Beaucoup de gens de gauche rejettent le Tea Party comme s'il s'agissait de la veille droite religieuse. Mais une récente étude du Cato Institute démontre qu'ils ont tort. Si les membres du Tea Party sont unis sur les questions économiques, ils sont divisés sur les sujets sociétaux qu'ils préfèrent laisser de côté.
Par David Kirby (*), depuis les États-Unis.
Publié en collaboration avec le Cato Institute.
Beaucoup d'analystes ont vu dans le choix de Mitt Romney de prendre Paul Ryan comme vice-présent une concession au Tea Party. Et c'est peut-être le cas. Cependant on peut se demander si ces analystes ont conscience de quelle facette du Tea Party il s'agit là.
La semaine dernière, Emily Ekins et moi-même avons publié une nouvelle étude du Cato Institute intitulée "Les racines libertariennes du Tea Party", en même temps qu'un article d'opinion dans Politico. Voici ce que nous avons montré :
La plupart des gens de gauche classent le Tea Party dans la même catégorie que la vieille droite religieuse, mais les données tendent à prouver qu'ils ont tort. Le Tea Party a de solides racines libertariennes, et est une influence libertarienne sur le Parti républicain.
Rassemblant des données de sondages locaux et nationaux, ainsi que des douzaines d'interviews avec des membres et leaders du Tea Party, nous avons découvert que celui-ci est uni sur le plan économique, mais plus déchiré sur les questions sociales qu'il tente d'éviter. En gros, une moitié du Tea Party est conservatrice, l'autre moitié libertarienne - ou plutôt fiscalement conservatrice, mais modérée sur le plan sociétal.
Le Tea Party renverse l'opinion commune que les candidats républicains doivent rassembler les électeurs socialement conservateurs pour gagner les primaires. De plus en plus, les candidats républicains doivent remporter les votes du Tea Party en insistant sur une position libertarienne en économie.
Hier, une autre étude sur le Tea Party a apporté plus de détails. Le spécialiste en sciences politiques Ron Rapoport de William and Mary College a réalisé un rapport qui résume les conclusions d'un sondage auprès de 12 000 militants de FreedomsWorks (dont je suis vice-président), mené de Décembre 2011 à Janvier 2012.
98% des membres de FreedomWorks s'identifient au Tea Party, et 13% des membres du Tea Party sont membres de FreedomWorks - la plus grande proportion pour un groupe relié au Tea Party au plan national. Par conséquent, afin de comprendre le mouvement Tea Party, ses dynamiques, ses positions, son activité et son comportement politique, étudier les militants de FreedomWorks est un bon point de départ."
Voici quelques conclusions du rapport :
- Les libertariens sont une partie importante des militants de FeedomWorks, composant près de 30% du groupe. Sur l'immigration et l'avortement, les libertariens (comme on le voit dans la plate-forme du parti sur les trois dernières élections) ont des positions distinctes du Parti Républicain et de beaucoup d'autres membres du Tea Party. Sur l'avortement, les libertariens sont 20% moins susceptibles d'être en faveur d'un amendement constitutionnel bannissant l'avortement, et près de 12% moins enclin à supporter des limites plus strictes sur l'immigration.
- Le facteur le plus important pour prédire le soutien à un candidat est l'identification libertarienne. Parmi les libertariens (qui composent un tiers des militants de FreedomWorks), Ron Paul était le choix principal, alors que parmi les autres militants il était en retard en termes d'intention de vote.
- Les partisans de Paul en 2008 parmi les sympathisants de FreedomWorks sont aussi distincts des autres. Seuls 40% d'entre eux ont participé d'une façon ou d'une autre à la campagne McCain-Palin, comparé à 70% des autres sympathisants.
Ces résultats rejoignent les nôtres. Les libertariens composent une part importante de l'histoire du Tea Party, et tiennent des opinions différentes sur un certain nombre de questions et de candidats. Cependant Rapoport sous-estime peut-être le nombre de libertariens à FreedomWorks, et par inférence au Tea Party plus généralement.
En effet, pour identifier les libertariens, le sondage de Rapoport a demandé aux sondés s'ils étaient libertariens de façon stricte (Oui ou Non). Cette méthode montre quelques 13% de libertariens au niveau national. Cependant, comme David Boaz et moi-même avons montré dans des études précédentes sur les électeurs libertariens, beaucoup de personnes qui ont des convictions libertariennes ne sont pas familières de ce mot. En utilisant des questions plus larges à propos des convictions fondamentales, nous estimons que les libertariens composent entre 15 et 24% de l'électorat (selon le nombre et le degré de précision des questions). S'il avait utilisé de telles méthodes, les données de Rapoport montreraient sûrement la même division 50-50 qu'établissent nos sources.
