Pour tout arranger, Ronen Bergman, du journal israélien Yediot Aharonot, écrit que, incapable d’affronter l’armée israélienne dans une guerre classique, la Syrie s’est lancée il y a une dizaine d’années dans la constitution d’une force de frappe fondée sur des missiles à charges chimiques. Et dans le Sunday Times du 16 septembre, le journaliste britannique Michael Sheridan et ses correspondants aux USA et au Moyen-Orient mentionnent (à propos du navire nord-coréen et du raid israélien) une cache d’armes nucléaires d’origine nord-coréenne en Syrie. Ce sont là, en gros, les derniers rebondissements, de ces trois derniers jours. Si la guerre tout court n’a pas commencé, la guerre des mots, elle, bat son plein. Révélations et perspectives pour le Moyen Orient
Michel Garroté, journaliste
Le document ci-dessous reprend, d’une part, des extraits de deux articles, l’un de Kissinger, l’autre de Murawiec ; et d’autre part, des informations sur l’assassinat, hier 19 septembre, du député chrétien libanais Antoine Ghanem et des informations sur le Liban en général.
Kissinger sur le Moyen Orient et sur l’Irak
Henry Kissinger, ancien Secrétaire d'Etat, directeur de la société de conseil Kissinger & associés, revient, dans un article du International Herald Tribune du 16 septembre 2007, sur la situation d’une part, au Moyen Orient en général ; et d’autre part, en Irak plus particulièrement. Dans son article, Kissinger souligne d’abord, au sujet de l’Irak, qu’on « ne peut pas mettre fin au conflit par des moyens militaires seulement » et qu’on « ne peut pas y mettre un terme, en cédant le champ de bataille au jihad, dont le radicalisme n'a pas de limite. Un retrait brutal d'Irak ne fera pas cesser la guerre, mais la redirigera vers les conflits génocidaires entre confessions et vers la résurrection de bases terroristes. Si l'Amérique abdique, le Liban sera dominé par le Hezbollah, aux ordres de l'Iran, une guerre Israélo-syrienne pourrait éclater, Israël pourrait frapper les installations nucléaires d'Iran, afin de desserrer l'encerclement islamiste, la Turquie et l'Iran séviraient chacun contre ses autonomistes kurdes et les talibans d'Afghanistan s'enhardiraient. Voilà ce que signifie un départ précipité. Les Etats-Unis perdraient toute initiative pour façonner les événements, en Irak même, dans la lutte contre l'islamisme radical, et dans le monde en général ». A propos du Moyen Orient, Kissinger précise que « rien dans l'histoire du Moyen Orient ne montre que l'abdication donne de l'influence. Ceux qui suggèrent ce processus devraient assumer les terribles conséquences d'un retrait brutal, prévues par une majorité d'experts et de diplomates. Ce qui manque ce n'est pas un calendrier de retrait des troupes, mais un dessein politique et diplomatique, lié à la stratégie militaire globale ». Revenant sur l’Irak, Kissinger souligne que « les exhortations américaines pour une réconciliation nationale sont basées sur des principes constitutionnels tirés de la culture occidentale. Et il est impossible d'obtenir un résultat en 6 mois, période définie pour la contre-insurrection, dans cet état artificiel ravagé par des conflits sectaires et ethniques millénaires. L'expérience doit nous apprendre qu'essayer de manipuler une structure politique fragile, résultant notamment d'élections sponsorisées par l'Amérique, fait le jeu des éléments radicaux. Et nos frustrations actuelles devant un gouvernement irakien peu performant ne doivent pas être l'excuse pour les transformer en désastre pour nous. Une première voie plus sage serait de se concentrer sur les trois principales régions et de promouvoir dans chacune d'elle une administration technique, efficace et humaine. Un gouvernement régional pourrait réduire la violence chez lui et progresser vers un état de loi et vers une économie viable. Au bout d'un certain temps, apaisé, le peuple irakien pourrait alors considérer une réconciliation nationale, surtout si chaque région n'est pas assez dominante pour imposer sa volonté aux autres. Sinon, le pays pourrait bien sombrer dans la partition de fait, sous le prétexte d'autonomie, comme c'est le cas aujourd'hui dans la région kurde. Cependant aucun de ces objectifs ne peut être réalisé sans deux conditions : la nécessité d'une présence américaine dans la région sur laquelle nos amis puissent compter et que nos ennemis puissent prendre au sérieux. Et surtout, notre pays doit comprendre la nécessité d'être uni, sans tactique politicienne ».
