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La sueur paye, cousin : les vrais salaires des Bleus
"Il faut te battre pour tes études ma fille, la sueur paye, tu verras" me disait mon père. J'ai emprunté 30000 euros pour financer mes études que je rembourserai encore les huit prochaines années. A 1300 euros mensuels après deux DESS, et à la vue du match d'hier soir, j'ai compris que mon père était le vrai génie de la famille. La preuve par le compte bancaire des guignols d'hier soir. Bilan chiffré de l'enquête.
Ces salaires ne tiennent pas compte des primes de match (prime de motivation par match (sic), prime de but, prime de qualification pour diverses coupes, prime de classement, prime de titre) et ne tiennent pas compte non plus des contrats publicitaires, souvent titanesques, des joueurs ci-dessous, ni les primes de qualification à cette Coupe du Monde (+ primes liées aux droits marketing des Bleus de 563.111 euros par joueur). On ne tient pas compte non plus des 10.000 euros touchés par joueur lorsqu'ils étaient convoqués pour un match de qualification, qu'ils jouent ou non. Au passage, la FFF ajoute même quelques précisions, notamment sur les barèmes qui s'appliquent aux matches amicaux (18.000 euros par joueur en cas de victoire contre une équipe qui figure dans le Top 10 au classement Fifa, 9.000 euros pour un match nul), et sur certains frais liés à d'autres dépenses. Le Monde nous apprend ainsi que les voyages préparatoires à l'organisation du futur déplacement en Afrique du Sud ont coûté 116.000 euros et que Fabien Barthez a touché 7.000 euros pour ses missions auprès des gardiens de l'équipe de France. Le gardien champion du monde s'est en revanche vu refuser le règlement d'une note de frais de taxi de 1.000 euros, preuve pour la FFF qu'elle reste vigilante sur ses dépenses.
J'espère que c'est assez clair : mettez vos progénitures au foot dès la rentrée prochaine. Revendez vos écrans plats, misez sur la sueur et devenez l'agent de votre champion en herbe, 10% sur ses revenus, les frères Anelka vous le diront, c'est pas les affaires cousin, c'est la famille.
Karen Sedviv
Thuram, 20000 euros à l'heure et un bestseller
Les Étoiles Noires best-seller. Retour sur l'homme qui va foutre une raclée planétaire au racisme (à 20000 euros de l'heure)
Lorsqu'on s'attaque à Lillian Thuram le penseur (Nous verrons que lui et moi avons en commun les oxymores), il faut d'abord rappeler qu'il est membre du Haut conseil à l'intégration, qu'il soutient l'idée lumineuse d'organiser une coupe du monde de football en Israël et en Palestine, et qu'il critique sans réserve notre pays sarkoïsé depuis son Italie de résidence. Communautariste jusqu'aux prénoms de ses fils (Khéphren et Marcus), et en dépit de quelques coups d'éclats, comme l'invitation de clandestins dans les tribunes du stade de France, Lillian Thuram ne doit pas être jugé hâtivement. Le renvoyer constamment à sur son gazon de footballeur est un peu facile.
Concentrons-nous très fort et admettons que Thuram pense. Affirmer qu'il ne suffit pas de soutenir son menton avec trois doigts en portant des lunettes pour devenir un intellectuel est un peu facile. D'autres ont été qualifiés d'intellectuels pour moins que ça…
Avant de parler de son bouquin, et pour comprendre le parcours improbable de Thuram, du football à la réflexion, il faut aller sur son site officiel (la fondation Lilian Thuram, sous-titré modestement "éducation contre le racisme"). On peut relever quelques détails amusants : dans la rubrique Lilian Thuram, il y a deux articles. "Qui est Lilian" et "Il n'y a qu'une seule race, la race humaine". Ce second article contient une vidéo, où un tas de gens très bien écrivent cette même phrase sur un tableau (noir) avec une craie (blanche), comme d'excellents écoliers. Ceux qui s'attendaient à un développement seront déçus : c'est bien plus simple. Il suffit de le dire, de l'écrire et de l'apprendre par cœur. Une méthode d'enseignement pourtant décriée… Mais la cause est bonne, donc on passe l'éponge (pas sur le tableau, malheureux !).
En parcourant le site, maintenant qu'on a bien en tête la phrase magique, on comprend très vite qu'une certaine partie de cette race unique l'obsède.
Pour résumer, le site prétend "comprendre le racisme et apprendre à lutter contre les préjugés". Pour ce faire, le site réclame… des dons. Ben oui, le nerf de la guerre, quelle qu'elle soit, ne change pas. Attention, ce n'est pas un combat vain : "Nous devons nous mobiliser jusqu'à ce que le racisme disparaisse", peut-on lire. Sur le côté, les rubriques se succèdent : "Pourquoi le racisme existe-t-il encore ? Ne sommes-nous tous pas un peu racistes ? Nous prennent-ils vraiment nos emplois ?"