Peut-être la nomination de Paul Ryan enthousiasme plus les libertariens du Tea Party que les conservateurs. Sans aucun doute, la campagne de Romney connue pour se baser fortement sur l'étude de données a testé l'impact de cette nomination sur divers segments de l'électorat. Si le facteur clef de l'élection de 2012 est le taux de participation, les résultats de Rapoports suggèrent que les libertariens du Tea Party et les partisans de Ron Paul seront cependant moins enclins à aller voter et participer à la victoire que les conservateurs du Tea Party.
Ryan pourrait bien être l'expression politique d'un candidat "fonctionnellement libertarien" dans cette campagne présidentielle. Même s'il est sûr qu'il n'est pas libertarien lui-même. Mais en mettant l'accent sur des questions fiscales plus que sociétales, il peut unir les membres du Tea Party, attirer les libertariens, et plus généralement tous les électeurs concernés par l'économie.
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Sur le web. Article publié initialement sur The Huffington Post le 14.08.2012.
Traduction : Y. pour Contrepoints.
(*) David Kirby est vice-président de FreedomWorks et chercheur associé du Cato Institute pour les questions politiques.
Nous terminons ici, au dernier jour de l’année 2011, donc à la veille de la grande année que sera certainement 2012, cette série entamée il y a quelques mois et portant sur les Tea Parties. Dans quelques jours, dans quelques heures presque, le 3 janvier prochain, seront lancés les « caucus » de l’Iowa, aux USA, qui permettront aux membres du parti républicain de cet état du Middlewest (centre) de désigner celui ou celle qui selon eux devrait affronter le président en place, le démocrate Barack Obama, lors de l’élection générale (présidentielle) de novembre prochain.
Avant d’aller plus loin, rappelons que les primaires sont un processus d’une durée assez longue, puisqu’elles s’étendront du 3 janvier (Iowa) au 26 juin (Utah) et déboucheront sur la convention nationale du parti, prévue durant la semaine du 27 août prochain à Tampa, en Floride (si un ouragan, fréquent à ce moment de l’année dans la partie méridionale des États-Unis, ne vient pas perturber les festivités).
Lors de chaque primaire, les candidats récoltent en principe un certain nombre de délégués, proportionnellement à leur score, un peu comme lors des élections au Conseil national chez nous, où une liste engrange un nombre de siège proportionnel au nombre de voix obtenues. Mais il existe des subtilités. Dans les plus gros états, comme à New York, au Texas, en Californie ou en Pennsylvanie, en fait pour toutes les primaires qui se dérouleront à partir de début avril, c’est le « winner take all » (à ne pas confondre avec une chanson du groupe suédois Abba) qui est de rigueur. Le gagnant remporte tous les délégués de l’état. Vae victis.
Dans chaque état, les candidats en lice mettent en place chacun une liste de partisans. En Californie par exemple, où 174 « sièges » de délégués sont à pourvoir, chaque candidat doit donc soumettre au vote de l’ensemble des membres du parti républicain de cet état la liste qu’il aura composée. Comme il n’y a pas de possibilité de panachage ou de biffage, la démocratie US ne va pas jusque-là, c’est l’ensemble de la liste du vainqueur qui sera désignée pour représenter l’Etat lors de la convention nationale susmentionnée.
En tout, quelques 2’400 délégués, environ, seront désignés dans le cadre de ces primaires, et se retrouveront, comme nous venons de le dire, à Tampa en Floride, lors de la convention nationale du parti, pour élire celui ou celle qui sera le candidat officiel du parti républicain pour affronter le démocrate Barack Obama en novembre prochain. Il faut donc à un candidat à l’investiture républicaine, remporter plus de 1’200 délégués pour l’emporter. Evidemment, chaque candidat qui se retire de la course peut alors demander aux délégués qu’il a déjà obtenus de soutenir tel candidat alors encore en course. Si tout le monde se retire sauf un candidat, les choses sont entendues et on connaît le nom du candidat officiel bien avant la convention nationale qui n’aura alors plus comme rôle que d’officialiser les choses (sans parler de la tribune médiatique et publicitaire que constitue traditionnellement la convention nationale d’un des deux grands partis qui monopolisent injustemment et antidémocratiquement l’attention des médias).
