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The International Civil Liberties Alliance is a project of the Center for Vigilant Freedom Inc.  We are an international network of groups and individuals from diverse backgrounds, nationalities and cultures who strive to defend civil liberties, freedom of expression and constitutional democracy.

We aim to promote the secular rule of law, which we believe to be the basis of harmony and mutual respect between individuals and groups in the increasingly globalised world, and to draw attention to efforts to subvert it.  We believe in equality before the law, equality between men and women, and the rights of the individual and are open to participation by all people who respect these principles.

We believe that freedom of speech is the essential prerequisite for free and just societies, secular law, and the rights of the individual.

We are committed to building and participating in coalitions in all parts of the world to effect significant progress in protecting rights of the individual which are sadly being eroded in many countries including those in the West.


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The Center for Vigilant Freedom

8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 14:49


par Daniel Pipes
Jerusalem Post, 22 novembre
2007
VO: http://www.danielpipes.org/article/5136 

Qu’est-ce qui ne va pas avec le libéralisme américain? Qu’est-il arrivé au Parti démocrate sûr de lui, optimiste et pragmatique de Franklin D. Roosevelt, Harry Truman et John F. Kennedy? Pourquoi Joe Lieberman, leur plus proche successeur actuel, a-t-il été écarté du parti? Comment l’anti-américanisme a-t-il pu infecter les écoles, les médias et Hollywood? Et d’où vient la fureur aveugle des démocrates mise en lumière par des conservateurs tels qu’Ann Coulter, Jeff Jacoby, Michelle Malkin et le Media Research Center?

Par un véritable tour de force (en français dans le texte), James Piereson, membre du Manhattan Institute, propose une explication historique à la fois inédite et convaincante. Son livre, Camelot and the Cultural Revolution: How the Assassination of John F. Kennedy Shattered American Liberalism (Camelot et la révolution culturelle: comment l’assassinat de John F. Kennedy a ébranlé le libéralisme américain – Éd. Encounter), attribue l’origine du glissement du libéralisme vers l’anti-américanisme au fait, en apparence mineur, que Lee Harvey Oswald n’était ni un ségrégationniste, ni un combattant de la guerre froide, mais un communiste.

Voici l’argumentation de Piereson:

Pendant les quelque 40 ans qui précédèrent l’assassinat de Kennedy, le 22 novembre 1963, le progressisme/libéralisme était la philosophie publique dominante et quasi-exclusive; Kennedy, centriste ferme et réaliste, était issu d’une tradition qui poursuivait avec succès l’expansion de la démocratie et de l’état providence.

En revanche, les républicains comme Dwight Eisenhower n’avait guère d’alternative intellectuelle à opposer au libéralisme et se contentait de ralentir son avance. Les «vestiges» conservateurs menés par William F. Buckley Jr. n’avaient pratiquement aucun impact politique. La droite radicale, incarnée par la John Birch Society, éructait un fanatisme insensé et inefficace.

Piereson explique que si l’assassinat de Kennedy a si profondément affecté le libéralisme, c’est parce qu’Oswald, un communiste inspiré par la Nouvelle Gauche, a abattu Kennedy pour protéger le règne de Fidel Castro à Cuba contre un président qui, pendant la crise des missiles de 1962, avait brandi l’option militaire américaine. En bref, Kennedy est mort parce qu’il s’était montré particulièrement ferme dans la guerre froide. Les libéraux ont renâclé devant ce fait qui contredisait leur système doctrinal et ils ont préféré présenter Kennedy comme une victime de la droite radicale et un martyr de la cause libérale.

Ce phantasme politique suppose deux gestes audacieux. Le premier concernait Oswald:

  • Ignorer ses idées communistes et le faire passer pour un extrémiste de droite. Ainsi, le procureur de la Nouvelle Orléans Jim Garrison affirma qu’«Oswald aurait été plus à l’aise avec Mein Kampf qu’avec Das Kapital».
  • Minimiser son importance jusqu’à la totale insignifiance (1) en émettant des théories à propos de 16 autres assassins ou (2) en imaginant une énorme conspiration dans laquelle Oswald était un instrument de la mafia, du Ku Klux Klan, des Cubains anti-Castro, des Russes blancs, des magnats du pétrole texans, des banquiers internationaux, de la CIA, du FBI, du complexe militaro-industriel, des généraux ou du successeur de Kennedy, Lyndon Johnson.

Une fois Oswald presque supprimé du tableau, voire transformé en bouc émissaire, les membres de l’establishment au pouvoir – Johnson, Jacqueline Kennedy, J. Edgar Hoover et beaucoup d’autres – passèrent à un deuxième geste, ahurissant: ils attribuèrent la culpabilité de l’assassinat non pas à Oswald, le communiste, mais au peuple américain en général et à la droite radicale en particulier, qu’ils accusèrent d’avoir tué Kennedy parce qu’il aurait été trop mou dans la guerre froide ou trop favorable aux droits civils des Américains noirs. Voici quatre exemples parmi les éléments cités par Piereson pour étayer cette déformation délirante des faits:

  • Le juge de la Cour suprême Earl Warren décria ce qu’il considérait comme «la haine et la rancœur injectées dans le cœur de notre nation par des bigots».
  • Le leader de la majorité du Sénat Mike Mansfield pesta contre «la bigoterie, la haine, les préjugés et l’arrogance qui se sont concentrés dans ce moment d’horreur pour entraîner sa perte».
  • Le membre du Congrès Adam Clayton Powell conseilla à la ronde: «Ne pleurez pas pour Jack Kennedy, pleurez pour l’Amérique.»
  • Un éditorial du New York Times regretta «la honte que toute l’Amérique doit boire pour payer le prix du vent de folie et de haine qui a frappé le président John F. Kennedy».

Piereson voit dans cette «dénégation ou ignorance volontaire» des motivations et de la culpabilité d’Oswald l’origine réelle du virage vers le pessimisme du libéralisme américain. «L’accent réformiste du libéralisme américain, auparavant empreint de pragmatisme et d’élan vers l’avenir, a été submergé dès lors par un esprit d’auto-condamnation nationale.»

Le fait de considérer les États-Unis comme grossiers, violents, racistes et militaristes a fait passer l’effort central du libéralisme du pôle des affaires économiques à celui des questions culturelles (racisme, féminisme, liberté sexuelle, droits des homosexuels). Cette évolution a contribué à l’éclosion du mouvement de contre-culture de la fin des années 1960. Dans une vision plus large, elle a nourri un «reste d’ambivalence» quant à la valeur des institutions traditionnelles américaines et au bien-fondé du déploiement de la puissance militaire américaine, lequel continue de caractériser l’attitude générale du libéralisme, 44 ans plus tard.

C’est ainsi que le legs pernicieux d’Oswald a persisté jusqu’en 2007, continuant de léser et de pervertir le libéralisme et ainsi de polluer le débat national.


Iran : La Russie déploie ses missiles contre les américains
28.12.2007

La Russie doit livrer à l’Iran 5 batteries de missiles sol-air S-300 PMU-1, a déclaré le 27 décembre 2007 le ministre iranien de la Défense sans préciser la date des livraisons. Le lendemain, Alexandre Lossioukov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé la nouvelle en précisant que la Russie aidait l’Iran à renforcer son système de défense antiaérienne. Cette livraison a deux aspects ; économiquement Moscou se débarrasse de ses vieux stocks d’armes et géopolitiquement, il prend position contre Washington.

Décodages techniques | Le système S-300PMU-1 est un missile stratégique Surface-Air à long rayon d’action pour intercepter et détruire des aéronefs ennemis mais aussi des missiles de croisières. La famille S-300 a été mise en service en 1980 et comporte plusieurs générations de missiles avec des capacités améliorées. Les S-300 sont en bout de course, puisque la Russie commence à déployer la première génération des S-400 qui sont beaucoup plus performants.

Le modèle vendu aux mollahs est de la troisième génération des S-300 et il a été mis en service en 1992. Le système est composé d’un camion doté d’un système de radar à capacité de guidage semi actif. Ce camion est également équipé de tubes de lancement qui servent également à transporter des missiles 48N6 de 143 kg de charge militaire. Un missile peut être lancé toutes les trois secondes. Le petit habitacle de contrôle peut gérer jusqu’à 12 missiles en même temps. Le missile est éjecté de son tube par une catapulte avant que le moteur ne s’allume à 25 mètres du sol.

La portée de ces missiles est de 150 km et ils peuvent atteindre des cibles jusqu’à 27,000 m en altitude à une vitesse maximale de 1km/sec (mach 3). La première version avait une charge de 100 kg, une portée de 45 km et un plafond de 25,000 m. D’une génération à l’autre, les russes sont parvenus à améliorer ces données en allégeant le missile, alourdissant les charges et en augmentant la portée et le plafond ou en améliorant le plafond aux dépens de la portée (S-300 V).

Le plus performant modèle S-300 mis en service en l’an 2000 avait une portée de 200 km. Il est à présent surclassé par le S-400 datant de 2007 qui a un radar complètement autonome qui peut guider jusqu’à 4 missiles en même temps sur 4 différentes cibles et peut poursuivre pas moins de 24 autres objectifs potentiels. Avec une portée de 400 km, le S-400 a également doublé la portée du meilleur modèle S-300, il grimpe à un plafond de 30,000 m et ses missiles plus destructeurs et plus rapides [1].

En revanche, les mollahs ont acheté le modèle le plus bas de gamme de cette famille S-300 encore en service, mais il leur coûtera tout de même 800 millions de dollars qui alourdiront la dette des mollahs auprès des russes.

Décodages géopolitiques | Le système S-300 PMU1 n’est certainement pas ce qu’il se fait mieux pour résister à une attaque aérienne contre l’Iran mais l’intérêt de cette livraison est plus stratégique que militaire. La Russie place ainsi des missiles plutôt performants sur 3 sites susceptibles de menacer l’hégémonie militaire américaine dans la région du Golfe Persique.

En effet, selon les médias iraniens, les russes ont proposé 5 sites pour déployer les 5 batteries de missiles. Sur cette liste russe, il y a évidemment Téhéran (centre administratif), Ispahan (villes d’équipements industriels) mais aussi Bandar Abbas (à proximité de la centrale de Bouchehr), Khorram-Shahr et Abadan (à proximité des terminaux pétroliers).

Pourquoi Bandar Abbas ? | Si les russes voulaient protéger les installations nucléaires des mollahs, il aurait fallu protéger l’usine d’enrichissement de Natanz et non pas Bouchehr, mais les russes préfèrent déployer leurs missiles sur des sites officiellement sensibles pour l’Iran mais officieusement susceptibles d’être une menace pour les forces américaines dans le Golfe Persique ou en Irak.

C’est le cas pour Bandar Abbas qui domine le Détroit d’Ormuz, et pour Khorram-Shahr et Abadan qui sont face à Bassorah (principal port de l’Irak où se trouvent les principaux terminaux pétroliers de ce pays).

Alors que Washington entend placer son super système anti-missile en Pologne et en Tchéquie, Moscou montre qu’il peut en faire autant par l’intermédiaire de l’Iran. Si l’Amérique continuait à menacer le ciel russe, Moscou pourrait livrer d’autres systèmes beaucoup plus performants aux mollahs.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
-  L’Iran, enjeu d’une guerre froide entre la Russie et les Etats-Unis
-  ( 21 DÉCEMBRE 2007)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Golfe Persique |

| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire |


[1] Missiles sol-air S-300 PMU-1- | sources :

-  Les missiles sol-air russes (doctrine militaire et capacités) |
-  SA-10 Grumble (S-300PMU) – Fiche Technique


Iran - missiles : Un démenti russe qui a un parfum de déjà-vu
29.12.2007

Le 27 décembre 2007, la Russie avait reconnu qu’elle était en train de rénover la défense anti-aérienne des mollahs. Washington a protesté et le 28 décembre 2007, la Russie a démenti toute intention de livrer à l’Iran les missiles sol-air S-300 qui inquiètent Washington notamment en raison de l’implication de Moscou dans le choix des sites pour leurs déploiements.

Ce n’est pas la première fois que Moscou publie des communiqués pour démentir la livraison de systèmes anti-missiles à l’Iran. Le 27 novembre 2006, Nikolaï Demidiouk, le chef d’une délégation de l’agence russe d’exportation d’armes « Rosoboronexport » avait également prétendu que les informations publiées par les mollahs sur le début des exportations de missiles sol-air Tor M-1 vers l’Iran étaient fausses. Deux mois après, le 17 janvier 2007, le vice-Premier ministre et ministre Russe de la Défense Sergueï Ivanov reconnaissait que Moscou avait effectivement livré la totalité des matériaux commandés par les mollahs.

Par la suite, il y a eu un long black-out sur la « coopération technico-militaire russo-iranienne » et c’est il y a une semaine que nous avons finalement appris par la presse iranienne que des experts russes étaient en Iran pour aider les iraniens à déployer les TOR-M1. Cette information a été complétée encore par la presse iranienne qui a révélé qu’un premier groupe d’opérateurs a déjà passé 6 mois de formation à l’académie militaire de Smolensk pour se familiariser avec les TOR-M1 et leur formation se poursuivra en Iran.

En ce qui concerne les S-300 qui doivent être livrés à Téhéran, ils sont peut-être déjà livrés et leurs opérateurs ont déjà été discrètement formés à Moscou qui aime bien avancer ses pions par surprise. Mais ce projet a une double dimension géopolitique contradictoire.

Téhéran entend avertir Washington qu’il pourrait s’allier définitivement à Moscou si les Etats-Unis ne reconnaissaient pas son rôle régional (au Liban). Pour faire passer le message, Téhéran a dévoilé la livraison des S-300. La situation est différente pour Moscou qui ne joue pas et ne veut pas entrer dans le jeu des mollahs : Moscou qui préférait surprendre les américains a démenti, mais cela ne change pas la réalité géopolitique de la région. Moscou doit nécessairement déployer ces missiles sur les sites hostiles à la présence militaire américaine dans le Golfe Persique ou en Irak et il le fera quand ses intérêts l’exigeront et non quand les mollahs le souhaitent.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Une double dimension géopolitique contradictoire :
-  L’Iran, enjeu d’une guerre froide entre la Russie et les Etats-Unis
-  (21 décembre 2007)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Institutions : Puissance militaire des mollahs |


Iran – Russie : Une réplique ratée de la crise des missiles de Cuba
01.01.2008

Le régime des mollahs est devenu l’allié indispensable de la Russie qui permet à celle-ci de contrôler l’accès au pétrole de l’Asie Centrale. De son côté, Téhéran a besoin de Moscou pour obtenir la livraison de deux équipements (une centrale et des missiles) susceptibles de créer des tensions avec les Etats-Unis. L’objectif de Téhéran est de laisser présager une union durable avec Moscou et par conséquent encourager Washington à lui proposer un deal sans contrepartie. Ce deal est évidemment contraire à l’alliance qui existe entre Téhéran et Moscou. Il est de ce fait une source permanente de confusion et l’affaire de livraison des missiles S-300 nous en donne toute la mesure.

Le 26 décembre, le ministre iranien de la Défense avait annoncé l’intention de la Russie de livrer à l’Iran un lot de missiles sol-air S-300. Le 27 décembre Moscou avait confirmé que la livraison des systèmes de missiles anti-missiles était à la pointe de la coopération technico-militaire irano-russe . Aussitôt, les médias du régime avaient révélé que les russes avaient suggéré des sites précis pour les déployer.


En effet, selon les médias iraniens, les russes ont proposé 5 sites pour déployer les 5 batteries de missiles. Sur cette liste russe, il y a évidemment Téhéran (centre administratif), Ispahan (ville d’équipements industriels), mais aussi Bandar Abbas (qui domine le Détroit d’Ormuz), ainsi qu’à Khorram-Shahr et à Abadan (face à Bassorah, principal port de l’Irak, où se trouvent les principaux terminaux pétroliers de ce pays).

Le 28 décembre, la Russie avait démenti cette indiscrétion. Sans doute Moscou espérait reproduire l’effet de surprise des missiles soviétiques fournis à Cuba en 1962, effet anéanti par l’empressement de Téhéran de faire peur à Washington dans l’espoir d’obtenir un nouveau deal irano-américain.

Après deux jours de flou, le 30 décembre, les mollahs ont publié un nouveau communiqué pour préciser que l’Iran ne menait aucune négociation avec la Russie sur la livraison de missiles sol-air russes S-300, en jetant la responsabilité de l’affaire sur les russes !

C’est la guerre des communiqués et la preuve de l’absence de coordination dans cette alliance entre deux Etats qui ont des objectifs opposés, mais il y a également une volonté de ne pas aller trop loin vis-à-vis de Washington et de ne pas mettre les Etats-Unis dans une position où une entente avec Téhéran deviendrait impossible.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Iran-Russie : une alliance et deux objectifs opposés
-  L’Iran, enjeu d’une guerre froide entre la Russie et les Etats-Unis
-  (21 DÉCEMBRE 2007)

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Institutions : Puissance militaire des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

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7 janvier 2008 1 07 /01 /janvier /2008 13:46

mardi 25 septembre 2007, par Esta Natelli


Il n’est pas rare de voir les gauchistes occidentaux flirter avec l’islam politique dans son désir de détruire ce que l’on appelle communément l’empire américain. Ainsi, des immigrants musulmans progressistes aboutissent à la droite de l’échiquier politique dans l’impossibilité de se rallier à la position de la gauche.

Prenons l’exemple de deux figures de proue de l’islam réformiste en Amérique du Nord. Ayaan Hirsi Ali, une ex-musulmane d’origine somalienne, travaillait pour le parti des travailleurs, un parti social-démocrate des Pays-Bas. Aujourd’hui, elle est membre d’un think tank américain de centre droite. Tarek Fatah, un musulman d’origine pakistanaise, était socialiste dans son pays et dès son arrivé au Canada il a rejoint les rangs du NPD, aujourd’hui, il écrit pour le National Post, le journal de centre-droite canadien.

Les exemples de soutient de la gauche aux islamistes pleuvent. Réciproquement, les islamistes reprennent le discours de la gauche. Les frères musulmans font pattes blanches en Égypte en jouant aux défenseurs des prolétaires. Les musulmans les plus radicaux comparent le message de l’islam au message de fraternité, d’égalité et de justice typiquement gauchistes. Il y a de nombreux journaux marxistes qui défendent l’islam politique comme une alternative intéressante à la lute ouvrière dans les pays musulmans. Dénoncé leur position, suscite des accusations d’impérialisme culturel.

Ben Laden s’est lui aussi arrimé au discours gauchiste moderne. Ce qu’il dit dans sa dernière vidéo pourrait très bien servir lors d’un ralliement d’alter-mondialistes. Il cite notamment Noam Chomsky, la mascotte intellectuelle de toute une jeune génération de gauche. Il dénonce le capitalisme moderne, se porte à la défense de Kyoto et reprend la thèse de l’empire américain colonialiste contre tous - y compris son propre peuple.

Les gens pourvus d’une certaine logique ne manqueront pas de remarquer l’incohérence chez Ben Laden. Celui-ci portait aux nus les Talibans en les considérant comme les musulmans les plus purs qui soient. Il est aussi connu pour avoir été lui-même un multi-millionnaire, grand ami des corporations qu’il dénonce aujourd’hui. Maintenant, il s’associe à la gauche alter-mondialiste. Comment des féministes peuvent-elles accepter d’être dans le même camp que celui qui défend le régime afghan des Talibans ? Pourtant, aucune voix ne s’est levée pour dire « pas en mon nom ». Le fond du discours de Ben Laden est passé relativement inaperçu dans les cercles de gauche. On craint même qu’il ait suscité une certaine sympathie tant il est fidèle à leur idéologie.

La visite récente du président iranien dans une université américaine a de quoi faire sourciller. La norme est de ne pas donner la parole aux dictateurs. S’il a été écorché par le recteur de l’université Columbia, Mahmoud Ahmadinejad n’en a pas moins passé son message : L’Iran est victime d’un capitalisme américain. La bourde contre les homosexuels en fera sourciller plusieurs à gauche mais est-ce que ce sera suffisant ? Le milieu académique universitaire est infiltré par l’idéologie islamiste. Cette visite risque plutôt de renforcer la crédibilité de cet homme dans cette faction militante.

