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CORPORATISME ETATIQUE

Le corporatisme d'État
 

Le corporatisme étatique moderne n'a que très peu de ressemblance avec la structure corporative médiévale. Les corporations du moyen âge ne pouvaient dépasser le cadre des relations de travail, situées à l'intérieur d'une hiérarchie professionnelle, à cause des particularités économiques de l'époque et de la conception à dominante théocratique de la société et de l'État. La stratification sociale elle-même s'opposait à une extension politique des corporations. Dans une situation politique où l'État lui-même est devenu corporatif, il est permis de parler de totalitarisme, sinon de fascisme.

Le corporatisme étatique moderne n'a que très peu de ressemblance avec la structure corporative médiévale. Les corporations du moyen âge ne pouvaient dépasser le cadre des relations de travail, situées à l'intérieur d'une hiérarchie professionnelle, à cause des particularités économiques de l'époque et de la conception à dominante théocratique de la société et de l'État. La stratification sociale elle-même s'opposait à une extension politique des corporations. Dans une situation politique où l'État lui-même est devenu corporatif, il est permis de parler de totalitarisme, sinon de fascisme.

L'évolution et la consolidation du corporatisme étatique ne peuvent donc dépendre que d'une idéologie totalitaire. Cette forme de corporatisme ne se réduit pas à l'organisation des seules forces matérielles d'une nation, mais intègre aussi ses forces morales et spirituelles. Elle ne signifie pas la simple mobilisation des intérêts personnels ou collectifs, mais, au contraire la subordination de tout ce qui est particulier à la Nation, considérée comme fin en soi.

Tout dans l'État, rien en dehors de l'État, rien contre l'État. Telle est la conception d'un État corporatif aux alentours des années vingt, au moment où le capitalisme libéral, déjà durement attaqué par le socialisme marxiste, avait engendré une petite bourgeoisie désemparée, en quête d'idéal et de statut. Quant au prolétariat urbain et rural, victime du clivage social accentué par la guerre, il ne pouvait qu'être séduit par le socialisme.

Les assises historiques du phénomène

Le corporatisme intégral ne peut se confondre, on l'a dit, avec le fascisme. Mais il n'en demeure pas moins tributaire, en tant que formule socio-économique servant un dirigisme politique à la fois totalitaire et anti-niarxiste. Ainsi, le fascisme italien est né et s'est développé grâce à la faiblesse des organisations ouvrières, à la détresse sociale de la petite et moyenne bourgeoisie et aux déséquilibres que la démocratie libérale était incapable d'enrayer. Le sociologue américain N. S. Preston interprète le fascisme comme un mouvement révolutionnaire nationaliste de la classe moyenne économiquement prolétarisée, à la fois contre le collectivisme marxiste et contre la tendance à la concentration de la société capitaliste. Pour toutes ces raisons, le bassin socio-économique le plus apte à l'instauration d'un corporatisme intégral était constitué par l'État fasciste italien.

La morphologie du corporatisme étatique

La consolidation de l’État fasciste en Italie comporte, avec le dirigisme, une remarquable expansion économique, une diminution spectaculaire du taux de chômage (382,000 en 1922; 122,000 en 1925), une réévaluation de la lire (1927), une politique protectionniste et la réalisation du plein emploi (1928). Le 22 juin 1925, le Grand Conseil (organe suprême et décisionnel du Parti national fasciste) proclame par décret que seuls les syndicats fascistes seront habilités à représenter les travailleurs dans les rapports avec le patronat. Un accord de collaboration entre ces mêmes syndicats et les industriels met officiellement fin aux grèves et supprime les comités d'entreprise. Suit la loi Rocco du 3 avril 1926 qui confirme ces deux points et généralise la politique contractuelle, rendant l'inscription aux syndicats obligatoire et le contrat collectif de rigueur. En cas de conflit, la magistrature du travail est juge.

Un décret du 2 juillet 1926 institue le ministère des Corporations, chargé tout à la fois du contrôle et de la coordination. Enfin, le 21 avril 1927 est publiée la «Charte du travail», oeuvre surtout de Giuseppe Bottai, sous-secrétaire d'État aux Corporations. Définissant les grandes lignes de l'État corporatif, ce texte n'en insiste pas moins sur le rôle de l'initiative privée, l'État n'intervenant qu'en cas de défaillance de cette dernière ou pour des motifs politiques.

