Trois mois avant l'enlèvement, Maurice Dantec m'annonçait son intuition d'un fait divers particulièrement immonde, d'un crime technique et abject qui allait, selon lui, traverser l'actualité française des prochains mois. Un fait divers qui allait éventrer et retourner les tripes de la nation. Lui racler ce qui lui reste de coeur, déclenchant sans doute une nouvelle vague vers le raz-de-marée de la prise de conscience. Je me souviens que ce soir-là, il me racontait son retrait progressif du champ de la colère et de la glace qui commençait à l'envahir. Je me souviens aussi parfaitement de cette phrase. "Je les aurais assez prévenu. Mais le Français commence à avoir peur le jour où il sent le canon froid du Beretta se poser contre sa tempe."
Enfin, là je crois qu'on s'emporte un peu.
Seulement 23 jours de nuit totale (adhésif jamais retiré de son visage et de ses yeux), terrorisé, interdit d'usage des toilettes, nu, affamé, frigorifié, nourri par une paille. Son corps sera torturé, massacré d'impacts et de brûlures de cigarettes jusqu'aux parties génitales. Sa chair dès lors à vif, Youssuf Fofana lui "nettoyera à l'acide" après avoir commencé à lui trancher la gorge et à lui infliger des blessures au couteau (non mortelles). Ilan est encore vif et conscient. Il va jusqu'à faire entendre ses hurlements à ses parents par téléphone. Il sera ensuite aspergé d'essence par Youssuf Fofana qui mettra le feu au corps d'Ilan, brûlé vif sur 80% du corps avant d'être jeté baillonné menotté yeux bandés, toujours nu, sur des voies ferrées. Ilan se traînera plusieurs heures dans les bois, avant d'arriver à un grillage, puis près d'un chemin de fer avant que des passants ne le découvrent vivant et agonisant au petit matin. Incapable de s'exprimer, il décède dans l'ambulance. "Le pire des tortures n'a pas été révélé et je ne veux pas être le premier à le faire" disait ces jours derniers un policier. Oui, nous vivons une époque formidable.
Des milliers de français attendaient une réaction de Montréal.
Après les larmes et les hurlements, la voici dans son intégralité.
David Kersan
LE TRAIN
Société Néonationale des Civilités Ferroviaires
Comme le fait remarquer mon distingué collègue, processeur de liposophie, Pierre Marcelle, pour le fabriquant de papier-toilettes Libération : « on ne dira pas qu'il ne s'est rien passé dans le train express 17430 reliant Nice à Lyon à l'aube de l'an neuf ». Admirons d'emblée la fluidité jésuitique et l'exquise coprolalie du style inénarrable de cet ami, professionnel de la communication d'État.
Non, en effet, il ne s'agit surtout pas de nier l'évidence, mon estimé confrère sait fort bien que l'éthique journalistique qui nous anime, avec Arnaud Viviant, Jules Joffrin, Mona Chollet ou Aude Lancelin, se situe bien largement au-dessus de ce type de pratiques qui jettent l'opprobre sur toute notre corporation, le mot n'est pas trop faible.
On ne dira donc pas qu'il ne s'est rien passé, mais notre honnêteté de pigistes professionnels de la profession nous oblige tout de même à remettre les choses à leur place :
D'accord, quelques voyageurs de première classe d'un TGV, revenant de leurs luxueuses résidences du sud balnéaire, ont été quelque peu chahutés par de jeunes Français qui revenaient eux aussi de leurs vacances et n'avaient probablement pas trouvé de places assises dans le compartiment fumeur.
Qu'il y ait eu ‑ bon, comme on dit ‑ quelques attouchements sexuels, voyons, soyons sérieux une minute, comment pourrait-on juger avec la sévérité d'un vieux juge réactionnaire, voire catholique ! ce qui n'est après tout que la saine floraison des émois de la jeunesse ?
Que de vieilles personnes aient été, dit-on, molestées par quelques-uns de ces jeunes Français, voyons, sans doute ces antiquités geignardes s'étaient-elles plaintes d'un walkman au volume poussé trop fort, ou de quelque blague licencieuse que nous avons tous - AH ! AH ! AH ! - expérimentée au moins une fois dans notre jeunesse.
Il faut donc raison garder. Tous ceux qui ont osé parler d'une « attaque de train » dans cette affaire du TGV du 1er janvier auront décidément trop vu de westerns impérialistes américains, et pas assez lu la Vie du Rail.