La gauche n’est pas toujours l’alliée des islamistes. Il y a le cas de Charlie Hebdo qui a su défendre la liberté d’expression contre les censeurs islamistes en France. Et il y a parfois un article ici et là dans une publication de gauche qui laisse espérer à un réveil idéologique de ceux qui ont le plus à perdre par la montée de l’islamisme.

Par exemple, le journal français Lutte Ouvrière affirme clairement sa position contre l’islam radical qui sévit en Europe dans un article au sujet de l’islamisme en Allemagne. Lutte Ouvrière rappelle ce jugement dans lequel une femme battue par son mari se voyait refusé un divorce rapide parce que le Coran permettait qu’un homme batte son épouse. Le journal souligne que ce cas qui a été renversé soulève d’autres cas beaucoup plus graves. Chaque année 50 personnes sont victimes de crimes d’honneur en Allemagne seulement. Les peines sont trop clémentes et ne tiennent pas compte de la spécificité du crime - on met en prison pour quelques années un adolescent sans inculper ses complices sans parler de la famille qui aurait possiblement commandité le meurtre.

L’auteure de l’article est claire, l’obscurantisme religieux n’est pas un allié de la gauche : « Il faut avoir soi-même une bonne dose de préjugés réactionnaires mêlés de mépris raciste, pour s’appuyer, au nom de la « culture », sur l’obscurantisme religieux le plus écrasant. Mais apparemment le phénomène n’est pas si rare, pour le malheur de ceux et surtout de celles qui croient pouvoir échapper à l’emprise des bigots de toute religion. »

Il faut absolument que la gauche rejoigne la droite dans une certaine cohérence idéologique sur les limites que l’on doit imposer à la tentative d’invasion des démocraties occidentales au nom du droit à la religion. Il est clair que la gauche et la droite se tirailleront sur la solution à ce problème, mais au moins, ce ne sera pas au profit de l’islamisme.

Les démocraties occidentales se sont bâties en imposant des limites très fermes aux religions. Il est temps de réaffirmer ce principe. Ce sont les individus qui ont le droit de pratiquer la religion de leur choix. Ce ne sont pas les religions qui ont des droits. La droite est bien arrimée sur ce point, il faut que la gauche le soit aussi.

Quelques extraits du discours de Ben Laden :

« Depuis le 11 septembre, plusieurs politiques de l’Amérique sont sous l’influence des Mujahidin, et cela est possible par la Grâce d’Allah, le Très Haut. Le résultat de cela a été que les gens ont découvert sa vérité, sa réputation s’est empirée et son prestige a été totalement démoli au niveau mondial. Et elle a été saignée économiquement, même si nos intérêts chevauchent les intérêts des grandes corporations et ceux des néo-conservateurs, malgré que nos intentions respectives diffèrent. Et vos médias, durant les premières années de la guerre, ont perdu de leur crédibilité et se sont révélés être les outils des empires colonialistes. »

« Parmi les points les plus importants des discours de Bush depuis le 11 septembre est celui que les Américains n’ont d’autres choix que de continuer la guerre. Ce ton est en fait l’écho des propos des néo-conservateurs, tels que Cheney, Rumsfeld et Richard Pearle. Auparavant, ce dernier a dit que les Américains n’avaient pas d’autres choix devant eux que de poursuivre la guerre ou faire face à un holocauste !

Je dis, en réfutant cette déclaration injuste, que la moralité et la culture de l’holocauste sont votre culture et non notre culture. En vérité, brûler des être vivants est interdit dans notre religion, même s’ils sont aussi minuscules qu’une fourmi. Qu’en serait-il donc d’un homme ! L’holocauste des Juifs a été réalisé par vos frères au centre de l’Europe. Si cela s’était déroulé plus près de nos pays, la plupart des Juifs se seraient sauvés et auraient trouvé refuge chez nous. »

Note : Dans le passé Ben Laden a condamné sans équivoque Israël. Trouver refuge ne semble pas être synonyme d’avoir un état juif.

« Le génocide des peuples et leur holocauste ont eu lieu entre vos mains : seules quelques ethnies indiennes ont été épargnées, et il y a juste quelques jours, le Japon commémorait le 62ème anniversaire de l’anéantissement d’Hiroshima et de Nagasaki par vos armes nucléaires. »

Note : Ben Laden surfe sur l’idée commune de la gauche que l’Occident capitaliste est le seul responsable des atrocités dans le monde. Il omet les génocides commis par les empires musulmans en Inde et la destruction des cultes animistes et l’assimilation forcée en Afrique, entre autres.

« En fait, la vie de tout le genre humain est en danger à cause du réchauffement global causé en grande partie par les émissions des usines des grandes corporations. Malgré cela, les représentants des ces corporations à la Maison Blanche persistent à ne pas respecter les accords de Kyoto, tout en ayant connaissance des statistiques qui parlent de la mort et des déplacements de millions d’être humains liés au réchauffement, essentiellement en Afrique. Ces grands fléaux et ces menaces parmi les plus dangereuses pour la vie des hommes se déroulent d’une manière accélérée, alors que le monde est dominé par le système démocratique. Cela confirme son échec total à protéger l’être humain et ses intérêts contre la cupidité et l’avarice des corporations et de leurs représentants. »

Note : Doit-on rappelé que Ben Laden fut lui-même un multimillionnaire ?

« C’est pour cette raison que je vous dis : tout comme vous vous êtes libérés de l’esclavage des moines, des rois et de la féodalité, vous devez aujourd’hui vous libérer de le tromperie, des chaînes et de l’usure du système capitaliste. Si vous réfléchissiez bien sur ce système, vous verriez qu’il est plus dur et plus féroce que vos systèmes existants au Moyen Age. Le système capitaliste cherche à attirer le monde entier dans le fief des grandes corporations sous le label de la « mondialisation » dans le but de protéger la démocratie. »

« Ce que je veux souligner ici c’est que ne pas forcer les anciens criminels de guerre à rendre des comptes, les pousse à répéter ces crimes contre le genre humain, sans aucun droit, et à déclencher cette guerre injuste en Mésopotamie. Le résultat est que les oppressés d’aujourd’hui continuent à prendre leur droit de vous. Cette guerre était totalement inutile. Vos propres rapports témoignent de cela ! Et parmi ceux des vôtres qui sont les plus compétents pour vous parler de ce sujet et de la fabrication de l’opinion publique, il y a Noam Chomsky, qui prononça des paroles modérées de conseil avant la guerre, mais le chef Texan n’aime pas ceux qui donnent conseil. »

Autre fait à noter, Ben Laden invite les américains à la soumission à l’islam. L’usage du mot soumission risque de ne pas trouver écho au pays qui vous accueille avec la statue de la liberté.

Sources :

Sylvie Maréchal, Allemagne - Obscurantisme sans frontières, 30 mars 2007

Fawaz A. Gerges, Bin Laden’s new image : younger, more Marxist, Christian Science Monitor, 13 septembre 2007


Roubaix, le beau jardin de l’islamo-gauchisme

Etat des lieux (Juin 2005).

Depuis quelques années, un réseau politico-religieux s’est peu à peu constitué dans l’agglomération roubaisienne avec la complicité de quelques élus et grâce à l’indifférence de beaucoup d’autres. Ce réseau est de plus en plus influent au plan local. 

I. L’organisation générale du réseau roubaisien. Les acteurs de la propagande.

A. L’association Rencontre et Dialogue (R&D).

Le réseau s’est structuré autour de l’association Rencontre et Dialogue qui se présente comme un cercle de réflexion sur l’islam mais qui, en réalité, a surtout des visées politiques. R&D entretient en effet des relations étroites avec le groupe des Verts de Roubaix dont le chef de file est Slimane Tir, conseiller municipal et vice-président de la Communauté Urbaine de Lille.

Les deux principaux dirigeants de l’association, Ali Rahni (Président) et Siham Andalouci (Chargée de mission) appartiennent à ce groupe politique (Ali Rahni est même membre du Bureau du groupe).

Sous l’influence de ces trois activistes et au grand dam de beaucoup de ses militants, le groupe des Verts de Roubaix est devenu depuis quelques années le relais local de l’agit-prop islamo-gauchiste. Sur son site Internet, il propose obligeamment un lien vers la fameuse (et fumeuse) pétition des Indigènes de la République (qu’Ali Rahni a d’ailleurs signée) et par ailleurs il affiche un appel au boycott des produits Made in Israël.

De son coté, R&D est devenue un centre de développement et de diffusion de la pensée ramadienne, Siham Andalouci l’a reconnu elle-même dans un Clic-clac (Courrier des lecteurs) de Nord-Eclair du 20 Mars 2003.

L’association a d’ailleurs invité à plusieurs reprises le grand « intellectuel musulman », héritier des Frères musulmans, dont le discours est de plus en plus politique (comme Nord-Eclair l’a souligné dans le CR de la conférence qu’il a donnée le 1er Avril 2005 sur un sujet pourtant religieux).

R&D a également invité plusieurs fois au cours des dix dernières années le « prédicateur » Hassan Iquioussen, affilié à l’UOIF, qui s’est rendu célèbre par ses dérapages antisémites plus ou moins contrôlés.

Il raconte par exemple, dans une de ses nombreuses conférences enregistrées (1), que les sionistes [après la Grande guerre] « étaient de connivence avec Hitler », en précisant : « Donc les Juifs ne voulaient pas quitter la France, l’Angleterre, l’Allemagne. Alors les sionistes ont dit : il n’y a qu’une manière. Vous savez comment ? Il faut qu’il y ait en Europe quelqu’un qui fasse du mal aux Juifs ».

Dans la même conférence, Hassan Iquioussen accuse les Juifs d’être « le top de la trahison et de la félonie » et « d’avoir toujours méprisé les êtres humains » et bien sûr il les décrit comme « ingrats » et « avares »...

R&D n’a jamais condamné les déclarations de haine anti-juive de cet énergumène. Bien au contraire, dans un article publié le 18 Novembre 2004 dans Nord-Eclair, Ali Rahni et Siham Andalouci ont déclaré : « Pour notre part, nous soutenons et continuons à inviter Tarik Ramadan et Hassan Iquioussen ». Quant au conférencier lui-même, il aurait déclaré d’après Xavier Ternisien (Le Monde du 30 Octobre 2004) qu’il regrettait de s’être laissé emporter et qu’il n’avait « rien contre les Juifs et le Judaïsme »...

Nul doute que le repenti enregistrera très bientôt un poignant mea culpa d’an-ti-sé-mite-qui-n’est-pas-an-ti-sé-mite (ou qui l’est à son insu...) et que cet enregistrement sera diffusé par les Editions Tawhid (qui mettent en vente, à Lyon, toutes ses cassettes ainsi que celles de Tarik Ramadan)...

R&D possède une succursale à Hem (banlieue de Roubaix), c’est l’association Hem et nous (on voudrait bien...) qui, elle aussi, invite régulièrement des conférenciers « progressistes ».

Le 6 Mai dernier, elle avait invité (à Hem) le sociologue Vincent Geisser pour une conférence sur « Les discriminations et l’islamophobie ». L’évêque d’Ajaccio, Monseigneur Jean-Luc Brunin (ancien évêque auxiliaire de Lille), avait été également invité à Hem (où il a gardé des attaches) et il avait fait spécialement le déplacement pour la circonstance. Au cours de la conférence, un incident s’est produit, qui a choqué beaucoup de personnes présentes : Vincent Geisser débitait son laïus habituel sur « l’islamophobie » quand brusquement il s’est lancé dans une violente diatribe contre Fadéla Amara, la présidente de Ni Putes ni Soumises.

En fait, ce qui a choqué, ce n’est pas tellement l’agressivité du conférencier, on s’y attendait, c’est bien plutôt le silence que l’évêque a cru devoir observer à ce moment précis. En effet, on a bien compris dans le public que, par ce lourd silence, Monseigneur Brunin apportait de fait sa caution (épiscopale...) à des paroles de haine antiféministe. Une telle attitude était pour le moins inattendue de la part d’un homme d’Eglise.

Si cet incident mérite d’être rapporté, c’est qu’il est très révélateur de la complaisance que certains milieux catholiques progressistes roubaisiens manifestent (au nom des bons sentiments) à l’égard des activistes de l’Islam et de leurs alliés néo-gauchistes.

Mais d’autres familles de pensée présentes à Roubaix peuvent éventuellement se montrer aussi tolérantes (au nom des grands principes) à l’égard des agitateurs islamo-gauchistes. On est parfois surpris de trouver des sympathisants de ces extrémistes en des lieux où on s’y attendrait le moins.

B. Les connexions extérieures.

Nos deux vedettes roubaisiennes, Siham Andalouci et (dans une moindre mesure) Ali Rahni, s’investissent également à l’extérieur dans d’autres structures qui toutes appartiennent à la mouvance islamo-gauchiste.

Siham Andalouci est membre du Bureau national du Conseil des Musulmans de France, association proche de Tarik Ramadan et qui a été une des principales initiatrices de la pétition des Indigènes de la République (que Tarik Ramadan a évidemment signée). Ali Rahni est devenu le porte-parole de l’association à la suite de Yamin Makri, le directeur des éditions Tawhid.

Siham Andalouci est également Secrétaire de Présence musulmane, association fondée et animée par Tarik Ramadan.

Elle est membre du collectif Une Ecole pour tous créé à l’initiative de Tarik Ramadan. Le collectif réclame l’abrogation de la loi de Mars 2004 sur la laïcité, qu’il qualifie de « raciste » et « islamophobe ».

Elle est présidente de l’association Juste Cause, créée pour soutenir Tarik Ramadan lors de son procès contre le journal Lyon Mag et contre le journaliste Antoine Sfeir (Monseigneur Brunin avait alors témoigné en faveur de Tarik Ramadan).

Enfin, Siham Andalouci appartient à la commission Islam et Laïcité créée en 1997 (sous l’appellation Laïcité et Islam), qui développe son action sous l’égide de la Ligue des Droits de l’Homme (dont le président est Michel Tubiana) et du Monde diplomatique (dont le Rédacteur en chef est Alain Gresh).

En bref, il apparaît clairement que Siham Andalouci occupe une position stratégique dans le Dispositif Ramadan. Elle est en fait la déléguée de « l’intellectuel suisse » dans les nombreuses structures qu’il a mises en place et qui sont toutes reliées entre elles.

D’autre part, il est évident que par son intermédiaire Tarik Ramadan a les moyens d’intervenir dans la gestion de R&D et d’influer sur ses orientations.

C. L’Université Populaire et Citoyenne (UPC) est devenue, à coté de R&D et sous couvert d’action culturelle, un autre instrument de propagande.

A la fois « espace d’expression » et « lieu de formation », l’UPC est fortement infiltrée par les Verts de Roubaix. Son fondateur et actuel Secrétaire, Vincent Boutry, est membre de ce groupe politique décidément très offensif, tout comme Christian Lazaoui, son trésorier et Madjouline Sbaï, chargée de mission.

L’UPC est largement subventionnée par la Ville de Roubaix mais aussi par le Conseil Général du Nord et par le Conseil Régional, dont le maire de Roubaix est un des vice-présidents ( chargé de la politique de la ville).

Elle organise régulièrement des conférences (souvent suivies de séminaires) sur des sujets culturels, sociologiques et/ou politiques.

Parmi les conférenciers qui sont déjà intervenus, on retrouve Michel Tubiana (LDH) et Alain Gresh qui sont, on l’a dit, les sponsors de la commission Islam et Laïcité dont Tarik Ramadan est un membre très influent (c’est d’ailleurs Alain Gresh qui l’a mis en relation avec les altermondialistes d’Attac). Mais on trouve aussi beaucoup d’intellectuels très engagés politiquement. On peut citer notamment :

Saïd Bouamama, sociologue (formateur à l’IFAR, à Lille), qui a par exemple écrit dans son livre L’affaire du foulard islamique (Editions du Geai bleu, à Roubaix) : « La loi sur le voile ouvre la voie à un racisme respectable ». Il est intervenu également dans le film Un racisme à peine voilé, de Jérôme Host, bien évidemment pour dénoncer cette « loi d’exclusion ».

Pierre Tévanian, professeur de philo à Drancy (93). Rédacteur en chef du site Les mots sont importants, il y publie inlassablement des articles incendiaires contre les militantes de NPNS qu’il accuse, comme Vincent Geisser, d’entretenir un climat « d’islamophobie ».

Il jette l’anathème sur les citoyens musulmans (ou d’origine musulmane) attachés à la laïcité. Il les qualifie de « traîtres », de « colonisés » ou « d’assimilés » (sic)... Il est aussi l’auteur du livre Le racisme républicain, où il dénonce l’idéal républicain comme une nouvelle forme de racisme...Il a participé enfin au film Un racisme à peine voilé, encore et toujours pour dénoncer le « racisme républicain ».

Sylvie Tissot, sociologue et co-auteur avec l’ineffable Pierre Tévanian d’ouvrages de vulgarisation islamo-gauchistes comme le Dictionnaire de la Lepenisation des esprits (L’esprit frappeur, 2002).

Elle aussi s’exprime abondamment sur le site Les mots sont importants pour notamment accuser de « racisme » et « d’islamophobie » (encore !) les féministes qui se battent contre le machisme des intégristes. Pour elle en effet, les vraies féministes sont celles qui portent le voile...

Nacira Guénif-Souléamas, sociologue, chercheuse au CADIS (Centre d’Analyse et d’Intervention Sociologique) dont le directeur est Michel Wievorka. Elle est co-auteur avec Eric Macé du livre Les féministes et le garçon arabe (Editions de l’Aube, Septembre 2004).

L’éditeur présente ainsi l’ouvrage : « Les auteurs mettent en cause un néo-féminisme républicain qui, au nom de l’égalitarisme en droit s’aveugle sur les discrimination sexistes structurelles et est plus enclin à s’attaquer à son nouvel ennemi consensuel, le garçon arabe, figure d’un machisme éthico-religieux. Formidable alliance que celle de la Droite la plus conservatrice et de la Gauche républicaniste : la stigmatisation au nom de la Liberté, l’exclusion au nom de l’Egalité et l’assignation au nom de la Fraternité ».

Voilà donc les féministes accusées maintenant non plus seulement « d’islamophobie » mais aussi désormais de gar-çon-a-ra-bo-pho-bie (2), allusion fine à l’homosexualité revendiquée de quelques une des plus belles guerrières du féminisme. Nacira Guénif-Souléamas apparaît enfin, on s’y attendait, dans le film militant Un racisme à peine voilé, dans lequel elle expose sa conception très personnelle du féminisme.

Il faut souligner le fait que plusieurs des conférenciers de l’UPC comme Pierre Tévanian, Sylvie Tissot, Nacera Guénif-Souléamas, figurent parmi les initiateurs et/ou les signataires de l’appel des Indigènes de la République, qui apparaît donc comme le véritable manifeste du mouvement islamisto-gauchiste.

D. Enfin, l’association R&D dispose d’un haut-parleur qui est la radio Pastel FM (99.4), très écoutée à Roubaix. Son Président-fondateur n’est autre que Slimane Tir, le leader des Verts de Roubaix. La station a retransmis plusieurs conférences de Tarik Ramadan (dont celle du 1er Avril 2005). Elle diffuse également les conférences organisées par l’UPC. Enfin, elle invite régulièrement Hassan Iquioussen pour d’aimables causeries animées par R&D.

II. Quelques réflexions sur la propagande islamo-gauchiste et sur son impact à Roubaix.

La propagande de ce réseau roubaisien se développe principalement, on l’a bien vu, sur les trois axes de l’antiféminisme, de l’antisémitisme et de la dénonciation radicale du modèle républicain.

Sur chacun de ces trois axes, il serait intéressant d’analyser de manière approfondie le contenu et les stratégies de cette propagande pour essayer ensuite, en s’appuyant sur des enquêtes sociologiques, d’en mesurer l’impact au plan local.

Il y aurait donc encore trois grands chapitres à écrire pour compléter cet « Etat des lieux ». Pour l’instant, on se contentera de les annoncer en ouvrant, pour chacun d’eux, une ou deux pistes de réflexion.

A. L’antiféminisme (qui prend souvent chez ses propagandistes une tournure obsessionnelle !).

Ce qui est étonnant, c’est que la propagande antiféministe est portée non seulement par les bigots de l’islamisme mais aussi (et avec quelle ferveur !) par des intellectuels soi-disant progressistes (comme ce Vincent Geisser que Monseigneur Brunin estime tant...).