Si les races n'existent pas, on sent que le racisme se porte à merveille. Dans la rubrique Projets, on tombe sur "Des noirs dans les bleus". Des articles exclusivement consacrés aux noirs de l'équipe de France. Oui, c'est une sélection raciale, mais c'est pour la bonne cause. D'ailleurs, toujours pour la bonne cause, rappelons que Thuram facture la leçon d'antiracisme à 20 000 euros. Oui, faut pas déconner quand même. Une Étoile Noire, ça se paye cash.
C'est Dernières Nouvelles d'Alsace qui raconte : "Adrien Zeller avait invité l'ex-footballeur, connu pour ses engagements contre le racisme, à venir témoigner face à des lycéens, pour la clôture du Mois de l'Autre. Thuram a répondu avec un tarif : 20 000 € pour une intervention d'une heure et demie. La Région a fait une nouvelle tentative en expliquant le sens de la démarche qu'elle mène auprès des jeunes, avec le rectorat, en faveur de la tolérance ; elle ne pouvait lui proposer que 1 500 €, tous frais payés. Nouveau refus de Thuram. « On ne vit hélas pas dans le même monde », lui a alors écrit Adrien Zeller en faisant référence à celui du foot pourri par l'argent".
[650, 300]
Ceci posé, parlons-en, de ses Étoiles Noires. Patrick Lozès a dû mouiller sa culotte en lisant les chiffres de vente. Avec 12 000 exemplaires écoulés en 9 jours, et désormais 70000 ventes au compteur (mieux qu'Ennemis Publics avec tout de même Houellebecq au volant), le livre fait un joli carton.
Suffit de comparer à BHL, qui plafonne à 3000 et 5000 ventes avec ses deux derniers bouquins, à Yann Moix qui atteint péniblement les 1000 ventes, alors que Valérie Pécresse, par exemple, a vendu… 269 exemplaires de son dernier livre.
La terreur de Thuram, c'est de "banaliser le discours du Front national". Ce qui ne peut que s'applaudir des deux mains et des deux pieds, sauf que pour quelqu'un qui joue les intellectuels, c'est mal parti. L'objectivité, pour exister, devrait éviter de prêter serment à l'antiracisme réglementaire.
Passons. Lilian explique que ce livre s'inscrit en réaction à ce qu'on lui a enseigné, c'est-à-dire une "histoire de blancs". Étrange, alors qu'on enseigne l'histoire de Toussaint Louverture, de Martin Luther King et de Mandela depuis déjà un certain temps… Le problème, c'est que cette histoire de blancs n'a pas été écrite pour exclure les noirs. À l'inverse du livre de Thuram, qui est objectivement une sélection raciale, consciente et assumée. La race humaine est peut-être une, n'empêche qu'elle se divise au moins en deux catégories : ceux qui peuvent discriminer, et ceux qui ne peuvent pas. Nous ne sommes plus à une incohérence près dans l'antiracisme. N'y prêtons donc pas attention et passons à ce fameux bouquin.
D'abord, le titre. Attention, interdiction de rire (sinon, c'est le procès). Mes Étoiles Noires. C'est du lourd. Un peu comme le "Soleil noir" de Villepin, on sort la grosse oxymore qui, dans l'esprit sagace des lecteurs de Thuram, aura surement l'air inédite.
Le sous-titre : De Lucy à Barack Obama. Non, ce n'est pas une oxymore… Il aurait presque pu ajouter : "La boucle est bouclée".
Barack Obama, premier président beige des États-unis (englué dans une marée noire qui n'a rien à voir avec une étoile), et Lucy, australopithèque de son état, vague cousine du genre homo, peu médiatisée en son temps et qui n'a sans doute jamais été élue nulle part… La comparaison est gonflée pour le commun des mortels. Thuram a ici totalement raison d'être noir, à défaut de quoi il serait sans doute classé parmi les nauséabonds.
Le journal l'Humanité, nullement choqué par l'obsession raciale du livre, s'enflamme en ces termes : "Rares sont les enfants et les adultes à pouvoir citer un philosophe noir, un scientifique noir ou un pharaon noir".
Il faut le reconnaitre ! Même si cet argument sonne presque comme un engagement à recenser les philosophes et les scientifiques noirs… Quant aux citations pharaoniques, il faut bien avouer que, noirs ou blancs, ce n'est pas ce que l'on retient le mieux du programme scolaire. Une lacune à étudier de près. Au passage, L'Huma nous informe que le but du livre est de "briser les préjugés". "Lilian Thuram a choisi quarante cinq personnes qui ont refusé d’être d’éternelles victimes, qui ont dit « non » à l’esclavage ou à la discrimination raciale". Les Noirs de l'Huma sont donc d'abord et avant tout des victimes de l'esclavage et de la discrimination. Oh, le beau préjugé.
Le reste vous attend : quarante cinq hagiographies sommaires et naïves, quelques entretiens indigestes et soporifiques, et un style à la hauteur de l'ensemble, c'est-à-dire passablement lourd. Bref, un bouquin parfait pour les salles de classes. Voilà pour la publicité, toutefois loin d'être à la hauteur de l'œuvre du génial défenseur qui fit les belles heures de l'équipe de France. Vous n'avez plus qu'à vous ruer en librairie, faire un don à la fondation Lilian Thuram, et répéter après lui.
Laurent Obertone