Comment pourrait-on, je vous le demande un peu, attaquer un TGV ? Ce fleuron de notre industrie ferroviaire !
C'est non seulement impossible, mais tout syndicaliste de la CGT vous le confirmera, le seul moyen d'arrêter un TGV c'est de prononcer un mot d'ordre de grève.
On ne dira donc pas qu'il ne s'est rien passé. Évidemment non.
Une tentative malheureuse de saine compréhension intergénérationnelle, la volonté du vivransambleuh mal interprétée par de vulgaires voyageurs de commerce aigris et racistes, comme dans les bandes-dessinées de Cabu, voilà tout ce qu'il faut retenir de cette expérience.
Bien. On nous dit maintenant que les jeunes Français parlaient à l'aller de « faire un carnage ». Sans compter que nos pauvres analystes, qui n'ont même pas lu un seul ouvrage de Jean-Paul Sartre, sont incapables de décrypter la profondeur métaphorique du langâge suburbain déployé, n'est-ce pas, par ces jeunes Français, il convient en plus de signaler qu'ils sont incapables de faire la différence entre l'expression totalement justifiée de la révolte contre les inégalités socialeuh et, par exemple, ce qui relèverait d'actes de barbarie commis dans la gratuité et le sadisme le plus total.
Ne nous égarons pas. « Nous ne dirons pas qu'il ne s'est rien passé » non plus dans l'affaire que nous allons évoquer maintenant, mais encore une fois, le mélange de paranoïa fascisante, d'islamophobie rampante, de phantasmes sécuritaires doublés de l'incapacité chronique du français moyen de comprendre l'ôtreuh-essé-diffairanses, concept que ce pauvre Derrida n'a pas eu le temps de mener à son terme, aura une fois de plus conduit à ce qu'un simple fait divers, somme toute ordinaire, devienne tout de go une véritable affaire d'État.
Si j'osais, je dirais bien que l'ombre de la CIA, de l'Opus Dei et de la haute Banque Juive me semble à l'oeuvre derrière cette odieuse manipulation des faits, c'est d'ailleurs ce qu'affirment, preuves en mains (le Protocole des Sages de Sion, par exemple), nombre de penseurs de la Nouvelle Droite, comme les Nidentitaires, qui ne veulent pas de Turcs en Europe, mais acceptent très bien l'idée que des Arabes fanatiques prennent possession de la Terre d'Israël. Il faut en tout cas féliciter cette « extrême-droite » d'être encore plus mononeuronale que ses collègues de l'extrême-gauche, la lecture de notre éminent quotidien n'aura pas été sans conséquence, je crois, sur cette stupéfiante convergence de la haute pensée politique nationale, mais quoi qu'il en soit, n'ayez crainte, je dois tout de même, y compris pour mes piges à Libération, conserver la froide déontologie de l'objectivité journalistique.
J'espère néanmoins que le Mouvement contre le Réel et pour l'Abolition du Politique a su se saisir du dossier. On peut compter sur Mouloud Aounit pour que les choses ne restent pas impunément en l'état.
L'APPARTEMENT
Méditations sur trois semaines de convivialité inter-ethnique
Il faut rendre grâce, une fois encore, à la lucidité presque paranormale de mes collègues de Libération qui, dans l'en-tête de leur premier article sur l'affaire dont nous allons parler, ont su poser d'emblée la question essentielle : « comment un jeune homme gentil et timide a-t-il pu ainsi devenir un « barbare » ?
Que l'on ne se méprenne pas sur le sens des mots. Nous ne sommes pas de ceux qui nous indignons à chaque vulgaire fait divers, ou même à chaque problèmeuh-de-société, en hurlant, comme certains écrivains extrémistes, à la « barbarie », à la « bestialité », à la « sauvagerie » pour quelque bizutage banlieusard ayant légèrement dérapé.
Le mot « barbare », usité par mon éminent collègue, faisait référence, là encore, à ce néo-langage-de-la-rue - « the Barbarians » n'implique aucune fascination pour la « barbarie », allons donc ! ‑ par lequel les jeunes Français en situation d'échec scolaire, et de réussite sociale dans le trafic de drogue, font entendre leur drohâ-allah-différanse, que refusent de leur accorder les ouvriers du bâtiment, les vrais chômeurs et les conducteurs de camions racistes, fascistes et réactionnaires, qui ont le toupet, en plus, d'être nés en France, et pire encore, d'être parfois descendants de familles présentes sur le sol national depuis plus de deux générations ! Ils devraient avoir honte, franchement. Ne se sont-ils pas rendus complices, ce faisant, des crimes odieux du colonialisme qui, heureusement, notre Ayatollah en chef va s'en charger très rapidement, sous l'oeil scrupuleux de la Ligue Arabe, sera retiré de notre héritage historique et constitutionnel, non mais des fois ?
