Il n’est pas rare de voir les gauchistes occidentaux flirter avec l’islam politique dans son désir de détruire ce que l’on appelle communément l’empire américain. Ainsi, des immigrants musulmans progressistes aboutissent à la droite de l’échiquier politique dans l’impossibilité de se rallier à la position de la gauche.
Prenons l’exemple de deux figures de proue de l’islam réformiste en Amérique du Nord. Ayaan Hirsi Ali, une ex-musulmane d’origine somalienne, travaillait pour le parti des travailleurs, un parti social-démocrate des Pays-Bas. Aujourd’hui, elle est membre d’un think tank américain de centre droite. Tarek Fatah, un musulman d’origine pakistanaise, était socialiste dans son pays et dès son arrivé au Canada il a rejoint les rangs du NPD, aujourd’hui, il écrit pour le National Post, le journal de centre-droite canadien.
Les exemples de soutient de la gauche aux islamistes pleuvent. Réciproquement, les islamistes reprennent le discours de la gauche. Les frères musulmans font pattes blanches en Égypte en jouant aux défenseurs des prolétaires. Les musulmans les plus radicaux comparent le message de l’islam au message de fraternité, d’égalité et de justice typiquement gauchistes. Il y a de nombreux journaux marxistes qui défendent l’islam politique comme une alternative intéressante à la lute ouvrière dans les pays musulmans. Dénoncé leur position, suscite des accusations d’impérialisme culturel.
Ben Laden s’est lui aussi arrimé au discours gauchiste moderne. Ce qu’il dit dans sa dernière vidéo pourrait très bien servir lors d’un ralliement d’alter-mondialistes. Il cite notamment Noam Chomsky, la mascotte intellectuelle de toute une jeune génération de gauche. Il dénonce le capitalisme moderne, se porte à la défense de Kyoto et reprend la thèse de l’empire américain colonialiste contre tous - y compris son propre peuple.
Les gens pourvus d’une certaine logique ne manqueront pas de remarquer l’incohérence chez Ben Laden. Celui-ci portait aux nus les Talibans en les considérant comme les musulmans les plus purs qui soient. Il est aussi connu pour avoir été lui-même un multi-millionnaire, grand ami des corporations qu’il dénonce aujourd’hui. Maintenant, il s’associe à la gauche alter-mondialiste. Comment des féministes peuvent-elles accepter d’être dans le même camp que celui qui défend le régime afghan des Talibans ? Pourtant, aucune voix ne s’est levée pour dire « pas en mon nom ». Le fond du discours de Ben Laden est passé relativement inaperçu dans les cercles de gauche. On craint même qu’il ait suscité une certaine sympathie tant il est fidèle à leur idéologie.
La visite récente du président iranien dans une université américaine a de quoi faire sourciller. La norme est de ne pas donner la parole aux dictateurs. S’il a été écorché par le recteur de l’université Columbia, Mahmoud Ahmadinejad n’en a pas moins passé son message : L’Iran est victime d’un capitalisme américain. La bourde contre les homosexuels en fera sourciller plusieurs à gauche mais est-ce que ce sera suffisant ? Le milieu académique universitaire est infiltré par l’idéologie islamiste. Cette visite risque plutôt de renforcer la crédibilité de cet homme dans cette faction militante.
La gauche n’est pas toujours l’alliée des islamistes. Il y a le cas de Charlie Hebdo qui a su défendre la liberté d’expression contre les censeurs islamistes en France. Et il y a parfois un article ici et là dans une publication de gauche qui laisse espérer à un réveil idéologique de ceux qui ont le plus à perdre par la montée de l’islamisme.