Pour ces intellectuels distingués, le combat des féministes est un combat contre l’islam, les féministes doivent donc être dénoncées comme « islamophobes ». Finalement, emportés par leur élan antiféministe, ces « progressistes » en arrivent à faire cause commune avec les imans les plus arriérés !

Il est difficile d’évaluer les effets de cette propagande machiste sur les conditions de vie réelles, au quotidien, des femmes et des jeunes filles soumises dans l’agglomération roubaisienne.

Cependant, des sociologues pourraient enquêter dans ce sens dans les quartiers en interrogeant les travailleurs sociaux, les éducateurs, les enseignants, les médecins, les infirmières et d’autres professionnels concernés. Il serait tout à fait possible également (puisque cela a déjà été fait ailleurs...) de mesurer le niveau de participation des jeunes filles issues de l’immigration aux activités culturelles et sportives mixtes organisées par les institutions ou les associations.

Enfin, on disposera très bientôt d’un autre indicateur intéressant, ce sera tout simplement le nombre de jeunes filles voilées qui se présenteront en Septembre à l’entrée des collèges et lycées de Roubaix et des environs. Elles seront sans doute très nombreuses.

Il faut en effet prévoir à la prochaine rentrée une grande offensive islamiste contre la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école. On peut s’attendre à nouveau partout en France à des conflits très durs à propos de cette interdiction, mais la situation sera très probablement plus tendue à Roubaix qu’ailleurs.

B. L’antisémitisme (qui s’exprime le plus souvent sous couvert d’anti-sionisme).

Sous cet angle, la particularité de Roubaix (par opposition à Sarcelles par exemple) c’est que les Français d’origine ou de confession juive y sont très peu nombreux et de surcroît totalement invisibles parce que parfaitement intégrés depuis de générations. La ville ne dispose d’aucune synagogue, on n’y trouve aucune école ni association juive.

Cela étant, le paradoxe est que l’antisémitisme s’y est développé de façon très inquiétante depuis quelques années (surtout depuis 2002). Le constat a d’ailleurs déjà été fait par le sociologue Michel Wievorka, Président du CADIS, qui connaît bien Roubaix et qui ne peut être soupçonné ni « d’arabophobie » ni « d’islamophobie ».

Dans un article du Monde (du 7 Mai 2005), il écrit : « A Roubaix, la judéophobie jaillit spontanément de la bouche des jeunes issus de l’immigration. [...]. Cette haine est empreinte de jalousie à l’égard d’une population qui est perçue comme intégrée alors que ces jeunes souffrent d’exclusion sociale et de racisme. [...] Une telle hostilité se construit dans une identification massive à la cause palestinienne : les jeunes de ce quartier de Roubaix comparent leur vie à celle des jeunes palestiniens ».

Bien entendu, Michel Wievorka a été immédiatement dénoncé comme « raciste » et « islamophobe », ce qui ne doit pas nous surprendre. Ce qui est très étonnant par contre, c’est qu’un universitaire parisien s’alarme d’une situation qu’il observe de loin, alors que sur place les élus municipaux ne semblent pas du tout s’en inquiéter !

Quelques élus seulement, principalement de l’opposition républicaine (mais très isolés), ont eu le courage de dénoncer cette nouvelle vague d’antisémitisme (et cet antisémitisme Nouvelle vague). Tous les autres ont préféré se taire. Quant aux élus du Front National, ils sont plutôt mal placés pour en parler...

C. Le rejet de la République, de ses principes et de ses institutions.

C’est la pétition des Indigènes de la République qui exprime le plus clairement ce rejet, mais d’autres textes ont diffusé et continuent de diffuser la même propagande antirépublicaine et anti-laïque par différents canaux, principalement par Internet.

Toute cette littérature « indigène » a déjà fait l’objet de nombreux commentaires et d’analyses fouillées mais, jusqu’à présent, on ne s’est pas trop posé de questions à propos de l’influence qu’elle peut avoir à la longue sur « les filles et fils d’immigrés et de colonisés » (3) vivant aujourd’hui dans nos banlieues.

Ce qu’on peut déjà constater néanmoins, c’est que le discours des Indigènes de la République est bien reçu chez de nombreux jeunes issus de l’immigration, qui souvent même le reprennent à leur compte ( mais évidemment à un niveau de langage inférieur). Le plus grave, c’est que ce discours très manichéen apporte à ces jeunes mille bonnes raisons de contester les institutions de la République et de se révolter.

Il présente en effet ces institutions comme les instruments d’un pouvoir que la pétition qualifie de « néo-colonial » (sic) et qui non seulement les relèguerait dans un statut de citoyens de deuxième classe mais serait aussi quelque part responsable des discriminations, hélas bien réelles, qu’ils subissent.

Le résultat tangible de ces manipulation idéologiques est que certains jeunes décervelés en arrivent à confondre autorité et pouvoir, les représentants de l’autorité (par exemple un enseignant ou un policier) devenant à leurs yeux les agents d’un pouvoir qu’ils ne reconnaissent pas.

Au final, ces jeunes ne peuvent plus comprendre qu’on doive sanctionner leurs débordements, ils se considèrent comme des victimes et, comme chacun sait, les victimes ont toujours raison...

Comme par hasard, c’est à Roubaix que les effets de cette propagande antirépublicaine sont les plus visibles : des incidents graves ont eu lieu au Collège Sévigné (en Mars 2005) et aux abords du Lycée Maxence Van der Meersch (en Juin), pour ne citer que ces deux établissements. Faut-il vraiment s’en étonner ?

Roubaix est donc bel et bien devenu une sorte de laboratoire de l’islamo-gauchisme. Les activistes de l’islamisme, renforcés par des néo-gauchistes de tout poil, s’y déploient allègrement.

Beaucoup de roubaisiens commencent à s’alarmer sérieusement de la situation ; le courrier reçu par Nord-Eclair, le quotidien local, témoigne de leur inquiétude. Par contraste, ce qui est incompréhensible, c’est la belle insouciance d’une grande majorité des élus municipaux, (qui ne sont pas seulement des élus de la majorité...).

Il faut y insister : la plupart des édiles roubaisiens ont manifestement choisi de ne rien voir, de ne rien entendre et surtout de ne rien dire...

A ces élus qui, en se taisant, se défaussent de leurs responsabilités, on suggère de méditer la formule d’Aldous Huxley : « Les faits ne cessent pas d’exister parce qu’on les ignore ».

B.T. © MMLF , vendredi 26 août 2005

(1) Cette cassette s’intitule La Palestine, histoire d’une injustice. Son contenu a été révélé d’abord par L’Humanité (du 17 Janvier 2004) puis par Le Figaro (du 28 Octobre 2004). Elle était encore en vente il y a quelques mois aux Editions Tawhid... On peut trouver le texte complet de la conférence sur le site du CRIF.
(2) On nous pardonnera ce néologisme construit sur le modèle d’autres néologismes de culpabilisation, comme arabophobie ou islamophobie, que les islamistes et leurs alliés emploient pour disqualifier leurs adversaires, dans une démarche classique d’inversion de responsabilité.
(3) Pour reprendre les termes mêmes de la pétition des Indigènes de la République.

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6 janvier 2008 7 06 /01 /janvier /2008 22:31
par Édouard Fillias, le 18/12/03
L'alliance de l'Islamisme et du Trotskysme n'est pas circonstancielle. Elle repose sur une ambition politique commune ainsi que sur une expérience partagée de l'action révolutionnaire. Cette convergence conduit à une nouvelle vision islamo-gauchiste fondée sur le nihilisme, la haine de l'occident et l'antisémitisme.

A priori, les idéologies islamistes et trotskystes paraissent diamétralement opposées. La première souhaite étendre à l'ensemble du monde une société comparable à celle qui existait au septième siècle de notre ère dans les déserts d'Arabie. La seconde, au contraire, se projette dans l'avenir et rêve d'un communisme universel. En fait, les oppositions idéologiques n'ont jamais empêché les alliances. Il suffit de rappeler le pacte de non-agression germano soviétique qui entraînât le dépeçage de la Pologne, le massacre de millier d'officiers polonais par l'armée rouge à Katyn et finalement l'invasion de la France. Toutefois, de telles alliances s'avèrent précaires : Elles visent en général un ennemi commun (les démocraties dans le cas précité) et sont appelées à se dissoudre dès que leur objectif est atteint.

En revanche, l'alliance de l'Islamisme et du Trotskysme correspond à un phénomène durable parce qu'elle repose sur une ambition politique commune. On sait que les trotskistes veulent renverser la société libérale. On sait moins que les islamistes nourrissent aussi le même dessein. Pour s'en convaincre, il suffit de se reporter au livre de Tariq Ramadan intitulé « les musulmans d'occident et l'avenir de l'Islam ». Constatant que les enseignements islamiques sont en opposition avec les fondements et la logique du système néo-libéral, l'auteur appelle les musulmans à engager des partenariats avec tous les mouvements contestataires (la confédération paysanne, ATTAC). Au terme de cette analyse Tarik Ramadan en conclut que : « Face à l'économie libérale, le message islamique ne laisse quant à lui aucune autre issue que la résistance ».Le fondamentalisme ne se contente donc pas de promouvoir le voile et d'autres pratiques rétrogrades. Dans le long terme, Islamistes et trotskistes partagent une ambition commune: Détruire l'économie libérale de l'Occident.

Pour renverser le Capitalisme, il faut s'appuyer sur un prolétariat révolutionnaire et dans ce domaine aussi Islamistes et troskistes se retrouvent sur un terrain commun. En premier lieu, les trotskistes considèrent depuis longtemps que les populations immigrées en Europe représentent l'avant garde de ce prolétariat. Par ailleurs, les évènements du 11 septembre, les ont conduit à se focaliser sur la composante musulmane de cette population et sur la question palestinienne. Ce faisant, ils se trouvent à présent en harmonie avec l'Islamisme qui compte sur la radicalisation de l'immigration pour faire progresser le fondamentalisme en Europe.

Par ailleurs, on ne souligne pas assez la parenté qui unit l'islamisme et le trotskisme au niveau de la pratique révolutionnaire : Historiquement les trotskistes se sont développés par opposition à la conception stalinienne du socialisme dans un seul pays. De même, l'entreprise internationaliste de Ben Laden peut s'assimiler à une sorte de trotskisme musulman par rapport à l'Iran qui a été obligé de limiter la révolution islamique à son seul territoire. Cette parenté s'accompagne d'une complémentarité dans l'action. Pour expliquer ce fait, il importe de rappeler que toutes les entreprises terroristes comportent un canal militaire formé dans le cas présent par les djihadistes et les poseurs de bombes et un canal politique public, qui fait mine de condamner les attentats mais qui s'efforce surtout de les justifier pour démoraliser la population. Dans le cas qui nous intéresse, les islamistes et les trotskistes représentent ce canal politique. Dans ce domaine, l'expérience des trotskistes et surtout leur implantation dans les médias français permettent à une propagande simpliste de progresser rapidement .

Cette convergence conduit à une nouvelle vision islamo-gauchiste fondée sur le nihilisme, la haine de l'occident et l'antisémitisme. Il faut comprendre comment elle s'est constituée. Initialement le credo trotskiste reposait sur la lutte contre le racisme, le colonialisme, et le néo-libéralisme. Ce nihilisme généralisé fondé sur une haine pathologique de la civilisation occidentale a suscité peu à peu une sorte de racisme dirigé contre les populations du Nord. C'est donc sur ce racisme diffus que les islamistes ont ensuite implanté l'antisionisme et finalement l'antisémitisme. Autrement dit si l'antisémitisme d'origine islamiste se répand aussi vite en France, c'est parce que le trotskysme culturel et ses médias en ont préparé le terreau depuis longtemps. En dépit de leurs protestations d'innocence, les gauchistes portent donc, conjointement avec les islamistes, la responsabilité de l'antisémitisme virulent qui se propage en France et en Europe.

Dans sa version djihadiste, cette idéologie se résume simplement à l'appel au Djihad international contre les juifs et les croisés. De même que l'on n'avait pas pris au sérieux les écrits d'Hitler, les médias infiltrés par les gauchistes refusent aujourd'hui de tenir compte des intentions des djihadistes qui massacrent pourtant, partout ou ils le peuvent, des civils et des enfants juifs. A l'évidence nul ne peut plus ignorer que cette entreprise totalitaire ouvre les portes à un nouvel holocauste.

L'idéologie Islamo-gauchiste forme donc un ensemble indissociable. Laissons aux intellectuels politiquement corrects le soin de fouiller cet amas de haine et de violence pour y distinguer ce qui revient à Trostsky et ce qui est imputable à Ben Laden. Ne nous laissons pas abuser non plus par les nouvelles têtes d'affiche des tenants de cette idéologie. Les Khmers rouges aussi offraient des visages poupins et juvéniles : On connaît la suite de la musique. Pour l'heure, il est temps que les républicains se rassemblent en vue d'un seul objectif : Combattre et frapper globalement le spectre hideux de l'islamo-gauchisme avant qu'il n'entraîne notre société dans l'abîme.


source : http://www.liberte-cherie.com/a355-_Islamisme_et_Trotskysme_La_route_de_l_abime_.html


Ces altermondialistes en perte de repères...

par Bernard Cassen, président d'honneur d'ATTAC, tribune parue dans Politis, 20 janvier 2005
Pour Bernard Cassen, qui s'exprime ici à titre personnel, sans qu'ils en aient apparemment conscience, les altermondialistes qui veulent à toute force dialoguer avec les musulmans en tant que musulmans se retrouvent sur des positions communautaristes. Le soutien apporté par certaines franges du mouvement altermondialiste au prédicateur genevois Tariq Raman contient le danger de sacrifier des principes républicains fondamentaux, comme ceux de l'égalité hommes-femmes, de la laïcité, donc de la distinction entre le « je » religieux et le « je » politique, au profit de considérations à court terme...

 
Une de l'hebdomadaire Politis, 20/01/2005
Une de l'hebdomadaire Politis, 20/01/2005
Reproduit avec l'autorisation de l'auteur

Tariq Ramadan leur a fait perdre tous leurs repères et les « balade »… Qui ? Quelques journalistes et une frange, très minoritaire, de la mouvance altermondialiste dans laquelle on retrouve notamment quelques féministes et une poignée de porte-parole en vue de composantes du « mouvement social ».

Le prédicateur genevois a réussi le tour de force de transformer une partie d'entre eux en chargés de relations publiques de sa personne et de ses thèses. Non pas qu'il les ait sollicités, car le personnage est trop grand seigneur pour demander quoi que ce soit. Mais il sait pouvoir compter sur une montée au créneau spontanée de leur part : seront immédiatement dénoncés comme « procès en sorcellerie » ou manifestation d'« islamophobie » non seulement toute critique, mais aussi tout questionnement, voire tout rappel un peu embarrassant de positions de l'intéressé.

Le phénomène a de quoi intriguer. Il tient au moins à trois facteurs : l'ascendant et le talent de Ramadan ; la naïveté de certains de ses « compagnons de route » ; et, pour un tout petit nombre d'entre eux, la tentation d'un projet politique sur le modèle britannique.

Que Ramadan soit un « animal médiatique », à la manière des téléprédicateurs américains capables de galvaniser les bataillons de la « droite chrétienne », ne fait pas de doute : des « Unes » de quotidiens et d'hebdomadaires, des livres qui lui sont consacrés (comme celui recensé dans ce dossier), un face à face télévisé avec Nicolas Sarkozy, etc., entretiennent sa notoriété. Vieille loi de la publicité, peu importe qu'il soit présenté sous un jour favorable ou non, l'important étant que l'on parle de lui. Cela élargit sa surface personnelle auprès d'une partie de la jeunesse musulmane – son public premier - qui peut enfin s'identifier positivement à un leader dont tout le monde parle.

Par voie de conséquence, cette surface constitue la meilleure de ses lettres de créance auprès d'une fraction de la mouvance altermondialiste qui croit ainsi avoir trouvé la porte d'entrée vers des catégories populaires qu'elle a par ailleurs peine à attirer, vers une sorte de peuple opprimé de substitution. Rhéteur maîtrisant toutes les ficelles, notre homme sait parfaitement jouer de cette mécanique. Par glissements successifs, il a réussi à crédibiliser, auprès de ceux qui ne demandaient que cela, une quadruple équation, pourtant totalement fausse : « banlieues » = populations d'origine immigrée = musulmans = musulmans pratiquants = Présence musulmane (le mouvement dont il est le principal représentant). Le tour est joué : Tariq Ramadan se retrouve porte-parole autoproclamé des « banlieues » et des « musulmans »

Celles et ceux qui lui déroulent ainsi le tapis rouge en lui accordant une représentativité qu'il n'a que très partiellement tiennent enfin « le » musulman qui leur manquait, que ce soit - avec des dignitaires d'autres confessions - pour la photo de famille d'une laïcité « plurielle » ou « ouverte » (adjectifs qui vident le mot de sa substance) ou pour celle des « exclus » et « sans voix », pour ne pas dire du « mouvement social ». Tout cela dégouline d'excellentes intentions. C'est cependant supposer que Ramadan est un partenaire qui joue sur le même terrain qu'eux et qui n'aspire qu'à enraciner la laïcité en France et à jeter toutes ses forces dans la lutte contre le néolibéralisme.

Il n'est pas besoin d'être grand observateur pour se rendre compte que telles ne sont pas ses préoccupations prioritaires. Son ambition est d'une tout autre envergure : islamiser l'Occident, dans une perspective fondamentaliste. Derrière tous ses discours alambiqués, ses dénégations suivies de réaffirmations, ses références théologiques que seuls peuvent apprécier les spécialistes, cette ambition est manifeste. Quand, devant Nicolas Sarkozy, Ramadan préconise seulement un « moratoire » (expression qui sonne bien aux oreilles de certains altermondialistes) sur les lapidations de femmes adultères, et non la suppression de cette pratique barbare, on voit bien qu'il ne s'adresse pas aux téléspectateurs français, et il sait qu'il aura provisoirement pour cela un prix à payer. Sa visée dépasse l'Hexagone : il s'agit pour lui de se « border » vis-à-vis des théologiens proches des Frères musulmans, cautions de sa légitimité en tant que « missionnaire » dûment estampillé de l'islam en Europe et au-delà. On est aux antipodes d'un islam « gallican » adapté aux réalités françaises et européennes.

Que certains altermondialistes féministes, laïques et même athées bon teint acceptent de servir de marchepied à cette entreprise de prosélytisme religieux, réactionnaire au sein même de l'islam, peut paraître ahurissant. Mais ils ont une réponse toute prête, et sans aucun doute sincère : puisque Ramadan dispose d'un public de jeunes – d'ailleurs plutôt dans le créneau bac + 2 - qui l'écoutent et le révèrent, discutons avec eux. A notre contact, ils modifieront leur vision des choses, et nous les gagnerons peut-être à nos idées. Si nous ne dialoguons pas avec eux, en les prenant tels qu'ils se présentent, en tant que musulmans donc et pas en tant que citoyens, ils tomberont dans les bras des intégristes…

Ce calcul, qui flaire la récupération, est d'une désarmante candeur. Tout comme le PC des grandes années, qui se proposait de « plumer la volaille socialiste », ces naïfs croient pouvoir « plumer la volaille musulmane ». C'est là faire bon marché des capacités de Ramadan de garder le contrôle de ses ouailles, aussi bien vis-à-vis des altermondialistes que vis-à-vis de ses rivaux en islam, notamment intégristes. La partie n'est de toute façon pas égale entre les tenants du « Je » religieux et ceux du « Je » altermondialiste ou tout simplement citoyen, pour reprendre une catégorisation d'Alain Lecourieux, membre du Conseil scientifique d'Attac : « Le "Je religieux" n'est pas un "Je" quelconque. En effet, l'appartenance religieuse a une vocation au surplomb. Elle a une tendance à subordonner les autres appartenances à sa logique et à ses normes, voire au dogme religieux lui-même. Le "Je » religieux inspire puissamment le "Je » politique. Seul un travail sur soi du croyant permet de rendre au "Je » politique son autonomie par rapport au "Je » religieux ». Qui pourrait croire une seconde que Ramadan a la moindre intention d'encourager cette dissociation, alors qu'il a plusieurs fois dit que, pour lui, le respect des lois se limite « à tout ce qui ne s'oppose pas au principe islamique » ?

