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La Vertu d'égoïsme : Ayn Rand ou le devoir d'égoïsme


AYN RAND (1905-1982)

 

Face à l’altruisme sacrificiel et au tribalisme,

Ayn Rand défend la vertu d’égoïsme, fondée sur

La raison et la conscience. Pour elle, la vie de l’homme

Est le fondement de toute valeur, et sa propre vie

Est le but éthique de tout individu.

 

Ayn Rand née en Russie et exilée aux Etats-Unis en 1926, a d’abord été scénariste à Holliwood, puis romancière, (La Source vive, Atlas Shrugged, vendu à 10 millions d’exemplaires) et essayiste. Sa philosophie, l’objectivisme, d’inspiration aristotélicienne, a totalement renouvelé la pensée libérale contemporaine.

 

EXTRAIT

 

   L’homme doit choisir ses actions, ses valeurs et ses buts en fonction de la norme de ce qui convient à l’homme, de façon à accomplir, conserver, réaliser cette valeur ultime, et cette fin en soi qu’est sa propre vie, et en jouir.

   Une valeur est ce pourquoi l’on entreprend une action pour acquérir et (ou) conserver quelque chose. Une vertu est l’action par laquelle on l’acquiert et (ou) la conserve. Les trois valeurs cardinales de l’éthique objectiviste sont la raison, l’intentionnalité et l’estime de soi. Ces trois valeurs sont, ensemble, à la fois le moyen de réaliser et la réalisation de cette valeur ultime qu’est notre propre vie. Leurs vertus correspondantes sont la rationalité, la productivité et la fierté.

   Le travail productif est le but central de la vie d’un homme rationnel, la valeur centrale qui intègre et détermine la hiérarchie de toutes ses autres valeurs. La raison est la source, la condition préalable de son travail productif, et la fierté, le résultat.

   La rationalité est la vertu fondatrice de l’homme, la source de toutes ses autres vertus. Le vice fondamental de l’homme, la source de tous ses maux, est l’acte de ne pas concentrer son esprit, de « suspendre » sa conscience, c’est-à-dire non d’être aveugle, mais de refuser de voir ; non d’être ignorant, mais de refuser de savoir. L’irrationnalité est le rejet du moyen de survie de l’homme, et, par conséquent, un engagement dans la voie de l’autodestruction. Ce qui est contre l’esprit est contre la vie.

 

   La vertu de rationalité signifie la reconnaissance et l’acceptation de la raison comme notre seule source de connaissance, notre seul juge des valeurs et notre seul guide d’action. Elle signifie notre total engagement en un état d’éveil complètement conscient, le maintien d’une parfaite concentration mentale dans toutes les situations et les choix auxquels nous faisons face, et pour chacune de nos heures d’éveil. Elle signifie un engagement à la plus complète et lucide perception de la réalité qu’il nous soit possible, et au développement actif et constant de cette perception, c’est-à-dire le principe que tous nos buts, nos valeurs et nos actions s’inscrivent dans la réalité et, qu’en conséquence, aucune valeur ni aucune considération quelle qu’elle soit ne puisse l’emporter sur notre perception de la réalité. Elle signifie une adhésion au principe que toutes nos convictions, nos buts, nos valeurs, nos désirs et nos actions doivent être fondés sur, dérivés de, choisis et validés par un processus rationnel aussi précis et scrupuleux qu’il nous soit possible, en stricte application des lois de la logique. Elle signifie notre acceptation de la responsabilité de former nos propres jugements et de vivre du travail de notre propre esprit (ce qui constitue la vertu d’indépendance). Elle signifie que nous ne devons jamais sacrifier nos opinions aux convictions ou aux désirs irrationnels des autres (ce qui constitue la vertu d’intégrité) ; que nous ne devons jamais tenter de falsifier la réalité de quelque façon que ce soit (ce qui constitue la vertu de l’honnêteté) ; et que nous ne devons jamais chercher à nous approprier ou à nous octroyer ce que nous ne méritons pas ou ce qui ne nous revient pas de droit, que ce soit dans le domaine matériel ou spirituel (ce qui constitue la vertu de la justice). Elle signifie que nous ne devons jamais désirer d’effets sans causes, et que l’on ne doit jamais donner naissance à une cause sans assumer pleinement la responsabilité de ses effets ; que nous ne devons jamais agir comme un zombie, c’est-à-dire sans connaître nos propres buts et motifs ; que nous ne devons jamais prendre de décisions, nous forger  des convictions ou nous approprier des valeurs hors contexte, c’est-à-dire sans tenir compte de la somme totale et intégrée de nos propres connaissances ; et, par dessus tout, que nous ne devons jamais tenter de laisser passer une contradiction. Elle signifie le rejet de toute forme de mysticisme, c’est-à-dire de toute prétention à une source de connaissance surnaturelle, non sensorielle, non rationnelle et non définissable. Elle signifie un engagement à user de la raison, non de manière sporadique ou en l’appliquant seulement dans certaines circonstances ou dans des cas d’urgence, mais comme une façon de vivre permanente.

