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The International Civil Liberties Alliance is a project of the Center for Vigilant Freedom Inc.  We are an international network of groups and individuals from diverse backgrounds, nationalities and cultures who strive to defend civil liberties, freedom of expression and constitutional democracy.

We aim to promote the secular rule of law, which we believe to be the basis of harmony and mutual respect between individuals and groups in the increasingly globalised world, and to draw attention to efforts to subvert it.  We believe in equality before the law, equality between men and women, and the rights of the individual and are open to participation by all people who respect these principles.

We believe that freedom of speech is the essential prerequisite for free and just societies, secular law, and the rights of the individual.

We are committed to building and participating in coalitions in all parts of the world to effect significant progress in protecting rights of the individual which are sadly being eroded in many countries including those in the West.


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The Center for Vigilant Freedom

9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 01:25
"Pour simplement survivre et préserver nos précieux droits et libertés, nos cultures, nos religions et nos civilisations, nous devons déclarer une guerre idéologique au djihad universel. Il faut le faire maintenant : il y a longtemps qu’il nous a déclaré la guerre". - Vijay Kumar

Dans cet article publié sur le blog Political Islam, l'américain Vijay Kumar propose une stratégie mondiale pour mettre fin au djihad universel, définitivement.

Flag_of_jihad

 

Aussi posté sur Muslims Against Sharia et Bivouac-ID

____________________________________

Le djihad universel : la guerre mondiale de l’islam radical contre les démocraties libérales, par Vijay Kumar

Le 11 septembre 2001, une guerre a débarqué sur nos rivages avec un meurtre de masse commis par une bande d’hommes liés par une idéologie militante. Les États-Unis ont répondu par ce qu’on a appelé la « guerre contre le terrorisme », un réflexe qui s’est avéré aussi inefficace que coûteux. 

Nous avons dépensé plus de mille milliards de dollars dans les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak. Plus de 5000 soldats américains ont été tués au cours des huit dernières années, et des dizaines de milliers ont été blessés.

Que nous ont apporté ces flots de sang et d’argent ?

Il n’y a pas eu de victoire durable des États-Unis. Il n’y a pas de victoire, ni stratégique, ni politique, ni morale. Et il n’y a pas de paix. Le terrorisme islamique continue à travers le monde comme si de rien n’était. 

L’administration Obama veut maintenant éviter toute connotation déplaisante de l’expression « guerre contre le terrorisme » et s’enfonce encore davantage dans l’ambiguïté en parlant désormais des « opérations de contingence à l’étranger ». Mais c’est toujours la même guerre perdante, toujours aussi coûteuse, toujours aussi inefficace.

Une « guerre contre le terrorisme » est une guerre contre des ombres, une guerre contre rien et contre personne. C’est la démarche d’un insensé.

La « guerre contre le terrorisme » - quel que soit le nom qu’on lui donne - menée par les administrations Bush et Obama, est un échec, et cela pour une raison toute simple : une « guerre contre le terrorisme », cela n’existe pas. Le terrorisme est une technique, une méthode, une arme, un moyen utilisé pour atteindre un objectif. Ce n’est pas un ennemi identifiable, et encore moins susceptible d’être combattu efficacement. Une « guerre contre le terrorisme » est une guerre contre des ombres, une guerre contre rien et contre personne. C’est la démarche d’un insensé.

Et pourtant, une guerre fait rage. Dirigée contre des nations, des cultures et des civilisations entières, elle faisait rage depuis 1400 ans avant d’atteindre nos rivages. C’est le djihad universel, la guerre mondiale éternelle contre toutes les nations infidèles. 

 

Avant que l’islam politique ne vienne supplanter le christianisme, la Turquie, la Syrie, le Liban et l’Egypte étaient des pays chrétiens. Avant que l’islam radical ne ravage leurs civilisations et leurs cultures, l’Afghanistan était bouddhiste, l’Iran était zoroastrien, et le Pakistan était hindou.

L’interminable conflit entre Israéliens et Palestiniens n’est pas une banale querelle isolée sur le territoire ou entre factions, ou aucune des autres fausses raisons qu’on lui trouve. C’est simplement l’un des fronts de la guerre impérialiste menée par le djihad universel pour dominer l’esprit et le cœur des hommes. Il n’y a jamais eu là-bas de paix durable parce que l’islam politique n’a aucune envie de faire la paix avec des infidèles - et, pour lui, tout homme, toute femme, tout enfant non musulman, où que ce soit dans le monde, est un infidèle. 

La crise du Moyen-Orient est sans fin parce que l’islam politique ne cède jamais à une autre idéologie. Il ne croit pas à la coexistence pacifique, et ne l’autorise pas. Le problème, ce ne sont ni les juifs ni Israël. La seule chose qui perpétue le conflit en un affrontement insoluble et interminable, c’est l’idéologie suprémaciste universelle qui exige la soumission des juifs, des chrétiens, des hindous, des bouddhistes, des Chinois, de l’Occident et de l’Afrique subsaharienne. 

En islam politique, aucune forme de paix permanente avec les infidèles n’est envisagée.

L’objectif du djihad universel, sa mission, sa raison d’être, est la soumission des infidèles et de leurs nations - toutes leurs nations - par la conversion, par la domination ou par la mort. En islam politique, il n’y a pas d’autre choix. Aucune forme de paix permanente avec les infidèles n’est envisagée. 