En attendant, nos compagnons de route du prédicateur se croient obligés de donner des gages à ceux qu'ils croient ensuite pouvoir « convertir », quitte, comme tous les compagnons de route, à en rajouter sur les desiderata de leurs interlocuteurs. C'est le sens de la dérisoire équipée du collectif « Une école pour toutes-tous » qui s'est mobilisé contre la loi sur les signes religieux ostensibles à l'école. Quelles que soient les motivations politiciennes conjoncturelles de ce texte, il est approuvé, quant à son fond, par l'immense majorité des citoyens, notamment des enseignants, et aussi des musulmans qui se méfient des dérives des réseaux communautaristes. Le qualifier de « raciste » montre bien le dérèglement de certains esprits qui ont perdu le contact avec la réalité française.
Avant la rentrée scolaire de septembre 2004, le collectif avait annoncé, non sans grandiloquence, que l'application de la loi se traduirait par des centaines, voire des milliers d'exclusions de jeunes filles voilées. Et il se voyait bien dans le rôle du « chevalier blanc » venant au secours de populations « stigmatisées », pour reprendre un mot qu'il affectionne. En fait, aucune organisation musulmane n'a préconisé le refus d'appliquer le texte, et il y a eu moins d'une centaine de cas individuels à régler. La loi est la loi dans un pays démocratique. Le jusqu'au-boutisme du collectif s'est terminé en fiasco total, et n'a pas rehaussé le crédit de ses membres, y compris chez les organisations musulmanes qui savent mesurer le véritable poids et le sens stratégique de leurs « alliés ».

Sans qu'ils en aient apparemment conscience, les altermondialistes qui veulent à toute force dialoguer avec les musulmans en tant que musulmans, et pas seulement en musulmans, se retrouvent sur les positions communautaristes de Nicolas Sarkozy. Il faut ici écouter les propos de Dounia Bouzar, anthropologue récemment démissionnaire du Conseil français du culte musulman, lorsqu'elle renvoie dos à dos la gauche, « qui exigeait qu'on ne revendique surtout pas sa foi en l'islam pour être français », et la droite qui « ne définit et ne conçoit les musulmans que dans leur dimension religieuse, leur facette musulmane » (1). C'est-à-dire exactement la démarche de Tariq Ramadan, cautionnée par ses amis altermondialistes de circonstance.

Nous devons affronter une honte nationale : celle de décennies de scandaleuse indifférence des gouvernement successifs à l'égard des zones urbaines où se concentrent tous les problèmes sociaux, le chômage de masse des jeunes, les discriminations et parfois le racisme ordinaire dont beaucoup d'entre eux sont victimes. Ce sont des zones de non-droits (au pluriel), de négation de l'aspiration à une citoyenneté pleine et entière, et donc de disparition de projets collectifs. De quoi expliquer tous les replis communautaires qui, après tout, constituent autant de « niches » d'une solidarité introuvable ailleurs.

Cette situation concrète met au défi toutes les structures du mouvement social, et notamment celles qui se reconnaissent dans la mouvance altermondialiste, de rassembler, en tant que citoyens, les jeunes issus de l'immigration ou pas, musulmans ou pas, autour d'objectifs de transformation sociale directement tangibles, donc de rupture avec les politiques néolibérales dont ils ont été les premières victimes. Et cela même si ce vocabulaire n'a pas cours chez eux. Jusqu'ici, reconnaissons-le, les résultats ont été minimaux, mais ce n'est pas par une vaine tentative d' « infiltration » de mouvements ayant d'autres priorités – et désireux de s'y tenir - que l'on fera mieux.

Quelles que soient les organisations avec lesquelles nous devons travailler – et il y en a de nombreuses -, il serait indigne de sacrifier des principes républicains fondamentaux, comme ceux de l'égalité hommes-femmes, de la laïcité, donc de la distinction entre le « je » religieux et le « je » politique, au profit de considérations à court terme. De ce point de vue, Tariq Ramadan a encore beaucoup de chemin à parcourir, à supposer qu'il le veuille, pour être altermondialiste autrement que dans certains de ses discours.

L'extrême-gauche britannique n'a pas de ces états d'âme, comme elle l'a montré lors du Forum social européen de Londres en octobre 2004. Dans le cadre de la coalition baptisée Respect, le parti trotskiste Socialist Workers Party (SWP), qui en est la principale composante - et qui n'est pas affilié à la Quatrième Internationale – se retrouve avec des militants de la gauche travailliste en délicatesse avec le blairisme, et des organisations musulmanes en tant que telles.

Dans une de ses contributions (2), Alex Callinicos, « patron » du SWP, théorise cette alliance en comparant les musulmans aux travailleurs irlandais catholiques d'il y a un siècle et demi, au motif qu'ils avaient, à des périodes différentes, eu les uns et les autres à subir l'oppression impériale britannique. Et cela en oubliant volontairement que les Irlandais se vivaient comme des travailleurs engagés dans des luttes sociales, tout en étant par ailleurs catholiques, alors que la plupart des organisations musulmanes se définissent comme musulmanes tout court, et donc interclassistes.

Ce genre de confusion est peut-être porteur électoralement au Royaume-Uni, et on comprend qu'il donne des idées à certains (3), mais il ne peut s'imaginer que dans un pays ouvertement communautariste. Ce n'est pas encore le cas de la France, et il nous appartient de tout faire pour préserver une « exception » laïque qui, malgré les dévoiements qu'elle a connus et connaît toujours, conserve son potentiel émancipateur.

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1)Entretien avec Libération, 6 janvier 2005
2)« La gauche radicale européenne à l'épreuve des élections », Inprecor, Paris, octobre-novembre 2004
3)Pas à LO ou à la LCR apparemment, partis qu'Alex Callinicos fustige avec un admirable sens de la nuance dans l'article ci-dessus, « pour avoir déshonoré leurs propres organisations, et la tradition marxiste en général, en se portant au secours de la droite au pouvoir et du PS pour exiger l'exclusion des écoles publiques des jeunes femmes portant le foulard »

Lire le dossier réalisé par l'hebdomadaire Politis "Tariq Ramadan : islamiste ou citoyen ?"
sur le site du journal
dans lequel figurent outre le texte de Bernard Cassen, une réponse de Tariq Ramadan : "Pour que cela cesse" (lire en format PDF)


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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 16:27

Interview de Wafa Sultan du 13 novembre 2007

Née en Syrie, Wafa Sultan s’est installée aux Etats-Unis en 1989. Agée de 48 ans, cette psychologue est une Américaine musulmane aux idées modérées. Elle est devenue célèbre en février 2006 lors de sa participation à un débat sur Al-Jazeera, traduit et diffusé par MEMRI. Elle y décrivait le clash entre « la civilisation et le retard » du monde musulman. Selon Time Magazine (avril 2006), elle est l’une des 100 personnes les plus influentes, dont « le pouvoir, le talent et l’exemple moral transforment le monde ». Elle a accordé une interview à GIN le 13 novembre 2007, à Paris.

Guysen : Qu’entendez-vous par clash entre « la civilisation et le retard », la démocratie et la rationalité, la liberté et l’oppression ?

Wafa Sultan : Le retard signifie vivre au Moyen-âge alors qu’on vit en réalité au XXIe siècle.

Comment expliquez-vous que les gens sont emprisonnés dans cette période ancienne ?
Parce que les gens ont conservé les mentalités du Moyen-âge. Vous ne faîtes pas cela quand vous vivez au XXIe siècle. Il vous faut changer votre système de croyances, votre pensée et vos idées afin de les adapter à votre époque.

Pour vous, ce retard est constitué de la barbarie, du fait que la femme est traitée comme une bête, de l’ignorance massive parmi le monde musulman… Ce sont des conclusions de deux rapports célèbres du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) en 2002 et 2005. Pourquoi le monde musulman est-il dans cette situation grave ?

Choisissez un pays musulman. N’importe lequel. Qu’y observez-vous ? Rien, si ce n’est ce retard, la pauvreté, la dictature, l’ignorance, la maladie… Pourquoi ? Nos vies dans le monde musulman sont le produit des enseignements islamiques, car nos vies sont ce que sont nos croyances. Vous ne pouvez pas améliorer votre vie tant que vous ne voulez pas améliorer vos croyances. Votre situation résulte de vos comportements qui sont liés à vos croyances. Donc, pour changer votre situation, vous devez changer vos comportements, et donc vos croyances.

C’est difficile de changer ses croyances…
C’est difficile, mais ce n’est pas impossible. C’est ce que je veux dire à l’Occident. Je vis depuis 17 ans aux Etats-Unis. J’y ai appris que rien n’est impossible.

Vous pensez que l’islam est une religion et une idéologie…
Bien sûr.

Vous condamnez le lien entre l’islam et la violence, ou plutôt la manière dont certains utilisent l’islam pour tuer…
Je pense que la religion islamique n’a jamais été mal comprise. Je pense que l’islam est le problème, mais personne n’ose dire cette vérité. Personne ne veut analyser précisément les racines profondes du problème. L’islam n’est pas seulement une religion, mais aussi une idéologie politique. Un musulman qui se veut un vrai musulman doit accepter l’islam à la fois comme religion et comme idéologie politique.

Vous citez certaines phrases du Coran qui comparent les juifs et les chrétiens à des animaux…
Bien sûr. On nous a fait un lavage de cerveaux dès le plus jeune âge pour que nous croyions en cela. L’islam est composé du Coran et des hadîths. Il y a un célèbre hadîth – un hadîth est une parole du prophète Mahomet – qui dit : « Le jour [de la résurrection] les arbres et les rochers crieront : « Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le ! »

Vous dîtes qu’aucun juif n’a tué quiconque dans un restaurant allemand. Des Palestiniens ont tué dans des restaurants israéliens…
Seuls les musulmans défendent leur religion, leur enseignement, en tuant, en détruisant les églises et temples, en brûlant les ambassades. Je n’ai jamais entendu dire qu’un juif s’est fait exploser dans un restaurant allemand.

Que proposez-vous ? Adapter le Coran ? Changer le Coran ?
Je n’ai aucun espoir dans l’islam. Mais j’espère en les musulmans car ce sont des êtres humains comme on en rencontre dans toutes les communautés. Il y a parmi eux des personnes bien ; il y en a de mauvaises. La plupart utilisent leur bon sens. Donc nous pouvons changer leurs mentalités. Je n’ai aucun espoir à l’égard de l’islam car quand une idée est corrompue, on ne peut pas la réformer, mais on peut en changer. Il est possible de changer l’esprit qui croyait en cette idée. On peut remplacer cette idée ou ce système de pensée par un meilleur système de pensée. Vous ne pouvez pas réformer une idée corrompue : elle est corrompue. Jetez-la et remplacez-la par une meilleure idée.

Vous sentez-vous musulmane ou athée ?
Je ne pratique pas l’islam. Je n’y crois plus. Je ne suis aucune religion. Je me considère culturellement comme musulmane. Ce n’est pas mon choix d’être ou non musulmane. Je suis née et j’ai été élevée dans la religion musulmane. C’est dans ma peau. Je ne peux pas enlever ma peau.

Quelle est votre position à l’égard des juifs et de l’Etat juif ?
Je crois que les juifs ont le droit de vivre dans leur pays en paix.

Avez-vous rencontré des musulmanes critiques à l’égard de l’islam ou favorables à une réforme de l’islam, Ayaan Hirsi Ali, Irshad Manji, Taslima Nasreen ?
J’ai rencontré la plupart d’entre elles. Chacune d’entre nous a une approche différente du problème. Le monde doit entendre nos voix, quelles que soient nos approches respectives.

Vous êtes née en Syrie. Qu’est-ce qui vous a fait changer ?
Je n’ai pas changé en une nuit. Cela m’a pris beaucoup d’années pour devenir ce que je suis aujourd’hui. Par ma nature, j’aime poser des questions et douter afin d’arriver à une conclusion. Je pose toujours des questions. Je n’accepte pas qu’on m’impose quoi que ce soit. C’est mon caractère, et cela a joué un rôle pour que je devienne ce que je suis maintenant. Etre une femme issue d’un background musulman a joué un rôle. Etre mariée à un homme large d’esprit a joué un rôle. Emigrer d’un pays musulman vers les Etats-Unis et y vivre depuis 17 ans ont joué un rôle.

Que pensez-vous de la controverse sur les dessins danois ?
Je ne suis pas contre eux. Les musulmans ont besoin d’apprendre à écouter les autres, même s’ils n’aiment pas ce qu’on dit d’eux. Il nous faut continuer à critiquer l’islam pour le forcer à être réformé et changé. Je ne sais pas si vous vous souvenez des réactions des musulmans aux propos du pape. Elles étaient moindres que leurs réactions aux dessins. Plus vous agissez, moins les musulmans seront réactifs.

Nous devons être fermes à l’égard des extrémismes, ne pas être lâches, faibles…
Absolument. L’Occident souffre d’un manque de connaissance sur les réalités des mondes arabe et musulman. L’Occident ne pourra jamais gagner cette guerre tant qu’il ne comprendra pas l’esprit, la mentalité musulmane. Vous avez besoin de vous informer sur l’islam, vous forger votre jugement et le confronter à vos questions sur la religion.

Quels sont vos projets ? Allez-vous écrire un livre ?
J’ai écrit un livre qui est entre les mains de l’éditeur. J’espère qu’il paraîtra dans deux à trois mois. Ce n’est pas facile de suivre le processus éditorial. C’est un bon livre. Dans sa première partie, il traite de ma vie personnelle. Dans sa seconde, il présente ce que l’Occident doit savoir sur l’islam. Le lecteur pourra lier ma vie personnelle à ce que je dis sur l’islam. [source]


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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 16:09
[Article publié dans "Les Cahiers d'Orient" (Revue d'étude et de reflexion sur le monde arabe et musulman), Paris, Quatrième trimestre 1997, No 48, pp. 7-12]  

     Bat Ye'or

Les chemins d'une réflexion

     Tout chercheur sait bien combien ardues, lentes, cahotiques sont les voies de la réflexion. Prégnante dans les heures de travail, la pensée s'enfouie au tréfonds de l'être, ruisseau aux multiples ramifications, cheminant dans les insomnies, inaltérée par les tâches quotidiennes. Aussi l'article qui m'a été demandé: "comment ai-je découvert la dhimmitude?" - question à laquelle je tenterai de répondre - me laisse quelque peu perplexe. Car ces vingt années de recherche, de travail, d'écriture ne furent pas subordonnées au besoin d'une "découverte" mais consacrées à la poursuite d'une réflexion sur l'histoire. Il n'y eut pas au départ la conscience d'un objet à découvrir. Mon travail s'est borné à une mise en ordre d'un espace historique particulier qui fut soit négligé, soit délibérément occulté. Affirmer son existence par l'observation et la description, c'est aussi paradoxalement s'interroger sur les motifs de sa négation.
     Peut-être à l'origine de ma recherche, se glissa un malaise fondé sur la puérilité du concept de tolérance, recouvrant des multitudes humaines et des espaces géographiques enjambant des continents. Cette dichotomie entre le commentaire et l'histoire, souvent assortie de préjugés à l'égard des populations "tolérées" stimula certainement une volonté iconoclaste et le désir d'aller 
soi-même voir ce qui se cachait derrière le cliché. 
 