 

   La vertu de la productivité est la reconnaissance du fait que le travail productif est le processus par lequel l’esprit de l’homme entretient sa vie, le processus qui libère l’homme de la nécessité de s’adapter à son environnement, comme le font les animaux, et lui donne le pouvoir d’adapter son environnement à lui-même. Le travail productif est le chemin qui permet à l’homme de réaliser tout ce qu’il désire, et fait appel aux plus hauts attributs de son caractère : son habileté créatrice, son ambition, sa confiance en soi, son refus de se laisser abattre par les catastrophes et son dévouement à l’objectif de refaçonner la terre à l’image de ses valeurs. « Travail productif » ne signifie pas la répétition machinale des mouvements d’un travail quelconque. Il signifie le fait de choisir consciencieusement une carrière productive et de s’y adonner au meilleur de ses capacités, quel que soit le domaine d’activité rationnel, qu’il soit grand ou modeste. Ce n’est pas le degré d’habileté d’un homme ni la portée de son travail qui est éthiquement pertinent ici, mais le fait qu’il utilise ou non son esprit de la manière la plus complète et la plus réfléchie possible.

 

   La vertu de la fierté est la reconnaissance du fait que « de la même manière que l’homme doit produire les biens matériels dont il a besoin pour se maintenir en vie, il doit acquérir les qualités de caractère qui rendent  sa vie digne d’être maintenue ; c’est-à-dire que de la même façon que l’homme est un self-made-man dans le domaine matériel, il est un self-made-man dans le domaine spirituel » (Atlas Shrugged). L’expression « ambition morale » est la meilleure façon de désigner la vertu de fierté. Cela signifie que l’on doit mériter le droit de se considérer soi-même comme notre plus grande valeur en réalisant notre propre perfection morale, c’est-à-dire en refusant d’accepter tout code fondé sur des vertus irrationnelles qui seraient impossible à pratiquer, et en s’assurant de pratiquer celles qui le sont, en refusant toute culpabilité immérité, en ne s’y exposant pas et en corrigeant promptement celle que l’on aurait pu mériter, en ne se résignant jamais passivement aux défauts de notre caractère, et en ne laissant jamais quelque inquiétude, caprice, crainte ou humeur momentanée que ce soit l’emporter sur notre estime de soi. Et enfin, par dessus tout, la perfection morale s’accomplit en refusant de jouer le rôle d’un animal sacrificiel et en refusant toute doctrine qui prêche l’auto-immolation comme une vertu ou un devoir moral.

   Le principe social fondamental de l’éthique objectiviste est que tout comme la vie est une fin en soi, chaque être humain vivant est une fin en lui-même, non le moyen pour les fins ou le bien-être des autres. Ainsi, l’homme doit vivre pour son propre intérêt, ne sacrifiant ni lui-même aux autres, ni les autres à lui-même.

 

Ayn RAND, extrait de l’éthique objectiviste

Dans la vertu d’égoïsme, éd. Les Belles Lettres, coll. Iconoclastes N°19, 1993


La vertu d'égoïsme
d'Ayn Rand

 

Analyse de Patrice Vezine

 

Paris, Editions Les Belles Lettres, 1993, 227 p.

L’éthique objectiviste

L'homme agit suivant un code de valeurs qui guide ses choix, ses actions et fixent le but et le cours de sa vie. Contrairement à un robot, seule une entité vivante peut avoir des objectifs ou en créer. Et la principale norme d'un organisme vivant est déterminée par ce qui est requis pour sa survie, son adaptation à l'environnement. On comprendra alors pourquoi, épistémologiquement le concept de "valeur" tire son origine du concept de "vie".