Par exemple, le journal français Lutte Ouvrière affirme clairement sa position contre l’islam radical qui sévit en Europe dans un article au sujet de l’islamisme en Allemagne. Lutte Ouvrière rappelle ce jugement dans lequel une femme battue par son mari se voyait refusé un divorce rapide parce que le Coran permettait qu’un homme batte son épouse. Le journal souligne que ce cas qui a été renversé soulève d’autres cas beaucoup plus graves. Chaque année 50 personnes sont victimes de crimes d’honneur en Allemagne seulement. Les peines sont trop clémentes et ne tiennent pas compte de la spécificité du crime - on met en prison pour quelques années un adolescent sans inculper ses complices sans parler de la famille qui aurait possiblement commandité le meurtre.
L’auteure de l’article est claire, l’obscurantisme religieux n’est pas un allié de la gauche : « Il faut avoir soi-même une bonne dose de préjugés réactionnaires mêlés de mépris raciste, pour s’appuyer, au nom de la « culture », sur l’obscurantisme religieux le plus écrasant. Mais apparemment le phénomène n’est pas si rare, pour le malheur de ceux et surtout de celles qui croient pouvoir échapper à l’emprise des bigots de toute religion. »
Il faut absolument que la gauche rejoigne la droite dans une certaine cohérence idéologique sur les limites que l’on doit imposer à la tentative d’invasion des démocraties occidentales au nom du droit à la religion. Il est clair que la gauche et la droite se tirailleront sur la solution à ce problème, mais au moins, ce ne sera pas au profit de l’islamisme.
Les démocraties occidentales se sont bâties en imposant des limites très fermes aux religions. Il est temps de réaffirmer ce principe. Ce sont les individus qui ont le droit de pratiquer la religion de leur choix. Ce ne sont pas les religions qui ont des droits. La droite est bien arrimée sur ce point, il faut que la gauche le soit aussi.
Quelques extraits du discours de Ben Laden :
« Depuis le 11 septembre, plusieurs politiques de l’Amérique sont sous l’influence des Mujahidin, et cela est possible par la Grâce d’Allah, le Très Haut. Le résultat de cela a été que les gens ont découvert sa vérité, sa réputation s’est empirée et son prestige a été totalement démoli au niveau mondial. Et elle a été saignée économiquement, même si nos intérêts chevauchent les intérêts des grandes corporations et ceux des néo-conservateurs, malgré que nos intentions respectives diffèrent. Et vos médias, durant les premières années de la guerre, ont perdu de leur crédibilité et se sont révélés être les outils des empires colonialistes. »
« Parmi les points les plus importants des discours de Bush depuis le 11 septembre est celui que les Américains n’ont d’autres choix que de continuer la guerre. Ce ton est en fait l’écho des propos des néo-conservateurs, tels que Cheney, Rumsfeld et Richard Pearle. Auparavant, ce dernier a dit que les Américains n’avaient pas d’autres choix devant eux que de poursuivre la guerre ou faire face à un holocauste !
Je dis, en réfutant cette déclaration injuste, que la moralité et la culture de l’holocauste sont votre culture et non notre culture. En vérité, brûler des être vivants est interdit dans notre religion, même s’ils sont aussi minuscules qu’une fourmi. Qu’en serait-il donc d’un homme ! L’holocauste des Juifs a été réalisé par vos frères au centre de l’Europe. Si cela s’était déroulé plus près de nos pays, la plupart des Juifs se seraient sauvés et auraient trouvé refuge chez nous. »
Note : Dans le passé Ben Laden a condamné sans équivoque Israël. Trouver refuge ne semble pas être synonyme d’avoir un état juif.
« Le génocide des peuples et leur holocauste ont eu lieu entre vos mains : seules quelques ethnies indiennes ont été épargnées, et il y a juste quelques jours, le Japon commémorait le 62ème anniversaire de l’anéantissement d’Hiroshima et de Nagasaki par vos armes nucléaires. »
Note : Ben Laden surfe sur l’idée commune de la gauche que l’Occident capitaliste est le seul responsable des atrocités dans le monde. Il omet les génocides commis par les empires musulmans en Inde et la destruction des cultes animistes et l’assimilation forcée en Afrique, entre autres.