Là où ils sont démographiquement et politiquement faibles, les musulmans peuvent proposer une trêve. Mais la différence entre trêve et paix est importante : la trêve est un stratagème temporaire destiné à se donner le temps de se renforcer, la paix est un respect mutuel durable. Les musulmans ne souhaitent pas la paix, jamais, avec les infidèles, considérés comme des inférieurs. Là où ils sont forts, les musulmans mènent le djihad universel, une guerre mondiale contre les infidèles. Le djihad est l’impératif de l’islam politique, il est commandé par les écritures, et les infidèles en sont la cible.

Pour le djihad universel, par conséquent, toutes les tactiques, tous les moyens, toutes les armes se justifient, de sorte que le terrorisme et le meurtre de masse sont considérés comme des méthodes parfaitement licites pour atteindre ses objectifs théologiques et politiques.

Le meurtrier de masse responsable de l’attentat de Lockerbie a récemment été accueilli en héros par la Libye, parce que c’est un héros de guerre du djihad universel conduit par l’islam. 

L’assassinat de masse du 11 septembre 2001 aux États-Unis était un acte saint, et il a été non seulement approuvé mais aussi fêté. 

Le djihad universel est une guerre contre la pierre angulaire des principes démocratiques : les droits de la personne et les libertés.

La doctrine du djihad universel a un objectif global très clair : la suprématie de l’islam partout dans le monde. Elle exige la suprématie théologique, politique et culturelle - c’est à dire l’impérialisme islamique - sur le monde entier. Il n’y a pas de place pour le pluralisme politique.

Dans l’islam politique, aucune loi n’est valable hormis la loi islamique, la charia. Les constitutions des démocraties libérales ne sont rien d’autre que les égarements d’hommes faillibles et ne valent même pas le papier et l’encre gaspillés pour les écrire. Le djihad universel est une guerre contre la pierre angulaire des principes démocratiques : les droits de la personne et les libertés. C’est une guerre déclarée contre l’existence même de la démocratie et de la liberté de pensée dans le monde. 

L’impérialisme islamique est la plus grande force impérialiste que le monde ait jamais connue. Il y a peu de temps encore, l’Occident était dans une large mesure isolé et protégé du djihad universel par des barrières géographiques et technologiques. Aujourd’hui, tout cela a changé. 

Les États-Unis ne sont guère que l’une des nations le plus récemment prises comme cible par le djihad universel pour attaque et invasion. Il serait puéril de penser que c’est à cause du soutien de l’Amérique à Israël que le djihad universel a étendu à l’Occident sa guerre de 1400 ans. Le djihad universel précède de mille ans la naissance des États-Unis et d’Israël, et il a déjà conquis la quasi-totalité du Moyen-Orient et des parties de l’Europe.

L’islam politique est un état dans l’état, quelle que soit la nation où il pénètre.

L’Amérique est soumise aux mêmes stratégies et tactiques, déclarées ou secrètes. Le terrorisme n’est que l’une de ces tactiques.

La conquête démographique est la forme de conquête la plus constante. L’infiltration légale et illégale de combattants du djihad universel en Europe occidentale et en Amérique du nord est en train de modifier radicalement le tissu même de la civilisation occidentale. L’islam politique est un état dans l’état, quelle que soit la nation où il pénètre.

L’islam politique voit le monde comme divisé en deux camps éternellement opposés : le Dar al Harb (« Maison de la guerre », gouvernée par les infidèles) et le Dar al Islam (« Maison de la paix », sous la loi des musulmans). Toute terre qui n’est pas islamique et régie par les musulmans est considérée comme terre de la guerre. Le djihad universel a l’obligation théologique de conquérir les nations non musulmanes par tous moyens et de remplacer les gouvernements des hommes par la théocratie islamique. L’assimilation de l’islam dans une société hôte est donc tout simplement impensable.

Ce que l’esprit occidental n’a pas su comprendre c’est que, dans l’islam, la séparation de l’église et de l’état est catégoriquement, définitivement, impossible : c’est dans les écritures, c’est dans le dogme. 

L’impérialisme intrinsèque au djihad universel constitue pour les démocraties libérales une menace bien plus terrible que le nazisme et le communisme à eux deux.

C’est pourquoi l’impérialisme intrinsèque au djihad universel constitue pour les démocraties libérales une menace bien plus terrible que le nazisme et le communisme à eux deux. Contrairement aux islamistes, les nazis et les communistes n’avaient pour eux ni métaphysique transcendante ni force démographique globale. Le nazisme a été vaincu dans les dix ans suivant son arrivée au pouvoir en Allemagne, et le communisme s’est effondré à cause de ses propres contradictions internes ; la Russie postcommuniste et l’Allemagne postnazie sont devenues des démocraties libérales.

Ce n’est pas le cas des nations et civilisations conquises par le djihad universel.
Il y a mille ans, en Inde, les hindous se trouvaient dans la même situation que le monde occidental aujourd’hui. Leur vision du monde était trop rationnelle, leurs idées métaphysiques trop abstraites et tolérantes. Leur principe de non-violence même envers ceux qui voulaient les annihiler, eux et leur mode de vie, était leur pire erreur. Une erreur fatale. L’attitude actuelle du monde occidental rappelle celle des anciens hindous. 