Il faut rendre grâce à mon collègue bourmaliste, je le disais, car, encore une fois, l'hystérie collective menace, nous allons voir comment et pourquoi.
Soyons clairs : encore une fois nous ne dirons pas qu'il ne s'est rien passé, dans cet appartement de Bagneux, durant 23 jours d'affilée.
Bien sûr que non, pour qui nous prenez-vous ? Nous sommes des professionnels tout de même. Aux ordres, certes, mais pros jusqu'au bout.
Il ne s'est donc pas rien passé, ou disons qu'il s'est effectivement passé quelque chose.
Bon. Mais quoi ?
De jeunes Français, de toutes origines, ont décidé de faire une farce à un garçon juif qui avait le mauvais goût de travailler. Et de travailler, en plus, rien ne les arrête ces juifs, pour une compagnie de téléphonie mobile ! Autant dire pour une branche du capital multinational impérialiste. Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
Bien, que la blague ait mal tournée, qui ne pourrait en convenir ? Mais de là à parler de TORTURES ! Alors que la victime n'a même pas été obligée de grimper sur un tabouret comme dans l'horrible prison fasciste-impérialiste-américaine d'Abou-Grahib !
Certes, ils ont légèrement abusé de la patience des parents de la victime en faisant entendre quelques borborygmes émis par leur fils, juif je le rappelle. On me dit même qu'ils auraient demandé une rançon de 450 000 euros et qu'ils auraient lu de nombreux passages du Coran au téléphone à sa mère, entre deux vagues de mots un peu vifs exprimés par Youssuf qui ne faisait, après tout, qu'extérioriser le malaise de la jeunesse française souffrant de la discrimination quotidienne. D'abord qu'y a-t-il de mal à parler un peu fort au téléphone à une dame qui, après tout, pouvait fort bien être un peu dure d'oreille ? De plus, hein ? - s'il s'était agi de la lecture du Bottin Téléphonique, je me demande si on ferait tout ce foin pour si peu. Je sens poindre ici des relents islamophobes qui ne sont pas sans rappeler les heures peu glorieuses de notre nation qui, ne l'oublions pas, collabore ouvertement, et ce depuis plus d'un siècle, avec l'odieuse firme impérialiste-américaine Coca-Cola !
Certains, la paranoïa réactionnaire ne connaît plus de limite, parleraient de liens avec des groupes islamistes ! Très franchement, que ferait un groupe salafiste de 450 000 euros ! On se le demande vraiment. Surtout quand on connaît le montant des subventions qui leur sont accordées par notre grand Ayatollah en chef et ses petits Mollahs de service.
Et cela semble continuer de plus belle, décidément, rien n'arrête les conspirateurs-fascistes-réactionnaires quand il s'agit d'exagérer sciemment une situation qui tient bien plus du drâme socialeuh que d'un épisode de Navarro.
Par exemple, on nous dit maintenant que durant les 23 jours de la blague un peu poussée de Youssuf et de ses amis, Ilan n'aurait pu se nourrir qu'à l'aide d'une paille parce que l'adhésif qui lui recouvrait le visage ne lui fut jamais enlevé.
D'abord, boire dans une paille, même de la purée, n'a jamais fait de mal à personne, demandez donc aux vieillards des hospices.
Et pour le reste, soyons clairs, d'accord, un adhésif, ça colle un peu, mais si on y prend un peu garde, au moment du retrait, on peut assez aisément ne pas s'arracher trop de poils à la fois, c'est très bon pour la peau, et largement plus efficace que des bandes épilatoires, il faudrait tout de même ne pas chercher à abuser de notre candeur.