À la veille de la grande crise, le fascisme peut ainsi se prévaloir de deux succès relatifs: l'équilibre économique et l'ordre intérieur. Mais cette révolution n'est pas appréciée par la bourgeoisie capitaliste ni par les intellectuels. Elle est plébéienne. La Rome prolétarienne remplace la Rome patricienne. Mussolini se réalise en elle. Il perdra le sens des réalités par la suite, dans la solitude de l'autorité. À partir de ce moment, la structure corporatiste de l'État prend sa forme définitive. Cette forme est complexe, capillaire. Rien, en elle, n'est laissé au hasard ou à la liberté individuelle. L'État devient ainsi l'expression suprême de la collectivité nationale et apparaît comme un instrument au service d'une finalité qui dépasse l'individu.

Les corporations sont, dans cette conception, les organes naturels par lesquels s'exprime et se manifeste la Nation. L'individu n'est pas le but de l'État. Il n'est pas non plus la base de l'État, qui est construit, pour ses propres fins sur les corporations elles-mêmes, considérées comme organes fonctionnels de l'État. Dans cette échelle hiérarchique de l'État et de l'individu, la corporation prend donc un rang intermédiaire.

Aussi les corporations sont nationales, unitaires, totalitaires, ouvertes et non exclusives. Nationales, parce qu'instruments indispensables à la réalisation de l'idéal étatique. Unitaires, parce que leurs fonctions nationales sont uniques et indivisibles. Totalitaires, car il ne reste pas une seule activité nationale qui ne soit encadrée dans une corporation. Ouvertes, car elles permettent à chacun, quelle que soit son origine, l'accès dans ses rangs, sous la réserve de remplir certaines conditions de formation et de préparation. Non exclusives, en ce sens que toute personne peut appartenir en même temps à des corporations différentes, selon les occupations qu'elle a et les fonctions qu elle remplit. Ces traits séparent nettement le corporatisme étatique du corporatisme médiéval.

L'échec du système

L'usure de la structure corporatiste ne tarde pas à se manifester. Loin de les menacer, le dirigisme adopté par le corporatisme étatique renforce les structures du capitalisme. La dissolution des organisations ouvrières classiques et l'intégration des masses dans les syndicats fascistes libèrent les patrons des revendications salariales. Ce qui pèse peut-être encore plus, c'est l'aide directe que le corporatisme accorde à la grande industrie, tout spécialement à l'industrie lourde. Les commandes de l'État permettent à celle-ci de produire ;sans tenir compte des critères de compétitivité. Ainsi, le corporatisme débouche sur un renforcement des tendances monopolistiques.

Les classes moyennes avaient placé de grands espoirs dans le fascisme corporatiste parce qu'il semblait être l'expression de leurs aspirations. Dans l'ensemble, elles ont très inégalement profité de l'ordre nouveau. Sur le plan économique, elles ont même généralement été perdantes. La situation matérielle de la petite et moyenne bourgeoisie se trouve détériorée par le fait qu'elle supporte, avec l'augmentation de la pression fiscale et du coût de la vie, le poids du soutien accordé au grand capital.

Le prolétariat agraire a, lui aussi, profité de façon inégale du corporatisme. La politique, attachant une grande importance au mythe de la terre, a permis l'assainissement des marais Pontins et la colonisation de la Lybie. Cela a eu comme conséquence une augmentation sensible des surfaces cultivables. Mais ces avantages ont été contrebalancés par la politique de blocage des prix agricoles et par l'interdiction d'émigrer, ce qui, en accentuant le surpeuplement des campagnes, a favorisé l’urbanisation et grossi rapidement les rangs des chômeurs.

Quant au prolétariat urbain, il a sans doute le moins bénéficié du système. La destruction des centrales syndicales et l'abolition du droit de grève l'ont privé de ses armes les plus sûres. Les quelques avantages apportés par le corporatisme n'ont pas suffi à entretenir l'illusion de la justice sociale. Les corporations, constituées dans le but de représenter également les travailleurs et le patronat, ont vite montré leur vrai visage, celui d'un instrument utilisé par le grand capital pour tuer dans l'oeuf toutes les revendications ouvrières.

On peut donc affirmer que tant au niveau institutionnel qu'à celui de l'organisation économique et sociale, le corporatisme étatique ne se distingue pas fondamentalement du régime capitaliste. Sans doute possède-t-il une plus grande marge d'autonomie à l'égard des forces sociales qui l'ont porté au pouvoir. Mais la politique pratiquée n'aboutit, en fin de compte, qu'au renforcement des oligarchies qui ont présidé à son avènement.