Murawiec ne mâche pas ses mots
De son côté, Laurent Murawiec, correspondant à Washington de Metula News Agency, écrit, le 18 septembre 2007, que depuis le début de la bataille d’Irak « pas un officier général américain n'a été révoqué, comme si l'armée américaine n'était qu'une vulgaire fonction publique, protégée par des syndicats à la française et où la pérennité de l'emploi est sacro-sainte. Ceci, alors que les opérations ont révélé, chez les officiers généraux bien plus que dans les rangs inférieurs, de très graves carences. Pis, le summum de l'incompétence complaisante et prétentieuse, l'ancien patron de la CIA, George Tenet, aux responsabilités accablante dans la non prévention des attentats du 11 septembre, fut non seulement maintenu à son poste, mais quand il le quitta de son plein gré, il reçut, des mains mêmes du président, la Médaille de la Liberté, la plus haute décoration civile des Etats-Unis ». Parlant de Bush, Laurent Murawiec écrit que celui-ci « s'est largement entouré d'opposants à sa propre politique ou de sycophantes à la compétence douteuse. Au département d'Etat, Condoleezza Rice présente bien, mais ses options, celles du ‘réalisme’, qui préfère toujours la stabilité à court terme, quel qu'en soit le prix, même si elle consiste à abandonner nos meilleurs amis et à pactiser avec nos pires ennemis, se situent aux antipodes des instincts politiques de Bush. La liste est interminable - et je ne la répéterai pas ici - des opposants farouches qui sapent de l'intérieur la politique présidentielle, sans que Bush ne s'en offusque. La logique aurait voulu que Bush purge avec énergie les secteurs de l'Etat qui, non seulement refusaient d'appliquer sa politique, mais la sabotaient sans même s'en cacher - diplomatie, services de renseignement au premier chef -. Bush laissa faire, quand bien même ces opposants de l'intérieur affaiblissaient et dénaturaient sa politique ». Concernant plus particulièrement l’Irak, Murawiec précise que « les succès militaires doivent non seulement être prolongés par une reconstruction politique en Irak, mais aussi par un recadrage de la stratégie américaine : les troubles en Irak, la guérilla, les attaques, sont très largement orchestrés par l'Iran, par la Syrie, et par l'Arabie saoudite côté sunnite. Faute de mettre les points sur les ‘i’ avec tous ces manants, les militaires américains font face à une tâche de Sisyphes. Or Bush oscille sans fin et continue d'appliquer, en partie, les désastreuses recommandations du ‘Groupe d'études Irak’ de MM. James Baker et Lee Hamilton : afin d'acquérir les bonnes grâces des ennemis, Iran et Syrie, et Arabie, il importe de livrer le Liban à Damas, l'Irak à Téhéran et Israël aux Arabes en général. Cela devrait permettre de se retirer d'Irak - comme on s'était éjecté du Vietnam -. On cause avec les ennemis en espérant les amadouer. Tout en même temps, on serre la vis à l'Iran avec des mesures bancaires, financières et énergétiques, qui font très mal au régime des mollahs. En un mot, on est en pleine incohérence politico stratégique ».