Ensuite, viennent les détails scatologiques dont la presse antidémocratique aime à se délecter : Ainsi, durant trois semaines, Youssuf et ses amis français auraient interdit à ce jeune juif d'aller aux toilettes tout en restant debout, et nu. Pas un mot, je répète : pas un mot sur le calvaire qui aura constitué à nettoyer régulièrement les excréments relâchés sans le moindre savoir-vivre par ce téléphoniste hébreu, je me demande ce que fait Tariq Ramadan : ne s'agit-il pas, encore une fois, de la preuve consistante, si je puis dire, du mépris de l'Occident tout entier pour ces jeunes Français, tout juste considérés comme des domestiques à son service ?
C'est comme l'acide que, nous dit-on, Youssuf et ses amis français ont allègrement distribué à Ilan.
De l'acide !
Constatez de vous-même le vice qui préside à la pensée fasciste anti-républicaine islamophobe : Ilan s'est pris de l'acide ?!
Et alors ? Nous aussi, au Larzac, au festival-off d'Avignon, aux concerts de Vincent Delerm ou à la dernière rave de Carla Bruni, voire dans notre salle de bains les jours de fête, nous en prenons de l'acide, contre toutes les lois fascistes-réactionnaires de la société de consommation capitaliste ! Que Youssuf et ses nombreux amis français aient tenté de décoincer un peu ce pauvre juif, qui travaillait, je ne le répèterais jamais assez, pour le Grand Kapital de la téléphonie mobile, comment pourrait-on, je vous le demande un peu, leur en vouloir ?
Vient ensuite le « clou du spectacle » de la réaction-raciste-xénophobe-qui-ne-lit-pas-Libé :
Youssuf et ses amis français auraient, semble-t-il, pour finir, aspergé Ilan, ce téléphoniste juif quasi-intégriste, d'un produit hautement inflammable.
Certes, il convient de le reconnaître, ce type de pratiques peut s'avérer dangereuses si l'on ne prend pas toutes les mesures de sécurité adéquates. Un casque de chantier, au moins, aurait probablement été nécessaire.
Nul ne sait trop comment mais, selon toute vraisemblance, le manque de collaboration et l'esprit sectaire du téléphoniste juif aura provoqué l'inévitable et d'ailleurs, très franchement, j'ose me le demander, si cela était si grave que cela, pourquoi ce spécialiste du téléphone n'a-t-il pas trouver le moyen d'appeler les pompiers, ou à tout le moins un service d'urgence, comme l'Abbé Pierre, par exemple ? On décèle ici comme une contradiction troublante que notre quotidien antiraciste ne pouvait s'empêcher de mettre en lumière, pour le bien de l'enquête.
On comprend en effet mieux pourquoi, après son arrestation en Côte d'Ivoire où il s'était réfugié, Youssuf Fofana ait pu être avant tout «abattu sur son propre sort et la perspective de passer des années en prison ».
Je vous disais bien qu'il ne s'agissait au fond que d'un bizutage qui a mal tourné, et sans doute à cause du manque d'esprit de coopération de ce jeune agent de la téléphonie mondiale, juif je le rappelle, qui a probablement, simple exemple, mal accepté d'être tenu attaché, nu, le visage masqué, face à de jeunes Français, prouvant à quel point il les tenait en haute estime !
Puis, à partir de cet odieux montage islamophobe, plus grave encore, on ose désormais parler d'un crime RACISTE !
Alors, là ! La victime a-t-elle été traitée de « sale nègre » ou de « mal blanchi », que nenni, de « bougnoule », de « raton », voire même de « salaud de chinetoque », même pas ! On le saurait, tout de même. Dieudonné en aurait parlé !
Alors, à bout d'arguments, on vient ensuite nous jeter au visage le mot « antisémitisme ».
On voit à quel point on frôle le délire maniaque. Voyons, il arrive tout ce même très fréquemment à des gens, surtout juifs, d'être juifs ! On perçoit tout de suite la volonté manifeste de manipuler les statistiques pour jeter l'opprobre sur de jeunes Français, timides et gentils, comme ce pauvre Youssuf Fofana, victime de la discrimination, de l'inégalité socialeuh, et de l'impérialisme sioniste/américain, sans parler du colonialisme français d'il y a un siècle.
Bon, certains me font valoir des arguments de sainte-nitouche comme le fait que la victime, juive je le rappelle (aurait-elle eu quelque chose à se reprocher ?), portait une centaine de marques de cigarettes sur toute la surface du corps, brûlé de fait au troisième degré, dont les parties génitales. On saisit encore ici l'ignorance crasse du salaud de bourgeois de droite face à la vie intenable que les possesseurs de BMW au chômage doivent assumer chaque jour dans « les quartiers ».