      L'autodidacte est souvent profanateur et rebelle. La vacuité de certains des poncifs sur la tolérance islamique ne faisait que mieux ressortir le mystère troublant et sombre des abîmes historiques ensevelis dans le non-dit. Les jugements sonnaient creux, la pensée manquait d'envergure, elle paraissait étriquée, sommaire, souvent élaborée à partir d'arguments spécieux, voire de préjugés, à l'égard des minorités.  La complexité de l'histoire était résumée dans une opinion d'ordre moral qui mêlait la complaisance à l'apologie flatteuse, attitude surprenante dans des ouvrages d'universitaires qui se piquent d'objectivité. C'est cette insatisfaction intellectuelle qui stimula une démarche dont j'ignorais tous les cheminements et les aboutissants. 
     Cette recherche a procédé en deux étapes. L'analyse de la condition juive dans les pays d'islam me fit pressentir, compte tenu de l'uniformité des lois, les thèmes essentiels de la condition dhimmie. Ceci me permit d'aborder dans une seconde phase l'étude de la dhimmitude chrétienne. Les deux domaines sont inséparables mais ne se recouvrent pas. En effet, la dhimmitude chrétienne représente un double processus: une auto-destruction collective endogène associée à une agression exogène, minant les structures étatiques, sociologiques, culturelles et politiques des groupes chrétiens. L'identification des causes qui transforment des majorités chrétiennes jouissant d'une indépendance territoriale, en minorités atomisées et tolérées dans la Oumma islamique, exige une démarche beaucoup plus acérée et complexe que le travail sur la condition dhimmie juive.
     Ma recherche sur les juifs dhimmis, mettait aussi à jour une documentation considérable sur les chrétiens. Leur statut, en effet, est identique à celui des juifs, ce qui n'est pas le cas des Zoroastriens, qui bien que disposant d'un livre révélé et jouissant par conséquent de la protection islamique, sont toutefois relégués dans une catégorie inférieure. Les dispositions juridiques définissant leur statut diffèrent de celles concernant les peuples de la Bible.
     Durant la guerre civile au Liban, je fus approchée par des chrétiens libanais. La violence de la presse et l'agressivité des préjugés à leur égard, étalaient une ignorance grossière, peut-être sciemment entretenue. Il se dégageait de cet hallali occidental, quelque chose d'absolument abject, immoral et révoltant. Je comprenais le sens de leur combat et ses enjeux. Le dénigrement veule contre ce petit peuple courageux, par l'Europe des droits de l'homme, me semblait scandaleux. Je travaillais alors à l'édition anglaise du Dhimmi (1) qui était presque terminée. Je proposais à mes amis libanais d'y inclure ma documentation sur les chrétiens, sans en faire toutefois l'objet d'une analyse particulière. Ce n'est que plus tard, qu'accédant à leur demande d'une réédition française je pressentis en cours de travail, les particularités du domaine chrétien. 
      Dans mon livre Le Dhimmi, j'avais entrevu un des aspects essentiels de la dhimmitude, qui ne révéla sa structure fixe et permanente que dans mon travail sur les chrétientés d'Orient. Cet élément déterminant procède de l'idéologie du jihad, qui ordonne la guerre ou la soumission. Ainsi est imposée l'alternative dogmatique qui emprisonne les relations entre musulmans et non-musulmans dans la haine alimentée par la guerre ou le mépris conditionné par la domination. 
     Retrouver les éléments communs à cet univers constitua le premier balisage cartographique de la dhimmitude. Quelles qu'aient été leurs différences entre eux, les peuples chrétiens conquis par le jihad devenaient une masse uniforme, assujettie aux mêmes lois islamiques. Même si ce carcan juridique présentait des variations dans ses interprétations et ses applications, il  surimposait à la diversité ethno-religieuse, un même type de société. Au témoignage des sources, il apparaissait clairement que les déchéances juridiques classiques concernant les dhimmis, demeuraient prégnantes à la société islamique. Ce fait projetait sur le tableau historique un éclairage différent de celui que lui conférait leur pure et simple négation.
     L'uniformité de la juridiction concernant les dhimmis situait dans l'espace historique les contours d'une configuration humaine stable, homogène. La dhimmitude, ensemble de collectivités diversifiées, dessinait un espace géographique, certes fluctuant au cours des époques, mais néanmoins clairement délimité. A ce stade une mise en ordre s'imposait: la nomenclature ou catalogue des divers éléments de la dhimmitude dans les espaces géographique et temporel. Dans l'énorme fatras historique, il importait de différencier les facteurs fixes - idéologiques et juridiques - des éléments circonstanciels. Ce travail soulevait naturellement un nombre considérable de questions techniques telles que la recherche des causes qui modulaient les différences régionales et celles déterminant des modifications et des répercussions en chaîne, à la fois dans les masses dhimmies et dans la Oumma, comme, par exemple, les mouvements de libération et d'émancipation des dhimmis. Il fallait y ajouter la complexité des interférences agissant d'une sphère extérieure (Europe, Russie), à l'ensemble Oumma-dhimmis, et, bien sûr, les conflits inter-dhimmis.
     Les caractères que j'observais chez les juifs se retrouvaient toujours chez les chrétiens, mais la réciproque était différente. En effet, les juifs constituaient des communautés atomisées dans la Oumma, alors que les chrétiens formaient des masses compactes, homogènes dans leur pays, disposant d'une culture évoluée, avec, sur le plan littéraire, une langue affinée et structurée. Les processus de phagocytage de ces entités se développaient par des canaux idéologiques, juridiques et politiques similaires; mais les réactions des populations chrétiennes ciblées différaient en fonction de spécificités ethniques ou géographiques et de hasards politiques. A l'intérieur de ces groupes, des forces se dessinaient, entraînant des conflits ou des collaborations, surtout au niveau des élites et du clergé, conjointement au laminage permanent de l'esclavage, des déportations, des périodes de massacres et de conversions forcées. Cette régression de majorités ethniques en minorités religieuses, constitue les caractères spécifiques des sociétés chrétiennes et c'est cette dynamique complexe que j'ai appelé "la dhimmitude". La compréhension de ces phénomènes requerrait une autre optique que l'énumération des dispositions du statut du dhimmi, mais les deux aspects étaient associés, et s'articulaient dans une même dynamique.
     L'histoire peut-être appréhendée à divers niveaux. Tous d'ailleurs s'imbriquent et se recomposent; leur sectionnement n'est qu'un procédé déformateur permettant l'analyse. Selon les angles d'observation, le tableau historique révèle la subtile complexité de sa palette. Or, le monde de la dhimmitude ne peut être aperçu du promontoir élevé du concept de tolérance, quels que soient par ailleurs ses mérites - là n'est pas la question. Il ne se révèle à l'observateur que s'il descend de ce piedestal pour s'y placer à l'intérieur, s'il modifie par conséquent son angle de vision. Il peut alors examiner les règles et les formes d'évolution de cet univers en fonction du même cadre politique contraignant. En fait, mon travail s'est borné à replacer les communautés dhimmies dans le lacis des contraintes discriminatoires de la juridiction islamique au lieu de les nier. C'est alors qu'apparurent les dissonances  entre le vécu des dhimmis cernés par les méticulosités et l'acharnement de la loi et les théories superficielles de la tolérance. Discriminations qui s'inscrivaient toujours dans une protection du pouvoir islamique, d'ordre théologique. Mes déplacements d'une communauté à l'autre pour explorer la diversité de cet univers me dépouillèrent de mes préjugés et dégagèrent les aspects humains essentiels de ces civilisations de la déchéance et de la peur. 
     L'histoire des sociétés esclaves ne peut être analysée avec les mêmes paramètres que l'histoire des peuples libres. Celle-ci est conditionnée par les caractères spécifiques de l'esclavage qui lui confèrent ses particularités par rapport aux autres sociétés. Si ses réalités sont niées ou ne sont pas intégrées au vécu des esclaves, les caractéristiques de ces groupes échapperont à l'observateur.
     Modifier l'angle d'observation, intégrer les communautés dhimmies dans les interdits de la juridiction islamique et les événements politiques, introduisirent une troisième démarche: rétrocéder sa dignité au dhimmi. Ce travail de réhumanisation éclairait simultanément les zones d'oppression, car, à l'évidence, ce statut de vulnérabilité et d'opprobre ne paraissait juste ou admirable qu'en fonction du degré de déshumanisation de ses victimes. Le regard qui approuvait tacitement leur dévalorisation pouvait demeurer aveugle aux aspects ignominieux de leur condition. Si les esclaves, le harbi (2) ou le dhimmi, appartiennent à une catégorie inférieure, les discriminations qui leur sont imposées - jusqu'à la suppression totale du droit de vivre pour le harbi -  perdant leur nocivité, étayent la banalisation de l'injustice et du mépris. 
     Mais l'histoire dhimmie ne se révèle pas aisément. Tout individu quelque peu familiarisé avec la personne autiste, perçoit son caractère humain malgré l'enfermement du silence. Or, les sociétés dhimmies sont autistes, exilées de la mémoire et qui, des siècles durant, vécurent dans le mutisme. Si l'on s'arrête à l'aspect extérieur, on n'y décèlera pas l'aboutissement de ce long processus de dégradation collective et les techniques de destruction, à la fois sociales et psychologiques, nous échapperont. Le mépris et la peur, greffés sur la vulnérabilité juridique, sont les armes psychologiques les plus efficaces pour détruire les forces spirituelles de l'homme, tout en lui laissant une forme extérieure de vie. En outre, les traumatismes de la peur induisent le refoulement inconscient de la mémoire. Les témoignages des communautés dhimmies peuvent être contradictoires, car la conscience que l'on a de soi diffère de l'observation de sa propre situation par une source extérieure. 
     Explorer les strates du temps ouvrit une aventure qui associa la recherche intellectuelle et cette qualité dangereuse: l'empathie. D'autant que la pulsion profonde de l'histoire, sa substance humaine charriée sur la durée, ne se communique au lecteur que par les chroniques, oeuvres contemporaines des événements qu'elles relatent. Pourtant, là plus qu'ailleurs, la critique s'impose, car ces récits sont tissés dans les passions même de la vie. L'histoire, en ce moment, change de nature. Au récit linéaire, décanté, alignant dates et événements, dans un contexte rationalisé, se substitue la marée des passions humaines. Ici c'est le contact direct avec l'être de chair que transmet le vieux grimoire. C'est la soudaine intrusion de la vie dans un univers de cendres. Essayer d'équilibrer les deux domaines de nature si contradictoire constitue un travail que chacun résout à sa façon. 
     J'ai privilégié l'aspect humain. Les peuples dhimmis ont peu d'histoire. Mais ils existent. Peut-être était-ce la volonté de restituer aux déchus leur dignité humaine qui m'a conduit à explorer les chemins de l'avilissement. Il fallait replacer l'homme à sa place, dans sa dignité, quels que fussent les oripeaux qui la dissimulaient.
     Réhumaniser le dhimmi, c'était aussi examiner les effets sur son comportement et sa psychologie, de la résille de discriminations humiliantes qui l'enfermait. C'était tenter d'y distinguer ses modes d'adaptation ou de rejet. Et, enfin, c'était aussi découvrir la stupéfiante occultation d'une expérience humaine enjambant trois continents et s'étendant sur plus d'un millénaire. Au vrai, ce phénomène ne datait que de la fin des années soixante, car un nombre considérable d'historiens, d'orientalistes, de philologues avaient, depuis le siècle dernier, publiés des ouvrages d'érudition qui demeurent toujours une source de références et d'informations de première main. D'autant que les faits avaient été observés de visu, puisque les pratiques de la dhimmitude se manifestaient jusqu'au XXè siècle pour ne pas dire jusqu'à notre époque. De fait, le négationisme historique, inscrit dans une mouvance politique d'orientation communiste, ne date que de ces trente dernières années, comme le prouvent les travaux de Tritton (3), et de Fattal, pionnier en ce domaine (4).
     Le matériau humain que j'étudiais se délitait et se recréait, s'écoulant intemporel, toujours identique à lui-même. Plus que les faits, c'était ces masses insaisissables, à la fois pérennes et éphémères qui m'intriguaient. Certes, une trop grande identification du lecteur avec le texte risque d'engager des dérapages et des anachronismes. Il fallait donc examiner le plus grand nombre de textes et les soumettre à une critique comparative de vérification. Ainsi se dégageaient, dans le domaine de la réflexion, deux niveaux: celui de l'humain et celui, concret de l'histoire. Il est évident que la classification méthodologique des divers éléments que les documents permettaient de répertorier, après en avoir vérifié la teneur par des sources diverses, n'impliquait nul jugement à postériori et par conséquent anachronique, sur des systèmes politiques archaïques et encore moins, toute idée de comparaison avec d'autres systèmes qui se développaient selon leur propre dynamique. L'aspect méthodologique reconstituait et concrétisait une tranche de l'expérience humaine, vécue par des millions d'individus et qui, à ce titre, justifiait l'intérêt des chercheurs. Les procès d'intention qui m'étaient intentés ne prouvaient que l'intolérance et le refus de la liberté de pensée de leurs auteurs. 
     De façon totalement imprévisible, l'actualité venait confirmer les conclusions de ce travail. Mes contacts et mes conversations avec les gens venus du monde de la dhimmitude apportaient des éclairages précieux sur la dynamique actuelle de ce phénomène. Les processus de la dhimmitude se poursuivaient jusqu'à nos jours, sous nos yeux, dans une structure idéologique et juridique inamovible, modelant et façonnant le matériau humain. Car être dhimmi, c'est avant tout une façon d'être au monde, en fonction d'un conditionnement inconscient de la totalité de l'être. 
     Certes mon travail présente bien des lacunes et sans doute des erreurs, compte tenu de l'impossibilité de concevoir les aspects généraux d'une condition qui fut vécue par des millions d'êtres et pour plus d'un millénaire - faute aussi de pouvoir en distinguer toutes les spécificités et leur évolution. Il apparaît comme un long compagnonnage amical le long du temps, avec les déshérités de l'histoire. Aujourd'hui encore, ils sont à la porte de l'Histoire, au seuil de la parole, pansant et repansant leurs plaies. Pourtant, si ce travail du réhumanisation de passé n'est pas fait, les mêmes idéologies de haine et de mépris continueront de sévir sous l'étiquette de "la tolérance" et de "la justice islamique", comme le prouve singulièrement l'actualité. En fait, n'est-ce pas l'insensibilité des élites musulmanes à cette condition qui, aujourd'hui, les rend victimes de la même intolérance?

 
 

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Notes

1.     Edition anglaise élargie, "The Dhimmi: Jews & Christians under Islam", préface de Jacques Ellul. Traduit du français par David Maizel, Paul Fenton et David Littman, (Fairleigh Dickinson University Press, Rutherford, N.J., & Associated University Presses, London/Toronto, 1985), 4e réimpression, 1996. 

2.     Harbi: habitant du dar al-harb, région non soumise à la juridiction islamique (dar al-Islam) et par conséquent territoire où tous actes de guerre sont légitimes.

3.     Arthur Stanley Tritton, "The Caliphs and their Non-Muslim Subjects. A Critical Study of the Covenant of Umar", London: Frank Cass, 1970 (1re éd. 1930). 

4.     Antoine Fattal, "Le Statut Légal des Non-Musulmans en Pays d'Islam", Beyrouth, Imprimerie Catholique, 1958.

source : http://www.dhimmitude.org/archive/ArticleF5.html

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2 janvier 2008 3 02 /01 /janvier /2008 13:04
Article de André Waroch
du 6 janvier 2008

http://storage.canalblog.com/93/70/129634/20850480.jpg
Un nouveau leitmotiv revient avec insistance dans les milieux de la Droite subversive : « Les immigrés ne repartiront pas, nous ne les rejetterons pas à la mer ».

Si on veut dire par là qu’il n’y a aucune chance pour que la France des Droits de l’Homme et de la démocratie participative procède, un jour, à l’expulsion légale de huit ou dix millions d’hommes, de femmes et d’enfants dont la plus grande partie est juridiquement française, c’est l’évidence absolue.

 

Mais sinon, c’est une absurdité. Peut-être devrait-on rappeler que la population algérienne renfermait en son sein, en 1962, environ un million de Français, c’est-à-dire 10 % de la population totale de l’Algérie, et qu’il a suffit de quelques mois pour l’expulser à peu près totalement, mettant fin à 132 ans de présence française dans ce pays

Mais revenons à la conception précédente : la République française, sous sa forme actuelle, serait politiquement, idéologiquement, moralement, juridiquement incapable de mettre fin à la colonisation de peuplement islamique en cours sur son territoire. Fort bien : si on accepte l’affirmation « les immigrés ne repartiront pas » dans ce sens-là, nous avons affaire à du vrai réalisme politique, qui se traduit en premier lieu par un constat d’évidence.

Le problème, évidemment, c’est la conclusion que nos nouveaux génies tirent de ce constat : « les immigrés ne repartiront pas, nous ne les rejetterons pas à la mer, donc, qu’on le veuille ou non, il faut s’accommoder de leur présence et essayer de faire en sorte que les choses se passent le mieux possible ».

Il est probable que si les mêmes s’étaient retrouvés dans le Titanic après qu’il ait heurté l’iceberg, ils auraient dit : « l’eau qui est en train de s’engouffrer ne repartira pas, nous ne la rejetterons pas à la mer, il faut s’accommoder de sa présence et essayer de faire en sorte que les choses se passent le mieux possible ».

Pourtant, cela avait bien commencé : d’abord un constat réaliste pour bien montrer qu’on est pas des exaltés, qu’on est des gens raisonnables et intelligents, qu’il y a ce qui est souhaitable et ce qui est faisable, etc. Et puis juste après, la stupéfiante, la confondante, la colossale connerie : on va essayer de faire que tout se passe bien dans la future France des 40 % de musulmans.

Oui, selon un sondage publié par le journal Le Monde, la France comptera 40 % de musulmans à l’horizon des années 2040.

Pour le dire plus clairement, la France sera devenue une Seine-Saint-Denis géante, en pire. L’économie du 93 repose sur deux sources principales de revenus : le trafic de drogue et les prestations sociales, c’est-à-dire l’argent du contribuable français versé généreusement à des populations totalement incapables de créer par elles-mêmes de la richesse. La police ne sert plus qu’à des opérations ponctuelles, quand par exemple un quartier entier est en état d’insurrection et que les voitures des minorités gauloises crament par dizaines. Pour le quotidien, l’État a depuis longtemps abandonné le maintien de l’ordre aux islamistes et aux trafiquants.

Pendant très longtemps, l’État français n’a pas osé faire vraiment ce qu’il faut pour rétablir l’ordre dans les banlieues, ce qu’on a appelé « le syndrome Malik Oussekine ». Les gouvernement de droite comme le ministère de l’intérieur de Chevènement sont restés tétanisés par la peur de la rétorsion médiatique. N’oublions pas qu’un vote à main levée au sein de la rédaction du Monde, avant les présidentielles de 2002, avait donné Olivier Besancenot vainqueur dès le premier tour avec 80 % des voix.

 

Nous ne voulons pas dire, d’ailleurs, que cette « peur de la bavure » a baissé, bien au contraire. Mais s’y est ajouté une autre raison, bien plus inquiétante. C’est la crainte, en touchant à un seul des cheveux d’un de ces délinquants, de déclencher la guerre civile. Le symptôme le plus frappant de cette soumission de l’État à l’envahisseur, ce sont les propos du ministre de l’intérieur Sarkozy puis du président du même nom, respectivement à propos des émeutes de 2005, puis de l’insurrection de Villiers-le-Bel en 2007 ou, rappelons-le, plus de soixante policiers ont été blessés par balles.

Lors des émeutes de 2005, Sarkozy s’est félicité que des policiers sur qui on avait ouvert le feu aient battu en retraite plutôt que de riposter, ce qui aurait, selon lui, aggravé les choses. On est en droit de s’interroger sur la pertinence de cette stratégie, et sur la clairvoyance de ceux qui ont accordé leur suffrage à Sarkozy pour rétablir l’ordre, puisqu’il a tenu exactement les mêmes propos au sujet des événements de Villiers-le-Bel. Comment peut-on rétablir l’ordre si les plus hautes autorités donnent comme priorité absolue à la police de ne pas faire la moindre égratignure aux émeutiers ?

Comment pourrait-on faire confiance, pour nous protéger, à des flics qui ont comme consigne de ne même pas se défendre eux-mêmes ?

 

Aux États-Unis, si un délinquant tire sur un policier, le policier riposte, sans aucun état d’âme. La mort du délinquant ne déclenche pas d’émeutes, en tout cas pas depuis que celles de Los Angeles, en 1992, ont été réprimées au prix d’un certain nombre de morts chez les dits émeutiers.

Les autorités françaises ne veulent surtout pas qu’un policier, même en état de légitime défense, tue une « racaille » puisque, étant moralement incapables, pour les raisons déjà évoquées, d’employer les moyens adéquats pour mater la rébellion, leur seule stratégie consiste à attendre que les insurgés se lassent et de ne surtout rien faire qui puisse de nouveau attiser leur colère, telle une femme battue avec son mari violent. Il s’agit en fait d’un véritable abandon de souveraineté sur des portions de plus en plus grandes du territoire de l’Hexagone.

 

La question doit être posée : que se passerait-il si une force politique vraiment résolue à rétablir le droit français dans ces zones de peuplement islamique arrivait au pouvoir ?

Il est en fait fini le temps où un peu de fermeté à l’américaine aurait suffi à remettre les choses en place.

 

Ce ne sont pas de lointains descendants d’esclaves, convertis au christianisme, en grande partie européanisés, auxquels nous avons affaire. Que peuvent proposer, aux États-Unis les Noirs américains comme alternative politique ? Les mouvements soixante-huitards comme les Blacks Panthers apparaissent aujourd’hui comme à peu près aussi sérieux que le « Parti indépendantiste auvergnat ». Les problèmes que posaient les Noirs américains étaient du domaine de la délinquance, et aussi, il faut le dire, de la violence raciste gratuite, mais sans aucune organisation ni idéologie suffisamment ancrée dans la population pour être un jour autre chose que cela.

 

Les émeutiers de la France actuelle sont, eux, en même temps l’étui et la gâchette d’une véritable arme de guerre politique et idéologique, l’islam. Historiens, islamologues et théologiens se disputent sans cesse à son sujet. Est-ce une religion, une loi, un mode de vie ? C’est tout cela à la fois, mais aussi tellement d’autres choses.

 

On ne comprendra jamais rien à l’islam si on ne commence pas par dire qu’il s’agit en fait du totalitarisme le plus parfait, le plus implacable qui ait jamais existé de toute l’histoire de l’humanité.

 

Bien des peuples, dans l’histoire, sont devenu musulmans alors qu’ils étaient auparavant, et souvent farouchement, chrétiens, hindous, bouddhistes. Aucun n’a pu repasser la barrière de l’apostasie. Sur le plan individuel, évidemment, il arrive qu’un musulman se convertisse à une autre religion, quasiment toujours d’ailleurs le christianisme. Il a intérêt ensuite à courir très vite. Il sera obligé en général de couper tous les ponts avec sa famille.

L’islam punit l’apostasie (uniquement si elle a lieu dans ce sens, évidemment) par la mort. Bien des musulmans en France ne le savent d’ailleurs pas, mais l’imprégnation inconsciente est très forte sur les esprits. Il est d’ailleurs un peu fastidieux de tout expliquer par les préceptes coraniques et les hadith, comme si les musulmans les connaissaient tous par cœur et les appliquaient en toute connaissance de cause. On juge un arbre à ses fruits, disait le Christ. Il est aussi prévu, dans le judaïsme, de lapider la femme adultère. Quand la théorie est là mais qu’elle est, dans les faits, abandonnée depuis des siècles et des siècles, elle ne peut plus poser problème à qui que ce soit.

Dans le même ordre d’idées, nous pouvons considérer que la fameuse directive coranique « aucune contrainte en religion » est nulle et non avenue, ayant été systématiquement contredite par tous les États musulmans. La règle absolue en islam est le ravalement au rang de sous-homme de tous les non-musulmans. La plupart des conversions s’expliquent de cette façon.

 

Les peuples musulmans, ou qu’ils soient, ne se se convertirons ni au christianisme, ni au bouddhisme, ni à aucune autre religion ou idéologie désobéissant aux préceptes islamiques. Si un parti politique vraiment décidé à agir, autant que le lui permet le légalisme républicain et plus largement les préceptes de la démocratie libérale à l’américaine (cadre mental qui constitue depuis 1945 l’essentiel de notre horizon politique), arrive, disions-nous, aux commandes, cela ne changera pas grand-chose. Il pourra, en durcissant la législation, faire baisser les violences. Mais il ne pourra rien contre la sécession de territoires entiers devenus majoritairement islamiques. Et d’ailleurs, comment croire qu’en constituant 40 % de la population, les musulmans ne disposeront pas d’une partie essentielle du pouvoir politique, voire de la totalité de celui-ci dans des villes devenues religieusement homogènes où la charia sera, dans les faits, appliquée scrupuleusement par les autorités locales ? La population ne laisse déjà pas sortir les filles sans leur voile...