Le Liban, encore le Liban, toujours le Liban
Le récent attentat au Liban, le mercredi 19 septembre dernier, lui aussi, est révélateur de la complexité du Proche et du Moyen Orient. Le Liban est, un peu, un modèle miniature de l’ensemble de la région. Ce qui se passe dans la région a d’énormes répercussions sur le Liban. Et ce qui se passe au Liban, donne un avant-goût de ce qui pourrait se produire à l’échelle du Proche et du Moyen Orient tout entier. Le 19 septembre, le député chrétien franco-libanais Antoine Ghanem est décédé dans un attentat qui, selon les sources, a frappé Horch Tabet ou Sin el-Fil, dans la banlieue chrétienne de Beyrouth. En 2004, le député Antoine Ghanem avait participé à la révolution des cèdres, suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. En 2005, il était réélu dans la circonscription de Baabda-Aley sur une liste parrainée par le député druze Walid Joumblatt et, les médias ont omis de faire cette précision, soutenue par le mouvement chiite Hezbollah, compromissions typiquement libanaises oblige… Le blog salon beige précise que les Etats-Unis ont clairement mis en cause la Syrie : « Depuis octobre 2004, il y a une constante dans les assassinats et les tentatives d'assassinats politiques destinés à intimider ceux qui oeuvrent courageusement à un Liban souverain et démocratique. Les victimes de ces lâches attentats ont été de manière constante ceux qui ont cherché publiquement à mettre fin aux ingérences de la Syrie dans les affaires intérieures du Liban ». L’attentat est survenu au moment où le Liban s'apprête à élire un nouveau Président. Le mandat de l’actuel expire le 25 novembre. L'attentat survient six jours avant la date prévue de la réunion du Parlement libanais pour élire un nouveau président de la République. L'ancien président libanais Amin Gemayel, qui dirige le parti Kataëb et dont le fils, ministre et député Pierre Gemayel, avait été assassiné en novembre a déclaré : « C'est la question de la survie de ce pays et de la démocratie dans le pays qui est en jeu pour le moment ». De fait, depuis deux ans, le Liban est le théâtre d’attentats visant des personnalités présumées anti-syriennes : le député Walid Eido ; le ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel ; l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, etc. Le Liban traverse une crise qui oppose la majorité du Premier ministre Fouad Siniora et de Saad al Hariri à une opposition soutenue par Damas et Téhéran. Les tensions au Proche et au Moyen-Orient (le nucléaire iranien, la guerre du Liban l'été 2006, les récentes victoires américaines en Irak, la prise de contrôle militaire de Gaza par les terroristes du Hamas) compliquent la crise politique libanaise. Le Parlement libanais devrait élire un nouveau président le 25 septembre, fonction qui doit revenir à un chrétien maronite.
Le 19 septembre, http://ajm.ch/wordpress/ rappelle, dans ce contexte, qu’il s’agit « du huitième responsable politique libanais anti-syrien subitement disparu depuis 2005. En plus, personne ne semble gêné par le fait que l’armée syrienne s’installe illégalement sur le territoire libanais. Depuis que le dictateur syrien a uni son destin à celui de l’Iran, et donc aussi à celui du Hezbollah, à part quelques menus problèmes techniques avec ses missiles chimiques et des broutilles avec les Israéliens, il a vraiment une chance de cocu ».
Les diverses déclarations de partis politiques libanais, suite à l’assassinat de Ghanem, sont, elles aussi, révélatrices d’un certain climat. Ainsi, la déclaration des Kataëb chrétiennes (19-9-07) indique que « ce meurtre coïncide avec le 25ème anniversaire de l'assassinat du président élu feu Bachir Gemayel, et vient servir le projet de sabotage des présidentielles au Liban pour entraîner le Liban dans un vide constitutionnel ».
Au cours d'un entretien téléphonique lors de l'émission de Kalam el Nass diffusée le soir du 19 septembre, le général « chrétien » (anciennement anti-syrien aujourd’hui devenu pro-Hezbollah pour cause électorale…) Michel Aoun s'est demandé « comment tout d'un coup, tous les ténors de la coalition du 14 mars ont tout de suite accusé en masse la Syrie d'avoir perpétré ce crime ». Déplorant le décès du député Ghanem, le général Aoun a rappelé qu'en tant qu'homme de loi, il lui est interdit d'accuser un parti quelconque avant le résultat des investigations. M. Aoun a évoqué, précise libnanews, le temps de l'hégémonie syrienne où tout attentat de ce genre était tout de suite attribué à Israël, et a rapproché ce genre d'accusation à celles lancées aujourd'hui par les dirigeants du 14 mars (ce qui est une manière indirecte et débile de pointer maintenant le doigt vers Israël…).