Il faut voir les choses en face : si cela s'est produit ainsi c'est bien à cause de la MISÈREUH. Ces pauvres gens, imaginez un peu, n'avaient même pas de quoi s'acheter un cendrier.
On apprend maintenant que c'est toute une « cité », encore une fois désignée à la vindicte populiste, qui est placée sous le projecteur de la police et des médias. Est-ce vraiment un surplus de répression aveugle qui ramènera la joie de vivre et le calme républicain dans un quartier déjà traumatisé par la brutale arrestation de 14 jeunes Français ?
On s'avise d'arrêter des concierges, des voisins, des parents, des proches, sous le fallacieux prétexte qu'ils n'auraient pas alerté la police des faits qui se produisaient dans l'appartement en question.
Maizenfin, c'est à peine croyable, comme dirait mon distingué ami et styliste hors-pair Arnaud Viviant, si les voisins n'ont pas alerté la police c'est bien la preuve qu'ils n'ont rien entendu de suspect en provenance de cet appartement. Il n'y a donc eu ni tortures ni actes de barbarie, ou alors on ose franchir la ligne jaune du délit de faciès, je l'affirme, de la xénophobie et de la haine de classe, en déniant le droit à tous ces jeunes Français d'avoir le moindre sens civique. CQFD. Tous ceux qui, selon moi, tiendraient un discours contraire devraient être sur le champ poursuivis par M. Mouloud Aounit et son Mouvement contre le Réel et pour l'Abolition du Politique.
La lutte contre le racisme ne peut s'offrir le luxe de la moindre pause.
Soyons vigilants. Lucides. En éveil.
LE TROU
Armez-vous les uns les autres
Cela m'était déjà arrivé l'an dernier. Seigneur, je croyais le mal éradiqué, mais il me semble qu'une rechute menace.
À peu près à la même époque, vers mars 2004, j'étais parvenu à mettre en place un système de veille et d'alerte contre la propagande sionisto-impérialisto-catholique qui tentait de nous faire croire que les islamistes, après leurs actions de libération conduites en Espagne, auraient, je n'ose l'écrire de peur de m'étrangler de rire, « déclaré la guerre à l'Occident. ».
Comme si, déjà, le mot « Occident » relevait le moindre sens, puisque, comme l'a si bien dit notre Ayatollah en chef : la France et l'Europe partagent avec la Turquie un héritage musulman.
Comment donc, dites-moi z'un-peu, des musulmans pourraient-ils donc nous déclarer la guerre ? Et surtout, au nom de quelles valeurs, hein, je vous le demande ?
J'avais donc tenté de poursuivre l'oeuvre entreprise par certains grands penseurs de la modernité dont certains ne sont plus de ce monde, malheureusement, comme le regretté Derrida, et d'autres, comme Michel Onfray, ne l'ont jamais été.
Pourtant, quelque chose avait sombrement résisté. La propagande américano-fasciste de l'Histoire Non Révisée continuait de provoquer ses ravages, ce qui fait que de mon cri de ralliement joyeux pour la paix entre les peuples et les chameliers ‑ j'avais écrit : Tout Va Bien, et l'avait répété à qui voulait l'entendre, c'était mon action humanitaire à moi, ma façon de venir en aide à mon prochain, ma méthode Coué à l'usage des nations. - hé bien, oui, de ce cri de gorge digne d'un émeutier du Café de Flore, je ne sais comment, un doute terrible vint faire se rompre les mots dans mon larynx et, je m'en souviens encore, je n'avais pu faire autrement que d'émettre ce doute à l'attention de mes lecteurs.
Après tout, si l'on suivait à la lettre les règles déontologiques de l'objectivité scientifique, il restait une chance, très maigre certes, mais il restait une chance pour que les événements relatés en dehors du plan-cadre du Conseil de Révision Historique ‑ chargé en premier lieu de réécrire l'histoire de notre aventure outremer, pleine de fascisme et d'injustices, mais alors pleine, pleine, pleine - que ces événements, disais-je, puissent avoir droit de cité dans une solide et saine discussion dialectique. Après tout, rien ne nous prouvait vraiment que les razzias arabo-islamiques qui s'étaient abattues sur l'Afrique noire depuis le Xe siècle n'avaient pas existé et qu'elles n'avaient point en fait accompli deux ou trois fois plus de déportations forcées que les négriers venus d'Europe, auprès desquels les Arabes furent par ailleurs parmi les premiers marchants d'esclaves officiels.