En principe, le parti démocrate tient aussi une primaire, parallèlement à celle du parti républicain, mais traditionnellement, aussi bien chez les républicains que chez les démocrates, le président en place est désigné d’office comme candidat pour la prochaine élection présidentielle. En 2004, par exemple, il n’y a pas eu de primaire chez les républicains vu que c’était l’un d’entre eux, George W. Bush, qui occupait la Maison Blanche.
Dernière très importante remarque concernant ces scrutins de désignation du candidat républicain pour la présidentielle de novembre, il ne faut pas perdre de vue que certaines primaires seront dites « ouvertes », c’est-à-dire que tous les citoyens de l’État, et pas que des républicains, prendront part au vote. En 2012, ce sera le cas dans 17 états sur 50, pour un total de 874 délégués à pourvoir, ce qui n’est pas anodin lorsque l’on sait, comme nous l’avons vu plus haut, qu’il faudra en compter environ 1’200 pour s’assurer la nomination à la convention du parti en août. Il est évident que dans ces états aux primaires « ouvertes », les candidats centristes (comme Romney) ou transcourants (comme Ron Paul, il est évident que les libertariens séduisent une frange de gauche, voir ici un article pro-Ron Paul, en anglais cependant, au sujet des primaires ouvertes) seront fortement avantagés, car les électeurs indépendants ou de gauche voteront plus facilement pour eux que pour des apparatchiks républicains typés (à la Newt Gingrich).
Pour en revenir à l’Iowa, qui actuellement au centre de toute l’attention des observateurs de la vie politique états-unienne, et ce pour quelques jours encore, il s’avère que c’est un représentant des Tea Parties, leur père spirituel même si on ose dire, Ron Paul, qui pourrait bien créer la surprise et l’emporter dans trois jours. Bien sûr, il faut relativiser l’importance de l’Iowa, état certes très respectable mais petit à l’échelle des États-Unis. En tout et pour tout, ce ne seront que 28 délégués que l’Hawkeye State (c’est le « nickname » ou surnom de cet état, comme « Golden State » pour la Californie ou « Empire State » pour New York) enverra à la convention républicaine. Donc on parle de 28 délégués répartis à la proportionnelle, sur un total de plus de 2’400.
Si le sudiste Ron Paul l’emporte mardi, il n’engrangera au plus que quelques 10 à 15 de ces 28 délégués, en fonction de son score. On notera que sur l’ensemble des primaires 2008, tous états confondus, le texan n’avait en tout et pour tout obtenu que 35 délégués. En Iowa il n’avait terminé que cinquième avec 9,9% des voix et obtenu deux délégués seulement. Il pourrait ce mardi l’emporter avec plus de 25% des voix.
Le dernier volet de cette série consacrée au Tea Parties devait initialement constituer un état des lieux des forces en présence dans la mouvance libertarienne US, à la veille de la présidentielle de 2012, mais le candidat Ron Paul s’étant largement détaché du reste du peloton, il serait aujourd’hui un peu superflu de s’attarder sur les autres figures de ce mouvement. Nous allons tout de même en présenter quelques-unes, brièvement, citer quelques noms qui comptent à l’intérieur de ce mouvement des tea parties. Des personnes qui seraient éventuellement susceptibles de participer à une administration Ron Paul si ce dernier devait remporter la Maison Blanche, en novembre prochain.
Chuck Baldwin est né en 1952 à Pensacola, dans l’État de Floride. Pasteur de l’assemblée baptiste de cette même ville (Crossroad Baptist Church) durant plus de trente ans, il a déménagé récemment dans l’État du Montana, avec pour explication qu’il s’agissait là, de tous les États-Unis, d’un des derniers états où la population est encore majoritairement attachée à la liberté (donc réservée vis-à-vis de la tyrannie bureaucratiques exercée par le mammouth fédéral depuis Washington DC), ainsi qu’au respect de la constitution et des valeurs conservatrices. Pour Chuck Baldwin, son déménagement de Floride vers la région montagneuse du Montana est en quelque sorte une sorte de repli stratégique, histoire de s’éloigner un peu des tentacules de l’État fédéral obamien totalement acquis à Big Brother, Big Government et Big Business. Il ne fait pas mystère de son soutien absolu au candidat Ron Paul (encore réaffirmé le 29 décembre dernier).