Le chef chrétien des Forces Libanaises Samir Geagea a estimé (19-907) que cet assassinat est une attaque contre les députés de la majorité pour qu'ils ne soient plus majoritaires. Il a appelé tous les partis à être présents lors de la séance de l'élection présidentielle. S'adressant spécialement aux forces de l'opposition pro-syrienne, il les a appelées à ne pas suivre leurs propres intérêts pour arriver aux positions qu'ils convoitent aux dépends de la sécurité du pays et de son peuple.
Entre le 3 et 10 septembre, Samir Geagea, Amin Gemayel et son fils Sami avaient reçu une délégation française. Sami Gemayel avait effectué, à cette occasion, un exposé sur la politique qu’il entend impulser dans le parti chrétien Kataëb où il œuvre au premier rang. Il avait notamment développé sa vision d’un Liban uni mais décentralisé en cantons chrétiens, druzes et musulmans bénéficiant d’une large autonomie. Une prophétie valable pour tout le Proche et le Moyen Orient ?
La guerre d’Iran aura-t-elle lieu ?
Depuis le mardi 11 septembre dernier, l’information ci-après, surgit, une fois encore, dans divers médias. Les USA détiennent une bombe de grande puissance capable d’atteindre des objectifs profondément enfouis sous terre. Une bombe qui peut être utilisée lors de frappes aériennes contre des sites nucléaires iraniens. Quand et pourquoi ? Dans les dix-huit mois à venir, suite à l’échec diplomatique sur le dossier nucléaire iranien.
Quelle est, cette fois-ci, la source à l’origine de cette information ? Information sur la guerre d’Iran qui, depuis plus de trois ans, tel un serpent de mer, immerge par-ci puis émerge par-là ? Cette fois, la source, c’est la chaîne de télévision américaine Fox TV. Mardi 11 septembre, elle informe que l’administration Bush étudie les plans de frappes aériennes contre l’Iran.
Le lendemain, mercredi 12 septembre, toujours sur Fox TV, le président du Comité de politique sur l’Iran (Iran Policy Commitee), ancien chef d’état-major adjoint de l’US Air Force et général, Monsieur Thomas McInerney, déclare, en substance, que les USA possèdent une nouvelle bombe de 14 tonnes à grande pénétration, qui peut réellement s’infiltrer n’importe où. « Je ne peux pas dévoiler quelle profondeur elle peut atteindre, mais l’Iran ne possède pas d’abri capable de le protéger contre une telle arme », ajoute Thomas McInerney. Le général déclare encore que suite à la décision allemande de s’opposer à plus de sanctions contre de l’Iran, les Etats-Unis n’ont plus le choix. « Ils (les Allemands) nous ont obligés à passer à la phase militaire », précise-t-il encore.
Thomas McInerney spécifie qu’à son avis une campagne aérienne de bombardements de grande envergure contre l’Iran est la plus adaptée. Un tel bombardement serait mené par 70 avions construits selon la technologie Stealth ainsi que 400 avions classiques. « Cette campagne aérienne de 48 heures est destinée à atteindre et à détruire les 2500 sites nucléaires et les ouvrages de défense antiaérienne d’Iran, ses forces aériennes et navales, ses missiles de riposte Shahab-3, ainsi que son commandement », précise Thomas McInerney.
Le général McInerney préside le Conseil d’experts de l’Iran Policy Commitee dont sont aussi membres l’ex-directeur de la CIA James Woolsey et les anciens secrétaires d’Etat adjoints William Nitze et Richard Schiffer. Les commentaires de M. McInerney font suite à la diffusion par la chaîne Fox mardi 11 septembre d’une information selon laquelle l’administration Bush étudie les plans d’éventuelles frappes aériennes contre l’Iran dans les huit à dix mois à venir. Des plans de frappes aériennes liés à la conviction de Washington que l’Occident subi un échec diplomatique dans ses efforts de règlement du problème nucléaire iranien.