 

La crise actuelle entre l’Occident et la doctrine du djihad universel est d’ordre philosophique.

La crise actuelle entre l’Occident et la doctrine du djihad universel est d’ordre philosophique, c’est une guerre du rationalisme et de la liberté intellectuelle contre un dogme théologique virulent. Mais c’est une guerre. Elle a été déclarée il y a 1400 ans. Elle aborde aujourd’hui aux rivages de l’Amérique. 

Depuis le début, le djihad universel gagne grâce à sa patience et sa ténacité universelles, fruits de sa métaphysique transcendantale et de sa conviction centrale qui veut que le monde entier soit destiné à être gouverné par la théocratie islamique. Ce qui lui manque en technologie, il le compense par sa force démographique, par sa diversité géographique, par sa clarté idéologique et par un fanatisme qui relève du quotidien le plus banal. 

La menace se complique de l’ignorance qui règne parmi les fidèles. Sur les quelque 1,5 milliards de musulmans que compterait le monde, 90 % ne parlent pas arabe, et pourtant les plus radicaux des théologiens de l’islam proclament que le Coran ne peut pas être traduit dans une autre langue. Si l’on s’en tient à cette affirmation, 90 % des musulmans s’accrochent aux contours d’un dogme qu’ils n’ont aucune chance de parvenir à comprendre complètement. 

L’enjeu, ce sont nos libertés intellectuelles et spirituelles, et les principes les plus précieux de la démocratie. Pour les préserver, il nous faut gagner cette guerre que nous n’avons pas voulue. La seule alternative est la capitulation sans conditions. Le djihad universel est le produit d’une idéologie militante, pas le contraire. Tant que nous n’affronterons pas cette idéologie pour ce qu’elle est, de manière logique et tenace, tous nos efforts sont vains et le resteront. 

Les politiciens américains des deux partis n’ont pas su ou voulu définir la vraie nature de l’ennemi et de ses intentions. L’ennemi n’est pas Al Qaïda, ni les talibans, le Hamas, les frères musulmans, ou aucun des groupes islamistes fondamentalistes qui fourmillent par centaines de l’Algérie au Moyen-Orient, à l’Asie du sud et à l’Indonésie. Chacun de ces groupes n’est qu’un tentacule d’un seul et même monstre vorace, le djihad universel. La multiplicité même des factions n’est rien qu’une autre stratégie du djihad universel pour disperser, troubler et affaiblir les infidèles en les forçant à combattre trop d’ennemis sur trop de fronts. Et ça marche.

La crise est universelle et menace pareillement toutes les nations non musulmanes, quels que soient leur héritage, leur culture, leur philosophie ou leur forme de gouvernement.
Le seul véritable ennemi est le djihad universel dans toutes ses manifestations. La crise est universelle et menace pareillement toutes les nations non musulmanes, quels que soient leur héritage, leur culture, leur philosophie ou leur forme de gouvernement. 

La campagne militaire actuellement menée par les États-Unis et par une poignée toujours plus réduite d’alliés fourvoyés dans l’erreur de la « guerre contre le terrorisme » (quel que soit le nom qu’on lui donne) est bien plus qu’inefficace : elle est suicidaire. En huit longues années, elle a gaspillé des milliards de dollars et des milliers de vies innocentes en attaquant les mauvais ennemis, sans toucher aux vrais détenteurs du pouvoir du djihad universel et même en les acceptant en tant qu’« alliés » et partenaires commerciaux.

La guerre en Afghanistan monte en puissance, et les deux derniers mois ont été les deux plus meurtriers des huit longues années de l’intervention américaine. Pourtant, l’Afghanistan n’est qu’un prête-nom pour le Pakistan, l’une des nations qui forment le triumvirat de l’Empire du djihad universel. Au Pakistan, c’est l’agence Inter Services Intelligence qui exerce, en sous-main, la réalité du pouvoir. Grâce à l’argent saoudien, elle a créé les talibans et Al Qaida. C’est elle aussi qui soutient les deux grandes exportations de l’Afghanistan, l’héroïne et le terrorisme, et qui fournit un refuge aux combattants du djihad universel. Pourtant, nous avons fait du Pakistan un « allié ». 

Les sièges de l’Empire du djihad universel sont l’Arabie saoudite, l’Iran et le Pakistan. Ils constituent l’état major général.
Les sièges de l’Empire du djihad universel sont l’Arabie saoudite, l’Iran et le Pakistan. Ils constituent l’état major général. Ce sont des ennemis déclarés de la démocratie et des libertés et droits fondamentaux à travers le monde. Tant qu’ils ne seront pas reconnus, nommés et traités comme tels, le djihad universel continuera à ravager tous les pays et cultures non islamiques, partout dans le monde, et perpétuellement.

Il est possible de gagner définitivement la guerre menée par le djihad universel contre l’humanité et la démocratie. Nous pouvons trouver une solution durable et complète à la plus grave menace impérialiste que la civilisation occidentale ait jamais rencontrée. Nous avons des milliards d’alliés de bonne volonté partout dans le monde. Mais notre succès, notre victoire ne sont possibles que si nous connaissons et nommons le véritable ennemi, si nous connaissons l’ampleur et la réalité de la menace, et si nous lançons des actions décisives et ciblées.

Je l'affirme :

La guerre contre le djihad universel peut être gagnée partout en moins de cinq ans.