Le problème est donc, en apparence, insoluble, et c’est pourquoi un certain nombre de gens, y compris dans le camp nationaliste, commencent à prêcher un « réalisme » qui n’est en fait qu’un renoncement total au combat pour la souveraineté, l’identité et la survie, physique comme spirituelle, des peuples européens sur leur propre sol. Révolutionnaires en peau de lapin qui considèrent qu’à partir du moment ou un individu réussit à se faire naturaliser, lui et ses descendants seront à jamais « chez eux chez nous », que l’islam, devenue religion majoritaire, de la France d’abord, de l’Europe ensuite, est une fatalité contre laquelle il ne sert à rien de lutter, et qu’il faut entamer dès maintenant une politique de collaboration. Si les croisés savaient que leur descendants sont devenues des femmes soumises, dont le plus grand acte de résistance consiste à essayer de trouver leur place dans le harem du nouveau Sultan...

En réalité, ces gens qui se disent rebelles à l’ordre établi, à partir du moment ou ils sont incapables de transgresser le cadre mental du légalisme républicain, à commencer par le caractère quasiment sacré de la naturalisation, c’est-à-dire l’acquisition d’un bout de plastique qui vous dit que vous êtes juridiquement français, ces gens, disions-nous, sont en fait totalement dans la dépendance du système qu’ils prétendent combattre.

 

Nous considérons, quant à nous, que la présence de l’islam, et donc des musulmans, sur le sol de l’Europe est, au sens strict du mot, intolérable. Que les dirigeants qui non seulement les ont fait entrer, mais leur ont octroyé la citoyenneté française (ou belge, ou allemande...) ont commis, à l’égard de leur peuple, un crime de haute trahison. Et que ceux qui tiennent la présence musulmane non comme un problème, mais comme un fait contre lequel il ne sert à rien de lutter, sont les continuateurs fidèles des collabos des années quarante, qui considéraient eux aussi la colonisation allemande comme une force irrésistible que rien ne pourrait déboulonner, et que le mieux à faire était de commencer à apprendre Gœthe et Schiller dans le texte.

 

La fatalité qui conduit beaucoup de nationalistes à abdiquer sur l’immigration et l’islamisation, et qui les conduit à s’aligner, peu ou prou, sur les positions des médias du Système, est une erreur gravissime, parce qu’elle considère le cadre juridique, politique et mental dans lequel nous évoluons depuis 1945 comme immuable. Ce n’est en aucun cas notre position.

Les nationalistes du F.N. ont cru qu’ils pourraient arriver au pouvoir par des voies légales. Cette possibilité, qu’elle ait été vraie ou pas à un moment donné, semble aujourd’hui appartenir à une époque révolue, pour des raisons qu’il serait ici fastidieux d’évoquer.

 

Mais, répétons-le, l’impasse n’existe que pour ceux qui refusent de grimper au-dessus du mur pour scruter l’horizon.

Lénine n’a jamais dit aux bolcheviques d’arracher le pouvoir des mains du tsar. Il savait pertinemment que c’était impossible. Que s’est-il finalement passé ? Le pouvoir en Russie s’est effondré sur lui-même, victime de ses errements, du désastre de la guerre contre l’Allemagne, de l’incompétence de ses dirigeants, du discrédit de la famille impériale « envoûtée » par Raspoutine. Non, les bolcheviques n’ont jamais pris le pouvoir en Russie. Ils n’ont jamais tenté de cueillir le fruit encore vert. Ils se sont contenté d’attendre qu’il pourrisse tout seul et tombe de l’arbre. Ils savaient aussi qu’à ce moment-là, ils ne seraient pas les seuls à vouloir le ramasser. C’était cela, le moment décisif, cette période d’anarchie totale ou un souffle de vent pouvait faire basculer l’histoire.

L’exécution du tsar et de la famille impériale signifia le basculement de la Russie dans un autre univers, où les anciennes règles n’avaient plus cours. Le meurtre du tsar, comme celui de Louis XVI et de Marie-Antoinette, était fait pour adresser au monde le message suivant : il n’y a plus de retour en arrière possible.

Ces assassinats étaient, pour les révolutionnaires russes comme français, une étape obligée. Souvenons-nous de cet axiome : la légitimité prime la légalité. Ni les bolcheviques ni les jacobins ne détenaient la moindre légitimité. Jamais les masses ne les suivirent dans leur entreprise de destruction de la dynastie de droit divin dont elles étaient, depuis des siècles, les sujets. Sans la terreur, sans les meurtres de masse exercés sur leur propre peuple, les révolutionnaires ne pouvaient espérer tenir bien longtemps, parce qu’aux yeux de ce peuple, ils n’étaient rien. On ne leur devait aucun autre respect, aucune autre déférence que celle inspirée par la peur.

 

Ils ne purent commettre régicides et tsaricides que parce que les hommes qui occupaient cette fonction l’avaient déjà, aux yeux de la population, largement trahie.

De quelle légitimité pourraient bien se doter les nationalistes, qui pourrait leur éviter, s’il leur arrivait de prendre le pouvoir à l’occasion de la guerre civile ethnico-religieuse dont nous pensons l’éclatement inéluctable, d’avoir à passer leur propre peuple par les armes, comme ont été obligés de le faire les bolcheviks, ce qui d’ailleurs, contrairement à nous, ne contredisait en rien leur idéologie ?

 

Pour nous, il ne fait guère de doute que la légitimité doit être d’abord ethnique.

Le mot « Gaulois » n’est pas seulement un nom utilisé dans les banlieues pour désigner les ancêtres de Vercingétorix, c’est aussi ce qui se cache, historiquement, derrière le pseudonyme de « Français ». Est-il, dans cet optique, plus important de se réclamer de Jeanne d’Arc que de Charles Martel ? Tous ces personnages symbolisent la résistance du peuple gaulois à l’envahisseur.

Cette conscience d’appartenir au peuple gaulois, même si on l’appelle encore « français » en lui donnant un sous-entendu ethnique évident alors que les médias du Système y voient juste la possession de papiers d’identité, est une des choses les plus profondément ancrées dans la conscience de notre peuple.

C’est une légitimité qui s’impose d’évidence, nous pourrions même dire, maintenant que la tradition monarchique a été rompue, qu’il n’y a plus que ça, tout en se posant la question de savoir s’il y a eu un jour autre chose. La monarchie, au fond, n’était peut-être qu’un système de gouvernement comme un autre. L’essentiel est de continuer l’histoire, d’écrire un nouveau chapitre d’une odyssée prodigieuse, celle des Gaulois. De Vercingétorix à de Gaulle, c’est le même cœur qui bat, parce que c’est le même peuple qui se bat.

 

Nous vivons certainement le moment le plus critique de notre histoire. Ni la conquête romaine, ni les invasions barbares, ni les deux guerres mondiales n’ont menacé l’existence physique du peuple gaulois (ou français, bien que cette appellation, du fait de sa dualité ethnico-juridique, pose problème) sur son propre sol. Nous sommes minoritaires, comme l’étaient tant d’autres révolutionnaires qui, finalement, l’ont emporté. Les principes de défense du peuple gaulois dont nous nous réclamons seront le point de ralliement obligé, dans quelques années, de ceux qui ne voudront pas choisir entre la mort, l’exil ou l’assimilation par l’envahisseur.

 

Quand les émeutes de 2005 se répéterons tous les jours, que les kalachnikov auront remplacé les cailloux et les fusils de chasse, que Paris, c’est-à-dire le centre du pouvoir, sera totalement encerclé par des banlieues complètement islamisées, et que les voitures et les bus commenceront de flamber en série dans la capitale, que se passera-t-il à ce moment-là ? Personne ne peut encore le prévoir. Mais, à tous ceux qui n’ont pas envie de léguer à leurs enfants une France dont le drapeau tricolore s’ornera d’un croissant, nous nous contenterons de rappeler ce mot d’Hannah Arendt : « la plus grande prophétie est une promesse que l’on tient ».

EuropeMaxima

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Le discours dominant en France, concernant ce qu’on appelle abusivement “l’extrême-droite”, tourne en rond depuis quelques décennies déjà : “ils sont obsédés par l’immigration […] comme s’il n’y avait que ça comme problème en France …” C’est le type de sermon qu’on impose à tous ceux qui s’alarment du coût démographique, social, ethnique et culturel de l’immigration de masse qui déferle sur notre pays. Comme si rapporter les faits et les chiffres relatifs à cette colonisation de peuplement relevait de la rustrerie la plus provinciale et bassement raciste qui soit (toujours la haine petite-bourgeoise du gauchiste de salon envers le peuple qu’il prétend défendre). Finalement, oser parler “d’immigration” est déjà suspect en soi : c’est anti-politique, ce n’est même pas rationnel, un simple grognement instinctif symptômatique d’un tribalisme amené à disparaître, balayé par le mouvement universel du Progrès, pour que l’Humanité accède enfin au Zenith. Mais je pose la question : qui est véritablement obsédé par l’immigration, au point d’en faire - certes subrepticement - la clé de voûte de son programme politique ? Et, puisque c’est l’actualité, le moteur de sa politique de relance de la croissance économique ? La réponse nous est apportée par La Tribune (13 novembre dernier) qui publie une interview savoureuse de Jacques Attali, président de la Commission éponyme pour la libéralisation de la croissance française. Extraits : 

La France a besoin d’immigration, il faut s’ouvrir aux travailleurs d’Europe de l’Est, aux Chinois, aux pays d’Afrique. Sans cela, toutes nos belles discussions sur le financement des retraites n’auront pas de sens.

Il faut mettre en œuvre une véritable politique de l’immigration pour résoudre les problèmes de main d’œuvre dans certains secteurs clés comme le bâtiment, l’industrie lourde, l’hôtellerie-restauration.

[…] il faut augmenter l’attribution des visas en les attribuant plus facilement aux étrangers venant pour raisons professionnelles et permettre l’accès au droit du travail à tout étranger disposant d’une autorisation de séjour et réciproquement.

 

Notre système de retraites est infinançable ? Les immigrés vont payer ! Le chômage ? Embauchons des immigrés ! Voila à quoi se réduit la politique du Docteur Jekyll Attali pour relancer la croissance et faire plier la courbe du chômage. Comme toujours, les recettes qui ont fait le succès des politiques économiques à l’étranger sont écartées par nos experts franco-français qui n’ont pas le courage de mener jusqu’à leur terme les réformes essentielles à notre économie : le passage progressif vers un régime de retraites par capitalisation (comme au Chili) et la libéralisation du marché du travail (à l’image de la politique menée par Margaret Thatcher en Angleterre). Puisque nos dirigeants ont une peur paralysante de dire la vérité aux Français, ils préfèrent aller chercher des travailleurs étrangers alors que plus de 2 millions de nos compatriotes sont en attente d’un emploi… Voila où se trouve la main d’oeuvre M. Attali !

Jacques Attali oublie le coût social de l’immigration (notamment les allocations familiales pour fratries à rallonge …), culturel (multiplication parasitaire et envahissante des lieux de culte étrangers soutenus par des financements douteux quand ce n’est pas nos impôts…) et ethnique (tensions communautaires, racisme anti-blanc, …). Mais dormez bien braves gens, puisqu’on vous dit que c’est “l’extrême-droite”, dans sa pathologie réactionnaire, qui est vilainement obsédée par l’immigration…

La Résistance 
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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 23:57

8ec4d81208218b12ad51258041d62b6e.jpgLa revue « L’Histoire » du mois de décembre a pour sujet un thème, ô combien sulfureux, « Qui sont nos ancêtres les mythes et la science ». Les articles enfoncent plusieurs tabous, le premier celui de sciences indépendantes des considérations idéologiques de nos gouvernants. Nos démocraties de l’Ouest de l’Europe ont bien retenu la leçon de Lyssenko et de la science communiste : ce qui ne ressemble pas aux canons de notre société marchande doit être réduit au silence et les sciences doivent s’adapter à la Vulgate du « Système à tuer les peuples ». Comme le note le journaliste François Dufay, « après de longues années de méfiance pour des raisons aisément compréhensibles liées à la Seconde Guerre Mondiale, ces classifications ethniques [du peuplement de la France] demeurent un sujet délicat » car comme le « confient certains chercheurs », il est parfois difficile « de distinguer populations étrangères ou autochtones sans être soupçonné de faire le lit du Front National ! ». Car ce dogmatisme historique et anthropologique a conduit à des situations ubuesques : «  un certain politiquement correct archéologique, (…) voulait encore récemment que tous les Normands descendent de Méditerranéens graciles et non de Germains, soit aujourd’hui remis en question ».Deuxième tabou qui vole en éclat, la base ethnique de la population française actuelle est d’origine….gauloise ! Pour Jean-Louis Brunaux, chercheur au CNRS, « c’est donc bien une population essentiellement gauloise qui peuplait au cours du Ier millénaire le pays qui allait devenir la France ». Les hussards noirs de la République n’avaient donc pas tort lorsqu’ils apprenaient à nos aïeux au XIXème siècle, une jolie histoire qui commençait par « nos ancêtres les gaulois ». Mais ce jacobinisme ethnique, en devenait risible lorsque cette même histoire était lue aux populations de notre empire africain ou asiatique, et même dangereuse quand on a imposé aux populations corses, basques, et aux peuples d’origine germanique (Normands, Alsaciens) cette version de l’histoire.

Cette thèse d’une origine gauloise pour l’ascendance d’une majorité de français de souche, va à l’encontre de l’article du directeur d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales, Hervé Le Bras. Selon lui, les européens seraient les descendants des agriculteurs venus du Proche-Orient par vagues successives entre 4000 et 2500 av. J-C. Evidemment comme toujours, la lumière vient d’Orient…Pire, pour Hervé le Bras, « le véritable apport à la population française n’est donc pas celui des Gaulois, des Basques, des Wisigoths ou des Sarrasins, maintenant largement disséminé dans toute la population, mais celui de ces nouveaux acteurs »que sont les immigrés !

Les Identitaires ne se sont jamais rattachés à une « pureté ethnique » mythique, mais avec plein de bon sens que nous regardons les exemples récents Kosovars ou Libanais, nous prônons une homogénéité des peuples composant notre continent et notre pays.

Nos ancêtres les Gaulois étaient courageux, robustes, vigoureux et travailleurs, mais comme le note très justement Jean-Louis Brunaux, le problème est de savoir si « les Français aujourd’hui sont-ils prêts à se reconnaître en de tels ancêtres ? ».

Gaulois ! Réveillez-vous ! 


Présentation : Résistance et communauté gauloises
 

Résistance gauloise.

L'expression n'est pas vaine. Nous vivons une époque de dissolution, dans laquelle la vie collective n'a plus de sens, car la pensée publique dominante l'a délibérément coupé de ses racines tout en demeurant incapable d'envisager l'avenir avec cohérence. L'éclatement culturel et idéologique de notre société ne doit pas faire illusion : tous les habitants du territoire France sont englués dans le même mode de vie urbain et consumériste, qui seul désormais devrait définir l'identité de chacun. C'est parce que nous croyons que la perte d'identité collective vécue vient avant tout du déclin du lien social immédiat, naturel, de la rupture programmée avec la tradition ainsi que de la fin de la liberté de décider de son avenir, que nous nous lançons dans le combat culturel. Les Français ne pourront demeurer un peuple et favoriser la fraternité qu'en cultivant leur spécificité.

C'est pourquoi nous entendons participer à l'entretien de la force vitale des racines européennes de la France, pour combattre le consumérisme abrutissant et dégradant, le cosmopolitisme qui atomise les individus les moins enracinés et dresse les communautés contre la masse, et surtout pour enrayer la négation de la spécificité européenne de notre patrie. Un rejet pur et simple, physique, de tous les non-Européens présents sur le sol français n'est pas envisageable et de toute façon insuffisant : seule l’identification forte à l’Europe peut sauver l’Europe, seule la constitution d’une communauté française fière de ses origines gauloises et enracinée peut avoir du poids face au métissage généralisé et au délitement libéral. La recherche de sens et la définition d'une nouvelle identité positive, c'est-à-dire consentie, spécifique et constamment définie dans la fides (confiance et fidélité), et non en fonction de ce qu'elle ne doit pas être et dans le nihilisme des Droits de l'Homme.
Nous nous plaçons sous le signe de la résistance culturelle : il s'agit d'affirmer notre européanité, qui s’enracine dans la Keltia, la vieille patrie celtique, pour refonder une communauté gauloise, ou des communautés gauloises : des hommes qui se reconnaissent avec sérennité comme les héritiers d'une civilisation pluri-millénaire.

Nous allons ainsi proposer aux lecteurs des outils pour une culture européenne de reconquête, une culture de séduction, qui ne se limite pas aux productions, nécessairement limitées quantitativement, de la mouvance nationale ou identitaire. Nous balaierons ainsi tous les champs possibles : littérature, histoire, musique, cinéma, événements culturels, éducation. Le « communautarisme gaulois » passe nécessairement par cette démarche : comment vivre en Français, en Européens, dans un pays qui l’est de moins en moins ?

Mais le plus souvent, les publications identitaires ne proposent que des outils issus de cette mouvance elle-même : or, nous croyons que l’Europe existe encore et s’exprime encore régulièrement à travers les initiatives de ses peuples. Donc, simplement, nous essaierons de faire connaître ce qui va dans le bon sens, pour que chacun s’y retrouve et ne désespère pas ! Quand le chaos libéral aura achevé de tout salir, de tout mélanger, nous serons là pour guider ceux qui voudront encore en sortir.

Il est bien évident que l'efficacité de ce blog implique une large participation de ses lecteurs : il doit être avant tout un lieu de partage communautaire gaulois, pour nous aider à vivre au quotidien conformément à notre culture et à nos idéaux. Nous attendons ainsi toutes vos suggestions et propositions pour enrichir le contenu de Communauté gauloise, dans tous les domaines qui vous paraissent utiles. Il est aussi certain que nous devons apprendre à maîtriser la seule technique désormais efficace dans le régime décadent qui est le nôtre : le lobbying. Nous ne manquerons pas ainsi de dénoncer celles et ceux, individus, sociétés et associations, dont les initiatives nous paraissent constituer une trahison envers la Keltia.

Amaury Piedfer
Arthur Lamarche
 
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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 23:56

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De quoi l’année 2008 sera-t-elle faite ?

Par Bernard Antony
le 3 janvier 2008

L'image “http://fr.altermedia.info/images/antonyjr7.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Rassurez-vous, amis lecteurs de ce blog, je ne m’aventurerai pas à émettre des prédictions.
Je connais des hommes politiques et des prêtres qui ne doivent qu’au défaut de mémoire de leurs partisans de n’être point touché par le ridicule de leurs prophéties.
L’événement inattendu, les facteurs ignorés, voire le miracle, n’ont cessé en effet de jouer sur le cours de l’histoire, modifiant quelquefois l’influence des plus puissants déterminismes.
En revanche on peut tout de même examiner ces derniers et essayer de saisir ce qui pèsera fortement sur nos destinées.
Pour ce qui est de notre vie politique française, je ne crois pas que Nicolas Sarkozy puisse durablement continuer à brouiller le jeu du traditionnel clivage droite-gauche.
Bien sûr, je sais fort bien que la droite est, sur les valeurs essentielles, depuis bien longtemps gauchie. Mais même sans grande différence idéologique et politique, le positionnement droite-gauche se recréé sans cesse.
Nicolas Sarkozy va donc peut-être encore attirer à lui quelque Jack Lang ou encore quelques anciens trotskystes qui suivent le mouvement de leurs aînés du néo-conservatisme américain.
Mais avec l’appoint de Bayrou qui ne cesse d’en rajouter dans un discours du style « plus laïque que lui, tu meurs ! » la gauche royalesque se reforme même si Sarkozy, qui à peine élu, pense à sa réélection, fait tout pour qu’un Delanoë soit son prochain et moins dangereux rival.
Peut-être, en effet, mise-t-il sur certains réflexes persistants d’opposition de la majorité du corps électoral à certains aspects de la personnalité du maire de Paris…
Mais, je ne crois pas non plus du tout à une ouverture du gouvernement à la droite de conviction. Au-delà des discours qu’on lui prépare, acceptables sur certains plans, je ne pense pas qu’il veuille ou puisse réellement en inscrire les valeurs familiales et nationales dans ses actes et dans les lois. Nous aurons l’occasion de revenir sur cela.
Pour ce qui est du monde, je ne crois guère, je l’ai écrit dans Reconquête, à l’inéluctabilité de l’ordre mondial ou du super-gouvernement mondial que prédisent certains. Je vois plutôt se développer les puissances russes et chinoises avec leurs systèmes mixtes de dictature du parti et de capitalisme, systèmes d’ailleurs très différents dans les deux empires.
Je crois à l’effritement de la super-puissance américaine, économiquement très menacée, et de plus en plus incapable de maîtriser les tsunamis de l’islamisme en folie.
Je vois perdurer demain comme hier les antagonismes des puissances, des empires et des religions, inquiet que je suis de l’affaiblissement de notre France et de notre Europe.
 