« En fait, la vie de tout le genre humain est en danger à cause du réchauffement global causé en grande partie par les émissions des usines des grandes corporations. Malgré cela, les représentants des ces corporations à la Maison Blanche persistent à ne pas respecter les accords de Kyoto, tout en ayant connaissance des statistiques qui parlent de la mort et des déplacements de millions d’être humains liés au réchauffement, essentiellement en Afrique. Ces grands fléaux et ces menaces parmi les plus dangereuses pour la vie des hommes se déroulent d’une manière accélérée, alors que le monde est dominé par le système démocratique. Cela confirme son échec total à protéger l’être humain et ses intérêts contre la cupidité et l’avarice des corporations et de leurs représentants. »
Note : Doit-on rappelé que Ben Laden fut lui-même un multimillionnaire ?
« C’est pour cette raison que je vous dis : tout comme vous vous êtes libérés de l’esclavage des moines, des rois et de la féodalité, vous devez aujourd’hui vous libérer de le tromperie, des chaînes et de l’usure du système capitaliste. Si vous réfléchissiez bien sur ce système, vous verriez qu’il est plus dur et plus féroce que vos systèmes existants au Moyen Age. Le système capitaliste cherche à attirer le monde entier dans le fief des grandes corporations sous le label de la « mondialisation » dans le but de protéger la démocratie. »
« Ce que je veux souligner ici c’est que ne pas forcer les anciens criminels de guerre à rendre des comptes, les pousse à répéter ces crimes contre le genre humain, sans aucun droit, et à déclencher cette guerre injuste en Mésopotamie. Le résultat est que les oppressés d’aujourd’hui continuent à prendre leur droit de vous. Cette guerre était totalement inutile. Vos propres rapports témoignent de cela ! Et parmi ceux des vôtres qui sont les plus compétents pour vous parler de ce sujet et de la fabrication de l’opinion publique, il y a Noam Chomsky, qui prononça des paroles modérées de conseil avant la guerre, mais le chef Texan n’aime pas ceux qui donnent conseil. »
Autre fait à noter, Ben Laden invite les américains à la soumission à l’islam. L’usage du mot soumission risque de ne pas trouver écho au pays qui vous accueille avec la statue de la liberté.
Sources :
Sylvie Maréchal, Allemagne - Obscurantisme sans frontières, 30 mars 2007
Fawaz A. Gerges, Bin Laden’s new image : younger, more Marxist, Christian Science Monitor, 13 septembre 2007
Roubaix, le beau jardin de l’islamo-gauchisme
Etat des lieux (Juin 2005).
Depuis quelques années, un réseau politico-religieux s’est peu à peu constitué dans l’agglomération roubaisienne avec la complicité de quelques élus et grâce à l’indifférence de beaucoup d’autres. Ce réseau est de plus en plus influent au plan local.
I. L’organisation générale du réseau roubaisien. Les acteurs de la propagande.
A. L’association Rencontre et Dialogue (R&D).
Le réseau s’est structuré autour de l’association Rencontre et Dialogue qui se présente comme un cercle de réflexion sur l’islam mais qui, en réalité, a surtout des visées politiques. R&D entretient en effet des relations étroites avec le groupe des Verts de Roubaix dont le chef de file est Slimane Tir, conseiller municipal et vice-président de la Communauté Urbaine de Lille.
Les deux principaux dirigeants de l’association, Ali Rahni (Président) et Siham Andalouci (Chargée de mission) appartiennent à ce groupe politique (Ali Rahni est même membre du Bureau du groupe).
Sous l’influence de ces trois activistes et au grand dam de beaucoup de ses militants, le groupe des Verts de Roubaix est devenu depuis quelques années le relais local de l’agit-prop islamo-gauchiste. Sur son site Internet, il propose obligeamment un lien vers la fameuse (et fumeuse) pétition des Indigènes de la République (qu’Ali Rahni a d’ailleurs signée) et par ailleurs il affiche un appel au boycott des produits Made in Israël.