Chuck Baldwin est un authentique frère en Christ, nous le suivons depuis 2007 et pouvons clairement en attester. Nous encourageons celles et ceux qui lisent l’anglais à s’inscrire à ses éditos envoyés par e-mail.
Ennemi du multiculturalisme, du socialisme et de tout ce qui s’y apparente, il traite très souvent, dans ses éditos, des néoconservateurs, du danger que fait courir l’État fédéral de Washington pour les libertés individuelles ou celles des États de l’Union, de Big Brother, et de sujets connexes mais plus théologiques comme de la question de la perspective chrétienne sur la question de la soumission aux autorités (voir cet article sur Romains 13).
Baldwin se montre, à fort juste titre, très critique envers le mouvement évangélique « mainstream », vous savez ces organismes du type « Christian coalition » qui ont fanatiquement soutenu des George W. Bush et autres malfaisants néo-cons dans le passé et qui continuent de manipuler des millions de chrétiens naïfs pour les faire voter néocon et soutenir les politiques impérialistes et dangereuses de l’Empire.
Chuck Baldwin fut, en 2004, candidat à la vice-présidence des États-Unis pour le compte du Constitution party, le troisième parti états-unien en importance, après les deux mammouths monopolistiques que sont le parti républicain et le parti démocrate. Le Constitution party a été créé en 1991 (sous le nom de « US Taxpayers party », en français, « Parti des contribuables ») par Howard Philipps, ancien conseiller du président Richard Nixon, ancien dirigeant du parti républicain, une figure du conservatisme chrétien aux USA. En 2008, Baldwin remporta l’investiture du Constitution Party et reçut officiellement l’ « endorsment » (soutien) de Ron Paul qui avait de son côté abandonné sa quête d’investiture républicaine pour la présidentielle. Ainsi donc, Ron Paul a voté pour Chuck Baldwin à la présidentielle de 2008. C’est un détail qui a de l’importance.
Michelle Bachmann, née le 6 avril 1956 à Waterloo dans l’État de l’Iowa (lieu de la première primaire républicaine le 3 janvier prochain) et dont les parents ont déménagé lorsqu’elle avait 13 ans dans l’État voisin du Minnesota. Après des études de droit et un mariage avec un médecin, elle a démarré avec son mari une activité de conseil chrétien, Bachmann & Associates.
Chrétienne ultraconservatrice, proche des sain(t)s enseignements de Francis Schaeffer, elle se lança en politique durant les années 80, dans le cadre du combat contre l’avortement. Elue dans son état en 2000, puis au niveau national en 2006, à la chambre des représentant (équivalent états-unien du Conseil national), elle ne maque pas, par exemple, de faire part de son scepticisme quant au prétendu réchauffement climatique. Elle s’est de plus, et s’est à mettre à son crédit, fermement opposée au renflouement de Wall Street par la Fed et le contribuable états-unien, en 2008. En 2009 elle a proposé au Congrès un amendement constitutionnel interdisant aux USA de renoncer à sa devise nationale, le dollar, en faveur d’une monnaie supranationale.
Toujours la même année, Michelle Bachmann a signifié son refus de la réforme de santé voulue par Obama, notamment au sujet des « death panels », ces fameux et sinistres conseils prévus par la réforme devant se prononcer sur la poursuite ou non des soins pour les personnes atteintes de maladies graves, y voyant comme Sarah Palin (et nous pensons qu’elles avaient raison) une résurgence de l’euthanasie d’état telle que pratiquée durant les heures les plus sombres du IIIe Reich.
Michelle Bachmann est une bonne personne, une bonne candidate, mais il n’est pas sûr qu’elle puisse percer durant les primaires 2012. Elle a brièvement dominé les sondages dans l’Iowa, avant de reculer massivement suite à la défection (en faveur de Ron Paul) de son directeur de campagne, Kent Sorenson. Elle serait actuellement créditée de 9% des intentions de vote. En rejoignant la campagne de Ron Paul, Sorenson a déclaré que le texan irait jusqu’à la Maison Blanche.
Jesse Ventura, de son côté, est né en 1951 à Minneapolis, dans l’État du Minnesota. Ancien membre des Neavy Seals durant la guerre du Vietnam (il faisait partie d’une unité d’élite de nageurs de combat, l’UDT, pour « Underwater Demolition Team », pas vraiment des chochottes, on vous laisse imaginer). Aidé par sa carrure, 1m93 pour 110 kg, il fut ensuite catcheur professionnel dans les années 1980.