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31 décembre 2007 1 31 /12 /décembre /2007 23:58
Par Pierre-André Taguieff ( Philosophe, politologue et historien des idées, directeur de recherche au CNRS), Le Figaro, 3 juillet 2006
La France n'aime toujours pas se regarder en face. Surtout la France d'en haut. Les belles âmes d'aujourd'hui, qu'elles se disent de gauche ou de droite, s'indignent qu'on puisse parler de «déclin» ou de «décadence». Il n'est pas jusqu'au mot «crise» qui ne semble blesser leurs tympans vertueux. Certains même s'affolent à entendre les «déclinistes» ou «déclinologues», s'exaspèrent devant l'audience qu'ils trouvent, et, sortant leur revolver, visent à liquider l'ennemi par l'inusable insulte : «Réactionnaires !»

 
Pierre-André Taguieff (photo de JP Stora, droits réservés)
Pierre-André Taguieff (photo de JP Stora, droits réservés)
Étranges réactions d'indignation qui suggèrent que le politiquement correct est porté par une nouvelle flambée de foi progressiste. Un progressisme hâtivement réchauffé, et tout velléitaire. Ses tenants font comme si la première des vertus civiques était de professer publiquement un optimisme sans réserves et de «faire partager» cette bonne disposition. Les citoyens dignes de ce nom devraient accepter avec enthousiasme cette nouvelle obligation politique et morale : l'obligation d'optimisme. Il faudrait donc, une fois de plus, rêver l'avenir radieux.

Ce droit de rêver «positif» tend à se transformer en un droit au rêve mélioriste : naissance d'un nouveau droit de l'homme. C'est oublier que la politique fondée sur l'aspiration au bonheur et à un «monde meilleur» a déjà fait l'objet d'une expérimentation historique au XXe siècle : l'utopie communiste a été réalisée, au prix d'un terrible coût humain. À une époque d'hypermnésie concernant le nazisme, le régime de Vichy, l'esclavage moderne ou la colonisation, nos «progressistes» sont régulièrement frappés d'amnésie face au totalitarisme communiste. La longue marche illusoire vers «l'Homme nouveau» ne cesse d'être reprise. Mais les passions militantes tournées vers l'avenir ne sont plus monopolisées par la gauche communiste ou communisante. Élites politiques et culturelles de tous bords communient désormais dans le nouveau refrain du «goût de l'avenir», accompagné des signes extérieurs de «dynamisme». Nombreux sont ceux qui s'efforcent d'adapter les «lendemains qui chantent» aux spécificités de l'«entreprise France» («une équipe qui gagne») ou à celles de l'Europe «unie», laquelle fait renaître l'utopie de la paix perpétuelle, avec les attraits additifs de la prospérité garantie et de la puissance retrouvée. Promesses de grandeur mêlées aux promesses de bonheur. Comme si l'on ne pouvait aimer la France sans avoir la folie des grandeurs.

Ce jeu de promesses laisse entendre que non seulement la France n'est pas sortie de l'Histoire, mais qu'elle y est vouée aux plus hautes destinées. Il est pourtant loisible à chacun, sans être un hégélien patenté, de faire un simple constat quant au contexte international : l'histoire universelle ne passe plus par la France ni même par l'Europe. Ce qui n'implique pas une disparition de l'attachement national, renforcé au contraire par les réactions face à la mondialisation perçue comme menace. Face aux nouveaux grands enjeux mondiaux, l'influence de la France n'a cessé de décroître, comme celle d'une Europe entravée dans sa construction, assoupie dans son bien-être pourtant menacé, aveugle aux effets à moyen et long terme de son vieillissement. Et, malgré l'optimisme officiel des politiques et des intellectuels (à quelques exceptions près), les experts analysent la conjoncture en termes de «crise» : crises de l'autorité, de la natalité, de la famille, de l'école, de la transmission, des banlieues, du lien social, de l'État-nation, de l'État providence, du «modèle républicain», de la construction européenne, de la représentation (politique), de l'art contemporain, des ressources naturelles, de l'environnement, etc. Si l'on peut interpréter une crise comme un indice de renouvellement ou de métamorphose de l'ancien, voire le signe d'une rupture salvatrice, la tentation est grande aujourd'hui de lire dans le faisceau des crises reconnues l'annonce d'un processus de «chute» initié par des «pertes» ou des «décompositions».

La question devient : comment peut-on ne pas être «décliniste» ? Comment échapper aux mauvais rêves, voire aux cauchemars d'avenir ? Les citoyens lucides ont de bonnes raisons d'être «déclinistes» ou «décadentistes», quelles que puissent être les modalités de leur diagnostic. Comment dès lors ne pas trouver comique, chez les pourfendeurs des «déclinologues», le mariage d'une fierté arrogante et d'un optimisme forcé, dont le rejeton est une autosatisfaction d'héritier ignorant qu'il est ruiné ou en passe de l'être ? On est en droit de s'interroger sur les raisons de cet aveuglement à demi volontaire. Une remarque de Leszek Kolakowski fournit l'esquisse d'une réponse : «L'aveuglement est un élément nécessaire de l'existence, tant pour les individus que pour les nations. Il procure, à tous, la sécurité morale.»

Les porte-voix de l'«anti-déclinisme» s'accordent sur une affirmation douteuse faite pour rassurer et une promesse non crédible faite pour forcer l'espoir, que résume un slogan : «Tout va bien, et tout ira mieux encore demain.» Condensé de «religion du progrès». Des tâches militantes en résultent : faire taire les «grincheux» qui ne voient que le côté négatif de la mondialisation supposée salvatrice, fustiger les «sceptiques» qui refusent d'adhérer à la vision enchantée du présent et du futur, moquer les «conservateurs» frappés de la plus terrible des maladies modernes de l'âme : la «crainte du changement». Et bien sûr fusiller symboliquement, faute de mieux, les «pessimistes», soit les nouveaux «salauds» au sens sartrien (révisé), incarnés par les disciples de Schopenhauer ou de Cioran, lesquels sont trop radicalement pessimistes pour formuler un diagnostic de déclin ou de décadence, qui présuppose un âge d'or auquel ils ne croient pas.

Clarifions rapidement. Le déclin n'est pas la décadence. La crainte de l'avenir n'a pas pour conclusion logique un diagnostic de déclin ou une vision de la décadence. Elle peut justifier une crispation sur le présent, quelque chose comme un présentisme hargneux, un chauvinisme du présent : vouloir conserver à tout prix ce qui semble s'envoler. Un «décliniste» n'est pas nécessairement pessimiste : il peut n'être qu'un progressiste provisoirement déçu, ou un optimiste traversant une phase dépressive. Les illusions du progrès n'ont rien à envier aux illusions du déclin, ce qui n'empêche nullement de pouvoir évaluer, selon des critères explicites, le progrès et le déclin. Mais l'idée d'un progrès inéluctable est aussi douteuse que celle d'une décadence inévitable. Le sentiment ou le constat d'une crise ne doit pas être confondu avec un diagnostic de déclin. Encore moins avec une théorie de la décadence, qui présuppose une conception générale de l'Histoire.

Dans la France politico-intellectuelle d'aujourd'hui, juger qu'il y a déclin n'est plus une opinion : c'est un crime. Le «déclinisme» : voilà l'ennemi. C'est ainsi que pensent les derniers «progressistes», qui sont loin d'être minoritaires. Et c'est ainsi qu'ils protègent leurs convictions idéologiques, leur confort intellectuel et moral ou, s'ils sont des professionnels de la politique, leurs privilèges, tant il est vrai que l'offre d'optimisme fait partie du bagage de tout démagogue avisé. S'ils ont la bien-pensance pour eux, prenant la paille des mots («L'avenir ! Le progrès !») pour le grain des choses, ils se montrent aveugles à la dure réalité, parce qu'elle ne va pas dans le sens souhaité. Ils n'ont pas la lucidité, certes peu rassurante, des «déclinologues» et des «crisologues», ni le courage de dire le vrai lorsqu'il risque d'attrister.

«Nous traversons une basse époque», osait affirmer Cornelius Castoriadis il y a une vingtaine d'années. Soutenir une telle thèse, est-ce «réactionnaire» ? À une époque où le pire ne cesse d'advenir, où la catastrophe se confond avec le réel, le «catastrophisme éclairé» (1) est un meilleur guide que le progressisme aveugle. Les prophètes du pire, dans certaines situations, sont peut-être les véritables maîtres de sagesse.

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Dernier livre paru : La Foire aux illuminés. Ésotérisme, théorie du complot, extrémisme, Paris, Mille et une nuits, 2005.

(1) Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé. Quand l'impossible est certain, Paris, Le Seuil, 2002.
 

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Les jeunes Français broient du noir 
Sophie Fay

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Seuls 7% des 16-29 ans pensent que l'avenir de la société est prometteur.
Seuls 7% des 16-29 ans pensent que l'avenir de la société est prometteur. Crédits photo : Alexandre GELEBART/REA

La Fondation pour l'innovation politique décrypte les attentes des 16-29 ans dans 17 pays. Les Français sont parmi les plus pessimistes.

DOCUMENT L'intégralité du sondage

Hyperconformistes, résignés, sans guère d'espoir de changer la société, ni même de maîtriser leur avenir personnel… Le portrait des jeunes Français publié aujourd'hui par la Fondation pour l'innovation politique (www.fondapol.org), sur la base d'un sondage international mené par Kairos Future, fait froid dans le dos. «Quarante ans après mai 1968, les jeunes Français ne semblent avoir réussi à gagner que l'autonomie sexuelle et quelques stations de radios qui leur sont dédiées», commente Anna Stellinger, direc­trice de recherche à la Fondapol.

Pour le reste, les slogans de ce printemps-là paraissent bien loin. Aujourd'hui, parmi les jeunes de 16 à 29 ans, interrogés dans dix-sept pays, les Français sont quasiment les seuls à affirmer que l'obéissance est une qualité plus importante à développer chez l'enfant que l'indépendance. Ils sont aussi moins nombreux que les autres à faire ce qu'ils veulent vraiment. Ils considèrent plutôt qu'il est «important de se conformer aux attentes des autres».

Seuls les jeunes Russes les surpassent sur ce terrain-là. La société française apparaît ainsi bien plus contraignante que l'américaine ou celle des pays scandinaves. La jeunesse française est aussi la plus pessimiste. À peine un quart des 16-29 ans juge l'avenir «prometteur», contre près de 60% au Danemark et 54% aux États-Unis ou même 36% en Allemagne. Bien moins de la moitié (39%) pensent que «les gens peuvent changer la société». Et seuls 22% estiment qu'ils ont «une liberté et un contrôle total sur leur avenir». Plus de la moitié des Américains en sont pourtant persuadés.

Les jeunes Français sont là aussi avec les Russes ceux qui redoutent le plus le libre-échange et la concurrence mondiale. Comment expliquer cette situation ? Pour la Fondation, une partie de la réponse vient du fait que «la France concentre la flexibilité de l'emploi sur les jeunes». C'est l'un des pays où ils entrent le plus tard sur le marché du travail. A contrario, dans les pays scandinaves ou anglo-saxons, deux modèles pourtant très différents, la flexibilité est plus répartie. L'Allemagne, elle, profite encore de son sys­tème d'apprentissage qui facilite l'entrée sur le marché du travail et le passage à l'âge adulte en douceur.

 

Crise de confiance

Pour Patricia Loncle, chargée de recherche à l'École des hautes études en santé publique, ce pessi­misme français vient aussi d'une dé­fiance à l'égard du système éducatif.

La plupart des jeunes interrogés estiment que l'identité se forme dans la famille, avec ses amis mais aussi par l'éducation. En revanche, pour les Français, la scolarité semble souffrir d'une crise de confiance. Elle compte peu dans la construction de leur personnalité. Pour au­tant, les Français ne sont pas isolés dans leur pessimisme. Leurs homologues Italiens, qualifiés d'«adulescents», ne sont guère mieux lotis, coincés qu'ils sont chez leurs pa­rents, même au-delà de 30 ans. Le remake de Tanguy pourrait être tourné à Rome. Or, plus les jeunes prennent tôt leur autonomie financière, plus ils paraissent confiants, optimistes et satisfaits de leur famille… Cette autonomie précoce réussit ainsi très bien aux jeunes Scandinaves qui du coup se sentent adultes plus vite ou aux jeunes Américains.

L'autre grande jeunesse déprimée d'Europe est la jeunesse britannique. La « roisième voie» de Tony Blair ne l'a pas convaincue. Seuls 7% des 16-29 ans pensent que l'avenir de la société est prometteur (26% des Danois, 18% des Américains). Ils ne croient guère plus que les Français qu'ils ont le pouvoir de le changer. Mais alors qu'en France les ­jeunes espèrent une vie meilleure grâce au travail, les Britanniques en sont revenus. «C'est une jeunesse no future», commente Anna Stellinger.

En conclusion, Anna Stellinger et Raphaël Wintrebert, sociologue à la Fondapol, insistent sur la nécessité de redéfinir l'action publique en faveur de la jeunesse, là où elle déprime.

En France, la Fondapol se prend à regretter que le RMI ne commence qu'à 25 ans, ce qui re­tarde autant l'émancipation de la famille. Les chercheurs constatent aussi que les aides sont trop souvent familiales et pas assez individua­lisées, trop souvent liées à une situation et pas assez à un objectif (l'accès à l'emploi, à l'éducation…).

Les pistes d'action ne manquent pas, notamment pour faciliter l'au­tonomie financière, comme donner un capital à chaque enfant à sa naissance pour financer ses études ou son logement (comme au Royaume-Uni) ou développer des prêts bourses à la mode scandinave pour financer les études, conditionnés aux résultats scolaires et en partie remboursables .

La Fondapol défend une autre idée : celle de l'implication plus ­précoce des Français dans la vie politique locale en capitalisant sur l'«engagement» et leur volonté de participation révélée par le sondage.

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30 décembre 2007 7 30 /12 /décembre /2007 23:37
Par Aymeric Chauprade, écrivain, politologue et géopoliticien français. Conférence sur les migrations dans les pays Européens, Rome, 11/11/2004 (Source: http://www.ieref.org). Un point de vue politiquement incorrect-donc intéressant- et, à mon avis toujours valide.

L'Union européenne ne sera une réalité de puissance qu'à la condition (nécessaire mais non suffisante) qu'elle ait une cohérence identitaire. Mon propos vise à montrer que l'immigration extra-européenne hypothèque sérieusement cette possibilité d'identité commune et ouvre sur la perspective d'une disparition, dans ce siècle, du substrat non seulement ethnique mais aussi culturel de l'Europe.

Trois parties seront successivement traitées dans cette communication.

1/ L'effondrement démographique des peuples européens.

2/ Le repeuplement de l'Union par des populations extra-européennes.

3/ Les facteurs d'amplification du phénomène.

1/ La population de l'Union européenne à quinze membres, avant l'élargissement de 2004, se caractérisait déjà comme étant la population la plus âgée du monde. En 2004, la part des enfants et jeunes âgés de moins de vingt ans est inférieure à celle des personnes âgées de plus de soixante ans. Cette situation est révélée plus encore par la comparaison du rapport dit de vieillissement démographique par zone régionale. Ce rapport est égal au quotient de la "post fécondité" sur la "pré fécondité", soit le nombre de seniors (personnes âgées de plus de cinquante ans) sur le nombre d'enfants et jeunes âgés de moins de vingt ans. Pour l'Union européenne des Quinze (avant l'élargissement) ce rapport est de 1,5 et, si l'on examine le détail du vieillissement par nation, les situations les plus graves sont celles de l'Italie (1,85) et de l'Allemagne (1,7) tandis que la France affiche un rapport de 1,28, donc inférieur à la moyenne européenne. Autrement dit, pour les Quinze, la "vieillesse" est déjà à 50% plus présente que la "jeunesse" et pour certains pays, comme l'Italie et l'Allemagne, on tend vers les 2 « seniors » pour 1 jeune. Regardons ce chiffre en Amérique du Nord, dans l'espace ALENA. Le rapport y est de 0,74 ce qui signifie que les personnes âgées de moins de vingt ans sont moins nombreuses encore que celles de plus de cinquante. La démographie nord américaine est donc beaucoup moins déclinante que celle de l'Europe. Quant aux zones économiquement émergentes comme l'Inde et la Chine, leur entrée dans le vieillissement est bien plus récente que la nôtre ; la jeunesse y reste nombreuse : en Chine il y a presque deux fois plus de jeunes de moins de vingt ans que de personnes de plus de cinquante (le rapport est de 0,58); trois fois plus en Inde (rapport de 0,34). Enfin, le record de jeunesse est affiché par la civilisation islamique (très contrastée cependant entre les mondes arabe, turc, asiatique et africain) dont le rapport de vieillissement démographique est de 0,22 (soit une "jeunesse" cinq fois plus représentée que les seniors). L'effondrement de la fécondité est un phénomène qui touche le monde entier à l'exception toutefois de l'Afrique subsaharienne, laquelle n'est pas encore entrée dans le processus d'inversion de la pyramide des âges. Mais si le monde entier (sauf l'Afrique noire donc) se trouve dans le processus d'inversion de cette pyramide, il est important de souligner que ce sont les Européens qui y sont entrés les premiers. Or dans l'histoire, le décalage temporel entre les différentes aires géographiques est décisif, car les flux de migrations vont depuis toujours des zones les plus jeunes vers les zones les plus âgées. C'est l'excédent démographique européen, à la sortie du Moyen Age, qui a provoqué le repeuplement du continent américain à partir du XVI e siècle. Intéressons nous donc à ce décalage temporel entre zones géographiques. L'inversion de la pyramide des âges signifie que la part des plus de soixante ans devient supérieure à celle des moins de vingt ans. Dès 1965, la Suède est entrée dans l'inversion ; l'ensemble de l'Union au début des années 1980, la Russie en 1995, l'ALENA et la Chine y entreront autour de 2010, l'Afrique du Nord autour de 2030 et l'ensemble du monde musulman au début des années 2040. L'Union européenne est donc bien confrontée à un défi démographique d’importance majeure ; sa propre survie est en jeu car elle déjà « vieille » tandis que tous ses autres concurrents géopolitiques sont plus jeunes. L'explication de ce vieillissement accéléré ne réside toutefois pas seulement dans l'allongement de la durée de la vie, conséquence du développement matériel de l’Occident. Pour large partie, elle résulte d'un effondrement de la natalité. Sur les vingt-cinq pays de l'Union élargie, dix-sept (dont ceux d'Europe centrale) connaissent en effet des excédents de décès par rapport aux naissances. Il y a trente ans, sur les territoires européens correspondant à l'Europe des Quinze et qui comptaient alors 330 millions d'habitants, le nombre annuel de naissances au sein de l’Union était supérieur à six millions. S’agissant des mêmes pays, il s'est aujourd’hui effondré passant de 6 à 4 millions alors que la population européenne considérée croissait de 50 millions. Autre chiffre frappant : avec ses quelques 380 millions d’habitants, l'Union européenne des quinze pays d’avant l’élargissement de 2004 n'a pas plus de naissances avec ses quelques 380 millions d'habitants que les Etats-Unis avec leurs 295 millions de citoyens (c'est-à-dire la population de l'Union à quinze moins l'Allemagne !). Or l'élargissement n'apporte aucune solution au problème de la dénatalité. Bien au contraire, il l'aggrave. Chaque année, l'Europe orientale perd 200 000 habitants. La situation est encore pire au-delà des frontières de la Grande Europe. La Russie, la Biélorussie et l'Ukraine ensemble perdent 1,2 millions d'habitants par an. C'est donc bien à un phénomène de dépeuplement massif de l'Europe par ses populations autochtones auquel nous assistons, la dénatalité expliquant largement le vieillissement voire la réduction des populations.