Elle peut être gagnée pour moins d’un milliard de dollars.

Elle peut être gagnée sans perte supplémentaire d’aucune vie américaine ou occidentale.

Pour gagner cette guerre qui nous a été déclarée sans que nous soyons en faute, il est d’abord indispensable de reconnaître qu’il s’agit d’une guerre idéologique. C’est la théocratie totalitaire islamique contre les droits et libertés fondamentaux et contre toutes les démocraties du monde.

Il faut aussi reconnaître que les causes de la pauvreté, de l’illettrisme et de la misère qui règnent dans les pays islamiques sont la surpopulation, la suppression de la liberté intellectuelle, l’hostilité à la pensée critique, et le fait que le gouvernement soit aux mains d’une dictature théocratique. Le colonialisme n’est pas en cause, pas plus que des conspirations sionistes ou anglo-américaines.

Le conflit entre djihad universel et Occident est philosophique. La force est nécessaire pour imposer et maintenir l’ordre, mais la force ne peut pas régner seule. La raison, l’empirisme et la méthode scientifique sont nos plus grandes armes contre le fanatisme religieux de la théocratie militante de l’islam politique.

Les nations non islamiques doivent répertorier correctement la doctrine du djihad universel : c’est un mouvement politique paramilitaire subversif dont l’idéologie centrale, rappelons-le, exige le renversement des formes de gouvernement existantes. Pour les nations civilisées, une pareille subversion en temps de guerre constitue une trahison.

Or le djihad universel est une guerre déclarée. C’est une guerre de l’exclusivisme théologique islamique contre le pluralisme des traditions démocratiques. Ces deux notions sont exclusives l’une de l’autre. La charia islamique est l’antithèse de la liberté intellectuelle et spirituelle de l’individu. Elle s’oppose directement à l’existence même de toute démocratie constitutionnelle, et au simple droit à l’existence de toute autre religion ou croyance. 

Pour gagner dans cette guerre contre le reste de l’humanité, voici donc ce que nous devrons faire :

  • Constituer une alliance générale unifiée des nations contre le djihad universel. Juifs et gentils, anglo-saxons et slaves, hindous et bouddhistes, Norvégiens et Nigérians, tous ont été les victimes du djihad. Aucun impérialisme barbare n’a jamais menacé l’humanité de manière aussi universelle, sans considération des frontières nationales, ethniques, philosophiques ou géopolitiques. Quelles que soient nos différences, nous sommes alliés dans cette guerre, unis contre un ennemi commun impitoyable qui n’aura pas de repos tant que nous, nos cultures et nos nations n’aurons pas été conquis par la conversion, la domination ou la mort. Unis, nous ne pouvons pas être vaincus.
  • Expulser systématiquement tous les avocats du djihad universel de l’islam politique hors de toutes les nations du monde occidental - qui, selon les propres termes de l’islam, constitue le Dar el Harb, le pays de la guerre, gouverné par les infidèles. L’exigence d’un régime théocratique prescrite par l’islam politique est une déclaration de guerre qui appelle au renversement des formes de gouvernement de l’Amérique et de l’Occident, et les adeptes du djihad universel ont commis et approuvé des actes de guerre sur notre sol, contre notre peuple et contre nos nations. C’est de la trahison.
  • En tant qu’alliance unifiée des nations contre le djihad universel, rompre toutes relations commerciales et diplomatiques avec l’Empire du djihad universel : Iran, Pakistan et Arabie saoudite. Maintenir ces sanctions jusqu’à ce que leurs gouvernements, dans une proclamation officielle, désavouent le djihad universel et y renoncent publiquement et formellement.
  • En tant qu’alliance unifiée des nations contre le djihad universel, utiliser l’ensemble des ressources de ces nations pour démilitariser, séculariser et démocratiser l’Empire du djihad universel.
  • En tant qu’alliance unifiée des nations contre le djihad universel, exiger et obtenir de l’Empire du djihad universel une indemnisation juste pour avoir soutenu le terrorisme mondial depuis au moins un demi-siècle.

Si l’une ou l’autre de ces étapes vers la victoire vous paraît extrême ou non démocratique, prenez le temps de réfléchir : elles sont bien plus humaines et civilisées que les stratégies et tactiques de l’islam politique et ses 1400 années de guerre qui ont décimé des civilisations entières et assassiné des millions de personnes. Ces mesures sont bien plus humaines que de lâcher des bombes atomiques sur des populations civiles. Ce ne sont pas quelques « modestes propositions » dans la tradition de Swift. Ce sont des étapes simples, réalisables et nécessaires par lesquelles il faut passer si l’on veut que la raison et les libertés auxquelles l’humanité a accédé avec des milliers d’années d’évolution sociale aient la moindre chance de survivre à l’attaque violente menée par le djihad universel pour imposer par la barbarie et le meurtre de masse une domination totalitaire sur le monde. 

Pour simplement survivre et préserver nos précieux droits et libertés, nos cultures, nos religions et nos civilisations, nous devons déclarer une guerre idéologique au djihad universel. Il faut le faire maintenant : il y a longtemps qu’il nous a déclaré la guerre.

Blogue québécois sur l'islamisme, le multiculturalisme, la liberté d'expression et la langue de bois

 


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 Gilles Kepel

Professeur des universités à l’IEP de Paris, dirige le programme doctoral sur le monde musulman. Il a récemment publié Jihad, expansion et déclin de l’islamisme (Gallimard, 2000) et Chronique d’une guerre d’Orient (Gallimard, 2002).