Si une simple plante s'adapte de manière innée suivant la détermination fixée par la nature, la survie des organismes supérieurs tels que les hommes dépend d'une sphère d'action proportionnelle à l'étendue de leur conscience: c'est la propre conscience de l'homme qui découvre les objectifs, les moyens et les valeurs dont dépend sa vie. Pour cela, sa conscience opère une conceptualisation qui, par la pensée, donne naissance à la Raison.

Penser n'est pas automatique, chacun reste libre d'éviter cet effort. Mais pour sa survie, l'Homme doit prendre l'initiative d'entreprendre des actions raisonnées pour savoir, par exemple, comment cultiver sa nourriture ou fabriquer ses outils de chasse. Tout ce dont il a besoin doit être le fruit de son propre travail, de son propre effort, de son propre esprit: ces actions dites "raisonnées", il doit en assumer la responsabilité pour en supporter les conséquences. Etant libre de choisir, il peut agir comme son propre fossoyeur.

C'est pourquoi la première norme par laquelle on juge ce qui est bon ou mauvais pour l'Homme est la vie de l'homme, c'est à dire ce qui est requis pour sa survie.

L'être rationnel utilisera la réflexion et le travail productif comme méthode de survie.

L’égoïsme rationnel

L'éthique objectiviste considère ainsi la vie de l'homme comme le fondement de toute valeur et sa propre vie comme le but éthique de chaque individu. Ses trois valeurs et vertus cardinales sont: la raison/la rationnalité, l'intentionnalité/la productivité, l'estime de soi/la fierté.

Aucune autre valeur ne doit l'emporter sur notre perception de la réalité. Cela signifie assumer la responsabilité de la formation de notre propre jugement et de vivre du travail de notre propre esprit: c'est la vertu d'indépendance. Mais aussi de ne jamais tenter de falsifier la réalité: c'est la vertu d'honnêteté. Cela signifie aussi que nous ne devons jamais chercher à nous approprier ce que nous ne méritons pas ou ce qui ne nous revient pas de droit: c'est la vertu de justice. Nous ne devons jamais désirer d'effets sans causes et nous ne devons jamais donner naissance à une cause sans en assumer pleinement la responsabilité.

Par conséquent, le mysticisme et toute source de connaissance supranaturelle sont rejetés.

Le travail productif met ainsi en valeur chez l'homme son habileté créatrice, son ambition, sa confiance en soi et son refus du découragement. La fierté signifie que l'on doit mériter le droit de se considérer soi-même comme notre plus grande valeur en réalisant sa propre perfection morale. La perfection morale s'accomplit en refusant de jouer le rôle d'un animal sacrificiel et en refusant toute doctrine qui prêche l'auto-immolation comme une vertu ou un devoir moral (l'altruisme).

Le principe SOCIAL fondamental de l'éthique objectiviste est que tout comme la vie est une fin en soi, chaque être humain vivant est une fin en lui-même, non le moyen pour les fins et le bien-être des autres.

L'accomplissement de son propre bonheur est le plus haut but moral de l'homme.

L'éthique hédoniste détourne ce principe en déclarant "tout ce qui vous fait plaisir est une valeur adéquate". Or, confondre Bonheur et Plaisir revient à confondre également Raison et désir. Et si le désir est la norme éthique, le désir d'un homme de produire et le désir d'un autre homme de le voler ont une validité éthique égale. Ainsi, le cannibalisme moral de toutes les doctrines hédonistes et altruistes tient dans le prémisse que le bonheur d'un homme nécessite le sacrifice d'un autre.

C'est pourquoi l'éthique objectiviste prône fièrement l'EGOISME RATIONNEL : ce qui est bon pour l'homme ne peut être servi que par des relations non-sacrificielles et ne peut être accompli par le sacrifice des uns en faveur des autres.

Le principe de l'échange librement consenti, donnant valeur pour valeur, non forcé, non coercitif et qui bénéficie à chaque partie, est le seul principe éthique rationnel.

Dans le domaine spirituel ou affectif, le principe est le même: l'amour, l'amitié, le respect ou l'admiration sont la réponse émotive d'un homme aux vertus d'un autre, ils ne sont pas des actes désintéressés.

Aimer, c'est valoriser. Seul un homme rationnellement égoïste, un homme qui a l'estime de soi, est capable d'amour. L'homme qui ne se valorise pas lui-même ne peut valoriser personne ni qui que se soit.

