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Cyber-Résistance : « Pouvoir total, c'est-à-dire corruption totale. »
Le Manifeste Néo-Libertarien : Chapitre I
Le Manifeste Néo-Libertarien : Chapitre II
Le Manifeste Néo-Libertarien : Chapitre III
Le Manifeste Néo-Libertarien : Chapitre IV
Le Manifeste Néo-Libertarien : Chapitre V
L'agorisme se réfère à la philosophie politique établie par Samuel Edward Konkin III, auteur du Manifeste néo-libertarien. Cette philosophie s'apparente à l'anarcho-capitalisme, ou anarchie de marché libre, et vient du grec agora qui signifie marché ouvert. Les agoristes sont ceux qui cessent de croire en la légitimité du gouvernement et participent à la contre-économie (marché noir et marché gris, le terme est comparable à celui de contre-culture) de manière pacifique pour échapper au contrôle et à la taxation de l'état.
L'agorisme ne reconnaît pas la propriété intellectuelle, mais reconnaît la propriété privée, individuelle comme collective. Beaucoup d'agoristes se considèrent comme successeurs des idées de Murray Rothbard, le père de l'anarcho-capitalisme jusnaturaliste.
Agorisme et propriété
A la différence de la plupart des anarcho-capitalistes, les agoristes ne cherchent pas à remplacer toute propriété publique par la propriété privée, à la condition que celle-ci ne soit pas sous le contrôle d'un état: la propriété collective est permissible pour l'agorisme, même si cette philosophie politique étend le domaine de la propriété privée.
Pour les agoristes, l'intervention et les actions du gouvernement en faveur des corporations corrompent ces dernières et sont la cause exclusive des abus de celles-ci en incitant les gestionnaires de ces entreprises à agir de manière irresponsable. Par exemple les lois sur la responsabilité limitée des actionnaires ou sur le traitement des liquidations judiciaires sont considérées comme illégitimes: les agoristes nient qu'une loi puisse faire disparaître un passif au milieu d'une irresponsabilité collective.
Agorisme et droit contractuel
L'agorisme établit les limites de l'application des clauses contractuelles en développant plus loin la position de Murray Rothbard, économiste de l'école autrichienne et anarcho-capitaliste. Selon ce dernier, seuls les échanges de titres de propriété peuvent constituer des clauses valides d'un contrat, et la violation de tout autre type de clause ne peut pas entraîner de poursuite légitime.
Pour les agoristes, ce raisonnement doit être poussé au-delà de l'application des clauses: un accord ou contrat est vu comme une acceptation de violation mutuelle des droits de propriété de chaque partie par l'autre. Tant que le contrat court, chaque partie peut continuer à permettre à l'autre de violer ses droits en échange de la possibilité de violer les siens dans la mesure prévue par le contrat, non pas parce que ce contrat transfère des droits d'usage de propriété, mais bien parce que ce contrat représente le consentement de celui qui l'a signé. À partir du moment où le contrat ne reflète plus ce consentement, le contrat n'est plus valide et l'autre partie ne peut réclamer qu'il continue d'être appliqué: les seules réclamations valides sont celles destinées à compenser la violation de ses propres droits dans le cadre du contrat, et non pour continuer à violer les droits de l'autre partie au nom d'un consentement qui n'existe plus.
Action politique
Les agoristes prônent la sécession économique et refusent le vote, considéré comme une méthode de prise de décision illégitime et défectueuse, qui ne peut pas permettre l'avènement d'une société libre. Ils évitent toute implication dans les systèmes politiques existants: Konkin était ainsi opposé à la création du Parti Libertarien aux États-Unis. Ils participent aux marchés parallèles (marché noir ou marché gris) pour échapper à la surveillance de l'état et aux taxes, investissent dans des paradis fiscaux et cherchent à créer des entreprises furtives, sans existence légale officielle mais respectant les droits individuels. Ils participent aussi activement aux réseaux de copie illicite d'œuvres intellectuelles.