Le terme jihad est désormais entré sous sa robe arabe dans le vocabulaire du français – comme de la plupart des langues occidentales. Connu des seuls spécialistes il y a encore une dizaine d’années, il est aujourd’hui pour un large public l’objet d’une identification spontanée, au même titre que le sont dans un autre registre, toubib ou ramadan. Pourtant la perception commune de ce mot « translaté » est limitative par rapport à sa vaste carrière sémantique dans son idiome d’origine, l’arabe. Alors qu’il évoque simplement en langue européenne la « guerre sainte » menée par des musulmans contre leurs ennemis – l’envers de la croisade – et a, depuis le 11 septembre 2001, des connotations qui le réduisent quasiment au terrorisme pratiqué par certains militants islamistes –, son usage dans son domaine langagier originel est infiniment plus vaste. Ainsi, Jihad est un prénom porté par musulmans comme chrétiens arabes. Il n’a alors rien de belliqueux : le mot arabe signifie « effort » – l’effort que fait le croyant (même chrétien) pour s’élever par plus de piété sur l’échelle de la perfection humaine. C’est, à ce titre, une haute vertu. Cet effort peut se décliner dans le registre individuel de la foi qui lie la créature au Créateur. On parlera alors du « jihad de l’âme » (jihad an-nafs) ou du « plus grand jihad » (al jihad al akbar) : il désigne, dans le langage des mystiques, l’ascèse qui mène à combattre sans relâche les penchants mondains et les vices à eux attachés (alcoolisme, débauche, déviances diverses), afin de rechercher la perfection psychique, voire la fusion en Dieu.


2 - Mais cet « effort » se réalise aussi au sein de la communauté des croyants et au-delà d’elle, dans le domaine social et politique, pour étendre le domaine de l’islam à l’ensemble de la planète, selon la conception messianique propre à la plupart des religions. Sans entrer ici dans le détail de sa codification, on a distingué, à travers la doctrine comme au long de l’histoire des sociétés musulmanes, deux modalités de ce jihad sociétal. La première, qualifiée d’ordinaire de « jihad offensif », a assuré le gros de l’expansion territoriale du domaine de l’islam, légitimé la conquête – ou « l’ouverture à l’islam » (fath) – des pays où le pouvoir n’était pas musulman. Pour n’évoquer qu’un exemple qui appartient à l’époque moderne, l’expansion européenne de l’empire ottoman était pensée comme un jihad et structurée selon ses règles. Celles-ci codifiaient tant la conduite de la guerre que les modes de capitulation, de soumission, de réduction en esclavage de telle catégorie de vaincus, le pillage de leurs biens, la répartition du butin, etc. Ce « jihad offensif » est considéré par la doctrine comme une « obligation collective » (fard kifaya) : il ne concerne, au nom de la collectivité, que le calife et les membres de son armée ou les volontaires, motivés en principe par un zèle pieux. Il ne perturbe pas plus que toute autre guerre extérieure l’ordre ni la taxonomie sociale, les renforce même en pourvoyant le commandeur des croyants d’une manne provenant de la mise en coupe réglée des territoires soumis qui alimenteront la cassette de l’État et en permettront la redistribution. Avec le temps, ce jihad-là est devenu une ressource financière essentielle pour l’empire – et l’échec de l’armée musulmane devant Vienne en 1683, suivi par le « roll-back » graduel infligé par les États européens, en tarissant pour de bon ce flux de biens et d’argent, a précipité le système ottoman dans un déclin fiscal, militaire et politique dont l’engrenage a conduit à un inéluctable effondrement.


3 - Dans le même registre, jihad fut le nom donné par les barbaresques à la course qui assurait la prospérité d’Alger, Bougie ou Salé : c’était la capture des navires de commerce européens, le butin des cargaisons, la revente des captifs contre rançon et l’approvisionnement des harems des puissants par ces femmes très convoitées à la peau claire dont les entrailles ont porté une part de l’élite maghrébine issue des cités corsaires d’Afrique du Nord. La justification religieuse, en l’espèce, ne constituait guère qu’une légitimation sacrée de la piraterie, une inscription dans l’ordre transcendantal de l’une des pratiques universellement tenues de tout temps comme des plus amorales. Retournant en un bien un mal – grâce à l’invocation d’un principe religieux souverain –, le jihad manifeste ici sa capacité à bouleverser les valeurs communes, soumettant celles-ci à l’impératif supérieur (fût-il simplement prétexté) de la guerre contre les infidèles.