2/ Or, parallèlement au recul de ses populations de souche, l'Union européenne affronte depuis le dernier tiers du XX e siècle, un autre défi majeur : l’établissement en masse sur les sols nationaux de populations d’origine extra-européenne. Très logiquement, les migrants viennent compenser (pour partie) le dépeuplement européen. Deux aires géographiques sont à distinguer de ce point de vue au sein de l’Union. 1-la nouvelle Europe, celle de l'élargissement, qui se dépeuple à grande vitesse et n'est que très peu concernée par les flux migratoires extra-européens.2- l'Europe occidentale (celle que l'on appelle parfois la « vieille Europe » mais qui n'a pas plus d'ancienneté historique que la "nouvelle") (1). Son accroissement naturel (soustraction des décès aux naissances) n'est, pour quinze pays, que de +400 000, tandis que son solde migratoire annuel est de l'ordre de +1,6 millions de personnes1. Autrement dit, l'immigration (légale) est quatre fois plus importante que l'accroissement naturel des citoyens européens (qui évidemment ne sont pas uniquement des Européens de souche). Si l’immigration progresse 4 fois plus vite que l’accroissement naturel (lequel, faut-il encore le répéter, comptabilise la natalité des immigrés arrivés les années précédentes), on peut alors en conclure aisément que la population européenne est en passe d’être remplacée, sur un temps historique très court (un siècle) par des populations non européennes. Autrement dit, l’Europe en tant que réalité ethnique est en voie de disparition. Officiellement, selon Eurostat, l’Union à quinze pays compterait 15 millions d’étrangers extra européens ne disposant pas de la citoyenneté d’un pays membre. Ce qui représente environ 4% de la population de cet ensemble. Mais ce chiffre ne prend pas en compte les populations extra européennes, très nombreuses, qui ont acquis la citoyenneté de l’Union. Nous ne disposons pas de statistiques officielles parce que plusieurs pays ne distinguent pas, une fois la nationalité acquise, les citoyens selon leur origine ethnique. Considérons le cas français, l’un des pays les plus concernés par les flux migratoires extraeuropéens. Nous disposons de chiffres de l’INSEE pour l’année 2001. Officiellement, 9 % de la population de la France métropolitaine (sans les territoires d’Outre-mer donc) est originaire du continent africain et d’Eurasie (Turquie). A eux seuls, ces 9 % de la population de la France métropolitaine assurent 16 % des naissances en France (qui donnent accès à la nationalité française), soit 110 000 naissances. Une projection pour 2030 ouvre sur la perspective suivante : dans 25 ans, la France compterait 10 millions de résidants légaux d’origine extra-européenne, ce qui représenterait 15 % de la population (on serait donc passé de 9 % à 15 %) et 30 % des naissances. Autrement dit, au tiers de ce siècle, un tiers de la « future France » serait déjà d’origine extra-européenne. Dans ces conditions, il paraît assuré qu’à la fin du siècle, la population de France serait très majoritairement de souche extraeuropéenne, les derniers « Gaulois » étant en train de mourir. Or, jusqu’à présent nous n’avons considéré que l’immigration légale, qui est comptabilisée officiellement et soutenue par « l’Etat providence » européen. Or l’immigration illégale est un phénomène qui pèse aussi à côté de l’immigration légale, et ceci de manière croissante puisqu’il s’accélère dans tous les pays européens. En France, les autorités arrêtent en moyenne 10 000 clandestins par an et elles estiment qu’il ne s’agit là que d’un dixième environ des flux illégaux. Les optimistes penchent pour 100 000 entrées illégales par an, les pessimistes pour 300 000. Selon Maxime Tandonnet, spécialiste des flux migratoires au Ministère de l’Intérieur français, plus de 600 000 immigrés en situation irrégulière vivent en France en 2004. Les portes de l’immigration clandestine en Europe sont la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale. Chaque jour des centaines de candidats à l’émigration illégale vers l’Union européenne tentent de passer par le détroit de Gibraltar, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en Afrique du Nord (Maroc). Le taux de départ annuel au Maroc est de 15 % des hommes valides, soit 7,5 fois la moyenne mondiale du taux d’émigration par pays (2 %). Ceux qui échouent en étant arrêtés puis refoulés, quand ils ne meurent pas dans des conditions dramatiques (noyades, assassinats par les passeurs), tentent de nouveau leur chance par les Canaries. En Méditerranée orientale, la principale plateforme d’accès est la Grèce (frontière albanogrecque et détroit de Bosphore), l’immigration clandestine provenant de trois sources différentes : les territoires de l’ex-Yougoslavie ravagés par la guerre et l’épuration ethnique, le Moyen-Orient, la lointaine Asie. Les flux d’immigrants qui touchent la Grèce impressionnent par leur ampleur. Alors que la Grèce ne compte qu’une dizaine de millions d’habitants, elle a refoulé en une dizaine d’années plus de 2 millions de clandestins soit l’équivalent d’un cinquième de sa population ; par comparaison, c’est comme si l’Italie dans le même temps avait refoulé 11 millions d’immigrants illégaux. Citons ici le propos de Rosseto Fabiola, économiste du travail et expert de l’immigration à l’Université d’Athènes : « J’ai calculé que les étrangers en Grèce représentent déjà 7,5% de la population et que leur croissance est exponentielle, 12 à 14 fois supérieure aux chiffres que nous avions il y a dix ans » (2). Mais, avant la Grèce, la plateforme de projection de l’immigration clandestine vers l’Union européenne, c’est la Turquie. Les autorités d’Ankara arrêtent environ 100 000 illégaux par an et la pression exercée sur la Turquie par l’Asie centrale et lointaine et par le Moyen-Orient est formidable. En Méditerranée orientale, l’immigration n’arrive pas seulement par la Turquie puis la Grèce, ou bien directement par la Grèce, elle arrive aussi directement par l’Italie : par les frontières avec la Slovénie (30 à 40 000 arrestations annuelles selon le procureur de Trieste) ; par le canal d’Otrante et la Sicile des milliers de clandestins albanais ou tunisiens cherchent à pénétrer l’Union. Les Européens vivent donc un double phénomène démographique. Ils vieillissent car ils ne font plus assez d’enfants et ils sont progressivement remplacés sur leurs terres natales et celles de leurs ancêtres par des populations africaines et asiatiques beaucoup plus jeunes, ceci de manière légale (une immigration assumée pour des raisons autant économiques qu’idéologiques) comme de manière illégale. Prisonniers de leur sentiment de culpabilité, pénétrés par l’idéologie de la Fin de l’Histoire (le village mondial métissé), ils refusent de reprendre leur destin en main.

3/ Or la dynamique décrite (dépeuplement européen/repeuplement africain et asiatique) risque de se combiner dans les années à venir à des facteurs extérieurs à l’Europe autant démographiques qu’économiques ou géopolitiques, ces raisons déterminant l’origine socioéconomique de ces flux migratoires. Pour quelles raisons, en effet, la pression migratoire du Sud sur l’Union européenne va-telle s’aggraver ? Comparons l’évolution quantitative des populations de la rive Nord et de la rive Sud de la Méditerranée. Dans la rive Nord nous rassemblons la France, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal ; dans la rive Sud, en faisant le tour du « boulevard périphérique méditerranéen », le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, la Turquie, les 4/5 de la population de Chypre (3), la Syrie, la Palestine, le Liban et la Jordanie. Israël est mis à part car c’est un pays d’accueil d’une forte immigration juive et très peu un pays source. La rive Nord (européenne) compte aujourd’hui environ 180 millions d’habitants tandis que la rive Sud en compte 240 millions. En 2030, dans 25 ans, la rive Nord aura perdu (si l’on ne compte pas l’afflux d’immigrés extra-européens qu’elle connaîtra certainement) 6 millions d’habitants, tandis que la rive Sud en gagnera 100 millions pour dépasser les 100 millions d’habitants. Les démographies italienne et espagnole connaîtront un recul particulièrement terrible. On aura donc « face à face », dans l’interface méditerranéenne, deux fois plus de population au Sud qu’au Nord. Or ce réservoir démographique qui fait face aux rivages méditerranéens de l’Europe est caractérisé notamment par le plus fort taux d’émigration du monde. Alors que la moyenne mondiale se situe à 2 % de la population (qui émigre chaque année), le taux de départ moyen en Méditerranée est de 5 % de la population. Taux supérieur à la zone Caraïbes et à l’Asie. Traduisons cela en données quantitatives : depuis le début des années 1960, près de 20 millions des ressortissants des pays de la rive Sud ont émigré (pas seulement vers l’Europe, mais aussi vers l’Amérique du Nord). Or cette réalité démographique de la rive Sud doit être combinée avec les risques géopolitiques qui pèsent dans la région. Le premier risque géopolitique majeur est celui de l’évolution des régimes du monde méditerranéen musulman vers l’islam politique (l’islamisme). La persistance du conflit israélo-palestinien, l’occupation américaine de l’Irak, la collaboration de leurs gouvernements avec les Etats-Unis d’Amérique perçue par une très large majorité des Arabes d’Afrique du Nord comme du Levant comme une aliénation et une humiliation, l’absence de véritable développement socio-économique au-delà de marques évidentes de croissance, tout ceci contribue à faire le lit de l’islamisme. Quel est, dans ces conditions, le degré de solidité des régimes algérien ou jordanien par exemple ? Deuxième phénomène à prendre en compte : les conséquences de la révolution économique mondiale causée par l’émergence de l’Asie et notamment de la Chine. Sous pression croissante et pour rester compétitives, les économies européennes risquent de connaître un glissement vers l’économie souterraine. Déjà 10 % du PNB de l’Espagne et 30 % du PNB de l’Italie ou de la Grèce sont le « fruit » de l’économie parallèle. Plus l’Europe vieillit, plus les Etats providence sont confrontés au coût de la vieillesse et de la santé, plus l’économie en subit les conséquences, et plus celle-ci cherche naturellement à se soustraire à la ponction fiscale, en délocalisant ou en fraudant. Or qui plus d’économie clandestine dit davantage d’emplois clandestins. Des pans entiers des économies européennes risquent donc de recourir à de l’emploi étranger et clandestin ou même légal dans la mesure où « l’immigré » est en général moins exigeant en matière de conditions de travail et de niveau de rémunération (il n’a tout simplement pas le choix !). Il y a une pompe aspirante de l’immigration légale et illégale qui est d’essence économique, de nombreux acteurs de l’économie jugeant que le « mondialisme » leur permet de rester compétitif face à la capacité d’adaptation remarquable des Etats-Unis et surtout face au défi chinois et plus largement asiatique. A propos de mondialisation, parmi les multiples conséquences (positives ou négatives d’ailleurs) de celle-ci, figure l’aggravation du poids des maffias transétatiques. La globalisation financière et la liberté de tous les flux favorisent en effet les structures transétatiques illicites. Or l’un des secteurs lucratifs de ces maffias est justement le « marché de l’immigration clandestine ». Plus la demande migratoire augmente, plus les maffias prospèrent, et plus celles-ci prospèrent, plus elles sont en mesure de développer de nouvelles filières d’immigration clandestine et donc de susciter l’offre. L’analyse des flux d’immigration clandestine révèle le poids des réseaux albanais, yougoslaves, chinois, russes... Trafic d’êtres humains qui se combine d’ailleurs souvent avec trafic de drogue, ces pauvres immigrés clandestins étant parfois obligés de payer leur passage devenant ainsi des revendeurs ou des passeurs de drogues et hypothéquant ainsi fortement les chances de leur liberté et de leur dignité futures (4). Les mafias marocaines en particulier obligent nombre de leurs candidats à l’émigration à leur acheter du haschisch du Rif qu’ils devront revendre en Espagne, en France ou en Belgique pour survivre dans les premiers mois de leur arrivée. S’agissant du Maroc, ce trafic d’humains couplé à un trafic de stupéfiants pèse de l’ordre de 10 milliards de dollars par an ! Mais les perspectives d’immigration ne sauraient se limiter au constat d’un différentiel démographique béant entre rive Nord et rive Sud, à la pression asiatique sur les économies européennes qui déterminera chez de nombreux acteurs un comportement favorable à l’immigration, ou encore au risque de basculement dans l’islamisme de pays du Maghreb ou du Machrek. Une question souvent ignorée, en effet, est celle des perspectives post-pétrolières dans le Golfe arabo-persique. Aujourd’hui, a-t-on bien conscience que le Golfe arabo-persique, grâce à son économie pétrolière et gazière, absorbe une proportion importante de l’émigration asiatique, égyptienne et turque qui aurait pu venir jusqu’en Europe ? Six pays du Golfe (dont la population arabe autochtone est relativement faible) absorbent à eux seuls plus de onze millions d’immigrés : des Pakistanais, des Hindous, des Philippins, des Egyptiens, des Turcs... Or deux remarques sont à faire concernant l’évolution du profil de cette immigration dans la zone « tampon » du Golfe située entre Europe et Asie. D’une part la proportion des Arabes par rapport aux Asiatiques tend à diminuer. En 1990, les Egyptiens formaient encore 40 % des délinquants. Aujourd’hui, plus de 70 % de la main d’oeuvre est asiatique. Les raisons de cette évolution sont évidemment multiples. Mais il faut insister sur la peur de l’islamisme dans les pays du Golfe qui risque de pousser ceux-ci à favoriser la venue d’immigrés asiatiques non musulmans, comme également sur le fait que l’asiatique est souvent réputé plus travailleur que le méditerranéen. Songeons maintenant à ce qui se passera lorsque nous entrerons pleinement dans une nouvelle révolution énergétique mondiale, c’est-à-dire, sans doute autant pour des raisons d’épuisement des ressources elles-mêmes que de saturation en gaz à effet de serre de notre atmosphère terrestre, l’humanité aura enfin choisi de se libérer des hydrocarbures. Que se passera-t-il alors ? Le Golfe sera-t-il encore cette zone tampon placée sur le chemin de cette « marche vers l’ouest » de millions de migrants asiatiques ? N’iront-ils pas plutôt alors grossir les rangs de l’émigration vers l’Europe ? Autre question géopolitique. Le conflit israélo-palestinien. Loin d’être terminé, malgré la pause qui suit le choc de la mort du Raïs palestinien, ce terrible conflit laisse en suspens l’avenir de millions d’hommes et de femmes, Juifs et Arabes, sur la terre de la Palestine. Dans cette région, il est hélas difficile de croire une paix possible (deux peuples voisins dans deux Etats souverains distincts) tant les équilibres démographiques, hydrologiques, économiques d’aujourd’hui dépendent de la domination de l’un des deux peuples sur l’autre. Un nouveau cataclysme reste donc possible avec, à la clé, des millions de réfugiés fuyant vers d’autres pays arabes ou vers l’Europe. Autant la carte géopolitique de l’Europe est pacifiée, autant celle du Moyen-Orient ne l’est pas. Personne ne peut affirmer que les minorités kurdes ou palestiniennes, incorporées aujourd’hui dans tel ou tel Etat-nation, le seront encore demain. Le peuple kurde, sans Etat et dans des frontières étatiques parfois fragiles (considérons à ce propos l’évolution de l’Irak vers le fédéralisme) constitue encore un formidable réservoir d’émigration vers l’Europe. Déjà 2,5 millions de Kurdes vivent en Allemagne ; 200 000 en France et 200 000 en Grande- Bretagne et aux Pays-Bas. De même que rien ne nous dit que l’Union européenne, parfois généreuse jusqu’à mettre en péril son propre avenir, ne proposera pas un jour (avec les encouragements des Etats-Unis) l’accueil de centaines de milliers de Palestiniens pour favoriser un règlement israélopalestinien (5). Et d’ailleurs, cette faiblesse de l’Europe face au défi de l’immigration n’est-elle pas finalement la principale menace qui pèse sur celle-ci ? L’Europe accepte le fait accompli de l’immigration illégale en régularisant sans cesse davantage. Chaque année, sur le territoire de l’Union à 15 (avant l’élargissement de 2004 donc), entre environ un demi million de clandestins (c’est évidemment une estimation) ; chaque année le nombre de personnes régularisées après avoir enfreint les lois européennes ne cesse d’augmenter sur tout le territoire de l’U.E. 220 000 régularisations en France ces trois dernières années ; 50 000 en Belgique ; 720 000 en Grèce ; 1,5 million en Italie (dont 700 000 pour la seule année 2002) ; 575 000 en Espagne ; 240 000 au Portugal. On oublie souvent que la mécanique du regroupement familial fait (en France notamment mais aussi dans plusieurs autres pays de l’Union) qu’une seule régularisation signifie du même coup trois, quatre ou cinq nouveaux immigrés légaux. 20 000 personnes régularisées peuvent faire d’un coup jusqu’à 100 000 nouveaux immigrés légaux. L’Union européenne est donc entrée, en profondeur, dans un processus qui, à l’issue de ce siècle, aura abouti au remplacement de sa population d’origine par des populations non européennes, africaines et asiatiques. L’Europe ne sera plus européenne à la fin du XXI e siècle. Mais ce que connaît notre civilisation européenne, héritière de Rome et des cathédrales du Moyen-âge, est à différencier de la situation nord-américaine, des Etats-Unis en particulier. Le dernier livre de l’universitaire américaine Samuel Huntington montre en effet que si l’Amérique tend à perdre sa dominante « blanche » et anglo-saxonne, elle reste néanmoins culturellement chrétienne; plus que cela, les guerres dans lesquelles elle est entrée contribuent, au-delà des fractures communautaristes, à refonder la nation américaine autour d’une religiosité commune. Les Etats-Unis continuent donc, à partir de plusieurs races, à fabriquer des Américains. Au contraire, il y a peu d’espoir que l’Union européenne, à partir de populations ethniquement extra-européennes, ne parvienne à fabriquer des Européens de culture. D’abord parce qu’à la différence des Etats-Unis (qui absorbe une majorité de chrétiens et parvient encore à convertir une proportion significative de ceux qui ne l’étaient pas), l’immense majorité des migrants vers l’Europe n’est pas de religion chrétienne; ensuite, parce que la volonté de « convertir » ces migrants, si ce n’est à la religion des Européens, du moins aux valeurs qui en découlent, a disparu. Non seulement la construction européenne telle qu’elle est envisagée aujourd’hui contribue à éradiquer les identités nationales, mais aucune identité européenne de substitution n’est proposée en lieu et place de celles-ci. En conséquence, l’immigré extra-européen est accueilli par un ensemble économique progressivement vidé de ses contenus identitaires et dans lequel il n’a aucune chance de s’assimiler puisqu’il n’a plus rien à assimiler. Plus les années passeront, moins les écoles européennes seront en mesure d’assimiler les petits enfants d’origine extra-européenne. Regardons à ce propos les chiffres en France et notamment celui des effectifs des enfants d’immigrés d’origine extra-européennes (âgés de moins de 15 ans) : ils constituent déjà 13 % des enfants dans les classes. En 2030, ce chiffre sera passé à 25 % mais dans les grands centres urbains (Paris, Marseille, Strasbourg...) cette proportion pourra être de 50 voire 75 %. On voit bien que l’idée même d’assimilation n’a déjà plus de sens.

Ma conclusion est donc radicale ou sombre. Ou bien l’Union européenne lance dans les prochaines années à venir une sorte de « Plan Marshall » de relance de la natalité et de réduction de l’immigration extra-européenne (politique d’immigration sélective, abolition du regroupement familial, encouragement au retour par limitation drastique des prestations sociales...) ou bien la civilisation européenne aura disparu à la sortie de ce siècle.

(1) A elle seule, l’Allemagne accueille presque la moitié des arrivants annuels dans l’Union à 15 : + 700 000 immigrés chaque année.

(2) Dans le quotidien milanais « Il Sole » en février 2000.

(3) Nous distinguons donc la population chypriote de la population turque occupante du Nord de l’île, en contradiction avec le droit international.

(4) On voit là tout le drame de l’immigration qui transforme parfois ainsi des pauvres honnêtes et dignes en pauvres

(5) La question des réfugiés étant en effet l’un des points essentiels de blocage entre Palestiniens et Israéliens. Trop de monde, pas assez de terre, pas assez d’eau, des lieux saints qu’on ne partage pas...

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