De même l'égoïste rationnel ne vit pas seul, en autarcie. La division du travail permettant à l'homme de se spécialiser tout en partageant et en bénéficiant des connaissances acquises par autrui donne naissance à des coopérations volontaires et enrichissantes. L'égoïsme rationnel fonde une société humaine qui voit les hommes se réunir avantageusement pour vivre ensemble. Au contraire, l'altruisme favorise une société qui pénalise les vertus des uns pour récompenser les vices des autres, entraînant nivellement par le bas, assistanat et jalousies, conflits d'intérêt.

Aussi, le principe POLITIQUE fondamental de l'éthique objectiviste fixe un seul but moral à tout gouvernement: la protection des Droits de l'Homme. Cela signifie protection contre la violence physique, protection du droit à la vie, à la liberté, à la propriété, à la poursuite de son propre bonheur. Sans droits de propriété, aucun autre droit n'est possible.

L'altruisme a détruit le concept de fraternité en impliquant que valoriser autrui signifie se sacrifier soi-même. Un amour désintéressé est une contradiction: cela signifie que l'on est indifférent à ce que l'on valorise. Mettre en pratique l'amitié et l'amour consiste à incorporer le bien-être rationnel de la personne aimée dans notre propre hierarchie des valeurs et agir en conséquence. Il s'agit toutefois d'une récompense que la personne aimée doit mériter en fonction des vertus qu'elle pratique. Les autres hommes ont une valeur parce qu'ils sont de la même espèce que nous: en vénérant les entités vivantes, nous vénérons notre propre vie. Voilà le fondement psychologique de toute sympathie, empathie et de tout sentiment envers l'espèce. Et c'est en vertu de la valeur humaine que l'on aide les autres en cas d'urgences (inondation, incendie...) ou occasionnellement lorsque l'on est sensible à la souffrance d'autrui. Cela ne veut pas dire qu'il faut subordonner sa vie au bien-être d'autrui: toute aide apportée est une exception et non une règle imposée, un acte de générosité et non un devoir moral impératif.

Qu'arrivera t'il aux pauvres dans une société objectiviste? Et bien, si VOUS voulez les aider, VOUS n'en serez pas empêchés.

On comprendra maintenant aisément que la CAPITALISME DE LAISSEZ-FAIRE est le seul système conforme à l'éthique objectiviste.

Une société morale est une société d'individus libres fondée sur des échanges librement consentis et le droit de propriété, une société du droit et du contrat respectant le principe des droits individuels. La morale ne pouvant qu'être individuelle et fondée sur la Raison, une société fondée sur l'égoïsme rationnel est en cela une société véritablement humaine. Tout système qui fait de l'Homme une fin en soi et de la société un moyen pour la coexistence pacifique, ordonnée et volontaire des individus engendre une société dite morale.

Dès lors qu'on opère un transfert du concept de "droit" du domaine politique au domaine économique, on glisse vers le collectivisme: droit à un emploi rémunérateur, droit à un logement décent, droit à des soins médicaux, à l'éducation. Aux frais de qui? Les pères fondateurs des Etats-Unis parlaient du droit à la poursuite du bonheur et non du droit au bonheur. Les droits doivent se limiter à n'être que des principes moraux qui définissent et protègent la liberté d'action d'un homme, en n'imposant aucune obligation aux autres.

C'est pourquoi il n'existe pas de "droits collectivisés" détenus par un groupe. De même une nation a droit à sa souveraineté dès lors que celle-ci découle des droits de ses citoyens: les dictatures sont des nations hors-la-loi. Quant au financement du gouvernement d'une société libre, il doit reposer sur une contribution volontaire des citoyens, proportionnelle à leur revenu.

Enfin une société objectiviste condamne le racisme. Le racisme est la forme la plus abjecte et la plus brutalement primitive du collectivisme. Le racisme reconnaît un groupe et attribue ses vertus ou ses défauts, sa supériorité ou son infériorité à son origine raciale. Or il n'y a que des esprits individuels et des réalisations individuelles.

Ainsi l'Allemagne Nazie obligeait les individus à faire la démonstration de leur ascendance aryenne. L'idéologie soviétique reposait sur l'idée que les hommes peuvent être génétiquement conditionnés au communisme.

Le racisme est porté par le collectivisme et son corollaire l'étatisme. Son seul antidote est la philosophie individualiste et son corollaire le capitalisme de laissez-faire.


Consultez le sous-dossier sur l'Objectivisme

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