4 - Ce bouleversement de toutes les valeurs se situe au cœur de celle des modalités du jihad qui présente le caractère le plus contraignant : le jihad de défense, proclamé lorsque la « terre d’islam » est attaquée par les non-musulmans. Il s’agit en ce cas d’une « obligation individuelle » (fard ‘ayn) et non plus collective. Chaque croyant est concerné par cette « mobilisation générale » qui proclame « l’Oumma [la communauté des croyants] en danger ». Celui qui le peut doit prendre les armes, toutes affaires cessantes « pour Allah », à défaut il contribue financièrement à la cause et, s’il est réduit au dénuement, il priera à tout le moins pour le triomphe du jihad. Ce jihad défensif pose des problèmes fondamentaux, comparables à ceux que soulève l’état d’exception dans les systèmes juridiques issus du droit romain. En effet, au nom d’un principe supérieur qui est la défense de l’Oumma en danger, il suspend les règles canoniques d’organisation de la communauté – lorsque leur mise en œuvre peut faire obstacle à cette fin. Ainsi quand le jihad est proclamé durant le mois de Ramadan, le jeûne n’est plus obligatoire – car on ne peut envoyer combattre des soldats au ventre vide. Plus encore le jihad peut aussi suspendre la prière, rendre licite ce qui est illicite et vice versa, afin d’assurer la sauvegarde de la communauté des croyants en danger. Il s’agit donc d’une situation exceptionnelle, dérogatoire à proprement parler, car sa perpétuation ruinerait les fondements mêmes de l’ordre établi sur les bases de la loi de Dieu, telle qu’elle ressortit des textes sacrés et de la jurisprudence des docteurs.


5 - Nous nous intéresserons dans la suite de ce texte aux problèmes politiques que pose ce jihad de défense – ou jihad d’obligation individuelle – dont la prolifération incontrôlée marque le monde musulman depuis la dernière décennie du xxe siècle. En premier lieu, il importe de définir qui dispose du droit de le proclamer. C’est là une question très complexe – car il n’existe pas dans l’islam, à la différence du christianisme romain, d’autorité suprême et infaillible à laquelle obéit une hiérarchie cléricale organisée. La croisade était proclamée par le pape : il n’y a pas de pape musulman. Il revient donc aux docteurs de la loi – que l’on connaît en français sous le nom d’oulémas[1] [1] Le terme « ouléma » provient du pluriel du... suite – de proclamer le jihad, en jaugeant les désordres d’ici-bas au regard de la norme transcendantale et en décidant de l’opportunité de déclencher celui-ci. Or le corps des oulémas est hétérogène, non hiérarchisé, et chacun de ses membres s’autorise de son seul savoir pour juger en la matière. Dans les faits, certains oulémas disposent d’un plus grand rayonnement que d’autres. À l’époque contemporaine, ce sont ceux qui combinent une réputation d’indépendance envers l’autorité politique à l’accès privilégié aux mass media. Par exemple, lors de l’invasion de l’Afghanistan par l’armée Rouge en décembre 1979, le jihad de défense fut proclamé à l’échelle du monde entier par un consensus d’oulémas appartenant à la mouvance des Frères musulmans – une organisation islamiste fondée en Égypte à la fin des années 1920 – et à celle du salafisme wahhabite, une école rigoriste et conservatrice d’interprétation des textes sacrés particulièrement influente en Arabie Saoudite. De fait, nombre de ces oulémas vivaient dans la dépendance, au moins indirecte, du pouvoir de Riyad, sur les plans politique ou financier – mais ils étaient parvenus à sauver les apparences auprès des ouailles de leur « paroisse virtuelle » à laquelle ils avaient accès grâce à la presse arabe internationale, basée à Londres à cette époque, et largement contrôlée par des capitaux saoudiens. D’autres oulémas, notamment dans les pays musulmans liés alors à l’Union soviétique (Algérie, Syrie, Palestine, Irak, etc.), avaient refusé de proclamer pareil jihad contre leur principal allié, mais le rapport de forces médiatique musulman international, si l’on peut dire, avait tourné en leur défaveur. Ainsi, une apparence de consensus était née parmi des oulémas prééminents pour qualifier de jihad la résistance contre l’invasion de l’armée Rouge en Afghanistan. Cela avait légitimé non seulement l’envoi de fonds et d’armes vers les « moujahidines » (mot à mot « combattants du jihad ») afghans, mais aussi l’enrôlement de « jihadistes » d’autres pays dans les camps d’entraînement pakistano-afghans. Jusque dans les États dont les dirigeants étaient des clients de Moscou, les militants partant pour mener le jihad en Afghanistan excipaient d’une légitimation religieuse de leur acte opposable à la loi locale. Certes, les pouvoirs pouvaient n’en avoir cure – mais ils prenaient alors le risque politique de s’aliéner les soutiens des courants islamistes conservateurs et de leur parrain saoudien, lequel savait se montrer généreux en cas de besoin.


6 - La proclamation du jihad de défense est donc le fruit du consensus de certains oulémas dotés d’un rayonnement important à un moment donné. Ceux-ci sont toujours soucieux de limiter dans l’espace et le temps l’objet de ce jihad, de lui assigner une cible particulière. En effet, si celui-ci est lancé sans précaution, il peut s’avérer une boîte de Pandore impossible à refermer. Les conséquences en sont, aux yeux des oulémas, désastreuses : il s’agit de l’anarchie, caractérisée par la guerre menée par tels ou tels camps de musulmans contre d’autres qu’ils jugent « mauvais musulmans ». Le vocabulaire islamique, qui nomme ce phénomène fitna (mot à mot « sédition ») le considère comme le pire péril que peut subir la communauté des croyants, car, en introduisant le germe de la division interne, il la fragmente et la livre plus aisément à ses ennemis, menaçant la survie même de l’islam. Arme absolue, le jihad doit être mené avec prudence et circonspection, faute de se retourner contre les apprentis-sorciers qui en feraient un usage immodéré.