Alors si ce doute m'a un jour traversé l'esprit, et d'une façon si brutale ‑ j'ai osé traversé la membrane du tabou pour me demander ouvertement si une notion comme le « racisme anti-blanc » pouvait revêtir quelque sens ‑ comment vais-je faire, maintenant que j'ai la tête de ce cancrelat psychopathe nommé Fofana affichée en permanence sur mon écran d'ordinateur ?
Oui. C'est étrange, je regarde sa tronche de pauvre étron né d'une pissotière et d'un égout et je ne ressens rien d'autre qu'une indifférence clinique.
Je lis comme à livre ouvert dans cette face de crétin « gentil et timide », j'y perçois l'éclair alternatif de deux neurones fonctionnant, éventuellement, en alternance, j'y vois le néant absolu, la bêtise à l'état le plus plat, j'y vois une méchanceté assez moyenne tout compte fait, j'y vois l'insondable médiocrité de ce qui ne mérite plus le nom d'homme, et encore moins celui d'animal, pas même «sauvage ». Car, désormais, c'est une CHOSE. Et encore, c'est à peine une CHOSE, car si l'on y regarde de plus près, cette CHOSE n'est lisible qu'en creux, elle est une paradoxale « masse de vide absolu ». Pour faire court, cette CHOSE, en fait, ce n'est rien d'autre qu'un TROU.
Une CHOSE-TROU vaguement animée et dotée on ne sait comment d'un visage humain, mais elle n'est que CHOSE, absolue, absolument, réification suprême, chosification d'un vulgaire humanoïde post-urbain en une sorte de robot-Moulinex capable d'énumérer peut-être deux cent mots, deux fois moins qu'un chimpanzé Bonobo.
En cela, je le sens, oui, il est vraiment le « BRAIN OF BARBARIANS », le « cerveau des nullards», le cortex monocellulaire des 14, ou des 50, ou des 300 complices de ce « kidnapping » non-non-non pas du tout antisémite, pas du tout du tout du tout, je vous l'ai expliqué, je crois, au début.
Youssuf le merdaillon, Youssuf le petit sadique de clapiers à rongeurs, Youssuf-la CHOSE venue de cet inframonde-ci, Youssuf doit désormais crever de peur, à l'idée du châtiment qui s'en vient.
Mais tu es un gars chanceux, Youssuf-LA CHOSE, Youssuf-LE TROU.
Tu ne vis pas au Texas, ou un autre de ces pays civilisés où tu saurais déjà que les 15 ou 20 ans qu'il te reste à « vivre » se dérouleraient dans un couloir de la mort, avec la chaise électrique ou l'injection létale déjà prêtes pour ton dernier matin.
Tu as la chance d'être un jeune français, Youssuf-LA CHOSE-TROU, enfin jusqu'à ce que la dite « chance » se mette un beau jour à tourner, furieusement, comme tout un cyclone.
Oui, je sens que le barrage lâche, quelque chose à craqué dans la structure de maintien qui faisait de moi jusqu'ici un parfait apprenti pigiste pour Libération ou un « blog » du Oueb.
C'est peut-être à cet instant que la peur peut se retourner, plus vite encore que la haine. La peur est un langage, le langage du contrôle, et donc le contrôle du langage. La haine aussi est un langage, elle est le langage de l'anéantissement, et donc l'anéantissement du langage. Anéantissement. Contrôle. C'est le résumé le plus simple de notre futur, c'est la synthèse pratique de la guerre que nous aurons à mener aux CHOSES, surtout celles qui se targuent de penser, ou de « parler ».
Hors de portée de la flicaille Sarkozyenne, comme des troupes de madame le Général Alliot-Marie, de l'armée gouvernementale ivoirienne comme de leurs forces de sécurité, Youssuf la CHOSE fut durant quelques jours un homme libre.
Or la liberté est le pire état que puisse connaître un ESCLAVE. Il ne sait absolument pas quoi en faire. Il devient repérable, détectable, il se sent de plus en plus fort, impuni, au-dessus des lois, il commence à faire n'importe quoi, il perd ses rares alliés, il se retrouve de plus en plus seul, soumis au plus simple retour des choses, en premier lieu à la TRAHISON et à la COUARDISE, sans même s'en rendre compte, c'est un régal à observer, car c'est à ce moment-là, généralement, qu'il faut frapper. Et cette pauvre CHOSE n'a pas dérogé à la règle de son crétinisme ontologique.