La plupart des agoristes s'ignorent en tant que tels, et participent à la contre-économie par intérêt personnel et non par idéologie. Les agoristes encouragent consciemment cette participation de manière à développer une société d'interactions uniquement consensuelles, afin d'affaiblir l'autorité et l'apparence de légitimité de l'état jusqu'à ce que les organisations de justice et de défense des agoristes puissent sortir de la clandestinité et traiter l'action gouvernementale comme toute activité criminelle (la fiscalité est traitée comme un vol, la guerre comme des meurtres de masse, etc.)
Agorisme et capitalisme
La plupart des agoristes, comme les anarcho-capitalistes, se réfèrent au marché libre sous le terme capitalisme. Cependant les agoristes font aussi une distinction entre trois sortes de capitalistes:
entrepreneur (pas nécessairement capitaliste) ou capital-risqueur | capitaliste non-étatiste | capitaliste étatiste |
(bénéfique) | (neutre) | (maléfique) |
innovateur, preneur de risques, producteur c'est le moteur du marché libre | détenteur de capital pas nécessairement actif du point de vue idéologique, non-innovateur | l'ennemi principal du marché libre |
D'après Samuel Konkin, l'erreur des autres anarcho-capitalistes est de confondre les deux premières catégories, et celle des anarchistes collectivistes de les confondre toutes.
Dans la littérature
L'agorisme sous-tend le roman de science-fiction "Alongside Night" de J. Neil Schulman.
Voir aussi
Sources
- (en)New Libertarian Manifesto
- (fr)Le Manifeste Néo-Libertarien (traduction)
- Alongside Night ISBN 1-58445-120-3
Préface à la première édition
L’ébauche du néo-libertarianisme est apparue pendant mon empoignade avec le Parti Libertarien américain lors de sa formation en 1973, et la contre-économie a fait son apparition publique au Forum de la Libre Entreprise à Los Angeles en Février 1974. Depuis, le néo-libertarianisme s’est propagé à l’intérieur comme à l’extérieur du mouvement libertarien et ses organes de presse, en particulier dans le New Libertarian Magazine.
L’activisme promu dans ces pages (et particulièrement la contre-économie) est pratiqué par l’auteur et ses alliés les plus proches depuis 1975. Plusieurs « anarcovillages » de néo-libertariens ont été formés puis dissous.
Pour une fois, n’aimeriez-vous pas lire un manifeste dont les préceptes ont été réellement mis en pratique avant d’être prêchés ? C’est précisément ce que je souhaitais.
Et c’est ce j’ai fait.
Samuel Edward Konkin 3ème du nom, Octobre 1980
–
Préface à la seconde édition
Une publication agoriste devrait toujours être jugée le plus sévèrement dans un marché libre. C’est vrai, la première édition du Manifeste Néo-Libertarien est épuisée, et une seconde édition, soutenue par un entrepreneur tout neuf cherchant à faire un profit à travers son idéologie, est entre vos mains, cher lecteur. Le jugement du marché, à mon agréable surprise, est que le MNL est la plus réussie de mes nombreuses publications.
Dans le monde des idées, deux ans représentent peu de temps. Quoi qu’il en soit, le MNL commence à être attaqué par les textes de libertariens de gauche centriste et une revue d’étudiants a fustigé certains membres pour s’être rallié à « ce marginal, Konkin » le mois dernier. Des essais et articles au sujet de la contre-économie apparaissent de plus en plus dans des publications libertariennes non-gauchistes (et non-agoristes – pour le moment du moins).
L’émergence de nombreux entrepreneurs contre-économiques dans la région sud-californienne (et quelques-uns aussi dans toute l’Amérique du Nord et même en Europe) qui suivent et distribuent le MNL, est un signe vraiment encourageant. Un « parc industriel » agoriste s’est concrétisé dans le Comté d’Orange entre les deux éditions.
Cet accomplissement durable est partagé. Il a incité l’auteur à continuer le dialogue dans deux éditions d’une revue théorique basée sur le MNL, sur le concept de contre-économie (voir la note 3 au chapitre 3), et à envisager un magnum opus de la théorie contre-économique, tout comme l’était Das Capital par rapport au Manifeste Communiste, et qui sera certainement intitulé Agorisme.
Quand à pratiquer ce que je prêche et propager cette pratique, je peux ajouter à la fin de la première préface…
Et je continue de le faire.