7 - Pour ces raisons, les oulémas ont toujours regardé à deux fois avant de prendre une décision aussi grave. Lors de la formation du pouvoir saoudien moderne, le futur roi Ibn Saoud et les oulémas proches de lui ont fait usage du concept de jihad pour justifier, dans les années 1920, les raids lancés par les corps de bédouins regroupés dans « l’Ikhwan » – mot à mot « les Frères » – et structurés par une discipline religieuse très stricte contre les tribus arabes hostiles. Celles-ci étaient décrites pour les besoins de la cause comme hérétiques, et l’étendard du jihad – brandi par les oulémas wahhabites en cette occasion – s’avéra un indispensable adjuvant à la conquête et à la soumission des oasis et des cités rebelles au pouvoir d’Ibn Saoud – qui devait constituer le royaume d’Arabie Saoudite. Toutefois, l’engrenage du jihad devint rapidement incontrôlable, au point qu’Ibn Saoud lui-même fit l’objet d’attaques virulentes de l’Ikhwan dès lors qu’il commença à organiser son pouvoir avec l’aide de conseillers étrangers, notamment britanniques, puis américains. Il dut écraser les partisans trop zélés d’un jihad qui se retournait contre lui, et y parvint avec l’appui de la Royal Air Force qui bombarda les lignes de ses ennemis puritains.


8 - Selon le même modèle, le jihad d’Afghanistan durant la décennie 1980 échappa in fine à ses inspirateurs. Les combattants venant d’Algérie, d’Égypte, de la péninsule arabique, du Pakistan ou du Sud-Est asiatique, une fois l’armée Rouge partie en février 1989, ne retournèrent pas paisiblement vaquer à leurs occupations dans leur pays d’origine. Bien plutôt, ils constituèrent une brigade de plusieurs milliers de « jihadistes professionnels » passés par un entraînement militaire intensif et un endoctrinement intense que l’on nomme le « salafisme jihadiste », auxquels s’adjoignaient des dizaines de milliers de sympathisants, transportés d’enthousiasme par un séjour plus bref dans les camps et constituant autant de relais du jihad, une fois retournés chez eux.


9 - C’est dans pareil contexte que s’effectuèrent la prolifération et l’emballement du jihad de défense dans le monde à partir du début des années 1990. La première occasion en fut fournie par l’arrivée d’un demi-million de soldats « infidèles » sur le sol tenu pour sacré de la péninsule arabique à partir de l’été 1990, appelés par le roi Fahd pour contenir la poussée de Saddam Hussein qui venait de conquérir le Koweït – puis pour lancer l’opération « Tempête du désert » qui devait libérer l’émirat. Bien que le monarque saoudien et les oulémas proches de son trône eussent pris soin de fournir des justifications islamiques à pareille expédition, elle fut dénoncée par les militants qui la considérèrent analogue à l’invasion de l’Afghanistan par l’armée Rouge dix ans auparavant – et méritant la même réplique : le jihad de défense contre ceux qui avaient envahi la terre d’islam. Il ne se trouva pas de consensus d’oulémas, contrairement à la situation de 1979-1980, pour appuyer cette pétition de principe. En particulier, les docteurs de la loi proches de la mouvance wahhabite philo-saoudienne refusèrent de cautionner cette interprétation du jihad. Il devait revenir à Oussama Ben Laden d’incarner la figure de ce jihad-là, sans toutefois qu’il dispose d’une véritable crédibilité de docteur de la loi, ce qui limitait son impact auprès des seuls militants passés par les camps et l’empêchait de mobiliser les masses musulmanes nécessaires à tout soulèvement d’ampleur – par-delà la réalisation d’actions terroristes spectaculaires. Dans le même mouvement, les militants salafistes jihadistes issus des camps afghano-pakistanais se lancèrent dans des opérations de jihad contre les régimes algérien et égyptien – au prétexte que ceux-ci étaient, à leurs yeux, des apostats de l’islam méritant la mort. D’autres opérations de jihad furent lancées par les militants en Bosnie – pour défendre la « terre d’islam » bosniaque contre l’invasion des « infidèles » serbes – en Tchétchénie, au Cachemire, etc., selon le même paradigme que celui qui avait légitimé le jihad afghan. Pour les oulémas sollicités par leurs ouailles afin de se prononcer sur la licéité de tel combat au regard des critères du jihad, la situation devenait extrêmement complexe. En effet, les plus politiques d’entre eux étaient conscients du piège dans lequel la prolifération des fronts du jihad, menée sans disposer des forces suffisantes à sa réussite, risquait d’entraîner la communauté des croyants dans son ensemble : le spectre de la fitna, de la sédition interne à l’islam qui en ferait une proie aisée pour ses ennemis, n’avait de cesse de se profiler sur le proche horizon. Mais il leur fallait résister à cette surenchère tout en donnant des gages à la jeunesse musulmane radicalisée qui se serait détournée d’eux et aurait sollicité le magistère d’autres docteurs plus engagés. La plupart des oulémas influents jugèrent ainsi au cas par cas : l’un des plus célèbres téléprédicateurs, le cheikh égyptien Youssef al Qardhawi, qui officie sur la chaîne Al-Jazeera, estima que le jihad était avéré en Tchétchénie et au Cachemire, mais ne s’appliquait pas en Algérie. Dans le même esprit, le pouvoir algérien, pour convaincre certains islamistes radicaux de déposer les armes en 1997, sollicita des fatwas d’oulémas saoudiens particulièrement rigoristes – comme le cheikh Mohammed Ben Otheimin – stipulant que la guerre civile algérienne des années 1990 ne saurait être assimilée à un jihad.