Alors je crois maintenant qu'il vaut mieux pour moi de refermer le dossier, nous verrons maintenant comment la République finissante va oser le traiter. Nous verrons comment la dernière génération du Peuple Français va réagir. Nous verrons si cette nation en mérite encore le titre.
C'est sans doute lors de ses derniers moments que la République se remémore les instants de sa jeunesse, les instants de sa Genèse, si terrible. C'est pourquoi je sens en moi un étrange tremblement, quelque chose veut être dit, veut être chanté - précisément, quelque chose qui avait été hué par des milliers de jeunes Français lors d'un fameux match de football. Pourquoi cela surgit-il maintenant ? Annoncerait-ce, par hasard, l'imminence de quelque chose, la venue d'une onde sismique à nulle autre pareille ?
AUX ARMES, CITOYENS
FORMEZ VOS BATAILLONS
QU'UN SANG IMPUR
ABREUVE NOS SILLONS.
Maurice G. Dantec
Montréal, Amérique du Nord
24 février 2006
Fofana condamné à un an de prison
LEXPRESS.fr
Le chef du "gang des barbares" a été condamné pour outrage. Il avait envoyé des lettres de menace et d'insulte aux deux magistrats chargés de l'affaire Ilan Halimi.
Youssouf Fofana, meurtrier présumé de Ilan Halimi, un jeune Français juif retrouvé agonisant après avoir été torturé en janvier 2006, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Paris à un an d'emprisonnement pour avoir commis plusieurs outrages à magistrat.
La 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, qui a rendu son jugement dans la foulée de l'audience, a ainsi suivi les réquisitions du parquet.
C'était la première fois que le chef présumé du "Gang des barbares", âgé de 27 ans, comparaissait devant un tribunal.
La justice lui reprochait notamment d'avoir envoyé un courrier insultant à la juge d'instruction Corinne Goetzmann le 1er décembre 2006. Dans cette lettre, il avait joint deux articles portant sur l'exécution de diplomates russes par des Tchétchènes, articles annotés de la mention "Je vous emmerde", ainsi que la photo d'un kamikaze palestinien qui s'était fait exploser dans une discothèque de Tel-Aviv en mars 2002.
A cet outrage s'ajoutaient une demi-douzaine d'autres, à l'encontre de Mme Goetzmann ou d'un autre juge d'instruction, Baudoin Thouvenot.
Crâne rasé, barbe noire, jean et chemise grise, le prévenu était pour cette première apparition, escorté d'une douzaine de gendarmes. En arrivant dans la salle d'audience, il a d'abord jaugé l'assistance, avant de, silencieusement, pointer le ciel du doigt, faisant signe qu'il s'adressait à Dieu. Après avoir épuisé les services de 37 avocats, qu'il a récusés, ou qui ont renoncé à le défendre, Youssouf Fofana s'est présenté mercredi sans conseil et a refusé celui qui lui était proposé.
Totalement mutique, il a ensuite refusé de répondre aux questions, de même qu'il a refusé de se lever devant le tribunal. "Je vous ai tendu la perche. Vous ne la saisissez pas, c'est votre droit", a commenté le président du tribunal, Jean-Claude Kross, à l'issue de cet interrogatoire à sens unique.
C'est seulement alors, que Youssouf Fofana a décidé in extremis de prendre la parole. Se levant, il a saisi dans sa poche un bonnet blanc de musulman et s'en est coiffé avant de se lancer dans une diatribe anti-sioniste. "Le tribunal n'est pas une tribune", a tenté un moment de lui glisser le président. En vain. "Au nom des musulmans et des Africains qui sont victimes des terroristes sionistes, des barbus à kippas, in cha' Allah, il y aura un commando qui viendra me libérer" car "je suis un symbolique trophée de guerre du sionisme", a lancé le prévenu, après avoir rendu hommage à un kamikaze palestinien.
Conscient de ce suicide judiciaire, Youssouf Fofana a gardé tout le long de l'audience le sourire aux lèvres et pas un moment n'a abordé les faits qui lui étaient reprochés. Au prononcé du jugement, il a crié "Allah Akhbar!", avant de quitter la salle et de retourner vers la maison d'arrêt de Lille-Sequedin, où il est incarcéré depuis plus d'un an et demi. source :
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=14800