Il a également joué dans quelques films. Si, si, Blain, du film Predator, le moustachu à la mitrailleuse d’hélicoptère (la « cracheuse »), jouant aux côtés d’Arnold Schwarzenegger, c’était lui (il avait déjà joué dans le film « Running Man » aux côtés du musculeux autrichien). On pense que pour celles et ceux qui ont vu le film Prédator au cinéma en 1988, certaines séquences MY-THIQUES, que l’on pourrait appeler « Déboisage en forêt », sont toujours bien présentes à l’esprit.
Jesse Ventura s’est ensuite lancé dans la politique, sans étiquette. Dans un premier temps il fut élu de la ville de Brooklyn Park, dans le Minnesota, état dont il devint le gouverneur en 1998. Il s’est progressivement éloigné de la bien pensance et, si nous n’approuvons pas ses positions sur l’avortement ou les droits des homosexuels lorsqu’il était gouverneur (Ventura se dit athée), force est de constater qu’il a su, à un moment donné, se poser de bonnes questions. Preuve en est qu’il est désormais brocardé, dans les médias mainstream, comme « conspirationniste ». Il met en doute la version officielle du 11 septembre et désire supprimer la Réserve fédérale. Il est apparu à plusieurs reprises aux côtés de Ron Paul ces dernières années, ainsi que dans le bien connu show radiophonique d’Alex Jones que nous apprécions. Jesse Ventura est aujourd’hui clairement en phase avec la mouvance libertarienne de son pays.
Plus brièvement, nous ne voudrions pas conclure sans mentionner le diplomate afro-américain Alan Keyes, ancien sous-secrétaire d’État (vice-ministre des Affaires étrangères) du président Ronald Reagan, en 1985. Il a participé à plusieurs primaires républicaines, notamment de 1988 à 1996, et a ensuite défié un Barack Obama encore peu connu sur la scène nationale, pour le poste de sénateur de l’Illinois en 2004.
En 2008 Alan Keyes a quitté le parti républicain et s’est porté candidat à l’investiture du Constitution Party, en vue de la présidentielle de la même année. C’est finalement Chuck Baldwin, dont nous avons parlé plus haut, qui a obtenu cette dernière, à la suite de quoi Keyes a refusé de le soutenir et s’est présenté en indépendant à l’élection présidentielle, où il n’a obtenu que des poussières de voix sur le plan national (environ 0.05% des suffrages exprimés).
Nous concluons ici notre tour rapide au sujet des Tea Parties, ce mouvement transcourant qui ébranle toujours plus la vie politique des États-Unis, au fur et à mesure que ce pays s’enfonce dans une crise qui semble désormais irréversible. En 2007 on nous riait au nez lorsque nous évoquions Ron Paul. Il était strictement inconnu et semblait, au dire de nos détracteurs, condamné lui et ses idées, à le rester.
Certes, nous ne soutenons pas Ron Paul ou les Tea Parties à 100%, nous ne sommes pas dans ce pays, notre histoire est différente, mais constatons que ces gens sont aujourd’hui les seuls réels opposants à un Système oligarchique et antidémocratique. Ce système qui leur fait bien comprendre qu’ils dérangent tels des éléphants dans un magasin de porcelaine, à en juger par la haine médiatique qui se déchaîne depuis quelques jours sur la campagne du texan donné vainqueur ou second dans la primaire à venir de l’Iowa.
Ron Paul, le candidat anti-système qui s’est tenu à l’écart des magouilles et des combines politiciennes
Le fait que des NY Times ou Washington Post multiplie les articles mensongers sur Ron Paul constitue, à lui seul, une bonne raison de soutenir ce dernier. Certes, comme le mentionnait le quotidien Présent il y a quelques jours, nous nous en étions fait l’écho, nous ne sommes pas dupes et pensons que malheureusement Ron Paul ne sera pas le prochain président des États-Unis, que tout sera fait pour le salir et le discréditer, pour le neutraliser, cela pourrait même aller jusqu’à l’élimination physique, mais en tout cas nous aurons fait tout ce que nous pouvions pour nous faire l’écho de cette voix qui prêche inlassablement, depuis plus de trente ans, pour une certaine forme de bon sens.
Nous pensons que les Tea Parties feront parler d’elles en 2012, victoire de Ron Paul ou de Michelle Bachmann à l’élection présidentielle ou pas. Peu de gens avaient envisagé cela dès 2007, comme nous l’avons fait.