 

Giuseppe de Tollis


Barrucand Pierre - mercredi 10 octobre 2007

economie


Le terme de libéralisme désigne au moins trois choses bien distinctes, même si elles peuvent être compatibles.

1) Le libéralisme économique inspiré d’Adam Smith. Très efficace à ce point de vue, il peut néanmoins être associé à des dictatures souvent conservatrices comme ce fut le cas souvent en Amérique latine. Le dernier exemple, et pas le pire, fut celui de Pinochet. Inversement, il peut aussi être tempéré par des convergences avec certaines idées socialistes ou syndicales.

2) Le libéralisme sociétal défend avant tout les droits de la personne, notamment dans les domaines sexuel, familial et religieux. Il peut aussi préconiser l’assouplissement, plus ou moins large, de la législation sur les stupéfiants. Il est admis sans restriction ou presque, aux Pays-Bas et est la doctrine du Parti radical italien de Marco Panella.

3) Le libéralisme anticorporatiste. En effet, l’exercice d’une profession peut être régulé par l’État en en limitant le droit à certaines personnes, souvent à cause de leurs titres universitaires ou de leur compétence, mais parfois pour de simples raisons financières. On peut aussi interdire ou gêner l’exercice de professions voisines. C’est l’ensemble de ces pratiques qui constitue le corporatisme, naguère doctrine économique des pays fascistes.

Or, elles restent encore bien trop puissantes en France. Notamment mais pas uniquement hélas, dans le domaine des professions de santé.

Certes, on ne pourrait permettre l’exercice de celles-ci à « n’importe qui ». Notons quand même que beaucoup de pays, notamment l’Allemagne (même sous Hitler !) sont moins rigides que la France sur ce plan.
Il n’y a pas trop longtemps, les inscriptions en faculté de médecine étaient, sous réserve de compétence, tout à fait libres. Ainsi donc, le nombre de praticiens sortant de ces facultés ne pouvait être déterminé.
Depuis, on a transformé les conditions d’inscriptions en limitant le nombre d’étudiants par l’instauration d’un concours d’entrée (nommé par erreur numerus clausus). Le but était de « protéger » les médecins d’une concurrence excessive.
Le résultat, inévitable, fut un manque de praticiens aggravé dans certaines régions peu attractives. Contre cela, fait grave, l’ineffable Douste-Blazy, ne sut que relever très faiblement le « numerus clausus ».

La même situation se retrouve pour les infirmières. Souvenons-nous qu’assez récemment, à cause d’une pénurie de celles-ci, on dut en « importer » d’Espagne. Beaucoup ignoraient le français, ce qui a de graves inconvénients ! De même, on manque de dentistes.
Quant aux vétérinaires, ils sont formés dans des « écoles » d’accès très difficile et dirigées par le ministère de… l’Agriculture ! Une administration particulièrement autoritaire et souvent malfaisante. Heureusement, Union européenne aidant, les aspirants ont trouvé une esquive en allant s’inscrire en Belgique francophone.

Le cas des pharmaciens est encore plus étrange car, dès les années 1930-39, on empêcha ceux-ci d’installer leurs officines où ils voulaient, ce qui est paradoxal pour une profession qui est quand même, en pratique, commerciale !
De plus, il existe un « ordre des pharmaciens » chargé notamment d’empêcher toute concurrence !

Rappelons aussi la disparition des herboristeries décidée par le gouvernement de Vichy et que rien ne justifie.
Le corporatisme ne se limite pas qu’aux seules professions de santé. Ainsi l’exercice du métier d’avocat a été rendu bien plus difficile qu’avant 1939. On pourrait citer bien d’autres exemples, le plus étrange étant celui des… chauffeurs de taxis parisiens. Car pour cela, il faut être propriétaire d’une « plaque » que l’on peut céder et qui a donc une valeur financière. Résultat : Paris manque cruellement de chauffeurs de taxis et c’est là l’une des causes des difficultés de circulation. La seule solution serait de racheter ces plaques et d’ouvrir la voie à une liberté quasi-totale.

On peut également s’interroger sur les pouvoirs trop arbitraires des autorités sur bien des métiers, tels cafés et restaurants dont la fermeture, totale ou partielle, peut être décidée presque souverainement pour les motifs les plus variés…

Toutes ces mesures restrictives, souvent inspirées par de puissants intérêts particuliers, sont bien plus nuisibles qu’utiles et doivent être abrogées. Et tout particulièrement, la funeste pratique des concours, qui revêtent trop souvent un caractère aléatoire.

 

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Lisez le DOSSIER sur le CORPORATISME

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