?

Il est trop commode, en effet, de rester au niveau des bons sentiments et de ne pas indiquer la portée pratique de ses positions de principes, surtout lorsqu'on engage une action politique, sous forme de pétition.
 
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4 août 2007 6 04 /08 /août /2007 22:53
eurabia.gifLes musulmans ne peuvent prétendre se doter de grandes mosquées en Allemagne tant que les pays musulmans n’accordent pas plus de liberté religieuse aux chrétiens, a estimé un évêque catholique allemand dans une interview publiée vendredi. Intervenant dans la controverse sur le projet de construction à Cologne d’une des plus grandes mosquées d’Allemagne, l’évêque d'Augsbourg, Mgr Walter Mixa, a affirmé au quotidien Rheinischen Post que les pays de culture chrétienne étaient en droit d’attendre une certaine mesure de réciprocité de la part des pays musulmans quant à la liberté de culte. « Dans les pays majoritairement musulmans, les chrétiens n'ont à ce jour quasiment pas le droit d’exister », a déclaré l’évêque. « Si ceci ne change pas, on serait en droit en Allemagne de dire aux musulmans, en toute amitié: alors justement il n'y a pas lieu d'avoir de grandes mosquées, d’aspect ostentatoire, avec de hauts minarets, car il devrait suffire dans un pays de tradition de culture chrétienne pour les musulmans d’avoir des lieux de prière modestes », a-t-il déclaré. La DITIB, la plus importante organisation islamique en Allemagne, contrôlée par l’Etat turc, veut construire à Cologne une nouvelle mosquée dotée de deux minarets de 55 mètres de haut, d’une coupole de verre de 34 m, et d’une capacité de 2.000 personnes. Cologne compte une communauté musulmane, d’origine immigrée, d’environ 120.000 personnes.
 
De son côté, George Gänswein, le secrétaire particulier de Benoît XVI, a déclaré dans une interview à la Süddeutsche Zeitung : « Les tentatives pour islamiser les pays occidentaux ne doivent pas être dissimulées. La menace que cela fait peser sur l’identité de l’Europe ne devrait pas être ignorée.. ».
 
Ajoutons que la manifestation prévue le 11 septembre prochain à Bruxelles pour protester contre l’islamisation de l’Europe se tiendra parallèlement en Australie, au Canada et aux USA. Cette manifestation organisée par toute une série d’associations devrait avoir lieu chaque année.
 
Enfin, signalons cet article de Menahem Macina, publié sur le site de L’Union des Professionnels Juifs de France (UPJF) : « L’indifférence générale face aux persécutions religieuses est un scandale. Deux scandales pour le prix d’un seul. Aux souffrances causées aux victimes par les persécutions de plus en plus violentes, surtout dans les pays vivant sous régime islamique, s’ajoutent la déception et le désespoir qu’elles ressentent de se sentir abandonnées. En effet, les crimes, exactions, spoliations et vexations de toutes sortes, dont sont la cible les croyants de minorités religieuses dans le monde, se heurtent à l’indifférence scandaleuse des gouvernements et des institutions étatiques et internationales. C’est ce qui ressort du rapport alarmant qui fait l’objet de l’entretien dont l’Agence catholique de presse ZENIT publie la première partie aujourd’hui. Ce scandale devrait nous interpeller et nous mouvoir à élever la voix avec vigueur, d’autant que nous vivons dans des pays où de telles protestations sont encore possibles. Il y a quelque six décennies, des millions d’innocents sont morts ou ont été déportés, dans l’indifférence quasi générale, au seul motif qu’ils étaient Juifs. Aujourd’hui, d’autres innocents sont persécutés, pour la seule raison qu’ils sont chrétiens, et c’est la même indifférence… Nous qui savons ce qu’est la déréliction, ne nous taisons pas ». 
Miguel Garroté, Journaliste d’investigation
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