10 - Le problème se posa de nouveau avec acuité lors des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et de leurs suites. Sollicités, la plupart des oulémas célèbres, à l’instar du cheikh Qardhawi et des religieux proches des Frères musulmans, refusèrent de qualifier les attentats de jihad, allant même, pour le premier cité, jusqu’à préciser que les dix-neuf pirates de l’air ne sauraient exciper du statut de martyr, mais devaient être proprement tenus pour des « suicidés », ayant commis par là un péché qui leur vaudrait de brûler à tout jamais dans les flammes de l’enfer. Par rapport à l’enthousiasme qui s’était emparé d’une partie de la jeunesse dans le monde musulman à la suite d’attentats perçus comme un coup porté à la superpuissance américaine par de pieux militants, les oulémas manifestaient par leur avis contraire leur souci de maintenir la pérennité d’une Oumma dont l’affrontement direct avec les forces supérieures du monde occidental – selon le schéma du « clash des civilisations » – s’avérerait à proprement parler suicidaire. De même, lorsque l’armée américaine attaqua l’Afghanistan des Talibans en octobre 2001, les militants qui soutenaient Ben Laden et le régime de Kaboul en appelèrent les musulmans du monde à un jihad de défense contre les envahisseurs « infidèles » d’une terre d’islam. Mais l’entrée en scène des troupes musulmanes de l’Alliance du Nord contre les Talibans permit aux oulémas précédemment mentionnés – qui n’auraient pu faire autrement que de constater la licéité du jihad de défense contre l’armée américaine « infidèle » – de se défausser en considérant que le jihad ne s’appliquait plus, dès lors que des musulmans se combattaient entre eux.


11 - Au terme de ce bref tour d’horizon, et dans l’attente, au moment où ces lignes sont rédigées (octobre 2002), d’une guerre annoncée contre l’Irak qui ne peut que poser de nouveau la question de son statut au critère du jihad, on constatera que celui-ci est d’abord et avant tout un état d’exception qui ne peut être proclamé que par des docteurs de la loi qualifiés et pour un objectif circonscrit – au risque de précipiter la communauté des croyants dans la sédition, le chaos et une anarchie qui lui serait fatale. Mais force est de constater que, depuis que s’est mis en marche l’engrenage du jihad afghan, il est devenu presque impossible d’en arrêter le mouvement et la prolifération – même si celle-ci reste limitée à des groupes marginaux dépourvus de capacité à mobiliser les masses, en l’absence d’une caution que les oulémas refusent pour l’heure de leur donner. Mais les groupes militants – l’organisation al-Qaïda ou autres –, par la surenchère d’actions terroristes « héroïques » et médiatisées ayant pour objet de galvaniser les masses, en particulier face à l’incapacité de toute armée d’un État musulman à opposer une quelconque résistance à la superpuissance américaine, s’efforcent de changer la donne et de contraindre les docteurs de la loi à leur conférer une onction qui permettrait de faire basculer en nombre significatif les ouailles qui suivent ceux-ci dans la « guerre sainte » contre les États-Unis et l’Occident. Tel est sans doute l’un des enjeux majeurs du jihad aujourd’hui.

 

Notes

[ 1] Le terme « ouléma » provient du pluriel du mot arabe « ‘alim », qui désigne le détenteur du « ‘ilm » – ou science des textes sacrés. On le rend d’ordinaire par « docteur de la loi ». En arabe moderne, « ‘ilm » désigne le savoir en général, dans un sens technique.Retour

Résumé

Le concept de jihad est central dans la doctrine islamique, mais il caractérise une situation d’exception, surtout lorsqu’il mobilise chaque individu pour défendre la communauté contre l’agression. Justifiant le recours aux armes et le bouleversement des hiérarchies établies, il peut se retourner contre ceux qui l’ont initié, et entraîner la sédition et la ruine. Pour cela, les docteurs de la loi, ou oulémas, ont toujours été soucieux de le circonscrire et d’éviter qu’il ne soit proclamé par des individus non habilités. Or, depuis la fin du jihad afghan en 1989, on assiste à une prolifération du jihad tous azimuts – qui pose des problèmes fondamentaux sur les plans doctrinal et politique.



Jihad is a central concept of the Islamic doctrine, but it relates to an exceptional situation, above all when it mobilizes every individual to defend the community from an aggression. As it justifies the use of arms and the upsetting of established hierarchies, it can be turned against those who launched it and lead to sedition and ruin. For this very reason, the doctors of the Law – the ulemas – have always tried to delimit its application and to avoid its being launched by unauthorized individuals. However, since the end of the Afghan Jihad in 1989, there has been a proliferation of jihad, a situation that raises major doctrinal and political problems.

POUR CITER CET ARTICLE

Gilles Kepel « Jihad », Pouvoirs 1/2003 (n° 104), p. 135-142.

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B
<br /> <br /> j'aimerais  bien m'inscrire, mais les pieces a remplir ne semblent pas accepter le texte.<br /> <br /> <br /> merci de bien vouloir m'indiquer le mod a suivre.<br /> <br /> <br /> <br />
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