De son coté, R&D est devenue un centre de développement et de diffusion de la pensée ramadienne, Siham Andalouci l’a reconnu elle-même dans un Clic-clac (Courrier des lecteurs) de Nord-Eclair du 20 Mars 2003.
L’association a d’ailleurs invité à plusieurs reprises le grand « intellectuel musulman », héritier des Frères musulmans, dont le discours est de plus en plus politique (comme Nord-Eclair l’a souligné dans le CR de la conférence qu’il a donnée le 1er Avril 2005 sur un sujet pourtant religieux).
R&D a également invité plusieurs fois au cours des dix dernières années le « prédicateur » Hassan Iquioussen, affilié à l’UOIF, qui s’est rendu célèbre par ses dérapages antisémites plus ou moins contrôlés.
Il raconte par exemple, dans une de ses nombreuses conférences enregistrées (1), que les sionistes [après la Grande guerre] « étaient de connivence avec Hitler », en précisant : « Donc les Juifs ne voulaient pas quitter la France, l’Angleterre, l’Allemagne. Alors les sionistes ont dit : il n’y a qu’une manière. Vous savez comment ? Il faut qu’il y ait en Europe quelqu’un qui fasse du mal aux Juifs ».
Dans la même conférence, Hassan Iquioussen accuse les Juifs d’être « le top de la trahison et de la félonie » et « d’avoir toujours méprisé les êtres humains » et bien sûr il les décrit comme « ingrats » et « avares »...
R&D n’a jamais condamné les déclarations de haine anti-juive de cet énergumène. Bien au contraire, dans un article publié le 18 Novembre 2004 dans Nord-Eclair, Ali Rahni et Siham Andalouci ont déclaré : « Pour notre part, nous soutenons et continuons à inviter Tarik Ramadan et Hassan Iquioussen ». Quant au conférencier lui-même, il aurait déclaré d’après Xavier Ternisien (Le Monde du 30 Octobre 2004) qu’il regrettait de s’être laissé emporter et qu’il n’avait « rien contre les Juifs et le Judaïsme »...
Nul doute que le repenti enregistrera très bientôt un poignant mea culpa d’an-ti-sé-mite-qui-n’est-pas-an-ti-sé-mite (ou qui l’est à son insu...) et que cet enregistrement sera diffusé par les Editions Tawhid (qui mettent en vente, à Lyon, toutes ses cassettes ainsi que celles de Tarik Ramadan)...
R&D possède une succursale à Hem (banlieue de Roubaix), c’est l’association Hem et nous (on voudrait bien...) qui, elle aussi, invite régulièrement des conférenciers « progressistes ».
Le 6 Mai dernier, elle avait invité (à Hem) le sociologue Vincent Geisser pour une conférence sur « Les discriminations et l’islamophobie ». L’évêque d’Ajaccio, Monseigneur Jean-Luc Brunin (ancien évêque auxiliaire de Lille), avait été également invité à Hem (où il a gardé des attaches) et il avait fait spécialement le déplacement pour la circonstance. Au cours de la conférence, un incident s’est produit, qui a choqué beaucoup de personnes présentes : Vincent Geisser débitait son laïus habituel sur « l’islamophobie » quand brusquement il s’est lancé dans une violente diatribe contre Fadéla Amara, la présidente de Ni Putes ni Soumises.
En fait, ce qui a choqué, ce n’est pas tellement l’agressivité du conférencier, on s’y attendait, c’est bien plutôt le silence que l’évêque a cru devoir observer à ce moment précis. En effet, on a bien compris dans le public que, par ce lourd silence, Monseigneur Brunin apportait de fait sa caution (épiscopale...) à des paroles de haine antiféministe. Une telle attitude était pour le moins inattendue de la part d’un homme d’Eglise.
Si cet incident mérite d’être rapporté, c’est qu’il est très révélateur de la complaisance que certains milieux catholiques progressistes roubaisiens manifestent (au nom des bons sentiments) à l’égard des activistes de l’Islam et de leurs alliés néo-gauchistes.