Les informations ci-dessus ne sont pas vraiment nouvelles. Les USA modifient actuellement leurs bombardiers B-2 en les équipant de bunker buster bombs (BBB). Le groupe industriel américain Northrop Grumman, avait annoncé, en juillet, qu’il avait reçu le mandat, d’équiper des bombardiers B-2, avec des bunker buster bombs (BBB), c’est à dire avec des bombes capables de traverser des bunkers souterrains en béton avant d’exploser. Le groupe Northrop Grumman a débuté l’installation de BBB sur des B-2 le 1er juin dernier. L’installation de BBB sur des B-2 s’effectue à la demande de l’Air Force Aeronautical Systems Center, de la base de Wright Patterson, dans l’Ohio.
Les BBB sont guidées par un système GPS – appelé Massive Ordnance Penetrator (MOP) – système développé par le groupe aéronautique américain Boeing, une information confirmée par Dave Mazur, vice-président chez Northrop Grumman. Toutes ces informations ont par ailleurs été détaillées par Kenneth Timmerman, spécialiste de l’Iran chez NewsMax. Enfin, elles ont été confirmées par les investigations de Space War le 20 juillet dernier.
Cela dit, l’Iran Policy Commitee ne décide évidemment pas lui-même en matière de frappes aériennes. Le seul fait qui, en la matière, est devenu une certitude, c’est que les USA mettent en place, les éléments concrets nécessaires, à une éventuelle intervention, contre l’arsenal nucléaire et militaire iranien.
Selon un rapport de Jane’s Defense Weekly (abonnés uniquement) mentionné par le Jerusalem Post, plusieurs douzaines d’ingénieurs iraniens et d’officiers syriens ont perdu la vie en juillet dernier alors qu’ils tentaient de monter une tête chimique sur un missile Scud. Le rapport prouverait l’implication de l’Iran dans cet effort.
Ahmadinejad propose qu’Israël se trouve un nouveau domicile et cède la place à un grand état palestinien:
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé Israël à «se chercher une place ailleurs» pour son État et à quitter son territoire pour permettre la création d’un État palestinien, selon une interview publiée samedi. «Notre soutien [au peuple palestinien] est inconditionnel. Quant aux Israéliens, qu’ils aillent s’installer ailleurs», déclara Ahmadinejad à différents journaux algériens à quelques jours d’une visite en Algérie qui doit débuter lundi.
Exagérations verbales sans importance? Dans une certaine mesure, sûrement, mais laquelle?
Au niveau des actes concrets, l’Iran arme et téléguide le Hezbollah, dont la force de feu (et la rhétorique) est clairement dirigée sur Israël (et sur l’intérieur du pays, pas sur la défense des frontières libanaises). L’Iran arme également tant le Hamas que le Fatah. Et l’Iran soutient encore plus massivement la Syrie, qui parraine à son tour d’autres organisations terroristes palestiniennes.
La politique iranienne est donc parfaitement cohérente en ce qui concerne la disparition de l’État d’Israël: l’Iran aide, militairement, tous les ennemis déclarés d’Israël, tous ceux qui veulent sa disparition pure et simple. L’Iran met bel et bien en oeuvre des moyens considérables en vue de détruire l’État d’Israël. Cette partie du discours d’Ahmadinejad est donc confirmée par ses actes.
Mais la politique du gouvernement iranien est très contradictoire au niveau de l’avenir constructif de la région: la création d’un état palestinien va clairement contre les visées du pouvoir syrien et il faut être plus optimiste que ne le permet la raison pour imaginer une cohabitation fructueuse entre le Hamas et le Fatah à la tête d’un État. D’autre part, la puissance du Hezbollah chiite au Liban va également à l’encontre des ambitions libanaises du gouvernement syrien.
Ainsi, si tous ces gens armés et incités à l’action violente par l’Iran — Assad en Syrie, le Hezbollah au Liban et les divers groupes terroristes palestiniens — semblent alliés, c’est uniquement contre Israël. Mais leurs intérêts sont en fait très antagonistes et si Israël disparaissait, tout indique qu’ils s’entretueraient sur les débris. Et quelque part, tout le monde le sait.