Mais d’autres familles de pensée présentes à Roubaix peuvent éventuellement se montrer aussi tolérantes (au nom des grands principes) à l’égard des agitateurs islamo-gauchistes. On est parfois surpris de trouver des sympathisants de ces extrémistes en des lieux où on s’y attendrait le moins.
B. Les connexions extérieures.
Nos deux vedettes roubaisiennes, Siham Andalouci et (dans une moindre mesure) Ali Rahni, s’investissent également à l’extérieur dans d’autres structures qui toutes appartiennent à la mouvance islamo-gauchiste.
Siham Andalouci est membre du Bureau national du Conseil des Musulmans de France, association proche de Tarik Ramadan et qui a été une des principales initiatrices de la pétition des Indigènes de la République (que Tarik Ramadan a évidemment signée). Ali Rahni est devenu le porte-parole de l’association à la suite de Yamin Makri, le directeur des éditions Tawhid.
Siham Andalouci est également Secrétaire de Présence musulmane, association fondée et animée par Tarik Ramadan.
Elle est membre du collectif Une Ecole pour tous créé à l’initiative de Tarik Ramadan. Le collectif réclame l’abrogation de la loi de Mars 2004 sur la laïcité, qu’il qualifie de « raciste » et « islamophobe ».
Elle est présidente de l’association Juste Cause, créée pour soutenir Tarik Ramadan lors de son procès contre le journal Lyon Mag et contre le journaliste Antoine Sfeir (Monseigneur Brunin avait alors témoigné en faveur de Tarik Ramadan).
Enfin, Siham Andalouci appartient à la commission Islam et Laïcité créée en 1997 (sous l’appellation Laïcité et Islam), qui développe son action sous l’égide de la Ligue des Droits de l’Homme (dont le président est Michel Tubiana) et du Monde diplomatique (dont le Rédacteur en chef est Alain Gresh).
En bref, il apparaît clairement que Siham Andalouci occupe une position stratégique dans le Dispositif Ramadan. Elle est en fait la déléguée de « l’intellectuel suisse » dans les nombreuses structures qu’il a mises en place et qui sont toutes reliées entre elles.
D’autre part, il est évident que par son intermédiaire Tarik Ramadan a les moyens d’intervenir dans la gestion de R&D et d’influer sur ses orientations.
C. L’Université Populaire et Citoyenne (UPC) est devenue, à coté de R&D et sous couvert d’action culturelle, un autre instrument de propagande.
A la fois « espace d’expression » et « lieu de formation », l’UPC est fortement infiltrée par les Verts de Roubaix. Son fondateur et actuel Secrétaire, Vincent Boutry, est membre de ce groupe politique décidément très offensif, tout comme Christian Lazaoui, son trésorier et Madjouline Sbaï, chargée de mission.
L’UPC est largement subventionnée par la Ville de Roubaix mais aussi par le Conseil Général du Nord et par le Conseil Régional, dont le maire de Roubaix est un des vice-présidents ( chargé de la politique de la ville).
Elle organise régulièrement des conférences (souvent suivies de séminaires) sur des sujets culturels, sociologiques et/ou politiques.
Parmi les conférenciers qui sont déjà intervenus, on retrouve Michel Tubiana (LDH) et Alain Gresh qui sont, on l’a dit, les sponsors de la commission Islam et Laïcité dont Tarik Ramadan est un membre très influent (c’est d’ailleurs Alain Gresh qui l’a mis en relation avec les altermondialistes d’Attac). Mais on trouve aussi beaucoup d’intellectuels très engagés politiquement. On peut citer notamment :
Saïd Bouamama, sociologue (formateur à l’IFAR, à Lille), qui a par exemple écrit dans son livre L’affaire du foulard islamique (Editions du Geai bleu, à Roubaix) : « La loi sur le voile ouvre la voie à un racisme respectable ». Il est intervenu également dans le film Un racisme à peine voilé, de Jérôme Host, bien évidemment pour dénoncer cette « loi d’exclusion ».
Pierre Tévanian, professeur de philo à Drancy (93). Rédacteur en chef du site Les mots sont importants, il y publie inlassablement des articles incendiaires contre les militantes de NPNS qu’il accuse, comme Vincent Geisser, d’entretenir un climat « d’islamophobie ».
Il jette l’anathème sur les citoyens musulmans (ou d’origine musulmane) attachés à la laïcité. Il les qualifie de « traîtres », de « colonisés » ou « d’assimilés » (sic)... Il est aussi l’auteur du livre Le racisme républicain, où il dénonce l’idéal républicain comme une nouvelle forme de racisme...Il a participé enfin au film Un racisme à peine voilé, encore et toujours pour dénoncer le « racisme républicain ».
Sylvie Tissot, sociologue et co-auteur avec l’ineffable Pierre Tévanian d’ouvrages de vulgarisation islamo-gauchistes comme le Dictionnaire de la Lepenisation des esprits (L’esprit frappeur, 2002).
Elle aussi s’exprime abondamment sur le site Les mots sont importants pour notamment accuser de « racisme » et « d’islamophobie » (encore !) les féministes qui se battent contre le machisme des intégristes. Pour elle en effet, les vraies féministes sont celles qui portent le voile...
Nacira Guénif-Souléamas, sociologue, chercheuse au CADIS (Centre d’Analyse et d’Intervention Sociologique) dont le directeur est Michel Wievorka. Elle est co-auteur avec Eric Macé du livre Les féministes et le garçon arabe (Editions de l’Aube, Septembre 2004).
L’éditeur présente ainsi l’ouvrage : « Les auteurs mettent en cause un néo-féminisme républicain qui, au nom de l’égalitarisme en droit s’aveugle sur les discrimination sexistes structurelles et est plus enclin à s’attaquer à son nouvel ennemi consensuel, le garçon arabe, figure d’un machisme éthico-religieux. Formidable alliance que celle de la Droite la plus conservatrice et de la Gauche républicaniste : la stigmatisation au nom de la Liberté, l’exclusion au nom de l’Egalité et l’assignation au nom de la Fraternité ».
Voilà donc les féministes accusées maintenant non plus seulement « d’islamophobie » mais aussi désormais de gar-çon-a-ra-bo-pho-bie (2), allusion fine à l’homosexualité revendiquée de quelques une des plus belles guerrières du féminisme. Nacira Guénif-Souléamas apparaît enfin, on s’y attendait, dans le film militant Un racisme à peine voilé, dans lequel elle expose sa conception très personnelle du féminisme.
Il faut souligner le fait que plusieurs des conférenciers de l’UPC comme Pierre Tévanian, Sylvie Tissot, Nacera Guénif-Souléamas, figurent parmi les initiateurs et/ou les signataires de l’appel des Indigènes de la République, qui apparaît donc comme le véritable manifeste du mouvement islamisto-gauchiste.
D. Enfin, l’association R&D dispose d’un haut-parleur qui est la radio Pastel FM (99.4), très écoutée à Roubaix. Son Président-fondateur n’est autre que Slimane Tir, le leader des Verts de Roubaix. La station a retransmis plusieurs conférences de Tarik Ramadan (dont celle du 1er Avril 2005). Elle diffuse également les conférences organisées par l’UPC. Enfin, elle invite régulièrement Hassan Iquioussen pour d’aimables causeries animées par R&D.
II. Quelques réflexions sur la propagande islamo-gauchiste et sur son impact à Roubaix.
La propagande de ce réseau roubaisien se développe principalement, on l’a bien vu, sur les trois axes de l’antiféminisme, de l’antisémitisme et de la dénonciation radicale du modèle républicain.
Sur chacun de ces trois axes, il serait intéressant d’analyser de manière approfondie le contenu et les stratégies de cette propagande pour essayer ensuite, en s’appuyant sur des enquêtes sociologiques, d’en mesurer l’impact au plan local.
Il y aurait donc encore trois grands chapitres à écrire pour compléter cet « Etat des lieux ». Pour l’instant, on se contentera de les annoncer en ouvrant, pour chacun d’eux, une ou deux pistes de réflexion.
A. L’antiféminisme (qui prend souvent chez ses propagandistes une tournure obsessionnelle !).
Ce qui est étonnant, c’est que la propagande antiféministe est portée non seulement par les bigots de l’islamisme mais aussi (et avec quelle ferveur !) par des intellectuels soi-disant progressistes (comme ce Vincent Geisser que Monseigneur Brunin estime tant...).
Pour ces intellectuels distingués, le combat des féministes est un combat contre l’islam, les féministes doivent donc être dénoncées comme « islamophobes ». Finalement, emportés par leur élan antiféministe, ces « progressistes » en arrivent à faire cause commune avec les imans les plus arriérés !
Il est difficile d’évaluer les effets de cette propagande machiste sur les conditions de vie réelles, au quotidien, des femmes et des jeunes filles soumises dans l’agglomération roubaisienne.
Cependant, des sociologues pourraient enquêter dans ce sens dans les quartiers en interrogeant les travailleurs sociaux, les éducateurs, les enseignants, les médecins, les infirmières et d’autres professionnels concernés. Il serait tout à fait possible également (puisque cela a déjà été fait ailleurs...) de mesurer le niveau de participation des jeunes filles issues de l’immigration aux activités culturelles et sportives mixtes organisées par les institutions ou les associations.
Enfin, on disposera très bientôt d’un autre indicateur intéressant, ce sera tout simplement le nombre de jeunes filles voilées qui se présenteront en Septembre à l’entrée des collèges et lycées de Roubaix et des environs. Elles seront sans doute très nombreuses.
Il faut en effet prévoir à la prochaine rentrée une grande offensive islamiste contre la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école. On peut s’attendre à nouveau partout en France à des conflits très durs à propos de cette interdiction, mais la situation sera très probablement plus tendue à Roubaix qu’ailleurs.
B. L’antisémitisme (qui s’exprime le plus souvent sous couvert d’anti-sionisme).
Sous cet angle, la particularité de Roubaix (par opposition à Sarcelles par exemple) c’est que les Français d’origine ou de confession juive y sont très peu nombreux et de surcroît totalement invisibles parce que parfaitement intégrés depuis de générations. La ville ne dispose d’aucune synagogue, on n’y trouve aucune école ni association juive.
Cela étant, le paradoxe est que l’antisémitisme s’y est développé de façon très inquiétante depuis quelques années (surtout depuis 2002). Le constat a d’ailleurs déjà été fait par le sociologue Michel Wievorka, Président du CADIS, qui connaît bien Roubaix et qui ne peut être soupçonné ni « d’arabophobie » ni « d’islamophobie ».
Dans un article du Monde (du 7 Mai 2005), il écrit : « A Roubaix, la judéophobie jaillit spontanément de la bouche des jeunes issus de l’immigration. [...]. Cette haine est empreinte de jalousie à l’égard d’une population qui est perçue comme intégrée alors que ces jeunes souffrent d’exclusion sociale et de racisme. [...] Une telle hostilité se construit dans une identification massive à la cause palestinienne : les jeunes de ce quartier de Roubaix comparent leur vie à celle des jeunes palestiniens ».
Bien entendu, Michel Wievorka a été immédiatement dénoncé comme « raciste » et « islamophobe », ce qui ne doit pas nous surprendre. Ce qui est très étonnant par contre, c’est qu’un universitaire parisien s’alarme d’une situation qu’il observe de loin, alors que sur place les élus municipaux ne semblent pas du tout s’en inquiéter !
Quelques élus seulement, principalement de l’opposition républicaine (mais très isolés), ont eu le courage de dénoncer cette nouvelle vague d’antisémitisme (et cet antisémitisme Nouvelle vague). Tous les autres ont préféré se taire. Quant aux élus du Front National, ils sont plutôt mal placés pour en parler...
C. Le rejet de la République, de ses principes et de ses institutions.
C’est la pétition des Indigènes de la République qui exprime le plus clairement ce rejet, mais d’autres textes ont diffusé et continuent de diffuser la même propagande antirépublicaine et anti-laïque par différents canaux, principalement par Internet.
Toute cette littérature « indigène » a déjà fait l’objet de nombreux commentaires et d’analyses fouillées mais, jusqu’à présent, on ne s’est pas trop posé de questions à propos de l’influence qu’elle peut avoir à la longue sur « les filles et fils d’immigrés et de colonisés » (3) vivant aujourd’hui dans nos banlieues.
Ce qu’on peut déjà constater néanmoins, c’est que le discours des Indigènes de la République est bien reçu chez de nombreux jeunes issus de l’immigration, qui souvent même le reprennent à leur compte ( mais évidemment à un niveau de langage inférieur). Le plus grave, c’est que ce discours très manichéen apporte à ces jeunes mille bonnes raisons de contester les institutions de la République et de se révolter.
Il présente en effet ces institutions comme les instruments d’un pouvoir que la pétition qualifie de « néo-colonial » (sic) et qui non seulement les relèguerait dans un statut de citoyens de deuxième classe mais serait aussi quelque part responsable des discriminations, hélas bien réelles, qu’ils subissent.
Le résultat tangible de ces manipulation idéologiques est que certains jeunes décervelés en arrivent à confondre autorité et pouvoir, les représentants de l’autorité (par exemple un enseignant ou un policier) devenant à leurs yeux les agents d’un pouvoir qu’ils ne reconnaissent pas.
Au final, ces jeunes ne peuvent plus comprendre qu’on doive sanctionner leurs débordements, ils se considèrent comme des victimes et, comme chacun sait, les victimes ont toujours raison...
Comme par hasard, c’est à Roubaix que les effets de cette propagande antirépublicaine sont les plus visibles : des incidents graves ont eu lieu au Collège Sévigné (en Mars 2005) et aux abords du Lycée Maxence Van der Meersch (en Juin), pour ne citer que ces deux établissements. Faut-il vraiment s’en étonner ?
Roubaix est donc bel et bien devenu une sorte de laboratoire de l’islamo-gauchisme. Les activistes de l’islamisme, renforcés par des néo-gauchistes de tout poil, s’y déploient allègrement.
Beaucoup de roubaisiens commencent à s’alarmer sérieusement de la situation ; le courrier reçu par Nord-Eclair, le quotidien local, témoigne de leur inquiétude. Par contraste, ce qui est incompréhensible, c’est la belle insouciance d’une grande majorité des élus municipaux, (qui ne sont pas seulement des élus de la majorité...).
Il faut y insister : la plupart des édiles roubaisiens ont manifestement choisi de ne rien voir, de ne rien entendre et surtout de ne rien dire...
A ces élus qui, en se taisant, se défaussent de leurs responsabilités, on suggère de méditer la formule d’Aldous Huxley : « Les faits ne cessent pas d’exister parce qu’on les ignore ».
B.T. © MMLF , vendredi 26 août 2005
(1) Cette cassette s’intitule La Palestine, histoire d’une injustice. Son contenu a été révélé d’abord par L’Humanité (du 17 Janvier 2004) puis par Le Figaro (du 28 Octobre 2004). Elle était encore en vente il y a quelques mois aux Editions Tawhid... On peut trouver le texte complet de la conférence sur le site du CRIF.
(2) On nous pardonnera ce néologisme construit sur le modèle d’autres néologismes de culpabilisation, comme arabophobie ou islamophobie, que les islamistes et leurs alliés emploient pour disqualifier leurs adversaires, dans une démarche classique d’inversion de responsabilité.
(3) Pour reprendre les termes mêmes de la pétition des Indigènes de la République.